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La mitsva de raconter la sortie d’Egypte

+ La mitsva de raconter la sortie d'Egypte :

-> Avant Maguid de la Haggada, certains ont l'habitude de rapporter le Zohar suivant :
"Tout celui qui rapporte l'histoire de la sortie d'Egypte et qui en est heureux sera heureux avec la Présence Divine dans le monde à venir, ce qui est la plus grande de toutes les joies.
Il est joyeux avec le Maître, et Hachem est joyeux de l'histoire qu'il raconte.
Hachem réunit tous les anges dans le Ciel et dit : "Venez et écoutez Mes louanges que Mes enfants disent. Ils sont heureux avec la libération" ... Les anges louent Hachem pour les miracles et pour Sa sainte nation qu'Il a sur terre ...
Par cela, les juifs donnent de la force à leur Maître [Hachem], comme la force d'un roi qui augmente lorsque ses sujets le louent et lui expriment sa gratitude à son égard ...
C'est pourquoi, nous devons louer Hachem et raconter cette histoire ...
En rapportant [la sortie d'Egypte au Séder] nos mots montent au Ciel et tous les anges se rassemblent et louent Hachem. Cela amène de l'honneur à Hachem en Haut et en bas."

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-> Le Yessod Yossef (85) dit :
"Pour tout celui qui dit ... la Haggada avec joie, sans aucune colère, aucune paresse et sans le sentiment que c'est une routine, un moment à "expédier" ... alors la Présence Divine déploie Ses ailes sur lui afin de le sauver dans tous les endroits, dans tous ses déplacements, et il mérite des miracles".

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2 p.252) écrit :
"Nous avons la garantie que même dans cet exil amer, lorsque nous sommes assis et que nous racontons l'histoire de la sortie d'Egypte à nos enfants pour leur implanter la sortie d'Egypte, alors la bonté d'Hachem est sur nous, de la même façon qu'elle l'était au moment de la sortie d'Egypte."

-> Le Agra déKalla (Ekev) enseigne de même :
Pendant toute l'année, si une personne se trouve dans une situation dangereuse, il peut lui être utile de commencer à raconter les miracles de la sortie d'Egypte.
En effet, le fait de mentionner les miracles de la sortie d'Egypte peut réveiller la protection d'Hachem, et aider une personne à s'épargner des difficultés/problèmes.

-> A ce sujet, le Sfat Emet fait le développement suivant :
Selon le Choul'han Aroukh (481,2), le soir du Séder on a l'obligation de passer autant de temps que possible à développer le récit de la sortie d'Egypte jusqu'à ce que le sommeil nous emporte.
Ainsi, lorsque la Haggada déclare que celui qui passe beaucoup de temps à parler de la sortie d'Egypte, il est digne de louanges (aré zé méchouba'h) [cela indique que ce n'est relatif à une obligation, mais c'est très recommandé d'agir ainsi,] elle fait en vérité allusion aux autres moments où l'on en parle pendant le restant de l'année.

Le récit mentionné dans la Haggada à propos des Sages qui ont passé toute la nuit à discuter de la sortie d'Egypte, ne se déroulait probablement pas pendant la nuit du Séder, puisqu'il illustre le fait qu'on doit prendre du temps même pendant l'année pour parler de la sortie d'Egypte car cela est digne de louanges, comme nos Sages ont pu le faire.
[si eux qui faisaient tellement attention à leur temps ont passé une nuit entière à évoquer le récit de la sortie d'Egypte, c'est forcément que le fait de parler de cela nous est très bénéfique!]

Une preuve à cela peut être trouvée dans le fait que Rabbi Eliézer était assis avec les Sages à Bné Brak.
Or, puisque Rabbi Eliézer est d'avis qu'on ne doit pas quitter sa famille à Yom Tov (guémara Soucca 27b) et que lui-même vivait à Lod (guémara Sanhédrin 32b), comment pouvait-il passer Pessa'h à Bné Brak?
En se basant sur ce qu'on a vu auparavant, il nous est aisé de comprendre que cette histoire ne s'est pas déroulée pendant une nuit du Séder de Pessa'h.

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-> Le Nom d'Hachem est mentionné 1 820 fois dans la Torah (en détail : 165 dans Béréchit, 398 dans Chémot, 311 dans Vayikra, 396 dans Bamidbar, et 550 dans Dévarmim).
On constate que dans la Haggada de Pessa'h, il y a 1 820 mots, de Ha La'hma Aniya jusqu'à la fin de Gaal Israël.
[selon certaines versions du texte]
[Ahavat Israël]

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-> Pourquoi ne recitons-nous pas une bénédiction avant d'accomplir la mitsva de raconter la sortie d'Egypte?

-> Le 'Hessed léAvraham (2,54) répond :
Puisque si l'avions mérité, nous serions également en train de raconter le récit de notre sortie d'exil actuel, et pas uniquement celui d'Egypte.
En effet, il est écrit : "En vérité, des jours viendront, dit Hachem, où l'on ne dira plus : "Vive Hachem qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte!" mais "Vive Hachem qui a fait monter, qui a ramené les descendants de la maison d'Israël du pays du Nord et de toutes les contrées où je les avais relégués, pour qu'ils demeurent dans leur patrie!" (Yirmiyahou 23,7-8).
C'est pourquoi, si nous voyons que la délivrance finale (guéoula) n'est pas encore arrivée, on est rappelé de l'aspect négatif d'être toujours en exil, et par conséquent, nous ne faisons pas de bénédiction (brakha).

-> Le Ma'hané 'Haïm (3,28) donne la raison suivante :
Le Rachba (Shu"t 1,18) écrit que nous ne faisons pas de bénédiction avant de donner la tsédaka puisque le pauvre peut ne pas l'accepter.
De même la mitsva de "raconter la sortie d'Egypte" (lorsqu'on a des enfants assis autour de nous) dépend du fait que les enfants vont écouter, comme il est écrit : "afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j'ai fait aux égyptiens et les merveilles que j'ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que je suis Hachem" (Bo 10,2).
Puisqu'ils peuvent ne pas vouloir écouter ce qu'on leur raconte, alors nous ne faisons pas de bénédiction sur cette mitsva.

Les matsot

+ Les matsot :

-> La consommation de matsa possède de grandes propriétés spirituelles.
Selon le Zohar (2,183b), elle est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvouta), ou encore "l'aliment [qui enracine] la émouna [dans le coeur]" (mikhla dé Méémnouta).

Le Tiféret Chlomo explique que ces 2 appellations du Zohar ne font qu'une car celui qui manque de émouna est considéré comme nécessitant une guérison.
La matsa possède la propriété miraculeuse de guérir ce manque. Grâce à elle, l'homme mérite de reconnaître Celui qui a dit au monde d'exister.

Le Tiférét Chlomo ajoute que la matsa possède la particularité de s'accomplir à l'intérieur du corps de l'homme à l'inverse de toutes les autres mitsvot qui s'accomplissent à l'extérieur.
C'est ce qui lui confère son caractère de remède spirituel qui permet, à lui seul, de déraciner tout le mal qui est en lui et l'aide aussi à s'attacher au D. vivant.

Le rabbi Ména'hem Mendel de Riminov affirme que la consommation de matsa permet d'annuler toute passion [négative] pour les désirs matériels.

Le Zohar (3,151b) enseigne que la matsa purifie l'âme juive de tous ses défauts. Et pas seulement des fautes commises par le passé, mais elle a le pouvoir de purifier aussi pour l'avenir.

