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L’humilité

+ L'humilité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> À l'avenir, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik. Comme il est écrit : "Ce jour-là, Hachem des armées sera une couronne de gloire et un diadème de beauté pour le reste de son peuple" (Yéchayahou 28,5).
Est-ce que cela peut être pour tout le monde? Il est écrit "pour le reste de Son peuple", pour quiconque se rend semblable au reste.
[Méguila 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
"Est-ce que cela peut être pour tout le monde?" = Hachem sera-t-il une couronne également pour les tsadikim qui reconnaissent la valeur de leurs bonnes actions?

Notre guémara répond : "Pour quiconque se rend semblable à des restes". Il s'agit de l'humilité extrême décrite dans le verset : "Il est méprisé, il est dégoûtant à ses propres yeux" (Téhilim 15,4).
Pour les tsadikim qui sont à leurs propres yeux comme des restes de nourriture, des mèches brûlées, ou des vêtements jetés, pour eux, Dieu sera une couronne.

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-> Tu te feras des franges (guédilim - גדלים) aux 4 coins de ton vêtement, avec lesquelles tu te couvriras. (Ki Tétsé 22,12)

-> Le roi David dit : "Mon cœur n'était pas orgueilleux, mes yeux n'étaient pas hautains, et je n'ai pas marché dans des voies trop grandes ou trop merveilleuses pour moi" (Téhilim 131,1).
La façon de marcher d'une personne montre s'il y a de l'orgueil dans sa tête. L'orgueil réside donc dans le cœur, les yeux et la tête.
Pensez toujours que ces 3 membres sont pauvres, comme le suggère notre verset : "Tu te feras nous" des ג דלים (guimel dalim) "les 3 pauvres".

Votre humilité doit s'étendre de manière cohérente à tout ce qui se passe "aux 4 coins" de la terre. Ne soyez pas humbles dans un domaine et arrogants dans un autre.

L'humilité deviendra alors "ton vêtement avec lequel tu te couvriras" des accusateurs, et par lequel tous tes péchés seront pardonnés.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Ki Tétsé]

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-> Si une personne se rend semblable à une bête qui saisit et mange ... son étude de la Torah sera conservée dans sa main ... Hachem lui fera lui-même un festin. [guémara Erouvin 54a]

-> Il est difficile de se sentir humble si l'on est servi par des serviteurs comme si l'on était était un roi.
C'est plus facile si vous n'êtes pas pointilleux et si vous vous occupez de vos propres besoins. Votre humilité préservera votre étude de la Torah.

Puisque vous ne cherchez pas à ce que d'autres préparent les choses pour vous, alors Hachem lui-même vous fera un festin = mesure pour mesure, D. vous enverra l'abondance directement plutôt que par l'intermédiaire d'anges ou de messagers.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Le tsadi courbé (צ) et le tsadi droit (ץ) représentent le tsadik qui est courbé et le tsadik qui est droit.
[guémara Shabbat 104a]

-> Rachi commente : Une personne digne de ce nom est courbée à ses propres yeux. En fin de compte, elle sera droite dans le monde à venir.

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou ; Adéret Eliyahou - Kora'h) :
Le tsadi courbé éclaire le récit de la rébellion de Kora'h contre Moché, qui commence par "Kora'h a pris" (Kora'h 16,1). Il n'est pas précisé qui ou quoi il a pris.
Le midrach le complète : "Il s'est pris à un tsad (côté)", ce qui signifie qu'il a pris une leçon auprès d'un seul tsadi. Il voulait se tenir debout et droit, il recherchait donc une position élevée.
Il n'a pas tenu compte du tsadi courbé, qui enseigne qu'un tsadik doit être courbé et humble.

-> Moché dit à Kora' h ... : "Est-ce peu de chose pour toi [הַמְעַט מִכֶּם - litt. est-ce que tu t'es fait petit sur le fait] que le D. d'Israël vous ait distingués de la communauté d'Israël, en vous admettant auprès de lui pour faire le service du tabernacle divin, et en vous plaçant en présence de la communauté pour la servir (Kora'h 16,8-9)

-> Hachem accorde la grandeur à une personne qui se fait petite (Zohar - 'Hayé Sarah 122,2).
Moché dit donc à Kora'h : Tu demandes plus de gloire. Mais "t'es-tu fait petit lorsque le D. d'Israël t'a séparé de l'assemblée d'Israël pour te rapprocher de Lui?" = T'es-tu abaissé lorsque D. t'a donné la gloire que tu as maintenant, afin que tu sois digne d'en avoir davantage?
[Kora'h était Lévi et premier-né, et il désirait être Cohen gadol comme Aharon]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Kora'h]

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-> Hachem ne fait reposer sa présence que sur quelqu'un de puissant, de riche, de sage et d'humble. [guémara Nedarim 32a]

-> La principale qualification pour la prophétie est l'humilité. Pourquoi la puissance et la richesse sont-elles mentionnées?
Il est tout à fait naturel qu'une personne faible et pauvre soit humble. Si quelqu'un est puissant et riche, son humilité est vraiment spéciale.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

[nous avons tous des moments de "hauts" où nous sommes "riches" (en honneur, en argent par rapport à d'autres, ...) et nous ne devons pas oublier que cela vient d'Hachem (le remercier et lui demander d'en faire bon usage). Plutôt que de gonfler notre égo, on doit en profiter pour gonfler notre amour pour Lui (en appréciant et reconnaissant toutes Ses bonnes attentions à notre égard). ]

-> "Lorsque vous prêtez de l'argent à Mon peuple, le pauvre est avec vous" (Michpatim 22,24)
La richesse s'accompagne naturellement d'orgueil. C'est pourquoi notre verset dit : Lorsque tu seras assez riche pour prêter de l'argent à mon peuple, fais en sorte que l'humilité, que l'on trouve normalement chez le pauvre, se trouve aussi chez toi.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Michpatim]

-> Que signifie le verset "Et du désert un cadeau" (oumimidbar matana - 'Houkat 21,18)? Si une personne se rend semblable au désert, que tous foulent, alors la Torah lui est donnée en cadeau. [guémara Erouvin 54a]

La poussière et le désert sont des symboles d'humilité.
Certaines poussières sont exclusives. La poussière de la cour du roi n'est foulée que par les ministres et les princes. De même, certaines personnes ne s'humilient que devant ceux qui sont "importants".
Tout le monde peut fouler le désert, même les animaux. Une personne vraiment humble s'humilie devant tout le monde. Il pense que même les animaux sont meilleurs que lui ; au moins, ils ne commettent pas de péché.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Celui qui est sage, humble et bien disposé à l'égard des gens, doit être juge dans sa ville. [guémara Sanhédrin 88b]

Pour être juge, la sagesse ne suffit pas. L'humilité est essentielle pour prendre des décisions correctes, et le peuple ne se conformera à ces décisions que si le juge est acceptable pour lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Rabbi Matiya ben 'Harach dit : Prenez l'initiative de saluer chaque personne. Et soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards. (Pirké Avot 4,4)

-> Si une personne vous insulte, prenez l'initiative de faire la paix. Faites-le avec "toute personne", même celle dont le statut social est inférieur au vôtre.
C'est ainsi que Rav se rendit chez un boucher qui s'était disputé avec lui (guémara Yoma 87a).

Naturellement, cela est difficile à faire, à moins d'être extrêmement humble.
C'est pourquoi notre michna conseille : "soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards" = ne regardez pas ceux qui sont moins que vous ; vous pourriez vous sentir important par comparaison. Regardez plutôt ceux qui sont plus grands que vous, afin de vous rendre compte de vos lacunes.
[Ben Ich 'Haï - Halakhot chana 2 - hakdamat Emor]

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-> Le cœur (לב) du sage est à sa droite ; le cœur (לב) de l'insensé est à sa gauche (Kohélet 10,2)

-> Qu'est-ce qui est significatif dans la position du cœur ?
Regardons l'alphabet hébaïque. À droite des lettres de לב (lev- cœurà, viennent les lettres de אך, (akh - "seulement" ou "mais"), indiquant une diminution et donc l'humilité. À gauche de לב, on trouve גם (gam - aussi), qui indique l'augmentation et donc l'orgueil.
Notre verset dit : Le sage suit l'humilité, à droite de לב. L'insensé suit l'orgueil/l'arrogance, à gauche.

De même, il nous est ordonné : "Tu ne t'égareras pas selon ton cœur (לב)" (vélo tatourou a'haré lévav'hem - Chéla'h Lé'ha 15,39). Après לב il y a גם, le verset nous invite à ne pas être être orgueilleux.

L'orgueil est la cause première de l'oubli de D.
Israël déclare : "Tout cela nous est arrivé, et nous ne T'avons pas oublié ... notre cœur n'a pas reculé" (Téhilim 44,18-19) = nous ne T'avons pas oublié parce que nous n'avons pas fait preuve d'orgueil.
[...]

