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Les 2 vidouï – le pouvoir de la bouche

+++ Les 2 vidouï - le pouvoir de la bouche :

+ "Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

-> Selon le Sforno et le Ramban, ce verset fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.

Le Sforno explique : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.

De même, le Ramban explique que la téchouva faite dans le cœur signifie l'abandon de la faute, le regret de ce que l'on a fait et la résolution de ne jamais revenir à ses mauvaises habitudes.
La téchouva faite par la bouche fait référence au vidouï (confession) que l'on prononce et qui est un élément crucial du processus de téchouva.

=> C'est étrange. Le vidouï est l'étape finale du processus de téchouva (Rambam, Hilkhot Téchouva 2,3). Si le mot "bouche" fait référence au vidouï, pourquoi apparaît-il avant le mot "cœur" dans le verset?

-> Le rav Aharon Kotler explique que le vidouï principal se trouve en effet à la fin du processus de téchouva. Nous nous tenons devant Hachem et déclarons que nous avons fauté, que nous l'avons déjà regretté et que nous en avons honte. C'est à ce moment-là que nous prononçons le premier vidouï.
Néanmoins, nous disons un vidouï supplémentaire au tout début du processus de téchouva. Le but de ce vidouï est de nous réveiller au fait que nous avons besoin de faire téchouva.

Le rav Kotler explique que la Torah fait allusion à ce vidouï supplémentaire en plaçant le mot "bouche" avant "cœur" dans le verset cité ci-dessus.
Si nous ne disons pas ce vidouï, il se peut que nous ne nous rendions même pas compte que nous avons fait quelque chose de mal. C'est ainsi que nous prononçons les mots les plus alarmants : "achamnou" (nous sommes coupables), "bagadnou" (nous nous sommes rebellés), "gazalnou" (nous avons volé), ...

Ce vidouï supplémentaire est important. Beaucoup d'entre nous ont tendance à penser : "Moi, j'ai fauté? Qu'est-ce que j'ai fait? Après tout, je ne vole pas à l'étalage et je ne conduis pas le Shabbath!"
Nous nous sentons offensés à l'idée même d'avoir mal agi. En prononçant les mots du vidouï et en contemplant leur signification, nous pourrons, nous l'espérons, examiner nos comportements et découvrir des choses qui doivent être corrigées.
En effet, de manière subtile, le comportement d'une personne peut ne pas refléter l'importance de la Torah et des mitzvos.
[chaque terme du vidouï est une tête de chapitre (à l'image des 39 interdits de Shabbath), et Hachem ensuite attend de nous d'agir avec toujours plus de perfection (les tsadikim étant jugés sur l'épaisseur d'un cheveu). Ainsi, en prononçant le vidouï je dois être honnête avec moi-même et me demander si je n'ai pas fait une sorte de cette faute.
Par exemple, derrière le terme "voler", il y a le fait de dépasser quelqu'un dans une file, et du coup de lui voler du temps. ]

Plus nous examinons nos actions, plus nous avons de chances de découvrir des choses que nous savons être mauvaises. Lorsque nous avions l'habitude de les faire, elles nous semblaient permises. Or nos Sages nous disent (guémara Kidouchin 20a) que si une personne commet une faute deux fois, elle lui semblera permise.
[ça va c'est pas si grave, les autres font pire! ... autant d'excuses qui nous empêchent de faire téchouva, car dans le monde de Vérité cela ne tiendra pas pour nous dédouaner. ]

-> Le Yad Kétana (Hilkhot Téchouva 1,4) évoque un autre avantage du vidouï :
En prononçant les mots, nous puisons dans une force cachée en nous qui veut que nous fassions téchouva. En prononçant les mots [du vidouï], nous attisons les flammes de la volonté intérieure que nous avons de changer.

C'est ce qui ressort de la décision du Rambam (Hilkhot Guittin 2,20, basé sur la guémara) qu'un mari qui refuse de donner le divorce (guét) à sa femme "est contraint jusqu'à ce qu'il dise, 'je veux'". Un divorce forcé n'est pas acceptable d'un point de vue halakhique. Quelle différence cela fait-il de dire "je veux" (sou la contrainte)? Nos Sages ont compris que chaque personne possède en elle la volonté de faire ce que Hachem veut, cependant, son mauvais penchant dissimule cette volonté intérieure.
Bien que la manière forte lui soit appliquée, c'est en fin de compte lui qui ouvre la bouche et dit : "Je veux...". Le fait de lui faire prononcer ces mots lui permet de puiser dans sa propre volonté interne sincère de faire ce qui est juste, dans la mesure où cette volonté est valide d'un point de vue halakhique.
Dans notre cas, dire le vidouï peut nous sortir de notre complaisance et nous mettre sur la voie d'un véritable changement.

Par exemple, supposons qu'une personne en veuille à une autre et qu'elle ait des raisons de le faire. Il sait que la Torah lui demande de se montrer amical avec la personne qui lui a fait du tort.
"Je ne peux pas", se dit-il. Il peut s'adresser à Hachem et lui dire : "Hachem, s'il te plaît, aide-moi et fais disparaître mes mauvais sentiments à l'égard de cette personne. Je sais que c'est Ta volonté, alors aide-moi à la faire. Aide-moi à être un juif qui vit à un niveau supérieur".
Le simple fait de prononcer ces mots fait appel à une volonté intérieure qu'il n'avait jamais réalisé posséder, et lui donne ce petit supplément de force dont il avait besoin pour faire téchouva.

=> On a bien 2 viouï : un avant la téchouva, dont chaque mot prononcé va éveiller notre intériorité de changer, et un vidouï venant clôturer le processus de repentir (nous regrettons et avons honte de ce qui a été fait de contraire à Ta volonté).

[cela met en avant le pouvoir incroyable de notre bouche, à quel point elle peut impacter notre intériorité et nous faire changer en mieux. ]

La téchouva dépend de l’étude de la Torah

+++ La téchouva dépend de l'étude de la Torah :

+ "Car cette loi que je t'ordonne aujourd'hui, elle n'est pas cachée de toi et elle n'est pas est éloignée.
Elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises : "Qui montera pour nous au ciel et accessible nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions?"
Elle n'est pas non plus de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: "Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer et nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions ?"
Car la chose est très proche de toi - dans ta bouche et dans ton cœur - pour l'accomplir. (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Sforno et le Ramban écrivent que ce verset (v.11) fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.
Ils expliquent que la téchouva est le sujet mentionné au début de ce chapitre, qui stipule qu'après avoir trébuché dans l'erreur et la faute en exil : "tu reviendras à Hachem, ton Dieu" (Nitsvaim 30,2).

Le Sforno explique le verset (v.14) : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.
En bref, la téchouva est éminemment réalisable.

-> La guémara (Erouvin 55a) cite ce verset (v.11), et les nos Sages disent que la mitsva à laquelle il est fait référence est l'étude de la Torah. Le verset dit ensuite que la Torah n'est pas "dans les cieux", c'est-à-dire chez ceux qui ont "la tête dans le ciel", ou chez les personnes vaniteuses et orgueilleuses. Elle n'est pas non plus "au-delà des mers", parmi les marchands qui voyagent de loin en loin pour faire du commerce.

=> Comment le Ramban et le Sforno (téchouva) peuvent-il contredire la guémara (Torah)?