Le Yichma'h Israël rapporte que la matsa réveille en nous l'amour d'Hachem.
C'est ce qui est évoqué dans le mot "Afikoman" qui est l'acrostiche de l'expression : Afiko ("sortez" en araméen) Miné Métika ("les douceurs", en araméen).
Grâce à cette mitsva de la matsa, le juif se débarrasse de tous les plaisirs du monde matériel et s'attache à Hachem.
[notre amour profond pour Lui surpasse alors toute passion pour le monde matériel]

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-> Selon Zohar (Tétsavé 183b), elle est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvouta), cela suggère que le fait de manger de la matsa favorise une guérison spirituelle.
Néanmoins, pas tout celui qui mange de la matsa mérite de vivre un changement si spectaculaire. La guérison spirituelle de la matsa ne vient pas automatiquement, mais plutôt elle doit être gagnée.
Les premiers qui ont mangé de la matsa (nos ancêtres en Egypte) ont gagné ce [pouvoir de guérison du fait de manger la matsa] par la souffrance qu'ils ont subi en Egypte, tandis que les juifs de nos jours gagnent ce mérite [par les efforts investis] en racontant le récit de la sortie d'Egypte.
[Sfat Emet - 5655]

-> Le fait de manger de la matsa et de réciter la Haggada a un effet thérapeutique spirituel également pour les juifs contemporains.
[Sfat Emet - 5652
le Sfat Emet donne comme exemple que manger de la matsa nous aide à mieux prier, à mieux étudier la Torah, cela va également rectifier nos erreurs qu'on a fait en mangeant (ex: les aliments non cashers consommés même involontairement, ou bien lorsqu'on a pas récité la bénédiction)]

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-> Le Netsiv (Haémek Davar - Vayikra 2,11) explique l’interdit de ‘hamets à Pessa’h ainsi que l’interdiction d’apporter au Temple des offrandes de pain ‘hamets de la manière suivante :
"Le levain constitue un moyen d’ajouter à ce que D. a créé, grâce à un stratagème qui provient de l’homme. C’est pour cela que la Torah nous l’interdit au Temple, afin de nous enseigner que plus l’homme se rapproche d’Hachem, plus il incombe de réduire la mise en œuvre de moyens
humains.
C’est la raison pour laquelle la Torah nous défend le 'hamets à Pessa’h, car c’est le moment où un juif
enracine la émouna dans son cœur.
Néanmoins, à l’endroit où l’on vient apporter des sacrifices, cette défense est permanente."

-> Le Bné Yissa'har rapporte l'enseignement du Zohar selon lequel la matsa est appelée : "l'aliment de la émouna" (mikhla déNéhémnouta), et il explique le lien entre la matsa et la émouna.
Le ‘hamets possède la propriété de gonfler et d’arriver à un volume supérieur à ce qu’il était lorsque l’artisan l’a formé en mélangeant l’eau à la farine.
La pâte ainsi constituée lève et sort des limites qui lui ont été assignées au départ.
La matsa, au contraire, demeure exactement telle qu’elle a été formée et n’ajoute rien par elle-même ...
C’est dans ce but que Hachem nous a ordonné de manger cette matsa. Celle-ci ne rajoute rien par elle-même de plus que ce que l’artisan a confectionné.
Elle évoque ainsi la émouna et le fait que tout est dirigé par l’Artisan du monde, Hachem.

Le Bné Issakhar conclut ainsi : "Et c'est ce qui a été dit au sujet de la raison de la matsa : car en ce jour, le 15 du mois de Nissan, où l'influence du signe du bélier, le premier de tous les signes, est à son paroxysme, "J'ai fait alors sortir vos légions de la terre d'Egypte". Cela afin que tu vois que les forces naturelles des astres sont impuissantes sans la Providence Divine.
C'est pourquoi l'homme est tenu de s'en remettre à Hachem et d'accepter Ses décrets, car Lui-seul sait ce qu'il y a de bien pour chacun, et c’est Lui qu’il doit supplier et c’est à Lui qu’il doit demander, car tout provient de Lui."

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-> "Ils cuisirent en gâteaux de matsot la pâte qu'ils avaient sortie d'Egypte, car ils furent expulsés d'Egypte et ne purent s'attarder" (Chémot 12,39)

Le Mahari Assod (Responsa chap.157) explique :
Le terme de gâteau suggère une forme circulaire.
A priori, on est en droit de se demander pourquoi la Torah juge nécessaire de préciser que leurs matsot étaient rondes et quelle différence cela peut faire.
A cette époque, les égyptiens avaient l’habitude de cuire leur pain en forme de carrés (à 4 coins) ou de triangles (à 3 coins), car ils croyaient stupidement qu’il existait plusieurs dieux et ils confectionnaient leurs pains en fonction du nombre de divinités (chacun cuisait son pain avec le nombre de coins correspondant au nombre de dieux qu’il servait).
Dès lors, les Bné Israël voulurent marquer leur distance avec l’idolâtrie égyptienne et firent leur pain sous forme de disque (sans coin) pour évoquer l’unicité, et montrer ainsi que nous croyons en un D. unique.
C’est dans ce but que la Torah précise des "gâteaux de Matsot", afin d’enseigner que le fondement de la sortie d’Egypte et le but des mitsvot consistent à montrer qu’il n’y a dans notre cœur qu’un seul D. en Lequel nous croyons et qu’Il est unique dans le monde.

La recherche et la destruction du ‘hamets

+ La recherche et la destruction du 'hamets :

-> Rabbi Akiva Eiger (dans ses lettres [Mikhtavé n°12]) écrit :
"Il faut rappeler au sujet de la veille de Pessa'h qu'à l'époque où Israël résidait sur sa terre, ce jour était celui des réjouissances où l'on sacrifiait l'agneau pascal (korban Pessa'h) et où l'on récitait le Hallel.
Aujourd'hui, malheureusement, il faut tout au moins faire un rappel de cela, adopter une conduite en accord avec la sainteté de ce jour et être empreint de crainte de D. en s'adonnant toute la journée aux mitsvot de destruction et d'annulation du ‘hamets et de préparation du Séder."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que cette lettre suggère les paroles de nos Sages : "Réjouissez-vous dans la crainte".
D’une part, il y a la joie et l’allégresse dues au sacrifice de Pessa’h, et d’autre part, la crainte qui doit nous accompagner lorsque nous faisons disparaître le 'hamets au sens propre et au sens figuré de destruction du yétser ara à l’intérieur de nos cœurs.

-> Le rav Yérouh'am Lévovitz de Mir enseigne :
"Est-ce que l'homme ne recherche au cours de cette vérification que le ‘hamets?
Nos Sages ont surnommé le yétser ara, le levain de la pâte. Il semble d'après cela que le ‘hamets représente donc le yétser ara. Par conséquent, on comprend bien toutes les prescriptions relatives au 'hamets : la défense d'en posséder et d'en conserver chez soi, la défense de manger un mélange qui en contiendrait même une quantité infime (tandis que pour les autres interdits, ceux-ci s'annulent dans une quantité 60 fois plus grande d'aliment permis).
On comprend également la recherche méticuleuse du 'hamets dans tous les trous et les recoins afin qu'il ne reste pas même une minuscule miette du "levain de la pâte".
Et de fait, la recherche du ‘hamets à elle-seule amène l'homme à une élévation spirituelle considérable, au point que l'on n'a aucune idée de la sainteté et de la pureté qu'acquiert un juif au cours de la recherche du ‘hamets le soir du 14 Nissan.

