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La colère : c’est s’autodétruire

+ La colère : c'est détruire notre "moi" le plus intime :

-> La colère est pour le yétser ara, ce qu'est une brèche dans un mur pour un voleur.
[Séfer haMéchalim 76]

-> La colère rend l'homme impur de l'intérieur et de l'extérieur : elle éradique son âme, au point qu'il ne lui reste pas même un ligament dans la sainteté.
[midrach Pin'has]

-> Une personne qui se met en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle.
Quoiqu'elle ait pu atteindre [en spiritualité], la colère le détruira.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech 3]

-> Qui ne protège pas son âme de la colère supprime la Sainteté suprême et instaure à la place les forces du mal (sitra a'hra).
Assurément, un individu en colère se rebelle contre Hachem (qui est en lui) ... il Le met en pièces sous l'effet de sa colère et y fait régner un "dieu étranger".
[Zohar - Tétsavé 182a]

-> La colère a pour effet d'éveiller le grand Accusateur : Essav, c'est-à-dire Edom, à partir duquel s'anime en chaîne [des multitudes] d'Accusateurs qui oppriment et dominent celui qui se met en colère.
Son image divine l'abandonne et il perd son visage d'homme.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Likoutei Etsot p.47]

-> Une personne en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle, et la passion enflamme le corps.
Elle perd son âme la plus élevée et sainte, qui est alors remplacée par les forces de l'impureté ...
Son âme (néfech) lui est arrachée et remplacée par un dieu étranger.
[Zohar 2:182]

-> En ce qui concerne la colère, mon maître [le Arizal] était extrêmement prudent, plus que pour toute autre faute, car aucune autre faute n'impacte de la sorte l'âme d'une personne.
En effet, lorsqu'une personne se met en colère, l'âme qui est en elle la quitte, et est remplacée par une âme provenant du côté impur ('hits'onim).
[Rav Haïm Vital - rapporté dans le Naguid ouMétsavé - Chaar haYi'houdim]

-> Selon le rav Haïm Vital :
"Mon maître [le Arizal] faisait très attention à la colère, plus qu’à toutes les autres fautes, même quand il se mettait en colère pour une mitsva.
Et quand j’enseignais à mon frère, qu’il ne savait pas aussi bien que je l’aurais voulu et que je me mettais en colère contre lui, même dans ce cas mon maître me le reprochait beaucoup.
Toutes les autres fautes produisent un défaut dans un seul membre [du corps], mais la colère porte atteinte à toute l’âme et la rend impure."

-> "Dans la colère, tu te déchires toi-même" (Iyov 18,4)
Lorsqu'une personne est en colère, elle déchire en morceaux sa sainte âme et la détruit.
Et puisqu'il ne peut pas y avoir de vide, alors l'espace laissé libre est pris par "le côté obscur".
Le Maor vaCémech (paracha Tazria) conclut : "Lorsque les forces de vie d'une personne partent, un esprit d'impureté y entre [à la place]".

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-> Rabbénou Yona note que dans la colère, il y a la rage qui est une tendance animale, faisant perdre toute raison, et causant des dégâts qu'on n'aurait jamais imaginés à tête reposée.

C'est ainsi que le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) enseigne :
"Celui qui est en colère pourrait détruire le monde entier si il le pouvait.
Il est hors de contrôle comme une bête sauvage, et prêt à commettre toutes les fautes du monde si sa colère le mènerait à cela, car il est totalement dominé par sa colère.

Le Séfer haMéchalim dit : "la colère est à l'intelligence, ce qu'est un nuage au soleil".

Une personne a beau être rayonnante de sagesse, la colère va tout recouvrir, ne laissant s'exprimer que sa partie/face sombre, sa folie.
Un tout petit peu de colère suffit à faire perdre la clarté de jugement, d'une quantité considérable de sagesse!

-> "le sot donne libre cours à sa folie" (Michlé 13,16)

-> "Tout celui qui se met en colère ... développe sa sottise"
[Rav Yirmiya de Difti - guémara Nédarim 22b]

-> "La colère est à demeure au sein des fous" (Kohélet 7,9)

-> Le Ram'hal ajoute également : "derrière toute expression de colère se cache le désir inconscient de tuer quiconque contredit notre volonté."

-> Le Sifté 'Haïm enseigne qu'en se mettant en colère, on donne le contrôle de soi-même à notre mauvais penchant, qui en profite alors pour exploiter librement nos mauvaises tendances.

[Durant notre colère, c'est comme donner les clés de son être au yétser ara, et lui dire : "Fais ce que tu veux avec!" Bien évidemment, au final ce sera à nous d'en régler la note, au combien salée! ]

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-> Une personne a beau avoir de très nombreuses mitsvot importantes à son crédit, mais elles sont toutes perdues lorsqu'une âme impure vient remplacer l'âme sainte qui est à l'origine de ces bonnes actions.
Ce processus se reproduit à chaque fois qu'une personne se met en colère.
Et le pire, est que les suppléments d'âmes de tsadikim reçus, lorsque nous avons réalisé une mitsva avec un grand dévouement, sont également perdus.
[Réchit 'Hokhma - Chaar Roua'h haKodech 7]

-> L'ensemble des fautes ne portent atteinte qu'à un seul membre, à l'exception de la colère qui porte atteinte à l'âme toute entière, en la bouleversant intégralement.
En effet, lorsqu'il se met en colère, l'homme voit son âme sainte l'abandonner pour être remplacée par une essence émanent de son écorce [matérielle].
[...]
L'homme colérique ne réussit rien aussi longtemps qu'il détient cette tendance, même s'il est un véritable tsadik dans toutes ses voies. Car par sa colère, un tel individu détruit tout ce qu'il a édifié. Il chasse son âme pure ...
[...]
Tous les efforts qu'un homme aura fournis pour atteindre la sainteté s'évanouissent dès lors qu'il se met en colère, comme si tout ce qu'il a entrepris n'était d'aucune utilité ...

Toutes les fautes (à l'exception de la colère) ne font que porter une atteinte que la téchouva est à même d'effacer, tandis que la colère déchire et supprime notre âme, ce qui entraîne que son préjudice requiert de nombreuses réparations, afin de restaurer sa sainte âme qui lui avait été arrachée.

C'est pour cela qu'on doit être très vigilant à ne pas se mettre en colère, et ce même pour une mitsva."

[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech]

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-> Une âme qui a été détruite est tellement difficile à récupérer.
Une personne colérique est constamment en train de détruire ce qu'elle construit, et entraîne le fait que son âme (néchama) la quitte encore et encore.
[Réchit 'Hokhma]

-> Qu'est-ce qui peut être pire que d'être obligé de recommencer de nouveau à partir de zéro, pour récupérer toutes nos mitsvot perdues [par notre colère], a de maintes et maintes reprises?!
La seule façon d'éviter de constamment régresser est de contrôle sa colère.
[le 'Hida - Moreh BeEtzba]

-> Nous nous donnons tellement de mal à être un réceptacle pour la présence divine.
Comment peut-on activement s'engager dans des actions qui entraînent l'exact contraire?
[Rabbi David de Lida]

[d'une certaine façon, ce que l'on pense gagner grâce à notre colère, sera toujours infiniment trop cher payé, par rapporte à ce que nous allons y perdre!

Le Steïpler rapporte que la plaie des grenouilles est appelée au singulier : tséfardéa (Chémot 8,2). Pourquoi cela?
En réalité au début, une seule grenouille est venue, mais à chaque fois qu'un égyptien frappait une grenouille, celle-ci se divisait en 2, entraînant un gain de la colère chez cet égyptien qui continuait à frapper.
L'idée est que la colère aveugle toute logique la plus évidente, et nous conduit à agir de telle façon à aggraver notre situation, en étant prêt à tout perdre!

Notre égo : Plutôt mourir, tout perdre, que de ne pas avoir le dernier mot! => Est-ce que cela en vaut vraiment la peine?]

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-> "Une personne colérique n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère" [guémara Kidouchin 40b]

Rachi commente : il ne gagne rien, mais ne fait que se détruire.

Le Méor Enayim commente : Chaque nuit [après s'être endormi], lorsque l'âme monte en Haut, la Main [Divine] écrit toutes les fautes que cette personne a pu faire durant sa journée.
Cependant, si elle s'est mise en colère pendant ce jour, alors uniquement cette faute est écrite, et rien d'autre n'a besoin alors d'être noté.
En effet, tout est inclut dans la colère, car la colère est ce qui précède et annonce toutes les autres fautes.

C'est pourquoi, la guémara dit qu'elle : "n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère", car cela est tout ce qui sera finalement mis par écrit. C'est l'unique faute pour laquelle Sa Main [Divine] y appose une signature.

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-> Lorsqu'on se met en colère, des anges du mal vont collecter nos remarques et les apporter en-Haut.
Ils disent alors : "Ceci est l'offrande qu'Un-tel nous a offerte!"

Les voix Célestes puissent des cris dans tous les cieux : "Malheur à un-tel, qui a servi des dieux étrangers! Malheur à la personne qui s'est égarée! Bénie est la personne qui arrive à se maîtriser!"
[Zohar Tétsavé 182:1 - rapporté par le 'Hida]

-> Lorsqu'un homme jette un objet sous le feu de sa colère, tous ces préposés du côté du mal s'en emparent.
Ils le hissent et le rapprochent vers ce côté, puis ils s'écrient : "Voici l'offrande d'un tel!"
Cet appel se répand dans tous les firmaments, et l'on proclame : "Malheur à un tel, qui sous l'effet de la colère, a suivi une divinité étrangère et a servi un autre dieu!" [...]

Heureux l'homme qui prend garde ... qui ne chute pas par sa colère dans le gouffre profond dont il ne peut plus remonter.
[Zohar - Pékoudé 263,2]

La jalousie : c’est se détruire !

+ La jalousie : c’est se détruire!

-> Là où il y a de la jalousie, il y a de la souffrance.
Là où il n'y a pas de haine, il y a de la réussite et une longue vie.
[Rav 'Haïm Palaggi - Moéd Kol 'Haï]

-> "Quand un homme aspire à la table [c'est-à-dire aux biens et aux revenus] d'un autre homme, le monde s'obscurcit pour lui"
[Rav - guémara Beitsa 32b]
[notre bonheur dépend de la façon dont nous voyons le monde. Etre jaloux, c'est le voir en plus noir!]

-> "La jalousie, la concupiscence et les honneurs excluent l'homme du monde"
[Pirké Avot 4,21 - Rabbi El'azar haKappar]

Le rav Leib 'Hassman dit que l'on peut perdre à la fois :
- ce monde-ci, en ne profitant pas de la vie que Hachem nous a accordé (en souhaitant toujours ce qu'autrui a, plutôt que de profiter de ce que l'on a déjà!) ;
- et à la fois le monde à venir, puisque perdant son temps et son énergie à rechercher ce que nous n'avons pas, plutôt que de travailler à constituer son patrimoine éternel.

-> Au sujet de la soif des honneurs, le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) écrit : "C'est ce désir qui opprime le cœur de l'homme, plus que toute ambition et aspiration. Si cette soif ne l'habitait pas, l'homme se suffirait de manger ce qu'il trouverait, de se vêtir de quelques étoffes qui cacheraient sa nudité et de dormir sous un toit qui le protégerait des dangers.
Sa subsistance lui serait venue aisément et il n'aurait éprouvé nul besoin de s'évertuer à s'enrichir.
Mais c'est parce qu'il refuse de se voir inférieur à ses amis qu'il choisit de s'empêtrer de tous ces maux dont il ne voit jamais la fin".

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-> Comme pour les autres fautes, une personne jalouse va être punie mesure pour mesure.
On va l'amener au paradis (gan Eden) pour y observer les tsadikim se réjouissant de la lumière de Hachem, et puis on va l'amener en enfer (Guéhinam) pour subir sa punition.
Ainsi, sa souffrance est aggravée par sa jalousie pour les tsadikim, qui profitent eux de leur récompense.
[le Magen Avot - sur Pirké Avot 4,21]

-> Chaque faute affaiblit une partie correspondante du corps humain.
Lorsqu'une personne écoute des paroles interdites, une impureté s'établit dans ses oreilles ; lorsqu'elle refuse d'aider son prochain, une impureté va se fixer sur ses mains ; ...
Cependant, le pire scénario possible est la faute permettant à l'impureté de s'établir sur le cœur, et cette faute est : la jalousie et la haine qui en résulte.
En effet, un cœur ainsi souillé a un impact négatif sur l'ensemble des autres organes et membres d'une personne.
['Hafets 'Haïm - Ahavat Israël]

-> "Il vaut mieux 100 morts plutôt qu'une seule occasion d'être jaloux. "

[midrach Tan'houma Vaét'hanan - Paroles de Moché rabbénou une fois que Yéhochoua a été nommé responsable du peuple juif à sa place, et qu'il n'a pas entendu ce que Hachem a pu dire à Yéhochoua dans le michkan]

Le Alshich haKadoch (Michlé 27,4) dit que Moché a pu face à face aux anges les plus destructeurs, mais il n'a pas pu se débarrasser de la jalousie.

