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Les bénédictions d’un tsadik

+ Les bénédictions d'un tsadik :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> "Car Je [Hachem] décrète une punition sévère [sur une personne ] et lui [le tsadik] l'annule [par ses prières]".
[guémara Moed Katan 16b]

-> Le Maor vaChémech ('Houkat) précise que cette recommandation d'aller voir un tsadik n'est pas limitée qu'à ceux qui souffrent d'un problème de santé, mais la prière d'un tsadik peut aider pour tous les besoins d'une personne.
En effet, nos Sages (guémara Moed Katan 9a) rapportent de nombreux cas où des Tanaïm et des Amoraïm ont envoyé leurs enfants demander une bénédiction d'un tsadik.

-> Selon le Shévet Moussar (chap.39), le mérite des tsadikim est plus grand, et pour ainsi dire, ils ont une meilleure connexion avec Hachem.

-> "C'est un principe fondamental de la foi que Hachem oblige la nature à se plier pour les tsadikim"
[rav Yossef Albo - Séfer haIkrim - maamar 4,chap.22]

-> Selon rav 'Haï Gaon, c'est une tradition qui a été transmise à toutes les générations : Hachem accomplit des miracles par le biais des tsadikim.

-> Néanmoins, en se tournant à l'aide vers un tsadik, on doit toujours garder à l'esprit que Hachem est l'Unique qui envoie les bénédictions (par l'intermédiaire du tsadik).
Hachem dit à Avraham : "Et tu seras bénédiction" (vééyé béra'ha - וֶהְיֵה בְּרָכָה - Lé'h Lé'ha 12,2)
Le Déguel Ma'hané Efraïm commente : Hachem a voulu donner le pouvoir de donner des bénédictions à Avraham et à ses descendants. Le mot "vééyé (וֶהְיֵה) contient les mêmes lettres que le Nom Divin (יהוה) pour nous signifier l'importance de toujours avoir en tête que toutes les bénédictions viennent en réalité d'Hachem.
[ainsi on ne doit pas oublier la source des bénédictions (Hachem), en s'arrêtant sur l'intermédiaire]

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-> "[le tsadik] décrète d'en-bas, et l'Unique [Hachem] accomplit ses mots en-Haut, comme le verset l'affirme : "[le tsadik] prononcera un décret, et il sera accomplit [par Hachem]" (tigzar omer, véyakan la'h - Iyov 22,28)."
[guémara Shabbath 59a ; Taanit 23a ; Sota 12a]

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-> La guémara ('Haguiga 12a) dit : "la lumière que Hachem a créé le 1er jour, l'homme pouvait s'en servir pour voir d'un bout à l'autre du monde. Mais lorsque Hachem a vu qu'il y aura la génération du Déluge (maboul) et la génération de la Dispersion (tour de Bavél), et que leur façon de se comporter serait mauvaise, alors Il a stocké cette lumière pour les tsadikim des générations à venir".

=> Où est-ce que cette lumière a-t-elle été cachée?
Elle est cachée dans la Torah.
C'est pourquoi avec cette lumière cachée, les tsadikim peuvent voir d'un bout à l'autre du monde, et peuvent percevoir le passé, le présent et le futur.
Le Maguid de Koznitz (Sifté Tsadikim) dit que pendant notre long et difficile exil, les tsadikim regardent dans la Torah et ils savent tout dans la vie, comme la michna l'enseigne : "tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1).
Le Sod Yo'hin ouBoaz (chap.2) écrit que celui qui se connecte profondément aux saints mots et lettres de la Torah, peut voir dans les lettres tout l'avenir, et le roua'h hakodech va planer sur lui.

Le rav El'hanan Wasserman (Maayanot Nétsa'h - Avot 6,1), cite le 'Hafets 'Haïm qui dit que la Torah contient toutes les réponses et conseils sur tous les sujets possibles.
Le rav Itzele de Volozhin rapporte la guémara (Taanit 24a) affirmant que nos Sages sont dénommés : "éné aéda" (les yeux de l'assemblée), car leurs yeux peuvent discerner la lumière de la Torah.
Tout est dans la Torah, mais nous avons besoin "de yeux pour voir" pour découvrir où la réponse s'y trouve.

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 16,4) écrit que par le biais de la Torah et de la crainte d'Hachem, une personne retire la partie extérieure, la couche de matérialité du monde qui cache son essence interne, et cette personne mérite alors une certaine forme de roua'h hakodech, même si cela ne lui est peut être pas perceptible.
[les tsadikim dont leur vie est entièrement imprégnée de Torah peuvent faire des miracle, grâce à cette Torah qu'ils personnifient. ]

-> "Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)
Le 'Hida explique : "Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Steïpler ('Hayé Olam - chap.30) cite de nombreux exemples de cela, et il affirme que cela continue également de nos jours, c'est une bonté d'Hachem pour renforcer notre émouna pendant cet long exil.
[les tsadikim nous illuminent par leur exemplarité, leurs enseignements, mais également par leurs bénédictions, comme autant de signes d'Hachem pour nous aider à traverser l'exil. ]

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+ Nécessité de croire dans la bénédiction du tsadik :

-> Selon le rabbi de Ribnitz, lorsqu'une personne reçoit une bénédiction d'une tsadik, elle doit avoir une croyance totale dans le pouvoir de bénédiction du tsadik et en sa capacité de faire des miracles, sinon la bénédiction ne sera pas efficace.

-> Le Messé'h 'Hokhma (haftara Vayéra) dit que par le mérite de la croyance totale de la Chounamite dans la capacité du prophète de faire revivre son enfant, alors le prophète Elicha a pu ramener son fils à la vie.

-> Le Yichma'h Israël (Lé'h Lé'ha - sima 7) enseigne que pour être méritant de recevoir les bénédictions d'un tsadik, on doit s'annuler soi-même [son égo] devant le tsadik, puisque cette soumission aide à faire descendre la bénédiction.

-> La guémara (Baba Batra 12a) affirme : "depuis le jour où le 1er Temple a été détruit, la puissance de prophétie a été pris des prophètes et a été donnée aux Sages. Rav Amémar dit : Un Sage est supérieur à un prophète".
Se basant sur cela, le Maguid Taalouma (Yérouchalmi Béra'hot 1,4) statue qu'il est interdit de mépriser le conseil d'un Sage ('hakham), et le faire serait encore pire que de mépriser le message d'un prophète d'Hachem.
Le Tiféret Shlomo (Béchala'h 53b) dit qu'on doit suivre le conseil d'un tsadik même lorsque cela n'a aucun sens à nos yeux.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher - chap.26) explique qu'il y a des niveaux moindres de roua'h akodech qui existent encore aujourd'hui, et lorsqu'un talmid 'hakham donne un conseil ou une bénédiction, cela va souvent s'accomplir car c'est donné "léchem chamayaim" (en l'honneur d'Hachem).
Cette idée est exprimée par nos Sages (Pirké Avot 6,1) : "Celui qui se consacre à l’étude de la Torah de façon désintéressée (lichma) ... il devient une source de sagesse et de conseil pour les autres (étsa vétouchiya - עֵצָה וְתוּשִׁיָּה)".
Le Sfat Emet (Pirké Avot 6,1) explique que "étsa" fait référence aux conseils concernant les sujets matériels, tandis que "touchiya" fait allusion aux conseils liés aux sujets spirituels.

-> Le midrach (Shocher Tov - Téhilim - chap.1) parle de rav Elazar ben Ara'h dont les conseils étaient très bénéfiques. Lorsqu'on lui a demandé s'il était un prophète, il a répondu : "je ne suis pas un prophète, ni le fils d'un prophète, mais j'ai une tradition que tout conseil qui est donné pour l'honneur d'Hachem sera réalisé, comme il est écrit : "le conseil d'Hachem seulement cela se réalisera" (vaatsat Hachem hi takoum - Michlé 19,21).

-> La massékhet Kalla Rabbati (chap.8 ) ajoute que même si le Sage en Torah n'est pas très familier des circonstances, il sait comment conseiller comme il le faut. En effet, son conseil provient de la Torah et a l'approbation d'Hachem.
D'autres fois, les bénédictions et le conseil se réalisent par le mérite du fait que le demandeur croit de tout son coeur dans les mots du 'hakham, et par ce seul métite cela peut s'accomplir.
Mais si sa confiance n'est pas à 100%, alors la bénédiction ne peut pas se faire.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky ajoute qu'une personne qui craint Hachem et qui place un confiance totale dans le 'hakham, suivant tout ce qui lui dit, alors il aura une assistance Divine spéciale, et les mots qui seront placés dans la bouche du 'hakham, et son conseil seront généralement une réussite (à moins que Hachem sachent que ce que la personne demande n'est pas bon pour elle).

Dans le Divré Sia'h, il est rapporté un récit où le rav 'Haïm Kanievsky explique qu'il a pu dire à une femme que tout ira bien malgré l'avis des médecins, car en plaçant pleinement sa confiance dans la émounat 'hakhamim (ex: pas je le fais car peu être que sa marchera ...), elle a rendu possible le fait de passer outre la nature et obtenir un remède qui est surnaturel.

