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+ "Rabbi Chmalaï expliquait : La Torah débute par un acte de bienfaisance, comme il est écrit : "D. fit pour l’homme et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21), et se termine également par un acte de bienveillance, comme il est écrit : "Il [selon Rachi : D. Lui-même] l’enterra (Moché) dans la vallée." (Dévarim 24,6) "

[guémara Sota 14a]

Le rav Wolbe de dire :
"La Torah aurait très bien pu débuter par l’énoncé de ses premiers commandements.
...
Si la Torah débute et se termine par la narration d’un acte de bonté, c’est que la bonté est son essence même. "

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Tâchons de faire de notre Torah, une Torah de vie, en se comportant avec plein de bonté vis-à-vis d'autrui, et ce du début à la fin de notre vie.

"Se trouve-t-il un seul individu, dans cette génération, qui soit apte à faire des remontrances?
Il voit la paille dans l’œil du voisin, et ne voit pas la poutre dans le sien! "

[le Sifri sur la guémara Arakhin 16b]

"Dans les générations précédentes, lorsqu'on rencontrait une personne inconnue, on remerciait D. de nous avoir fait connaître un nouveau juif, car on venait de trouver un nouvel être à aimer dans le monde."

[Paroles d'un homme de 90 ans au rav Wolbe lors de fiançailles]

Honorer son prochain …

+ Honorer son prochain ...

1°/ Donner de la valeur à autrui ...

Le monde dans lequel nous vivons est caractérisé par la notion de valeur.
Chaque chose possède une certaine valeur, celle-ci étant définie par son prix.

Le Rav Wolbe nous fait remarquer que l'homme, en tant qu'individu, possède également sa valeur.
Cette valeur ne pouvant être déterminée par un prix, comment allons-nous l'évaluer?
Qu'est-ce qui détermine la qualité d'une personne?

Le rav Wolbe (Alé Chour) nous dévoile que c'est le kavod ( =le respect et l'honneur) que nous témoignons à l'autre qui détermine sa valeur.

Le mot kavod (כבוד) est composé des mêmes lettre que kavèd (lourd - כבד) : cette similitude nous apprend qu'en honorant quelqu'un ou quelque chose, je lui donne du "poids", de l'importance (je le valorise!).

Le respect d’autrui n’est pas seulement une question de politesse, c’est surtout une injonction de D. afin de découvrir les qualités de chacun et de percevoir en lui l’image de D.

=> Plus je considère mon prochain avec respect, plus je témoigne de sa valeur.
(ex : recevoir autrui avec un sourire, lui manifester notre plaisir de le rencontrer, le complimenter, porter de l'intérêt à son avis, à son travail, à sa famille, ...)

2°/ Plus on respect autrui, plus on est quelqu’un de respectable.

-> A propos de la visite des 3 anges sous forme humaine à Avraham alors qu’il était assis à l’entrée de sa tente (Béréchit 18, 1-2), le midrach Béréchit Rabba (48,9) de dire :
"Rabbi Lévi nous précise : l’un d’eux ressemblait à un boulanger, le second à un capitaine de vaisseau et le 3e à un arabe.
Avraham se dit : si je vois la providence divine planer au-dessus de leur tête, je saurais que ce sont de grands personnages.
Si je les vois se témoigner mutuellement des marques de révérence, je saurais alors qu’ils sont honorables. "

-> Le rav Eliahou d’Izmir (Chévét Moussar – chap.43) donne une explication intéressante à ce sujet :
"Quand on se conduit envers son prochain avec respect/considération, on devient soi-même une personne digne à tout point de vue pour la seule raison que si nous considérons autrui, nous l’élevons.
Il nous honorera à son tour et cela nous grandira de recevoir des marques de respect d’un être important à nos yeux.
Ce n’est pas le cas si nous rabaissons autrui et il n’en résultera aucune gloire pour nous-mêmes si cet homme, méprisable à nos yeux, voulait nous honorer. "

-> Les Pirké Avot (4,1) nous enseignent : "Qui est digne de respect ? Celui qui respecte son prochain.
Rabbénou Yona l’explique de la façon suivante : "Le respect que l’on témoigne à son prochain, c’est à soi-même qu’on l’octroie car on déclenche en lui une envie irrésistible de nous honorer. "

Le ‘Hida (Zéroa Yamin 4a) insiste sur l’importance du fait que nous devons prendre l’initiative de nous conduire avec courtoisie avec notre entourage et de ne point attendre qu’autrui nous honore en premier.

