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L’importance de Chémini Atséret

+ L'importance de Chémini Atséret :

-> Le degré spirituel extrêmement élevé de Chémini Atséret est exprimé dans l'enseignement du Zohar (3e partie 32b) : "Et Israël, en ce jour (à Hochaana Rabba), parvient au terme de son jugement et entame une (période de) bénédictions, car le lendemain (Chémini Atséret), il est invité à se réjouir avec son Roi et à recevoir de Lui les bénédictions de toute l'année. Dans cette réjouissance, seul Israël est présent et celui qui réside seul avec le Roi peut Lui demander tout ce qu'il désire, cela lui sera accordé."

-> Le Rama miPano ('Hikour Hadin 2e partie, fin chap.27) fait remarquer que le mot 'Hag (la fête) est à relier également au mot 'Houza qui signifie une ronde et évoque la notion de cercle tournant autour d'un point central.
C'est la raison pour laquelle Chémini Atséret n'est pas dénommé 'Hag (ainsi tranche le Rema dans le Choul'han Aroukh 668,1 étant donné que l'on n'a trouvé en aucun endroit dans la Torah, que ce jour est appelé 'Hag). Cela fait allusion au fait que les autres jours de fête "tournent autour" du centre de toutes les fêtes que représente Chémini Atséret, sa sainteté étant supérieure à celle de toutes les fêtes, y compris Yom Kippour, et il ne convient pas de l'appeler 'Hag.

-> Le 'Hatam Sofer abonde dans ce sens en expliquant que la sainteté de Yom Kippour est basée sur la mortification, alors que celle de Chémini Atséret repose sur la joie.
C'est ce que le verset de Chir Hachirim (7,7) évoque : "Comme elle est belle et agréable l'amour dans les délices" (מה יפית ומה נעמת אהבה בתענוגים), l'amour pour Hachem qui provient du jeûne (comme à Yom Kippour) est moindre que l'amour pour Hachem qui provient de la joie.
Or, par ailleurs, il existe un parallèle entre les 2 jours, puisque ce sont 2 fêtes où l'on n'offre comme sacrifice de Moussaf qu'un taureau. Cependant, la sainteté de Chémini Atséret est supérieure à celle de Yom Kippour car elle provient de la joie, la joie du Roi [Hachem] avec son peuple.

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-> Chémini Atsérét et Sim'hat Torah ne sont pas simplement des jours de bénédictions, mais un moment de la forme la plus pure de la bénédiction divine disponible uniquement pour ceux qui se consacrent à la Torah (les juifs).
[Sfat Emet - 5662]

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-> Le Sfat Emet (5632 ; 5660) enseigne :
Les 7 jours de Souccot sont un moment d'abondance matérielle, un temps où les juifs et les non-juifs sont inondés de la générosité d'Hachem ...
Cependant, Chémini Atsérét symbolise les plaisirs du monde à Venir (olam aba) qui sont accordés exclusivement au peuple juif [le jour qui leur est réservé], le 8e jour.
[le chiffre 8 représente le monde à venir, un au-dessus du 7 (les 7 jours de la semaine)]
[...]
Le midrach (Yalkout Chimoni - Emor 782) décrit Chémini Atsérét comme un jour de bénédictions supplémentaires, une fête additionnelle aux 3 fêtes de pèlerinage (Chaloch Régalim).
[...]
Selon les kabalistes, les 3 fêtes de pèlerinage correspondent aux 3 parties de l'âme : néfech, roua'h et néchama.
A quoi correspond Chémini Atsérét, cette fête supplémentaire?
Elle correspond à la néchama yétéra (l'âme supplémentaire) que tout juif reçoit chaque Shabbath (guémara Beitsa 16a).
L'âme supplémentaire ajoute non seulement un niveau supérieur de spiritualité à la journée, mais permet également à celui qui observe le Shabbath de manger sans devenir excessivement matérialisme (Rachi - Beitsa 16a).
De plus, la guémara suggère que si l'humanité a certainement été sensibilisée [théoriquement à l'existence] du jour du Shabbath, cette dimension unique du Shabbath ne peut être appréciée [concrètement] que par les juifs eux-mêmes.

De même, Chémini Atsérét est une occasion uniquement pour les juifs, un goût de l'au-delà, correspond à l'âme supplémentaire.
Les 3 fêtes de pèlerinage, qui sont des occasions où toute l'humanité est bénie, correspondent aux aspects de l'âme partagé par tous les êtres humains.
[certains commentateurs disent que les non-juifs ne possèdent que le 1er composant d'âme (le néfech), mais le Sfat Emet se reposant sur la guémara (Beitsa 16a) émet le fait que chez les non-juifs il ne manque que l'âme supplémentaire, impliquant que selon lui ils ont les autres composants. ]

Chémini Atsérét est donc une expérience purement juive. C'est le jour de l'âme supplémentaire, le jour qui est un avant-goût de l'au-delà et de la période pendant laquelle Sim'hat Torah est célébrée.
Il ne pouvait y avoir de meilleur moment pour l'achèvement de la Torah que ce jour si spécial. La Torah n'est-elle pas le mécanisme par lequel Israël mérite le monde à Venir?
N'est-ce pas à travers la Torah que le peuple juif peut apprécier [davantage] "l'âme supplémentaire"?

Si Chémini Atsérét est un jour d'une telle intensité spirituelle, pourquoi ne nous asseyons-nous pas dans la soucca [comme les jours précédents à Souccot], qui symbolise le monde à venir?
A Souccot, la soucca qui est un avant-goût de l'au-delà, protège le juif des imperfections de ce monde.
Cependant à Chémini Atsérét, l'univers tout entier est saturé de l'esprit de la soucca. En effet, le juif et son monde entier sont transformés en une grande soucca.

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-> Ailleurs, le Sfat Emet (5654) écrit :
Les bénédictions de Souccot sont segmentées en 7 portions égales, chaque jour représentant une portion. Ces segments des bénédictions totales peuvent être partagés avec toute l'humanité.
Cependant, Chémini Atsérét est un jour où les bénédictions sont conservés (le mot "atsérét" est étroitement lié à "otsar" - un entrepôt), lorsque la totalité des bénédictions de Souccot est appréciée [que] par Israël.
En effet, les bénédictions individuelles peuvent être réparties et partagées avec d'autres peuples, mais les bénédictions de ce jour (Chémini Atsérét), qui est le sommet de Souccot, ne sont pas partagées avec d'autres nations.

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-> Dans la continuité du premier Sfat Emet cité précédemment, on peut rapporter un autre enseignement du Sfat Emet (5662) :
[les 3 fêtes de pèlerinage sont à mettre en parallèle avec nos 3 Patriarches (Avraham, Itsh'ak et Yaakov), où nous abandonnons nos recherches matérielles pour rechercher Hachem en visitant le Temple à Jérusalem.
Chémini Atsérét (Sim'hat Torah) fait référence à un concept plus élevé, elle est reliée à Moché.]
En effet, à la différence des Patriarches, Moché a souligné aux Bné Israël que Hachem peut être trouvé partout, même chez soi loin du Temple (de Jérusalem), sans efforts manifestes pour rechercher Hachem.
C'était la mission de Moché, contrairement aux Patriarches, de souligner que la Présence d'Hachem peut être ressentie n'importe où grâce à l'immersion dans Sa Torah.
Chémini Atsérét commémore l'achèvement de la Torah (Sim'hat Torah), le jour où nous lisons les bénédictions finales de Moché aux Bné Israël.
Aucun pèlerinage dans un lieu spécial, aucun effort supplémentaire n'est requis pour rechercher Hachem [comme l'enseignaient nos Patriarches], [mais plutôt Moché nous apprend que] cela peut être réalisé simplement par le fait d'étudier la Torah.
La Présence d'Hachem peut alors être perçue par tout juif se dévouant à la Torah, où qu'il puisse se trouver et non pas seulement à Jérusalem.

[ainsi, nous seulement Chémini Atsérét (Sim'hat Torah) est un jour où Hachem nous retient pour passer encore un jour seul à seul avec Lui, mais c'est également un jour où l'on développe notre conscience qu'on peut Le chercher et Le trouver à tout moment de l'année en se plongeant dans la Torah. D'où la fête de Sim'hat Torah.]

Sim’hat beth hachoéva – la célébration du puisage de l’eau

+ Sim'hat beth hachoéva - la célébration du puisage de l'eau :

-> "C'est une mitsva de faire [de la sim'hat beth hachoéva] une grande célébration. Elle n'était pas célébrée par les ignorants ou par quiconque le désirait, mais par les plus grands sages
d'Israël : les Roché Yéchivot et le Sanhédrin, les hommes pieux et les hommes aux bonnes actions.
C'étaient eux qui dansaient, tapaient des mains, jouaient de la musique et se réjouissaient au Temple pendant la fête de Souccot. Le reste du peuple, tous les hommes et les femmes, venaient voir et écouter".
[Rambam - Hilkhot Loulav 8,14]

-> Le Rambam décrit la sim'hat beth hachoéva à partir de la Michna (Soucca 5,4) :
"Les hommes pieux et les hommes aux bonnes actions dansaient devant eux, des torches allumées en main ; ils chantaient et récitaient des louanges devant eux".