De même, lorsque l’on réfléchit à toutes les prescriptions relatives à la cuisson des matsot et à la vigilance extrême afin qu’elles ne fermentent pas ne fût-ce qu’un tant soit peu, on est saisi de frisson ...
En résumé, tout ce travail est destiné à se garder et à veiller à ce que même un soupçon de yétser ara ne s’introduise pas en lui et afin qu’il le fasse disparaître entièrement de son cœur.
Celui qui réfléchit aux mitsvot de la veille de Pessa’h constatera que la purification qu’elles opèrent sur chaque juif dépasse l’entendement humain.
Le juif de la veille de Pessa’h est déjà à un niveau tel qu’aucune créature ne peut l’approcher.
Personne ne peut connaître la valeur de ces mitsvot et l’influence que leur accomplissement produit En-Haut.
Le réveil dans le Ciel est fonction du réveil ici-bas.
Et si nous n’étions venus dans ce monde que pour accomplir les mitsvot de la veille de Pessa’h cela aurait suffi."

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-> Le Bat Ayin (Drouch léPessa'h - Métsora) écrit :
"On peut dire que c'est l’objet de la veille de Pessa'h à la 6e heure ... qui est le moment de l’annulation de tout. Et lorsqu'une personne revient en se repentant sincèrement vers Hachem et fait disparaître et annule de son cœur toutes ses mauvaises actions, cet instant est le temps le plus propice de toute l'année.
Et celui qui vient se purifier, on lui vient en aide."

-> Le rabbi Aharon de Tchernobyl dit :
"Au moment de brûler le 'hamets, il est possible d’annuler toutes sortes de mauvais et cruels décrets."

-> Rabbi Elimélé'h Biderman dit :
"Lorsque nous brûlons le 'hamets, le monde est nettoyé de ses impuretés, et les prières que nous disons à ce moment sont exaucées ...
Les tsadikim enseignent que la guerre de Gog et Magog, qui va annoncer la venue du machia'h, se tiendra la veille de Pessa'h, pendant les 3 heures où les gens sont en train de brûler le 'hamets".

[d'une certaine façon, plus nous allumons une lumière pour rechercher notre 'hamets intérieur, plus nous provoquons que la lumière du machia'h vienne.
L'idée est que le machia'h peut venir à chaque instant, pour peu que nous fassions téchouva, que nous brûlons notre 'hamets intérieur.]

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-> Selon le Pné Ména'hem, parfois une personne se dit : "Que puis-je faire? Hachem m'a donné ce yétser ara! Ce n'est pas de ma faute."
Mais nous devons répondre : "Des morceaux de pains sont placés dans notre maison, afin que nous les trouvions et que nous nettoyons notre maison d'eux.
De même, bien que le yétser ara nous a été donné, c'est notre travail de chercher à s'en débarrasser."

-> Nous faisons un bénédiction lorsque nous recherchons du 'hamets, mais n'en disons pas lorsque nous le brûlons.
Cela fait allusion à notre obligation d'essayer, de faire de notre mieux pour se débarrasser du 'hamets en nous.
Mais nous ne pouvons pas faire de bénédiction sur le résultat car cela n'est pas entre nos mains (cela vient de D.).
Nous avons l'obligation de faire de notre mieux, de se nettoyer de tout mal, et c'est tout ce que Hachem attend de nous.
En ce sens la guémara (Pessa'him 8a) dit que nous devons vérifier qu'il n'y a pas de 'hamets aussi loin que la main peut atteindre (ad chéyado maguiya).
Hachem attend que nous fassions de notre mieux, au maximum de nos capacités, mais il n'attend pas plus de nous. [c'est le yétser ara qui nous pousse sur ce terrain pour nous faire déprimer!]

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-> Le Beit Aharon écrit :
"La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait (le ח est un ה dans le mot : matsa).
Cela signifie une goutte de mal.
On doit se débarrasser de la goutte de mal qui est dans notre cœur, et la jeter dans les profondeur de la mer, et venir proche de la goutte de bien qui est en nous".

[Le rabbi Shlomo David de Slonim dit que le ה est un ח qui s'est brisé en haut à gauche (comme le cœur humain : il n'y a rien de plus entier qu'un cœur brisé!). Cela fait allusion à l'humilité.
La différence entre de la matsa et du 'hamets réside dans un cœur brisé [face à la grandeur d'Hachem], à l'humilité.
Cela nous enseigne également l'importance d'évoluer spirituellement pas à pas, et pas brusquement. Il vaut mieux être l'héro de tous les jours (la constance), plutôt que l'héro d'un jour.
La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait. Cela implique qu'une petite amélioration de nos midot, un petit pas régulier vers Hachem, ... peut faire la différence entre 'hamets et matsa, entre la sainteté et l'impureté.
Ce qui semble insignificatif à nos yeux peut générer au final une croissance spirituelle immense.
(c'est pour cela que nos Sages nous conseillent à Roch Hachana, Kippour, de prendre une petite résolution qu'on va tenir toute l'année, plutôt qu'une grande qu'on risque d'abandonner. Par exemple, de nombreuses personnes ont pu étudier des guémarot entières en utilisant 5 minutes de libres par çi et par là.)]

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-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne ironiquement :
Pourquoi est-ce qu'on enterre les morts? C'est parce qu'il ne proteste pas.
De même, si nous ne protestons pas, et que nous laissons le yétser ara faire ce qu'il veut de nous, alors nous serons enterrés vivant. [nous serons des morts vivants]
Nous devons protester, prendre le contrôle de notre vie, et se bagarrer contre notre yétser ara.
[il essaie de nous endormir en mettant de l'obscurité, en se cachant, mais à l'image de la recherche du 'hamets, nous devons sans cesse en rechercher toute trace pour qu'il ne s'installe pas en nous, et qu'il n'en vienne à nous dicter quoi faire, quoi penser, ...]

Le rabbi de Satmar dit que la façon dont une matsa est faite représente l'idéal : cela nécessite un travail constant d'être en mouvement, à l'image du fait d'être toujours actif dans notre service Divin.
A l'inverse, laisser la pâte au repos, alors elle va fermenter, devenir 'hamets.
Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 459,2) énonce : "ne laisse pas la pâte seule sans la pétrir [donc en mouvement] même pas pendant un seul moment ... même si tu la pétrit toute la journée elle ne devient pas 'hamets. Par contre si tu la laisses au repos pendant 18 minutes alors elle devient du 'hamets."

[Selon le rav Yé'hia Benchétrit, l'expression "pierre qui roule n'amasse pas mousse", renvoie à cette idée que le fait d'être en mouvement empêche notre yétser ara de s'attacher à nous comme de la mousse à une pierre qui bouge constamment.]

-> Le rabbi de Kotzk disait : "Je n'attends pas de mes 'hassidim d'avoir le courage de ne jamais fauter. Mais j'attends d'eux de ne pas avoir le temps pour fauter".
[on doit être tellement occupé par faire de bonnes choses dans sa vie (assé tov), que par cela on a pas le temps à accorder à faire du mal, à fauter (sour méra).
[nos Sages enseignent que le yétser ara est tellement fort que sans l'aide d'Hachem on arriverait pas à le vaincre. Ainsi, on ne peut pas gagner à trop lui laisser de temps à discuter avec nous, car à la longue on ne peut pas gagner, il aura toujours le dernier mot. Ainsi, nous devons être en mouvement constamment pour ne pas lui laisser l'occasion de venir nous pousser petit à petit à la faute. (à l'image du levain dans la matsa qui devient 'hamets)]. ]

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).
Le rav Yéchayahou Alt dit qu'on peut le comprendre ainsi :
- lo tov éyot haAdam lévado = "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" = il n'est pas bon qu'un homme ne fasse rien ;
- "ééssé lo ézer kénegdo" = "faire une aide qui lui corresponde" = nous avons besoin de se créer des choses contre cela [l'inactivité], comme le travail, des amis, étudier la Torah, ...
Cela s'applique à tout moment, mais surtout à nos moments où l'on est moins bien, et si l'on n'est pas occupé alors le yétser ara s'en chargera (pour le mal).