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-> Lorsqu'une personne est dépourvue de jalousie, cela apporte la guérison au corps et à l'âme.
[Kad haKéma'h]

-> "La jalousie est la carie des os" (Michlé 14,30)

-> "Tout celui dont la jalousie ronge le cœur voit ses os se putréfier"
[guémara Shabbath 152b]

-> Si quelqu'un n'est pas jaloux, ses os ne pourriront pas (il reste entier).
[guémara Shabbath 156b]

Le Ibn Ezra (Béréchit 18,27) note que le mot : étsem ("atsamot" au pluriel) signifie : "os", et également : "l'essence" d'une personne.
Une personne jalouse refuse sa propre essence, en voulant copier les autres (je désire ce qu'autrui a, et non ce que j'ai!), sa punition est donc que ses os vont se décomposer.

Le Ibn Ezra enseigne que les os constituent l'essentiel du corps humain. Ainsi, lorsqu'un homme éprouve de la jalousie envers autrui, c'est-à-dire qu'il ne réussit pas à exploiter son potentiel envers autrui et se contente d'imiter ses semblables, son identité ne lui survivra pas et ses os se décomposeront après sa mort : "la jalousie est la crie des os".

En effet, le rav Its'hak Goldwasser (Yitspon laYécharim Touchiya) enseigne que la jalousie est synonyme de perte d'identité. En effet, tant qu'un homme a conscience de sa spécificité et du rôle exclusif qu'il doit jouer ici-bas (il est à sa juste place, s'occupant de son rôle unique dans l'Histoire du peuple juif), ressentant que "le monde a été créé pour lui" (selon l'expression de nos Sages dans les Pirké Avot), il n'y a en lui pas de place pour la jalousie.
C'est seulement lorsqu'il se considère comme noyé dans la masse qu'il commence à se comparer aux autres, à se mésestimer et à jalouser.

Par ailleurs, le rav Réouven Mélamed fait remarquer que le pire est que souvent nous ne ressentons pas le besoin d'une chose avant que quelqu'un d'autre l'acquiert. Ce qui fait que notre "moi" est dépendant des autres.

[Il est ironique de constater que seuls ceux qui se voient comme complets, comme ayant tout ce qu'il faut dans ce monde, auront leur corps qui restera complet pour l'éternité.]

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-> "L'envie fait pourrir les os" (ourkav atsamot kin'a - Michlé 14,30)
Le Rav Wolbe (voir Alei Chour - vol.1) explique ainsi ce verset :
Les os (atsamot) représentent la force intérieure de l'homme (atsma), ses talents et ses capacités.
Un homme jaloux des autres laisse son potentiel se perdre. Au lieu de cultiver ses propres talents et ses forces, il est préoccupé par l'effort futile de ressembler aux autres.
La jalousie est destructrice notamment parce qu'elle empêche l'homme de devenir ce qu'il est capable de devenir, et qu'il a été créé pour devenir, ce qui gâche ses "os", sa force et son potentiel.

Effectivement, le dernier des 10 Commandements (Yitro 20,14), est l'interdiction de "lo ta'hmod", ne convoite pas, qui interdit de désirer ce que possède autrui. Elle conclut les 10 Commandements parce que, dans un sens, elle comprend tous les autres. Si un homme est rongé par la jalousie, il est incapable de développer ses traits de caractère et d'accomplir la volonté d'Hachem selon son potentiel.

-> Nos Sages enseignent : "Qui est riche? Celui qui est satisfait de son lot" (Pirké Avot 4,1).
D'autre part, nos Sages (midrach rabba Kohélet 1,34) enseignent que par nature : "celui qui a cent désire deux cents". Comment peut-on donc atteindre le sentiment d'être satisfait de son lot?

Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm) explique : lorsqu'un homme devient brusquement fortuné, il est délirant d'enthousiasme. Cependant, après un moment, il s'habitue à sa richesse et son enthousiasme diminue progressivement. Plus le temps passe, moins il se considère riche et plus il désire avoir davantage.
Mais l'enthousiasme de quelqu'un qui comprend que chaque sou qu'il gagne vient d'Hachem et qu'il peut lui être repris à tout moment, ne faiblit jamais.
Chaque moment qu'Hachem lui permet de garder sa richesse est une raison de se réjouir. Cet homme est si heureux et reconnaissant de ce qu'il a qu'il ne désire jamais davantage. Il est vraiment riche!

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-> "Quiconque convoite ce qui ne lui appartient pas n'obtiendra pas ce qu'il désire et se verra privé de ce qu'il possède"
[guémara Sota 9a-b]

b'h, explications à ce sujet : https://todahm.com/2020/07/22/14458

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+ Illustrations de : "La jalousie est la carie des os" :

-> Après la mort de Yaakov, lorsque ses frères lui ont demandé pardon pour ce qu'ils ont pu lui faire, Yossef a pleuré (Vayé'hi 50,17).
Rabbi 'Haïm Berlin (fils aîné du Nétsiv) explique qu'il a pleuré car il ne pouvait pas leur prouver qu'il ne ressentait aucune jalousie, ni rancune.
En effet, ce n'est qu'après sa mort, en voyant que ses os sont restés intacts que cela a pu être prouvé pour sûr.

-> Rabbi Its'hak Zilberstein (Alénou léChabéa'h - Pin'has) rapporte le cas d'une femme juive qui a été enterrée dans un cimetière chrétien.
Lorsqu'elle a été transférée dans un cimetière juif, il s'est avéré que son corps n'avait aucune trace de décomposition.
En faisant des recherches sur sa vie, on a trouvé qu'elle a perdu connaissance à l'âge de 17 ans, et ce durant 70 ans, jusqu'à sa mort.
Le rav 'Haïm Kanievsky a expliqué que si son corps est demeuré intact, c'est que du fait de son état végétatif, elle n'a pas été jalouse d'autrui.

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-> b'h, voir aussi que : "notre jalousie détruit le Temple" : https://todahm.com/2021/05/23/notre-jalousie-detruit-le-temple

[être jaloux c'est à chaque instant détruire son Temple intérieur, mais également le Temple collectif que nous attendons tous si impatiemment. Or, ces lieux permettent à Hachem de résider au plus proche et au plus fortement de nous, et ce pour nous combler de Son amour et de Ses bénédictions. La jalousie cause ainsi des dégâts énormes!]

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-> Celui qui se venge par jalousie, détruira sa maison.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Maison (bayit)]

La jalousie (Introduction)

+ La jalousie - Introduction - Quelques paroles de nos Sages :

-> La jalousie fait perdre plus à une personne que tout autre mauvais trait de caractère.
[Nétivot Olam]

-> Examine toutes les histoires du Tana'h et tu y verras que tous les échecs peuvent être attribués à la jalousie, à l'envie, et aux honneurs.
[Rabbi Leib ‘Hassman - Ohr Yahel]

-> La jalousie est sans aucun doute le mauvais trait de caractère le plus efficace pour être retiré de ce monde.
[Rabbi 'Haim Chmoulevitz - Si'hot Moussar - Bamidbar 5731]

-> La jalousie n'est pas seulement un mauvais trait de caractère, c'est une maladie grave et dangereuse.
[le Roch - Or'hot 'Haïm]

-> L'essence de la jalousie est un désir profond d'être quelqu'un d'autre, et dans sa forme extrême c'est une annulation complète de soi-même.
[Rav Wolbe - Alé Chour]

[ainsi, lorsque nous ne sommes plus au commande de nous-même par jalousie, alors le yétser ara devient libre de faire ce qu’il souhaite !]

-> Au bout du compte, toutes les fautes peuvent être attribuées à la convoitise.
[Gaon de Vilna - Even Chléma - chap.3]

Par exemple, rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) affirme : "Le lachon hara et la calomnie proviennent de la jalousie et de la colère."

[en effet, puisque je n'ai pas ce qui selon moi doit me revenir de droit, alors au nom de cette injustice tout m'est permis! ]

-> La jalousie nous fait transgresser de nombreuses mitsvot sans que l'on s'en rende compte : "Ne hais pas" ; "Ne te venge pas" ; "Aime ton prochain comme toi même", ... [par exemple : à chaque fois que nous y pensons!]
La personne cible de notre jalousie, va inévitablement également nous haïr.
[Rav Méïr Margoliot]

L’importance de ne pas répondre aux disputes

+ L'importance de ne pas répondre aux disputes :

-> "Qui sont ceux que D. aime et qui rayonneront de l’éclat du soleil de midi?
Ce sont ceux qui, lorsqu’ils se voient réprimandés, ne répondent pas."
[guémara Guittin 36b]

-> "Le monde ne se maintient que grâce à celui qui garde la bouche fermée (bolem) lors d'une dispute, comme il est écrit : "Il suspend la terre sur le néant (bélima)" (Iyov 26,7)"
[Rabbi Ilaï - guémara 'Houlin 89a]

-> "A quiconque laisse passer les insultes qu'on lui adresse, D. passe toutes ses fautes.
[...]
A qui pardonne-t-Il la faute?
A celui qui laisse passer le péché qu'on lui fait."
[Rava - guémara Roch Hachana 17a]

Rachi explique : "l'Attribut de justice n'est pas pointilleux à son égard, mais laisse passer [ses fautes]".
Hachem va alors se comporter à notre égard avec plein de bonté.

Le rav Shach affirme que durant toute sa vie, il n'a vu personne qui n'a pas été pointilleuse avec autrui, et qui au final en a été perdante.
Hachem voit tout ce que l'on fait, et lorsque nous cédons, nous gagnons beaucoup beaucoup plus que ce que nous croyons perdre.

-> "Même si quelqu'un a commis de nombreuses fautes, s'il reste silencieux lorsque des disputes surgissent, il va mériter que Hachem réduise également au silence les lèvres de ses anges accusateurs."
[le 'Hafets 'Haïm - 'Hovot haChmira 6]

-> Par un jour de jeûne décrété pour faire tomber la pluie, Rabbi Eliézer, était l'officiant.
Il récita 24 bénédictions mais ne fut pas exaucé.

Lorsque Rabbi Akiva devint officiant après lui, et qu'il dit : "Notre père, notre Roi, nous n'avons pas d'autre roi que Toi. Notre père, notre Roi, en Ton Nom ait pitié de nous!", la pluie se mit immédiatement à tomber.

Les sages murmurèrent que Rabbi Akiva était donc plus grand que Rabbi Eliézer.
C'est alors qu'une Voix Céleste proclama : "Ce n'est pas parce que l'un est plus grand que l'autre, mais parce que l'un passe sur les insultes qu'on lui fait et que l'autre ne passe pas sur les insultes qu'on lui fait".
[guémara Taanit 25b]

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-> Le Pélé Yoets (Eré'h Bizayon) écrit, sur la base de nos Sages et de versets du Tana'h, que si quelqu'un nous fait honte, nous ne devrions pas avoir la moindre colère contre lui ou tenter de nous venger. Nous devrions plutôt remercier Hachem, qui a envoyé cette personne spécifiquement pour nous embarrasser afin de nous purifier de nos péchés.
Nous devons apprécier le fait que Hachem nous a donné une forme simple de kappara (expiation) qui n'implique pas la perte d'argent ou de santé.

Le Pélé Yoets poursuit en disant que lorsqu'une personne a honte, c'est un grand honneur qui lui a été accordé par Hachem dans son grand amour. Pour que la honte atteigne son but, la personne doit l'accepter avec amour et être heureuse que cela se soit produit.
La guémara (Guittin 36b) fait l'éloge d'une personne qui a cette réaction appropriée lorsqu'elle a honte.
De plus, outre la kappara fournit, cela ouvre également la porte à de futures bénédictions célestes.

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-> La guémara (Shabbath 88b) dit que si une personne a honte ou bien est insultée, et qu'elle est capable de s'abstenir de s'en prendre à celui qui lui fait honte, et qu'elle est en fait heureuse de penser à l'expiation qu'Hachem vient de lui fournir, elle est appelée une personne qui aime Hachem. A l'avenir elle méritera que son visage rayonne de sainteté aussi brillant que le soleil.
Le Or'hot Tsadikim (Chaar haBoucha) écrit que cette récompense est mesure pour mesure : son visage a perdu sa couleur quand il a été tout honteux et il l'a accepté, alors Hachem restaurera cette couleur avec un éclat plus brillant que le soleil.
Une telle personne est appelé quelqu'un qui aime Hachem parce qu'il a restauré son penchant naturel pour honorer Hachem en faisant Sa volonté et en acceptant l'humiliation.
C'est un acte d'émouna complète, croyant que Hachem est derrière l'épisode tout entier et que c'est pour le meilleur.