-> Les commentateurs (Tossafot Yom Tov, Melèkhèt Chlomo et Tiférèt Israël) expliquent que ces hommes jouaient devant le reste du peuple présent au Beth Hamikdach.
[le Tiférèt Israël offre une autre explication : l'expression "devant eux" fait référence aux candélabres allumés au Temple ; les "hommes pieux et les hommes de bonnes actions" dansaient à la lumière de ces candélabres. ]

-> Cette michna implique donc que seuls les hommes les plus éminents dansaient et chantaient à la sim'hat beth hachoéva alors que le reste du peuple ne faisait qu'assister aux festivités.
Le Ritva (Soucca 53a) en explique la raison : "Sache que toute cette célébration avait pour but de louer et de remercier D. pour tout le bien qu'Il a fait aux Bné Israël en faisant reposer Sa Chekhina (Présence Divine) parmi eux ; elle fait aussi allusion au monde futur accordé aux justes. Ainsi, seuls les hommes les plus grands et les plus justes [la célébraient) afin qu'elle ne soit pas une simple frivolité et des jeux de la jeunesse."

-> En fait, Rambam lui-même fait allusion à cette raison. A la suite du passage cité plus haut (Hilkhot Loulav 8,15), il écrit : "Se réjouir de l'accomplissement d'une mitsva, par amour pour D. qui nous a ordonné de les [accomplir], est un grand service [de D.]."
Comme il n'est pas donné à chaque juif d'atteindre un "grand service" de D., la célébration de la sim'hat beth hachoéva était limitée aux membres les plus justes et les plus respectés du peuple juif.

=> Puisque le reste du peuple ne participait à la sim'hat beth hachoéva, ni en dansant ni en jouant de la musique ni même en tapant des mains, pourquoi tous les Bné Israël devaient-ils y assister?
[comme l'indique le Rambam : "le reste du peuple ... venaient tous voir et écouter"]
Si c'était pour leur permettre d'accomplir : "Vous vous réjouirez devant Hachem votre D. pendant 7 jours" (Emor 23,40), le peuple devrait non seulement assister aux festivités, mais aussi y jouer un rôle actif. Le fait qu'une personne ne se trouve pas à un niveau assez haut pour accomplir une mitsva de la meilleure façon, avec une pleine conscience de sa signification profonde, ne la décharge pas d'accomplir la mitsva. Il doit donc certainement y avoir une autre explication au fait que tous les Bné Israël devaient être présents à la sim'hat beth hachoéva sans participer activement à la célébration.

-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :

+ "Vous vous réjouirez devant Hachem" :
L'explication la plus simple est que l'acte même de se réjouir est influencé et défini par les intentions d'une personne. La réjouissance suscitée par l'amour et le dévouement pour D. peut être définie comme "se réjouir devant D. (lifné Hachem)".
Sans cette disposition d'esprit, ce n'est, comme le dit Ritva, que "simple frivolité et jeux de jeunesse". On ne peut considérer ces actes comme l'accomplissement de la mitsva de se réjouir devant D.

Le Netsiv (Méromé Sadé, Soucca) écrit :
"Le but est que l'homme s'attache à l'amour d'Hachem. Dans cette situation, il est permis de danser et de se réjouir au Temple ; ce n'est pas considéré comme frivole.
Mais un individu qui ne s'attache pas à l'amour de D. mais danse au Temple ne fait que repousser la Chekhina".

Ailleurs, le Netsiv (Haémek Davar) dit :
bien que l'obligation de se réjouir devant Hachem à Souccot comprenne des danses, cette mitsva doit être accomplie en associant la joie à la crainte révérencielle. C'est quelque chose que la plupart des gens ne sont pas capables de faire. Ainsi, bien que tous les Bné Israël fussent tenus de se réjouir à Souccot, seuls les membres les plus justes de la nation participaient réellement aux festivités.
Le Nétsiv explique : "Il est interdit à quiconque ne possède pas un esprit élevé d'amour de D., et [la conscience qu'il se réjouit devant D., de se réjouir par la danse".

Nous comprenons de là que tout le peuple juif était effectivement tenu d'assister aux festivités pour accomplir la mitsva de se réjouir à Souccot, mais la plupart des juifs étaient exclus de l'acte de la mitsva, limité aux hommes les plus méritants.

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+ Être liés par le cœur :
=> En quoi la réjouissance des érudits de la Torah influençait-elle la foule des spectateurs?

On peut l'expliquer d'après le commentaire du Gon de Vilna (sur Michlé 23,15) : "Mon fils, si ton cœur est sage, mon cour aussi se réjouira". Le Gaon de Vilna développe : "Un père et son fils proviennent de la même racine. Lorsque le fils est sage dans son cœur et se réjouit, même s'il n'exprime pas verbalement sa sagesse, son père est content lui aussi. On peut le comparer un aimant. Lorsqu'on le coupe en deux et qu'une partie se déplace, le deuxième morceau se déplace aussi. Telle est aussi la nature d'un enfant : lorsque son cœur se réjouit, son père éprouve lui aussi de la joie".

Le commentaire du Gaon de Vilna révèle un aspect incroyable du lien entre un père et son fils. Même si le père ne voit pas ou n'entend pas parler des réussites de son fils, il ressent le sentiment de joie qu'éprouve son fils et son cœur aussi s'emplit de joie. Un père peut sentir que son fils s'est imprégné de la sagesse de la Torah et s'en réjouit, car "la joie d'accomplir les mitsvot et d'étudier la Torah est la seule joie authentique" (Maguid Michné - Hilkhot Loulav 8,15).

Nous suggérons qu'il en est ainsi du lien entre les dirigeants spirituels du peuple juif (les sages de la Torah et les roché yéchivot) et le peuple.
Pendant toute l'année, ces dirigeants portent la charge du peuple sur leurs épaules. Avec amour et dévouement, ils consacrent leur temps et leurs forces à s'occuper du peuple et de ses besoins.
Le peuple lui-même s'adresse à ses dirigeants dans tous les domaines, ce qui forge un lien profond entre eux qui relie leurs cœurs comme ceux d'un père et son fils. Le lien tissé entre le peuple et ses grands dirigeants conduit toute la nation à partager la joie qui jaillit du cour des sages de la Torah à Souccot, lors de la sim'hat beth hachoéva.

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+ Répandre la sagesse et la joie :

Ceci peut expliquer la traduction que donne le Targoum du verset : "Vous puiserez de l'eau dans la joie des sources de la délivrance" (Yéchayahou 12,3).
Le Targoum écrit : "Vous tirerez une nouvelle sagesse dans la joie de l'élite des justes".

L'élite désigne les tsadikim parmi le peuple juif, qui se réjouissent par amour de D. et ont foi en Lui, eux que les festivités de la sim'hat beth hachoéva emplissent de sainteté.
Grâce à la sainteté dont ils s'imprègnent, ils peuvent influencer le reste du peuple présent au Temple.
Cette sainteté (kédoucha) est transmise, dans un sens, au reste de la nation à travers le lien profond qui existe entre eux. C'est pourquoi les dirigeants du peuple étaient ceux qui "dansaient, tapaient des mains, jouaient de la musique et se réjouissaient" tandis que le reste du peuple venait "voir et écouter" car, à ce moment-là, les Bné Israël absorbaient la sagesse et la sainteté des tsadikim.

[cela illustre le fait que Sim'hat beth hachoéva était la célébration du puisage de l'eau également au niveau spirituel. Les dirigeants spirituels par leur sainteté et leur joie (100% face à Hachem) puisaient de l'eau, et en faisaient profiter tout le peuple! ]

Les Hochanot – Quelques enseignements

+ Les Hochanot - Quelques enseignements :

-> La cérémonie de l'arava était un service unique au Temple qui était réalisée chaque jour de Souccot.
Lorsque le Temple existait, les Cohanim disposaient de grandes branches d'arava sur les côtés de l'Autel, et ils tournaient une fois autour chaque jour de Souccot, et 7 fois le 7e jour.
Pendant cette procession, ils priaient : "Ana Hachem ochia na, ana Hachem atsli'ha na". [guémara Soucca 45a]
[on dénomme cette cérémonie : "hochanot", car la prière contient le mot "hochana" (s'il Te plaît sauve [nous])]

Après la destruction du Temple, nos Sages ont institué que nous commémorons cette cérémonie de l'arava en tournant autour de la bima de la synagogue, tout en tenant le loulav et l'étrog.
Le midrach (Yalkout Téhilim 703) rapporte que bien que nous n'avons plus le Temple ni l'Autel, le 'hazan qui se tient sur la bima tout en tenant le séfer Torah est assimilé à un ange céleste, la bima sert de substitut pour l'Autel, et la communauté qui entoure la bima est considérée comme encerclant l'Autel pendant la cérémonie de l'arava dans le Temple.
[Ma'hzor Vitri - Séder Souccot 12]

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-> Tandis que la cérémonie des Hochanot dans le Temple était une halakha léMoché miSinaï, (une loi communiquée par D. à Moché au mont Sinaï sans aucune référence dans le texte de la Torah), les Guéonim trouvent des allusions de cette mitsva, ainsi que sur les raisons latentes.