[ =>Soyons des générateurs d’énergies positives en témoignant à autrui de l’attention, de la joie qu’on a en sa présence, …
Honorer autrui, c’est lui donner de l’oxygène, de l’eau vitale lui permettant alors d’exprimer pleinement ses belles potentialités au grand jour.
=> Ne soyons pas passif en attendant d’être honorer pour honorer autrui, c’est à nous de faire le 1er pas, c’est entre nos mains !]

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+ Supplément :
Le Rambam dit que nous devons respecter même ceux qui nous méprisent. (Hilkhot Yéssodé haTorah 5,11)

"Juge tout le monde avec indulgence. " (Pirké Avot 1,6)
Rabbi Yo’hanan a enseigné qu’un cœur bon est ce qu’il y a de plus avantageux dans la vie. (Pirké Avot 2,9)

Il y a la fameuse histoire (‘Hovot haLévavot) d’un maître du Talmud accompagné de ses disciples qui traversait un champ où se trouvait une charogne.
Les élèves s’écrièrent : "Quelle odeur nauséabonde ! "
Le Rav leur répondit : "Admirez la blancheur de ses dents ! "

=> Il faut investir toutes nos forces et notre énergie pour tenter de justifier et excuser notre prochain (ses paroles ont dépassé sa pensée car il était énervé ou fatigué, il a agi involontairement ou par ignorance, il doit déjà le regretter mais il a honte de l’exprimer, …)

"Lorsqu'un homme est joyeux et souriant envers son entourage, il mérite une pluie de bénédictions célestes."

[Zohar - Tétsavé]

Réprimander autrui …

+ Réprimander autrui …

Il y a plus de 2000 ans, nos Sages ont dit (guémara Arakhin 16) :
"Rabbi Tarfon déclara : Je serais étonné qu’existe dans notre génération un homme qui accepte la réprimande.
Et Rabbi El’azar ben Azaria d’ajouter : Je serais étonné qu’existe dans notre génération un homme qui sait comment réprimander. "

[Rabbi Na'hman de Breslev a dit : "à plus forte raison dans notre génération"]

Une autre guémara (Yébamot 65b) ajoute :
"De la même façon qu’il y a une mitsva de dire ce qui peut être accepté par notre prochain, il y a une mitsva de ne point dire quelque chose qui serait irrecevable.
Rabbi Abba précise que tout ceci doit être considéré comme une obligation. "

Le livre Or’hot ‘Haïm (Kéter Roch) spécifie qu’il ne faut pas prononcer des mots durs, sévères, qui sont inacceptables mais s’exprimer avec douceur.
Celui qui, de par sa nature, en est incapable, sera exempt d’accomplir la mitsva de réprimander.

Même quand on s’exprime avec délicatesse, le Rambam nous avertit de ne point tomber dans une persécution verbale : "Je donne mon avis une, deux ou trois fois. S’il m’écoute, tant mieux. Autrement, je n’insiste plus ; je le laisse dans sa sottise. Telle est toujours mon attitude. " (Iguéret haRambam).

=> Le 'Hazon Ich publia cette décision : "Puisqu'on ne sait plus réprimander à notre époque, nous devons seulement manifester de l'amour."

Lorsque l'on comble d’amour autrui, on ouvre en lui des sentiments positifs (je suis quelqu’un de bien, d’important, d’apprécier), lui redonnant confiance, goût et force à la vie.
Etant plus ouvert/plus à l’écoute et ayant une dette de gratitude (plus ou moins consciente), il est alors dans des conditions optimales pour se changer en fonction de ce qui compte aux yeux de celui qui l’a comblé d’amour.