-> Le rav Handler note que très peu de personne atteigne ce niveau élevé d'avoir une émouna en nos Sages qui soit à 100%. On doit donc être honnête avec nous même, connaître nos niveau de émouna.
Nous devons certes travailler à avoir une émouna et bita'hon purs/entiers, mais cela peut être nuisible de se reposer sur le bita'hon si l'on n'est pas à 100% sincère.

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-> Le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) avait un ange (appelé le Maguid) qui lui rendait visite chaque nuit et lui donnait des conseils, du moussar et des divré Torah.
Le Beit Yossef a retranscrit ces échanges dans le Maguid Mécharim.
Le Maguid (l'ange) a dit au Beit Yossef (paracha Vayétsé) :
"Le secret des miracles qui sont faits par les tsadikim vient de l'attachement continuel de leurs pensées à Hachem, en pensant constamment à des mots de Torah.
Grâce au fait d'être connecté à l'Unique en-Haut, ils ont le pouvoir spirituel de faire descendre [du Ciel] ce qu'ils veulent".

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+ Donner son nom :

-> Lorsqu'on demande une bénédiction à un tsadik, il est d'habitude de lui mentionner notre nom.
Cette pratique remonte au recensement de Moché dans le désert, comme le rapporte le Ramban (Bamidbar 1,45).
Ce n'était pas uniquement un décompte par nombre, chaque personne devait dire son nom à haute voix.
Ainsi, chaque juif avait le privilège de passer devant Moché et Aharon et indiquer leur nom.
Moché et Aharon jetaient alors leur regard aimant sur chaque individu et leur donnait une bénédiction individuelle.

-> De même, la Torah rapporte que lorsque Yaakov a lutté avec l'ange, il lui a demandé : "Dis moi quel est ton nom, je te prie" (Vayichla'h 32,30).
Le Messé'h 'Hokhma explique que Yaakov voulait donner une bénédiction à l'ange, et c'est pourquoi il lui a demandé son nom, puisque celui qui donne une bénédiction à quelqu'un doit connaître son nom.
[l'ange a répondu qu'il n'était pas nécessaire pour Yaakov de le bénir car les anges sont déjà bénis. Et le verset se conclut par l'ange qui bénit Yaakov.]

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+ Ne pas sous-estimer le pouvoir de sa prière :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> Selon le rav Yé'hiel de Goustenin : "Je pense que cette guémara dit deux choses : (1) il doit se rendre chez un sage et lui demander de prier pour lui ; (2) et la personne souffrante doit également prier pour elle-même."

-> Le Meïri explique cette guémara comme suit : On doit se rendre chez un sage ('hakham) pour apprendre de lui les chemins de la prière, afin qu'il sache comment faire la prière."

-> Il est excellent d'avoir des tsadikim qui prient pour vous, mais n'oubliez pas que vous avez aussi le pouvoir de la prière.
Le Noam Elimélé'h (fin de Haazinou) écrit : "Sachez que même si le tsadikim peuvent faire descendre [du Ciel] votre parnassa avec leurs paroles pures, cela se produira certainement lorsque vous prierez le Créateur des profondeur de votre coeur."
=> Cela signifie que lorsque n'importe quel juif prie du tout notre cœur, il a une force de prier qui est plus grande que celle qu'un tsadikim qui priera pour lui.
[rav Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, face à la douleur de sa situation, une personne a la capacité d'offrir davantage de coeur en prière, qu'un tsadik ne le fera ("uniquement" par amour d'autrui, sans totalement ressentir la douleur).]

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-> Quelqu'un faisait part de tous ses problèmes au rabbi Mendel de Kotzk.
Le rabbi lui demanda : "Avez-vous prié?"
L'homme répondit : "J'ai tellement de problèmes que je suis incapable de prier."
Le rabbi de Kotzk lui dit : "Alors pourquoi m'avez-vous parlé de tous vos autres problèmes? Votre incapacité à prier est votre plus grand problème! Vous auriez dû me parler de ce problème en premier".

[Hachem désire notre coeur, et pas qu'on ne fasse que déléguer nos prières à autrui. En Lui vidant notre coeur, nous avons alors un pouvoir de prière énorme, supérieur à ceux des tsadikim. ]

Les bénédictions

+ Les bénédictions :

-> Les bénédictions sont appelées : "les clés de la vie" qui ouvrent les flux de bonté de tous les mondes supérieurs et inférieurs.
[Zohar haKadoch - Lé'h Lé'ha 77a]

-> Le Séfer haBahir (siman 3) note que les bénédictions sont l'essence même de ce monde, qui a été créé par le beit (ב) de béréchit, et qui renvoi à "béra'ha" (bénédiction). [rabbénou Bé'hayé - Dévarim 33,1]

-> "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe Ses commandements; car c'est là tout l'homme" (Kohélét 12,13).
Rabbi Yéhouda hé'Hassid souligne que les mots "kol aadam" (tout homme - כָּל-הָאָדָם) ont une guématria de 100, faisant allusion à la récitation quotidienne de 100 bénédictions. Cela nous enseigne que réciter les bénédictions est l'essence même du service d'Hachem par l'homme dans ce monde.

-> La nourriture et la boisson permettent de soutenir le corps, et les bénédictions soutiennent l'âme.
[Pélé Yoets - Béra'hot (p.46)]

-> Les mondes supérieurs et inférieurs, ainsi que toutes les créations de ce monde, attendent cela [nos bénédictions] car ils reçoivent leur abondance (chéfa) uniquement par le biais de nos bénédictions.
[Choul'han haTahor - maamar kavanat haBéra'hot - chap.2]
[ainsi nos bénédictions ont la force de nourrir le monde entier]

-> Les 100 bénédictions quotidiennes ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.
En effet, le mot "klala" (malédiction - קללה) à l'envers se décompose en : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100.
[le 'Hida - au nom du Arizal]

-> En récitant 100 bénédictions par jour, nous amenons sur nous les bénédictions d'Hachem, et c'est uniquement par le mérite de nos bénédictions que le peuple juif a survécu en exil pendant des milliers d'années.
[Séfer haKané (mitsvot p.25) - Inyan Yirat haMakom]

-> Ce n'est que par la récitation de 100 bénédictions par jour que nous pouvons nous prévenir et nous protéger de toutes les maladies.
[Ba'h - Tour Ora'h 'Haïm - chap.46]

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-> Le roi David a dit (Téhilim 34;9) : "Taamou our'ou ki tov Hachem" = goûtez et vous verrez combien c'est bon : Hachem."
Le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim chap.34, siman 720) explique : avec ces mots, Hachem nous dit : "Accomplissez toutes mes mitsvot que je vous ai donné dans la Torah ; si vous mangez des fruits de la terre et des fruits des arbres, récitez une bénédiction dessus".
Dans son commentaire sur ce midrach, le Magen Avraham (Zayit Raanan - Yalkout Chimoni 34, note 83) conclut : si une personne fait des bénédictions sur tout, c'est comme si elle accomplit toutes les mitsvot".
Cela peut se comprendre aux lumières des paroles du Ramban (Bo 13,16) : le but de toutes les mitsvot est de démontrer notre croyance en Hachem et notre gratitude pour être notre Créateur.
C'est également l'objectif des bénédictions : reconnaître l'existence d'Hachem et exprimer nos remerciements pour tout ce qu'Il fait pour nous.
La récompense de réciter les bénédictions est également délimitée par le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim chap.16, siman 667) suivant : "si vous mangez et bénissez Hachem ... alors tout le bien du monde viendra sur toi".