[le Ben Ich 'Haï aborde également le fait que certaines personnes pratiquent l'humilité pur obtenir des honneurs. On peut s'enorgueillir d'être quelqu'un d'humble, et on développe alors un orgueil intérieur. ]
Il est non seulement plus difficile de se repentir d'un tel orgueil, mais c'est aussi plus dur pour une personne. Les personnes simplement orgueilleuses seront punies dans l'autre monde pour leur orgueil, mais au moins elles profitent de ce monde.
Les orgueilleux intérieurs souffrent dans ce monde de leur humilité extérieure. Ils supportent les insultes sans répliquer, s'assoient au milieu des gens qui les entourent .. ils cèdent à tout le monde, tout cela est en contradiction avec leur vraie nature. Dans l'autre monde, ils seront punis pour leur orgueil.
[Hachem sait ce qu'on a dans le coeur, et Il nous demande de ne pas avoir d'orgueil même en notre intériorité profonde. ]
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, Téchouva 2]

-> Les descendants d'Essav écrivent de gauche à droite. Ils lisent donc גם לב אך (grand, cœur, petit), parce que leurs cœurs sont hautains, ils deviendront finalement petits.
Les descendants de Yaakov s'écrivent de droite à gauche. L'ordre est donc אך לב גם (petit, cœur, grand), parce qu'ils sont humbles de cœur, ils deviendront finalement grands.

Pour nous rappeler qu'il faut être humble de cœur, la Torah écrite commence par ב et se termine par ל, ce qui donne לב (cœur).
Les 10 Commandements commencent par א et se terminent par כ, ce qui donne אך (petit).
[Ben Ich 'Haï - Aderet Tiféret - Pelaot rabbot 159]

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-> Qu'elle soit annulée et qu'elle soit comme la poussière de la terre. [prière d'annulation du Hamets]

-> L'orgueil affecte une personne comme le levain affecte la pâte. Nous devons nous débarrasser de toute trace d'orgueil/arrogance comme s'il s'agissait de 'hamets avant Pessa'h.
L'orgueil est annulée en nous considérant comme la poussière de la terre, tout comme l'annulation du 'hamets.
[...]

Nos Sages ont dit : "Il suspend la terre à rien [belima ; également : fermeture]" (Iyov 26,7) = Hachem maintient le monde que grâce à celui qui garde la bouche fermée (bolem) lors d'une dispute [au lieu de répliquer] (Hulin 89a).

Il y a 2 façons de contrôler notre langue lorsque quelqu'un nous insulte.
La première consiste à garder la récompense [divine] fermement à l'esprit ...
Il existe une meilleure voie : Si nous considérons notre propre indignité, toute insulte sera minime en comparaison ... [si je me considère vraiment comme de la poussière de la terre, alors on ne doit pas s'étonner si on en vient à nous marcher dessus. L'idée n'est pas de dire qu'un juif doit se considérer comme un nul de nul. On doit être conscient et fier des grandes capacités dont Hachem nous octroie, et vouloir les utiliser au mieux. Quand on nous marche dessus et que nous réagissons : "est-ce pas plutôt parce que c'est notre égo qui en a pris un coup? (car réellement nous n'avons rien en propre, tout provient d'Hachem [ex: notre capacité de vie à chaque seconde]), alors de quoi s'enorgueillir ... ]
C'est pourquoi nous prions : "Que mon âme soit pour tous comme de la poussière" (Amida) = afin que je ne devienne pas fier de mon humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, haGadol 4]

Je suis Hachem, ton D.

+ "Je suis Hachem, ton D." :

-> Le premier Commandement : "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D. - Yitro 20,2) est au singulier : "Eloké'ha", plutôt que "Eloké'hem" (votre D.). Pourquoi cela?

Une explication est que la Présence d'Hachem est plus prononcée lorsque la nation juive est une entité unie, et non pas divisée en des clans "rivaux".
[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon plus les juifs s'unissent, plus ils permettent à Hachem de se dévoiler et d'être présents à leurs côtés. ]

La forme au singulier "ton D.", peut également faire allusion au fait qu'Hachem se révèle de différentes manières, en fonction des besoins et du statut spirituel de chaque juif, ou de la situation du peuple juif à un moment donné ...
Si Hachem avait dit : "ano'hi Hachem Eloké'hem", cela aurait impliqué qu'Il se révèle toujours sous la même forme, quelles que soient les circonstances. En utilisant le singulier, Hachem a voulu signifier que, quelles que soient les formes qu'Il peut prendre, Il est toujours votre D., le D. qui s'applique à chaque individu.
[Sfat Emet - Shavouot 5635, 5646, 5653, 5657]

-> Une autre implication de la forme singulière ("ton D.") est que tous les juifs ont une âme unique et unie.
Même si certains juifs sont capables de mettre [davantage] en avant la Présence divine, alors que chez d'autres elle reste cachée, la source de leurs âmes est la même.
De même que toute la lumière du monde a émané du moment où Hachem a déclaré : "que la lumière soit" (yéhi ohr - Béréchit 1,2), et qu'elle a continué depuis lors, de même l'âme collective juive a pris naissance au moment où Hachem a proclamé : "Je suis Hachem ton D."
[Sfat Emet - Shavouot 5633 , 5637]

["Je suis Hachem ton D." = on utilise le singulier car en réalité tous les juifs ne sont qu'une seule et même racine d'âme, dont seule la matérialité nous laisse faussement croire que nous sommes divisés en notre essence.
C'est pour cela par exemple que chacune de mes actions va impacter en bien ou en mal les autres juifs. De même, lorsque je bénis un autre juif, par ricochet je me bénis aussi moi-même (et inversement) ... ]

La crainte d’Hachem

"La vraie peur d'Hachem remplit une personne de vitalité"
[Gaon de Vilna]

-> Le rav Avigdor Miller disait que beaucoup de gens comprennent à tort que la crainte du Ciel (yirat chamayim) comme une peur, mais en réalité c'est une prise de conscience d'Hachem, que le grand et impressionnant Roi veille sur nous et se soucie personnellement de nous.

-> Le mot "yira" (crainte) a les mêmes lettres que le mot "réiya".
"Yira" signifie à la fois "la crainte", mais aussi "la vue".
Le mot "réiya" peut signifier "vision", et aussi "bien-aimé".
Ainsi, la "yirat chamayim" signifie voir la Présence d'Hachem, vivre comme si Hachem était toujours à nos côtés.

-> Le rav Avigdor Miller a dit un jour : si vous voulez faire bon usage de votre temps lorsque vous êtes assis dans le bus ou dans le métro, ou bien lorsque vous déjeunez, essayez de pratiquer la pensée qu'Hachem est en train de vous regarder. Si c'est difficile, imaginez simplement qu'il y a une fissure dans le mur et qu'Il regarde à travers. Si la fenêtre est ouverte, vous pouvez imaginer qu'Il regarde à travers la fenêtre car c'est très certainement le cas.
[en ce sens, le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8). ]

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-> La meilleure façon d'éliminer la souffrance est de se connecter constamment à Hachem.
[Ohr Létsion - Yissourim]

-> En nous liant à l'esprit infini d'Hachem, nous réalisons à quel point nos insuffisances imaginées sont illusoires. L'essence de la foi est de savoir que notre réalité intérieure est vraiment infinie, sans limite.
[Sfat Emet]

-> Tout le monde doit comprendre la grandeur d'Hachem.
['Hafets 'Haïm]

-> Lorsqu'une personne aborde l'accomplissement des mitsvot avec joie, conscient de la présence d'Hachem, elle ne succombera pas aux distractions du yétser ara.
[Malbim -Téhilim 27,1]

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-> Lorsque l'Alter de Kelm était confronté à un test ou à un dilemme spirituel, il s'imaginait lui-même se tenant debout devant son rabbi, le rav Israël Salanter.
Le rav 'Haïm Friedlander demande : pourquoi il ne s'est pas visualisé directement debout devant Hachem?
Il explique qu'il est beaucoup plus difficile de s'imaginer en présence du Créateur que devant le rabbi qu'on connait si bien.

[Hachem peut renvoyer à une notion abstraite, ce qui fait qu'en passant par un intermédiaire (son rav qu'on admire spirituellement), alors cela permet d'avoir aussi une partie concrète de notre crainte de D.]

"Lorsqu'une personne reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'elle endure, alors c'est cela leurs remèdes."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayigach 46,7]

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-> "ils vinrent en Egypte : Yaakov et toute sa descendance avec lui. Ses fils et ses petits-fils avec lui, ses filles et ses petites-filles et toute sa descendance, il [les] emmena avec lui en Egypte." (Vayigach 46,6-7)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente : "Ses fils et ses petits-fils" :
Le verset veut nous faire savoir qu'il y a une différence entre les membres de la famille de Yaakov en ce qui concerne la descente en Égypte. En effet, parmi eux, certains sont venus de leur plein gré en ayant accepté le décret divin.
Par contre, d'autres ont hésité à descendre dans cette prison et la Torah nous indique ceux qui sont venus de leur plein gré pour payer cette dette exil.
Et le verset nous dit que les fils et les petits-fils sont venus d'eux-mêmes ("avec lui"), et ensuite la Torah nous énumère ceux qui ne sont pas venus de leur plein gré, comme le verset dit : "ses filles et ses petites-filles il [les] emmena avec lui". Cela veut dire qu'elles ne sont pas venues d'elles-mêmes.