L'idée de changer est perçue comme un potentiel de devenir encore meilleur (c'est pour mon bien!)
A l'inverse, la critique va braquer autrui (besoin de préserver son honneur, sa dignité) et il risque de percevoir négativement l'idée de changer (si je suis quelqu'un d'aussi mauvais à quoi ça sert de m'améliorer?).

Si on est sincèrement motivé par le bien d'autrui, et non par notre orgueil, il faut généralement éviter la critique sans des tonnes et des tonnes d'amour autour ...

=> Combler d’amour autrui, c’est le meilleur moyen pour l’aimer et lui permettre avec le temps d'accepter nos judicieuses remontrances.

+ Supplément :
-> "Il est plus facile de donner un conseil aux autres, qu’à soi-même."
(Rabbi Na’hman de Breslev)

-> "Critiquer les autres, c’est du temps perdu que l’on aurait pu utiliser pour s’arranger soi-même."
(‘Hovot Halevavot)

-> "Corrige-toi en premier et ensuite tu pourras corriger les autres."
(guémara Baba Métsia 107b)

Qu’est-ce que l’amour? … par le Saba de Kelm

+ Qu'est-ce que l'amour? ... par le Saba de Kelm

Le Saba de Kelm (dans son ‘Hokhma ouMoussar) explique que la véritable signification de "l’amour" est : de prendre part aux difficultés de son prochain, qu’il s’agisse d’une difficulté morale ou physique.

Au regard de la Torah, l’amour n’est pas un synonyme d’affection, d’admiration ou d’attachement, comme il l’est chez les nations du monde, mais plutôt de soucis et d’intérêt.

D’ailleurs, il est intéressant de relever que Onkelos, le célèbre traducteur de la Torah en araméen, traduit "amour " par : "pitié" (ra’him - רחים).

+ Supplément - (par exemple) :
Qu'est-ce que l'autre ressent au fond de lui? ; qu'est-ce qui lui manque? ; qu'est-ce qui le gène, le vexe, lui plaît, ...
On s'intéressera à sa vie, et on partagera ses peines et ses joies.

On cherchera à le réjouir en fonction de ce qu'il aime, ...

"Le coléreux ne peut accéder à aucune qualité de caractère aussi longtemps qu'il ne débarrasse pas son cœur de cette tendance."

[Réchit 'Hokhma - Anava 5]

Paroles du ‘Hafets ‘Haïm à propos des pauvres …

+ Paroles du 'Hafets 'Haïm à propos des pauvres ...

Beaucoup de personnes voient les pauvres comme des êtres paresseux, vivant aux crochets de "ceux travaillant à la sueur de leur front".

Le 'Hafets 'Haïm a dit une fois à son fils, Rav Leib :
"Les Sages nous enseignent qu'avant la naissance d'un homme, on proclame au Ciel : "Un tel sera riche" ou "un tel sera pauvre".

A celui qui est voué à la richesse, D. accorde une grande énergie, pour qu'il ne reste pas en repos et qu'il ne soit pas rebuté par le travail laborieux lui permettant d'acquérir une grande fortune.

En revanche, celui qui est voué à la pauvreté a, par nature, un corps lourd et un caractère nonchalant/apathique, comme si "on avait fondu en lui du soufre", de telle sorte qu'il préfère manger un peu de pain sec plutôt que de peiner pour sa nourriture.

C'est pourquoi, nous devons nous associer, avec compassion, à sa souffrance et à son sort malheureux."

L’importance de valoriser et de témoigner de l’appréciation à autrui …

+ L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui ...

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,3) commente le : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" en disant : "Chaque homme doit faire l'éloge de tout autre juif, se préoccuper de ses biens comme des siens propres, l'honorer de même qu'il souhaite lui-même être respecté."