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-> Le rav Shimshon Pinkous (Peniné rav Shimshon) enseigne :
la relation entre le peuple juif et le Maître du monde [Hachem] est similaire à celle entre un mari et sa femme. Lorsqu'il y des difficultés dans leur relation, la première chose à faire est de travailler sur la communication et commencer à se parler l'un l'autre.
Si nous pouvions simplement parler à Hachem 100 fois par jour, en récitant les bénédictions avec une bonne kavana, il ne serait pas possible pour Hachem de se mettre en colère contre nous.
Ainsi, dans un moment de détresse, la première chose à faire afin de calmer la colère Divine est de se reconnecter avec Hachem et commencer à communiquer avec Lui.
Toutes les souffrances et les persécutions que nous subissons sont la conséquence de notre échec de communiquer régulièrement avec Hachem.
[on est pris dans notre train-train quotidien, mais Hachem a très envie de nous entendre, qu'on se tourne vers Lui. Ainsi, si on ne le fait pas lorsque tout va bien, en un sens il est obligé de nous "frapper" d'un malheur pour qu'on se "rappelle" de Lui et qu'on se remette à Lui parler (ex: par une prière vivante). ]

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-> Hachem prend énormément de plaisir de celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui résident dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine (chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

-> "Chaque mot de bénédiction ou de prière s’élève vers les hauteurs supérieures, transporté là par des anges assignés spécialement à cette tâche.
Chaque mot a un effet sur les racines supérieures de la Création.
De cette manière, la personne récitant la bénédiction ou la prière devient le partenaire de D. dans la Création, étant donné qu’il a la capacité de construire et d’influencer nombre de mondes supérieurs."
[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néféch ha’Haïm 2,10 ]

-> Par nos bénédictions, on amène une grande rectification (tikoun) dans les mondes supérieurs.
[avant de réciter une bénédiction, nous devons avoir à l'esprit que nous remercions Hachem pour tout le bien qu'Il nous donne, et nous Le couronnons Roi sur le monde entier (Elokénou mélé'h aolam).]
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot - guémara Béra'hot 10a]

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-> La guémara (guémara Béra'hot 35b) affirme : "Quiconque jouit de ce monde sans bénédiction est considéré comme volant Hachem et l'assemblée d'Israël".
Elle base cela sur : "Voler père et mère en disant que ce n'est pas un crime, c'est se faire un compagnon d'un homme [ange] de destruction" (Michlé 28,24). [le père = Hachem ; mère = assemblée d'Israël]
Les commentateurs explique la fin de ce verset : dire des bénédictions est un moyen relativement simple d'éviter toutes les peines et les tragédies, et en s'empêchant de bénir nous empêchons des bénédictions de descendre du Ciel dans ce monde, et nous sommes ainsi la cause de maladies et de malheurs, que ce soit pour lui et pour les autres. [on est un "compagnon d'un homme [ange] de destruction"]

Le rav El'hanan Wasserman (intro Kovets Héarot - sur Yébamot) dit que dans les moments de crise, tout celui qui est capable d'améliorer son service d'Hachem, mais à la place se relâche et ne réalise pas les mitsvot du mieux qu'il peut, il est coupable à un certain degré d'enfreindre l'interdiction de : "tu ne te tiendras pas à l'écart face au sang de ton prochain" (Kédochim 19,16).
[cela éclair le verset : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) ]

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-> "Tu mangeras et tu te rassasieras, et tu béniras Hachem" (véa'halta véchavata véra'hta ét Hachem - Ekev 8,10)
Le rav Shlomo de Karlin (Shéma Shlomo - Ekev) commente que la satiété (véchavata) doit venir de la bénédiction (véra'hta ét Hachem), non de ce qu'on mange, et alors la bénédiction va remplir tout ton être et nous satisfera.

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+ La kavana :

-> Une bénédiction sans kavana (intention) est comme un corps sans âme, et [de ce point de vue] n'est pas considérée du tout comme une bénédiction.
[Pélé Yoets - Maaré'hét Béra'hot p.47]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (Chaar haAchmarot chap.2) enseigne :
Il est écrit : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem, ton D., en vain" (Yitro 20,6).
Selon ce point de vue, si une personne récite une bénédiction sans même se rendre compte de ce qu'elle dit, ou bien à qui [Hachem] elle adresse la bénédiction, elle n'a pas accomplit son obligation
Au lieu de faire descendre la bénédiction, elle pourra être punie pour avoir récitée une bénédiction en vain.

-> "Hachem a dit: "Puisque ce peuple ne me rend hommage que de bouche et ne m'honore que des lèvres, et qu'il tient son cœur éloigné de moi, et que sa piété à mon égard se borne à des préceptes d'hommes, à une leçon apprise" (Yéchayahou 29,13)
La bénédiction doit être un service de notre cœur, et lorsque ce n'est qu'un service des lèvres (habitude oblige), elle n'est pas très efficace.
Selon le Séder haYom (kavanot 'hiyouv méa Béra'hot), une bénédiction récitée sans une bonne kavana est considérée en terme du compte des 100 bénédictions quotidiennes, comme si elle n'avait pas du tout été récitée.
[le roi David a institué 100 bénédictions par jour dans un but de renouveller (au quotidien) notre connexion et notre communication avec Hachem, et grâce à cela le fléau s'est arrêtée.
Si quelqu'un n'a pas de kavana, sa relation avec D. ne change pas avec les bénédictions, et en ce sens cela ne compte dans les 100 bénédictions (car l'objectif n'est pas accompli) et le fléau ne s'arrête pas.
Selon le Ba'h (Tour OH- chap.46) le décret du roi David des 100 bénédictions quotidiennes [dites avec kavana] s'applique à chaque génération, et grâce à cette récitation on se protège de toutes les maladies. ]
[on voit de tout cela que l'essentiel n'est pas de prononcer les bénédictions, mais de les vivre comme un moyen de communiquer, de se lier davantage avec Hachem. (d'où l'emploi familier du "béni sois-TU", on tutoie le Maître du monde! )
A l'inverse en les disant sans kavana, on se moque un peu d'Hachem, dans le sens où : "il y a plus important!". (certes mes lèvres bougent mais mon coeur, mon esprit est ailleurs!)]

-> D'autres de nos Sages sont plus indulgents et sont d'avis que tant qu'une personne prononce les mots, elle n'a pas récité une bénédiction en vain.
[le Choul'han Aroukh haRav - OH 185,2, rapportent ces 2 points de vue]

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-> Un jour le Baal Chem Tov a refusé de rentrer dans une synagogue, affirmant qu'il n'y avait plus de place à l'intérieur. On lui a expliqué qu'une place était réservée pour lui.
Il a expliqué que la synagogue est remplie de mots de Torah et de prières, impliquant que les prières manquaient de crainte et d'amour pour Hachem, qui sont les "ailes" qui leur permettent de monter au Ciel.
Puisque ces prières ont été dites sans kavana (intention), elles ont nulle part où aller, et donc elles remplissent la synagogue toute entière, ne lui laissant pas de place pour entrer.

-> Le Choul'han haTahor (maayan haBéra'ha) rapporte que lorsque le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev disait une bénédiction, son corps entier tremblait de crainte, et on le retrouvait soudainnement entre les lits ou sous le lit, où il avait été jeté dans sa crainte et son amour écrasants pour Hachem.

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+ La gratitude :

-> Le thème sous-jacent aux bénédictions est la gratitude pour tout le bien dont Hachem nous accorde.
En ce sens, le Daat Zékénim (paracha Ekev) écrit que si quelqu'un récite la prière de Modim (dans la Amida) comme il le faut, son mérite est équivalent à la récitation de 100 bénédictions.
On trouve une allusion à cela dans la guématria du mot "modim" (nous remercions - מודים) qui est de 100, correspondant aux 100 bénédictions que l'on doit prononcer en signe de remerciement pour chaque détail de notre vie.

-> "Aucun produit des champs ne paraissait encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne poussait encore; car Hachem n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et d'homme, il n'y en avait point pour cultiver la terre" (Béréchit 2,5)
Rachi commente : Et pour quelle raison n’avait-Il pas fait pleuvoir ? Parce que "d’homme, il n’y en avait pas pour travailler la terre". Il n’y avait donc personne qui pût apprécier les bienfaits des pluies. Et lorsque l’homme est arrivé, il a reconnu que les pluies étaient nécessaires au monde. Il a prié pour elles, et elles sont tombées. C’est alors que les arbres et les végétaux se sont mis à pousser.

-> "Hachem a créé le monde pour que nous Le connaissions et que nous Le remercions de nous avoir créés".
[Ramban - fin paracha Bo]

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+ Permettre à Hachem de nous bénir en retour :

[la tendance naturelle est de se focaliser sur ce qui ne va pas, ce qu'on a pas encore. On n'est ainsi jamais pleinement heureux, car perpétuellement à la recherche d'une nouvelle chose qui nous rendra alors heureux.
Par les bénédictions, Hachem nous permet de voir la vie positivement (waou tout ce que j'ai, à quel point Hachem me chouchoute constamment, ...), et d'apprécier tout ce que l'on a déjà.
De plus, selon nos Sages plus on remercie Hachem, plus Il nous donne de nouvelles occasions de Le remercier. ]

-> Une bénédiction peut s'agrandir à nos yeux.
Par exemple, lorsque l'on fait une bénédiction sur un verre de café, on remercie Hachem non seulement pour le café, mais aussi pour "l'hôtel" : le monde environnant dans lequel on vit et que Hachem a créé pour notre bénéfice, afin que nous puissions bien profiter de ce café.

Grâce à cela, le plus on se renforce dans notre joie et confiance en Hachem, le bénissant avec des louanges sincères et ayant de la gratitude à son égard, alors le plus nous méritons que Hachem nous ouvre de la bonté débordante.
Le Pélé Yoets (Béra'hot p.48) enseigne que le destinataire d'une bénédiction doit toujours la retourner en disant par exemple : "hamévaré'h mitbaré'h" (celui qui bénit est béni lui-même) ou bien "vé'hén lémar" (et à toi également - וְכֵן לְמָר).
[de même la guémara (Sotah 38b) rapporte que chaque Cohen qui bénit les gens, sera par cela lui-même bénit du Ciel]
Ainsi, en multipliant les bénédictions, on multiplie les occasions pour Hachem de nous bénir du meilleur, en retour de notre bénédiction.