Nos sages (midrach Chémot rabba 1,8) nous enseignent que tout le temps que l'un de ceux qui sont descendus en Égypte étaient vivant, l'esclavage n'avait pas encore commencé.
Peut-être faut-il dire que c'était en récompense pour eux, car ils avaient accepte le décret divin de descendre en Égypte de plein gré. C'est la raison pour laquelle l'esclavage ne les a pas touchés.
Lorsqu'un homme reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'il endure, c'est cela leurs remèdes.

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-> Selon le le Or ha'Haïm, Hachem attendit pour commencer l’asservissement de l’Egypte la mort de tous les fils de Yaakov, mais n’attendit pas la mort des filles. Car la guémara (Béra'hot 62a) enseigne que "le remède aux souffrances est de les accepter" [litt. "la tradition pour mettre fin à la souffrance est avec le silence (donc en l'acceptant) et la prière"], à savoir que l’acceptation des épreuves avec amour et joie est un remède qui les guérit.
Dès lors, du fait que les fils de Yaakov acceptèrent ce décret avec amour, la souffrance de la servitude leur fut épargnée, à la différence de Yo'héved (la mère de Moché) et de Séra’h (la fille de Acher) dont on n’attendit pas qu’elles meurent avant de commencer l’asservissement des Bné Israël. Celles-ci comptèrent, en effet, parmi ceux qui descendirent en Egypte contre leur gré sans accepter le joug de la servitude.

-> Ce commentaire nous apprend le devoir d’accepter dans la joie et l’amour tout ce qui nous arrive, en sachant que tout est pesé et calculé d’En-Haut. De la sorte, nous accomplissions les termes de l’enseignement de nos Sages : "Le remède aux souffrances est de les accepter" et mériterons d’en être soulagé et délivré et de voir la réussite dans toutes nos entreprises.

Le Sfat Emet exprime la même idée, à propos du verset de notre paracha : "Yéhouda s’approcha de lui (Yossef) et lui dit ‘de grâce mon seigneur’" (Vayigach 44,18).
Les commentateurs s’interrogent, en effet, sur le bien-fondé des arguments que Yéhouda avança à Yossef ("Mon serviteur demanda à ses serviteurs", et, en effet, les versets qui suivent). Ils ne contiennent, en effet, aucun élément nouveau en plus que tous ceux qui avaient déjà été exposés à la fin de paracha Mikets.
Dès lors, pourquoi Yéhouda pensa-t-il qu’il réussirait par cela à éveiller la compassion de Yossef envers ses frères?
De plus, les commentateurs demandent, qu’est-ce qui provoqua effectivement le changement d’attitude de Yossef au point qu’il ne puisse plus se retenir?

Le Sfat Emet explique qu'il est vrai que Yéhouda ne vint rien innover à Yossef. Seulement, depuis leur arrivée en Egypte, Yéhouda mit de l’ordre dans ses idées pour lui-même, afin de bien voir leur enchaînement et enraciner en son cœur que tout s’était déroulé selon la volonté d’Hachem. [il n'est pas resté prisonnier mentalement des galères qui leur arrivaient].  Il accepta avec joie Ses décisions, car si telle était Sa volonté, cela signifiait que c’était la meilleure des choses qui pouvait arriver.
Et de fait, dès qu’il intégra cette idée, la rigueur Divine disparut et put laisser place à l’éclosion de la délivrance.

Le Sfat Emet écrit : "Et cela constitue un conseil valable pour chaque juif se trouvant dans une situation où la face Divine est voilée : qu’il annule sa propre volonté devant celle de D. tout en restant convaincu que, même au milieu de l’obscurité (des difficultés/souffrances), la volonté vivante d’Hachem est encore présente."

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch explique de manière allusive à ce sujet la Michna (Béra'hot 40a) : "Sur tout, s’il a prononcé la bénédiction Chéakol Niya Bidvaro (qui a tout créé par sa parole), il est quitte" = celui qui dit à propos de tout ce qui lui arrive (même ce qui lui semble être un malheur), "tout est le fait de la parole Divine" est acquitté par cela de toutes les épreuves.
[le sens simple est que si nous ne savons pas quelle est la bénédiction, on peut s'en acquitter par défaut en faisant "chéakol".]

-> Rabbi Moché Avraham Barzovski dit : "j’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une foi intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"

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-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chap.4) nous garantit que si nous acceptons avec joie ces moments où rien ne semble aller dans notre vie, comprenant que cela nous est envoyé du Ciel et que c'est bénéfique pour nous, alors à ce moment nous déchirons les mauvais décrets et se sauvons des pires soucis qui devaient normalement nous arriver.

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[ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie. ]

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-> "Si le fauteur se voit sur le point de subir une épreuve, qu'il la légitime et accepte le châtiment avec amour. Cela constituera une protection contre les nombreuses souffrances qui auraient dues s'abattre sur lui".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.4 ]

-> Si une personne proclame en se le répétant : "J'ai confiance dans le fait que Hachem accomplit cela pour mon bien", ce sera une raison en soi d'être préservé de toute épreuve et d'annuler tous les décrets".
[...]

Lorsqu’un juif se renforce dans sa foi que tout est entre les mains du Ciel et accepte le décret Divin, il est capable de provoquer des bouleversements dans tous les mondes par la force de sa émouna.

C’est d’ailleurs un principe fondamental connu rapporté dans le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 3, chap.12) :
"Et véritablement, c’est un moyen miraculeux et une recette extraordinaire pour repousser de soi-même tous les décrets rigoureux et les volontés extérieures, de sorte qu’elles ne puissent nous dominer ni avoir aucune influence sur nous. Lorsqu’un homme enracine dans son cœur que "Hachem est le vrai D. et qu’il n’y a, en dehors de Lui, aucune force dans ce monde ni dans aucun monde, que tout est rempli de son unicité évidente, et qu’il annule entièrement de son cœur, sans leur attribuer la moindre valeur, toute force et toute volonté autres, qu’il soumet et attache la pureté de sa pensée uniquement au Maître unique, Béni-Soit-Il", alors Lui, que son Nom soit béni, fera en sorte, de fait, que toutes les forces et les volontés disparaissent d’elles-mêmes et ne puissent absolument rien lui faire."
[ rav Elimélé'h Biderman ]

+ [ Le jour de Roch ‘Hodech Elloul, Moché est à nouveau monté sur le mont Sinaï pour prier en tant qu’émissaire d’Israël, demandant à D. d’avoir pitié d’eux et de les pardonner. Le jour de Yom Kippour, leur repentir a été pleinement accepté. Moché est descendu pour donner aux juifs le 2e ensemble de Tables de la Loi et pour les informer qu’ils étaient pardonnés de la faute du Veau d'or. ]

La montée de Moché sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah (les Lou'hot) une seconde fois, maintenant à la tête d'une nation de pénitents (chacun ayant fait téchouva sur le Veau d'or), met en lumière un objectif central d'Elloul : le retour à la Torah.
Chaque juif a une contribution unique à apporter à notre mission nationale d'étude et de diffusion de la Torah, comme nous le demandons trois fois par jour dans nos prières : "Accorde-nous notre part de Ta Torah" (véten 'helkénou béToratékha).

Les origines de ce concept remontent même avant la Création du monde, puisque les Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Béréchit 2) qu'Hachem a utilisé la Torah comme plan pour construire l'univers. Ainsi, le monde est apparu et continue d'exister uniquement pour la Torah ; il s'ensuit que chaque être individuel n'est soutenu que grâce à sa part unique dans la Torah.
Bien qu'un juif puisse s'éloigner de ses racines dans la Torah au cours de l'année, lorsque Elloul arrive, il retrouve toujours le chemin de ses racines.

En effet, c'est précisément ce processus de reconnexion aux racines de la Torah qui constitue l'essence de la téchouva : s'extraire du marasme du matérialisme qui engloutit le monde et s'attacher à nouveau à Hachem et à Sa Torah.
Dans cette optique, nous pouvons constater que la téchouva n'est en aucun cas réservée exclusivement aux fauteurs, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de se détourner de notre préoccupation excessive pour les modalités du monde matériel et de revenir à Hachem.
C'est ainsi que nous prions 3 fois chaque jour de la semaine : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (achivénou avinou léToratékha).
[Sfat Emet - Likoutim]

Le Tiféret Shlomo dit que chaque personne a une certaine somme d'argent à laquelle elle serait prête à renoncer pour ne pas manquer une mitsva. Par exemple, une personne qui préfère renoncer à 500 euros plutôt que de ne pas dire le Shéma devrait être aussi heureuse que si elle recevait 500 euros chaque fois qu'elle dit le Shéma.
Et il ne s'agit pas seulement d'une idée mignonne. Elle est en fait établie dans la loi juive (Baer Hétiv - 'Hoshen Michpat 382:5).