La prière qui est récitée pendant la procession de la arava provient du Téhilim 118
- dans le verset 25, on y trouve : "ana Hachem ochia na" (אָנָּא יְהוָה הוֹשִׁיעָה נָּא) ;
- dans le v.27, il est écrit : "isrou 'hag baavotim ad karnot amizbéa'h" (entourez [pendant] la fête avec les hadassim jusqu'aux coins de l'Autel - אִסְרוּ חַג בַּעֲבֹתִים עַד קַרְנוֹת הַמִּזְבֵּחַ).
Le mot "isrou" (אִסְרוּ) signifie : encercler/entourer (cf. Targoum - Béréchit 49,11), et "avotim" (עֲבֹתִים) fait référence aux hadassim, qui sont aussi appelés : ets avot (עץ עבות).
Ainsi, le verset enjoint le peuple (par le biais des Cohanim) à entourer l'Autel avec les 4 espèces.
[Téchouvat haGaonim - Chaaré Téchouva 12]

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-> Il y a une discussion chez nos commentateurs sur la fonction de cette mitsva :

- Le Lévouch (Ora'h 'Haïm 660,2) écrit que l'objectif de cette cérémonie était d'exprimer notre joie.
La procession démontrait notre joyeuse gratitude à Hachem pour nous avoir donné une récolte abondante (Souccot a lieu juste après la récolte), et elle était accompagnée d'une prière pour que l'année prochaine soit aussi bénie, voir plus, que celle qui vient de passer.
Le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 664,9) note que nous trouvons une allusion à cela : "Je fais le tour de Ton Autel, Hachem, pour proclamer ma reconnaissance à haute voix" (vaassovéva ét mizbakhakha Hachem, lachmia békol toda - Téhilim 26,6-7).

Le Targoum Shéni (Esther 3,8) dit que l'aspect circulaire des Hochanot donne l'apparence d'une dance joyeuse.
Il rapporte que Hachem a dit à A'hachvéroch : "Le 15 [du mois de Tichri], les juifs accomplissent les Hochanot et vont dans leur synagogue où ils prient et sont joyeux et entourent avec leur hochanot et dansent comme des chèvres".

- selon d'autres sources, le fait que nous récitons des supplications pendant les Hochanot témoignent que cette cérémonie est essentiellement une d'aspiration et de prières, plutôt qu'un service de joie.

La guémara (Yérouchalmi Soucca 26,6) dit que le tour unique autour de l'Autel pendant les 6 premiers jours de Souccot, et les 7 tours le 7e jour, sont à mettre en parallèle des juifs qui ont entouré Yéricho dans leur conquête de la terre d'Israël. [cf. Yéhochoua - chap.6]
De même qu'à Yéricho, ces processions ont provoqué la chute de nos ennemis, de même nous prions que nos tours autour de l'Autel (et en exil autour de la bima de la synagogue) vont amener la chute de nos ennemis.
[rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - éré'h Arava) ; Maharcha (guémara souca 45b)]

Certains Sages (ex: Kol Bo (72), Aboudraham (Séder Hochana rabba)) sont d'avis que nous trouvons cette idée dans le Tana'h.
En effet, le mot : "vaassovéva" (Je fais le tour - וַאֲסֹבְבָה) n'apparaît que 2 fois dans le Tana'h :
- "Je me lève maintenant et je fais le tour de la ville" (Chir haChirim 3,2) ;
- "Je fais le tour de Ton Autel, Hachem" (Téhilim 26,6).
Cela fait allusion au lien entre le fait de faire le tour de l'Autel à Souccot et de faire le tour de "la ville" (Yéricho).

-> Une conséquence entre ces 2 approches consiste à savoir si un endeuillé peut tourner autour de la bima avec son loulav en même temps que la communauté :
- si cette coutume a été instituée comme une expression de joie, alors il ne serait pas approprié qu'un endeuillé y participe.
- cependant, si la coutume a été institué afin de fournir un véhicule pour la prière, alors l'endeuillé peut aussi s'y joindre.
[cf. à ce sujet : Biour haGra (Ora'h 'Haïm 661,2 ; Tossafot (Soucca 45a) ; Igrot Moché (Yoré Déa vol.4 61,11) ; michna broura (660,2) ; ...]

Le Rama (Ora'h 'Haïm 660,2) statue qu'il est de coutume pour les endeuillés de ne pas encercler la bima pendant les Hochanot.

La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l’année à venir

+++ La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l'année à venir :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> "La Torah dit : 'Pendant ces 7 jours, quittez votre habitation permanente et habitez dans une habitation temporaire.
Jusqu'à une hauteur inférieure à 20 amot, l'habitation d'un homme est une construction temporaire. A une hauteur supérieure à 20 amot, l'homme ne fait pas une construction temporaire, mais une construction permanente". [guémara Soucca 2a]

-> "Nos Sages enseignent : Vous habiterez [dans la soucca] comme vous logez [chez vous], c'est-à-dire que pendant les 7 jours de [Souccot], un homme doit faire de sa soucca une habitation permanente et de sa maison, une habitation temporaire. Comment? S'il a de beaux plats, il doit les apporter dans la soucca. [S'il a de beaux tissus], il doit les apporter dans la soucca." [guémara Soucca 28b]

=> Pourquoi la soucca doit-elle être une construction essentiellement temporaire, si on demande à un homme de s'y conduire de la même façon que dans sa maison (construction permanente)?

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+ "Afin que vos générations sachent que J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes (souccot) lorsque Je les ai fait sortir d'Egypte" (Emor 23,43)

-> La guémara (Soucca 11b) apporte 2 avis :
- selon Rabbi Akiva : le mot "souccot" est à prendre littéralement : les Bné Israël ont construit de réelles cabanes [pendant leur 40 années d'errance dans le désert].
Rachi explique que ces cabanes avaient pour but de les protéger du soleil pendant leurs campements.
- selon Rabbi El'azar : le mot "souccot" fait référence aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient le peuple juif dans le désert.

=> Selon l'explication de Rabbi Akiva, il est difficile de comprendre l'expression : "J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes". Pourquoi le verset laisse-t-il entendre que l'acte venait de D. [alors que c'est plutôt des Bné Israël en raison de la chaleur]?
De plus, selon Rabbi Akiva, il semble ne rien y avoir de significatif aux souccot du le peuple juif, car les voyageurs ont l'habitude de construire des cabanes dans le désert pour se protéger du soleil. Pourquoi alors la Torah nous demande-t-elle de commémorer éternellement ces cabanes?

-> Cette question a été posée par Ramban (Emor 23,43).
Il répond que selon Rabbi Akiva, le but de la mitsva est de se souvenir des cabanes que nos ancêtres construisirent dans le désert afin de nous rappeler "qu'ils étaient dans le désert, dépourvus de maison, sans rencontrer la moindre ville habitée pendant 40 ans, mais que D. était avec eux et ils ne manquèrent de rien".

=> Cette explication ne résout pas complètement, semble-t-il, la difficulté que nous avons soulevée.
Les souccot que les Bné Israël construisirent dans le désert n'étaient pas plus qu'un effort naturel (hichtadlout) pour se protéger du soleil du désert. Pourquoi commémorerions-nous ces souccot, fabriquées par des hommes, pour nous souvenir que D. nous a miraculeusement fourni tout ce dont nous avions besoin pendant les 40 ans dans le désert?

-> Le Netsiv (Méromé Sadé, Soucca 2b) déduit du commentaire de Rachi (qui ne mentionne que l'opinion de Rabbi Eliézer et pas celle de Rabbi Akiva), que Rabbi Akiva ne nie pas que le peuple juif était entouré par les Nuées de Gloire dans le désert ; il affirme simplement qu'ils ont construit de réelles souccot lors de leurs campements.
Telle est, ajoute le Netsiv, l'opinion du Tour et du Choul'han Aroukh, qui tous deux, citent uniquement l'opinion de Rabbi Eliézèr selon laquelle la soucca a pour but de commémorer les Nuées de Gloire.

=> Si donc Rabbi Akiva ne conteste pas l'existence des Nuées de Gloire et leur protection, pourquoi affirme-t-il que la soucca doit commémorer les cabanes construites par le peuple juif plutôt que les Nuées miraculeuses?

-> Le rabbi Dovid Hofstedter explique :
La réponse est peut-être que, selon Rabbi Akiva, c'est justement parce que le peuple juif était entouré des Nuées de Gloire dans le désert que la Torah nous ordonne de commémorer les cabanes qu'ils ont construites.
Ces souccot édifiées par les Bné Israël dans le désert étaient une forme de hichtadlout, un effort physique qu'ils ont dû fournir pour se protéger des conditions pénibles du désert. En fin de compte, ce n'étaient pas elles qui les protégeaient des éléments. S'ils n'avaient pas été protégés par les Nuées de Gloire, les cabanes n'auraient pas été efficaces.
Ainsi, lorsque le verset dit que : "J'ai fait résider les Bné Israël dans des cabanes" dans le désert, il faut effectivement l'interpréter comme signifiant que D. Lui-même "a fait résider" le peuple juif dans les cabanes qu'ils se construisirent, car ils étaient en réalité protégés par Ses Nuées de Gloire, et pas par leurs cabanes.