-> "Pour se glorifier de Ta louange" (léichtabéa'h bit'ilatékha - Téhilim 106,47)
Cela signifie que par le fait de louer Hachem (ex: par nos bénédictions), nous sommes ensuite glorifiés [par Hachem].
[ainsi Hachem nous demande de le bénir, car alors Il aura la possibilité de nous bénir en retour bien davantage, mais c'est à nous de faire le premier pas. (en le louant, Il nous glorifie! )]
Cela est en accord avec le principe : "celui qui bénit est béni lui-même" (hamévaré'h mitbaré'h - guémara 38b).
[d'après rabbi Handler]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Ekev 8,10) nous explique que réciter une bénédiction n'est pas seulement dans le but de remercier Hachem, mais c'est également afin que la personne reconnaisse d'où proviennent vraiment ses bénédictions.

-> Selon le Rambam (Hilkhot Béra'hot 1,3), les bénédictions ont été instituées afin qu'on se souvienne de notre Créateur à tout moment et qu'on Le craigne.
[la tendance humaine est de vouloir se croire autosuffisant (c'est bon Hachem je gère tout seul!), mais les bénédictions nous rappellent que sans l'aide de D., nous ne pourrions pas même vivre une seule seconde (ex: chaque aliment, boisson, ne m'est disponible que grâce à Toi!)]

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12) enseigne que personne ne peut subir un préjudice s’il croit d'un coeur entier que "én od milévado" : Hachem est le vrai D.. et il n'y a rien d'autre que Lui. [rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem ; tout a une date de fin sauf Hachem qui est éternel ; ...]
Lorsqu'on est certain dans notre esprit que la Royauté d'Hachem est totale et absolue, qu'il n'y a pas de force/créature indépendante de Lui, alors Hachem nous protégera en éliminant toute chose nuisible.
[Chaque bénédiction nous renforce et nous focalise sur cette réalité, puisque nous affirmons que l'origine première de toute chose est Hachem, et nous proclamons : "Elokénou, mélé'h aolam" (également la bénédiction : "chéakol niya bidvaro - tout fut par Sa parole).
Ainsi, les bénédictions nous permettent de supprimer toutes les forces qui voudraient nous nuire. ]

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Béréchit) enseigne que réciter une bénédiction sur la nourriture ou la boisson avec la conscience que Hachem est l'unique Fournisseur, cela va donner le pouvoir à la nourriture ou à la boisson de retirer toute maladie qui est sur une personne.

-> La guémara (Béra'hot 48b) tire l'obligation de dire une bénédiction avant de manger ou boire du verset : "il bénira (ouvéra'h - וּבֵרַךְ) ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout fléau du milieu de toi" (Michpatim 23,25).
La guémara explique : "ne lis pas "ouvéra'h" (il bénira - וברך) mais plutôt "ouvaré'h" (il doit bénir) [signifiant qu'on doit réciter une bénédiction sur le pain]."
Le Maor vaChémech connecte cela à la suite et fin de ce même verset : "et je retirerai toute maladie du milieu de toi" (va'assiroti ma'hala mikirbékha), signifiant que si tu fais une bénédiction sur le pain et l'eau dans la sainteté et la pureté, alors la nourriture elle-même va guérir la maladie, et tu n'auras besoin d'aucun médicament.
Dans la suite, la Torah poursuit (v.26) : "Nulle femme n'avortera, nulle ne sera stérile dans ton pays" = cela signifie que le peuple juif ne perdra pas sa richesse à des forces extérieures, et les bénédictions ne seront pas retenues dans les mondes supérieurs, mais elles descendront d'en-Haut.
Ce verset se conclut par : "je comblerai la mesure de tes jours" = tout cela par le mérite des bénédictions dites avec une bonne intention (kavana).

[si chaque bénédiction permet de renforcer notre conscience d'Hachem, alors Hachem n'a pas besoin de nous envoyer des difficultés pour nous réveiller à nous tourner vers Lui, à davantage se rappeler de Lui dans notre vie. En effet, nous faisons déjà cela par nos bénédictions.]

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-> Il est écrit : "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout maladie du milieu de toi" (Michpatim 23,25).

-> Dans l'introduction du Séfer Lé'hem Chévo véAkhlama, ce verset est expliqué ainsi :
si nous disons les bénédictions comme il le faut, alors Hachem éliminera toute maladie de notre communauté [juive].

[on ne se rend pas compte d'à quel point le fait de se concentrer pendant quelques secondes en récitant une bénédiction peut accomplir des merveilles! ]

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-> Par exemple, le Béer Yaakov rapporte que quelqu'un a demandé une bénédiction pour quelqu'un de malade, au rabbi Méïr de Prémichlan, et le rabbi lui a conseillé de dire au patient de réciter la bénédiction de acher yatsar avec concentration, car cette pratique a le pouvoir de guérir la maladie., ajoutant que cela est testé et approuvé.

Le 'Hafets 'Haïm enseignait également que le acher yatsar avec concentration peut guérir les maladies, et de son côté il lisait cette bénédiction à partir d'un siddour en suivant les mots avec son doigt.

De même, le rav Shimshon Pinkous disait aussi qu'il n'y a pas de meilleure ségoula pour la santé.

[quelle tête à notre prière de acher yatsar? Est-ce que nous n'avons pas tendance à la réciter en express? (ça va ce n'est que quelques mots! = notre yétser ara dévalorise ce qui a de vraiment de la valeur, pour que nous passons à côté).
Mais pourquoi attendre d'être bien malade pour en venir à la réciter avec concentration, plutôt que de le faire dès maintenant (ça prend quelques secondes), activant la protection et s'évitant des soucis! ]

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-> Le Steïpler dit qu'il n'existe pas de meilleur moyen pour une mère juive de s'assurer que son enfant grandira avec de bonne midot et suivra le bon chemin que par le fait qu'il récite les bénédictions lentement et avec attention.

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-> "J'ai de la émouna car je parle [de la émouna]" (éémanti ki adaber - Téhilim 116,10)
C'est la fonction des 100 bénédictions quotidiennes : servir d'un rappel constant que le Créateur est impliqué dans chaque aspect de notre vie.
Les bénédictions nous rappellent que le monde n'est pas sans propriétaire, mais plutôt que : "à Hachem appartient la terre et ce qu'elle renferme, le globe et ceux qui l'habitent" (Téhilim 24,1).

[le rav Lévovitz explique que le fait de parler de la émouna amène sur nous de la émouna.
Ainsi, les 100 bénédictions (avec kavana) nous garantissent de maintenir une belle émouna en nous.]

-> b'h, également sur les 100 bénédictions quotidiennes : http://todahm.com/2019/10/02/10704-2

Les bénédictions

Rav 'Hana dit : de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit.
[midrach Yélamdénou - Yalkout Talmud Torah - Pin'has]

[plus nous prononçons une bénédictions avec kavana, plus nous permettons à Hachem de nous bénir fortement.
En Le bénissant, nous déterminons l'intensité des flux de bénédictions que nous recevrons.]

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+ Les bénédictions :

-> Celui qui bénit Hachem avec joie et bienveillance, alors les bénédictions lui seront accordées avec joie et bienveillance.
C'est pourquoi, lorsque nous récitons une bénédiction, nous ne devons pas du tout être tristes, mais uniquement joyeux.
[Zohar - vol.2,18a]

-> Hachem prend énormément de plaisir de tout celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui réside dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine (chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

-> Les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.
[Zohar - vol.3,271b]

-> Si quelqu'un est vigilant pour réciter les bénédictions, sa richesse et ses possessions seront préservées, et elles prospéreront.
[Maté Moché - vol.2,351]

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-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions"
[rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]

-> Les aliments et les boissons nourrissent le corps. En récitant les bénédictions, nous entraînons un flux de sainteté sur notre nourriture et sur notre boisson.
[Pélé Yoets - Béra'hot]

-> On doit manger et boire des aliments qui nous rendent joyeux, afin qu'il bénisse ensuite Hachem avec joie. Le fait de réciter les bénédiction avec joie et à haute voix est une ségoula pour la richesse, comme il est fait allusion dans le verset : "c'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit, et nos efforts n'y ajoutent rien" (Michlé 10,22).
['Hida - Nitsotsé Orot]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Lorsqu'on prononce : "barou'h", nous devons avoir à l'esprit que Hachem est la source des bénédictions, et que la bonté et la bénédiction se répandent [uniquement] à partir d'Hachem dans tous les mondes, et dans notre propre âme (néfech, roua'h et néchama).
C'est pourquoi nos Sages affirment que celui qui récite une bénédiction est lui-même béni.
['Hessed laAlafim 5,3]