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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit qu'une personne qui éprouve des difficultés à accomplir une mitsva dans la joie devrait imaginer qu'elle est déjà morte et que le Ciel a fait une exception en lui donnant la permission spéciale de revenir à la vie uniquement pour accomplir cette mitsva. Elle accomplira alors certainement la mitsva avec la joie qui convient.

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-> Rabbi Méïr, le fils du rabbi de Berditchev, dit que nous sommes récompensés dans ce monde pour la joie avec laquelle nous accomplissons les mitsvot.
Il ajoute que nous ne parlons pas ici de la récompense pour la mitsva, car la véritable récompense pour une mitsva (qui est spirituelle) ne peut être atteinte dans ce monde (qui est physique). Cette récompense concerne plutôt la joie qu'une personne a éprouvée en accomplissant la mitsva.

-> Rabbi Barou'h de Kossov enseigne que la joie avec laquelle une personne accomplit une mitsva est plus importante pour Hachem que l'accomplissement de la mitsva elle-même.

En fait, le Maggid de Mézéritch dit que l'aspect principal de l'accomplissement d'une mitsva est le plaisir qu'une personne éprouve en l'accomplissant.
[l'idée est puissante : la finalité n'est pas de faire la mitsva, mais bien de développer profondément en nous un sentiment ardent de Joie Sainte.
Etre joyeux n'est pas un simple bonus, mais une nécessité fondamentale! ]

-> Le niveau de joie le plus profond mène à la danse. Le 'Hatam Sofer dit que la véritable danse inspirée par la joie ne peut provenir que de la joie qui découle de l'accomplissement d'une mitsva.

-> Rabbi Na'hman de Breslev dit que lorsqu'une personne accomplit une mitsva avec une joie telle qu'elle l'amène à danser et à applaudir au-delà de son contrôle, les souffrances qui lui étaient attribuées lui sont retirées.
D'autres Sages ont déclaré que c'était le niveau auquel se trouvait le roi David lorsque le verset dit qu'il "sautillait et dansait devant Hachem" (Shmouel I 6,16).

L'essence de la perfection est de corriger les gens par de bonnes paroles et de leur rappeler leur noblesse et la grande source sainte d'où provient leur âme, ainsi que de leur transmettre la satisfaction qu'Hachem tire des actions positives de chaque juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Levi - 'Houkat]

La grandeur de chaque juif

+ La grandeur de chaque juif :

-> "Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service"
['havivim Israël lifné Hachem yoter mimamla'hé acharét - guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ohr ha'Haïm (Emor 22,12) écrit que la source de l'âme du juif est beaucoup plus élevée que celles des anges de service.

[ ainsi, lorsqu'un juif se purifie, il s'élève à des niveaux de sainteté qui lui confèrent le pouvoir de dominer les anges de service et ceci représente le but ultime d'Israël, comme nous l'ont enseigné nos Sages : "A l'avenir, les justes seront plus proches du Créateur que les anges de service" (guémara Yérouchlami Shabbath פ"ו ה"ט). ]

-> C'est la raison pour laquelle Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) nous avertit que cette élévation suscite une très grande jalousie de la part des anges envers l'homme. Ainsi, nous avons le devoir de nous protéger, et il n'y a qu'une seule possibilité : nous rattacher à toutes les âmes d'Israël.

On trouve un exemple de cela dans la guémara (Shabbath 88b) :
"au moment où Moché s'est élevé dans les hauteurs pour recevoir la Torah, les anges de service dirent à Hachem : Maître du monde, qu'est-ce que cet être humain fait parmi nous? Hachem leur répondit : Il est venu recevoir la Torah.
Les anges de service rétorquèrent : ce trésor précieux est caché depuis 974 générations avant la création du monde et Tu souhaites la donner à un être de chair de sang? Qu'est-ce donc que l'homme pour que Tu t'en souviennes? Le fils d'Adam pour que Tu le protèges ? (Téhilim 8,5) Laisse la Torah parmi nous dans le ciel.
Hachem dit à Moché : donne-leur une réponse. Moché lui répondit : Maître de l'univers, j'ai peur! Peut-être vont-ils me brûler avec le souffle de leur bouche.
Hachem lui dit : attrape Mon Trône de gloire et répond leur".

=> A ce moment où les anges "jalousent" la supériorité de sainteté des juifs, Moché saisit le Trône de Gloire où se trouvent toutes les âmes d'Israël, s'unissant aux autres âmes des juifs.
On apprend de là l'importance de privilégier l'unité entre nous, car cela est notre protection et notre source de bénédiction.
[Hachem n'a pu donner la Torah (le plus grand trésor) qu'à partir du moment où tous les juifs étaient unis "comme un seul homme"]
Ainsi, on apprend de là le niveau spirituel énorme de chaque juif, et la nécessité de préserver le shalom.

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-> "Il (Hachem) insuffla dans ses narines une âme de vie (néchama)" (Béréchit 2,7)
Il est expliqué dans le Zohar Hakadoch : Celui qui a insufflé, c'est une partie de Lui-même qu'Il a insufflé. Ainsi, D. donna une "partie de Lui-même" et l'insuffla dans le corps de l'homme pour le créer. Tel est le fondement de l'âme : une étincelle divine qui donne la vie.

-> Cependant, il faut savoir que l'âme vivante qu'a insufflée le Créateur à Adam Harichon ne fut attribuée qu'aux enfants d'Israël, qui sont appelés "les enfants d'Hachem", comme il est écrit : "vous êtes des enfants pour Hachem votre D." (Réé 14,1), tandis que les autres peuples de la terre ne reçurent pas l'âme provenant de la source de sainteté de "la bouche de D.", comme cela est rapporté dans le Zohar ('Hadach Béréchit 14a) :
"Les Sages ont enseigné : Chaque jour une voix céleste proclame : Réveillez-vous Mes enfants de sainteté issus des mondes supérieurs et accomplissez le service pour votre Maître Qui vous a distingué du reste des peuples. Il vous a attribué une sainte néchama qui provient du Trône de Sa gloire.
Rabbi Yoda a demandé : s'il en est ainsi, d'où provient l'âme des autres peuples?
Rabbi Éléazar de répondre : il est écrit : "Il insuffla dans ses narines une âme de vie". Il s'agit de la sainte néchama qui provient du Trône Céleste du Roi suprême.
Parallèlement, il est également écrit : "et Adam devint une âme vivante". Qu'est-ce qu'une âme vivante?

Rabbi Eléazar répond : il s'agit de la force qui fut transmise aux animaux domestiques, aux animaux des champs, aux poissons qui furent créés à partir de la terre, comme il est écrit : "que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce".
Ainsi, lorsque le juif faute, il redevient "une âme vivante" comme les âmes de tous les autres peuples.
Rabbi Its'hak a enseigné : "La Torah se plaignit de l'homme et elle déclara : Hachem a créé l'homme et lui a insufflé une âme sainte pour qu'il puisse accéder à la vie dans le monde futur, tandis que l'homme à cause de ses fautes retourne au niveau "d'âme vivante" qui provient de la terre, c'est-à-dire redescend au niveau de l'animal."

-> Pour comprendre ce passage du Zohar Hakadoch, apportons les paroles du Arizal (Likouté Torah Téhilim 32) qui nous éclaire :
"Lorsque Hachem créa Adam Harichon, seules les âmes d'Israël demeuraient en lui et s'il n'avait pas fauté, les peuples de la terre n'auraient jamais existés. En effet, ce n'est qu'après la faute avec l'arbre de la connaissance que se mélangèrent en lui une multitude d'âmes appartenant aux nations du monde et c'est le sens des paroles du Talmud lorsqu'il désigne les âmes d'Israël :
"Vous êtes Adam" tandis que les nations ne sont pas appelées "Adam" (guémara Yébamot 61a) = car seules les âmes d'Israël étaient incluses à l'intérieur d'Adam Harichon à l'origine."

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,15) écrit :
"La raison pour laquelle l'âme est appelée néchama est qu'elle provient du mot néchima, qui signifie la respiration. Ne viens pas croire qu'il s'agisse de la respiration de l'homme, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'expiration de la Bouche d'Hachem, comme il est écrit : "Il insuffla dans Ses narines une âme de vie".

-> Bien que le Maître de l'univers lui ait insufflé "une âme de vie", les âmes des nations pénétrèrent à l'intérieur d'Adam Harichon après avoir consommé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et c'est ainsi qu'il devint "une âme vivante" ne provenant plus du Souffle divin mais de la terre comme tous les êtres vivants.
[Tsor ha'Haïm - Bamidbar]

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-> Le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".