-> Le Rav Avidgor Miller (1) nous dit :
Nos Sages souhaitaient nous enseigner que même les gens les plus importants, les plus saints, ayant atteint les plus hauts degrés, tous, sans exception, ont besoin de recevoir des paroles d'appréciation et d'encouragements.
Ce principe s'applique même à D., si l'on peut l'exprimer ainsi, comme en témoigne le Téhilim (6,35) : "Donnez de la force à D."

Le Rav Avigdor Millor (Torat Avigdor 4) nous encourage fortement à ce sujet :
"Ne pensez pas un seul instant qu'un homme rempli de force et de courage, ou bien d'envergure, n'a pas besoin de vos encouragements.

Sachez qu'il peut même arriver que des paroles d'appréciation ou d'encouragement changent tout le cours de la vie d'un homme.
Ceci représente l'un des dons les précieux que l'on puisse prodiguer à son prochain."

-> Un des géants en Torah du 20e siècle, le Rabbi Mikhal Yéhouda Lefkowitz (Roch Yéchiva de Poniovitch) a dit un jour à un de ses élèves : "Moi, Mikhal Yéhouda, j'ai presque 90 ans et pourtant, je ressens encore le besoin de recevoir des encouragements.
Par exemple, lorsque tu arrives et m'adresses un mot gentil, ça me fait du bien!"

-> On raconte que le Yessod haAvoda (fondateur de la lignée de Slonim au 19e siècle) était une fois à Tibériade, attendant son tour dans un petit mikvé où seulement 2 ou 3 personnes pouvaient y entrer à la fois.
Une personne perturbée mentalement a proclamé : "Faites de la place pour le saint tsadik, rabbi Mottel de Slonim [le Yessod haAvoda]".
Lorsque le Yessod haAvoda est sorti du mikvé, il a dit : "Cet homme n'est pas sain d'esprit. Personne ne le respecte. Cependant, j'ai éprouvé du plaisir du peu d'honneur qu'il m'a fait. Car Hachem a ainsi créé la nature de l'homme qu'il prend plaisir à la moindre marque d'encouragement provenant de qui que ce soit. Et la récompense de celui qui encourage son prochain et qui le réconforte est très grande."

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-> Dans la prière de Arvit de Shabbath, nous disons : "mé'hayé métim béma'amaro" (Qui ressuscite les morts avec Ses paroles).
Le Beit Avraham dit qu'on peut l'interpréter ainsi : nous pouvons faire revivre et donner de la vie à autrui par nos paroles (un compliment, un encouragement, ...).

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-> Le rav 'Haïm Chmoulevitz répondit à un de ses fidèles élèves (le rav David Hirschovitz) :
"Sache que je suis un grand Maguid Chiour [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghai. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente! Pourtant quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de guémara ... Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine ...

Ce repas est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation : elle se soucie de moi et prépare tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chiour et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Le rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.

[le contexte et la totalité de cela dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/01/20/avraham-et-les-anges/%5D

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-> 24 000 élèves de rabbi Akiva sont morts parce qu'ils ne se respectaient pas l'un l'autre.

Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Midot p.23) explique que dans leur cœur ils honoraient leurs frères d'étude, mais ils ne l'exprimaient pas car ils pensaient ainsi protéger leur prochain de devenir orgueilleux.
Leur intention était bonne, mais ils se sont trompés.
Ils avaient l'obligation d'honorer leur prochain.
La personne qui reçoit l'honneur doit se travailler pour ne pas développer un orgueil négatif (non constructif), mais cela n'est pas le problème de celui qui honore son prochain, qui de son côté doit exprimer du respect, des compliments, des encouragements, ...

-> La guémara (Béra'hot 19b) dit : "L'honneur d'un être humain est très important ; il vient même avant une interdiction de la Torah" (gadol kavod abériyot chédo'hé lo tassé chébaTorah).

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Une explication est que : "Honorer son prochain est tellement important, que nous devons le faire même si en l'honorant on va le faire transgresser la faute de s'enorgueillir."