-> Chaque bénédiction commence par le mot : "barou'h" (ברך), dont la spécificité est d'avoir chaque lettre qui exprime la pluralité, puisqu'étant le double d'une unité. Le bét de valeur 2, est le double de 1 ; le réch de valeur 200 est le double de 100 ; et le kaf de valeur 20 est le double de 10. [chiffre, dizaine, centaine]
Ainsi ce doublement est l'essence de chaque bénédiction. En effet, une bénédiction va permettre d'augmenter dans ce monde la bonté que Hachem a créé.
Ce doublement révèle également que tout ce qu'il se passe dans ce monde physique n'est qu'une manifestation de son essence spirituelle qui est cachée. Ainsi, en prononçant une bénédiction on a la capacité d'impacter positivement toute chose de ce monde en apparence limitée.
[rav Nathan Weisz]

-> Lorsque l'on dit : "barou'h ata" (Béni sois-tu), nous devons avoir à l'esprit que nous nous tenons devant Hachem, et que nous Lui parlons directement, et ainsi nous serons saisis par la crainte.
['Hessed laAlafim 114]

-> "barou'h ata" est dit à la 2e personne car au moment où l'on récite la bénédiction on est obligé de se visualiser comme étant directement en face d'Hachem.
[Choul'han Mélakhim 6]

-> Nous savons que bien que vivant au sein de la création d'Hachem, nous ne pouvons pas l'appréhender (tellement Il est infini).
C'est pour cela que nos Sages ont spécifiquement employé dans les bénédictions le terme : "ata" (Tu).
Le message est : malgré le gouffre qu'il semble y avoir entre le Ciel et la terre, nous sommes en réalité directement connectés/liés à Hachem.
Le terme "ata" (toi = chaque juif) nous dit qu'à chaque fois que nous récitons une bénédiction nous déclenchons une action qui a des conséquences tangibles entre nous et Hachem.
Le terme "ata" (tutoiement avec le Maître du monde = proximité = papa Hachem) des bénédictions, nous rappelle que malgré les apparences, le verre d'eau dans notre main n'est pas le résultat des activités anciennes de la création, mais plutôt c'est notre Père qui l'a placé avec amour dans notre main.
[rav Nathan Weisz]

-> La guémara (Béra'hot 7a) nous informe que nous sommes véritablement en train de bénir Hachem lorsque nous commençons une bénédiction par "barou'h ata", et Il accepte et apprécie cela.
Ainsi, nous avons la capacité de bénir Hachem.
On peut ajouter que "barou'h" est une description d'Hachem : cela L'identifie en tant que la Source de toutes les bénédictions qui se déversent sur nous.
Ainsi "barou'h" a un double sens : l'expression de notre bénédiction à Hachem, et également notre reconnaissance du fait que D. est la source de toutes les bénédictions.
En réalité, ces 2 significations se mélangent : par le fait de bénir Hachem, nous mettons en mouvement Son rôle en tant que Source de toutes les bénédictions.
[rav Nathan Weisz]

[on a pu voir que : "de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit" = plus nous bénissons, plus nous louons Hachem pour le bien qu'il nous a fait, alors plus nous témoignons d'une émouna forte en Hachem, et alors par ce mérite nous donnons de la force à Hachem pour qu'Il puisse davantage nous donner de bonnes choses, soit davantage d'occasions de pouvoir Le bénir, Le remercier. ]

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-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

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-> Une exigence essentielle pour tout le monde au sujet des prières, des louanges et des expressions de gratitude [à Hachem], est qu'aucun mot ne sorte de la bouche dans le service du Créateur de la manière de quelqu'un qui le fait par habitude, machinalement.
Mais plutôt, on doit être pleinement conscient que nous faisons face au Créateur, dont la Gloire remplit le monde entier.
[...]
Celui qui récite une bénédiction sans y faire attention est puni pour avoir récité le nom d'Hachem en vain ... car il prononce le saint et terrifiant nom d'Hachem avec sa bouche, mais son esprit n'est pas engagé.
[...]
Lorsque l'on récite la bénédiction comme il le faut, on acquiert la nourriture du Créateur en vertu de cette gratitude.
[Yessod véChorech haAvoda - chaar ha'Achmorét - chap.2]

-> Il est interdit de profiter de ce monde sans tout d'abord réciter une bénédiction, car on doit exprimer notre gratitude et notre louange à celui qui a créé cette même nourriture dont nous nous apprêtons à profiter.
[Ri'az - Béra'hot 35,3]

-> Hachem dit : "Accomplissez toutes les mitsvot que Je vous ai donné dans la Torah. Si vous mangez des fruits et ne récitez pas une bénédiction dessus, vous avez volé le fruit, l'arbre, la terre, et celui qui les a cultivés".
Mais si quelqu'un mange et récite une bénédiction, il couronne le Créateur.
[Yalkout Chimoni - Téhilim 34]

-> Il est interdit balancer une bénédiction de notre bouche, de la réciter à la hâte.
Mais plutôt, on doit se focaliser sur le sens des mots et reciter les bénédictions lentement.
['Hayé Adam 5,26]

-> Au moment de réciter une bénédiction, il est interdit d'être occupé autrement, même dans une petite chose, comme de mettre un vêtement, ou bien marcher ici ou là, ou bien se sécher les mains, ...
Car il est intolérable que l'on bénisse Hachem d'une manière hasardeuse.
['Hessed léAvraham]

-> Le birkat hamazon est la seule bénédiction provenant directement de la Torah.
Le Ben Ich 'Haï ('Houkat) rapporte que dans la ville de Bagdad, il faisait extrêmement chaud pendant les mois d'été. Afin de se rafraîchir, les gens faisaient une sorte d'éventail et le bougeaient en faisant des va-et-vient.
Cependant, il les a mis en garde contre le fait d'agiter l'éventail pendant le birkat hamazon, car la moindre distraction doit être évitée pendant le moment où l'on dirige notre gratitude à Hachem.

-> On doit être encore plus méticuleux avec le birkat hamazon qu'avec les prières, car l'obligation de prier est de nos Sages, tandis que le birkat hamazon est d'origine de la Torah.
[Taamé haMinhaguim - p.174]

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-> On doit être vigilant dans les mots, les lettres et le sens des mots, comme il est fait allusion dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’appellent avec sincérité (littéralement : émét - vérité)" (Téhilim 145,18).
Les lettres du mot : אמת (émet) sont l'acronyme de : "otiyot milot tévot" (lettres, mots - אותיות מלות תיבות). [Sidour Arizal]
Donc les gens doivent faire attention à s'habituer à dire les bénédictions et les sujets saints à haute voix.
[YécHouot 'Hokhma 6]

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-> Amen signifie : "c'est véridique". Ainsi, lorsque nous disons "Amen", nous devons penser que : la bénédiction qui vient d'être récitée est véridique et j'y crois personnellement".
[Kitsour Choul'han Aroukh 6,8]

-> La guémara (Béra'hot 53b) enseigne : "Plus grand est celui qui répond Amen à une bénédiction que celui qui a fait la bénédiction" (gadol a'oné Amen yotèr min amévarekh).

-> Celui qui récite une bénédiction en silence est en train de voler les autres de mitsvot, car ils ne pourront pas y répondre Amen.
On doit donc faire attention à prononcer tout à voix haute, afin qu'ils puissent répondre conformément à la halakha.
[Yéchouot 'Hokhma 6 - au nom du Séder 'Hassidim 254]

-> "Celui qui répond Amen est même plus grand que celui qui a récité la bénédiction" (guémara Nazir 66b).
Le Maharcha commente : car il y a de nombreux "Accusateurs" interférant avec la capacité d'une personne de se procurer de la nourriture, mais les bénédictions qu'une personne peut faire servent de défenseurs et de supporteurs contre ces adversaires.
Ainsi, les bénédictions sont de simples soldats qui commencent la bataille, et les "Amen" [prononcés à leur sujet] sont les guerriers qui sortent victorieux en ayant battu les anges de destructions.

-> Le Toldot Aharon (un élève du rabbi de Berditchev - Ki Tavo) enseigne que les anges au Ciel peuvent répondre Amen à nos bénédictions [dites à haute voix], et ainsi offrir une louange au Créateur, provoquant que Son Nom soit sanctifié dans les mondes d'en-bas et d'en-haut.
En conséquence de cela, les anges deviennent des avocats pour le compte des juifs, car ils ont pu s'élever à de hauts niveaux par le biais des bénédictions des juifs.
[Selon le Zohar (vol.3,271b) : les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.]

[ainsi, on a pu voir la grandeur de réciter une bénédiction comme il le faut, on voit à plus forte raison l'importance d'y répondre Amen, et de permettre à autrui de le faire.]

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-> voir un enseignement du Ben Ich 'Haï (chana aleph - hakdama) : http://todahm.com/2020/05/05/35491

-> des enseignements magnifiques sur les bénédictions : lorsque nous bénissons Hachem, Il nous bénit nous en retour ainsi que le monde entier : http://todahm.com/2014/04/01/1228-2

-> http://todahm.com/2020/12/27/les-benedictions-2

Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

-> Le rav Israël Najara (l'auteur du chant de Shabbath : Ka Ribbon), dénomme le Birkat haMazon comme : "Kli ma'hzik béra'ha" (un récipient qui contient la bénédiction).