Le Or Ha'haim (Nitsavim 29,19) écrit : "Sache que les âmes du peuple juif ont leur racine dans la sainteté sous les cieux, comme dans le sens mystique du verset : "Les cieux sont Mon Trône" (Yéchayahou 66,1) et leurs âmes sont gravées de sous le Trône de Gloire."

Selon le midrach Hanéélam (Vavéra 113a) : "Le Trône de Gloire ... existait avant tout et D. prit du Trône de Gloire la néchama pure pour éclairer le corps (du juif)."

-> "Hachem, la Torah et le peuple juif sont un" (Zohar - A'haré Mot 73a)
-> Hachem a commandé à Moché : "Ils Me feront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (25,8). Selon le Alchikh haKadoch cela signifie : "à l'intérieur de chacun d'eux".
[ainsi une différence entre un juif est un non-juif est qu'un juif est un lieu de résidence pour Hachem! ]

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-> Le Gaon de Vilna (יהל אור - Béréchit 28, amoud 238) dit que la néchama d'un juif est fait d'un matériel différent de celui d'un non-juif.
Alors que l'âme d'un non-juif vient du Chamayim (Ciel), l'âme d'un juif trouve son origine dans l'olam haatsilout, le plus élevé de tous les mondes, où réside la Chékhina elle-même.

[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif ]

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-> L'âme du juif émane de la source de vie située sous le Trône de Gloire. Elle s'appelle l'âme de Vie (nichmat 'haïm) et elle entre en l'homme lorsqu'il atteint l'âge de 13 ans, car à cet âge-là il mérite d'acquérir la Torah.
Cette âme lui vient car grâce à elle, il est disposé à étudier la Torah et à en comprendre les mystères.
Jusqu'à 13 ans, il n'a en lui que l'âme appelé l'âme vivante (néfech 'haya) qui lui donne la faculté de parler.
Les nations elles aussi ne possèdent que l'âme vivante car elles n'ont pas voulu accepter la Torah.
[ Méam Loez - Vaét'hanan 4,7-8]

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/09/20/les-privileges-que-d-a-accorde-aux-juifs ]

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-> Tout juif est considéré comme un tsadik, par le simple fait qu'au fond de lui-même, il désire faire ce qu'il faut aux yeux d'Hachem.
['Hafets 'Haïm - intro Séfer Chmirat haLachon]

L’importance d’espérer à davantage de spiritualité (1ere partie)

+ L'importance d'espérer à davantage de spiritualité (1ere partie) :

-> La guémara (Taanit 24b-25a) rapporte un incident qui s'est produit avec le tsadik Rabbi 'Hanina ben Dossa, pour qui le monde entier recevait sa subsistance par son mérite, alors que son alimentation personnelle hebdomadaire consistait en une quantité d'un seul "kav" de caroubes.
Le fait de vivre dans une telle pauvreté extrême est très difficile, au point que sa femme a demandé : "Pendant combien de temps allons-nous souffrir dans ce monde?"
Il a demandé : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a répondu : "Prie le Ciel de nous donner quelque chose!"

Rabbi 'Hanina ben Dossa a prié et [alors] une main est apparue et lui a donné un pied en or d'une table en or.
Suite à cela il s'endormit, et il rêva que tous les tsadikim présents mangeaient à des tables dorées, chaque table étant soutenue par 3 pieds. Cependant, Rabbi 'Hanina mangeait à une table instable qui était en équilibre précaire sur seulement 2 pieds. Il comprit que le pied de table reçu avait été déduit de sa part dans le monde à Venir.
Lorsqu'il raconta son rêve à sa femme, elle lui a demandé : "Est-ce que tu souhaite que tout le monde aura un table complète, tandis que nous mangerons à une table manquante [d'un pied]?"
Il a répondu : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a dit : "Prie Hachem pour qu'il reprenne le pied".
Il pria, et le Ciel reprit le pied en or.

La guémara déclare que le 2e miracle, où la main est revenue pour récupérer le pied de table en or était un miracle encore plus grand que celui où il a été donné, lors du premier miracle Car nous avons un principe que ce que le Ciel donne, il ne nous l'enlève pas.

Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 'helek 1, drouch 3) questionne ce principe :
Il est écrit : " Hachem avait donné, Hachem a repris, que le nom d'Hachem soit béni" (Iyov 1,21).
Il est clair donc que Hachem reprend ce qui a été donné dans ce monde. Pourquoi la guémara déclare-t-elle qu'Hachem ne reprend pas?
Plus que cela : pourquoi est-ce que au Gan Eden ils mangent tous à des tables ayant 3 pieds, et quel pied a été donné à Rabbi 'Hanina?

Le rav Yonathan Eibschutz explique :
Chimon haTsadik enseigne : "Le monde repose sur 3 piliers : [L’étude de] la Torah, le service [de D.] et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).

Rabbi 'Hanina ben Dossa et sa femme vivaient de façon extrêmement simple et modeste. Ils étaient très pauvres, ne se subsistant de très peu. Pourquoi alors en sont-ils venus soudainement à demander à Hachem un cadeau matériel?

Le rav Yonathan Eibschutz explique : Rabbi 'Hanina ben Dossa était le "tsadik hador". Tout le monde venait à lui pour obtenir des conseils et de l'aide. Il fournissait toute l'aide qu'il pouvait, mais il n'était pas en mesure d'offrir tellement de soutien financier à ceux qui en avaient besoin.
Il était lui-même un pauvre, et autant lui que sa femme voulaient donner de la tsédaka et accomplir des actes de 'hessed, mais ils étaient très limités par leur pauvreté.

Ils craignaient que lorsqu’ils finiraient par se tenir devant la Cour céleste, il y aurait un vide dans leur accomplissement des mitsvot. Ils auraient beaucoup de mérites de l'étude de la Torah, de leur prière exemplaire, ...
Mais le 3e pilier, celui des actes de bonté (guémilout 'hassadim), ferait défaut. Ils n'étaient pas en mesure d'accomplir un large éventail d'actes de bonté ('hessed), car ils n'avaient aucune ressource pour le faire.

Lorsque sa femme a demandé davantage de moyens matériels, ce n'était pas dans l'intention de les utiliser pour eux-mêmes. C'était afin d'avoir suffisamment de ressources pour fournir de l'aide et du soutien aux personnes qui frappaient à leur porte. Leur demande était un appel à Hachem pour obtenir les fonds dont ils avaient tant besoin, leur permettant de s'engager dans le 3e pilier : accomplir des actes de bonté.
De cette façon, ils auraient les 3 piliers qui les soutiendraient dans le monde de Vérité.
Cependant, le rav Yonathan Eibschutz explique que Rabbi 'Hanina et sa femme se sont trompés en considérant les mitsvot de ce point de vue.

-> Le rav Yonathan Eibschutz développe un principe fondamental : si quelqu'un désire sincèrement accomplir une mitsva mais ne peut pas le faire en raison de ses ressources limitées, il est dans une meilleure position que s'il avait réellement fait la mitsva.

Nous pensons instinctivement qu'il est préférable de réaliser une mitsva que de ne pas pouvoir la réaliser du tout, en raison de circonstances indépendantes de notre volonté.
Le rav Eibschutz écrit que c'est un sentiment erroné. Ne pas être capable du tout d'accomplir une mitsva, mais vouloir le faire est supérieur à l'accomplissement réel de la mitsva.

Selon la guémara (Béra'hot 6a) : Si quelqu'un désire effectuer une mitsva, mais est incapable de le faire à cause de circonstances indépendantes de son contrôle, Hachem le considère comme s'il avait réellement effectué la mitsva.

C'est un enseignement très curieux. Pourquoi est-ce le cas? Pourquoi est-il préférable de vouloir faire une mitsva, bien qu'incapable de la faire, que de réellement faire la mitsva?
Certainement une personne qui désire faire une mitsva mais ne peut la faire doit en être récompensée, mais comment cela peut-il être plus important que le fait de réellement réaliser la mitsva?

La réponse réside dans les limites que nous avons tous, et qui affectent notre capacité à accomplir les mitsvot d'une manière totalement parfaite. La réalité est que toutes les mitsvot sont limitées par des lacunes humaines.
Par exemple, même l'individu le plus aisé est limité par les ressources dont il dispose, et à ce titre, il ne peut subvenir pleinement aux besoins de tous ceux qui pourraient rechercher son aide.

Quelqu'un qui a lui-même des difficultés, peut n'avoir aucun moyen d'aider quelqu'un d'autre dans le besoin. Cependant, il peut avoir un désir ardant de fournir une aide et de donner de la tsédaka, et son désir de donner lui est compté par Hachem comme s'il avait accompli la mitsva complétement : en tant que tel, il est plus élevé que l'individu riche qui a donné une somme substantielle (mais pas tout).