-> Le Maadaneé Shmouel réconcilie les Richonim avec la guémara en expliquant que l'étude de la Torah est une partie essentielle du processus de la téchouva.
Cela apparaît clairement dans la bénédiction sur la téchouva que nous prononçons dans le Amida : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (hachivénou Avinou léToraté'ha), et ce n'est qu'ensuite que nous demandons : "et ramène-nous à Toi avec une téchouva complète."
De plus, l'appel à la téchouva du prophète Hochéa : "Prenez pour vous des paroles et revenez à Hachem" (Hochéa 14,2) est expliqué dans le Sifri (Haazinou 32,2) comme "Quelles paroles devrions-nous prendre? Des paroles de Torah".

-> Il est écrit : "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton D., car tu n'es tombé que par ton péché. Armez-vous de paroles et revenez vers le Seigneur!" (Ochéa 14,2-3)
Dans le Sifri (paracha Haazinou 32,2), on interprète ce verset ainsi :
"lorsque le verset dit : 'Armez-vous de paroles et revenez', le mot 'paroles' fait également référence à la Torah".
Le verset "Armez-vous de paroles" fait donc allusion aux paroles de Torah, car elles font partie du processus de téchouva, car c'est en s'armant de paroles de Torah qu'ils reviendront (pleinement) vers Hachem.

=> Pourquoi la téchouva dépend-elle de la Torah?

-> La guémara (Kidouchin 30b) affirme que la Torah est le remède au mauvais penchant.
Cela est vrai avant qu'une personne ne commette un péché, puisqu'elle doit appliquer ce "remède" pour surmonter la tentation. Toutefois, cela est encore plus vrai pour une personne qui est déjà tombée dans la faute. Il est nécessaire d'étudier la Torah si l'on veut échapper au filet du mauvais penchant dans lequel on est pris.

-> Le 'Hazon Ich (Igrot 2:75) écrit que pour déraciner un trait de caractère négatif, il faut à la fois travailler sur ce trait et étudier la Torah pour l'amour d'Hachem.
Sans l'un ou l'autre de ces ingrédients, l'effort est voué à l'échec.

-> De plus, il est impossible pour une personne de faire téchouva et d'atteindre une quelconque proximité avec Hachem sans progresser également dans la Torah.
Dans la Kriat Shéma, le verset dit : "Et tu aimeras Hachem, ton D. ... Et ces mots doivent être ... sur ton cœur" (Vaét'hanan 6,5-6). Rachi cite le Sifri : "Comment acquiert-on l'amour d'Hachem? En ayant ces mots (c'est-à-dire les mots de Torah) sur son cœur. C'est alors que l'on peut connaître Hachem et s'attacher à Ses voies".

-> De même, le rav 'Haïm de Volzhin (Néfech ha'Haïm 4,31) cite le Zohar selon lequel la proximité avec Hachem est proportionnelle à la proximité avec la Torah.

-> Le rav Shlomo Wolbe note que le premier Elloul de la nation dans le désert était une période de réception de la Torah. Ils se préparaient au retour de Moché du mont Sinaï avec les 2e Lou'hot.
Bien qu'ils aient déjà reçu la Torah au mont Sinaï, c'était avant qu'ils n'aient fauté, et ils devaient maintenant accepter la Torah à nouveau pour se purifier de la faute du Veau d'or.

-> Ainsi, nous aussi, nous devons accepter la Torah de tout cœur dans le cadre de notre Elloul. Nous pouvons y parvenir en consacrant plus de temps et d'énergie à notre étude que ce à quoi nous sommes généralement habitués.
À la yéchiva de Kelm, les séances d'étude duraient 6 ou 7 heures pendant le mois d'Elloul.
Le machguia'h, le rav Itzélé Péterburger expliquait à ses élèves : "Vous devez arriver au jour du jugement avec beaucoup de guémara, de Rachi et de Tossefot".

-> Un jour, le machguia'h de Lakewood, le rav Nathan Wachtfogel, a dit à ses élèves :
"Si les étudiants de Kelm étaient capables d'apprendre si longtemps en Elloul, pourquoi ne l'ont-ils pas fait toute l'année?
Il a répondu qu'un tel travail dépassait leurs capacités naturelles. Néanmoins, Hachem est plus proche de nous en Elloul, et Il leur a donc donné les possibilités pour étudier encore plus, leur donnant la chance de se rapprocher davantage de Lui.
Nous aussi, nous pouvons utiliser Elloul pour nous pousser davantage dans la Torah et le service d'Hachem!"

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[la téchouva signifie revenir vers Hachem.
Or, la Torah a un pouvoir de purification de nos fautes, et en nous la donnant Hachem a dit que c'est comme s'Il s'était donné avec (la Torah est composé de Nom Divin, étudier la Torah c'est apprendre à davantage connaître Hachem, ...).
Ainsi, par le faut d'étudier davantage la Torah, nous montrons concrétement à Hachem que certes on a pu fauter ce qui nous a éloigné de Lui, mais notre réel désir est d'être proches de Lui, comme en témoigne le fait que nous étudions davantage, que nous faisons plus de mitsvot en cette période (ex: Elloul).]

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"Viens et vois, combien puissante est la force de la Torah : elle purifie les fauteurs d'Israël quand ils se repentent, même de l'idolâtrie, comme il est dit : 'Je répandrai sur vous des eaux pures et vous serez purs ; Je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos sales idoles' (Yé'hezkel 36,25).
La part essentielle du repentir intégral entrepris par amour ne s'obtient que par l'étude de la Torah comme il convient".
[le rav 'Haïm de Volozhin insiste sur le fait que l'essentiel du travail de repentir consiste à s'investir dans l'étude de la Torah. L'accès à la téchouva ne sera pas possible pour un homme qui ne se lie pas fortement à la Torah. ]
[...]

Quiconque s'occupe de la Torah, même s'il est pris au départ dans de multiples fautes et noyé dans la boue des profondeurs du mal, l'étude de la Torah finit par redresser son cœur et la lumière qu'elle renferme le ramène vers le bien. Peu à peu, le bien se renforce et l'emporte sur le mal, pour finir par s'imposer absolument et se répandre totalement.
L'impureté se retire et la pureté s'épanouit dans toute sa plénitude".

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - 4e portique - chap.31 ]

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-> Le rav de Volozhin rapporte aussi le Zohar (Intro Eikha 2) :
"Qu'ils M'abandonnent même, mais pourvu qu'ils respectent Ma Torah, car du fait qu'ils l'étudieront, la lumière qu'elle contient les ramènera dans le droit chemin."