[un être humain a besoin de marques d'honneur, d'encouragements, de valorisations, ... comme on peut avoir besoin d'air pour vivre. Est-ce qu'on va éviter de donner de l'oxygène à quelqu'un qui en manque de peur qu'il en vienne à s'enorgueillir qu'on s'occupe  si bien de lui!]

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-> Au début de l'épisode où Eliézer va chercher une femme pour Its'hak, il est appelé "serviteur" (éved - עֶבֶד), comme par exemple :
- "Le serviteur prit 10 chameaux parmi les chameaux de son maître et partit" ('Hayé Sarah 24,10) ;
- ou bien : "Le serviteur courut au-devant d'elle et dit" ('Hayé Sarah 24,17).

Juste après avoir rencontré Rivka, Eliézer est appelé : "ich" (אִישׁ), comme par exemple :
- "cet homme, émerveillé, la considérait en silence, désireux de savoir si Hachem avait béni son voyage ou non" ('Hayé Sarah 24,21) ;
- ou bien : "L'homme s'inclina et se prosterna devant Hachem " ('Hayé Sarah 24,26).

=> Qu'est-ce qui a entraîné un tel changement?

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte l'explication suivante :
Ce changement a eu lieu au moment où Rivka a appelé Eliézer : "mon maître (adoni - אֲדֹנִי)" ("Bois mon maître" - 'Hayé Sarah 24,18).
Eliézer était un serviteur/esclave, et il n'était pas habitué à entendre les gens l'appeler ainsi, avec tant d'honneur.
Rivka lui a parlé avec tant de respect, que cela a élevé son estime de lui-même. Et puisqu'il se sentait alors comme un homme (ich), et non plus un serviteur, alors la Torah l'a appelé ainsi.

[Eliézer était au serviteur d'Avraham, et il avait un niveau exceptionnel, et malgré cela il a été sensible aux marques de respect de Rivka. Il en découle à quel point toute personne a besoin de marques d'estime, comme une plante à besoin d'eau, de lumière pour pouvoir pleinement s'épanouir.
Un mot, un sourire, peuvent redonner la vie à une personne abattu. Combien de mérites nous aurons grâce à cela, pour un investissement qui ne nous coûte rien!]

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+ La page aleph d'une guémara est ...

-> Après l’Holocauste, le Rabbi de Satmar, Rabbi Yoel Teitelbaum (1887-1979), commença un cours de guémara pour les survivants de l’Holocauste. Au début, le Rabbi s’enquit de la vie de chacun des présents. Quand il termina, il ne restait plus beaucoup de temps pour étudier.
La semaine suivante, la même chose eut lieu. Au début du chiour, le Rabbi demanda à chaque personne : "Comment allez-vous? Avez-vous trouvé un emploi? Votre appartement est-il confortable?" Encore une fois, il ne restait pas trop de temps pour étudier.
Cela se reproduisit une 3ème semaine, puis une 4ème.
Finalement, un participant dit : "Rabbi, avec tout le respect que je vous dois, nous sommes venus ici pour apprendre. Quand pourrons-nous commencer à étudier?"
Le Rabbi répondit que la guémara commence à la page 2 (= daf beit). C’était jusqu’à présent le daf aleph. C’est-à-dire que le daf aleph est le bonheur. [s'assurer que toutes les personnes présentes soient bien dans leur vie]
Les survivants étaient déprimés et brisés. Le daf aleph du Rabbi de Satmar était de s’assurer que les participants se sentaient comme si quelqu’un se souciait d’eux.

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[Pourquoi la guémara commence-t-elle par le daf beit (la page 2)?
Avant l’impression du Talmud (de la guémara), les manuscrits n’avaient pas de pagination standard, et le texte du Talmud n’apparaissait généralement pas sur la même page que les commentaires, qui étaient contenus dans des manuscrits séparés. La 1ère édition complète du Talmud a été achevée en 1523 par Daniel Bomberg, un imprimeur non juif, qui a été le 1er imprimeur en hébreu à Venise et le 1er imprimeur non juif de livres hébreux.
Lorsque le Talmud a été imprimé, il fut décidé d’inclure également Rachi et les Tossafot. Puisque la page de couverture était le Alef, sans écrire cette lettre sur cette page, la 1ère page du texte réel du Talmud était le Beit.
C’est exactement comme nous voyons des livres imprimés aujourd’hui, juifs et laïcs, qui commencent généralement par la page 9 à cause de toutes les pages avant le début du livre lui-même. Par conséquent, la Guémara commence par le Daf Beit. L’édition Bomberg du Talmud a établi la norme, à la fois en termes de présentation et de pagination.