Mais cela a également une autre dimension. Lorsqu'il s'agit de faire une mitsva, peut-on honnêtement dire qu'on l'accomplit avec une intention (kavana) parfaite, avec un amour authentique d'Hachem, avec une crainte du Ciel fervente?
Est-ce que la réalisation de la mitsva est 100% léchem chamayim, sans absolument aucune arrière pensée personnelle (même inconsciemment).

La fragilité humaine entraîne inévitablement une certaine déficience dans la mitsva, car presque toutes les mitsvot que nous effectuons sont dévalorisées par nos défauts humains. Dans une certaine mesure, nos mitsvot sont invariablement diminuées par rapport à ce qu'elles pourraient idéalement être.
Cependant, lorsque quelqu'un désire faire une certaine misva mais est incapable de la faire parce qu'il en est limité par des circonstances, s'il désire sincèrement accomplir la mitsva, alors il peut bénéficier d'un mécanisme merverilleux.
Dans cette situation, nous utilisons le principe indiqué ci-dessus (guémara Béra'hot 6a). Dans ce cas, une personne ne fait pas réellement la mitsva, mais Hachem créé une réalité dans laquelle Il considère que cette personne a véritablement accompli la mitsva.

Lorsque Hachem attribue la réalisation d'une mitsva de cette manière, Il le fait de sa manière la plus parfaite. Cette mitsva n'est en aucun cas entachée ou diminuée par le facteur humain.
Ainsi, Hachem offre une mitsva parfaitement accomplie, à celui qui veut vraiment la faire mais ne peut pas, en raison de circonstances indépendantes de sa volonté.

Lorsque nous aspirons à accomplir une mitsva que nous ne pouvons probablement pas faire, alors on considérera que nous avons réalisé cette mitsva à la perfection, et par conséquent la mitsva forcément sera supérieure à une mitsva qu'un autre aura réellement accomplie.
Il est évidement qu'en toute honnêteté (avec nous-même), on met tous nos efforts pour accomplir les mitsvot qui sont à portée de main, et Hachem sait si on a fait de notre mieux. Mais si malgré cela, en raison de circonstances indépendantes de notre volonté, de nos capacités, de nos ressources, ... alors nous serons comptabilisés de la mitsva dans sa perfection.

=> Cela a été l'erreur de Rabbi 'Hanina ben Dossa. Lui et sa femme se lamentaient du fait qu'ils ne pouvaient pas donner de tsédaka, et se demandaient comment ils pourraient éventuellement compléter le 3e pilier du monde (les actes de bonté).
Ressentant une grande perte de ne pouvoir aider ceux dans le besoin, ils se sont alors tournés vers Hachem, et lui ont demandé de leur donner des moyens pour subvenir aux besoins des nécessiteux qui frappaient à leur porte.

Cependant, ce qu'ils n'ont pas réalisé, c'est que leur désir de donner la tsédaka leur octroyé un niveau encore plus élevé que la mitsva de l'avoir réellement fait.
Ils voulaient aider les autres mais étaient gênés par leur manque de ressources. En tant que tel, Hachem les a crédités de la mitsva de tsédaka, de bonté, à la perfection.
Hachem considéré comme s'ils avaient donné à tous les pauvres qui leur avaient demandés, et ce de la manière la plus parfaite.

Mais ils n'ont pas reconnus cette réalité, et ils ont alors supplié Hachem de leur permettre d'avoir l'opportunité de réellement accomplir le 'hessed.
Hachem leur a répondu favorablement, par le biais du pied de table en or.
Ensuite dans son rêve, Hachem a informé Rabbi 'Hanina, que l'utilisation de cet or pour le 'hessed entraînerait en réalité la perte de l'un des pieds de soutien de sa table dans le monde à Venir.
En effet, le 'hessed qu'ils pourraient et feraient certainement avec les ressources nouvellement acquises (par cet or) ne seraient jamais au même niveau que les mitsvot parfaites de 'hessed dont ils étaient crédités simplement par le fait de désirer sincèrement vouloir faire la mitsva.
Puisqu'ils étaient trop pauvres (n'ayant pas les ressources matérielles), alors Hachem considérait qu'ils faisaient parfaitement la mitsva, et les récompensaient en conséquent.
Maintenant suite à leur demande du pied en or, puisqu'ils pouvaient réellement faire du 'hessed, alors ils s'ouvraient aux imperfections et limitations humaines, ce qui diminue forcément leur capacité à exécuter parfaitement les mitsvot.
[cela explique pourquoi il a ensuite demandé à Hachem de reprendre le pied en or, car il voulait revenir à son état original qui est finalement plus avantageux.
Rabbi Yonathan Eibschutz dit que le miracle de reprendre l'or a été plus dur que celui de donner, car le fait de reprendre signifie que les pauvres n'en bénéficieront pas (même si Hachem ne manque pas de moyen, pour donner à chacun ce qui lui est destiné).]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz nous donne des exemples de ce principe :
1°/ si quelqu'un porte ses tsitsit tous les jours et aspire au fait d'avoir des fils peints en té'hélét, alors Hachem leur accorde la récompense pour accomplir les tsitsit à la perfection, té'hélét inclus.
Il recevra même davantage de récompense que celui qui pourrait porter des tsitsit avec du té'hélét.

2°/ Lors de la récitation des korbanot chaque matin. Celui qui aspire sincèrement à pouvoir apporter des sacrifices à Hachem, malgré le fait de ne plus avoir le Temple, alors il sera crédité comme s'il avait apporté les korbanot (sacrifices) de la façon la plus parfaite possible.
Sa récompense sera supérieure à ceux au temps du Temple qui apportaient réellement des sacrifices.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz enseigne qu'il y a 2 manières par lesquelles une personne inactive, qui ne fait rien, peut recevoir une récompense comme si elle avait accompli des mitsvot.

1°/ la guémara (Kidouchin 39b) enseigne : "[au moment où il est tenté] si quelqu'un s'assoit et [surmonte son yétser ara et] ne transgresse aucune faute, il sera récompensé comme s'il avait accompli une mitsva" (yachav vélo avar avéra, noten lo cha'har kéossé mitsva).
Ainsi, de cette façon quelqu'un qui surmonte son envie de pécher, peut recevoir une récompense pour avoir fait une mitsva en restant passif.

2°/ Une autre façon est quand quelqu'un a un désir ardent d'accomplir une mitsva qui est hors de sa portée. Lui aussi recevra une récompense pour les mitsvot, celles qu'il aurait tant voulu faire mais qu'il n'a pas pu faire.

[ex: tout est question d'être honnête, sincère, avec soi-même et Hachem. Est-ce que j'aspire à faire des mitsvot que je ne fais pas par paresse, facilité? Où bien à l'image de quelqu'un qui est malade, qui n'a vraiment plus les forces, les moyens, ... et qui aurait tellement aimé faire telle mitsva ... ]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz développe cela avec l'exemple de Haman :
Qu'est-ce qui a donné à Haman les forces spirituelles pour combattre le peuple juif?
Selon le rav Eibschutz, c'est par le mérite de son ancêtre Essav.
Le midrach (Yalkout Chimoni - Toldot 115) cite Rabbi Chimon ben Gamliel [qui était le gadol hador] qui oppose son propre accomplissement de la mitsva d'honorer ses parents avec celui d’Essav, affirmant qu'il n'a pas atteint une fraction du niveau de celui d’Essav. [ex: chaque fois qu'Essav servait son père, il revêtait des vêtements spéciaux. ]
La guémara (Kidouchin 31b) dit que la mitsva d'honorer ses parents est si difficile que Rabbi Yo'hanan a pu dire : "achré mi chélo 'hama'an" (heureux celui qui n'a jamais vu son père et sa mère).

Ainsi, pour anéantir les juifs, Haman a pu s'appuyer sur le mérite d'Essav, qui a respecté son père d'une façon quasiment parfaite.
[on peut noter que la guématria de "Amalek" est de 240, soit la même valeur que le siman du Choul'han Arou'h qui traite des lois de kiboud av va'ém.]

Pour contrecarrer cela, Hachem a donné aux juifs un sauveur qui n'a jamais vu ses parents (Esther).
De son côté, durant toute sa vie, Esther désirait sincèrement pouvoir accomplir cette mitsva.
Elle déplorait le fait qu'elle ne pourrait jamais accomplir cette mitsva, puisque ses parents étaient morts.

Le désir irrésistible d'Esther d'accomplir une mitsva dont elle n'avait pas les capacités de faire, a été pour elle un mérite comme si elle avait fait cette mitsva de la façon la plus parfaite. Hachem lui a accordée cette mitsva à un niveau qu'aucun être humain ne peut accomplir.
Ainsi, même Essav qui est la référence dans le respect de son père, a quand même réalisé cette mitsva d'une façon inférieure, diminuée par les limitations humaines.
Puisque la mitsva de kiboud av va'ém à Esther était un don d'Hachem, elle l'était sans aucun défaut, et donc ce mérite d'Esther a permis de triompher sur le mérite d'Essav, et donc d'Haman.

