+ La Soucca - Quelques enseignements :
1°/ Un sanctuaire en miniature :
Le Eliyahou Rabba (Ora'h 'Haïm 630,17) écrit que le Maharach marquait l'ordre des panneaux verticaux de sa Soucca afin qu'ils restent dans la même position d'année en année.
Un précédent à ce concept peut être trouvé en se basant sur le verset : "Tu érigeras ainsi le Michkan, suivant la loi qui t'a été enseignée", et la guémara (Yérouchalmi Shabbath 12,3) qui commente : "Est-ce qu'il existe une "loi" pour ériger les poutres du Michkan? Cela vient nous apprendre qu'une poutre qui a été érigée à l'origine au côté sud devra toujours être place au côté sud."
Le Bikouré Yaakov (Ora'h 'Haïm 630,16) demande : quel est le lien entre la construction du sancturaire et celle d'une Soucca ordinaire?
D'après la vision du Maharach, on peut répondre que la Soucca est un sancturaire miniature, et que le Sanctuaire est une Soucca glorifiée.
Et c'est pour cette raison que pour le Temple, il est fait référence de : "la Soucca de la paix" (cf. Kav haYachar chap.95).
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2°/ Pourquoi construire la Soucca tout de suite après Kippour :
Yaakov s'est préparé à sa rencontre fatidique avec son frère Essav (qui avait l'intention de le tuer) en lui envoyant de somptueux cadeaux dans le but d'apaiser sa colère et de trouver faveur à ses yeux.
Essav a accepté ces cadeaux, et dans un moment d'amour fraternel, il a proposé de voyager avec Yaakov.
Par prudence pour cette camaraderie indésirable, Yaakov est parti de son côté, et Essav a pris ses cadeaux et est retourné à Séïr, laissant Yaakov en paix.
Dans la Torah ce récit se termine par : "Quant à Yaakov, il se dirigea vers Souccot ... il fit des Souccot : c'est pourquoi l'on appela cet endroit Souccot" (Vayichla'h 33,17).
[selon le Tour (Ora'h 'Haïm 417), les 3 fêtes correspondent à nos 3 Patriarches :
- Pessa'h correspond à Avraham (cf. Béréchit 18,6 - où il a préparé des matsot à ses invités, et selon le midrach cet épisode a eu lieu à Pessa'h) ;
- Shavouot correspond à Its'hak (le Shofar qui a sonné au don de la Torah est celui du bélier qui a été égorgé à la Akédat Its'hak, à sa place) ;
- Souccot correspond à Yaakov (cf. verset ci-dessus).]
=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle ces éléments en apparence inutiles (il a construit des Souccot et a appelé cet endroit Souccot)?
Le Zohar (Zohar - Emor 100b) écrit que les descendants de Yaakov refont ce même scénario chaque année à la fin de Yom Kippour.
A la fin de la Néïla, le Satan se propose d'accompagner les juifs et d'être leur gardien et défenseur.
Les enfants de Yaakov ne désire "ni son miel, ni sa piqûre", et demande de prendre congé de sa compagnie.
[A l'image d'Essav,] à Kippour on offre au Satan un séïr la'azazel, et une fois qu'il part avec ce présent, Hachem pardonne les fautes des juifs et Il vient se réjouir avec Ses enfants.
Lorsque les juifs résident dans leur Soucca, Hachem se réjouit avec eux.
Le Panim Yafot (Béréchit 33,9) voit une très belle allusion entre le sé'ir laAzazel et Souccot.
Les lettres qui viennent immédiatement avant celles de : Azazel (עֲזָאזֵל) forment le mot : סוכות (Souccot) [la dernière lettre "tav" précède la 1ere lettre "aléph"].
Cela symbolise que le peuple juif a la capacité de se distancier de leur yétser ara par le biais de l'offrande en Azazel, et d'ainsi mériter les qualités spirituelles inhérentes à la Soucca.
Nos Sages (comme le rav Eliyahou Desslev) affirment que bien que l'offrande en Azazel a cessé avant la destruction du Temple, son message sous-jacent a toujours une implication dans la pratique de nos jours.
Le Rama (Ora'h 'Haïm 625,1) écrit que c'est une mitsva de commencer la construction de la Soucca immédiatement après Yom Kippour.
Certains (comme le Kav haYachar 95,1) affirment que la source de cette coutume est dans le Zohar ci-dessus, qui fait un lien direct entre Yom Kippour et Souccot, le scénario d'Its'hav avec Essav se reproduisant chaque année entre nous (ses descendants) et le Satan.