Lorsque Yossef a été jeté dans le puits par ses frères, il est dit : "Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau" (Vayéchev 37,24).
Selon Rachi : "Il n’y avait certes pas d’eau, mais il y avait des serpents et des scorpions".
Lorsqu'une maison est abandonnée, alors c'est le champ libre pour les mauvaises herbes, les insectes, les rats, ...
De même si l'on est vide, alors le yétser ara vient prendre les commandes de chez nous.

La guémara (Baba Kama 82a) dit que l'eau fait référence à la Torah.
Ainsi, dans le puits "én bo mayim" (il n’y avait certes pas d’eau) = le don de la Torah correspond à notre mariage avec la Torah, qui est donc notre partenaire (ézer kénegdo). Si nous n'entretenons pas notre relation de vie avec la Torah, alors "mais il y avait des serpents et des scorpions" = il y aura de mauvais traits de caractère qui se développeront en nous.
De plus, si nous réarrangeons les lettres de "én bo" (אֵין בּוֹ), on obtient : "ba Yavan" (la Grèce vient), puisque s'il n'y a pas de sainteté, le vide est forcément rempli par de l'impureté.

Nettoyage de Pessa’h

+ Le nettoyage de Pessa'h :

-> Le rabbi de Berditchev ne tarissait pas d'éloges sur les juifs qui ne ménagent pas leurs efforts pour faire disparaître le moindre soupçon de 'hamets.
Il déclara un jour que toutes les actions entreprises dans ce but sont comparées aux sonneries du Shofar.
Et les anges créés par les frottements du nettoyage intercèdent en faveur d'Israël.
Il en donne même une allusion en soulignant le verset : "Et tu accompliras ce travail (aavoda azot) en ce mois-ci" (Bo 13,5) qui est écrit au sujet de Pessa'h, et qui évoque allusivement le travail de nettoyage du 'hamets.
De plus, le démonstratif employé pour désigner "ce travail" est l'adjectif démonstratif "zot" qui est également utilisé dans le verset : "Avec celle-ci (bézot), Aharon pénétra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3), qui est écrit au sujet de Yom Kippour.
Ceci vient nous enseigner que le nettoyage de la maison avant Pessa'h (mois de Nissan) ressemble au service du Cohen Gadol le jour de Kippour.

-> Le rabbi de Berditchev disait également que le bruit qui provient du frottement et du raclage des tables monte dans les cieux et annule tous les anges accusateurs dans le Ciel.

-> Le Chout Min haChamaïn (71) souligne que "nos Sages ont été très sévères en général et jusque dans les moindres détails (sur l'interdit du 'hamets)", et il promet que : "celui qui s'attarde minutieusement au respect de cet interdit verra sa vie se prolonger".

-> Le Kav haYachar écrit : "J'ai pour tradition que celui qui peine en l'honneur de la fête de Pessa'h tue grâce à cela tous les anges destructeurs".
[grâce à ses efforts, l'homme repousse tout le mal de lui-même!]

-> L'Admour de Loubavitch a dit : "Les efforts physiques fournis dans ce domaine [du nettoyage de Pessa'h] ont la ségoula de nettoyer le corps de l’homme de son aspect matériel dominant et d’octroyer une dimension spirituelle à son existence. "
De même selon le rabbi Pin’has de Koritz, ces travaux de nettoyage, de rangement, de tri d’objets superflus nous mènent à épurer et renouveler notre âme.
[rapporté dans la voie à suivre n°1179]

-> Le Chomer Emounim témoigne avoir pris une fois une décision dès le début du mois de Nissan : cette année, il désirait recevoir l'influence spirituelle qui rayonne la nuit du Séder.
Ainsi, il ordonna à tous ses serviteurs de réduire autant que possible les moments réservés à la réception du public. Il désirait en effet s'enfermer dans sa chambre afin de procéder à la "grande préparation" que cette décision nécessitait.
De fait, il ne participa pas au nettoyage.
Or, lorsque la fête arriva, il constata qu'il n'avait jamais vécu un Séder aussi lamentable et aussi dépourvu d'émotions que cette année.
[on culpabilise à tord sur le fait que le nettoyage de Pessa'h vient nous faire perdre tellement de temps, que nous pourrions par exemple consacrer à étudier la Torah.
Cependant, au contraire, toutes ces contraintes sont précisément ce qui nous permettra d'accueillir la fête et de profiter de tout son apport spirituel.]

-> Rabbi Chimchon Aharon Polanski aperçut une année à la maison d'étude (beit midrach) plusieurs Avré'him s'adonnant avec ferveur à l'étude de la Torah lors des jours précédant Pessa'h.
Il comprit que leur absence devait se ressentir dans leur foyer en cette période intensive de préparatifs.
C'est pourquoi il monta sur l'estrade et annonça : "J'ai en main une liste de malheureuses veuves qui supplient qu'on vienne les aider pour les besoins de la fête. Qui est donc prêt à se dévouer?"
Comme un seul homme, tous ses levèrent avec empressement pour proposer leur soutien.
Il leur demanda alors de se mettre en rang afin de recevoir une feuille comportant le nom et l'adresse de la famille qui leur serait attribuée.
Lorsqu'ils la lurent, chacun y découvrit sa propre adresse.
L'intention du rav par ce subterfuge était de réprimander leur conduite : en effet, ils étaient disposés à aider des étrangers davantage que leur propre famille.
Or Hachem désire exactement l'inverse, puisqu'il est écrit : "Ne fait pas fi de ta propre chair" (Yéchayahou 58,7).

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+ Le danger de se mettre en colère :

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha dit :
"Pour toutes les mitsvot, il ne convient pas de multiplier les 'houmrot (application de la loi de la manière la plus rigoureuse possible). Néanmoins, dans les lois de Pessa'h, il est préférable d'être strict car chaque 'houmra est comparée à un bijou dont on pare une mariée".
=> Ainsi, on comprend que les préparatifs de Pessa'h doivent s'accomplir dans la joie et la sérénité, sans énervement ni colère à l'instar d'une mariée qui se pare de ses attraits avec une immense allégresse.

-> Le rabbi de Berditchev déclare : "grâce aux préparatifs de Pessa'h, l'homme a la possibilité de parvenir au niveau d'inspiration Divin (roua'h haKodech). Cependant, la colère l'empêche d'atteindre ce degré spirituel si élevé."
[on prendra donc garde à ne pas s'irriter sur son conjoint ni sur ses enfants]

-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne :
A priori, on ne comprend pas vraiment l'argument provocateur du "Racha" de la Haggada : "Qu'est donc ce travail pour vous?"
Pessa'h est en effet un temps de libération où tous sont assis comme des princes et il n'y a pas apparemment de plus grand plaisir que celui-ci.
Qu'est-ce qui entraîne cette animosité envers la mitsva de Pessa'h? On se serait plutôt attendu à entendre sa plainte à un moment où tout le monde jeûne ou pour d'autres mitsvot qui n'impliquent aucune jouissance pour le corps.