Ceci explique pourquoi, selon Rabbi Akiva, nous avons reçu l'ordre de commémorer ces souccot pour toutes les générations. De même que nos ancêtres ont construit de vraies cabanes dans le désert, mais que leur réelle protection provenait des Nuées de Gloire, tous les efforts physiques que nous déployons pour pourvoir à nos besoins, et qui semblent nous aider, ne sont pas réellement la source de notre bien-être.
Le monde est ainsi fait que nous devons faire semblant d'entreprendre une hichtadlont matérielle alors qu'en réalité, chaque forme de réussite dans ce monde provient de D. seul.
Si D. ne nous protège pas, tout effort pour nous protéger ne servira à rien.

Ceci explique le commentaire de Ramban : même selon Rabbi Akiva, la soucca nous rappelle que D. a pourvu à tous nos besoins dans le désert. D'après notre approche, nous voyons que, même lorsque nos ancêtres ont entrepris une hichtadlout physique, les bénéfices qu'ils en ont tirée n'étaient pas réellement le produit de leur hichtadlout, mais venaient de D. Lui-même.
De même, ce n'étaient pas leurs cabanes qui les protégeaient du soleil, mais les Nuées de Gloire.

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+ Être chez soi dans la Soucca :

-> Nous comprenons mieux pourquoi la Torah demande que la soucca soit une construction temporaire : cela fait partie intégrante du sens et du message de la soucca.
Les souccat que nous construisons aujourd'hui commémorent le temps, dans le désert, où les Bné Israël habitaient dans de fragiles demeures temporaires, pas vraiment adéquates pour les protéger de l'environnement. Sans l'intervention miraculeuse de D., le peuple juif aurait souffert de la faim, de la soif et de l'exposition aux éléments naturels durant son long séjour dans le désert aride.
C'est par Son amour pour les Bné Israël que D. les a protégés et les a fait vivre pendant 40 ans.

La Torah demande que nous vivions dans nos souccot de la même façon que nous habitons dans nos maisons, que nous traitions la soucca comme notre résidence permanente.
Cela aussi contribue à nous transmettre le message de la soucca : notre nourriture et notre sécurité de toute l'année ne dépendent pas de notre hichtadlout ; c'est Hachem qui nous fournit tout.
Habiter dans la soucca de cette façon, ce qui veut dire en fait s'installer dans la soucca plutôt que dans notre maison, montre que cette habitation temporaire, qui représente notre foi et notre confiance en D., est le paradigme de notre bita'hon en D. pendant toute l'année.
En "déménageant" dans la soucca, nous nous imprégnons de la confiance en D. qui restera en nous pendant toute l'année, accomplissant ainsi le verset : "Ayez confiance en Lui à jamais" (Téhillim 62,9).

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

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+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Hochaana Rabba : frapper les Aravot sur le sol

+ Hochaana Rabba : frapper les Aravot sur le sol :

Après les hakafot de Hochaana Rabba, on frappe l'Arava sur le sol.
On peut citer les raisons suivante :

-> La arava sert d'expiation pour les juifs.
La arava a la forme de lèvres. Abaisser les aravot jusqu'au sol symbolise qu'en s'engageant à s'abstenir de dire des paroles interdites, on peut s'attendre à une année pleine de bontés et de bénédictions.
[rav Tséma'h Gaon - Téchouvat haGaonim (Chaaré Téchouva 340)]

-> En frappant sur le sol les aravot, qui ont la forme de lèvres, cela signifie que les lèvres de tous les accusateurs au Ciel seront jetés au sol et empêchés de parler.
[rav Tséma'h Gaon - Téchouvat haGaonim (Chaaré Téchouva 340)]

-> Le fait de frapper les aravot jusqu'à ce que ses feuilles tombent, symbolise la fin de toutes les formes de justice stricte contre nous.
[Maharit, cité dans le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 664,15)]
[selon le Arizal on frappe les aravot 5 fois]

-> Les aravot représentent les réchaïm parmi les juifs. Pendant Souccot, la arava se joint aux 4 espèces.
Cela symbolise que dans le monde nous permettons aux réchaïm de se joindre à notre service Divin, dans l'espoir qu'ils amélioreront leur comportement.
Cette cérémonie [de la arava] sert d'avertissement que si les réchaïm ne se repentent pas de leur vivant, ils seront isolés du restant de leurs frères et qu'ils recevront leur punition dans le monde à venir.
[rabbi Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 664,2)]

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-> Hochana Rabba est appelé : "Yom haArava".
Les Aravot qui n'ont pas de goût et pas d'odeur, représentent les juifs au niveau le plus bas et le plus distant dans le peuple d'Israël, et les Aravot correspondant aussi aux lèvres.
Cela nous enseigne que c'est spécialement les prières d'un juif qui se sent si bas (si modeste), qui sont chéries et acceptées par Hachem avec un grand amour.
[Sfat Emet]

-> Celui qui se considère humblement, sa prière ne sera pas repoussée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/11/07/33471

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-> Le Imré Noam voit une allusion dans la coutume, qui consiste à Hochaana Rabba à enlever les anneaux qui attachent les 4 espèces du Loulav à ce que dit le verset : "Le roi ôta son anneau, qu'il avait fait enlever à Haman, et le remit à Mordé'haï" (Esther 8,2).
Car, explique-t-il, le sceau se trouve dans l'anneau du roi, comme il est écrit : "Et ils le scellèrent de l'anneau du roi" (Esther 8,8) ; or, on sait qu'à chaque fois qu'il est écrit "le roi" dans la Méguilat Esther (sans le nom A'hachvéroch), cela évoque le Roi des rois.
Dès lors, cela vient suggérer qu'Hachem remet son sceau aux tsadikim et leur dit (comme dans la Méguila) : "Ecrivez vous-mêmes, au nom du Roi, en faveur des juifs" (Esther 8,8), et Il leur donne ainsi le pouvoir de décision.
Par ailleurs, nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,9) enseignent que le Loulav évoque Hachem.
C'est pourquoi on ôte du Loulav son anneau afin de montrer par cela que le scellement du jugement de Hochaana Rabba, pour le bien ou pour le pire, est remis par Hachem entre les mains des Bné Israël pour qu'ils en fassent l'usage qu'ils désirent.

-> La guémara (Soucca 48a) enseigne : "Comment accomplissait-on la mitsva de la Arava? Un endroit existait en contre-bas de Jérusalem nommé Motsa (''sortie''). On y descendait pour y cueillir des bouquets de Arava".
La guémara poursuit : "Pourquoi appelait-on cet endroit Motsa? Du fait qu'on l'avait exempté (sorti) de l’impôt Royal."

Dans son livre "Chir Maone", l'auteur explique que l’impôt dont il est question est une allusion à l'impôt du Ciel qui représente les "souffrances qu’il a été décrété qu’un homme subisse dans ce monde".
On sait par ailleurs au nom du Arizal qu'à Hochaana Rabba, tous les décrets rigoureux s'annulent lorsque l'on frappe la Arava sur le sol. Dès lors, l'impôt Royal disparaît et c'est la raison pour laquelle cette Arava est cueillie à Motsa afin de suggérer que l'on est exempté de cet impôt en ce jour.

-> Le Beit Aharon écrit :
"A Hochaana Rabba, grâce au fait de la frapper sur le sol, tous les décrets rigoureux sont adoucis, et une abondance de bonté est déversée par le Ciel."

Il ajoute dans un autre endroit :
"Particulièrement à Hochaana Rabba, il faut veiller à bien se repentir au moment où l'on frappe la Arava sur le sol, car cet instant est celui où s'achève le scellement final. L'homme doit alors abondamment se repentir, ce qui provoquera la création d’un nouvel être, comme on le sait, car la Arava (ערבה) possède la même valeur numérique que le mot זרע (zéra - semence) qui est aussi celle du mot עזר (ézer - une
aide)."

Souccot – l’importance d’être joyeux

+ Souccot - l’importance d'être joyeux :

-> La fête de Souccot est dénommée "zman sim'haténou" (le temps de notre joie).
Hachem nous ordonne alors de nous réjouir, comme il est écrit : "Tu te réjouiras pendant la fête [de Souccot] ... et tu seras exclusivement joyeux" (Réé 16, 14-15).

-> Le Imré Noam enseigne que la mitsva de la joie est supérieure à celle du Loulav ; la preuve en est qu'elle est en vigueur durant 7 jours alors que la mitsva de "Vous prendrez pour vous (les 4 espèces du Loulav)" n'existe que le 1er jour de Soucot (les autres jours, cette mitsva n'étant que d'ordre rabbinique, et non de la Torah).
La Torah veut nous enseigner par-là que Hachem aime la joie et désire que Ses créatures vivent dans celle-ci. C'est pour cette raison qu'il a donné une importance particulière à cette mitsva.