-> "Quand un homme s'écarte de la Torah, il s'écarte d'Hachem. Celui qui se rapproche de la Torah, Hachem se rapproche de Lui".
[Zohar - Vayikra 21a]

[la téchouva est le retour vers Hachem, on voit donc la nécessité d'étudier la Torah. ]

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b'h, voir également :
-> Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah : https://todahm.com/2022/09/28/techouva-limportance-de-letude-de-la-torah
-> Téchouva & étude de la Torah ... : https://todahm.com/2014/10/23/techouva-etude-de-la-torah
-> Téchouva : prendre sur soi le joug Divin + étudier la Torah : https://todahm.com/2022/01/19/techouva-joug-divin-torah

"Hachem aide ceux qui reviennent à Lui par la téchouva [même] lorsqu'ils sont limités par leur nature, et [Il] implante en eux un esprit de pureté".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 1,1]

La téchouva est importante car elle rapproche la géoula.
[guédola téchouva chémékarévét ét aguéoula - guémara Yoma 86b]

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-> Le peuple juif ne sera racheté que par la téchouva, et les prophètes ont assuré que les juifs feront effectivement téchouva à la fin des temps, et ils seront immédiatement Délivrés.
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

[d'une certaine façon l'idée est : "ani lédodi" = je reviens par une téchouva personnelle à une proximité avec Hachem (la téchouva annulant tous les distanciations avec D.), et alors "lédodi li" = Hachem peut alors dévoiler au grand jour Son amour pour chaque juif en amenant la guéoula. ]

Téchouva = être beau pour notre mariage éternel avec Hachem

+ Téchouva = être beau pour notre mariage éternel avec Hachem :

L'âme qu'Hachem nous a donnée [à notre arrivée dans ce monde] est une robe de mariée incomparablement magnifique. Elle est parfaite, sainte, pure et propre. Mais nous l'avons salie, délibérément ou accidentellement.
Elle est souillée de toutes sortes de tâches et perforée de milliers de trous.
Elle pue le lachon ara, la colère et l'orgueil, ...

Après 70 ou 80 ans, nous devrons ramener l'âme à sa place dans le Gan Eden. Nous monterons au Ciel, où nous serons accueillis par des milliards et des milliards d'anges, ainsi que par des millions et des millions de tsadikim de toutes les générations depuis Adam, y compris les géants de ces derniers temps. Ils viendront tous voir notre belle et splendide âme.

Et nous devrons les affronter dans notre robe de mariée sale. On nous demandera : "Où est l'âme précieuse qui t'a été donnée? Pourquoi n'en as-tu pas pris soin?"
Que répondrons-nous? Peut-on imaginer la honte? Peut-on supporter l'embarras?
Et là, la situation honteuse ne durera pas seulement quelques heures ou même quelques années, mais pour toujours.

Heureusement pour nous, notre Père céleste, dans son amour et sa compassion infinis, nous a fait don de la téchouva. Cet atelier de nettoyage à sec et de couture miraculeux redonne à notre robe de mariée sa splendeur d'origine.

Mais il y a un hic : Les magasins ne sont ouverts que pendant les heures de bureau. Ce magasin, dont nous avons si désespérément besoin, n'est ouvert à chaque personne que tant qu'elle est encore en vie dans ce monde. Lorsqu'on passera dans l'autre monde, il sera trop tard ; on trouvera le magasin fermé.
Mes amis, profitons de ce merveilleux cadeau et faisons la téchouva dès aujourd'hui!
[...]

Le vêtement de notre âme est la robe de mariée ultime, et le jour de la mort est le mariage ultime.
À l'instar d'une mariée qui, vêtue de sa robe de mariée, est conduite à la 'houppa devant des centaines d'invités, notre âme, qui porte toutes nos mitsvot et nos bonnes actions, sera conduite à Hachem devant des myriades d'anges et de tsadikim.
[...]

Mes amis, justifions la confiance qu'Hachem a placée dans notre âme.
Saisissons toutes les occasions d'accomplir davantage de mitsvot et de bonnes actions, sachant que nous préparons la robe de mariée dans laquelle nous serons conduits à notre 'houppa dans le monde de la Vérité.
Remplissons bien notre mission afin que, le moment venu, nous puissions passer dans l'autre monde avec le sourire aux lèvres!
[rav Nissim Yagen]

Les gens disent qu'ils n'ont pas le temps de faire de l'introspection (se regarder intérieurement).
Combien de temps passons-nous chaque jour à nous regarder dans la glace? Combien de fois par jour inspectons-nous notre apparence?
Nous pouvons certainement prendre 5 minutes par jour pour nous regarder dans l'âme!

Ce peut être avant de commencer notre matinée ou avant de fermer les yeux le soir. Posez-vous la question : Comment est-ce que j'évalue ma performance au cours des dernières 24 heures? Ai-je souri à mon conjoint? Ai-je parlé agréablement à mon voisin? Que puis-je faire de mieux demain?
[rav Nissim Yagen]

 Lorsqu'une personne faute, qu'elle se rend compte qu'elle a transgressé et qu'elle demande à Hachem de lui pardonner, ses sentiments du coeur brisé sont eux-mêmes le plus grand mérite qu'elle puisse avoir.
Se considérer comme "rien" à cause du mal que l'on a fait, cela en soi nous élève!
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

La nécessité d’être soi-même

+++ La nécessité d'être soi-même (selon le rav Avraham Kook) :

+ Téchouva = un retour vers son intériorité personnelle :

-> Lorsque nous oublions notre âme individuelle, lorsque nous cessons de prêter attention à la vie intérieure d'une personne, tout devient confus et flou.
C'est pourquoi le début de la téchouva (croissance spirituelle) est le retour à soi-même, à la source de son âme. Le retour à soi conduit à un retour immédiat à D., à l'Âme des âmes ; c'est ainsi que l'on augmente de plus en plus en sainteté et en pureté.

Ce principe vaut pour la transformation de l'individu, de la nation, de l'humanité et de toute l'existence.
Toute destruction ne survient que parce que nous avons oublié et ignoré le moi (notre réelle intériorité).
En fait, si une personne exprime le désir de retourner à D., mais n'est pas intéressée à se concentrer sur son moi [son intériorité], alors il s'agit alors d'un type de téchouva faux et trompeur, par lequel on prend le nom de D. en vain.

Par conséquent, ce n'est que dans la grande vérité du retour à soi que l'individu, la nation, l'humanité et toute l'existence retourneront à leur Créateur, à la Lumière de la vie.
Tel est le secret de la lumière du machia'h : dans son illumination, le monde entier retournera à sa Source.
[Shmoné Kévatsim 8:213]

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+ La racine de toutes les fautes : s'ignorer soi-même :

-> "Je suis dans les profondeurs de l'exil" (Yé'hezkel 1,1). Il s'agit du "moi" intérieur, essentiel, qu'il soit individuel ou collectif ...

"Nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (Téhilim 106,6). Cela fait allusion au péché d'Adam Harichon, qui s'est éloigné de son essence. Il ne pouvait pas répondre clairement à la question "Ayéka" (Où es-tu? - Beréchit 3,9), parce qu'il ne se connaissait pas lui-même, car il avait perdu son véritable "moi" intérieur. Il s'était incliné devant un dieu étranger.

Et c'est là la faute d'Israël, qui a été "séduit par des dieux étrangers" (Devarim 31:16, en référence au péché du Veau d'or). Ils ont abandonné leur "moi" essentiel ...