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-> "Une personne qui témoigne de la miséricorde, reçoit de la miséricorde du Ciel"
[guémara Shabbath 151]

-> Notre conduite sur terre déclenche une réponse identique d'En-Haut.
Si on agit avec bonté sur terre, alors on provoque la bonté d'En-Haut, et la journée est couronnée de bienveillance (divine).
Si on se comporte avec miséricorde sur terre, alors la miséricorde [Divine] se réveille sur ce jour, et l'on est couronné de miséricorde (divine).

De plus, les mérites que l'on a pour avoir stimulé la bonté devant Hachem, vont nous servir en cas de besoin.
[Zohar - Emor]

-> Rav Houna était une fois gravement malade, et lorsque rav Papa l'a vu dans cet état de faiblesse extrême, il était certain qu'il était sur le point de mourir, et il a ainsi demandé à ses proches de préparer son linceul.

Par la suite, Rav Houna a totalement récupéré, et rav Papa avait très honte de son avis hâtif.

Rav Houna lui dit alors : "N'en sois pas désolé, tu avais raison. En effet, la mort avait était décrétée sur moi, mais Hachem a décidé que puisque je ne suis pas exigeant avec les autres et que je n'insiste pas pour faire valoir mes droits, alors du Ciel ils n'ont pas été exigeants avec mes fautes.
Par ce mérite, il m'a été accordé de pouvoir continuer à vivre!"
[guémara Roch Hachana 17]

[Comment pouvons-nous préférer avec le dernier mot, au prix d'avoir comme conséquence de vivre moins longtemps, d'être jugé avec plus de rigueur?
Cela fait très cher payé!]

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-> Rav Abba était assis à l'entrée de la ville de Lod, et il a vu un homme se reposant sous l'avancée d'une montagne.
Alors que ce dernier était en train de dormir, une partie d'un arbre s'est cassée et a écrasé un serpent vénéneux qui était sur le point de le mordre.
L'homme s'est réveillé, et dès qu'il a quitté l'endroit, le rebord d'où il était s'est écroulé en bas de la montagne.

Rav Abba a courut après cet homme, et lui a demandé de raconter les actions qu'il avait pu commettre pour être méritant de 2 miracles successifs.
L'homme a dit : "Durant toute ma vie j'ai toujours pardonné facilement à tout celui qui a pu me blesser. Je n'ai jamais eu de rancune envers une personne qui m'a fait du mal. En fait, j'ai toujours essayé de voir en quoi je pouvais l'aider."

Lorsque Rav Abba a entendu cela, il a déclaré : "Les actes de ce juif sont encore plus grande que le saint Yossef.
En effet, les frères de Yossef lui ont amené beaucoup de souffrances, et il avait quand même de la compassion pour eux.
Cet homme est indulgent avec tout le monde [pas uniquement ses frères] ; c'est pourquoi il est méritant d'avoir un miracle après l'autre."
[Zohar - Mikets]

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-> "Lorsqu'une personne est insultée [et ne répond pas], elle gagne le mérite de milliers de souffrances."
[Rav Moché Leib de Sassov]

-> "Heureux celui qui entend des paroles humiliantes et s'est habitué à garder le silence ... il gagne d'être épargné de 100 malheurs [qu'il aurait subi s'il s'était querellé]"
[guémara Sanhédrin 7a]

-> Il faut accepter avec amour la peine résultant d'une insulte et d'une humiliation, puisque cela nous sert d'expiation à nos fautes.
[Chla haKadoch - Chaar haRatson]
[plutôt que se croire rabaissé, il faut plutôt avoir conscience d'être nettoyé spirituellement!]

Le Chla haKadoch (massé'hét Yoma - Déré'h 'Haïm - 44) écrit : "Une dispute retire 100 parnassa" (ma'hlokét a'hat do'hé méa parnassot).
- Les gens étaient étonnés de voir à quel point une personne faisait tout pour éviter les disputes. Il leur a expliqué : "Combien d'efforts est-on prêt à déployer pour obtenir notre parnassa (subsistance) [n'est-il pas logique d'en faire au moins pareil pour ne pas la perdre à cause de disputes]?"
- Le frère du Imré Emet faisait remarquer que la 1ere chose à faire lorsque l'on a des difficultés de parnassa, c'est de ne pas se prendre la tête, de ne pas se disputer, car cela va nous retirer "100 parnassot".  [vu la situation, on peut vraiment pas se permettre ce luxe si coûteux! 🙂 ]

-> Le Or'hot Tsadikim (Chaar haAnava) dit que selon nos Sages lorsqu'une personne est humiliée (et ne répond pas), c'est un moment propice pour qu'elle prie.
Une explication est qu'elle a fait concrètement preuve d'une grande humilité, en acceptant pour Hachem de s'écraser devant les attaques d'autrui. Or, D. fait reposer Sa présence sur une personne humble, et Il répond immédiatement à ses prières.

-> Le meilleur trait de caractère consiste à "s'habituer" à ne pas s'affliger des affronts, au point de n'en ressentir aucune peine.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 7a]

-> Si un homme humilie son prochain par ses accusations mensongères et que celui-ci garde le silence, [le Ciel] fait passer les mérites de l'offenseur au crédit de l'offensé et met les faute de l'offensé sur le compte de l'offenseur.
[Réchit 'Hokhma]

-> Combien est sot celui qui part en croisade contre ceux qui l'humilient!
Il devrait les remercier de lui avoir accordés de la vie et de l'avoir sauvés de la mort.
[Damések Eliézer]

[Lorsque nous acceptons qu'autrui n'est qu'un bâton tenu par Hachem, il devient plus facile de le supporter.
Il va de soit que l'autre personne devra rendre des comptes au Maître du monde.]

-> Un jour le rabbi Mena'hem Mendel de Prémichlan a convié tous ses proches à fêter l'humiliation publique qu'il avait pu recevoir en ce jour.

Il a expliqué : Lorsqu'une personne est humiliée, on lui offre un moyen simple de purifier les conséquences de ses fautes, ce qui fait que l'on doit être doublement heureux : d'être tout propre spirituellement, et de s'être vu proposé un des moyens de nettoyage le plus facile.

-> De même, un jour rabbi Yé'hezkel Levenstein est rentré particulièrement joyeux chez lui. A sa famille qui s'interrogeait sur la raison d'une joie si extrême, il a répondu : "Je viens juste de me faire humilier!"

-> Le rav 'Haïm Vital écrit que si nous savions à quel point le fait de subir une honte est en réalité positif pour nous, nous rechercherions à avoir honte.

Le Ramak écrit que Hachem, dans Son infinie bonté, nous permet d'être nettoyés de nos fautes dans ce monde, afin de ne pas subir de punition dans le monde à Venir.
[ainsi, une moment de honte est certes désagréable, mais c'est une affaire en or que nous offre autrui, car cela nous dispense d'une quantité importante de souffrances dans ce monde et surtout dans celui à Venir! Comment ne pas en être joyeux!!]

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-> "Lorsqu'on m'insulte ou que l'on m'offense en publique, je visualise en face de moi une balance. D'un côté il y a mes fautes, et d'un autre côté les difficultés et les insultes.
Je regarde, et je remarque que mes fautes pèsent plus lourd. Je reste alors silencieux et accepte ce qui m'arrive comme étant de la justice Divine [me permettant au final de diminuer le poids de mes fautes, faisant que ma balance penche moins en ma défaveur!]."
[Séfer 'Harédim]

-> Si on vous insulte ou embarrasse, appréciez ce moment [sans y répondre].
En effet, c'est un remède pour l'âme qui ne peut pas être acheté, quelqu'en soit le prix.
Soyez reconnaissant envers cette personne qui vous dispute, car il n'existe pas de traitement plus efficace pour expier nos fautes.
[Rav Heiman - Otzar haPisgamim]

-> La souffrance la plus efficace est celle de se faire humilier [sans qu'on y réponde] : cela pénètre le cœur et nettoie de toutes les fautes.
[Réchit 'Hokhma]

Un jour près avoir étudié ces paroles, le 'Hafets 'Haïm s'est mis à pleurer : "Je n'ai jamais mérité qu'une personne me fasse honte ou m'humilie, au contraire, où que j'aille les gens m'honorent."

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-> Lorsque nous sommes insultés par une personne qui est malade mentalement, nous comprenons qu'il n'y a pas de raison de s'énerver ou de se venger (elle est pas bien dans sa tête).
A nos yeux, la situation ne doit pas être différente, lorsqu'une personne dans sa folie/égarement en vient à nous insulter, humilier.
[elle a perdu la tête, elle n'est pas elle-même, ne pense plus vraiment ce qu'elle dit, ... on verra cela plus tard lorsque son esprit lui sera revenu!]

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-> Si tu es traité d'âne, c'est-à-dire que tu es "insulté", et que tu acceptes ce reproche ou cette critique sans te disputer avec celui qui t'a offensé et si tu ne te prends pas pour un homme important, alors Hachem t'aidera à combler et réparer tes manques, tes défauts ('hissronot).
[Maharal - 'Hidouché Agadot - Baba Kama 92a]

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Tout juif qui entend l'humiliation qui lui est adressée et ne répond pas, se transforme en personne capable d'opérer des miracles.
[rav Yaakov Israël Pozen]

-> Le roi David écrit : "Ceux qui sont assis aux portes déblatèrent contre moi, les buveurs de liqueurs fortes me chansonnent. Toutefois, ma prière s’élève vers toi, Hachem, au moment propice ; ô D., dans ta bonté infinie, exauce-moi, en m’accordant ton aide fidèle" (Téhilim 69,13-14).
Le Malbim commente que le roi David dit que le moment où il entend qu'on se moque de lui est le moment propice pour prier et être exaucé.

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-> "Commencer une querelle, c'est ouvrir une digue. Avant que la dispute s'anime retire-toi" (Michlé 17,14)

Nos Sages (guémara Sanhédrin 7a) donnent les 2 explications suivantes :
1°/ si l'on ne rebouche pas rapidement le petit trou d'où coule de l'eau, il s'agrandit jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le boucher ;

2°/ Celui qui commence une dispute sera confronté à une avalanche de 100 mauvais décrets.
[Rachi explique que le mot en hébreu du verset "madone" fait allusion aux mots : "méa diné" = 100 décrets]
La guémara rapporte l'histoire d'un homme qui disait : "Celui qui a l'habitude d'entendre et de se taire méritera de faire taire 100 mauvais décrets qui planent sur lui".
Rachi explique : "Heureux soit celui qui s'habitue à se taire lorsqu'on l'humilie ; il est ainsi sauvé de 100 malheurs qui pesaient sur lui".

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+ "Lorsque quelqu'un pourrait se révolter contre son prochain qui lui a causé un préjudice et se tait [alors], Celui qui se trouve dans le buisson [Hachem] le jugera"
[rav A'ha de Bé'Hozaa - guémara Guittin 7a]

Hachem qui était installé dans le buisson ardent lorsqu'Il s'est dévoilé à Moché, jugera cet homme pour le délivrer immédiatement de celui qui lui a fait du mal.
=> Pourquoi spécifier qu'Hachem "Qui est installé dans le buisson" fera le jugement?

-> Le Yétev Lev répond :
Lorsque Moché a découvert ce buisson, il est écrit : "Il remarqua que le buisson était en feu et cependant il ne se consumait point" (Chémot 3,2).
Il s'en étonna : "Comment est-il possible que quelqu'un me brûle et que je ne sois pas brûlé?"
La réponse est que celui qui semble me brûler n'est pas le véritable auteur. Il y a quelqu'un au-dessus de lui qui brûle.
L'ange d'Hachem, qui apparaît dans le buisson, veut donc apprendre à Moché ce principe : le feu ne brûle pas, c'est Hachem qui lui ordonne de brûler!

=> On tire de là une leçon importante : même si quelqu'un t'a blessé, et que tu pourrais trouver légitime de te venger, sache que c'est Hachem qui a décidé que tu serais blessé! Alors, qu'as-tu à t'en prendre à ton ami? Ce n'est pas la bonne adresse.
Celui qui a l'intelligence de se taire à ce moment-là, montre qu'il a compris le message du buisson.

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-> "Moché se leva et partit voir Datan et Aviram" (Kora'h 16,25)

=> Pourquoi la Torah dit-elle : "Moché se leva"? Si c'était pour nous dire qu'il était assis préalablement, en quoi cette information nous est-elle utile?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
Il est écrit : "Avant la défaite, le racha est élevé" (Michlé 16,18) ; "Avant les honneurs, se trouve la modestie" (Michlé 18,12), et nos Sages (midrach Chémot rabba 45) ont enseigné : "Mon humiliation m'a valu l'élévation".
C'est ce que dit donc notre verset : "Moché se leva" = c'est une élévation pour lui que d'aller lui-même parler à Datan et Aviram, des hommes mauvais qui lui ont fait honte et refusaient de se présenter devant lui. Il s'est rabaissé en les visitant lui-même.
- "Avant la défaite, le racha est élevé" se rapporte donc à Datan et Aviram qui sont honorés de la visite de Moché en personne, juste avant la punition.
- Et "avant les honneurs se trouve la modestie" se rapporte à Moché qui se rabaisse en se déplaçant chez eux, juste qu'Hachem ne prenne sa défense.