La raison est qu'en fait lorsque le "Racha" assiste aux préparatifs de Pessa'h et voit que toute la famille procède au nettoyage dans un état de tension nerveuse et qu'au lieu de se réjouir de l'accomplissement de cette mitsva d'Hachem, chacun s'irrite et se met en colère, alors il en vient à détester le service Divin.
Et tout le bénéfice de la mitsva est perdu.
[cela peut s'appliquer à toutes les mitsvot, où les parents doivent être certes un exemple vivant, mais surtout doivent l'accomplir dans la joie et la fierté.
Par exemple, si un enfant voit que le Shabbath est une corvée, un jour de privations, un moment dont on attend impatiemment la fin, alors l'enfant recevra une mauvaise image de la religion, et en deviendra un racha.]

-> Le 'Hida enseigne :
"Il me semble que c'est parce que cette nuit éclaire comme le soleil à son zénith tous les mondes supérieurs que le yétser ara s'ingénie par tous les moyens à vouloir pénétrer dans l'un des membres de la famille ou par l'intermédiaire des servants (en semant la discorde).
L'homme sage s'armera donc de patience sans "fermer la porte" à ceux qui l'entourent. Il répudiera les disputes et fera régner l'amour chez lui.
Heureux est celui qui agit de la sorte".
[en succombant à la colère même une fois, on se prive de recevoir un maximum de lumière sainte!]

-> Rabbi Asher de Stolin rapporte l'allusion suivante : "Tu ne te feras pas de divinité en métal" (Ki Tissa 34,17), et le verset juste après est : "Tu respecteras la fête des matsot" (v.34,18).
Il est en effet fréquent que l'on se mette en colère à l'occasion des préparatifs de Pessa'h et même lors de la fête elle-même.
Or, nos Sages (guémara Shabbath 105b) nous enseignent que celui qui se met en colère est comparé à un idolâtre. C'est pourquoi la Torah nous met particulièrement en garde pendant cette période de ne pas sombrer dans l'idolâtrie de la colère, mais au contraire d'agir sereinement et de nettoyer sa maison de tout soupçon de 'hamets, heureux d'accomplir une mtisva.
[réjouissons-nous de l'immense mérite que nous avons de procurer de la joie à Hachem, en éliminant le mal qui est en nous.]

-> Le Pélé Yoets (Erekh Galout) écrit :
"Lorsque l'on fait déambuler le maître de maison d'un endroit à l'autre de la maison lors des préparatifs de Pessa'h et qu'il est obligé de s'asseoir entre les meubles, cela constitue pour lui un exil expiatoire.
Car quelle différence y a-t-il entre un exil total ou partiel?
Il y a cependant une condition à cela : qu'il en ait la ferme intention et qu'il accepte ce désagrément avec amour."

-> "Tout levain, et tout miel, vous n'encenserez pas comme sacrifice en l'honneur d'Hachem" (Vayikra 2,11).
Rabbi 'Haïm 'Haïkel fait le commentaire suivant :
Le levain symbolise en effet l'orgueil, puisqu'il provoque la montée de la pâte.
Le miel, quant à lui, rappelle la colère.
Ces 2 défauts sont réprimandables même lorsqu'ils sont dirigés vers un but sacré.
Le Maguid a une fois mis en garde le Beit Yossef à ce sujet en lui disant que même lorsqu'il s'agit de défendre l'honneur d'Hachem, il fallait s'abstenir de la colère car rien de bon n'en sort.
C'est pourquoi le verset vient nous enseigner allusivement que "tout levain" = tout orgueil, "et tout miel" = toute colère, "vous n'encenserez pas" même "comme sacrifice en l'honneur d'Hachem", même pour un but sacré.

On l'apprend également de la matsa.
Tandis que le 'hamets gonfle et ressemble à une poche remplie d'air, ce qui illustre parfaitement la personne lorsqu'elle s'enfle de colère, d'arrogance (c'est pas comme JE veux) ; la matsa, elle, évoque l'humilité et la modestie qui permettent à l'homme de conserver sa sérénité et de ne pas élever de plaintes contre Hachem.
Car il ne se considère pas comme important et sait que si l'on s'en tient à la stricte justice, il n'est pas digne de recevoir quoi que ce soit.

Nous devons avoir à l'esprit les paroles de nos Sages (guémara Kidouchin 41a) : "Il ne reste dans les mains de celui qui se met en colère que sa colère", car celle-ci ne l'aidera en rien à changer la situation.
En plus de tout le mal que nous amenons sur notre corps et notre âme, que gagnons-nous à se laisser submerger par la colère!
[en brûlant notre 'hamets, nous matérialisons notre conscience que le 'hamets (la colère) n'est que négativité, et doit être détruit à tout prix!]

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-> Tous les préparatifs pour Pessa'h sont là pour nous aider à nous oublier un instant.
[rabbi Pin’has de Koritz]

[d'une certaine façon les préparatifs de Pessa'h demandent tellement d'investissement personnel, qu'on en arrive à être vidé, à tuer notre égo de fatigue pour Hachem, et alors on peut mieux mettre au monde notre réel soi-même spirituel. On peut pleinement vivre la sortie d'Egypte [de cette année], plein d'amour et de reconnaissance pour notre papa Hachem.]

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-> "Ne faites pas de Pourim un jour si joyeux qu'il en devient non casher, et ne faites pas de Pessa'h un moment si casher qu'il n'en devient plus joyeux"
[la Bostoner rabbanite]

[comme on dit : "la poussière n'est pas du 'hamets", et elle ne doit pas nous faire passer à côté de l'essentiel : vivre la fête de Pessa'h! On ne doit pas avoir la tête dans la poussière, et ne plus voir la grandeur de la sortie d'Egypte qui a lieu cette année!]

Le 7e jour de Pessa’h

+ Le 7e jour de Pessa'h :

-> "Le moment le plus idéal pour obtenir une émouna chéléma (complète/parfaite) est la nuit du 7e jour de Pessa'h."
[Noam Elimélé'h]

Le rabbi Mendel de Riminov commente : Car il est dit sur ce jour : "vayaminou b'Hachem ouvMoché" (ils eurent foi en Hachem et en Moché)".
A la mer Rouge : "ils eurent foi en Hachem" = cela semble indiquer qu'avant l'ouverture de la mer Rouge (qui a eu lieu le 7e jour de Pessa'h), leur émouna n'était pas parfaite.

-> Le Beit Aharon (p.93) écrit :
"Les 6 jours de Pessa'h sont une préparation pour le 7e jour, qui est le jour essentiel de Pessa'h.
C'est le jour le plus parfait, celui où les juifs ont chanté la Chira".

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-> "Le 7e jour de Pessa'h est le Roch Hachana pour la messirout néfech"
[Tséma'h Tsédek]

Le midrach rapporte que Nachson ben Aminadav a sauté en premier dans la mer Rouge, l'eau lui arriva jusqu'à ses narines. Il a alors crié : "Sauves-moi [Hachem] car l'eau va étouffer mon âme", et c'est alors que la mer s'est séparée.
Selon nos Sages (comme rabbi Michel Zlotchev), la leçon de ce yom tov est de servir D. avec messirout néfech. En effet, par le fait d'aller au-delà de notre nature pour Hachem (comme Nachson qui est entré dans la mer agitée en se sacrifiant jusqu'aux narines), mesure pour mesure, Hachem va agir au-delà des règles de la nature et Il va accomplir des miracles pour nous.

-> Le Réchit 'Hokhma (Chaar Ahava 8,6) écrit que la leçon du 7e jour de Pessa'h est d'avoir de la messirout néfech pour Hachem, et alors des miracles se produisent pour nous.