C'est ainsi que le monde continue à s'enfoncer dans la destruction de chaque "moi", de l'individu et de la collectivité. Des enseignants experts viennent et se concentrent sur le superficiel. Eux aussi détournent la conscience de leurs élèves du "moi" (notre véritable être).
Ils ajoutent de la paille au feu, donnent du vinaigre à ceux qui ont soif et remplissent les esprits et les cœurs de tout ce qui leur est impersonnel.
Et peu à peu, le "moi" se fait oublier. Et quand il n'y a plus de "je" (moi), il n'y a plus de "Il" (Hachem), et à plus forte raison il n'y a pas de "vous" (autrui).
[par exemple dans notre relation avec l'humilité, le rav Kook dit que d'abord nous devons être plein de conscience et de fierté de notre intériorité, et ensuite on doit progressivement glisser vers plus d'humilité. De même, le Ben Ich 'Haï, conseille d'éduquer d'abord les enfants dans la fierté d'eux-mêmes, puis d'aller vers un moitié-moitié (orgueil de mon intériorité - humilité [je ne suis rien en propre]), puis d'aller vers essentiellement de l'humilité.
La problématique est que si nous n'avons pas une appréciation de notre intériorité (ex: une partie de D. est constamment avec nous, même si l'on fait les pires choses), alors nous n'agissons pas en adéquation (avec cette grandeur), et l'on fait des choses où "je n'étais pas moi-même" (ma faute se dissocie de ma véritable volonté/essence).
Le rav Yé'hia Benchétrit avait l'habitude de dire : si c'est pas toi qui est au commande [de toi-même], alors c'est quelqu'un d'autre (ton yétser ara) ... (ainsi nous avons la tête remplie de plein de choses extérieures, mais trop rarement d'écouter, d'apprécier, ... son intériorité (notre véritable "moi") pour faire que notre vie soit une réussite (exploitant au mieux nos capacités uniques)).
Les non-juifs disent : "je pense donc je suis", mais la vision juive est inverse : une fois que "je suis" (que j'ai conscience de ce que JE suis vraiment intérieurement), alors "je pense" (cela se traduit par des actes/attitudes externes). ]
[...]
Supprimez tous les dieux étrangers, supprimez tous les dieux étranges et illégitimes.
"Et alors vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous fait sortir du pays d'Égypte pour être votre D. Je suis Hachem" (paraphrase de Chémot 6,7).
[Orot haKodech 3, p.140-41]

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-> b'h, voir également : la téchouva = reconnaître sa vraie valeur : https://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-reconnaitre-sa-vraie-valeur

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+ Chacun est différent et unique :

-> Chacun doit comprendre qu'il est appelé à servir d'une manière qui est propre à sa personnalité intellectuelle et affective, selon l'âme racine unique de chacun.

Dans ce monde, qui comprend des mondes infinis, il faut trouver le coffre au trésor de sa vie.
Ne laissez pas les choses extérieures qui entrent dans votre monde vous troubler ...
Vous devez vous concentrer sur votre propre vie, sur votre monde intérieur qui remplit tout ce que vous faites. Chacun est tenu de dire : "Le monde a été créé pour moi" (guémara Sanhedrin 37a).

Cette grande humilité apporte de la joie et aide chacun à atteindre la perfection ultime qui l'attend.
En effet, lorsque l'on marche sur ce chemin sûr, son propre chemin unique, dans une voie de droiture qui lui est propre, on est rempli de la force de la vie et de la joie de la spiritualité.
La lumière de D. brillera sur une telle personne, et la force et la lumière viendront de sa lettre spéciale dans la Torah.
[Shmoné Kévatsim 4:6]

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-> Il ne faut pas se décourager lorsque l'on constate que l'on n'est pas capable de se concentrer et de se spécialiser dans un domaine spécifique. Il en va de même si l'on n'est pas capable d'approfondir et de développer un seul sujet, une seule attitude ou un seul type d'étude [en Torah].
Parfois, une personne possède un trait de personnalité unique qui la pousse à aller vers l'inconnu et à unifier des sujets divers. Ce type de personne doit reconnaître qu'il s'agit de sa mission spirituelle.
Il faut donc se réjouir de ses talents uniques.
[Shmoné Kévatsim 5:153]

-> La plupart du temps, un individu ne possède pas un large éventail de talents.
En effet, chaque talent unique repose sur des traits de personnalité spécifiques qui contredisent d'autres traits, de sorte qu'une personne ne peut pas être douée de tous les talents.
Par exemple, une personne dotée d'une excellente mémoire n'a pas nécessairement un esprit introspectif ; et une personne qui a un esprit introspectif n'a souvent pas la capacité de se souvenir de beaucoup de choses à la fois. Ou encore, une personne poétique qui possède d'immenses talents musicaux n'est pas forcément capable de comprendre les sagesses pratiques telles que l'ingénierie ou les machines. Et l'inverse est également vrai : une personne qui a un grand esprit pour les chiffres et les mathématiques ne peut souvent pas atteindre les sommets de la musique ...

De même, certaines personnes ont un désir naturel de se connecter à D. par le biais de mitsvot directement axées sur D. (bein adam laMakom), alors qu'elles ne souhaitent pas forcément s'impliquer dans des mitsvot axées sur l'éthique (bein adam la'havéro).
Inversement, certaines personnes sont enthousiastes à l'idée de s'immerger dans des mitsvot centrées sur l'éthique (bein adam la'havero), alors que les mitsvot centrées sur D. (bein adam la'Makom) et la sainteté de la foi ne sont peut-être pas aussi fortes en elles.
En fait, cette même force naturelle de l'âme qui pousse une personne vers la poésie et la musique est ce qui motive une personne à s'impliquer dans la spiritualité et l'honneur de D.

C'est la grande douleur qui existe dans le monde : il y a des forces et des talents dispersés et contradictoires.
Cependant, le chemin de la vérité, qui est le chemin de D., exige de chaque individu qu'il soit fort et confiant dans ses propres talents, et en même temps qu'il honore et respecte les talents des autres.
Chacun doit désirer influencer ses amis et être influencé par eux pour l'accroissement du bien ...
C'est en combinant les différents talents de chaque individu qu'une société se forme.
[Kévatsim Mikhtav Yad Kodcho - Pinkas Richon léYaffo 67]

[on a une certaine forme d'orgueil en se prenant pour un dieu, et plutôt on doit prendre le temps d'identifier, d'apprécier (se réjouir) et exploiter nos capacités dans lesquelles nous brillons plus que la moyenne, et en faire profiter/donner pour le bien autour de nous.
A l'inverse, on doit reconnaître que de même Hachem nous a octroyé des talents, nous avons des domaines où nous sommes moins performants, attirés, et on doit l'accepter (on n'est pas parfait, on n'est pas D.). Dans c'est domaine, on doit apprécier et profiter de ces choses chez autrui, quand cela nous est nécessaire. ]

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+ L'épuisement de se conformer à la masse

-> Il y a certains justes qui, malgré des traits de caractère très spirituels, ressentent de l'anxiété et de la pression dans leur âme. Ils ne portent pas assez d'attention à leur grandeur intérieure ; ils ne croient pas vraiment à la sainteté de leurs désirs. En conséquence, ils ne sont pas conscients de l'incroyable lumière contenue dans leurs pensées.
Ils marchent courbés, avec le poids du monde et de sa cruelle colère au-dessus d'eux. Ils souffrent d'une immense douleur spirituelle.
Toutes les pensées étriquées de la masse épuisent leur esprit et ils se retrouvent sans force pour s'élever à la hauteur de leurs propres pensées et de leurs propres désirs.
Un jour ou l'autre, ils seront obligés de se libérer et de se réveiller de ce sommeil mental. Et malgré toute la paix et le respect qu'ils accordent aux voies de la masse, ils doivent revenir à D., qui se révèle toujours à eux à travers leurs propres fenêtres uniques.
[Shmoné Kévatsim 8:6]

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+ Se comprendre soi-même :