[en plus de cela, nous faisons preuve de zèle et notre amour envers cette mitsva!]
On peut également citer :
-> Le Arizal dit à partir de la guémara (Soucca 4) que la Soucca sera cachère si elle comporte au moins deux pans /tofanots en forme d'équerre avec un troisième coin. Seulement ce dernier pan de la Souka peut se suffire d'un seul Téfa’h c'est à dire d'une largeur de 10 cm sur toute la hauteur qui devra se tenir à un peu moins de 30 cm du 2e coin. Le Arizal enseigne que cela ressemble à un homme qui vient enlacer son ami avec son bras. Et on sait tous, que le bras comporte deux parties - bras et avant-bras - et la main! De la même manière la Souka représente le 'bras' d'Hachem - si on peut dire – avec sa main qui enlace chacun qui pénètre dans la Souka!
D'après cette magnifique explication on comprendra que la fête de Soukot suit immédiatement les jours de grande Téchouva du début de ce mois.
Après avoir obtenu son pardon : nous sommes reçus à bras ouverts par la Chekhina. (à nous de courir dans les bras de papa Hachem en construisant la Soucca au plus vite après Kippour)
-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, ils ont été entourés de Nuées de Gloire.
Le Gaon de Vilna explique qu'au moment de la faute du veau d'or les nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard lors du Pardon du 10 Tichri. C'est-à-dire que le lendemain de Kippour, Moché commence à demander la contribution du Peuple pour construire le Tabernacle, et d'après le calcul du Gaon de Vilna c'est le 15 Tichri que les offrandes sont collectées. C'est précisément à ce moment que sont revenues
les nuées de gloire sur le campement!
D'après cette explication, la Soucca est construite en souvenir du PARDON de la faute du veau d'or et du début de l'édification du Sanctuaire. Nécessairement on devra donc faire Souccot après
Yom Kippour, le 15 Tichri!
-> Enfin une 3e explication à partir du
Midrach qui enseigne que si le klal Israel avait
reçu la peine de l'exil à Roch Hachana et Kippour,
alors pour prévenir ce terrible décret, les Bné Israel DEVANCENT la punition et sortent de leurs maisons une semaine pour accomplir le décret
d'Hachem!! Ainsi il n'y aura PLUS besoin de les punir l'année à venir!
En cela encore la fête est liée avec le jugement de Rosh Hashana et Yom Kippour!!
-> Le Tsor haMor dit : Souccot suit Roch Hachana et Yom Kippour, puisque nous y célébrons notre jugement méritoire ; vivre une vie sûre et heureuse à l'ombre d'Hachem (symbolisé par la Soucca).
-> A l’issue de Yom Kippour, jour où nous sommes comme des anges, nous sommes fatigués, faibles, du jeûne. Or, une mitsva faite dans la difficulté a beaucoup plus de valeur. Ainsi, on se dépêche de construire la Soucca.
De plus cela matérialise nos belles aspirations de Kippour, et témoigne de la grandeur des hommes par rapport aux anges qui agissent malgré leur libre arbitre (ex: vas-y il y a le temps avant Souccot! Reposes-toi de façon méritée après ce Kippour!)
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3°/ Les Nuées volantes :
Il est écrit : "afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi, Hachem, votre D.!" (Emor 23,43)
Le Panéa'h Raza (Emor 23,43) enseigne :
Selon rabbi Yossef ben Kim'hi, le mot "Souccot" ne fait pas référence à des "cabanes", mais à un lieu appelé : Souccot.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès, dans la direction de Souccot ; environ 600 000 voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants" (Bo 12,37).
Rachi commente : "Soit une distance de cent vingt milles, qu’ils ont franchie en une heure, comme il est écrit : "je vous ai portés sur des ailes d’aigles" (Yitro 19, 4)
=> Quel est le lien entre ce miraculeux voyage express, et le lieu (ville) de Souccot?
Rabbi Yaakov Kouli (Yalkout Méam Loez - Chémot 15,1) répond que la ville a été appelée Souccot suite à la façon miraculeuse dont Hachem a transporté les juifs à leur destination.
Hachem les a entourés de tous les côtés par des Nuées de Gloire, comme s'ils étaient à l'intérieur d'une cabane. Cette "cabane" céleste était en réalité un véhicule en mouvement qui a très rapidement transporté ses passagers comme sur "des ailes d’aigles" (kanfé nécharim).