=> La Torah atteste donc que ce qui semblait être, à première vue, une humiliation pour Moché (ils lui ont fait honte verbalement en public), était en fait une ascension pour lui, une grandeur : "Moché se leva".

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-> Le Rambam, dans une lettre qu’il adressa à son fils, écrit les mots suivants :
"Ne rendez pas vos âmes abominables avec la dispute qui détruit le corps, l’âme et les biens. J’ai vu des enfants mourir, des familles décimées, des villes chanceler, des communautés disséminées, des gens pieux disparaître, des hommes de foi se perdre, et de nobles personnes frappées, à cause des querelles.
Les prophètes prophétisèrent, les sages firent preuve de sagesse, et ils ne cessèrent de conter les méfaits de la dispute, sans jamais parvenir au terme du récit.
C’est pourquoi haïssez-la et fuyez-la, écartez-vous de tous ceux qui la chérissent, qui la recherchent et qui l’aiment, de crainte d’être emporté dans leur fautes."

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-> Quand l'homme est confronté à une querelle et à une dispute, et qu'il se tait, sans se soucier du conflit et des mépris dont il est l'objet, en écoutant son outrage sans répliquer, une telle attitude constitue l'essentiel de son repentir et de sa réparation à l'égard de toutes ses fautes ; il agit vraiment avec sagesse, mérite l'honneur de D., ainsi qu'une bonne plece dans le monde à venir, et il parviendra à s'inclure dans l'aspect de l'homme qui siège sur le trône, de qui émane le jugement pour tous les habitants du monde.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 6]

-> Grâce au fait que l'homme entend son outrage et ne répond pas, en agissant ainsi par amour, et non dans le but d'énerver son prochain davantage par le silence, il repousse de la sorte toutes les écorces impures afin qu'elles ne s'agrippent pas à la sainteté.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 82]

-> Celui qui retient ses paroles [parle avec retenue], personne ne pourra le vaincre.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

-> A cause de la colère, des accusateurs et des ennemis s'éveillent contre l'homme, et s'opposent à lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 57,6]

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-> A cause des querelles, survient la pauvreté, et on n'a pas le mérite de trouver de remède ; mais grâce à la paix, viennent la guérison et le gagne-pain.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 277]

-> C'est au cœur de la querelle que se tiend le Satan.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

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-> b'h, l'exemple de Elyassaf appelé "ami de D." : https://todahm.com/2021/05/23/31793

"Celui qui fait fauter autrui est pire que celui qui le tue"

[midrach Bamidbar rabba 21]

Jalousie et mauvais œil (ayin ara)

+ Jalousie et mauvais œil (ayin ara) :

-> A la vue d'un cimetière de 100 tombes, Rav a déclaré que 99 de ces personnes sont mortes à cause du mauvais œil (ayin ara), tandis qu'une seule est morte de cause naturelle.
[guémara Baba Métsia 107b]

Le rav Shalom Messas explique que cela ne signifie pas que les gens meurent car d'autres jettent un mauvais œil sur eux.
Le sens véritable de ce passage est que ces personnes sont mortes car elles ont regardé d'un mauvais œil autrui.
Un feu interne de jalousie pour les possessions et les succès des autres a brûlé en eux, et cela a conduit à leur mort prématurée.

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-> b'h, également lié à cela : https://todahm.com/2020/07/22/14458

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-> Le Shomer Emounim enseigne que la meilleure protection contre le ayin ara est d'agir modestement, en étant réellement préoccupé par le sentiment des autres.
Cela implique qu'il faut minimiser nos capacités, tout en développant celles des autres.

-> Lorsque le roi Shaül a vu que son énorme armure s'est miraculeusement ajustée pour prendre parfaitement la taille de David, il a présumé que David sera son successeur (Chmouël I 17,38).

Selon le midrach (Vayikra rabba 21,8), David voyant le visage de Shaül pâlir, il a immédiatement déclaré qu'il ne pouvait pas supporter une charge si lourde et il a retiré l'armure.
En effet, David ne voulait pas prendre le risque d'être la cause de la jalousie du roi Shaül.

=> On voit de là l'importance d'être vigilant à éviter de faire des choses pouvant entraîner de la jalousie chez autrui.

-> Rabbi Yéhochoua dit : "Le mauvais œil [c'est-à-dire le regard envieux et nuisible portée par celui qui ne se contente pas de ce qu'il a], le mauvais penchant et la haine des êtres vivants expulsent l'homme du monde." [Pirké Avot 2,11]

-> Un homme riche est autorisé à mentir à propos de sa richesse, s'il craint un ayin ara ou bien s'il ne souhaite pas éveiller de la jalousie.
[rav Eliyashiv]

-> La fille du rav Eliyashiv, femme du rav Its'hak Zilberstein, ne marchait jamais à l'extérieur avec son mari, afin d'éviter indirectement de générer de la souffrance et de la jalousie chez ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir un conjoint.

-> La guémara (Baba Batra 2b) nous conseille de "ne pas nous tenir devant le champ de notre voisin lorsque le champ est fleuri".
En effet, il y a un risque de jalousie, de générer des dégâts suite à un ayin ara (plus ou moins conscient).

-> En pleine famine, Yaakov envoya ses fils prendre des provisions de blé en Egypte (Mikets 42,1).
Rachi commente : "Pourquoi donnez-vous l’impression aux descendants de Yichmaël et de Essav que vous êtes rassasiés?
A ce moment-là il leur restait encore du blé. A mon avis, le sens simple est le suivant : Pourquoi faudrait-il que tout le monde vous regarde avec étonnement du fait que vous ne recherchez pas de nourriture aussi longtemps que vos réserves ne sont pas épuisées?"

Le midrach dit également : "N'entrez pas tous en [Egypte] par la même porte à cause du mauvais œil [car un homme béni de 10 fils tels que vous risque d'être un objet d'envie]."

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-> Le rav Eliyahou Dessler (cité dans le Sia’h ‘Haïm I,237) explique que lorsque Hachem a décidé et décrété initialement qu’une personne avait le droit à quelque chose, Il trouvait qu’elle était méritante pour bénéficier d’un certain avantage personnel.

Cependant, si cette personne va s’en servir de façon ostentatoire, cela risque d’entraîner de la souffrance et de la jalousie chez d’autres (pourquoi elle a et pas moi!).
Hachem doit alors refaire les comptes. En effet, certes elle mérite d’avoir ce plaisir pour elle-même, mais il faut maintenant également considérer que cela va entraîner de la souffrance chez autrui par le fait de l’avoir publiquement exhibé.

Après le nouveau verdict : soit elle est encore méritante pour avoir ce bien, soit Hachem va considérer qu’elle ne mérite plus d’avoir ce profit à cause des conséquences que cela va avoir sur son environnement.

=> Quelque soit notre situation (celui qui jalouse ou bien celui qui est jalousé), une telle attitude ne fait que causer des dégâts et des malheurs.
C'est du perdant - perdant pour tout le monde!

[Le fait de ne pas jalouser, au-delà d'être une preuve de notre émouna, au-delà d'être très bénéfique pour nous, c'est une expression de notre amour pour autrui, puisqu'ainsi on n'attire pas sur lui les foudres du ayin ara]

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-> Selon le 'Hazon Ich, l'homme par sa simple pensée peut avoir une influence dans le monde.
[Pense bien et tout ira bien => ainsi lorsqu'on a un mauvais oeil sur nous ou autrui, on peut malheureusement l'influencer à distance négativement (et inversement).]

-> Rabbénou Yona dit que lorsque l'on envie ce qui appartient à autrui, il y a une sorte d'air qui va sortir de cette pensée, et elle a le pouvoir de détruire ce sur quoi j'ai pu jalouser, ainsi que nous-même.
[ainsi, si par exemple on aurait dû recevoir cette chose, on ne la recevra pas]

-> Selon le rav Dessler, le ayin ara remet en cause la notion de arévim, de l'unité du peuple juif.
[pourquoi lui il a et pas moi, cela implique que lui est distinct de moi => que je développe une division entre les juifs. Or, l'unité est notre force et une source énorme de bénédictions (même si l'on est pas méritant).
Par le ayin ara je divise, et donc j'empêche des bonnes choses de nous arriver, et je permets de mauvaises de nous parvenir.
Cela est à l'image d'un père qui se réjouit de voir ses enfants unis, et alors il leur donne tout ce qu'ils veulent. Mais s'il y a une division, alors le père prend ses distances, il est triste et n'a plus le cœur à leur donner des choses, ... ]

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-> b'h, des réflexions importantes sur la notion de Ayin ara : https://todahm.com/2016/01/22/35876

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-> Pharaon dit à Yaakov : "Combien sont les jours des années de ta vie?"
Yaakov dit à Pharaon : "Les jours des années de mes pérégrinations sont 130 ans. Peu nombreux et mauvais ont été les jours des années de ma vie" (Vayigach 47,8-9)

Selon le Daat Zékénim, parce que Yaakov a fait allusion à ses années en mal, Hachem l’a puni et il est mort à 147 ans, soit 33 années en moins que son père.

Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat) explique que probablement Yaakov avait peur que Pharaon devienne jaloux de sa longue vie, et mette sur lui son mauvais œil (ayin ara). C’est pour cela qu’il a dit : "peu nombreux et mauvais ont été les jours des années de ma vie".

Le rav Sternbuch ajoute : "Nous voyons de là que nous ne devons jamais nous vanter à propos de notre famille, de notre richesse, … et éviter ainsi le mauvais œil, qui vient sur nous par le biais de la jalousie."

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-> Afin de se préserver du mauvais œil, la guémara (Béra'hot 55b) nous conseille de placer notre pouce droit sur le pouce gauche et de dire : "Je suis de la descendance de Yossef qui ne craint pas le mauvais œil" (ana mi zara déYossef kaatina délo chalta bé éna bicha).

Certains disent que Yossef a bénéficié de ce pouvoir de sa mère Ra'hel qui a parfaitement surmonté sa tendance à la jalousie, et qui a ainsi transmis ce mérite à sa descendance.

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-> "Hachem enlèvera de toi toute maladie et tous les fléaux de l'Egypte, Il ne les placera pas en toi" (Ekev 7,15)

=> Pourquoi concernant les fléaux, il est dit qu'Il ne te les placera pas, alors que pour les maladies, il est dit qu'Il les enlèvera de toi, sous-entendu qu'Il te les placera pour ensuite les enlever de toi?

C'est pour répondre à cette question que les Sages disent que ces maladies font référence au mauvais œil (ayin ara), qui vient du fait de la jalousie d'autrui. Or Hachem, qui souhaite maintenir le libre arbitre auprès des hommes, les laisse être jaloux s'ils le choisissent et ne les empêche pas de l'être. De ce fait, les maux causés par le mauvais œil viendront naturellement sur les personnes jalousées et Hachem aura donc besoin de les enlever de
toi.
C'est pourquoi, le verset ne dit pas qu'Hachem "ne les placera pas en toi", car pour cela, il faudrait empêcher les hommes d'être jaloux, ce qu'Hachem ne fait pas, pour ne pas altérer le libre arbitre.
Ainsi, le choix de l'expression "Hachem enlèvera de toi" plutôt que "ne te les placera pas", suggère donc que ces maladies évoquent le mauvais œil, dépendant du libre arbitre.
[Arougat Habossem]

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-> "La bénédiction réside dans ce qui est caché de l'œil" [guémara Ta’anit 8b]

-> La guémara (Béra'hot 55b) enseigne également :
"De la même façon que les poissons de la mer sont recouverts par l'eau et que le mauvais œil n'a pas d'emprise sur eux, le mauvais œil n'a pas d'emprise sur la descendance de Yossef.
Et s’il a peur de son propre mauvais œil, qu'il regarde le côté de sa narine gauche."

-> La descendance de Yossef est comparée aux poissons, qui sont mis à l'écart, immergés dans l'eau. [guémara Béra'hot 20a]
Puisque leur habitat se trouve à l'abri des regards, ils sont bénis.

-> Il est écrit dans la suite de cette guémara (Béra'hot 20a) : "un œil qui refuse de se délecter de ce qui n'est pas à lui, le mauvais œil n'a aucune emprise sur lui".
Le rav Eliyahou Dessler enseigne : dans une certaine mesure l'homme qui provoque la jalousie d'autrui, il est jugé en fonction de la stricte justice.
En effet, on sait parfaitement que celui qui ne vit absolument pas pour lui-même et dont toute la vie se passe à donner plutôt qu'à prendre ne suscite pas la jalousie ...
Il y a 2 choses qui caractérisent les poissons : ils sont cachés aux yeux, et ils vivent dans leur univers sans compétition avec les êtres qui vivent sur la terre.
Cela nous enseigne que celui qui vit en étant caché des yeux, et dont les aspirations sont différentes de celles de la vie de la rue, ne suscite aucune jalousie.