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==> Le rav Yonathan Eibschutz nous enseigne que chaque fois que nous sommes limités par des circonstances (indépendantes de notre volonté), que nous ne pouvons pas avoir le mérite de réaliser une mitsva, alors il existe un autre moyen (peut-être meilleur!) de l'accomplir.
Nous pouvons générer en nous un véritable désir sincère de faire la mitsva, de vraiment regretter de ne pouvoir la faire, et alors Hachem considérera comme si nous l'avions fait à la perfection.

[ainsi d'une certaine façon plutôt que de déprimer en criant à l'injustice, on doit se plaindre à Hachem de ne pouvoir faire telle mitsva, tout en étant confiant au fond de notre coeur qu'au final on aura une récompense qui sera plus grande, parfaite, que si nous avions réellement les moyens de la faire.]

[le rav Yonathan Eibschutz note que grâce à cela nous pouvons faire toutes les mitsvot de la Torah (ex: celles plus en cours actuellement, celles des Cohanim, ...)]

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-> Le rav Avigdor Miller enseigne que :
"la prière est notre plus grandes opportunité d'exercer notre libre-arbitre.
Dans la réalité nous sommes limités par les circonstances (ex: nous ne sommes pas assez riches pour nourrir tous les nécessiteux, pour guérir tous les malades, pour ériger et maintenir toutes les institutions de Torah, ...).
Mais la réalité de la prière ne connaît aucune limite. Nous pouvons tout demander et supplier à Hachem. Nous activons alors notre libre-arbitre et démontrons notre désir d'aider les pauvres et de sauver les affligés. Tout ce que l'on ne peut pas accomplir par des actes, on peut l'accomplir par un désir sincère de le faire.

Ainsi, on peut pratiquer notre libre-arbitre en priant pour le machia'h, pour la reconstruction de Jérusalem, pour le rassemblement des exilés, pour la restauration des anciens Juges, et pour le retour de la Présence Divine au peuple d'Israël.

Au moyen de la prière, nous ouvrons une porte vers une grandeur illimitée, dans laquelle il est considéré comme si nous accomplissions ces grandes réalisations avec nos efforts physiques.
"Si quelqu'un a pensé faire une mitsva mais en a été empêché (par des circonstances indépendante de sa volonté), et ne l'a pas fait, il est considéré comme s'il l'avait fait" (guémara Béra'hot 6a).
Ainsi, on peut s'enrichir [de mitsvot] en vocalisant de grandes aspirations."

=> Ainsi, on ne peut pas humainement participer au processus de guérison de tous les juifs du monde, mais cependant en prenant le temps de prier avec kavana, et en demandant sincèrement à Hachem de guérir tous les malades, alors on peut être crédité comme si personnellement on avait aidé chaque personne avec sa maladie.

Dans le monde physique, on ne peut pas vraiment reconstruire le Temple, mais cependant en priant pour la reconstruction du Temple, on peut en réalité être crédité avec la mitsva d'avoir reconstruit le Temple.

Ainsi, avec une Amida priée avec une vraie intention, on peut accomplir plus que ce qu'on pourrait faire durant toute une vie.
On peut prier pour une bonne parnassa chez tous les juifs, pour que celui qui attend son zivoug le trouve, celui qui attend des enfants puisse en avoir, ...
Hachem nous créditera comme si nous avions personnellement aidé chaque juif dans le besoin.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz souligne que sur les 613 mitsvot de la Torah, il y en a beaucoup que nous sommes incapables d'accomplir aujourd'hui.

Le jour de Rosh Chodesh, nous prions : "Que tu établisses un nouvel autel à Tsion, et que nous y déposions les offrandes d'élévation de la nouvelle lune, et que nous y préparions des boucs avec faveur ... Là, nous ferons devant Toi nos offrandes obligatoires, les offrandes perpétuelles selon leur ordre et les offrandes supplémentaires selon leur loi." (mizbéa'h 'hadach bétsion ...).

=> Nous exprimons le désir de pouvoir apporter les sacrifices (korbanot). Pourquoi disons-nous à Hachem que nous aimerions pouvoir apporter des offrandes dans le Temple s'il ne nous est pas possible de le faire aujourd'hui?

Le rav Eibschutz explique : si nous exprimons le désir d'avoir le Temple et d'offrir les korbanot, alors Hachem nous créditera d'apporter des korbanot parfaitement accomplis.
C'est une chose que nous ne pourrons plus faire lorsque le Temple sera reconstruit, car les sacrifices réels seront alors soumis aux limites et à l'inadéquation humaines.

C'est l'une des idées principales qui sous-tendent les prières de Moussaf que nous récitons à Yom Tov et à Roch 'Hodech. En exprimant notre désir sincère d'apporter le korban tamid, le korban moussaf, le korban 'hagigah et d'être olé laRégel (de monter au Temple pour les fêtes), nous sommes en mesure d'exploiter l'un des meilleurs moyens d'activer notre libre arbitre et de recevoir une récompense.
En application du principe : "Si quelqu'un désire effectuer une mitsva, mais est incapable de le faire à cause de circonstances indépendantes de son contrôle, Hachem le considère comme s'il avait réellement effectué la mitsva (guémara Béra'hot 6a).

=> Nos prières sont récités de manière à évoquer et à susciter notre désir d'accomplir ces mitsvot nous-mêmes.
Selon rav Yonathan Eibschutz, le fait de souhaiter sincèrement pouvoir accomplir ces mitsvot est en fait meilleur pour nous que de les accomplir, car nous serons accrédités par des mitsvot d'un niveau que nous ne pourrions jamais réaliser. [comme si fait à la perfection de la perfection, alors la plus haute récompense possible]

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b'h, autres exemples à ce sujet :
- https://todahm.com/2022/01/17/35625
- https://todahm.com/2022/03/18/35348

L’importance d’espérer à davantage de spiritualité (2e partie)

+ L'importance d'espérer à davantage de spiritualité (2e partie) :

-> "Les réchaïm sont tenus pour morts même de leur vivant. Les tsadikim même dans leur mort, ils sont toujours considérés comme vivants et de plus, ils exercent une plus grande influence après leur disparition que de leur vivant." [guémara Béra’hot 18]

[on peut éventuellement comprendre cela dans le sens où quelqu'un qui est juste (il agit du mieux qu'il peut et il aspire à atteindre le niveau des plus grands tsadikim juifs, comme nos Patriarches), alors par ce mérite d'aspirer à atteindre le maximum de spiritualité, de proximité avec Hachem, alors il sera vivant dans le monde à venir, même après sa mort de ce monde.
A l'inverse, quelqu'un qui vit sans aucune aspiration de grandeur spirituelle, alors dans le monde à venir il sera comme mort, dans le sens où il ne pourra plus bouger de la position qu'il aura atteint au moment de sa mort physique.
Ainsi, l'aspiration à davantage de spiritualité est ce qui donne de la vie, et plus on en a, plus nous sommes vivants dans ce monde, et surtout dans l'éternité du monde à venir! ]

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-> Le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).

-> Par le fait de mettre Hachem devant nous, dans le sens d'aspirer, de désirer, de tendre le plus possible vers Hachem (jusqu'à presque l'atteindre par amour), alors même si on ne peut pas le faire dans ce monde car nous avons des capacités limitées, un temps disponible de vie limité, ... mais dans le futur par le mérite de cette aspiration cela nous permettra de monter de niveau en niveau.
[dans ce monde on doit désirer, mais également faire de notre mieux à notre niveau. ]

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-> Le Maharal (Nid'hé Israël פמ"ו) enseigne :
après la venue du machia'h, certaines personnes auront toujours la capacité de se développer et d'élever leur niveau. Il s'agit des personnes, qui bien qu'en exil, se sont toujours efforcées de s'améliorer.
Lorsque les jours du machia'h arrivent, de telles personnes seront capables d'atteindre les niveaux, vers lesquels elles aspiraient tout en étant en gualout (exil), même si elles n'ont pas réussi à y parvenir alors.
[la suite : 2e partie du divré Torah : enseignement fondamental du Maharal : https://todahm.com/2022/03/18/le-monde-a-venir-depend-de-nous ]

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-> La nature de notre libre choix après la venue du machia'h sera différente.
Le Zohar (paracha Dévarim) déclare que le repentir le plus aimé par Hachem est la téchouva entreprise spécifiquement pendant une période de "hester panim" (Hachem cachant Son visage, pour ainsi dire), lorsque la providence d'Hachem est la moins évidente.
Il semblerait qu'une fois qu'Hachem aura révélé Son honneur majestueux lors de l'arrivée du machia'h, le repentir ne sera plus efficace.