Le midrach (Yalkout Yéchayahou 503) rapporte que de même que Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec des Nuées de Gloire, de même Il nous prendra hors de cet exil lors de l'arrivée du machia'h.
A ce moment, les Nuées transporteront les juifs du bout de la terre jusqu'à Jérusalem, comme il est écrit : "[Les nations du monde demanderont étonnées : ] Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée ... pour ramener de loin tes fils" (Yéchayahou 60,8-9).
Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.5) note qu'au moment de la guéoula, toutes les technologies modernes deviendront obsolètes. [Avec la venue du machia'h,] les gens communiqueront par télépathie, parcourront de vastes distances en un éclair, et la médecine ne sera plus nécessaire puisque personne ne tombera malade.
Le Yalkout (Yéchayahou 503) ajoute également qu'on n'aura pas besoin de la lumière du soleil ou de la lune, car la Présence Divine nous donnera la capacité de voir même ce qui est caché dans des barriques et dans les pots.
[ => c'est également cela le message sur l'aspect éphémère de la vie matérielle. En effet, certes nous ne sommes que de court passage dans ce monde, mais également le machia'h peut venir à tout moment, et alors tout ce dans lequel on aura mis tellement de valeur n'en aura plus. Que nous restera-t-il alors pour notre éternité?
Lorsque nous sommes dans la Soucca, revivons le voyage dans les Nuées de Gloire, comme une cabane, dans laquelle Hachem nous bichonne. Nous devons s'imaginer qu'il en est de même chaque instant de notre vie où Hachem nous porte, nous permet de vivre et nous comble de ce qu'il y a de vraiment meilleur pour nous. ]
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4°/ Des Nuées ou des cabanes?
Il y a une discussion dans la guémara (Souccot 11b) à savoir si Souccot est en souvenir des Nuées de Gloire ou des cabanes.
Selon le Nétsiv (Haémek Davar - Béaaloté'ha 10,34), les 2 visions sont justes : durant leurs campements dans le désert, les Bné Israël étaient protégés par leur propre tente, alors que lorsqu'ils voyageaient ils étaient recouverts par les Nuées de Gloire.
Cela est sous-entendu dans le verset : "tandis que la nuée divine planait au-dessus d'eux, le jour, à leur départ du camp" (Béaaloté'ha 10,34), mais pas lorsqu'ils étaient stationnés dans le camp.
=> Pourquoi les Nuées de Gloire ne les protégeaient pas pendant leur campement?
Le Targoum (Chir haChririm 2,17) rapporte que lorsque les juifs ont fauté avec le Veau d'or, les Nuées de Gloire sont parties.
Rabbi 'Haïm Kanievsky (Déré'h Si'ha - Chémot 33,11) explique que Hachem n'a pas retiré le manne ou le puits de Myriam, car seul les Nuées de Gloire avaient pour objectif d'offrir une protection. Or, lorsqu'il y a faute, il n'y a pas de protection!
[Suite à la faute du Veau d'or les Nuées se sont retirées le 17 Tamouz et ne sont réapparues que bien plus tard juste après Yom Kippour (qui est le 10 Tichri).]
Rabbi 'Haïm Kanievsky dit que bien qu'alors ils ne méritaient plus les 6 Nuées de Gloire qui les protégeaient de tous les côtés (devant, derrière, 2 côtés, bas & haut), Hachem dans Sa miséricorde leur a fourni une Nuée de Gloire pour les mener pendant leurs déplacements.
[en ce sens, la Soucca témoigne de l'amour et de la compassion d'Hachem à notre égard!]
[par exemple, sur les 7 Nuées : https://todahm.com/2021/09/09/32816 ]
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5°/ Le retour des Nuées :
La mitsva de la Soucca est en souvenir des Nuées de Gloire qui ont protégé les juifs pendant leur séjour dans le désert.
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra - Chir haChirim 1,4), la Soucca ne commémore pas l'apparition initiale des Nuées de Gloire lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, mais plutôt elle commémore le retour des Nuées qui avaient temporairement abandonnées le peuple juif après qu'ils aient fauté avec le Veau d'or.
=> Pourquoi commémorons-nous le retour des Nuées de Gloire? N'aurait-il pas été plus logique de se rappeler des Nuées de Gloire qui ont accompagné les juifs à leur sortie d'Egypte?
Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Chémot 34,10) explique :
Le retour des Nuées de Gloire surpasse les Nuées initiales d'un point très important.