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-> Le midrach Tan’houma rapporte que les 1eres Tables de la Loi ont été données au mont Sinaï à toute la nation avec les tonnerres, les éclairs et de la fumée.
En conséquence du fait qu’elles ont été transmises avec une publicité énorme (la Création entière s’est arrêtée face à ce moment historique), cela a entraîné qu’elles ont été impactées par le "mauvais œil" (ayin ara), et elles ne pouvaient pas perdurer éternellement (la bénédiction réside dans ce qui est caché!).

=> Selon ce midrach, Moché a brisé ces lou’hot d’une manière ostensible, comme pour réduire en morceau le ayin ara présent.
[Par contre, les 2e Tables furent données plus discrètement et restèrent entières.]

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-> Avraham était très prudent. Après qu'Its'hak fût resté en vie à la suite de sa ligature sur l'autel, Avraham l'amena la nuit à la yéchiva de Chèm. Il ne voulait pas même qu'Ichmaël et Eliézer le regardent par peur du mauvais œil.
[midrach Béréchit rabba - Vayéra]

-> Le Daat Zékénim enseigne qu'après la Akéda Avraham a fait partir Its'hak, en cachette pendant la nuit, afin de le protéger du mauvais œil (ayin ara). [le ayin ara pouvant résider dans tout ce qui sort nettement de l'ordinaire]
Il fait remarquer que suite au sauvetage miraculeux de la fournaise de 'Hanania, Michaël et Azaria, il n'est plus fait aucune mention d'eux. Une opinion de la guémara (Sanhédrin 93a) est qu'ils sont morts à cause du mauvais œil.
[ils étaient au milieu des flammes et en sont sortis indemnes. Tout le monde les regardait avec étonnement tout le temps, et cela les a impacté négativement.]

-> D'un autre côté, il est écrit : "Chantez en son honneur, célébrez-le, entretenez-vous de toutes ses merveilles" (Téhilim 105,2).
=> Alors faut-il partager les miracles d'Hachem ou bien risque-t-on le ayin ara?
Le rav Zilberstein explique qu'un miracle dévoilé qui ne peut être expliqué par des moyens naturels est quelque chose qui doit être caché aux autres. Cependant, la plupart des miracles que les gens vivent peuvent être expliqués d'une manière naturelle, et ainsi ils doivent absolument être rendus public.

Faire connaître un miracle est une grande avodat Hachem. Le Zohar haKadoch (Bo - p.40b) écrit qu'il incombe aux gens de parler des merveilles d'Hachem. Quand ils le font, les anges au Ciel se rassemblent pour écouter ses louanges et ils louent Hachem, et par conséquent le nom d'Hachem devient glorifié.
[ainsi, sous couvert de peur de ayin ara, on ne doit pas passer à côté d'une occasion de grandir le Nom Divin]

-> C'est également ce qui se produisit pour la Chounamite, la femme qui se plaignit du créancier venu emmener ses fils comme esclaves (Méla'him II 4,1).
Elicha pria pour elle et une cruche déborda d'huile au point qu'elle put remplir de nombreux récipients.
A ce moment-là, Elicha lui recommanda de fermer la porte pour que le mauvais œil n'ait pas de prise sur elle et que la bénédiction puisse s'accomplir.
Il lui dit : "Tu viendras et fermeras la porte derrière toi et derrière ton fils" (Méla'him II 4,4).
[Kli Yakar]

-> Il est interdit de se tenir auprès du champ d'un fermier lorsque son blé est mûr. [guémara Baba Métsia 107a]
En effet, le simple fait de regarder son champ peut causer un grand dommage, même si on ne le regarde pas avec un mauvais œil. Un simple regard peut s'avérer plus néfaste que le poison.
Abarbanel écrit : Le regard a le pouvoir de causer du mal, il existe un serpent appelé : eff'é, dont le regard peut réellement tuer une personne.

-> Selon le midrach (Yalkout Réouvéni Katane), si Yossef n'avait pas raconté ses rêves à ses frères, ils se seraient réalisés immédiatement.
Du fait qu'il les a divulgués, il a été touché par le mauvais œil et il fallut 22 ans pour que ses rêves se concrétisent.

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-> Selon Rachi (Béaaloté'ha 12,1), la femme de Moché (Tsipora) était belle intérieurement par sa conduite, et extérieurement par sa beauté physique, et c'est pour cela qu'elle était surnommée négativement : "Kouchit" (noire) afin que le "mauvais œil" (ayin ara) n'ait pas prise sur elle.
[d'ailleurs, le mot "kouchit" (à la peau sombre) a la même valeur numérique que l'expression : "yéfat maré" (de belle apparence).]

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-> La Torah (Ki Tissa 30,12) dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.
Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais oeil (ayin ara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta’anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,12]

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-> "Moché dénombra sur l'ordre de Hachem (al pi Hachem = littéralement : par la bouche de Hachem)" (Bamidbar 3,16)
Selon un avis, seules les 11 tribus étaient comptées en donnant un demi Shékel, tandis que pour celle de Lévi, Moché se tint à l'entrée de chaque tente, et la voix de la Présence Divine émanait de l'intérieur et lui disait le nombre d'enfants présents (les Lévi'im étant comptés dès l'âge de 1 mois, à l'inverse des autres tribus : à partir de 20 ans).

Chaque tribu donnait un demi Shékel [en passant devant Moché] afin de ne pas être atteint par le mauvais œil. En effet, lorsque les gens sont dénombrés, ils sont observés et le mauvais œil peut leur nuire.
Le moyen d'éviter cela est que chacun donne une pièce, et que l'on compte les pièces plutôt que les hommes.
Les Lévi'im ne furent pas regardés pendant le recensement : Hachem Lui-même annonça leur nombre dans chaque tente. Ils n'eurent donc pas à donner un demi Shékel pour remédier au dommage causé par le mauvais œil.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,13]

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-> Le ayin ara (l’œil malveillant) d'autrui accuse les biens de toute personne qui a commis une faute (même légère) sur le plan financier, surtout lorsqu'il s'agit d'un sage en Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Béra'hot 5b
(où les 400 tonneaux de vin (עין רע a une valeur de 400) de rav Houna ont tourné au vinaigre).]

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-> Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina répondit à la fille de l'empereur romain : "[certes il existe des gens qui sont beaux et savants en Torah mais] s'ils étaient laids, ils auraient été encore plus sages!". [guémara Nédarim 50b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyada Nédarim 50b) cite 2 raisons pour lesquelles la Torah se maintient mieux chez un homme laid :
- c'est parce que ce talmid 'hakham, malgré sa laideur, est honoré pour sa sagesse et les gens viennent lui embrasser la main.
Ainsi, chez l'homme laid, la magnificence de la Torah est davantage reconnaissable.
- Lorsque le talmid 'hakham est laid, l’œil malveillant ou envieux (le ayin ara) n'a pas de prise sur lui et il conserve son capital de Torah. Par contre, s'il est beau et sage, le ayin ara peut avoir prise sur lui et son capital de sagesse peut diminuer.

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-> "Avraham se leva le matin, il prit le pain et l'outre d'eau et les donna à Hagar, sur son épaule, ainsi que l'enfant" (Vayéra 21,14)

Rachi comment : L’enfant aussi, il l’a placé sur l’épaule de Hagar, parce que Sarah lui avait jeté le mauvais œil, de sorte qu’il avait attrapé une fièvre et ne pouvait plus marcher.

=> Pourquoi ne pas dire plutôt que s'il ne pouvait pas marcher c'est qu'il était malade?
En fait, nos Sages disent qu'avant Yaakov, la maladie n'existait pas, c'est Yaacov qui a prié pour qu'elle apparaisse.
Ainsi, Yichmaël ne pouvait pas être malade. En revanche, depuis toujours, le mauvais œil pouvait causer des dommages. C'est pourquoi, Rachi était forcé d'expliquer que Yichmaël était affaibli du fait du mauvais œil.
On voit de là l'unité de la Torah. Une information concernant Yichmaël ne peut être expliquée que conformément à une autre information concernant Yaakov.
[Rav Wolbe]

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+ Jalousie - Avec les non-juifs :

-> Selon la guémara (Taanit 10b), les juifs doivent éviter de faire étalage de leurs richesses et de leur succès devant leur voisinage qui est envieux, et souvent antisémite.

-> Le Kli Yakar(sur Dévarim 2,3) enseigne que la Torah demande aux juifs de faire profile bas dans leur exil et de ne pas faire étalage de leurs richesses, afin d'éviter de susciter la jalousie des non-juifs.
Le Kli Yakar continue en critiquant les juifs de sa génération qui vivent au-delà de leurs moyens, revêtant des habits luxueux et habitant dans des maisons somptueuses, encourageant par là même leurs voisins non-juifs à être contre eux.

-> Le Pélé Yoets (Galout) écrit :
"Il convient pour nous [les juifs] d'éviter de vivre d'une manière ostentatoire [comme par exemple] : dans la façon dont nous nous habillons, dans la magnificence des maisons dans lesquelles nous vivons, dans la manière spectaculaire/luxueuse avec laquelle nous faisons nos sim'ha (fêtes).
Même si quelqu'un est excessivement riche, il ne doit pas le montrer aux autres, car cela suscite la jalousie des nations.
Mais plutôt, les hommes et les femmes doivent vivre leur vie modestement, et leur maison doit avoir l'apparence d'une cabane dans un vignoble."

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-> Le Bné Yissa'har (Réguel Yéchara) enseigne : "Celui qui est dominé par le mauvais œil, que D. nous en préserve, doit regarder ses tsitsit."

-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit au nom du Arizal : "Les tsitsit protègent du mauvais œil et des forces de touma (impureté)."

-> La source de ces enseignements se trouve dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 163b) : "L'homme qui se vêtit d'un tsitsit. le mauvais penchant n'a pas la capacité de lui nuire avec le mauvais œil."

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-> "Le mérite de réciter la Kriyat Shéma le matin et le soir nous sauve de l'ayin ara".
[rav 'Haïm Palagi - séfer Néfech 'Haïm ]

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-> Si une personne se considère comme un talon (la partie la plus base du corps humain), comme humble, alors le yétser ara ne pourra exercer contre elle aucune force afin de l'empêcher d'accomplir tous les commandements de Hachem.
[le 'Hida – Dvach Léfi - Ekev 7,12]

-> Le mauvais œil (ayin ara) n'a pas d'impact sur une personne qui garde ses yeux.
[Zohar - Tikounim 28a]

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-> Rabbi 'Hiya dit : "Ne mange pas le pain de celui qui a un mauvais oeil (ayin ara) et ne désire pas le goûter" (Zohar Chémot 3a).

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12738

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-> l'enseignement du rabbi de Berditchev : Susciter les bénédictions, et non le ayin ara : https://todahm.com/2024/05/28/susciter-les-benedictions-et-non-le-ayin-ara
=> Lorsque nous nous concentrons sur la dimension Divine des choses (objet comme personne), nous suscitons des bénédictions sur elles, plutôt que le mauvais œil (ayin ara).

+ "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah.

Ben Azaï disait : "Ceci est l'histoire des générations de l'humanité : [lorsque D. créa l'homme, Il le fit à Sa propre ressemblance]" (Béréchit 5,1) : ceci est un principe plus grand encore.
[En effet, il en résulte : ] Que tu n'en vienne pas à dire : "Si j'ai été humilié, mon prochain peut l'être aussi", car sache qui tu cherches à abaisser : un être créé à l'image de Hachem."

[midrach Béréchit rabba 24,8]

[Vouloir respecter Hachem, cela implique par ricochet de devoir respecter autrui, et également nous-même.]

"Lorsqu'une personne vient me voir avec un problème, je ne fais pas de différence entre un grand et un petit.
Quelque soit le problème, il remplit tout mon cœur, la douleur est tout aussi grande."