-> Celui qui prie ou récite le birkat hamazon intensément, mérite 100 sortes de roses qui entourent le fleuve du gan Eden.
[Rokéa'h - birkat hamazon]

-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions" [rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]
Or, le birbat hamazon est la seule bénédiction de la Torah (déOraïta - Ekev 8,10, nous pouvons en déduire que le birkat hamazon est la plus propice de toutes nos prières.
[rav Yé'hiel Spéro]

Lorsque le Rachab a reçu le siddour du Baal Chem Tov, d'un de ses descendants, il a pu remarquer que toutes les pages étaient usées par les larmes. Cependant parmi tout le siddour, une partie étaient la plus nettement déformée par les larmes du Baal Chem Tov : les pages consacrées au birkat hamazon.

-> Si l'on demande aux gens pourquoi nous récitons le birkat hamazon, la majorité répondrait : "parce qu'on vient de manger du pain".
Le rav Yérou'ham Lévovitz rejette catégoriquement cela, et il insiste sur le fait que c'est le contraire.
Nous mangeons du pain afin de pouvoir prononcer le birkat hamazon.
[nous devons réfléchir : que nous apporte notre alimentation par rapport aux apports énormes du birkat]

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-> Rav 'Hanina dit : combien est grande la puissance du birkat hamazon, car il augmente les bénédictions dans les actions de l'homme.
[Zohar]

-> Si on récite le birkat hamazon avec intention (kavana), les bénédictions que nous aurons dites nous accompagneront au moment de notre mort, et proclameront que nous avons béni Hachem avec kavana.
[Zohar]

-> Si quelqu'un est vigilant au sujet du birkat hamazon, ses jours et ses années seront allongés.
[rav 'Haïm Palagi - Kol ha'Haïm]

-> J'ai une tradition de mes rabbanim, que tout celui qui est méticuleux à propos du birkat hamazon, sa subsistance lui sera disponible avec dignité, toute sa vie durant.
[Séfer ha'Hinoukh - Ekev 430]

-> Pourquoi la lettre "pé sofit" (ף) est la seule qui n'est pas présente dans le birkat hamazon?
Car tout celui qui récite le birkat hamazon avec concentration, les anges de la colère (af, kétséf, chékéts - אף קצף שצף) n'ont pas de pouvoir sur lui.
[Tachbatz Katan - cité dans le Ba'h 185]

-> Tout celui qui récite le birkat hamazon avec la concentration requise, alors la colère de Hachem ne régnera pas sur lui. (אַף - af = colère).
[Béer Heitev - Orach 'Haïm 185 - citant le Ba'h]

-> Plus une personne récite le birkat hamazon avec joie et générosité, plus elle va recevoir sa subsistance avec joie et générosité.
[Zohar]

-> Celui qui récite le birkat hamazon à partir d'un texte, avec intention, [par cela] il se retire de lui de nombreuses épreuves et difficultés.
[Atéret Zékénim]

-> Réciter le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter d'avoir des enfants craignant Hachem.
[rav Shloimka Zhviller]

-> Faire le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter des enfants.
[Maharil Diskin]

-> Même un seul birkat hamazon récité avec intention, peut transformer une personne en quelqu'un craignant Hachem (yéré chamayim).
[rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk]

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-> Celui qui récite le birkat hamazon comme il le faut, va mériter d'entendre le birkat hamazon du roi David lorsque Hachem fera le festin pour les tsadikim dans les temps futurs.
[Kav haYachar - chap.7]

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-> Je dis à Hachem : "Tu es mon Maître! Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (amart l'Hachem, Elokim ata, tovati bal alékha - Téhilim 16,2)

-> Plusieurs explications sont données sur :"Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (tovati bal alékha - טוֹבָתִי בַּל עָלֶיךָ), et en particulier sur le terme : "bal" (בל) :
1°/ si tu as mangé et récité la bénédiction à Hachem, et que tu as reconnu que Hachem est ton Maître, alors Je [Hachem] vais épuiser (מבלה) toutes les bontés du monde sur toi.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

2°/ si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, toutes les bontés du monde seront réunies ensemble (יבללו) et elles vous seront octroyées.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

3°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, Hachem n'amènera aucune bonté sur le monde sans t'y inclure (מבלעדיך).
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

4°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction, toutes les bontés du monde se produiront (יובלו) et viendront sur toi.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 667]

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-> L'âme supplémentaire (néchama yétéra), que nous recevons le Shabbath, tire beaucoup de plaisir du birkat hamazon, car c'est une nouveauté qu'elle ne vit pas au Ciel. [Rama de Pano - Assara Maamarot]
C'est pourquoi l'objectif principal des repas du Shabbath est de donner du plaisir à l'âme supplémentaire en récitant le birkat hamazon.
[Agra déKalla - paracha Vayéra]

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-> Il est intéressant de constater que nous disons dans le birkat hamazon : "véal Toratékha chélimadtanou" (pour Ta Torah que Tu nous as enseigné), et ensuite : "véal 'haïm 'hein va'hessed ché'honantanou" (et pour la vie, la grâce, et la bonté dont Tu nous as gratifié).
=> Cet ordre est étrange. Pourquoi d'abord la Torah, et ensuite le fait d'être en vie, et non l'inverse qui serait plus logique (je suis en vie, alors je peux étudier!)?
Le rav de Poniovitch explique : car sans la Torah, quelle vie cela peut-il bien être?

-> Au moment d'arriver au dernier paragraphe du bikart hamazon, nous proclamons avec une grande certitude : "ceux qui recherchent Hachem ne manquent d'aucun bien" (védorché Hachem lo ya'hchérou kom tov - Téhilim 34,11).

[On a tendance à se débarrasser de notre prière, de nos mitsvot, à réduire notre investissement dans la Torah, ... comme si on en sortait gagnant.
Ainsi, en reprenant le fil de notre vie normale avec cette lecture du birkat hamazon, le message est : jamais on perd à faire la volonté d'Hachem, au contraire! ]

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-> Le 'Hovot haLévavot enseigne que le plus grand ennemi des juifs est le yétser ara.
Le Raavad (Séfer Baalé haNéfech) écrit que l'arme la plus puissante du yétser ara est de nous faire croire que c'est notre main, notre propre force, qui nous a permis d'être vainqueurs dans la bataille de la parnassa (ko'hi véotsem yadi assa li ét ha'hayil hazé).
Nos Sages enseignent que le moment le plus risqué pour renforcer cette orgueil (c'est grâce à MOI), a lieu lorsque notre estomac est plein (ex: on pense indirectement : c'est bon Hachem, je n'ai plus besoin de toi, je gère tout seul = car j'ai plus faim).
Précisément à ce moment là, un juif a le birkat hamazon qui lui permet de se reconnecter à l'humilité et à la gratitude.

-> Le rav Shimshon Pinkous enseigne qu'il existe moment où l'existence d'Hachem se manifeste le plus puissamment à tout celui qui y prête attention.
Il ne s'agit pas de Yom Kippour, ni de Shavouot. Mais, c'est le moment où une personne qui est faible et affamée va faire une bénédiction, elle va manger un morceau de pain et alors elle devient revigorée.
A ce moment, cette personne peut atteindre le plus haut niveau de certitude que Hachem existe, car elle mange directement des mains du Créateur, et elle vient de vivre un miraculeux retour de ses forces.
Le rav Pinkous appelle cela : "la reconnaissance du Créateur par le bais du miracle de manger" (hakarat haboré al yédé a'hilla).
Néanmoins, manger est une activité du quotidien, symbole de matérialité.
[en ce sens le birkat hamazon est une magnifique opportunité pour profiter de ce moment propice, et en tirer toutes les forces de certitude en Hachem.
Le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1,2) rapporte que malgré la culture d'idolâtrie environnante, Avraham a découvert l'existence d'Hachem en étudiant les merveilles naturelles du monde environnant.
Ainsi, en tant que ses descendants on peut prolonger ce comportement. Certes, on a fait une bénédiction avant de manger, mais c'est peut être en partie pour nous car on avait faim. Par contre, en prenant le temps d'apprécier et de remercier Hachem, alors on se saisit de cette opportunité pour renforcer notre découverte interne d'Hachem, à l'image d'Avraham.
En ce sens, l'essentiel d'un repas est le renforcement de notre lien avec Hachem que le birkat hamazon va permettre de renforcer.]

-> Le Zohar (Térouma 152) enseigne :
Lorsque Hachem a créé le monde, Il savait qu'il y aura une nation qui choisira de suivre la Torah.
Hachem voulait que Sa nation bien-aimée sache quotidiennement qu'Il l'aime plus que toute autre chose dans le monde, et ainsi Il a créé le besoin quotidien de manger.