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-> Hachem dit à Moché : "Pourquoi m'implores-tu (ma tits'ak élaï)? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche" (Béchala'h 14,14)
Le Ohr ha'Haïm haKadoch dit que les juifs n'étaient pas méritants pour que Hachem fasse un miracle pour eux, l'Attribut Divin de rigueur l'empêchant.
La solution est que les juifs se renforcent dans leur émouna d'un coeur entier.
Ils doivent rentrer dans la mer avant qu'elle ne s'ouvre, et par le mérite de ce bita'hon alors Hachem a alors la possibilité de réaliser des miracles pour eux ...
C'est cela [ce bita'hon] qui a généré le miracle et qui a fait que la mer s'ouvre."

-> Le Sfat Emet dit que les juifs devaient être sauvés, mais la question était de savoir s'ils le seraient par leur propre mérite, ou bien par la bonté d'Hachem.
Hachem voulait que les juifs méritent d'eux-même leur libération.
En effet, par le mérite de leur mésirout néfech, ils étaient alors dignes des [énormes] miracles à la mer rouge.

[cela nous fait prendre conscience du pouvoir phénoménal d'avoir de la émouna, du bita'hon, en Hachem.
En effet, la prochaine fois que nous sommes sur une plage, imaginons-nous que la mer s'ouvre en deux, que le sol soit sec, qu'il y est des fruits, ...
Notre émouna permet de faire des miracles similaires, et même si on ne s'en rend pas bien compte au quotidien, telle est la réalité du monde : avoir du bita'hon, c'est générer d'énormes miracles dans notre vie!]

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-> Le 'Hozé de Lublin dit : les miracles de la mer Rouge sont commémorés 2 fois par an : une fois le 7e jour de Pessa'h, jour où le miracle a eu lieu, et une autre fois lorsque nous lisons la paracha Béchala'h à Shababth Shira.
Le 'Hozé de Lublin écrit que chaque année à ces 2 occasions, Hachem envoie de la bonté et une immense compassion sur les juifs.

-> Le Atérét Tsvi enseigne : "Lorsque la mer se sépare, cela débloque des libérations pour toutes les générations, individuellement et collectivement.
Même si les portes de la subsistance (parnassa) ou les portes des chidou'him sont fermées, à ce moment si spécial et si propice de l'ouverture de la mer Rouge, on doit prier ... et Hachem sauvera les juifs lorsqu'ils crierons [en prières] vers Lui."

-> Le Beit Aharon dit : "la Chirat haYam (az yachir Moché ...) a tout en elle ... Toutes les libérations et tous les concepts se trouvent dans cette chira.
Si une personne la dit de tout son cœur, avec mesirout néfech, selon son niveau, tout peut être corrigé pour son corps et pour son âme."

Les mots ‘"Mitsraïma" et "Ché'hina" ont la même valeur numérique.
Cela nous indique que la Présence Divine (Ché'hina) était présente même en Egypte et que tout se faisait sur ordre de D.

Un grand secret de la Torah nous est révélé ici : même dans le lieu le plus impur du monde, l’Egypte, appelée "nudité de la terre", le nom Divin était présent [aux côtés de Ses enfants adorés les juifs]!
[rabbi David Pinto]

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-> Le Arizal (Séfer haLikoutim) demande pourquoi le mot : "Egypte" (מצרים) a été écrit dans le 1er verset de Chémot (début de l'exil) de façon singulière "Mitsraïma" (מִצְרָיְמָה)?

Le Arizal répond que la valeur numérique du mot מִצְרָיְמָה est égale à 385, soit la même valeur que le terme : "Chékhina" (שכינה), afin de nous apprendre que la Présence Divine descendit avec Yaakov et ses enfants, et demeura parmi les Bné Israël durant toute la durée de l'exil égyptien jusqu'à leur délivrance.

"Et ce sera le jour où Hachem te libérera de ta tristesse et de ta colère" (Yéchayahou 14,3)

-> Le Zohar explique :
"De quel jour parle Yéchayahou?
Du jour du Shabbath évidemment. Le jour où "Hachem te libère de ta tristesse et de ta colère".
Qu'est-ce que cela veut dire?
Nous voyons donc que la émouna qui se répand le Shabbath et la sérénité qu'Hachem instaure en ce jour, a comme pouvoir de nous libérer de tous ces sentiments (négatifs)."

-> Comment se fait-il alors que nous nous mettions en colère le Shabbath ou que nous ayons peur, si ses sentiments disparaissent à son entrée?
La guémara (Soucca - à la fin de la massékhét) dit que même lorsqu'il n'y a plus de yétser ara dans un certain domaine, l'homme peut encore fauter par habitude.
Il y a donc un certain effort à fournir de notre part pour éloigner de nous la colère et la peur de nos cœurs le jour du Shabbath afin de permettre aux flux du Shabbath de se répandre en nous correctement et que nous méritions toutes la sérénité que ce jour peut nous apporter.
[Néfech Yéhudi - Ki Tissa 5779]

La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs

+ La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs :

-> "Il [Amalek] te rencontra en chemin, démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" (Ki Tétsé 25,18)
Rachi commente : "Ils manquaient de force à cause de leur péché, ceux que la nuée avait rejetés."
[le rav Soloveitchik dit que Amalek ne craignait pas D., mais uniquement les hommes, et c'est pour cela qu'il s'en ait pris à ceux qui étaient affaiblis et qui trainaient à l'arrière, las et épuisés, presque incapables de se défendre.]

-> Le Yichma’h Israël (Parachat Zakhor 3) explique qu’Amalek rappelait à ces juifs qui s’étaient souillés par leur impureté, qu’ils ne pouvaient plus réparer leurs actes.
C’est à ce propos, dit-il, qu’il est écrit : "Il démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" ... comme il est enseigné dans le Pirké dé Rabbi Eliézer (chap.48) : "Celui qui avait besoin de se tremper pour se purifier [suite à une faute], la nuée le rejetait."
Or, il fut facile de faire ressentir à ces personnes déjà fragiles de la tristesse et de les réduire à néant en les poussant au désespoir ... Car elles s'imaginèrent que tout espoir était perdu, qu'elles avaient même égaré leur âme et l’étincelle Divine qui était en eux ...
Les Bné Israël durent alors se renforcer, en répondant à Amalek qu'une étincelle Divine unique et particulière résidait en eux qui ne s'éteindrait jamais.

Le Yichma’h Israël explique ensuite que là se trouve précisément le travail de tout juif concernant cette mitsva d’effacer le nom d’Amalek = ancrer en lui-même le fait qu’il ne sombrera jamais définitivement et que Hachem tend Sa main à chaque juif quel qu’il soit, l’accepte à bras ouverts et le ramène à Lui comme si rien ne s’était passé.

Nos Sages (guémara Méguila 12a) commentent le verset de la Méguilat Esther (1,8) : "laassot kirtson ich vé ich" (pour satisfaire la volonté de chaque homme - לעשות כרצון איש ואיש) en disant que l’expression : "ich vé ich" (littérallement : chaque homme et homme) évoque Morde'haï qualifié de "un homme juif" (ich Yéhoudi - Esther 2,5) et Haman au sujet duquel il est écrit "un homme oppresseur et ennemi" (ich tsar véoyév - Esther 7,6).
A priori on peut se demander pourquoi le premier mot : ich (איש) est associé à Morde'haï et le second "vé ich" (et homme - ואיש) est associé à Haman? Et pourquoi pas le contraire?