[le Steïpler - Rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

L’importance de garder sa langue (4e partie)

+ L'importance de garder sa langue (4e partie) :

+ L'impact sur nos prières :

-> La bouche agit comme le représentant de tous les autres membres, priant et chantant des louanges à Hachem.
Si nous avons parlé du lachon ara, alors nos lèvres et notre langue se sont également rebellées contre le Roi. Comment peuvent-elles alors venir plaider la cause des autres membres devant D.?
L'unique chose qui peut nous sauver lorsque tout est perdu est d'avoir une bouche pure.
[Yétev Lev - Métsora]

-> Notre lachon ara crée une armée entière de soldats qui aide notre yétser ara à bloquer nos tentatives de prier.
Lorsque nous nous retenons de dire du lachon ara, nous tuons un, parfois plusieurs, de ces soldats.
[Rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

-> Les mots de prière prononcés par une personne qui ment et qui dit du lachon ara sont transportés dans le royaume du mal, et n'atteignent jamais Hachem.
Même les meilleures prières n'arriveront pas au Ciel si une personne ne s'est pas repentie du lachon ara qu'elle a pu dire.
['Hozé de Lublin]

-> Celui qui dit régulièrement du lachon ara, ses prières ne vont pas devant Hachem, car un esprit d'impureté (roua'h atoum'a) l'entoure entièrement.
Cependant, celui qui fait téchouva, ses prières sont acceptées.
[Zohar - sur Métsora 14,2]

Rabbi Réphael haCohen d'Hambourg (Marpé Lachon) commente :
"Qui n'aurait crainte en lisant ou en entendant ces paroles?
Celui qui souille sa bouche par du lachon ara, s'il ne se repent pas de ses actes, sa prière ne monte pas dans le Ciel pendant 40 jours, correspondant au nombre de jours séparant Roch 'Hodech Elloul de Yom Kippour, et toutes les portes de la prière se fermeront devant lui, alors qu'elles sont ouvertes au maximum pendant cette période sainte.
En quoi l'aidera sa prière, s'il ne s'est pas repenti de ses nombreuses fautes, et notamment des dommages causés par sa langue?"

-> Celui qui dit des mots interdits (comme le lachon ara) empêche sa Torah et sa prière d'avoir le mérite de monter au Ciel.
[Introduction au Séfer 'Hafets 'Haïm]

-> Des paroles futiles avant la prière empêchent l'acceptation des prières.
[midrach Cho'har Tov - Téhilim 17]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/04/25/31312

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+ Le silence :

-> "Le silence est bon pour le sage, combien plus l'est-il pour le sot"
[guémara Pessa'him 99a]

-> Un mot vaut 1 Séla, mais le silence en vaut 2.
[guémara Méguila 18a]

-> Après avoir été exilés en Babylonie, lorsque les juifs sont retournés en terre d'Israël, il s'est avéré que le livre contenant la lignée de chaque famille juive a été perdu.
Comment alors déterminer qui appartenait à une famille d'une lignée purement juive?
Ceux qui maîtrisaient l'art du silence ont été les premiers à être choisis.
[guémara Kidouchin 71b]

-> "La préservation de la sagesse, c’est le silence" (Pirké Avot 3,13)
Le Sfat Emet commente que c'est uniquement pour ce qui est matériel que le silence est d'or.

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-> L'essentiel pour mériter le monde à venir est de garder sa bouche.
C'est une chose très précieuse, et jusqu'au jour de sa mort l'homme doit exercer une ascèse (privation), non pas par des jeûnes et des mortifications, mais en freinant sa bouche pour l'empêcher de céder à ses instincts.
Cela vaut plus que tous les jeûnes et les mortifications du monde.

A chaque instant où l'homme retient sa bouche (hors paroles nécessaires), il mérite la lumière cachée qu'aucun ange ni aucune créature ne peut imaginer
Quand il garde sa bouche, tout péché lui est pardonné, et il sera sauvé de l'abîme.
Malheur à celui qui se tue lui-même à cause d'une seule parole.

L'essentiel est de ne pas parler des autres.
Le Shabbath et les fêtes, ne parlez pas du tout de choses qui ne sont pas indispensables, et même les choses nécessaires, parlez-en brièvement, car la sainteté du Shabbath et des fêtes est très grande.
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

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-> Une personne élève son niveau spirituel et protège son âme de la faute en muselant sa bouche.
[Gaon de Vilna - Even Shléma - chap.7]

-> A une telle personne, Hachem devient son protecteur et défenseur (Za'hor léMyriam - chap.3) et elle mérite une place spéciale dans le monde à venir ('Hovat haChmira - chap.5).
['Hafets 'Haïm]

-> "Ainsi grandissait Chmouël, et Hachem était avec lui, et il ne laissait tomber à terre aucun de ses mots" (Chmouël I 3,19)

Le Béer Moché commente : Hachem était avec lui car il faisait très attention à ce qu'il disait.

-> Le Baal haTanya explique le passage de la Haggada de Pessa'h de la façon suivante : "racha ma ou" (Qu'est-ce qu'un racha?), "omer" : c'est celui qui parle (sur les autres).

-> Une personne qui passe sont temps à discuter, en viendra inévitablement à dire du lachon lachon.
Elle peut commencer par parler des voisins, mais elle finira par parler mal des Sages, et finalement du Créateur Lui-même.
[Kad haKéma'h - lettre laméd]

-> Le colporteur de ragots en viendra inévitablement à transgresser les 10 Commandements.
[Baal haTourim - Kédochim 19,16]

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-> Il y a des moments où la chose la plus juste à faire est d’accepter la situation en faisant totalement confiance à D.
Comme le dit le Roi David : "Repose-toi en silence sur Hachem, et espère en lui" (37,7).

[à certain moment de notre vie, notre silence vaut plus que toute parole, que toutes autres actions!]

-> "Le monde n'existe que grâce à celui qui reste silencieux (bolèm) pendant une dispute, comme il est dit : "il suspend la terre sur le néant (belima)"
[rabbi Ila'a - guémara 'Houlim 89a]

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-> "Qui est comme Toi parmi les forts, Hachem" (Béchala’h 15,11)

Nos Sages (guémara Guittin 56b) ont interprété ce verset par : "Qui est comme Toi parmi les muets".
=> Il entend les insultes et se tait, là réside sa force!

[à notre niveau, nous devons suivre l'exemple de Hachem, et là sera notre force!]

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-> "Toute ma vie, j’ai grandi parmi les Sages et je n’ai rien trouvé de plus bénéfique pour l’individu, que le silence" (Pirké Avot 1,17)

Le 'Hida, cite le Ramak (rabbi Moché Cordovero), qui divulgua le secret suivant :
Il n'y a rien qui élève l'âme et qui expie nos fautes aussi complètement que d'être humilié sans respect, par des mots en colère, et de rester silencieux plutôt que de répondre, comme nous y pousse notre nature humaine.
Aucune quantité de jeûne ou d'afflictions ne peut égaler cette expiation.

-> La guémara (Roch Hachana 17b) rapporte que rav Houna était sur son lit de mort et rav Papa est venu lui rendre visite.
Il le vit allongé presque sans vie, et il s'est dépêché de demander à sa famille de préparer son linceul.
Soudainement, rav Houna s'est réveillé et rav Papa était très embarrassé.
Rav Houna le calma : "Tu n'as pas fait d'erreur. Mon âme était déjà montée à la court Céleste. Mais tout à coup, on m'a accordé un temps supplémentaire de vie, et je n'ai pas été jugé avec rigueur, et cela grâce au fait que je me suis toujours détourné des affronts qui m'étaient faits.

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.2) écrit :
Parfois il est décrété qu'une personne doit mourir.
Les anges de miséricorde sont d'accord d'adoucir son verdict par de la maladie.
Les anges de miséricorde supplient de nouveau de la miséricorde, et le verdict est échangé pour une perte de parnassa.
Mais les anges ne cessent pas d'implorer pour davantage de miséricorde, puisque la pauvreté est dure à supporter.
Les anges parviennent alors à obtenir un dernier accord permettant d'adoucir le plus possible le verdict : sous la forme d'insultes, et quelqu'un est envoyé pour l'insulter.

[si sans raison on nous insulte, lèse, et que nous n'y répondons pas, nous devrions danser de joie, car du Ciel on nous accorde de la vie supplémentaire!]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil avait l'habitude tous les jours de s'immerger dans un mikvé avec beaucoup de kavana.
Après son immersion, il était dans un tel état de sainteté qu'il arrivait à faire des miracles, comme guérir des malades dont les médecins avaient abandonnés tout espoir.
[à son niveau élevé, le mikvé lui était indispensable pour servir D. avec le plus de sainteté possible]
Un jour, sur son chemin vers le mikvé, un juif lui a crié dessus et le déshonora en public.
Rabbi Shlomke n'a pas prononcé un mot jusqu'à ce que ce juif finisse de parler et s'en aille.
Il a ensuite dit à ses élèves : "Aller au mikvé est vertueux, mais se faire humilier/déshonorer l'est encore bien plus. Je n'ai plus beaucoup de mikvé aujourd'hui."
Il a fait demi-tour et ne s'est pas immergé ce jour.

[de même, on raconte qu'à quelqu'un qui n'arrivait pas à avoir d'enfant depuis des 10-15 ans, le rav 'Haïm Kanievsky lui a dit que s'il rencontre un homme qui le déshonneur en lui criant dessus en public, et qu'il ne lui répond pas, alors par ce mérite, il aura sûrement un enfant. Et c'est ce qui se passa.

=> D'un côté, nous avons un bénéfice instantané de suivre notre naturalité (c'est moi qui est le dernier mot! je suis le meilleur, le plus fort!), et d'un autre côté pour un effort momentané de prendre sur soi, nous obtenons un énorme bénéfice éternel (ex: on aura un enfant qu'on aurait jamais eut sinon! ; ou bien nous gagnons du temps de vie supplémentaire en bonne santé!).
Dans la tempête de l'action, faisons preuve d'intelligence et ne laissons pas passer cette opportunité de gain énorme! ]

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-> Une personne ne peut pas imaginer combien de douleurs elle se dispense en acceptant avec amour et confiance, les insultes, les coups et les attaques qu'elle peut recevoir d'autrui.
A la place de réagir radicalement et avec colère, on doit accepter que cela nous vient en place de souffrances beaucoup plus importantes, et que cela peut même venir sauver notre vie.
[Ben Ich 'Haï]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2013/12/01/garder-le-silence-pour-preserver-la-paix

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+ Nécessité d'avoir un regard positif sur autrui :

-> Lorsque l'on parle mal d'autrui, les anges se souviennent alors de nos fautes et parlent mal de nous.
Parce que l'on a amplifié les fautes d'autrui, alors le tribunal céleste amplifiera nos fautes.
[le Maggid de Vilkomir - Einé Yits'hak - guémara Ara'hin 16]

-> Tout celui qui juge favorablement son prochain, sera jugé favorablement en-Haut.
[guémara Shavouot 30]

-> Si une personne juge régulièrement favorablement les gens et parle bien d'eux, alors elle devient un conduit pour toutes les choses saintes.
[Séfer 'Harédim]

-> Nos Sages citent plusieurs exemples de personnes jugeant favorablement, qui se terminent tous par les mots : "Que Hachem vous juge positivement, de la même façon que vous m'avez jugez positivement".
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) dit également à ce sujet :
"Lorsque nous déclarons que des actions d'une autre personne sont du vol pur et simple, Hachem regarde alors dans notre cœur s'il n'y a pas une tromperie.
Est-ce que nous avons commencé à rêvasser lorsque nous responsable au travil est parti? ...
Est-ce que nous regardons les actes d'autrui avec autant d'attention que nous le faisons pour les nôtres? ...
Honte à nous d'avoir lancé une telle investigation sur nos propres actions. Qui pourra en sortir indemne?"

[lorsque nous zoomons sur les erreurs d'autrui, cela va éveiller le fait que Hachem va également zoomer sur nos erreurs, et les conséquences peuvent alors être terribles!]

-> Avant qu'une personne ne naisse, on l'avertit qu'elle doit être un tsadik et non un racha.
Selon le Kli Yakar, on peut comprendre ces mots d'une autre façon : c'est une recommandation de juger autrui favorablement, l'élevant au statut de tsadik.

[en élevant autrui à nos yeux, Hachem va, mesure pour mesure, en faire de même avec nous.
Si tu veux être un tsadik aux yeux de D., alors commence par faire d'autrui un tsadik à tes yeux!]

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-> On nous ordonne de ne pas juger autrui avant d'avoir été à sa place.
Puisque nous ne pourrons jamais être à sa place, nous ne pourrons jamais le juger.
[rav Azriel Mayer Eiger de Lublin]

-> Le Sfat Emet nous enseigne que lorsqu'un fauteur habituel va chercher à se retenir de fauter, la sanctification du Nom de Hachem peut être plus grande que lorsque des tsadikim ne fautent pas du tout.
Ainsi, il est difficile de pouvoir juger autrui.

[Chacun a ses lieux de batailles personnels avec le yétser ara. Ce qui pour moi est très dur, va être inexistant pour autrui. On ne peut ainsi pas émettre d'avis sur ce que nous ne connaissons pas.

Par exemple le roi Ménaché a dit à Rav Achi : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d’idoles" (guémara Sanhédrin 102a) ]

-> On n'a demandé au rav Ben Tsion Abba Chaoul pourquoi ses bénédictions étaient tellement plus efficaces que celles des autres.
Il a répondu : "C'est parce que j'aime véritablement les gens".