Les Nuées originales étaient invisibles aux nations du monde et même de la majorité d'Israël ; c'est uniquement les prophètes parmi les Bné Israël qui étaient capables de les voir.
Lorsque les juifs se sont repentis et ont été pardonné de la faute du Veau d'or, les Nuées de Gloire sont retournées et tout le monde pouvait les voir. Même les nations du monde les voyaient, elles en étaient frappées d'émerveillement et proclamaient : "Qu'est-ce ceci qui s'élève du désert comme des colonnes de fumée, mêlées de vapeurs de myrrhe et d'encens et de toutes les poudres du parfumeur?" (Chir haChirim 3,6).
Ainsi, le retour des Nuées de Gloire démontrait que le repentir des juifs a été fait par amour, et ainsi cela a transformé les Nuées en un objet de mérite et en un signe visible de l'amour abondant d'Hachem pour Sa nation.
[selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.]
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6°/ Le toit de la Soucca :
Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haüm 531,3) dit que le toit de la Soucca (le scha'h) doit être idéalement construit d'une manière qui nous permet de voir les étoiles depuis l'intérieur de la Soucca.
Nos commentateurs donnent différentes explications sur cette symbolique :
- vivre sous un revêtement mince de toit nous rappelle la nature transitoire de la vie d'un homme sur terre. [Pri Mégadim - Eshel Avraham] ;
- le fait de regarder les étoiles, nous rappelle la grandeur d'Hachem, comme il est écrit : "Levez les regards vers les cieux et voyez! Qui les a appelés à l'existence? Qui fait défiler leur armée [les étoiles] en bon ordre?" (Yéchayahou 40,26) et "Lorsque je contemple tes cieux, œuvre de ta main, la lune et les étoiles que tu as formée" (Téhilim 8,4) ;
- Les étoiles représentent des "étincelles de bonté". En permettant aux étoiles d'être visibles dans la Soucca, la Soucca s'imprègne du flux Divin de bonté.
[Arizal - Pri Ets 'Haïm - Chaar 'Hag haSouccot - chap.3]
- le mot "Soucca" est liée à la vue (Kad haKéma'h - Soucca ; Rachi - Béchala'h 14,24). Par le fait de voir les cieux depuis la Soucca, on devient conscient que Hachem veille sur nous. [Shalmé Moéd - chap.42]
[de même que nous voyons les étoiles dans la Soucca, de même en permanence Hachem nous regarde et prend soin de nous en nous octroyant le meilleur!]
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7°/ Une véritable Soucca :
Après la destruction du 1er Temple, un petit nombre de juifs sont retournés en terre d'Israël.
Ezra et les autres chefs de la Torah ont instruit ces rapatriés [en Israël] : "Sortez ... pour faire Souccot comme il est écrit [dans la Torah]. Le peuple sortit et ils se dressèrent des Souccot, chacun sur son toit ... Toute la communauté de ceux qui étaient revenus de captivité établirent des Souccot et demeurèrent dans ces Souccot ; aussi bien, depuis les jours de Yéhochoua, fils de Noun, jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël n'avaient pas agi de la sort. La joie fut donc extrêmement grande." (Né'hémia 8,15-17)
=> Comment est-il concevable que les juifs n'ont pas construit de Souccot des jours de Yéhochoua jusqu'à la destruction du 1er Temple (9 siècles plus tard)?
Rabbi Yossef Shalom Eliyashiv (Kisvé haGrich - Souccot) explique :
L'essence de la fragile, éphémère Soucca est le plus mis en évidence lorsqu'elle est accomplie par un juif en exil.
La Soucca commémore les habitations temporaires que Hachem a fourni aux juifs pendant leur séjour de 40 années dans le désert inhospitalier.
Un juif doit se rappeler où qu'il puisse se trouver, même en exil, que la Présence Divine l'accompagne toujours, de même qu'Hachem a enveloppé avec amour les juifs avec les Nuées de Gloire dans le désert.
[ le rav Eliyashiv dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël. ]
[On peut citer : "lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux" (midrach Eikha 1,32).]
Il est certain que les juifs ont résidé dans des Souccot tout au long du 1er Temple. Néanmoins, puisqu'ils vivaient en paix dans leur terre et qu'ils possédaient toute la bonté matérielle, il leur manquait un profond sentiment de ce que la Soucca représente véritablement.
Cependant, les rapatriés de Bavél étaient soumis à l'oppression et à la persécution de l'exil, et même à leur retour en Israël ils ont trouvé une terre dévastée et entourée d'ennmis de tous les côtés.