-> "Tu te réjouiras pendant la fête [de Souccot] ... et tu seras exclusivement joyeux"
Le Ibn Ezra commente : "Tu seras exclusivement joyeux" est au futur pour dire que tu le seras constamment, et le mot "exclusivement" vient suggérer que cela n'aura lieu qu'à cette condition.
Cela signifie que la récompense de s'être réjoui durant Souccot est que cette joie se prolongera pendant toute l'année. Mais si au contraire, durant la fête, elle est absente, alors elle le sera également le reste de l'année.

-> Le Abrabanel (paracha Réé) déclare : "Tu seras exclusivement joyeux" est une promesse que si l'homme est joyeux et allègre durant la fête de Souccot, il sera joyeux durant toute l'année, et il conclut : "Et s'il s'afflige en début d'année, il trouvera la tristesse. Car telle est la nature des choses : celui qui est content de son sort parviendra à la joie et à l'allégresse."

-> Le Pélé Yoèts écrit : "Il nous est ordonné de ressentir la joie d’accomplir une mitsva, et c'est un bon signe pour toute l'année, car les disciples du Arizal ont écrit que : "Celui qui est joyeux, qui a le cœur allègre et qui ne s'afflige pas du tout durant cette sainte fête [Souccot], est assuré de passer une bonne année et d'être tout le temps joyeux.""

-> Rabbi Mordé'haï de Tchernobyl explique l'expression "zman sim'haténou" en la rapprochant du terme "azmana" qui évoque la "préparation", afin de suggérer que "la mitsva de Souca que nous accomplissons durant les 7 jours de fête, est une préparation afin de prolonger la joie sur toute l'année";

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-> La joie constitue également un formidable remède contre toute épreuve et tout malheur, comme l'enseignent nos Sages (rapporté dans Rachi sur Pin'has 29,18) : "Les 98 moutons que l'on apportait en offrande durant toute la fête de Souccot viennent expier les 98 malédictions énumérées dans la paracha de Ki Tavo".

Le Avné Nézer (rapporté par son fils [Chem miChmouël - Soucot 5673]) l'explique en disant que c'est grâce à la joie inhérente à cette période ("zman sim'haténou") que sont expiées les 98 malédictions de Ki Tavo, qui proviennent elles-mêmes d'un manque de joie, comme il est écrit : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47).

-> Le Beit Aharon enseigne :
"De même que durant les Yamim Noraïm (Roch Hachana et Yom Kippour), les sources s'ouvrent grâce à la crainte, durant cette période (Souccot), les sources de miséricorde et de bonté s'ouvrent grâce à l'amour et à la joie."

-> Nos Sages (Yérouchalmi, rapporté dans Tossefot Soucca 50b) enseignent que la "Sim'ha (joie) de Beit Hachoéva" (qui avait lieu au temps du Temple) est ainsi dénommée car c'était d'elle que l'on puisait (''Choèv'' : puiser, aspirer) le Roua'h Hakodech (l'esprit saint).

Le Sfat Emet explique que de cette même joie noble et élevée qui se manifestait au Temple, on est en mesure même aujourd'hui, dans nos générations où la joie est incomplète de puiser un "Roua'h Hakodech" et une joie intense.
Il ajoute à ce sujet que la phrase : "Tu seras exclusivement joyeux" est une promesse d'être joyeux en permanence. Par ailleurs, il est rapporté dans la guémara (Soucca 48a) à propos du même verset qu'il vient inclure la joie des derniers soirs de Yom Tov.
Il explique qu’il s’agit d’une évocation des soirs des dernières fêtes des dernières générations, même si celles-ci sont plongées dans la nuit de l'exil et des souffrances. Car elles aussi reçoivent du Ciel la force de la joie.

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-> Le Sfat Emet (5643) explique que les jours de Souccot sont appelés "zman sim'haténou" (le temps de notre joie), car à Souccot, Hachem nous donne le mérite de résider à son ombre, ce qui est un aspect du Gan Eden et suscite la joie, comme il est dit : "késim'ha béGan Eden" (comme ta joie au Gan Eden - כשמחך בגן עדן - rituel des bénédictions prononcées en présence d'un jeune marié).
Et bien que l'homme en ait été chassé, il existe certaines périodes où jaillit, dans une certaine mesure, cette émanation spirituelle du Gan Eden. Hachem nous fait entrer dans cette habitation précaire que représente la Soucca, sur laquelle repose le Nom d'Hachem, comme l'enseigne la guémara, et la joie réside alors en "Sa demeure".
C'est pourquoi le fait de résider dans la Soucca apporte la joie.
Et grâce à la purification des Bné Israël à Yom Kippour, il est certain que la joie est présente devant Lui [Hachem] dans les cieux. Par conséquent, nous devons nous réjouir de la joie du Créateur. C’est là le sens du verset : "tit'arou lifné Hachem" (c'est devant Hachem que vous vous purifiez' - תטהרו לפני ה).

-> Le Alchikh haKadoch développe sur le thème de la joie de Souccot : celle-ci est le fruit de la joie qui réside auprès d'Hachem à ce moment.
Le Alchikh haKadoch dit : "Car Hachem ne s'est plus réjoui de l'œuvre de Ses mains depuis le jour de la création jusqu'à ce jour (de la construction du Sanctuaire), et aussi dans chaque génération, Hachem n'a pas de joie comme celle de la fête de Souccot, puisque les Bné Israël sont alors lavés de toutes leurs fautes qui leur ont été pardonnées à Yom Kippour.
Par conséquent, comme toute la joie d'Hachem provient de la purification de nos âmes, il convenait qu'en souvenir d'avoir atteint cette aptitude, Hachem célèbre une fête qui vienne grâce aux Souccot."

Chémini Atsérét – notre repas pour Hachem

+ Chémini Atsérét - notre repas pour Hachem :

-> "Pourquoi un seul taureau [est-il offert à Chemini Atsérèt]?
Pour symboliser la nation unique. Cela peut être comparé à un roi qui ordonne à ses serviteurs : 'Faites moi un grand banquet' puis dit à son ami proche : 'Fais-moi un petit repas pour le dernier jour, afin que je profite de ta compagnie'."
[guémara Soucca 55b]

-> "On peut le comparer à un roi qui fit un banquet de 7 jours et invita tous les citoyens aux 7 jours de festivités. Une fois ces 7 jours terminés, il dit à son ami proche : "A présent que nous avons fait notre devoir envers tous les citoyens, toi et moi allons faire un repas de n'importe quelle chose tu trouveras, un "litra" de viande, de poisson ou de légumes'.
De même, D. dit aux Bné Israël (Pin'has 29,35) : 'Le 8e jour, ce sera une atsérèt pour vous' = [ce qui signifie] faites un 'repas' de toute chose que vous trouverez : un seul taureau ou un seul
bélier."
[midrach Bamidbar rabba 21,24]

=> Pourquoi, dans cette parabole du midrach, le roi se contente-t-il de n'importe quelle nourriture disponible ("un litra de viande, de poisson ou de légumes") pour le repas pris en compagnie de son ami proche?
Le roi a reçu tous ses sujets pour sept jours de festivités, pendant lesquels on a certainement servi au peuple des repas somptueux composés de toutes sortes de mets de choix. Pourquoi, lorsque le roi désire partager un repas plus intime avec son proche ami, se satisferait-il d'un repas bien plus frugal?
Le roi a même dit à son ami qu'ils feront "un repas de n'importe quelle chose tu trouveras" : le repas sera offert par cet ami, dont les ressources sont évidemment bien plus limitées que celles du roi. Pourquoi le roi ne ferait-il pas préparer ce repas dans les cuisines royales, comme le grand banquet offert à tous les sujets?
[Bien que, dans la version de la guémara, le roi dise à ses serviteurs de préparer le grand festin, il semble évident qu'il veuille qu'ils le préparent avec de la nourriture des cuisines royales. Les serviteurs d'un roi dépendent de lui pour leur subsistance. Il est raisonnable de penser que, lorsqu'ils reçoivent la tâche de préparer un repas digne du roi, ils sont censés se servir des biens royaux sans payer le repas de leurs propres deniers. ]

-> Rabbi Dovid Hofstedter enseigne :
Le sens de cette parabole est vraisemblablement que le roi cherche une preuve d'amour et de dévouement de son ami, ainsi faut-il que ami offre le repas qu'ils partageront. En faisant l'effort de préparer ce repas, l'ami montrera son amour pour le roi et son désir de lui faire plaisir.
Ceci explique la version de la guémara : "Fais-moi un petit banquet afin que je profite de ta compagnie". Certes, tout ce que l'ami peut offrir au roi est terme par rapport aux banquets somptueux que le roi est capable de donner, mais l'effort et l'amour sont plus importants pour le roi que la qualité ou la quantité des mets les plus délicats.