-> La compréhension de soi est le niveau le plus élevé de la spiritualité.
En règle générale, tout ce qu'une personne apprend est toujours extrait du monde extérieur. En revanche, les pensées d'une personne lui viennent des profondeurs de l'âme.
Tout ce que nous apprenons du monde extérieur ne doit être considéré que comme un outil pour atteindre le cœur caché, les profondeurs de l'âme, la logique intérieure de notre propre sagesse.
[Shmoné Kévatsim 5:281]

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-> Plus une personne s'engage dans la transformation de son être, plus le monde s'en trouve transformé.
[Shmoné Kévatsim 1:454]

-> Il est impossible de parler d'une révolution nationale [juive] si nous ne parlons pas d'abord de la révolution de chaque personne individuellement.
En fait, la révolution négligée de l'âme individuelle est ce qui nous retient vraiment d'une révolution [spirituelle] nationale.
[Orot - "Israël" 7,17]

-> La perfection idéale d'une personne ne peut être atteinte qu'en concentrant son énergie sur l'amélioration de sa propre personne autant que possible.
En même temps, il faut toujours garder à l'esprit que la perfection individuelle ne sera jamais achevée tant que le peuple juif n'aura pas atteint la perfection nationale.
Et à partir de la perfection nationale, une personne doit aspirer à la perfection de toute l'humanité.
Cependant, il faut veiller à ne jamais laisser son désir d'améliorer les masses miner la perfection de ses propres traits de caractère et de ses propres actions.
[Ein Aya - Béra'hot 1, p.47]

[notre yétser ara peut nous encourager à faire plein de bontés avec autrui, pour peu que nous n'en fassions pas avec nous-même, en chouchoutant et donnant de la vie à notre intériorité. ]

-> Les individus doivent se trouver en eux-mêmes, et ce n'est qu'ensuite qu'ils se trouvent dans le monde.
La communauté doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se retrouver dans l'ensemble de l'humanité.
L'humanité doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se trouver dans le monde entier.
[Shmoné Kévatsim 8:41]

La téchouva

+ La téchouva :

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit à rav Barou'h Leibovitz : "Si [vous avez fait téchouva alors] vous n'avez pas besoin d'être brisé. La faute est effacée, et c'est comme si vous ne l'aviez jamais commise!"

=> Nous devons toujours nous rappeler que, quels que soient l'endroit où nous nous trouvons et ce que nous avons fait, un juif n'est jamais perdu. Nous pouvons toujours retourner auprès de notre Père céleste aimant et recommencer à le servir loyalement.
L'âme reste aussi pure et sainte qu'elle l'a toujours été et Hachem est heureux de nous accepter comme si rien ne s'était passé.

-> Rabbénou Yona (Yesod haTéchouva) écrit :
"Le jour où l'on décide de faire téchouva et de revenir à Hachem, on doit se défaire de toutes les fautes qu'on a commises et faire comme si on venait de naître, sans mérites ni fautes. C'est aujourd'hui que commence notre action. Aujourd'hui, on doit veiller à ne pas s'écarter du droit chemin.
C'est ainsi qu'on pourra se repentir pleinement en se débarrassant du lourd fardeau de ses fautes.
[le yétser ara désire davantage l'état de culpabilité, de désespoir qui résulte d'une faute, que la faute en elle-même! ]
On ne doit pas être découragé par des pensées qui nous hantent et nous empêchent de faire téchouva parce qu'on se sent gêné par nos fautes, et qu'on se dit : "Comment puis-je avoir l'audace de me repentir? J'ai commis toutes sortes de fautes, même délibérées, et je les ai répétées encore et encore, un nombre incalculable de fois. Je suis gêné de me tenir devant Hachem comme un voleur pris en flagrant délit. Comment puis-je entrer dans le Heichal d'Hachem? Comment puis-je garder Ses mitsvot?"

Ne pensez pas ainsi ! C'est un stratagème du yétser ara, qui est assis comme une mouche dans les chambres du cœur, se renouvelant chaque jour.
Le yétser ara guette et attend de faire trébucher. Il faut plutôt penser : "C'est la mida d'Hachem, Sa main est [toujours] tendue pour accepter ceux qui se repentent."

La meilleure chose que l'on puisse faire est de se débarrasser de toutes ses fautes et de se faire un nouveau cœur."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,6-7) enseigne :
"La téchouva est si grande qu'elle rapproche une personne d'Hachem ... Hier, il était détesté, dégoûtant et éloigné d'Hachem, mais aujourd'hui, il est aimé, chéri, proche et meilleur ami ...
Hier, il était séparé d'Hachem ... il faisait la prière mais n'était pas exaucé ... aujourd'hui [suite à sa téchouva], il est attaché à Hachem, il fait la prière et est exaucé immédiatement ... Hachem accepte ses mitsvot avec joie et désire qu'il les accomplisse".

=> Quel que soit l'endroit où elle se trouvait, un juif peut revenir pour devenir proche d'Hachem, aimée et chérie à Ses yeux. Quelle chance!!

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Le sujet de la téchouva est très vaste, mais on peut rapporter en guise de réflexion :

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédochim 12) enseigne :
"Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales, comme le Zohar (vol.II,184a) nous l'apprend : "la lumière la plus lumineuse est celle qui brille dans l'obscurité ... Au final, il sera révélé que toutes les âmes d'Israël, Ta nation, sont des tsadikim [cf. "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)] ... même quelqu'un qui a fauté dans ce sujet [de la sainteté].

C'est parce qu'en réalité notre désir est de faire Ta volonté, mais "la levure dans la pâte" (le yétser ara) nous en empêche ...
Grâce à la téchouva tout peut être réparé ... et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres."

=> Lorsque nous tombons dans la faute, au lieu de désespérer (je ne vaux rien! je suis nul), il faut avoir conscience que : "Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales".
[ce n'est pas parce qu'actuellement je suis sale (sans l'avoir fait exprès!) que je ne vaux rien, au contraire!]
De plus, en faisant téchouva, nous avons la possibilité d'allumer dans l'obscurité de ce monde/notre vie, une lumière d'une intensité très élevée.

-> "Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."
[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra faire téchouva sur chacune d'elles"
[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

[Précision: une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva

+++ La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva :

+ Faire téchouva = apporter l'honneur ultime à Hachem :

-> "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b)
Lorsqu'un juif qui a fauté surmonte tous les obstacles (ex: reconnaître qu'on s'est trompé) et le désespoir de faire téchouva (qui devient un certain confort : comment quelques mots peuvent réparer une faute si grave ... pourquoi alors faire téchouva!), retournant vers Hachem, alors cela apporte un grand honneur au Maître du monde.
En réalité, selon le Zohar haKadoch (Térouma 128b), le désir puissant et sincère de ce juif et son retour courageux à servir Hachem, qui révèle un niveau d'engagement [renforcé] envers sa judaïcité et le refus de vivre dans un monde dépourvu de la présence d'Hachem, confèrent à Hachem l'honneur ultime.

