Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Reich Lakich dit : Celui qui lève la main [pour frapper] un autre, même s'il ne le frappe [finalement] pas, est appelé méchant (racha).
[guémara Sahnédrin 58b]

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-> Celui qui frappe le visage d'un juif est considéré comme s'il avait giflé le visage de la Présence Divine. [guémara Sahnédrin 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Le Chla haKadoch souligne que le nom de D. en 4 lettres (יהוה) est gravé sur le visage d'une personne.
Chacun des 2 yeux ressemble à la lettre youd (י), et le nez ressemble à la lettre vav (ו).
Le total est de 26 (2*10+6), la guématria du Nom (יהוה).
Cela se répète aussi dans le nez lui-même. Les 2 narines sont 2 youd, et la cloison nasale qui les sépare est un vav.

La lumière de la Présence divine repose en effet sur le visage d'un juif, comme le suggère le verset : "La crainte de Lui sera sur vos visages" (Yitro 20,16).

Les lettres de אהבה (aava - amour) peuvent se réarranger pour former : 'באה ה (la Présence d'Hachem [Chékhina] vient).
Par nos bonnes actions [notre amour] envers notre prochain et envers Hachem, nous réjouissons la Chékhina [Hachem].
[Ben Ich 'Haï - Even Cheléma (sur Chir haChirim 7,7)]

On accorde plus de poids aux fautes entre un homme et son prochain qu'aux fautes envers Hachem, afin que les gens prennent au sérieux les fautes envers leurs semblables.

Une raison supplémentaire est que chaque personne a un ange gardien en-Haut. Lorsqu'une personne est lésée, son ange gardien crie et réclame justice, ce qui rend l'acte répréhensible difficile à effacer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Roch Hachana 17b]

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[ex: on a tendance à se dire ça va c'est rien, c'est que de simples mots (pourquoi il fait son susceptible!). Mais il y a une règle : en blessant autrui par nos paroles, on "blesse" son ange protecteur qui va alors pleurer au Ciel pour que justice soit faite! ]

Se réjouir d’autrui, c’est amener sur soi les bénédictions

+ Yitro - Se réjouir d'autrui, c'est amener sur soi les bénédictions :

-> Lorsque les gens entendent des histoires sur le fait qu'Hachem a apporté le salut à des personnes, qu'il s'agisse d'avoir un enfant après de nombreuses années de mariage, de se marier après une longue attente, ou de se rétablir d'une grave maladie, ... leurs réactions varient.
Certains pensent : "Comment se fait-il que tous les autres obtiennent toujours ce dont ils ont besoin et que je sois toujours coincé avec mon problème? Quand est-ce que ce sera déjà mon tour d'être aidé?"
[inconsciemment cela installe en nous du doute et des idées du type : Hachem ne m'aime pas vraiment (vu qu'Il ne répond pas à mes besoins contrairement aux autres), je quelqu'un de nul pour ne pas être exaucé (pourtant j'essaie de faire sa volonté, je prie) il doit y avoir de l'injustice divine, ... ]
Dans ce cas, le récit de bonheur qu'on a entendu à propos d'une autre personne a eu un impact négatif. Cela la fait se sentir plus mal à propos de sa propre situation, au lieu de lui donner du 'hizouk (un renforcement).

D'autres réagissent ainsi : "Quelle histoire incroyable! Hachem est grand. Il peut tout faire. S'Il a aidé cette personne après si longtemps, cela me donne l'espoir que moi, ou mon proche, pouvons aussi être aidés!"
Dans ce cas, le récit d'autrui a donné à la personne un 'hizouk pour prier plus fort et placer encore plus d'espoir en Hachem pour le salut (délivré de sa situation difficile).