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+ Les offrandes des Bné Israël

L'attitude du roi dans cette parabole décrit celle de D. envers les Bné Israël. Le midrach raconte que D. dit au peuple juif de Lui offrir des sacrifices de "toute chose que vous trouverez, un seul taureau ou un seul bélier".
On peut l'interpréter de la même façon que la requête du roi de la parabole.
Pendant les 7 jours de Souccot, c'est D. qui offre le "banquet", pour ainsi dire : Il déverse sur le peuple juif un épanchement abondant de spiritualité, ce qui permet à Israël de servir Hachem convenablement pendant toute la fête.
Le 8e jour, la Torah nous enjoint d'observer un jour de fête "pour vous". Ceci indique que nous devons prendre tout notre progrès et nos accomplissements spirituels accumulés pendant les 7 jours de Souccot, de nous-mêmes, pour servir Hachem.
Ce jour-là, nous démontrons notre amour pour Hachem et notre proximité avec Lui.
Bien que le maigre "repas" que nous pouvons offrir est insignifiant par rapport au "banquet" de D. cela reste une façon très significative de servir D., car nous offrons le produit de nos efforts qui laisse une empreinte durable sur l'âme.

Cela peut aussi expliquer pourquoi les mitsvot spéciales liées à Souccot (la soucca et les 4 Espèces) ne concernent pas Chemini Atsérèt. A Souccot, nous recevons une abondance d'influence spirituelle d'en Haut, et les mitsvot relatives à la fête nous sont données pour nous permettre d'absorber cette influence céleste.
A Chemini Atsérèt, notre avoda ne consiste pas en actes, comme offrir de nombreux sacrifices, mais en une transformation intérieure. Nous intériorisons, dans notre cœur et notre âme, les niveaux spirituels que nous avons atteints à Souccot, afin de les mettre au service de D. au cours de l'année.
[Chemini Atsérèt est le moment où l'homme commence à appliquer le niveau spirituel qu'il a atteint à Souccot, pendant toute l'année. ]

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+ Le message du nombre décroissant des sacrifices

D'après ce qui précède, il existe 2 dimensions à la diminution du nombre de taureaux offerts pendant Souccot. D'une part, les taureaux symbolisent les nations du monde, et leur diminution progressive fait allusion à leur destruction finale. D'autre part, les korbanot font allusion au service de D. du peuple juif à Souccot. La progression des sacrifices (korbanot) pendant la fête représente les influences célestes spirituelles qui pénètrent dans le monde à Souccot. Comme le déversement céleste de spiritualité diminue au cours de Souccot, le nombre d'animaux diminue aussi.
A la fin de la fête, le peuple juif a pour tâche d'appliquer tout ce qu'il a absorbé à Souccot et de développer ses propres qualités spirituelles afin de continuer à servir D. durant l'année à venir.

C'est peut-être la raison pour laquelle la Torah nous demande d'accomplir la mitsva des 4 Espèces (arbaa minim) le premier jour de Souccot seulement (hors du Temple), une allusion à la diminution régulière des influences spirituelles divines au cours de la fête, qui laisse au peuple juif la place pour servir D. avec ses propres forces et capacités, sans compter sur la contribution spirituelle divine.

Cette discussion nous permet de tirer une leçon importante sur la façon de servir D. pendant Souccot ; cette fête est un moment où l'homme doit travailler sur son perfectionnement et chercher à atteindre un niveau de croissance spirituelle qui lui permettra de continuer à servir D. pendant toute l'année.
A partir de Chemini Atsérèt, il doit prendre ces qualités et les utiliser pour servir D. par lui-même, car il ne sera plus aidé par la grande inspiration spirituelle divine déversée sur les Bné Israël pendant Souccot.
A la fin de Souccot, Hachem attend, pour ainsi dire, que nous Lui préparions le "petit repas" que nous sommes capables d'offrir et de Le servir avec les capacités que nous possédons.

Souccot = une période de téchouva motivée par l’amour

+ Souccot = une période de téchouva motivée par l'amour (d'après le rabbi Dovid Hofstedter) :

-> A la sortie de Yom Kippour, chaque juif, a passé la journée, plongé dans le repentir et s'est efforcé de vaincre son yétsèr hara. Il s'est élevé dans son dévouement pour D. et s'est dissocié de la faute. La plupart des gens ont cependant tendance à reprendre leurs habitudes passées après Yom Kippour.
Comme le dit Rav Eliyahou Eliézer Dessler (Mikhtav méEliyahou Vol.1) : "Motsaé Yom Kippour... dès la fin du jeûne, la plupart des gens rejettent le joug de Yom Kippour, le joug de leurs pensées, et plus profondément, le joug de leurs résolutions".
La raison en est que la téchouva de Yom Kippour est le produit de la crainte du jugement divin. Il est donc naturel qu'une fois le jugement terminé, la crainte se dissipe et que de nombreuses personnes se rendent compte que leurs bonnes résolutions se sont affaiblies.

Si une personne désire faire une téchouva durable et démontrer qu'elle a sincèrement l'intention d'améliorer sa conduite, elle doit prendre des mesures pour éviter la régression typique qui suit Yom Kippour. La façon de le faire, c'est de s'investir dans la forme de repentir capable de créer un changement permanent : la techouva motivée par l'amour de D.
C'est pourquoi la fête de Souccot, où le peuple juif a le devoir de se réjouir, suit immédiatement Yom Kippour.
Servir D. avec joie pendant Souccot donnera un caractère permanent à la téchouva de Yom Kippour, car la téchouva réellement susceptible de produire un changement permanent est celle qui vient de l'amour pour Hachem.

Le midrach (Tan'houma - Emor 22) dit : "A Yom Kippour, tous les Bné Israël jeûnent et demandent la pitié, hommes, femmes et enfants, et D. leur pardonne tout, comme il est écrit : 'Car ce jour-ci, il fera expiation pour vous' (A'haré Mot 16,30). Que fait le peuple juif ? Ils prennent leurs loulavim le premier jour de Souccot et louent D., Hachem leur répond, leur pardonne et leur dit : Voyez, Je vous ai pardonné toutes vos fautes passées".
Cela veut dire que la réjouissance de Souccot permet à l'expiation de Yom Kippour de purifier le peuple juif de ses fautes.
D'après notre discussion, la raison en est claire : la joie de Souccot crée la techouva par amour (méaava) qui suit la téchouva par crainte (méyira) de Yom Kippour. Elle parachève le repentir de Yom Kippour et conduit à une expiation complète.

=> Selon cette explication, les 10 jours qui séparent Yom Kippour de Hochana Rabba sont désignés pour la téchouva par amour, de même que les 10 jours de téchouva sont 10 jours désignés pour le repentir par crainte d'Hachem.
Ce 2e cycle de 10 jours termine l'avoda des 10 jours de repentir (Assérèt Yémé Techouva).

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-> Ceci explique pourquoi la "clôture du jugement" de Yom Kippour n'est pas réellement réalisée avant Hochana Rabba. A la fin de Yom Kippour, il n'est pas certain que la téchouva d'un homme sera durable. Mais lorsqu'il atteint des sommets spirituels plus élevés à Souccot et réussit à servir D. avec joie, cela montre clairement que son repentir est authentique et constant. Il mérite alors vraiment le jugement favorable qui a été scellé pour lui à Yom Kippour.

[Hochana Rabba n'est pas compris dans ces 10 jours, car le peuple juif est jugé au tout début de Hochana Rabba pour ses actes des 10 jours précédents, le jugement céleste pour chaque personne est rendu au début de la nuit de Hochana Rabba (comme l’indique le Zohar Béréchit 220a). ]

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-> "Yom Kippour, tout le monde jeûne ... hommes, femmes et enfants, et D. leur pardonne tout... Une Voix céleste émane et leur dit : 'Va manger ton pain dans la joie' car votre prière a été entendue"
[midrach Kohélèt rabba 9,7]

-> Les 5 jours entre Yom Kippour et Souccot, y compris le premier jour de Souccot, sont des jours de joie pour le peuple juif car leurs fautes ont été expiées"
[Daat Zekénim, Bamidbar 11,19]

-> "Juste après Yom Kippour, chacun doit commencer à construire sa soucca. Comme les jours de repentir sont achevés et que c'est le premier jour où l'on risque d'en venir à fauter, D. en préserve, il faut le commencer par une mitsva afin d'accomplir le verset : 'Ils iront de force en force' "
[Maharil - Minhaguim, Hilkhot Souccot 1]

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) explique :
D'après ce que nous avons vu, la "joie" de la sortie de Yom Kippour n'est pas facultative mais quasiment obligatoire, car elle amorce l'étape suivante de la téchouva.
La sortie de Yom Kippour est semblable à un Yom Tov (Tossafot haRoch - guémara Béra'hot 26a) car c'est le moment où nous faisons la transition vers le service de D. dans la joie. Cette façon de Le servir montre que notre repentir provient de l'amour pour Hachem.
La joie atteint son apogée à Souccot où nous avons le devoir de nous "réjouir devant Hachem ton D.".
C'est le sens du commentaire du Daat Zekénim (cité ci-dessus) disant que les 5 jours compris entre Yom Kippour et Souccot, puis Souccot, sont "des jours de joie pour les Bné Israël car leurs fautes ont été expiées".

Cela explique aussi le lien entre les 2 halakhot de Motsaé Yom Kippour exprimées par le verbe "aller".
Ces 2 halakhot (manger un repas de fête après le jeûne et commencer la construction de la Soucca) ont un dénominateur commun : servir D. dans la joie dès la fin de Yom Kippour.
L'expression "aller" évoque la transition entre une forme de téchouva et l'autre. L'injonction "d'aller de force en force" évoque cette transition qui nous fait passer du repentir mû par la crainte au repentir mû par l'amour de D., et qui nous conduira au point culminant de notre avoda à ce moment de l'année.