Chaque fois que nous subissons un revers dans notre avodat Hachem, et que devant le choix de désespérer ou de poursuivre le combat, nous choisissons la vie, renforçant ainsi notre détermination à poursuivre le chemin d'une vie juive, nous rendons un honneur incroyable à Hachem et révélons l'amour intense que nous Lui portons.
[la téchouva c'est certes prendre conscience de la gravité d'avoir fauté (dégâts dans tous les mondes), mais c'est également apprécier à quel point Hachem nous aime, en nous permettant de tout effacer pour quelques mots!
Le roi Shlomo dit : "Il n'y a pas d'homme complètement juste sur la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20). Plutôt que d'écouter notre yétser ara en désespérant, combien nous devons avoir à l'esprit que faire téchouva c'est donner à "Hachem l'honneur ultime". ]

=> Quand Hachem nous voit rassembler nos forces, mettre notre égo de côté, et nous engager sur le chemin de la téchouva après avoir fauté, cela est extrêmement précieux à Ses yeux (c'est "l'honneur ultime").
Certes je dois tout faire pour éviter à priori de fauter, mais si j'ai fauté alors à postériori je dois apprécier et me réjouir d'à quel point cela va amener de la joie et de l'honneur à Hachem.

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+ L'objectif principal du yétser ara n'est pas la faute, mais le désespoir/tristesse qu'elle peut nous générer :

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'ah Sarfé Koech - vol.5) enseigne :
"Lorsque le yétser ara séduit une personne pour qu'elle commette une faute, il ne se concentre pas uniquement sur la faute, mais plutôt sur la dépression et le découragement que le juif ressentira après la faute, car à cause de cette amertume, il tombera dans de nombreux autres péchés et ira de mal en pis.
C'est pourquoi une personne doit faire très attention à ne pas tomber dans le désespoir, quoi qu'il arrive!"

-> Ainsi d'une certaine manière, l'effort requis pour se relever après une faute au lieu de sombrer dans le désespoir est plus grand que l'effort nécessaire pour résister aux tentations de la faute en premier lieu, car cela contrecarre l'intention première du yétser ara.
Du point de vue du yétser ara, la faute n'est qu'un moyen de parvenir au désespoir, c'est après la faute que les troupes du yétser ara commencent le plus sérieusement leur puissant assaut.

-> Comme le dit Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hiklhot Pessa'h 9:21) :
"Il n'y a pas de plus grande excuse (pour abandonner complètement sa judaïcité) que celle qui résulte de la stratégie de découragement du yétser ara, qui démontre au juif, encore et encore, qu'il n'a pas d'espoir.
Car il a lui-même vu de ses propres yeux comment il a tenté de revenir à Hachem après avoir échoué, pour échouer à nouveau, chaque personne en fonction de son échec, et cela s'est produit d'innombrables fois. [je faute, je reviens vers D., je faute, ... ]
C'est pourquoi il s'absout de chercher à nouveau à retourner à Hachem.
Mais en vérité, toutes ces pensées et ces suppositions sont des actes du yétser ara afin de lui fournir une excuse pour se séparer d'Hachem et suivre ses désirs. Car, comme l'a crié Rabbi Na'hman de Breslev : "il n'y a pas de désespoir du tout dans le monde" ...
C'est le test principal d'une personne, qu'elle s'encourage dans toutes ses descentes, quoi qu'il lui arrive, à toujours recommencer, en oubliant tout ce qui lui est arrivé dans le passé, et en le considérant comme s'il était né aujourd'hui!"

-> La capacité d'un juif à se rappeler qu'une défaillance momentanée ne représente pas son essence profonde et que c'est un vent de folie (roua'h shtout) qui l'a empêché de penser correctement, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a). [je n'étais pas moins même]
Nos Sages (Nédarim 34b) disent aussi : "Au moment où l'on s'engage dans le yétser ara, on ne se souvient pas du yétzer tov" et "Notre volonté [profonde de tout juif] est de faire Ta volonté, mais le levain dans la pâte (le yétser ara) nous en empêche" (Béra'hot 17a) .

-> A priori, nous devons éviter de fauter, comme le disent nos Sages "Qui est puissant? Celui qui maîtrise son yétser ara" (PirkéAvot 4,1).
Mais étant des hommes (et non des anges), il est normal d'en arriver à fauter. Nous nous sommes alors très fréquemment dans une situation où nous avons fauté (chacun relativement à son niveau spirituel). Le risque alors est de s'identifier à la faute, de baisser les bras.
Ainsi, il faut garder à l'esprit que ne sommes pas définis par la chute de notre faute, mais plutôt par la lutte qui s'ensuit dans les moments qui suivent la chute. C'est à ce moment-là que notre engagement dans la avodat Hachem est véritablement mise à l'épreuve : allons-nous utiliser la culpabilité, la honte et le fait d'être brisé [d'avoir fauté] comme une excuse pour tout rejeter, ou bien est-ce que la judaïcité nous est si chère quoi qu'il arrive, nous sommes capables de trouver la force de marcher sur les chemins de la téchouva?

=> On croit souvent qu'une fois que nous avons fauté c'est terminé, c'est le signe que nous ne sommes pas une bonne personne, nous baissons les bras dans le désespoir et la tristesse (ex: comment j'ai pu me laissé avoir aussi bêtement par mon yétser ara!).
Pourtant il y a la téchouva qui peut tout réparer, et le vrai dégât c'est justement cet état défaitiste, où l'on va moins agir pour Hachem, avec moins de joie, moins d'ambition, moins de dynamisme/zèle, ...
Et là, notre yétser ara a gagné car il a réussi à nous anesthésier, à nous faire réaliser beaucoup moins que nous aurions pu faire le faire si nous avions eu un moral positif, confiant dans la force de la téchouva, de la fierté d'Hachem à nous voir revenir vers Lui essayer de faire mieux, ...
Hachem n'a pas besoin d'anges (Il en a une infinité), Il sait que notre vie est faite de chutes spirituelles, et toute la fierté/honneur d'Hachem est de constater que même parterre nous gardons espoir et envie d'aller vers Lui. Rien ne peut entraver notre amour pour Toi papa Hachem!

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+ Libre arbitre & l'incroyable enseignement de rabbi Tsadok haCohen :

-> Il existe un paradoxe : si Hachem sait ce que nous allons faire avant que nous le fassions, comment pouvons-nous avoir le libre arbitre?

Le Rambam (Miché Torah) dit que tout homme a une liberté totale de choix dans ses actions, et Hachem a une connaissance absolue dans tout ce qu'il va se passer.

Le Maharal (Déré'h 'Haïm 3,15) enseigne que D. voit effectivement tout, mais d'une manière qui n'a pas d'impact sur le libre arbitre, comme la connaissance de quelqu'un qui regarde par la fenêtre et voit son ami s'approcher n'a pas d'impact sur l'approche de son ami.
De même, rabbi Saadiya Gaon (Emunot véDéot 4,4) et le Rivach (Shu "t haRivach 118) qui soutiennent que la prescience de D. dans notre choix n'est pas la cause de ce choix, mais qu'Il sait plutôt ce que nous choisirons librement.

[il est à noter que le Ralbag (Milchamot Hachem 3,6) est d'avis que Hachem a limité Sa connaissance afin qu'Il ne sache que les choix possibles pour une personne et non pas ce quel choix elle va faire.
De même, le Chla haKadoch (Toldot Adam - Beit haBé'hira) dit de même que Hachem a limité Son savoir à la progression naturelle basées sur les circonstances actuelles. ]

-> "Tout est prévu [à l'avance], mais la liberté [de choisir] est cependant donnée" (Pirké Avot 3,19).
Ces deux vérités fonctionnent en même temps. Bien que tout soit prévu dans les moindres détails, et donc prédéterminé, cela ne nie pas notre expérience du libre arbitre et la capacité de créer librement notre destin.