Les réactions dépendent de nous ; nous pouvons choisir le message que nous voulons entendre. Et bien que la 2e réaction soit meilleure que la première, elle n'est toujours pas optimale.
La meilleure réaction serait du type suivant : "Barou'h Hachem, un autre juif vient d'être aidé. Je suis si heureux qu'il soit sorti de l'agonie qu'il traversait. Qu'il y ait plus de yéchouot (délivrance) dans le peuple d'Israël comme cela, avec l'aide de D.!"
Tout d'abord, l'auditeur de la bonne nouvelle doit être heureux pour le bénéficiaire de la bénédiction d'Hachem, et ce n'est qu'ensuite qu'il doit appliquer le message à sa propre vie et avoir davantage d'espoir qu'il puisse également être aidé.
Il s'agit d'une avoda très difficile, surtout si celui qui entend l'histoire a besoin de la même yéchoua pour lui-même.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (dans Daas Torah - Michpatim) décrit combien il est difficile pour une personne de partager la joie de quelqu'un d'autre. Il est plus facile pour une personne de partager la douleur de quelqu'un d'autre que de partager sa joie. Mais si nous pouvons travailler sur nous-mêmes pour être vraiment heureux de la réussite des autres, cela nous rendrait également plus heureux.
Nous accomplirons une grande avodat Hachem, et nous aurons la garantie de recevoir des 'hizouk des histoires que nous entendons, plutôt que de nous sentir mal à propos d'elles.

Il est écrit : "celui qui a un bon œil sera béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9) = une personne qui est heureuse pour les autres est celle qui reçoit la bénédiction.
Le séfer Maayan Ganim (paracha Choftim) demande : Pourquoi Yitro a-t-il mérité que Moché épouse sa fille et que El'azar haCohen ait épousé sa petite-fille?
En signe d'honneur, Yitro a une paracha à son nom dans la Torah, et ses arrière-petits-enfants ont siégé dans le grand Sanhedrin du Temple dans le Lichkat HaGuazit.
=> Qu'a fait Yitro?

Le séfer Maayan Ganim répond que le verset (Yitro 18,9) rapporte que lorsque Yitro a entendu parler de la façon dont Hachem a délivré le peuple juif d'Egypte : "Yitro s'est réjoui", même si, comme le rapporte Rachi, Yitro était proche de l'Egypte et se sentait mal à propos de leur chute.
Néanmoins, il a mis ses propres sentiments de côté pour se réjouir avec Israël de leur salut. Non seulement cela, mais il continue et dit (Yitro 18,10) : "Béni soit Hachem, qui vous a sauvé des mains des égyptiens" = c'est comme si une personne apprenait que son ami a reçu une certaine bénédiction et qu'en réponse elle disait : "Hachem, merci beaucoup d'avoir aidé mon ami. Je l'apprécie énormément!"

C'est un grand niveau, être tellement heureux pour une autre personne que nous ressentons le besoin de remercier Hachem pour sa joie. C'est une belle qualité que possédait Yitro.
La Torah la décrit ici, mais il doit l'avoir eue pendant toute sa vie. Et, en effet, il a été béni à bien des égards.

=> Ainsi , si nous introduisons davantage cette qualité (mida) dans nos vies, cela fera de nous des personnes meilleures, des personnes plus heureuses, et grâce à D. des personnes bénies (on a l'assure que : "tov ayin ou yévora'h = en faisant l'effort de me réjouir du bien d'autrui, alors par cela Hachem me bénit (c'est comme un père qui voit un enfant qui est content qu'un de ses frères a reçu des cadeaux. Son père est tellement content de l'amour entre eux, qu'Il dit : "allez je te donne à toi aussi davantage!")).

[d'après un cours du rav David Ashear]

La mitsva de la réprimande

+ La mitsva de la réprimande (to'hakha) :

-> "Tu dois sûrement réprimander ton prochain (litt. réprimandez, vous devez réprimander - hokhéa'h tokhia'h), et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Selon la guémara (Arachin 16b) :
D'où savons-nous que celui qui voit son prochain faire quelque chose de déshonorant est tenu de le réprimander?
C'est ce qui est écrit : "Réprimandez, vous devez réprimander." Si on l'a réprimandé et qu'il n'a pas écouté, on en déduit qu'il faut retourner le réprimander à nouveau.