[Une personne âgée a dit au rav Wolbe qu'avant on remerciait Hachem dès qu'on voyait un nouveau juif, par ces mots : "Merci de me donner une l'occasion d'aimer un autre juif". ]

-> "Tu es le Saint, trônant au milieu des louanges d’Israël" (Téhilim 22,4)

Hachem attend les louanges des juifs ne regardant pas le mal chez d'autres juifs, de celui qui : "ne voit point de mal en Israël" (Balak 23,21).
Hachem est aux côtés de ces personnes vertueuses.
[le Divré 'Haïm]

-> Rav Sim'ha Zissel Ziv Broida disait que si l'esprit tordu existe c'est uniquement pour nous permettre d'en arriver à juger positivement notre prochain dans toutes les situations.

-> Le rabbi Aharon de Belz disait : "De même que l'on fait de grands efforts pour comprendre un difficile Rambam, de même nous devons travailler dur pour trouver du mérite à un autre juif."

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-> Si une personne voit un défaut chez un autre juif, c'est la preuve qu'elle a en-elle ce même défaut, car c'est identique au fait de regarder dans un miroir.

De même qu'on observe un visage sale en reflet dans un miroir lorsque notre visage est sale, de même une personne qui trouve toujours à redire, le fait car elle voit ses propres défauts.
Elle voit son ami comme une image d'elle-même.
[Méor Enayim - 'Houkat]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, c'est seulement si l'on se corrige soi-même que l'on peut arriver à voir les autres clairement (sans que nos défauts nous aveuglent), et alors pouvoir éventuellement penser à les aider à s'améliorer.

-> Le 'Hafets'Haïm (Chem Olam) dit que nous avons une tendance naturelle :
- pour autrui = à minimiser ce qu'il fait de bien, et à rendre plus grave ce qui peut apparaître comme mauvais ;
- pour nous = lorsque nous faisons quelque chose de bien, nous l'embellissons beaucoup, tandis que nous minimisons et excusons nos fautes.

Un juif se doit d'avoir un regard inverse : il doit se focaliser sur les qualités d'autrui, et sur ses propres faiblesses (dans un but constructif).
[sauf exception, comme un manipulateur ou autre personne pouvant nous nuire]

=> Dès que l'on se sent embarqué à juger négativement notre prochain, on doit se dire : Je suis juif, et ce n'est pas la façon dont je dois regarder la vie.

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-> Lorsqu'une personne condamne son ami en le jugeant, elle transgresse à la fois : la mitsva de juger favorablement, celle d'aimer son prochain comme soi-même et vraisemblablement celle de : "Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17) ...
Lorsque que nous jugeons favorablement, en témoignant de la compassion pour notre prochain juif, nous imitons l'Attribut de Hachem, en réalisant notre obligation de : "attache-toi à Lui seul" (Ekev 10,20).
[Rambam - Hilkhot Déot]

-> "Il [Noa'h] envoya le corbeau, et il partit, allant et venant jusqu'à ce que les eaux aient séché de dessus la terre" (Noa'h 8,7)

Rachi rapportant la guémara (Sanhédrin 108b) explique que : le corbeau ne cessait de tournoyer autour de l’arche et n’accomplissait pas sa mission, parce qu’il suspectait Noa'h d'avoir eut une relation avec sa compagne, qui était restée dans l'Arche.
Le Ibn Ezra dit même que le corbeau a continué à tourner autour de l'Arche jusqu'à ce que Noa'h en sorte.

Cette suspicion semble totalement absurde, car une telle relation n'est physiologiquement pas possible.
De plus, pourquoi c'est uniquement le corbeau qui était concerné par cela, et pas la colombe que Noa'h va envoyer juste ensuite?

Il y a un principe dans la guémara (Kidouchin 70a) : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél), et ce même si l'autre n'a aucune faute.

La guémara (Sanhédrin 108b) rapporte que 3 créatures ont eu des relations maritales dans l'Arche, bien que cela y était interdit, et il s'agit : du chien, du corbeau et du fils de Noa'h : 'Ham.

Il semble que le corbeau suspectait les autres d'une faute dont lui était coupable.
=> En effet, nous avons une tendance naturelle à vouloir attribuer à autrui nos fautes, même si cela n'a aucun sens, comme le fait de penser possible une union entre un oiseau et un homme.

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+ Émettre un jugement sur autrui = se juger soi-même :

1°/ Lorsque l’on juge quelqu’un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
En effet, le Baal Chem Tov explique que lorsque l’on veut juger d’en-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.

De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’en-Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le ‘Hafets ‘Haïm (Chmirat haLachone) d’écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d’accuser ses semblables et de parler d’eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l’homme soit vigilant sur ses pensées parce qu’au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."

=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l’égard des autres nous sont en fait destinées!

-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.

On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.
Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.
Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

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2°/ La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu’un sans témoin, et lorsque nous jugeons quelqu’un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu’il utilisera notre témoignage.

Le Baal Chem écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d’Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu’il y ait 2 témoins.

Mais lorsqu’un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s’associe au Satan pour accuser son ami."

-> Lorsqu'une personne en vient à défendre les juifs (à l'encontre de sa tendance naturelle, de son environnement), ses mots peuvent amener la délivrance à son prochain juif.
Quelle chance a une telle personne! Combien est grand son mérite!!
[Damések Eliézer - Sanigoria]

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-> Au début de la prière du matin, nous récitons les quelques mitsvot qui apportent une récompense déjà dans ce monde (sans rien réduire de ce l'on aura dans le monde à venir).
Il s'agit de : honorer ses parents, les actes de 'hessed, rendre visite aux malades, ... , apporter de la paix entre un homme et son prochain, entre un homme et sa femme.

Ce passage provient de la guémara (Shabbath 127), et Rachi commente que le fait d'amener la paix est : une extension du fait de juger favorablement autrui.

=> Ainsi, essayer de toujours voir le positif en un autre juif est une des très rares mitsvot qui nous apportent une pluie de bénédictions divines déjà dans ce monde, avec le principal que nous recevrons dans le monde à venir.

-> A l'inverse : "Il existe 4 transgressions pour lesquelles l’homme paye dans ce monde et dans le monde futur : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre.
Ainsi que le lachon hara qui est équivalent (en gravité) à toutes (les 3 autres fautes)."
[guémara Yérouchalmi 1,1]

L’importance de garder sa langue (3e partie)

+ L'importance de garder sa langue (3e partie) :

-> "Il n'y a rien qui distance plus un homme de son Créateur que le lachon ara"
[Ohr ha'Haïm - Vayikra 14,9]

-> "D. dit à propos de celui qui dit du lachon hara : "Lui et moi ne pouvons coexister dans le même monde", ainsi que dit le verset : "Quiconque calomnie son prochain en secret ... lui Je ne puis le supporter" (Téhilim 101:5)."
[guémara Arakhin 15b]

-> "Le peuple juif a été exilé à cause de la faute du lachon hara."
[‘Hafets ‘Haïm – Chmira haLachon – Zé'hira chap.6]

-> Si chacun prenait sur lui d'enseigner et d'accomplir les lois de lachon ara, alors Hachem enverrait certainement le machia'h immédiatement
['Hafets 'Haïm - Kvod Chamayim - chap.3]

-> Lorsque Moché a été témoin de l'exil en Egypte, il en a attribué l'origine dans la faute du lachon ara ... et si le lachon ara a retenu les juifs dans le désert, certainement c'est pour cette [même] raison que nous sommes retenus dans un exil aussi long.
[Maharal]

[si nous désirons véritablement la venue rapide du machia'h, combien nous devrions être vigilant à ce qui sort de notre bouche!]

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-> "Quatre types d’individus ne mériteront pas d’accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

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-> Tout celui qui garde sa langue mérite d'avoir un esprit saint qui repose sur lui, car le moins une personne parle [de choses non nécessaires, de lachon ara, ...] le plus proche elle devient de la sainteté.
[midrach Pin'has]

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-> "Prononcer de mauvaises paroles (lachon ara) est une faute très grave parce qu’elle tue 3 personnes : celui qui médit, celui qui écoute ces mauvaises paroles et celui dont on a médit."
[guémara Arakhin 15b ]

Le rav Mordé'haï Schwab dit que sans celui qui écoute, il n'y aurait pas de lachon hara, faisant que celui qui a commis la faute la plus grave est celui qui permet son existence (celui qui écoute).

-> Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit : "Un parent qui parle de lachon ara en présence de son enfant, pourrait verser immédiatement du plomb chaud dans sa gorge".

[la réalité est que dire du lachon ara est une chose tellement grave/nuisible, qu'il vaudrait mieux retirer à son enfant l'usage de la parole plutôt que de lui apprendre à dire du lachon ara. ]

Sur cette notion d'exemplarité, le 'Hafets 'Haïm dit qu'un enfant ne doit jamais entendre un de ses parents mal parler.

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-> " D. forma l’homme poussière de la terre et insuffla dans ses narines l’esprit de vie ; et l’homme devint un être vivant." (Béréchit 2,7)
Selon Ounkelos, "l’homme devint un être vivant" = "Il devint un être doué de la parole."

-> "La parole n’est pas seulement un attribut physique de la personne [mais cela provient également de l’âme]... La définition de l’homme est un être vivant doué de la parole [car sa capacité de parler associe ses aspects physique et spirituel]...
Par conséquent, celui qui dit du lachon hara ... faute par sa parole, qui est son essence.
[D’un autre côté, s’il parle correctement], il parfait son essence."
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - Arakhin 15a]

=> La parole de l'homme définit son essence en tant qu’être humain. Par conséquent, celui qui dit du lachon hara abuse de son essence et la gâche.

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-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n'aboyant pas.
Hachem a donné à l'homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d'écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal - rapporté par le 'Hafets 'Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) dit que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu'ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant que être humain.

-> Rabbi Moché Amiel fait remarquer que lorsque Chem, le fils de Noa'h, a rapporté le fait que son père était ivre, il a été maudit, tandis que cela n'a pas été le cas pour Noa'h.
=> Ainsi, celui qui parle mal de quelqu'un qui a fauté, est pire que celui qui a commis la faute.

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-> Le roi Salomon est clair : "Mettre un frein à sa bouche et à sa langue, c'est se préserver de bien des tourments (Michlé 21,23).

-> Si une personne fait les efforts de parler moins de paroles de lachon ara, même si ce n'est que 10 mots en moins chaque jour, cela va faire à la fin de l'année un total de plus de 3000 mots de lachon ara évités.
Une telle personne aura ainsi créé plus de 3000 anges qui vont prendre sa défense.
[guémara Kiddouchin 39]

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+ "Maudis soit celui qui frappe son prochain en cachette" (Ki Tavo 27,24)

La guématria du mot : "basséter" (en cachette - בַּסָּתֶר) est de 662, soit la même que : lachon ara (לשון הרע - avec le mot en plus (le kollel)).
[Baal haTourim]

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+ Dire du lachon ara = c'est pire que de se tirer une balle dans la tête :

-> Les mitsvot que nous avons pu faire (parfois au prix de beaucoup d'efforts), partent chez la personne sur laquelle nous disons du lachon ara.
A l'inverse, les fautes de chacune des personnes sur lesquelles nous disons du lachon ara, quittent ces personnes et viennent sur nous.
['Hovot haLévavot ; Chmirat haLachon - Chaar haZé'hira]

[D'ailleurs, c'est une des raisons faisant que nous devons faire faire téchouva (vidouï) sur potentiellement toutes les fautes existantes, car nous ne savons pas quelles fautes nous avons pu récupérer par notre lachon ara sur autrui.

Quel paradoxe : nous disons du lachon ara afin de paraître supérieur à autrui, mais en réalité c'est l'inverse, puisque les mérites que l'on possédait on les lui a donné, et ses défauts, on les lui a pris! ]

-> Selon le Yad David, le nombre de mérites et de fautes transférés est proportionnel à la volonté de vouloir dégrader autrui, au moment où on le dit.

-> Lorsqu'une personne fait téchouva sur son lachon ara (avec autrui et Hachem), ses mitsvot lui sont retournées.

On raconte l'histoire d'un tsadik qui après avoir appris qu'on a dit du lachon ara sur lui, ne s'est pas s'énervé.
A la place, il a envoyé un cadeau à cette personne avec le mot suivant : "Vous m'avez envoyé vos mitsvot comme cadeau. Je voudrais agir de façon réciproque en vous transmettant le cadeau ci-joint."
['Hovot haLévavot]

-> Dans les mots du 'Hovot haLévavot :
"Le jour du jugement final, on montrera à chacun ses actes. Or, de nombreux individus constateront, dans le livre des mérites, des mitsvot qu’ils n’ont pas accomplies et figurant malgré tout à leur actif. On leur expliquera qu’il s’agit de celles des personnes ayant médit d’eux.
De même, d’autres verront qu’il leur manque des mitsvot et s’interrogeront à ce sujet ; on leur dira qu’ils les ont perdues en médisant d’untel et d’untel."