[ex: chaque morceau de cookie porte le message suivant de la part d'Hachem : "Je t'aime".
En nous nourrissant, Hachem nous rend plus facile l'étape suivante : ouvrir nos yeux et reconnaître Qui nous nourrit.
Le birkat hamazon nous permet d'avoir en tête l'idée fondamentale : c'est Hachem uniquement qui nous nourrit. Cette conscience réveille alors notre reconnaissance, nous poussant à Le remercier pour Son attention et Sa bonté constantes à notre égard.]

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch (Ekev 8,11-18) enseigne :
"Le birbat hamazon introduit au sein même du processus banal de notre alimentation une conscience de la providence spéciale d'Hachem, qui a été complétement démontré dans le miracle de la manne.
Chaque morceau de pain mangé est considéré au même titre qu'un cadeau direct d'en-Haut [Hachem], de même que la manne était envoyée aux juifs dans le désert."

Le rabbi Nathan Scherman commente : "En apparence, la manne semble clairement un cadeau provenant du Ciel (Hachem), tandis que le pain est le résultat des efforts de l'agriculteur. Mais en réalité, ils sont identiques : c'est Hachem qui fournit".
Le rav Israël Najara enseigne que Hachem souhaite insuffler en chaque juif une croyance forte dans la Providence Divine, et c'est pour cela qu'Il nous a ordonnés de le remercier après avoir mangé (birkat hamazon), pour que l'on se renforce dans le fait qu'il n'y a absolument rien d'autre que Sa Force qui nourrit.

-> Dans le birkat hamazon, seule la première bénédiction est relative à la manne (notre subsistance), tandis que dans le restant des prières on va se focaliser sur notre amour et désir pour la terre d'Israël, pour Jérusalem, et pour le Temple.
Même avant de dire le birkat hamazon, nous exprimons notre désir pour la guéoula, avec le Tehilim d'introduction : "Chir hamaalot", ou "al naarot bavél".
Pourquoi cela?

Un père aimant ne souhaite pas uniquement délivrer de la nourriture à son fils de loin. Il désire énormément résider avec son fils sous le même toit, partager sa table et baigner dans l'amour de son enfant.
La terre d'Israël fait référence au Palais du Roi (Hachem).
De même que la nourriture témoigne de l'amour d'Hachem à notre égard, le fait de rappeler dans le birkat hamazon à plusieurs reprises la terre d'Israël et Jérusalem, cela réveille en nous une dimension supplémentaire de notre lien avec papa Hachem, car normalement nous devrions être réunis tous ensemble en terre d'Israël, ce qui arrivera très bientôt. b'h
[le birkat hamazon transmet l'idée que Hachem non seulement nous comble du meilleur, mais également Il désire ardemment que nous soyons au plus proches de Lui.
Le birkat hamazon nous donne donc non seulement des forces physiques, mais surtout des forces spirituelles, de la fierté d'être juifs, fils adorés du Maître du monde, Hachem.]

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[parfois on préfère éviter de manger du pain, content de notre stratagème pour se décharger de devoir réciter le birkat hamazon. Mais plutôt que de le fuir, on doit courir, sauter sur l'occasion pour le faire! ]

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-> b'h, également sur le Birkat haMazone : http://todahm.com/2013/12/01/birkat-hamazone

"Hachem te prendra en faveur" (Nasso 6,25)

La guémara (Béra'hot 20b) explique que Hachem dit : "Moi Je leur ai dit dans la Torah : "Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem ton D.". C'est-à-dire que l'on a l'obligation de réciter le Birkat Hamazon lorsqu'on se sent rassasié. Les Sages ont été plus rigoureux et ont imposé de Me bénir à partir de la consommation d'un volume de Kazaït (d'une olive). Ne les prendrai-Je pas en faveur?!"

=> Mais quel est le lien entre la faveur d'Hachem et le Birkat Hamazon?

-> En fait, pourquoi les Sages ont-ils institué la récitation du Birkat Hamazon à partir d'un Kazaït alors que la Torah l'impose quand on est repu après un bon repas?
Certes la logique veut que l'on remercie son bienfaiteur après être rassasié d'un bon repas. Mais les Sages ont regardé l'origine du bienfait dont ils ont bénéficié.
Lorsqu'ils réalisent que c'est Hachem, le Grand Roi, Parfait et Redoutable, qui a créé tous les univers. Lorsqu'ils réalisent que c'est Lui qui s'occupe de les nourrir en particulier, ils en sont si honorés, que même une petite quantité (Kazaït) leur est perçue comme une grande quantité rassasiante.

Lorsque Hachem constate cet attitude de Son peuple, Il leur répond en réciprocité.
Il est clair que dans l'absolu, toute faute commise envers Hachem est extrêmement grave. Mais Hachem ne regarde pas ce qui Lui a été fait, Il regarde plutôt d'où elle vient. Il voit alors que nous sommes des hommes faibles, qui connaissent toutes sortes de tentations et de problèmes leur rendant la vie difficile.
Alors Hachem les prend en faveur. Il les comprend et leur trouve toutes sortes de circonstances atténuantes.
[Kol Sim'ha]

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-> La guémara (Béra'hot 20b) rapporte les paroles de Hachem aux anges : "Comment puis-Je ne pas faire preuve de préférences à la nation d'Israël, qui dit le birkat hamazone à partir d'un kazayit (environ 30g) ou d'un kabétsa (environ 50g - une petite quantité), malgré le fait que Je leur ai ordonné de faire le birkat hamazone à partir du moment où ils sont satisfaits [leur faim]?
Je les favoriserai car ils me favorisent!"

Le Sifri explique : "Hachem va oublier Sa colère, et va tourner Sa face vers nous".

[ainsi grâce au birkat hamazone au moment où Hachem doit normalement s'énerver contre nous, alors non seulement Il ne le fait pas, mais en plus Il va se tourner vers nous pour chercher à nous favoriser!]

"Car l'homme ne vit pas que de pain" (Ekev 8,3)

-> L'âme ne vit pas de matérialité, or nous constatons que si l'homme mange, il vit et l'âme continue à exister, et s'il ne mange pas il meurt.
=> Comment l'âme vit-elle d'une nourriture matérielle alors que cela ne la nourrit pas?

L'âme se nourrit de spiritualité, et elle est nourrie par la bénédiction sur la nourriture.
C'est ce qui est écrit : "l'homme ne vit pas que de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de Hachem" = grâce à la spiritualité qui en découle toute âme vit.

[le Ari zal]

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-> La nourriture, comme toutes les matières physiques, contient des étincelles de sainteté. Lorsque vous mangez, ce sont ces étincelles de sainteté qui s'élèvent du domaine physique pour éveiller l'âme.
En d'autre terme, en mangeant, vous libérez l'énergie spirituelle contenue dans les étincelles de sainteté qui résident dans l'aliment, comme l'explique le Ari zal.

[rabbi 'Haïm Halberstam de Tsanz - Divré 'Haïm]

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+ "Tu ne mangeras pas l'âme avec la chair" (Réé 12,23)

-> Le rav 'Haïm Vital écrit au nom du Ari Zal, que l'essentiel de la compréhension de l'homme en ce qui concerne l'esprit saint dépend de son intention et de l'attention qu'il porte à toutes les bénédictions sur la nourriture, parce que grâce à elles, il annule les forces impures qui s'attachent aux aliments matériels ainsi qu'à celui qui les consomme.

Grâce aux bénédictions quand elles sont dites avec concentration, les forces impures sont écartées et celui qui les prononce purifie sa matière et devient apte à recevoir la sainteté.
Le Ari Zal a beaucoup insisté sur ce point.

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-> D'une manière plus générale, on peut citer les paroles du Méor Enayim (Vayéra) :
"La principale importance des mitsvot est le fait qu'elles ont été données par D. Lui-même.
Elles sont, par conséquent, le seul moyen à travers lequel nous pouvons approcher le Créateur et pour cette raison, nous tirons une nourriture spirituelle en les pratiquant.
Si nous observons les mitsvot avec l'intention d'atteindre la proximité avec D., nos mitsvot acquièrent une vie et une âme. Sinon, elles restent des rituels vides, des corps dénués d'esprit.

[chaque mitsva nous nourrit spirituellement, et la joie, l'intention que nous y ressentons va y donner tout le goût]

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-> "Ce n'est pas seulement par le pain que l'homme vit, mais par tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3)
L'homme ne doit pas penser qu'il reste en vie grâce à l'eau et à la nourriture qu'il ingère qui sont une nécessité physique pour le néfech, car l'essentiel provient de "l'âme de vie" que lui a insufflée le Créateur par Sa bouche et qui le maintient en vie à chaque instant.