En revanche, si nous prouvons maintenant, alors que nous sommes encore en exil, que nous sommes prêts à servir Hachem avec dévouement à tout moment et dans toute situation, alors nous recevrons une grande récompense même lorsque le machia'h sera déjà là, et nous ne "perdrons" même pas un iota de l'arrivée du machia'h.
Puisque nous avons, pour notre part, prouvé que nous continuerions à surmonter les épreuves même pendant la période qui suivra la venue du machia'h, par conséquent, même si en pratique nous ne serons plus confrontés à de telles épreuves, néanmoins, Hachem nous versera une récompense comme si nous continuions à les surmonter.
[rav Moché Sternbuch - entendu du rav Yoel Teitelbaum (voir Ech Kodech 5775 - p.130)]

=> Avec la venue du machia'h, il y a une disparition du libre arbitre, et donc du fait d'avoir une récompense pour agir selon la volonté d'Hachem (on reste à la place acquise au moment de notre mort). Cependant, si nous aspirerons maintenant à faire du mieux de nos capacités, alors nous pourrons mériter éternellement des récompenses, de pouvoir continuer à s'élever/se rapprocher d'Hachem dans le monde à Venir.

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+ L'exemple des érudits qui n'ont pas de repos dans le monde futur :

-> "Les érudits n'ont de repos ni dans ce monde ni dans le monde futur, comme il est écrit : ‘Ils iront de force en force ; il apparaitra devant D. à Tsion' (Tehilim 84,8)." [guemara Béra'hot 64a]

=> On comprend que les érudits soient occupés dans ce monde à l'étude de la Torah, les mitsvot et les bonnes actions, mais pourquoi n'auraient-ils pas de "repos" dans le monde futur?

Cela veut peut-être nous dire que même après leur mort, les justes (tsadikim) ne cessent pas de se développer spirituellement et d'atteindre des niveaux spirituels toujours plus hauts. Au Ciel aussi, ils continuent à étudier la Torah et à s'élever dans l'Académie céleste.

-> "Les érudits n'ont pas de repos de leur engagement dans l'étude de la Torah même dans le monde futur, comme le dit le verset : Ils iront de force en force'." (midrach Téhilim - ch.84)

-> De même, Tossefot HaRoch (Moèd Katan 29a) explique cet enseignement ainsi : "De même que [les érudits] font des efforts dans l'étude de la Torah dans ce monde, ils font des efforts dans la Torah dans le monde futur, en présence de la Chékhina".

-> Le Chlah haKadoch (Pessa'him, pérèk Torah Or) écrit : "Les érudits n'ont pas de repos dans le monde futur ; ils iront de force en force et de compréhension en compréhension, sans mesure ni limite".

-> Selon le Ritva (Moèd Katan 29a) : "Ils iront du Gan Eden au Trône de Gloire et voyageront à travers toutes les académies, en haut et en bas, pour goûter l'éclat de la Chekhina, comme un homme se rendant de la synagogue à la maison d'étude".

-> Selon les écrits du Arizal (Likouté HaChass, Berakhot 64b) : "Car dans le monde après la mort, les érudits étudieront la Torah et monteront de niveau en niveau et d'académie en académie car même Moché Rabbénou s'élève et comprend davantage chaque jour. De même que D. n'a pas de fin, Sa Torah n'a pas de fin."

-> Le Nimouké Yossef (guémara Moèd Katan 18b) explique : "Les érudits n'ont de repos ni dans ce monde ni dans le monde futur, ce qui signifie que, même après leur mort. ils se consacrent à l'étude de la Torah à l'Académie céleste".

-> Le Ran (guémara Moèd Katan 29a) dit aussi que les érudits continuent à étudier la Torah dans le monde futur. Il cite pour preuve la guémara (Baba Kama 92a) disant que la prière de Moché en faveur de Yéhouda (Vézot haBéra'ha 33,7) était que Yéhouda entre à l'Académie céleste et réussisse dans son étude.

-> Bien que nos Sages (guémara Tamid 33b) appellent le monde futur "le jour qui est entièrement Shabbat et le repos pour l'éternité", le Maharcha (guémara Béra'hot 64a) explique que dans ce contexte, "repos" évoque le repos après le travail, comme dans le verset : "Il se reposa le 7e jour" (Yitro 20.11), qui évoque l'achèvement du "travail" de D. pour créer le monde.
Le monde futur, cependant, ne donnera pas aux justes le "repos" et ils pourront encore exercer leur intellect. Au contraire, le Maharcha affirme que la nature même du "repos" du monde futur implique un effort intellectuel ; nos Sages enseignent (guémara Béra'hot 17a) que le monde futur signifie que "les justes sont assis, leurs couronnes sur leur tête et jouissent de l'éclat de la Chékhina" en s'immergeant dans les profondeurs de la Torah.

Dans le même ordre d'idées, le Maharal (Nétivot Olam, Nétiv haTorah ch.9) dit que les justes pourront se reposer dans le monde futur, mais que leur intellect n'aura pas de repos "car il n'y a ni fin ni limite à leur compréhension : [même] après avoir compris une chose, il est toujours possible de comprendre davantage, et l'intellect n'atteint donc jamais la perfection."

Il s'agit de l'état spirituel appelé "méalé'him" (marcher).
Le Gaon de Vilna (Béra'hot 64a) explique :
"Dans ce monde, l'homme est appelé "olé'h" (celui qui 'marche'), car il se déplace constamment d'un niveau [spirituel] à l'autre par les commandements qu'il accomplit.
Dans le monde futur cependant, il est appelé "omèd" (immobile), car il est impossible d'accomplir des mitsvot dans le monde futur et il restera toujours au même niveau, celui de la perfection qu'il a atteinte dans ce monde.
Mais certains tsadikim sont appelés mehalkhim même dans le monde futur, et c'est un niveau élevé que rien ne dépasse, comme il est écrit : "Je te mettrai comme ceux qui marchent parmi ceux-ci qui sont immobiles" (Zé'haria 3,7), [cela veut dire] que même parmi les anges, qui sont immobiles (om'dim), vous irez d'un niveau à l'autre.
Tel est le sens de ce que disent [nos Sages] : "Les érudits n'ont pas de repos dans le monde futur".

[le Malbim (Divré Havamim I 17,11) nous donne une explication semblable. ]

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+ Une condition = s'élever déjà dans ce monde :

-> Le Rama MiPano (Maamaré HaRama MiPano, Maamar haNéfech 2,15) enseigne que chaque fois qu'un juste est sur le point de s'élever à un niveau spirituel supérieur, il est d'abord jugé pour déterminer s'il en est digne.
S'il en est jugé digne, sa progression dans le royaume céleste correspondra à l'effort qu'il a fourni dans ce monde pour progresser spirituellement.

-> Le Chlah haKadoch l'explique ainsi (Toldot Adam, beit 'hokhma, par.198) :
"Lorsque le juste désire atteindre un repos plus grand qu'il ne lui a été accordé et s'élever davantage, le verdict de ce tsadik est examiné. Même s'il avait été examiné au début, on l'examine à nouveau lorsqu'il va de force en force, tout cela selon la grandeur de ses actes.

S'il n'avait pas de repos dans ce monde, car il renforçait constamment sa kédoucha, il ira aussi de force en force dans le monde futur et sera jugé et déclaré méritant. [Ceux qui] n'ont pas de repos sont [ceux] qui sont destinés au repos éternel."

Par ces mots, le Chlah haKadoch enseigne que les justes qui "ne se sont pas donné de repos" dans ce monde sont ceux qui atteindront ce niveau dans le monde futur. Ainsi, lorsque le moment arrive pour un tsadik d'atteindre un niveau plus haut dans le royaume supérieur, le Tribunal Céleste le juge à nouveau, selon ce niveau, pour déterminer s'il s'est efforcé de progresser dans le monde physique.

=> Nous voyons donc que le progrès spirituel de l'homme dans le monde futur dépend de son aspiration à la spiritualité dans ce monde.

Parfois, un homme peut ressentir un désir puissant de "réussir" spirituellement, désirant même atteindre le niveau d'un Tana ou d'un prophète, mais sachant qu'il lui est impossible d'atteindre ce niveau, il croit à tort que cette aspiration est vaine.

Ces aspirations ont au contraire une valeur immense et c'est grâce à elles qu'il n'aura "pas de repos" dans ce monde et qu'on lui permettra d'atteindre des niveaux toujours plus élevés dans ce monde et dans le monde futur.

Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Elloul) conclut :
Cela s'applique dans le service Divin (avodat Hachem) de chacun de nous. Nul être humain ne doit céder au désespoir s'il n'a pas réussi à concrétiser ses aspirations.
Le désespoir est une arme du yétser ara. Il cherche à intimider et décourager les justes en représentant le service de D. comme une montagne inaccessible et à minimiser les aspirations des réchaïm en les faisant apparaitre insignifiantes.

En réalité, même si une personne a de hautes aspirations qu'elle n'est pas capable d'atteindre en peu de temps, elle doit avoir confiance : elle finira par y parvenir...

Tant qu'un homme fait tout son possible pour servir D., non seulement il finira par atteindre son but, mais il peut être assuré qu'il est considéré comme un serviteur de D. parfait même avant d'avoir atteint ce but.