=> Après avoir vu cette brève introduction au libre arbitre, nous allons voir un enseignement fondamental.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Yitro) affirme que tout est une question de perspective.
Du point de vue d'Hachem, tout est prévu. Hachem sait tout ce qui va se passer, et en effet, tout doit se dérouler conformément à cette prédétermination.
Cependant, de notre point de vue, tout est laissé à notre libre choix. Dans notre état de conscience indépendante, nous faisons l'expérience de la liberté absolue de prendre des décisions et de façonner notre destin en fonction des choix que nous faisons.

Le rav Tsadok haCohen pose ensuite la question : Est-il possible pour un juif de jeter un coup d'œil derrière le rideau et d'atteindre la liberté la prise de conscience Divine que les fautes qu'il a commises étaient en fait prédéterminées et faisaient partie de la volonté d'Hachem, qui est parfaitement bonne?
Bien que cette vérité ne remette pas en question notre libre arbitre total, cependant arrive-t-il un jour où nous pouvons utiliser cette connaissance en considérant que nos décisions négatives faisaient partie du plan d'Hachem?

-> Nous avons pu voir précédemment que le test principal pour un juif démarre après qu'il ait échoué à contrôler ses désirs et commis une faute. Parce que c'est après le faute que le yétser ara commence véritablement son travail, lorsqu'un juif rassemble ses forces pour revenir sur le bon chemin au lieu de prendre la voie la plus facile/naturelle et de céder au confort du désespoir, cela apporte à Hachem le plus grand honneur possible.

On arrive à un constat : si le principal honneur qu'un juif peut rendre à Hachem est de revenir à Son service Divin après un échec [une faute], que le yétser ara a l'intention d'utiliser pour le plonger dans le désespoir, alors il devient possible de comprendre comment une faute peut être considérée comme faisant partie d'un processus menant à un bien plus grand.

Alors que d'autres tsadikim s'abstenaient de discuter ouvertement de ces idées incroyables, de peur que leurs points de vue ne soient utilisés à mauvais escient, rabbi Tsadok haCohen de Lublin écrit explicitement sur ce processus afin de donner aux juifs le courage de ne jamais abandonner leur voyage vers la proximité d'Hachem.
Voici ces paroles (Tsidkat haTsadik 40 ; aussi 100 ; 139 et 156) :
"L'essence de la téchouva est le moment où Hachem éclaire les yeux de l'individu et où il se rend compte que ses fautes ont été transformées en mérites, c'est-à-dire qu'il reconnaît et comprend que toutes ses fautes étaient également la volonté d'Hachem."

=> Ici, rabbi Tsadok haCohen enseigne qu'une fois que l'on a fait complètement téchouva sur ses fautes et que l'on a mérité grâce à cela d'apporter l'honneur ultime à Hachem (cf. Zohar Térouma 128b ci-dessus), alors il est possible de jeter un coup d'œil derrière la barrière qui se dresse entre notre vision des choses et celle d'Hachem afin d'atteindre la conscience que notre faute était, en fait, préordonné.

-> Il faut préciser que l'enseignement de rabbi Tsadok haCohen s'applique à postériori, après la faute, dans un but de servir comme un moyen d'encouragement rétrospectif.
Il est destinée à donner de la force et de l'espoir au juif en voie de guérison (qui vient d'effectuer son processus de téchouva, où il a pu faire face et reconnaître la gravité et sa honte d'avoir fauté, ce qui pourrait lui porter un coup négatif à son moral [ex : je vaux rien!]).

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-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva 16,1) écrit :
"L'un des fondements de la téchouva, dans l'esprit d'une personne, est la reconnaissance de sa culpabilité pour ses actions, qui est une extension de la foi en sa capacité à choisir librement. C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses péchés et leurs effets, si ce n'est elle-même. Ainsi, elle clarifie pour elle-même la liberté de sa volonté et l'étendue de son influence sur les modalités de sa vie et de ses actions.
Cela lui permet de se frayer un chemin pour retourner à Hachem, de renouveler sa vie avec un ordre approprié qui, puisant à la source de la sagesse, est perçu comme représentant sa réussite : un chemin lié à la lumière sainte de la Torah qui fait revivre l'âme."

=> ainsi, selon le rav Kook, le fait de reconnaître que nous ne sommes pas liés par les cycles de fautes qui ont saturé notre passé et que nous pouvons commencer à choisir de vivre une vie élevée librement, à tout moment, est une source majeure d'encouragement et sert de catalyseur pour notre retour à Hachem.

-> Le rav Avraham Kook poursuit :
" ... tant qu'une personne n'est pas revenue de sa faute et n'a pas établi les voies de sa téchouva, elle se trouve encore sous le fardeau de son choix et de sa culpabilité pour toutes ses actions et tous les effets négatifs qui sont de sa responsabilité.
Cependant, après le rayonnement de la téchouva, tous les défauts de sa vie ainsi que les actions qui, de notre point de vue, paraissent négatives et ont eu des conséquences amères, sont immédiatement et rétrospectivement livrés à l'influence d'Hachem.
Ils sont tous placés en dehors de sa liberté de choix et deviennent partie intégrante de l'influence de la gouvernance élevée, de la puissance du "Très-Haut", qui [est mentionné dans le verset] : "Tu es à l'origine de toutes nos actions" (Yéchayahou 26,12)."

=> Après avoir choisi de s'engager sur le chemin de la téchouva et de se corriger, on peut en venir à penser que le corollaire naturel de la liberté de choix qui nous a permis de faire la téchouva est un sentiment de culpabilité démoralisant découlant de la conscience que nous seul, ayant choisi ces actions avec notre libre arbitre, nous sommes pleinement responsables du fardeau de nos fautes, un fardeau trop lourd pour nous.
[la téchouva nous oblige à mettre le nez dans ce qui ne va pas chez nous pour pouvoir le dire à Hachem, et exprimer notre regret et désir de ne plus le refaire. Le risque est alors que nous fassions le rapprochement : nous = faute. Et inconsciemment l'idée est : à quoi ça sert que je m'investisse plus que cela dans le spirituel vu que je suis un si grand fauteur, à quoi ça sert que je vive si c'est pour fauter, pour décevoir Hachem qui fait tant pour moi, ... la vie et le libre arbitre qu'Il me donne, je les utilise à détruire/fauter, à faire le contraire de ce qu'Il veut. La téchouva peut donc générer en nous de la tristesse, du désespoir, ... ]
C'est à ce moment là que nous pouvons développer l'encouragement rétrospectif, orienté vers le passé, qui nous fait prendre conscience que tout ce processus faisait partie du plan d'Hachem et qu'il n'aurait pas pu se produire autrement.
A priori nous devons tout faire pour éviter la faute, mais à postériori suite à une téchouva, nous devons voir la faute positivement : nous avons pu apprendre de nos erreurs devenant ainsi meilleur, en nous relevant nous avons pu témoigner à Hachem notre amour et attachement à Lui, une téchouva faite par amour transforme la faute en mérite, suite à la conscience de notre faute on aura vidé tout notre coeur à Hachem pour lui exprimer à quel point on l'aime, à quel point on veut faire sa volonté, à quel point on déteste la faute [et cela a beaucoup de valeur et d'impacts pour le futur de notre vie (on amène une personne là où il veut aller!)], ...