Une réponse qui peut être donnée est que les lettres du mot ואיש sont les mêmes que celles du mot יאוש (yéouch - le désespoir), car celui-ci caractérise les nations réchaïm. Il est donc associé
à Haman, puisque Amalek n’aspire qu’à faire tomber le juif dans le désespoir.
En revanche, le mot איש est l’acrostiche de la phrase : "én choum yéouch" (le désespoir n’existe pas - אין שום יאוש).
C’est pourquoi il est associé à Morde'haï qui ne désespéra jamais de la miséricorde Divine même lorsque le décret fut signé et fermé par le sceau royal.

=> Ce point marque la différence entre Israël et les nations.
Combattre Amalek, c'est combattre toute forme d'abattement, de désespoir, qui s'installe en nous.

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-> Le Rama (Méhir Yain) explique quelle était l’intention de Zérech lorsqu’elle incita son mari Haman à ériger une potence de 50 coudées.
Il écrit que : 50 portes de sagesse ont été créées dans le monde, et même Moché n’atteignit pas la 50e (guémara Roch Hachana 21b).
La potence de 50 coudées évoque le fait qu’Haman désirait inciter Morde'haï à vouloir toutes les atteindre. Et voyant qu’il n’y parviendrait pas, ce dernier en perdrait ses moyens et il serait dès lors facile de le faire fauter et de le vaincre.

Pour ce qui nous concerne, cela signifie que telle est la voie du yétser ara et d'Amalek : faire croire à l’homme qu’il peut prendre de bonnes résolutions au-delà de ses possibilités, afin qu’il ne puisse s’y tenir et qu’il finisse ainsi par tomber entièrement.
Quelle est, en revanche, la voie juste à adopter?
Il faut prendre sur soi petit à petit de bonnes résolutions et avancer pas à pas suivant les possibilités.
C’est de cette manière que les progrès pourront se maintenir.

-> "D. considéra tout ce qu’Il avait fait et voici que c’était très bien" (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit Rabba 9, 7) commente : "Bien = cela évoque le yétser atov ; très bien = le yétser ara."

Rabbi Yissa'har Dov de Belz interroge : en quoi l’expression "très bien" (tov méod) suggère-t-elle le yétser ara?

Il répond que c'est parce que celui qui ne vise que le "très bien" et qui pense "commencer à travailler uniquement s'il arrive au sommet de la montagne", alors il sert son yétser ara, car de telles pensées ont de quoi décourager le monde entier.
Le mauvais penchant lui suggère dans le même temps jour après jour : "De toutes façons, tu n'atteindras pas le sommet. Dès lors, à quoi bon commencer, ne fût-ce qu'un peu, à avancer ?"

Et de fait, on s’aperçoit que lorsque ces personnes qui désirent grimper très haut jusqu’au niveau le plus élevé n’atteignent pas leur but et n’obtiennent pas de satisfaction du peu qu’elles ont accompli, elles sont entièrement brisées.
Elles ne retirent aucune joie de leur spiritualité et lorsqu’elles ne remplissent pas toutes leurs aspirations, plus rien n’a de valeur à leurs yeux.
Mais il faut savoir que de telles pensées sont le fruit du yétser ara qui cherche à les faire tomber au plus profond de l’abîme.
D’où le commentaire de nos Sages : ''Très bien'', c’est le yétser ara.

Certes, il est nécessaire d’aspirer à progresser sans arrêt, mais il est nécessaire dans le même temps de se réjouir du plus petit progrès comme du plus grand en sachant que le moindre petit acte accompli en l’honneur d’Hachem a une importance immense à ses yeux.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, voir également : Amalek, le yétser ara, profite de nos moments où l'on manque de tranquilité d'esprit pour bien nous faire chuter : https://todahm.com/2022/01/17/35613

Pourim – l’importance d’être toujours dans la joie

+ Pourim - l'importance d'être toujours dans la joie :

-> Esther a invité A'hachvéroch et Haman à son festin, et son but était de plaider pour les juifs.
Mais au cours de sa 1ere réception, Esther n'a rien demandé, si ce n'est qu'ils reviennent pour un autre repas festif le lendemain.

=> Pourquoi n'est-elle pas intervenu dès la 1ere fois, qui semblait pourtant un moment idéal puisque : "Au cours du festin, le roi dit à Esther : "Formule ta demande, et elle te sera accordée ; dis ce que tu souhaites : quand ce serait la moitié du royaume, tu l'obtiendrais"." (Esther 5,6).
Y avait-il un meilleur moment que cela?

La réponse se trouve dans la suite du texte : "Ce jour-là Haman se retira, joyeux et le cœur content" (Esther 5,9).
Esther savait qu'elle ne pouvait pas entraîner la chute d'Haman si celui-ci était joyeux, et c'est pourquoi elle a tout repoussé au lendemain.

Le lendemain, il est écrit : " Haman gagna précipitamment sa maison, accablé de tristesse et la tête basse" (Esther 6,12).
C'est pourquoi Esther a rapporté à A'hachvéroch les mauvais plans d'Haman, et Haman a été pendu ce jour là.

-> Par la suite, la guémara aborde tous les honneurs que Mordé'haï a reçu d'Haman.
Haman menait Mordé'haï dans les rue de Shoushan, et criait devant lui : "Voici ce qui doit être fait à celui que le roi désire honorer".
Mordé'haï était vêtu d'habits de roi, et était sur un cheval royal.

Le Tiféret Shlomo enseigne : "[Lorsque Haman a mené Mordé'haï dans les rues] les gens chantaient et dansaient devant lui.
Tout cela avait pour but de rendre Mordé'haï joyeux.
Immédiatement après cela, le peuple juif a été sauvé et un miracle merveilleux a eu lieu".

=> Le moment de la délivrance était arrivé, mais il manquait un ingrédient indispensable pour que cela arrive : la joie.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Le Noam Elimélé'h (Vaéra) écrit :
"Lorsqu'on est joyeux et qu'il n'y a pas de tristesse, les forces du mal (klipot) tombent et le côté de la sainteté s'élève.
Moché voulait soumettre la force du mal (klipa), qu'était Pharaon, en faisant que les juifs soient joyeux au sujet de la délivrance à venir. Mais ils ne voulaient pas être joyeux ...
C'est pourquoi, Moché a dit : "Les Bné Israël ne m'écoutent pas, alors comment Pharaon va-t-il m'écouter? Comment pourrais-je soumettre les forces du mal [s'il ne sont pas joyeux]?""

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-> "Mordé’haï ayant eu connaissance de tout ce qui s’était passé [il vient d’avoir conscience des plans d'Haman], déchira ses vêtements, se couvrit d’un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris véhéments et amers" (Esther 4,1)
En réaction à cela, Esther : "la reine en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements pour les mettre à Mordé'haï, en enlevant son cilice ; mais il ne les accepta point." (Esther 4,4)

=> Pourquoi a-t-elle envoyé des vêtements à Mordé'haï? Est-ce qu'elle pensait qu'il n'avait rien à se mettre?

Le Tiféret Shlomo répond que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre sur la façon dont ils pouvaient annuler le terrible décret d'Haman.
Mordé'haï a décidé de prendre le chemin des pleurs et du deuil, car cela éveillerait la compassion d'Hachem.
Esther était d'avis qu'ils pouvaient accomplir beaucoup plus par le fait d'être joyeux.
En ce sens, elle envoya des vêtements à Mordé'haï pour lui signifier qu'elle pensait qu'il ne prenait pas le bon chemin.

Le Tiféret Shlomo écrit que Mordé'haï savait également que la joie était essentielle pour la délivrance du peuple juif, mais il pensait qu'il ne fallait pas commencer par la joie.
Tout d'abord il faut prier, pleurer et crier à Hachem, et seulement ensuite la délivrance viendra par la joie.