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-> Ainsi, à Roch Hachana et Yom Kippour, il y a une téchouva dont la dominante est par la crainte (jugement stricte par le Roi des rois), cela permet de mieux passer à Souccot où la majeur est la téchouva par amour (confiance d'avoir été jugé par papa Hachem, dans la Soucca qui est une étreinte Divine).
En effet, plus on a conscience de la rigueur, de la grandeur d'Hachem, plus on pourra apprécier d'être sorti vainqueur du jugement, d'avoir une relation privilégiée avec Hachem.
La téchouva par crainte est moteur, sublime, la crainte par amour. [à l'image d'un ressort, qui plus se rétracte (la crainte), va plus se détendre (l'amour - s'élançant vers l'aimé : D.).]

-> b'h, voir également : La téchouva par crainte et la téchouva par amour : http://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-par-crainte-et-la-techouva-par-amour

Souccot – Quelques enseignements

+ Souccot - Quelques enseignements :

1°/ Pourquoi Soucot tombe pendant le mois de Tichri, immédiatement après Yom Kippour?
Le Alshich haKadoch (Emor 23,33-34) présente l'approche suivante :
Bien que notre monde tienne sur "l’étude, la avoda (le service au Temple) et le 'hessed (la bonté)" (Pirké avot 1,2), chacun de ces 3 piliers est apparu progressivement dans l'histoire du monde.
Le midrach (Bamidbar rabba 12,12) rapporte que du moment où Hachem a créé le monde jusqu'au don de la Torah au mont Sinaï, le monde a existé uniquement par la bonté Divine.
Après le don de la Torah, le monde a reçu un 2e pilier, celui de la Torah.
La terre était toujours instable jusqu'à ce que le Michkan soit construit et que le service du Temple soit établi.

Ces 3 piliers sont représentés dans le cycle des fêtes juives durant l'année :
- Pessa'h correspond aux actes de bonté, puisque les juifs n'étaient pas dignes d'être délivrés (étant arrivés au 49e niveau d'impureté sur 50), et ils ne sont sortis d'Egypte que grâce à l'énorme bonté d'Hachem.
Le Alshich haKadoch note que puisque Hachem nous a délivrés à Pesa'h par Sa bonté, nous suivons son exemple en commençant le Séder par un acte de bonté, en invitant toute personne dans le besoin à se joindre à nous. En effet, au début de la Haggada, nous disons : "kol dikhfin yité véyékhol" (que tout celui qui a faim, vienne et mange!).
- Shavouot est le moment où le monde a reçu un 2e pilier, celui de la Torah ; mais le monde était instable en raison de l'imperfection de l'homme à vivre selon la Torah.
- Souccot a lieu après Yom Kippour, lorsque les juifs reçoivent leur expiation et ont alors reçu l'ordre de construire le Michkan, le lieu du service du Temple (avoda).

=> De même qu'à Souccot nous célébrons la fin de la saison des récoltes, de même elle symbolise l'achèvement harmonieux de l'homme dans les domaines spirituels.
Souccot est l'apogée des 3 fêtes (chaloch régalim), et c'est ainsi approprié de la célébrer une fois que le monde a atteint la perfection par le bais de la Torah, de la Avoda et des actes de bontés.

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-> L'Alter de Kelm (Ohr Rashaz - Bamidbar) donne une autre raison pour laquelle Souccot suit immédiatement Yom Kippour.
Il explique qu'on ne peut pas maintenir le niveau de pureté que l'on a atteint à Yom Kippour à moins de réussir à voir ce monde comme un lieu temporel.
[nos Sages nous conseillent d'avoir en tête le jour de notre mort, pour mieux appréhender qu'ici tout est éphémère, et que ça sert à rien de se prendre la tête puisque nous ne sommes que de bref passage, et qu'il vaut plutôt mieux se prendre la tête pour améliorer notre monde éternel.]
Puisque cela est difficile pour une personne ordinaire d'y parvenir d'une manière générale, la Torah nous ordonne de s'asseoir temporairement dans une Soucca pendant 7 jours.
Bien que nous puissions par moment revenir à voir le monde matériel comme étant permanent, la Soucca sert chaque année comme un mécanisme de sécurité pour nous assurer que nous ne vivions pas constamment d'une manière matérialiste.

[d'une certaine façon, on peut ajouter que la chose qui fait tomber l'homme dans la faute, c'est le manque de joie. C'est pourquoi juste après Yom Kippour, nous avons Souccot qui est notre rappel annuel où l'on se rend compte qu'avec le triste nécessaire on peut avoir énormément de joie, on se rend compte que plus on donne de l'importance au matériel plus on est perpétuellement à la recherche d'un nouveau plaisir, sans apprécier le moment présent.
Ainsi, Souccot (zman sim'haténou) injecte en nous une vision de la vie pleine de joie : nous sommes reconnaissants et apprécions ce que nous avons, nous apprécions des moments de proximité avec nos proches, avec Hachem, nous ressentons à quel point c'est agréable d'être juif, d'étudier la Torah, ...
Le bonheur est déjà en nous, à notre portée, alors pourquoi passer notre courte vie à le rechercher à l'extérieur de nous!
Souccot développe notre joie de vivre, notre reconnaissance et par là nous offre une super protection pour ne pas tomber dans la faute. ]

-> b'h, de belles explications à voir également : http://todahm.com/2014/10/23/et-juste-apres-kippour-cest-souccot

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2°/ "Tu fêteras ces sept jours [de Souccot] ... et tu seras seulement joyeux" (Réé 16,15)

-> Rachi commente : Selon le sens littéral, ce n’est pas un ordre mais une promesse.

-> Abarbanel dit que si quelqu'un atteint une véritable joie pendant Souccot, alors il est assuré qu'il sera joyeux toute l'année à venir.

Abarbanel (Réé 16,13) écrit :
"Car c'est la nature de la réalité. La personne qui est contente de ce qu'elle a va parvenir au bonheur et à la joie. Et celui qui soupire et qui se plaint sans aucune raison, aura de quoi se plaindre tous les jours.
C'est pourquoi la Torah nous demande : "et tu seras seulement joyeux" pendant Souccot.
La Torah nous assure que si on se réjouit et qu'on célèbre la fête de Souccot, alors on sera content et joyeux pendant toute l'année.
Mais si on est malheureux au début de l'année [juive], alors ainsi sera notre lot [pour le restant de l'année]."

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3°/ Le Gaon de Vilna ('Houmach haGra - Emor 23,34) enseigne :
- "Car, au jour du malheur, il m’abriterait sous sa Soucca" (ki yitspénéni bésoucco béyom raa - Téhilim 27,5) = c'est une référence la mitsva de la Soucca. Par le mérite de s'asseoir dans la soucca, on est protégé des dangers qui survienne dans la vie.
- "il me cacherait dans la retraite de sa tente" (yastiréni, bésséder aolo - Téhilim 27,5) = c'est une référence à la cérémonie de la Arava. Les larges branches d'Arava encerclaient l'autel, le cachant partiellement de notre vue.
Cela sert à une autre forme de protection : de cacher Israël (les juifs) des yeux de leurs ennemis.
- "il me ferait monter sur un rocher" (bétsour yéroméméni -Téhilim 27,5) = c'est une allusion à la cérémonie de la libation des eaux. Hachem a une puissance illimitée, comme Il l'a démontré dans le désert lorsque "Il a changé le rocher en une nappe d’eau, le granit en sources jaillissantes" (Téhilim 114,8). Cela indique qu'Hachem va toujours nous fournir notre nourriture dans nos moments de besoin.

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4°/ Les sacrifices de Souccot :

-> Les 70 taureaux apportés en sacrifice à Souccot correspondent aux 70 nations du monde, et ils servent également à expier les fautes impliquant une profanation du Temple et des offrandes sanctifiées. (guémara Soucca 55b)

=> Quel est le lien entre ces 2 concepts en apparence sans aucun rapport?

-> Le Messekh 'Hokhma (Pin'has 29,19) commente que l'essence du sanctuaire n'est pas l'édifice physique à Jérusalem, mais il s'agit des juifs eux-mêmes, comme il est écrit : "Ils [les juifs] sont le sanctuaire d'Hachem" (Yirmiyahou 7,4).
Lorsque les nations du monde influencent négativement le peuple juif, ils sont en réalité en train de profaner le sanctuaire d'Hachem
Les juifs sont si proches d'Hachem pendant Souccot qu'ils sont capables de se débarrasser de toutes les influences non-juives.
En agissant ainsi, ils parviennent non seulement à leur propre rectification, mais également à la rectification de toutes les autres nations.

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-> A Souccot, le nombre d'offrandes de taureaux diminue progressivement chaque jour, alors que le nombre d'offrandes d'agneaux reste constant tous les 7 jours de la fête, soit 14 agneaux sacrifiés en totalité.