En plus de réaliser la valeur des leçons tirées de nos erreurs, on méritera un jour de réaliser que ces revers eux-mêmes étaient intrinsèquement précieux, que chaque faux pas qui a abouti à une faute est intrinsèquement précieux, puisqu'il aura permis à ce qu'on atteindre
Nos Sages affirment : "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b) = l'idée est qu'après coup (un fois que c'est fait) notre faute doit être vue comme précieuse, comme quelque chose qui va nous permettre d'atteindre un niveau que sans cela nous aurions pas pu atteindre. Nos Sages parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [davantage]).
Nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite, afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

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+ En résumé :

-> L'intention première du yétser ara, lorsqu'il pousse un juif à fauter, est d'utiliser la faute comme un moyen d'entraîner le fauteur dans les profondeurs du désespoir, afin qu'il commette de nombreux autres fautes, voire qu'il se désengage de sa judaïcité (chacun à son niveau).
[ainsi, à priori on doit vaincre le yétser ara pour ne pas fauter, mais la bataille la plus importante se trouve à postériori d'une faute = on doit tout faire pour qu'après notre téchouva on se remonte le moral, on appréhende la faute d'une manière constructive, et non démotivante, destructive spirituellement parlant (ce qui est l'objectif principal du yétser ara). ]

-> Lorsqu'un juif refuse de céder au confort séduisant du désespoir (qui lui permet de justifier de ne plus avoir besoin de se plier au joug Divin, et faire ce que JE veux librement!), en surmontant tous les obstacles et en revenant à la avodat Hachem après un échec spirituel, il exprime l'étendue ultime de son désir et fait honneur à Hachem.

-> Dans ce monde, nous faisons l'expérience du libre choix absolu, et nous sommes donc responsables des décisions que nous prenons.
Cependant, après une téchouva complète, il est possible d'atteindre la conscience impressionnante que sa faute était également une volonté d'Hachem, prédéterminée dans le but de le mettre au défi de lutter contre l'inclination au désespoir et de s'élever une fois de plus sur les chemins de la avodat Hachem, apportant le plus grand kavod Shamayim (l'honneur ultime à Hachem).

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+ De façon imagée :

[Il est écrit : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16).
On voit que l'essentiel réside dans notre capacité à se relever. Et d'une certaine façon avec du recul on s'aperçoit que c'est les chutes qui ont permis au final que l'on soit un tsadik.
A l'image d'un enfant qui apprend à marcher et s'élance vers ses parents. Chaque chute n'est pas souhaitable, ses parents ont mal pour lui, mais ils se réjouissent lorsqu'il persévère à se relever pour les rejoindre. Au final chaque chute lui permet d'en ressortir plus fort, de s'améliorer, de toujours mieux avancer et s'approcher de papa et maman.
Même si nous devons tout faire pour les éviter, nos fautes à postériori nous permettent de grandir et d'atteindre une vie avec plus de proximité avec papa Hachem.
Imaginons l'enfant qui tombe, il est plein de frustration, d'énervement. Soit il abandonne, s'allonge de fatigue, ... soit il va évacuer tout cela (processus de téchouva), et il va repartir de l'avant plein de positif sachant que ses parents son fier et honoré de son attitude, et également plein forces sachant qu'il sait un peu mieux comment ne pas tomber trop vite.
Même si cette comparaison peut avoir ses limites, elle nous permet de mieux appréhender notre attitude avec nos fautes. Cela met aussi en avant à quel point l'essentiel du yétser ara n'est pas de nous faire tomber, mais plutôt de nous faire rester au sol longtemps après être tombé.
Les dégâts de nos fautes sont réparables (par la téchouva), mais les pertes d'exploitation de nos capacités sont éternelles. ]

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-> Il y a pire que le mal véhiculé par la faute, il y a la perte de confiance liée à notre échec!"
[rav Nathan Tsvi Finkel]

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+ Réflexion sur la nécessité de chuter (non désiré) pour mieux remonter :
= "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [davantage]) = après coup évider d'en sortir dans la tristesse, désespoir :

-> Le Arizal (chaar hapessoukim - Béréchit) nous enseigne qu'en conséquence de la faute d'Adam Harichon, une partie des forces de sainteté tomba au sein des klipot que l'on appelle le sitra
ahra.
Le but de la vie de l'homme sur terre est de réparer le dommage causé par la faute originelle en récupérant ces forces de sainteté du milieu des klipot (forces d'impureté/du mal).
Ces réparations s'effectuent par les actions, les paroles et les pensées de l'homme.
Par exemple, la nutrition est une réparation. En effet, lorsque l'homme consomme des aliments, il ingère un mélange de kédoucha (sainteté) et de klipa (impureté). Une partie de l'aliment est saint et se matérialise par les forces vives qui vont maintenir en vie celui qui le consomme, et une autre partie est constituée de klipot et se matérialisent par les déchets non digérés et expulsés par le corps.

Cet enseignement du Arizal nous apprend un principe fondamental du fonctionnement de notre monde : tout n'est que réparation. [cela implique un changement de notre regard sur les événements à priori irrationnels]
Par exemple, Avraham notre Patriarche renfermait lui aussi des traces d'impureté. En effet, son père Tera'h était un grand prêtre idolâtre et une partie de l'impureté de ce dernier s'attacha à Avraham.
Par conséquent, si Its'hak avait été son premier-né, il aurait hérité des traces d'impureté encore présentes en son père. Il prit donc Hagar l'égyptienne qui incarnait les forces d'impureté et se débarrassa de sa propre impureté par son biais.
En effet, du fruit de cette union naquit Ichmaël qui aspira en quelque sorte les klipot de son père puisqu'il incarnait le 'hessed d'Avraham du côté de la klipa (mal/impureté).
C'est seulement suite à cette purification qu'Avraham fut apte à engendrer Its'hak dans la sainteté (kédoucha) avec son épouse Sarah. [Likouté Torah - Vayéra]

De même, les bné Israël durent descendre en Égypte où ils furent durement asservis afin d'extraire toutes les impuretés présentes dans leurs âmes depuis la génération du déluge, de la tour de Bavel et de Sodome. C'est seulement suite à cette purification qu'ils purent recevoir la Torah dans la sainteté.
La terre d'Égypte est appelée la nudité de la terre et son impureté était si forte qu'elle aspira toutes les impuretés d'Israël.

Sache que ce fondement est un grand secret qui permet de comprendre comment un homme empreint de crainte de D. peut chuter et se relever pour atteindre un niveau encore plus élevé qu'avant qu'il ne trébuche, par un repentir sincère et complet.
Tu dois savoir que la Providence place le tsadik en contact avec les forces d'impureté/mal (sitra a'hra) qui vont agir sur lui comme un aimant afin de le débarrasser des dernières traces d'impureté qu'il contient.
En effet, les forces d'impureté encore présentes en lui, provenant des réincarnations précédentes, entravent son ascension spirituelle et doivent être extraites. La Providence met en scène un ensemble d'événements dont la logique dépasse notre entendement afin d'amener l'homme à se purifier au contact de forces d'impureté qui vont agir sur lui à la manière d'un creuset de fer qui purifie l'or des déchets qu'il contient.
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Tout ce que D. fait, Il le fait pour le bien et c'est parfois par l'intermédiaire de souffrances que l'homme se purifie et devient apte à recevoir ce qu'il y a de meilleur.
[rav Yaniv Yaakov - roch yéchia des Mékoubalim de Beth El]