[nous devons garder conscience de cette réalité que chaque instant Hachem a confiance en nous, nous accordant la vie. Nous devons être humbles devant la grandeur de D. qui permet à toute chose d'exister à chaque seconde (et ce peu importe ce que la naturalité du monde nous laisse croire - ex: je suis encore jeune, en bonne santé, ...)
Ainsi, on pourrait dire que lorsque nous faisons une bénédiction lorsque nous mangeons/buvons, remerciant Hachem pour cela, alors à combien plus forte raison devons-nous également en profiter pour le remercier de nous accorder la vie! (en espérant l'utiliser au mieux, dans des conditions les plus agréables, b'h) ]

Rabbi Chimon dit : "Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé un abattage de morts (mizbé'hé métim)" (Pirké Avot 3,4)

-> S'appuyant sur un enseignement du Baal Chem Tov, le Maggid de Mézéritch a dit un jour :
[Les âmes des] défunts se réincarnent parfois dans la nourriture et la boisson, afin qu'une personne prononce des paroles de Torah et leur donne vie.
Toutefois, si l'on ne prononce pas de paroles de Torah, on "abat les morts" qui ont été ainsi réincarnés et on les rejette dans le monde inanimé.
[sans des mots de Torah, on empêche l'élévation spirituelle des étincelles d'âmes contenues dans notre nourriture, leur refusant d'effectuer leur réparation dans ce monde. ]
[Béer Mayim - Haggada Shel Pessa'h]

-> Les paroles de Torah prononcées à table constituent l'âme des choses physiques servies.
[selon le Baal Chem Tov - Ner Mitsva 8,2]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Mon grand-père, le Baal Chem Tov, m'a appris :
Pourquoi la plupart des médicaments sont-ils très amers?
Parce que le monde physique contient des choses inanimées (domem), la vie végétale (tsoméa'h), les animaux ('haï) et l'humanité (médaber).
Chacun élève [ce qui lui est inférieur]. Les animaux sont censés élever les étincelles sacrées qui existent dans les plantes amères.
Cependant, s'ils s'en abstiennent parce que les plantes sont trop amères, il est décrété que les gens doivent tomber malades. Ensuite, à cause de leur maladie, ils doivent manger ou boire des remèdes amers [à base de plantes] afin d'élever [ces étincelles sacrées] à leur source.
[Sharshérét Zahav 27]

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[suite du Pirké Avot (3,4) : mais si 3 personnes ont mangé à une table et y ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé à la table d'Hachem. ]

"La Torah a pitié de l'argent du peuple juif" (guémara Yoma 39a)

=> Pourquoi en est-il ainsi?

-> Le Baal Chem Tov (Tsavaat haRivach 109) explique :
[La réponse repose sur] le principe selon lequel tout ce que l'on porte, mange ou utilise comme récipient existe en vertu d'une force vitale intérieure, et c'est cette force vitale qui cause une satisfaction.
Sans cet aspect spirituel, l'objet ne pourrait pas exister.
[De plus,] tout contient des étincelles sacrées qui sont liées à la racine de l'âme d'une personne. C'est pourquoi une personne aime un certain objet et une autre personne ne l'aime pas et est attirée par quelque chose d'autre.

Lorsqu'une personne utilise le récipient ou mange la nourriture en sa possession [conformément aux prescriptions de la Torah], même si elle mange pour satisfaire ses besoins physiques, elle rectifie ces étincelles sacrées. Car par la suite, le bénéfice qu'il tire de ce vêtement, de cette nourriture ou de tout autre objet lui permet de servir Hachem.
Ainsi, [les étincelles saintes qui s'y trouvent] atteignent leur rectification spirituelle.

C'est pourquoi les biens changent souvent de mains. Une fois que les étincelles saintes liées à la racine de l'âme du propriétaire ont été spirituellement rectifiées, D. retire l'objet à cette personne et le donne à quelqu'un d'autre.
Les étincelles qui restent à l'intérieur de l'objet appartiennent à une autre racine sublime.

Le Baal Chem Tov enseigne que les gens mangent et vivent ensemble et utilisent leurs diverses possessions en raison des étincelles sacrées contenues dans chaque chose.
C'est pourquoi ["la Torah a pitié de l'argent du peuple juif". Cela nous enseigne que] l'on doit avoir pitié de toutes ses possessions, car en faisant cela, on a pitié des étincelles sacrées.

Couteaux & birkat hamazon

+++ Couteaux & birkat hamazon :

+ "Si Tu construiras là un autel pour Hachem ton D., un autel de pierres; tu ne lèveras pas le fer sur elles" (Ki Tavo 27,5)

-> Il existe une coutume (Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11) : "Nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux au moment du birkat hamazon mais nous n'avons pas l'habitude de les recouvrir durant le Shabbat et les jours de fête."

-> La source de cette coutume est rapportée dans le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) qui en donne 2 raisons :
1°/ la premier est rapportée au nom du Rokéa'h qui s'appuie sur un verset au sujet du Mizbea'h : "Tu construiras là-bas un autel pour Hachem ton D., un autel de pierre. Tu ne lèveras pas sur lui le fer." (Ki Tavo 27,5)
Rachi (Yitro 20,22) explique que l'autel fut créé pour prolonger la vie de l'homme alors que le fer le fut pour l'abréger. Il ne convient donc pas à ce qui raccourcit la vie d'être aiguisé sur ce qui la rallonge.
A notre propos, il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 27a) : "A l'époque du Temple, l'autel réparait la faute de l'homme. A présent que le Temple est détruit, c'est la table d'une personne qui répare ses fautes".
Ainsi, il ne convient pas de laisser des couteaux sur la table au moment du birkat hamazon.

2°/ La 2e raison est rapportée par Rabbi Sim'ha : "J'ai entendu une autre raison : une fois, une personne faisait les bénédictions du birkat hamazon et lorsqu'il arriva à la bénédiction de la reconstruction de Jérusalem où est mentionnée la destruction du Temple, il saisit le couteau et se tua. Depuis ce tragique incident, nous avons l'habitude de retirer les couteaux au moment de faire le birkat hamazon".

A ce propos, le Beit Yossef écrit : "Ces 2 raisons sont rapportées dans le Or'hot 'Haïm (Hilkot Birkat haMazon 8) et nous avons l'habitude de ne pas recouvrir les couteaux durant les Shabbat et les jours de fête.
Cependant, d'après la raison rapportée par Rabbi Sim'ha, il n'existe aucune différence entre les jours profanes et le jour de Shabbat.

-> Le Maguen Avraham (fin siman 180) écrit que la raison pour laquelle nous ne recouvrons pas les couteaux ces jours-là est que la construction du Temple est interrompue durant ces jours. Par conséquent, même le Mizbeah (Autel) qui est comparable à la table ne peut être construit durant Shabbat. Ainsi, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux.

[d'autres commentateurs expliquent que même la nuit, durant la semaine, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux car nous ne construisons pas le Temple durant la nuit.]

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-> Rabbi 'Haim Vital ajoute une précision sur cette coutume suivant le sens ésotérique, qu'il rapporte au nom de son Maître le Arizal (chaar roua'h hakadoch 9B) :
"Mon Maître m'a enseigné que tout homme dont la racine de son âme provient de Caïn, devra être très attentif à retirer complètement les couteaux de la table au moment du birkat hamazon car tous les ustensiles qui s'apparentent à une arme sont directement en lien avec Cain, le premier meurtrier de l'humanité. Un tel homme ne devra jamais verser le sang, même le sang de la brit mila. Il devra également être attentif à ne pas tuer ne serait-ce qu'une punaise ou des poux."

Cependant, le Arizal (chaar haguilgoulim hakdama 30) explique qu'aujourd'hui nous ne connaissons plus réellement la provenance de nos âmes car depuis la faute d'Adam le premier homme, les étincelles d'âmes se sont mélangées les unes aux autres.
Par conséquent, nous retirerons les couteaux de la table avant de procéder au birkat hamazon même le Shabat.

-> Le Kaf ha'Haïm (OH 180;15) s'appuie sur les propos du Arizal et explique : "Puisque les âmes se sont mélangées, on devra retirer les couteaux de la table au moment du birkat hamazon même durant les jours de Shabbat et les jours de fête qui sont des jours de repos car l'origine de la néchama (âme) ne change pas le jour de Shabbat ou de yom tov."

=> Pour conclure, d'après la halakha, nous pouvons laisser les couteaux sur la table découverts pendant le birkat hamazon les jours de Chabbat et de fête. Cependant, d'après le sod, nous les couvrirons ces jours-là.

Le Aboudraham (Birkot haChakhar) cite la Riva selon laquelle c'est pour cette raison que les bénédictions s'adressent à Hachem à la fois à la 2e et à la 3e personne :
"Hachem est à la fois révélé et caché. Il est révélé par Ses actes, mais sa divinité est cachée.
Il en va de même pour l'âme, qui est à la fois révélée et cachée. C'est pourquoi l'âme bénit Hachem en termes directs ("Vous") et indirects ("Il").
Une bénédiction est dite avec les mots de la bouche et les pensées du cœur. Les pensées sont cachées, mais la voix est entendue. L'homme est une combinaison de corps et d'âme.
Dans son âme, il est digne d'être attaché à son Créateur et de se tenir devant Lui à tout moment.
Cependant, son corps l'en empêche. C'est pourquoi les bénédictions sont dites en utilisant à la fois des termes directs (2e personne) et cachés (3e personne).