-> D'une façon similaire, le 'Hatam Sofer explique que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre : est-ce que pour annuler les décrets d'Haman il fallait des larmes et des prières ou bien de la joie?

Mordé'haï était vêtu d'un sac, car il voulait annuler le décret par un cœur brisé et de chaudes larmes.
Esther lui a envoyé des habits car elle voulait annuler le décret par le biais de la joie.
Le 'Hatam Sofer ajoute que c'est la raison pour laquelle Esther a organisé des festins : elle voulait annuler les terribles décrets par la joie.

Le 'Hatam Sofer conclut que c'est l'approche d'Esther qui était la plus juste, et c'est pourquoi la délivrance est venue grâce à son approche.

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-> La guémara (Méguila 16a) écrit : "Haman a pris des vêtements royaux et un cheval royal et il est allé [chez Mordé'haï]. Lorsque Mordé'haï a vu Haman approcher avec le cheval, il a eu peur ...
Mordé'haï s'est levé et il a commencé à prier.
Haman est arrivé, il s'est assis, et il a attendu jusqu'à ce que Mordé'haï ait fini de prier", et alors Haman a mené Mordé'haï dans les rues de Shouchan avec un honneur extrême."

=> Le Ben Ich 'Haî (Ben Yéhoyada) demande : Pourquoi Haman a-t-il attendu que Mordé'haï termine de prier? Pourquoi ne lui a-t-il pas dit immédiatement qu'il est venu pour l'honorer?

Le Ben Ich 'Haï répond :
"Haman savait que Mordé'haï priait avec de la tristesse, et Haman savait que de telles prières ne sont pas aussi efficaces [que des prières faites dans la joie].
Haman a pensé : "Si j'interromps sa prière, il va prier de nouveau, et après avoir entendu la bonne nouvelle [que Haman devait l'honorer], il va prier avec une joie immense, et alors il est probable que ses prières seront exaucées".
Haman a donc préféré que Mordé'haï prie dans la tristesse, et c'est pourquoi il a patiemment attendu que Mordé'haï finisse de prier.

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On peut citer par exemple :
-> "Grâce à ta joie, ta prière entrera dans le Palais du Roi" (Rabbi Na’hman de Breslev – Séfer haMidot – Téfila 70) ;
-> "On peut accéder à davantage de choses par le biais d’une prière dans la joie que d’une prière dite en pleurant" (Rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa) ;
-> Le Baal Chem Tov affirme que la joie est un degré plus élevé que les pleurs, car ces derniers déchirent les cieux tandis que la joie fait tomber toutes les cloisons.

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-> "Si une personne est heureuse simplement parce qu'elle est juive, alors je garantis que rien de mal lui arrivera, ni spirituellement ni matériellement"
[rabbi de Karlin]

[le Zohar dit : "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif".
En ce sens, si nous le ressentons réellement, alors aucune contrariété de la vie ne peut nous retirer notre joie constante : je suis juif (ve)! Cela est une protection énorme contre toute mauvaise chose!]

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 18,14) dit que : "avec sa joie, on peut mettre un terme à une maladie" (בשמחתו יבטלנו).

-> Le Beit Israël enseigne que : celui qui est joyeux et de bonne humeur [de façon cashère], sera nettoyé de toutes ses pensées impures.

A l'inverse, le Baal haTanya écrit que les pensées de avoda zara (idolâtrie) entre dans le cœur de celui qui est triste.

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-> Le 'Hazon Ich dit que l'on peut vivre notre vie aussi bien dans le sourire ou bien dans la tristesse. A nous de choisir de la vivre dans la joie.
[il y aura toujours des raisons pour s'apitoyer, se plaindre, et il y aura toujours des raisons pour se satisfaire, se réjouir de sa situation.
A force d'attendre la perfection avant d'être heureux, notre vie passe et nous ne le sommes pas vraiment.
Etre joyeux, c'est reconnaître que tout vient avec précision de D. et que c'est le top du top de ce qu'il nous faut!]

De même, rabbi Zalman Brizel enseigne : "Si tu peux être joyeux pourquoi devrais-tu être à l'opposé".

En effet, bien souvent le fait d'être joyeux est une décision personnelle.
Par exemple, s'il y a un problème : est-ce que je peux le résoudre?
- si oui = donc pourquoi s'inquiéter puisqu'il va disparaître.
- si non = donc pourquoi s'inquiéter, ça n'aidera en rien!

De belles idées sur Pourim

+ De belles idées sur Pourim :

-> "Le 14e jour et il a fait (véasso - וְעָשֹׂה) un jour de festin et de joie ... le 15e jour, dont il a fait un jour de festin et de joie" (Méguilat Esther 9,17-18)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "ils ont fait un jour de festin et de joie" (véassou), puisque c'est tous les juifs qui fêtaient leur victoire, leur non-extermination?

Le Sfat Emet (5652) répond que : "véasso" (il a fait) fait référence à Hachem.
"Il a fait un jour de festin et de joie" = cela signifie : Hachem fait la fête lorsque les juifs sont sauvés, car Il souhaite que nous annulions les mauvais décret.
Nos Sages disent : "Hachem est heureux lorsque nous Le "vainquons" et faisons changer Ses décret."
Ainsi, à Pourim les juifs se réjouissent en bas, et Hachem se réjouit au Ciel.

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Cela n'est pas valable qu'au 1er Pourim [de l'Histoire], mais à chaque Pourim Hachem se réjouit et célèbre la fête, et ainsi nous devons également être heureux.
Et si nous essayons d'être joyeux, alors Hachem nous aider à réussir.

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-> A Pourim ... Hachem accorde [aux juifs] tous les désirs de leur cœur.
[Ma'hzor Vitri 465]

-> La force de Pourim n'est pas fonction des actes des Bné Israël [actuels], mais de ceux des juifs de l'époque où les évènements eurent lieu.
[Rachba - Responsa 1,93]

[indépendamment de nos mérites, chaque année il se reproduit Pourim avec la même intensité de ce que les mérites de Mordé'haï, Esther, et les juifs de l'époque ont pu générer.]

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-> La méguilat Esther dit : "michloa'h manot ich léréé'ou" (d'envoyer des cadeaux l'un à son ami).
Selon le Sfat Emet (guémara Méguila 7b), il n'est pas convenable pour une personne ordinaire d'envoyer un michloa'h manot à son rav ou à son roch yéchiva, car la mitsva est de donner à un ami, et il n'est bien pour une personne ordinaire d'appeler son rav : "mon ami".
Cependant le Sfat Emet est d'avis que si le roch yéchiva lui donne un michloa'h manot, alors cela signifie que le roch yéchiva le considère comme un ami. Maintenant, on peut agir réciproquement et lui transmettre également un michloa'h manot.

A Pourim, Hachem nous envoie des michloa'h manot aux juifs, qui sont composés de nombreuses bontés.
Après que Hachem nous considère comme : Ses amis (rééou), alors nous pouvons réciproquement Lui envoyer notre michloa'h manot, qui est composé des mitsvot de Pourim.

La coutume des michloa'h manot est de donner de la nourriture avec le plat, avec la corbeille (sans demander qu'on nous le rende par la suite).
C'est une allusion au fait qu'à Pourim, Hachem nous donne Son michola'h manot de bontés avec le plat.
Cela signifie que même si quelqu'un n'a pas de récipient pour accepter les bontés d'Hachem, Hachem donne également le récipient, ce qui permet à tout juif de recevoir les bontés de D. [même si normalement il ne pourrait les recevoir. Telle est la puissance de Pourim : tout le monde peut recevoir!].