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1183) commente :
"Quelle grande peine éprouveront alors ces derniers! Quand un homme est puni pour son péché, cela est déjà très douloureux, en particulier lorsqu’il est question du jugement de la géhiname. Combien plus cela lui cause-t-il de peine lorsqu’il doit subir une sanction à cause de péchés perpétrés par quelqu’un d’autre, considérés comme les siens suite à sa médisance!
C’est pourquoi Hachem a prévu, déjà dans ce monde, une si grande punition pour la médisance, de sorte à dissuader les gens de transgresser cet interdit et de le fuir comme le feu."
[en effet, selon nos Sages (Arakhin 15b) : "Quiconque médit commet un péché aussi grave que les 3 péchés cardinaux [réunis, et qui sont] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre".]

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-> La loi juive (cf. Choul'han Aroukh 606,1) nous enseigne de ne pas être cruel, et que nous devons pardonner à autrui.
Ainsi, si quelqu'un a dit du lachon ara sur nous, et ensuite nous demande pardon, alors nous devons le lui pardonner.

Le Ben Ich 'Haï demande : lorsqu'une personne dit du lachon ara sur nous, alors toutes nos fautes passent chez cette personne, et nous prenons tous ses mérites.
N'est-il pas alors plus sage de ne pas lui pardonner pour garder ses mérites, et rester débarrassé de nos fautes?

Le Ben Ich 'Haï répond qu'en pardonnant à notre prochain, toutes nos fautes seront expiées, comme la guémara (Yom 23) l'enseigne : "Tout celui qui pardonne à autrui, ses fautes sont pardonnées" (kol amaavir al midotav, maavirin lo al kol péchaav).

Bien que nous perdons alors les mitsvot que nous avons obtenues, néanmoins pardonner est une grande mitsva, car par cela nous réalisons la mitsva de retourner un objet perdu (lui rendant ses mitsvot perdues à cause de son lachon ara).
La récompense de rendre un objet perdu (hachavat avéda) est fonction de l'objet rendu.
=> C'est ainsi qu'en pardonnant et en rendant ses mitsvot à celui qui a dit du lachon ara à notre sujet, nous obtenons un énorme mitsva (les mitsvot retournées ont une valeur infinie et éternelle!).

En ce sens, le Choul'han Aroukh nous conseille de ne pas être cruel, et de pardonner notre prochain, car en pardonnant nous ne perdons rien [au contraire!].
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 16,2) racontent qu'un colporteur vendait ses produits dans les villes voisines de Tsipori (nord d'Israël), et criait : "Qui veut l'élixir de vie?"
Rabbi Yanaï, qui était en train d'étudier, l'entendit vanter sa marchandise. Il lui demanda de lui vendre son "élixir".
Le colporteur lui répondit : "Toi et ceux qui te ressemblent n'avez pas besoin de moi!"
Devant l'insistance de rabbi Yanaï, il prit le livre de Téhilim et lut : "Qui est l'homme qui désire la vie ... préserve ta langue de la médisance" (Téhilim 34,13-14)
Rabbi Yanaï s'exclama alors : "Toute ma vie, j'avais lu ce verset sans avoir pris conscience de cela, jusqu'à ce que ce colporteur me l'apprenne!"

Le 'Hida fait observer que l'étonnement de rabbi Yanaï provenait du fait que le colporteur annonçait : "Qui veut l'élixir de vie?", et non : "Qui veut la vie?"
Car l'homme ne peut mériter la vie futur, que par l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot.
Mais le colporteur lui apprit que de même que certains produits permettent à la récolte et aux aliments de ne pas pourrir et d'être conservés, ainsi il nous est indispensable d'utiliser un élixir pour conserver nos mérites : "Préserve ta langue!"

En effet, rabbénou Bé'hayé, le 'Hovot haLévavot, ... écrivent que celui qui médit sur son prochain verra ses bonnes actions attribuées à ce dernier, quand aux fautes de son prochain, elles lui seront affectées.
C'est pourquoi, l'élixir qui permet de protéger la Torah que nous étudions et les mitsvot que nous accomplissons, afin qu'elles restent nôtres dans le monde futur, est de préserver notre langue.

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-> En général, le malheur atteindra l'homme à cause de son propos [car il aura fauté par la parole].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Tristesse]

-> Celui qui a l'habitude de se moquer, se tiendra bien évidemment éloigné de la Gloire d'Hachem.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Sim'ha]

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+ Les dégâts extrêmes sur autrui de notre lachon ara :

-> "Une des raisons de la gravité du lachon hara est basée sur le fait que les attitudes d’une personne ont un impact sur les mondes supérieurs.
Les types d’attitudes qu’une personne a dans ce monde provoquent des attitudes similaires dans les mondes supérieurs ...
Lorsqu’une personne dit du lachon hara sur son prochain, elle éveille des forces accusatoires dans les mondes supérieurs contre elle-même et contre le peuple juif.
Par ses paroles, elle donne au Satan le pouvoir d’accuser et d’amener en justice le peuple juif."
['Hafets 'Haïm - Chmirat HaLachon 1;2]

-> "Il me semble clair que la raison pour laquelle la Torah est tellement stricte au sujet cette transgression est que le lachon hara éveille en haut les forces accusatrices contre le peuple juif.
Il parvient même ainsi à tuer un certain nombre de personnes dans différents pays!"

['Hafets 'Haïm - Sefer ‘Hafetz ‘Haïm - Introduction]

-> Lorsqu'une personne va évoquer les fautes de quelqu'un d'autre, alors ses propres fautes sont également jugées au Ciel.
Qui peut se permettre d'avoir les dossiers concernant ses mitsvot et avérot sur la balance d'un jugement très strict, plein de rigueur (et non avec miséricorde, en mesure pour mesure pour avoir été strict avec notre prochain).
[on dit du lachon ara sur autrui (ex: des fautes véridiques de X) plein de fierté d'avoir le dessus sur autrui (enfoncer l'autre pour mieux sentir supérieur), mais en réalité nous perdons tellement!]
[rav 'Haïm Vital - Chaar haKédoucha]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/04/25/le-lachon-ara

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+ "Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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+ "Quiconque dit du lachon hara voit ses fautes grandir jusqu'au ciel, comme il est dit : "Leur bouche s’attaque au ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre" (Téhilim 73,9)."

[selon Reich Lakich - guémara Arakhin 15b]

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-> Un juif doit se dire :
"Hachem a eu pitié de moi et m'a donné une âme sainte provenant d'un lieu saint sous le Trône de Gloire et non aux autres nations.
Hachem m'a aussi donné un joyau précieux, la sainte Torah, et ne l'a pas donné aux anges qui la demandaient, mais Il préféra l'accorder à l'humanité.
Comment pourrais-je ne pas apprécier ce joyau et ne pas l'étudier?
Comment puis-je le négliger pour parler de choses banales et me perdre en bavardages non seulement inutiles mais susceptibles de causer de graves dommages? ..."
[...]

-> "Leur bouche est dirigée contre les cieux et leur langue parcourt la terre" (Téhilim 73,9)
Une langue qui médit sur terre peut causer de lourds dommage en haut.
[...]

Celui qui médit de son prochain écarte la Présence Divine d'Israël et lui fait dire : "Moi et lui ne pouvons vivre dans le même monde".
[...]

Un homme qui dit du mal d'un autre est répugnant aux yeux de D.
Hachem dit à l'ange responsable du Guéhinam : "Moi, en haut, Je punirai cet homme. Je lui ferai contracter des maladies pénibles. Toi, en bas [au Guéhinam], tu le puniras après sa mort en le brûlant avec des braises ardentes".

La médisance est si grave que Hachem n'a pourvu aucune partie du corps autant que la langue de protections contre la faute.
Il a placé devant elle une barrière de chair (les lèvres) et à l'intérieur de la bouche une barrière d'os (les dents). Toutes ces précautions ont pour but d'empêcher la langue de fauter.

"Que gagneras-tu et quel bénéfice auras-tu, langue trompeuse?" (Téhilim 120,3).

[compilation personnelle issue du Méam Loez - Tétsavé 28,39]

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+ Lorsqu'un homme médit de son prochain, c'est comme s'il avait transgressé les 5 livres de la Torah.

En effet, le mot Torah [qui veut dire "loi"] est écrit 5 fois à propos de la tsaraat :
1°/ "Telle est la loi (Torah) relative à la marque de tsaraat" (Tazria 13,59) ;
2°/ "Telle est la loi (Torah) du métsora" (Métsora 14,2) ;
3°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la personne portant la marque de tsaraat" (Métsora 14,32) ;
4°/ "Telle est la loi (Torah) de toute marque de tsaraat" (Métsora 14,54) ;
5°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la tsaraat" (Métsora 14,57).

Certains médisent parfois en secret sans que personne ne les entende, mais ils doivent savoir qu'un ange, à leurs côtés, entend et inscrit tous leurs propos.

Médire de son prochain revient à nier Hachem.

Il ne faut pas s'étonner de l'enseignement de nos Sages selon lequel le médisant est frappé de tsaraat. Certes, nous voyons un grand nombre de gens critiquer autrui et rester en bonne santé sans nulle marque sur la peau.
Il faut savoir que la tsaraat mentionné dans la Torah peut atteindre soit le corps soit l'âme. Si elle ne touche pas le corps d'un homme, elle affligera son âme.

La tsaraat spirituelle dépasse en gravité la tsaraat physique.
Chaque nuit, lorsque l'âme monte en Haut, tous les êtres spirituels s'en écartent et la déclarent impure ...
Si un homme ne se repent pas de son vivant, son âme ne sera pas autorisée à entrer dans le domaine des justes après sa mort. Tous le fuiront et se sépareront de lui.

On peut imaginer la douleur que ressent une âme ballottée d'un endroit à l'autre et auprès de laquelle personne ne veut rester.
[...]

Le roi Salomon dit : "Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme du malheur" (Michlé 21,23).
Rabbi Yanaï dit : Le mot : "malheur", se dit : tsarot, qui ressemble beaucoup à : "tsaraat".
L'âme peut donc, comme le corps, être frappée de tsaraat (fruit du lachon ara) ...

Si l'âme est souillée par la tsaraat, les prières du métsora ne sont pas acceptées avant qu'il ne se repente.
[c'est pour cela qu'il fallait que les proches d'une personne atteinte de tsaraat prient pour lui!] ...

"Le remède de la langue est un arbre de vie" (Michlé 14,5) = le remède à la médisance est la Torah, appelée un "arbre de vie".

[Méam Loez - Métsora 14,1-2]

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-> La voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

[ici de : https://todahm.com/2020/07/21/14277 ]

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-> Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle.
[rabbi Nissim Yaguen]

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+ Le 'Hafets 'Haïm a dit aux élèves de sa yéchiva (rapporté par le Léka'h Tov - Kora'h) :
"Dans Hilkhot Déot, le Rambam statue que les personnes appartenant au "groupe des médisants" n'ont pas de part au monde futur.
Il apprend cette loi d'une Tossefta, dans le 1er chapitre du traité Péa.

Dans mon ouvrage sur les lois de la médisance, j'ai sciemment omis cette décision pour éviter de susciter un tollé. Mais au demeurant, telle est bel et bien la Halakha.
[...]

[Depuis] que le Rambam a retenu [comme halakha] la décision de cette Tossefta, aucun mérite et aucune justification ne joueront en votre faveur dans le monde futur ...

En dépit de l'immense affection que j'éprouve envers ceux qui se consacrent à la Torah, je préférerais que 70 yéchivot ferment leurs portes plutôt que de me lier à un "groupe de médisants"."

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-> "Les polémiques constituent une faute extrêmement grave, et celui qui y prend part place toute les mitsvot qu'il a accomplies dans une bourse trouée."
['Hafets 'Haïm - rapporté dans le Léka'h Tov - Kora'h]

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-> Vois et comprends que quiconque émet du lachon hara est passible de lèpre.
Dans ce cas, objecta Rabbi, tout le peuple juif devrait être atteint, puisque c’est la faute de la médisance qui a causé l’exil d’Israël.
La réponse qu’il reçut est que la pauvreté équivaut à la lèpre, car le nécessiteux est dépendant des autres hommes.

C’est également ce qu’indique le Tikouné Zohar, à savoir que cette faute [du lachon ara] cause la pauvreté.
Ainsi, celui qui désire vivre dans de bonnes conditions s’en gardera-t-il
.
[Séfer Hakané - rapporté dans le Davar Chébikedoucha]

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-> [Depuis la destruction du Temple,] toutes les portes du Ciel ont été verrouillées, exceptées de celles [recevant les plaintes] contre un préjudice par la parole.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

-> Tout châtiment céleste sera exécuté par un émissaire, hormis pour un préjudice par la parole [péché que D. punit Lui-même] ; et le rideau céleste ne se refermera pas devant le coupable [car D. l'observe sans cesse, jusqu'à sa punition].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara

-> https://todahm.com/2021/09/09/32561