(Certains expliquent que l'on commence par la page beit car quelque soit le nombre de fois où l'on étudie le Talmud, on n'aura même pas saisi la 1ere page (daf aleph), dans le sens où l'on aura encore une infinité de choses à apprendre) ]

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+ La puissance d'un mot positif :

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit :
Chers amis, je m'apprête à vous libérer d'un vœu, ici, maintenant, à autoriser l'interdit de la Torah : "Vous surveillerez ce qui sort de votre bouche. J'ai, D. merci, les épaules assez larges pour vous autoriser cette transgression. Vous pouvez dire à un père Votre fils est adorable même s'il ne l'est qu'à quatre-vingts pour cent. Pas besoin qu'il soit adorable à cent pour cent pour dire au père cette phrase-là. Ça n'est pas du mensonge.
Vous n'imaginez pas quelles conséquences peut avoir une phrase pareille. Le père rentre à la maison, peut-être après une journée difficile, il rencontre sa femme, qui a peut-être elle aussi passé une dure journée, et il lui raconte qu'un camarade de leur fils a dit qu'il était adorable' ça revigore comme de l'eau fraîche! Celui qui a dit cette phrase a eu le mérite de 'revigorer les esprits' au sens propre.

Cela ne coûte rien et ne demande pas non plus d'effort exceptionnel. Donner de l'importance à l'autre, voir le bien en lui, être attentionné : cela peut faire des merveilles.

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+ Supplément :

De la même façon que l'on a des besoins en nourriture sous peine d'être affamé, on a aussi tous besoin d'être nourri par des mots d'encouragements, d'appréciation.
Il est incroyable de voir le pouvoir d'un sourire, d'un mot, ...
(sans compter ce que l'on ne voit pas = l'effet boule de neige sur la personne et sur son entourage, et l'entourage de l'entourage ...)

C'est gratuit et ça peut apporter tant à autrui, qui n'a alors plus besoin de se lancer vainement dans une course aux honneurs, à dévaloriser autrui pour mieux se sentir important, à se plaindre pour mieux justifier ses échecs, ...

Par ailleurs, on peut constater que D. nous a fait tous avec des manques que seul autrui peut combler.
Nous ne pouvons vivre pleinement en solitaire, et on a tous besoin de faire du 'hessed envers autrui (et d'en recevoir).

En investissant une partie de soi en autrui dans un but de l'aider, de lui combler un manque, on en vient à l'aimer (car une partie de nous est alors en lui).

La parole est le moyen permettant d'exprimer son amour envers autrui qui est le plus élevé.
Le "tu aimeras ton prochain comme toi-même" prend tout son sens ...

= Louons autrui, pour qu'il se sente mieux, pour mieux l'aimer ...

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+ Supplément du supplément :

Plus on valorise autrui, plus autrui est important à nos yeux.
Lorsque lui va nous faire un acte de 'hessed (peut être en réponse au notre), on se dira alors : "c'est quelqu'un de bien qui prend la peine de m'aider, c'est donc que je suis quelqu'un de bien!"

=>En valorisant autrui, c'est la meilleur façon pour se valoriser soi-même!!
Comme quoi un acte gratuit (valoriser autrui) peut rapporter très gros ...
(b"h) Soyons ce générateur/diffuseur d'ondes positives!

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(1) dans un commentaire sur les paroles de Rabbi Ichmaël ben Elicha bénissant D. dans le Saint des Saint à Kippour, suite à la demande de D.