Le rav Biyamin Wurzburger rapporte l'explication suivante :
Les puissants taureaux représentent les nations puissantes du monde, tandis que les agneaux doux représentent les juifs, et le nombre de 14 a la même valeur numérique que le mot : "yad" (main - יד).
Le total de 14 offrandes d'agneaux offertes pendant Souccot suggère que la "Main" d'Hachem est constamment sur le peuple d'Israël, le protégeant des nations qui se lèvent constamment contre eux.

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5°/ La libation des eaux :

-> La mitsva de "nissoukh hamayim" (libation des eaux) était réalisée au Temple pendant Souccot.
La guémara (Taanit) rapporte que dans les versets relatifs aux offrandes du 2e, 6e et 7e jour de Souccot, on trouve des lettres qui semblent superflues, et il s'agit de : מ et du ' et du מ, ce qui forme le mot : "mayim" (eau - מים).
On peut noter que ces 3 jours : 2e (2e lettre = bét), 6e (6e lettre = vav) et 7e (7e lettre = zaïn), forment le mot : "bouz" (dédain/mépris - בוז).

=> Quel est la signification de ces 2 mots : "bouz mayim"?

Le Aziral (cité dans le 'Hasdé David - Tossefta Soucca 3,6) commente que ces 2 mots font allusion à ce verset : "Des torrents d'eau (מַיִם) ne sauraient éteindre l'amour ... Quand un homme donnerait toute la fortune de sa maison pour acheter l'amour, il ne recueillerait que dédain (בּוֹז)" (Chir haChirim 8,7).

Le Maharal (Gour Aryé - Bamidbar 29,18) explique que les nations sont comparées à "mayim rabim" (des torrents d'eau), et la libation des eaux à Souccot apporte du mérite aux nations (de même que les 70 sacrifices de taureaux amenés à Souccot pour le mérite des 70 nations non-juives du monde).
Les nations pensent à tord que puisque ces sacrifices sont offerts en leur honneur, elles vont grâce à cela réussir à éteindre l'amour entre Hachem et le peuple juif.
Ce verset de Chir haChirim fait ainsi allusion que "les torrents d'eau" [les nations non-juives] ne réussiront pas à éteindre l'amour entre Hachem et les juifs.

[on comprend mieux la joie de cette cérémonie de libation des eaux, par laquelle on témoigne et renforce en nous la réalité que rien ne pourra éteindre l'amour infini que Hachem a pour nous!]

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6°/ Souccot est rapporté dans la Torah : "Uniquement (akh - אַךְ) le 15e jour du 7e mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête d'Hachem (Souccot), qui durera 7 jour" (Emor 23,39)
=> Pourquoi ce verset commence-t-il par le terme apparemment superflus : "uniquement"?

Le Panéa'h Raza apporte les explications suivantes :
- Le terme "uniquement" vient opposer la joie de Souccot à celle des autres fêtes juives.
Pessa'h et Shavouot ont lieu à un moment où les récoltes sont encore dans les champs, et puisqu'une personne est préoccupée par ses récoltes, sa joie ne peut pas être complète (ex: est-ce qu'il y aura un sécheresse? est-ce qu'il y aura de la grêle qui va tout ruinée?).
Puisqu'à Souccot, les récoltes sont déjà moissonnées et stockées en toute sécurité, on peut pleinement s'adonner à se réjouir pendant cette fête.

- Le mot "akh" (אַךְ) peut être traduit comme un gémissement (cf. midrach Béréchit rabba 32,11).
A Souccot, la joie d'une personne peut être réduite par le fait de devoir quitter sa confortable maison et de devoir résider dans une cabane primitive au début de la saison des pluies.
La Torah reconnaît ce défi (comme en témoigne le "akh"), et nous encourage à malgré tout aller dans la Soucca avec joie, en l'honneur d'Hachem.

- Le mot "akh" (אַךְ) a une guématria de 21.
C'est une allusion aux 21 jours de cette période qui démarre à Roch Hachana et qui se conclut à Hochana Rabba.
Nos Sages voit dans ce mot apparemment superflu : "akh" (uniquement - אַךְ), une notion d'exclusion. Le 21e jour, Chémini Atsérét, est à considérer comme une fête à part, qui ne fait pas partie de cette unité de 21 jours en allusion dans ce verset.
[il y a Roch Hachana, il y a Yom Kippour, il y a Souccot et il y a Hochana Rabba. Ce qui souligne à nos yeux que c'est également un grand jour! ]

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7°/ Le retour des fêtes perdues :

=> Pourquoi certains ont-ils la coutume de ne pas réciter les ta'hanoun d'après Yom Kippour à la fin du mois de Tichri?

Le 'Hida ('Haïm Sha'al 2,35) explique la base de cette coutume :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Pin'has 782) rapporte que Hachem avait initialement l'intention que chaque mois d'été ait sa propre fête.
Nissan a reçu Pessa'h, Iyar a reçu Pessa'h Katan, et Sivan a reçu Shavouot.
Pour Tamouz, D. voulait lui donner un "grand Yom tov", mais lorsque les Bné Israël ont fauté avec le Veau d'or, Hachem s'est retenu de leur donner une fête pour les 3 mois suivants cette faute du Veau d'or (soit en Tamouz, en Av et en Elloul).
Après que les juifs aient été pardonnés pour la faute du Veau d'or, Hachem a retourné les 3 fêtes qui avaient été prises, et il a octroyé : Roch Hachana, Yom Kippour et Souccot, et les a établi pendant le mois de Tichri.
Hachem dit : "Est-ce que le mois de Tichri doit recevoir uniquement les fêtes qui ont été prises aux autres mois, et ne pas recevoir de fête pour lui-même?", [comme il est écrit], "le 8e jour sera un Atsérét pour vous" (Pin'has 29,35).

Si on se dispenserait de ne lire pas les ta'hanoun de Yom Kippour à Souccot, on attribuerait cela à la joie de la fête de Souccot qui arrive.
Mais en omettant de lire les ta'hanoun de Yom Kippour à la fin du mois de Tichri, cela indique une raison supplémentaire de se réjouir : c'est également le fait que Hachem a rendu les 3 fêtes manquantes à en ce mois.

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8°/ Gog et Magog :

La haftara qui est lue pendant le Shabbath de Souccot traite de la guerre de Gog et Magog qui se déroulera avant l'arrivée du machia'h (guémara Méguila 31a).

=> Pourquoi la guerre de Gog et Magog est-elle lue spécifiquement à Souccot?

- Il y a une tradition que la guerre de Gog et Magog aura lieu à Souccot.
C'est pourquoi nous lisons une haftara décrivant la guerre qui aura lieu à ce moment.
[rav Ovadia de Barténoura (Méguila 3,5)]

- La valeur numérique de גוג ומגוג (Gog ouMagog) est de 70, qui est une allusion aux 70 [racines de] nations du monde. [midrach Tan'houma - Kora'h]
Pendant la guerre de Gog et Magog, toutes les nations du monde vont s'unir pour faire la guerre contre Israël.
En ce sens, rabbi 'Haïm Vittal (Eitz 'Haïm - Chaar haLoulav - chap.5) écrit que la chute finale de Gog et maGog va avoir lieu à Hochana Rabba.
Durant la fête de Souccot, on amenait 70 taureaux en sacrifices au Temple, en correspondance avec les 70 nations (non-juive) dans le monde. A Hochana Rabba, qui est le dernier jour de Souccot, l'offrande des 70 taureaux est terminée.
Cela symbolise le fait que Israël va vaincre les 70 nations pendant la guerre de Gog et Magog, et uniquement la nation juive restera, qui est représentée par l'offrande de un seul taureau qui est amenée à Chémini Atséret (Yalkout Yachar).

Les personnes des nations ennemies qui se repentiront et survivront à la guerre finale de Gog et Magog, viendront à Jérusalem chaque année, comme il est écrit : "Et quiconque aura survécu, parmi tous les peuples qui seront venus contre Jérusalem, devra s'y rendre chaque année pour se prosterner devant le Roi, Hachem, et pour célébrer la fête de Souccot" (Zé'haria 14,16).

- Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch (Bamidbar 29,13) note que "Gog" est relié au mot hébreu : "gag" (toit - גג). Un toit a la particularité de nous protéger des influences du ciel comme la pluie et le soleil. Cela fait allusion à l'homme qui s'imagine indépendant de D.
Le symbole du toit fixe d'un bâtiment vient donc en totale opposition avec le toit faible de la Soucca.
Une Soucca, qui est recouverte par de maigres branches (on doit pouvoir voir le ciel), symbolisent notre dépendance à Hachem.
Ainsi, la bataille de Gog est celle du "toit" contre la "Soucca", et ceux qui croient dans la capacité de l'homme de manipuler la nature vont essayer d'éradiquer les juifs, dont l'existence vient du fait de placer sa confiance en la protection d'Hachem avec joie et sérénité.

Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch fait remarquer qu'en grammaire hébraïque, le préfixe "mém" exprime l'idée de projeter quelque chose. Par exemple, "or" (lumière) -> "maor" (un luminaire, un corps céleste projetant de la lumière).
Ainsi, "gog" représente la philosophie que l'homme peut agir tout seul, en indépendance avec Hachem, et "Magog" est cette tentative de projeter cette philosophie dans le monde.