Pourtant malgré toutes leurs difficultés, ils sont restés fidèles à Hachem et ont réalisé la mitsva de la Soucca avec une grande joie.
Ces gens ont pleinement actualisé le message de la Soucca et l'ont accompli d'une manière inégalée depuis le moment où le 1er juif est entré en terre d'Israël [à l'époque de Yéhochoua bin Noun].
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8°/ Cas de la pluie dérangeante :
-> Nos Sages (guémara Soucca 25b) disent : "si quelqu'un est dérangé à être dans la Soucca (ex: à cause de la pluie), alors il est exempt de la mitsva"
La guémara (Soucca 28b) donne un exemple de cela lorsqu'une pluie dérangeante rentre dans la Soucca.
Selon le Rama (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 639,7), si une personne décide de s'asseoir dans une Soucca dans de telles conditions, elle ne reçoit pas de récompense pour ses actions, et elle est considérée comme "hedyot" (une personne inférieure).
=> Pourquoi nos Sages dénigrent-ils cette âme qui démontre un sacrifice de soi en tentant de réaliser la mitsva de la Soucca dans des conditions si inconfortables (ex: pluie forte)?
-> Nos Sages (guémara Soucca 28b) dit que cette situation (d'une personne qui s'asseoit dans la Soucca sous la pluie) est comparable à celle d'un serviteur qui vient pour préparer une coupe de vin pour son maître en le diluant avec de l'eau, et le maître prend une cruche d'eau et lui verse sur le visage.
Le Biour Halakha (639) explique que c'est un clair signe de non respect pour le serviteur d'imposer son service à son maître après que son maître lui ait indiqué qu'il ne désire pas son service.
=> Pourquoi la michna ci-dessus ne dit-elle pas uniquement qu'un esclave est venu remettre une coupe à son maître, qui la lui a versée au visage?
Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Souca) explique : Roch Hachana et Yom Kippour sont des jours de jugement, où des punitions sévères sont décrétées.
Après ces jours vient la fête de Souccot avec son abondance de mitsvot, comme prendre les 4 espèces et résider dans la Soucca. Toutes ces mitsvot ont pour but de provoquer la miséricorde d'Hachem.
En ne nous permettant pas de faire la mitsva de la Soucca, Hachem nous dit qu'Il ne désire pas adoucir Sa justice/rigueur avec Sa miséricorde.
D'après la kabbale, le vin représente la justice sévère et l'eau représente l'adoucissement par la miséricorde.
La michna ci-dessus emploi le mot : "limzog" (diluer - למזוג) pour indiquer que l'esclave vient pour diluer la coupe de vin tenue par son maître. Israël cherche à adoucir les sévères et durs jugements par la miséricorde/bonté.
Mais si le maître prend la cruche d'eau tenue par l'esclave [l'agent adoucissant] et le verse au visage de l'esclave, aucune dilution [de la rigueur] n'aura lieu.
En ne permettant pas aux juifs de réaliser la mitva de la Soucca, Hachem indique qu'Il ne désire pas contrebalancer la justice par la miséricorde.
-> Toutes les mitsvot sont conforment au principe général : "Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers aboutissent au bonheur" (Michlé 3,17).
Puisque Hachem désire que nos mitsvot soient accomplies d'une manière agréable, la Torah nous dispense de manger dans la Soucca lorsque cela nous cause du désagrément.
Le fait de s'asseoir dans la Soucca sous de telles circonstances [desagréables] n'est pas considéré comme méritant, mais plutôt comme de la piété malavisée. [Maharival - 191]
-> Puisque personne n'est obligé de s'asseoir dans la Soucca lorsqu'il pleut, un personne qui le fait quand même : "apparaît comme arrogante", car elle se présente elle-même comme plus pieuses que les autres. [Ra'avyah 597 ; Maharam Padva 39]
-> Certains suggèrent que s'asseoir dans la Soucca tandis qu'il pleut, peut nous conduire à transgresser l’interdit de la Torah de profiter du matériel de la Soucca.
L'unique raison pour laquelle nous avons normallement le droit de profiter de l'ombre de la Soucca est car nous réalisons alors la mitsva de la Soucca.
Cependant, pendant un moment où la mitsva de la Soucca ne s'applique plus (ex: il pleut fort), alors profiter des matériaux de la Soucca serait interdit. [Oneg Yom Tov - Ora'h 'Haïm 49]
-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2014/10/23/souccot-le-saviez-vous ]