-> Le Rambam (Sefer haMitsvot - commandement positif n°205) écrit :
Il nous a ordonné de réprimander un pécheur ou celui qui voudra pécher, et de l'arrêter verbalement.
[...]
Il ne nous est pas permis de dire : "Je ne pécherai pas ; et si quelqu'un d'autre pèche, c'est entre lui et Hachem". Cette [attitude] est contraire à la Torah.
Au contraire, il nous est commandé de ne pas transgresser, ni de permettre à un autre juif de transgresser.
Si une personne se prépare à transgresser, chaque individu est tenu de l'avertir et de l'empêcher de transgresser.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chaar I,50) enseigne :
Il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui". Nous voyons que celui qui ne le réprimande pas sera puni à cause de ses péchés.

-> Selon le Chla haKadoch (Vavé Ha'amoudim - chap.27) :
La réprimande est un commandement positif, comme il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain." Il s'agit d'une mitzvah extrêmement importante (raba bim'od).

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haim - Pirké Avot 2,1) :
Tout le monde pense que la mitsva de la réprimande (to'hakha) n'a été commandée qu'aux orateurs et aux rabbins. La vérité est que [cette attitude] est corrompue, puisque cette mitsva [incombe] à chaque juif. Même une personne simple qui observe un mauvais trait de caractère chez son ami doit le réprimander.

-> Le Pélé Yoets (394) écrit :
Faire des reproches est l'un des 248 commandements positifs, comme il est écrit (Vayikra 19:17) : "Tu réprimanderas ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui"
Chaque juif est tenu de respecter cette mitsva.
Ce n'est pas comme le pensent de nombreux ignorants que cette mitsva n'a été donnée qu'aux érudits de la communauté. Au contraire, chaque personne juive est tenue de réprimander son collègue lorsqu'elle le voit pécher ou négliger une mitsva.
Cette obligation pèse davantage sur les gens ordinaires, car leurs paroles peuvent avoir un impact plus important que celles de l'érudit. Lorsque l'érudit corrige les gens, ils peuvent répondre : "Personne d'autre ne peut se montrer à la hauteur de cet érudit vertueux ..."
De plus, le savant n'est généralement pas à proximité des masses pour observer leurs actions. Ce n'est pas le cas de ceux qui font partie des cercles sociaux d'une personne. Lorsqu'un collègue fait un reproche, il doit dire : "Mon frère, ne fais pas le mal. J'ai aussi [très] envie de faire ce que tu fais, mais j'ai peur de pécher et de subir le jugement d'Hachem. Pourquoi ne pas nous préoccuper de l'honneur de notre Créateur ... et de notre propre destruction?"
Quand on s'exprime avec des mots comme ceux-là, ils ont un impact.

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-> La guémara (Shabbath 119b) nous rapporte :
Jérusalem n'a été détruite que parce que [les habitants] ne se sont pas réprimandés les uns les autres.

-> Le Noa'h Weinberg fait remarquer :
Une réprimande révèle l'expression de la réalité qui nous regarde droit dans les yeux.

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-> Il est écrit dans la guémara (Arachine 16b) :
Rabbi Tarfon a dit : "Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui accepte les réprimandes, car si on lui dit : "Enlève le grain d'entre tes yeux", il répondra : "Enlève la poutre d'entre tes yeux"!"
Rabbi Elazar ben Azaria a dit : "Je serais stupéfait qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache délivrer une réprimande !".

-> Le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:28) enseigne :
[Le Chafetz Chaim] a écrit à la fin du Séfer Ahavat 'Hessed au nom du rav Molin qu'il existe une mitsva d'aimer les réchaïm pour cette raison [qu'ils sont considérés comme irréprochables].
Il cite la réponse du Maharam Lublin selon lequel pour nous [dans le monde d'aujourd'hui, quelqu'un qui a fauté, même s'il a été réprimandé, doit être considéré] comme s'il n'avait pas encore reçu de réprimande, car nous ne savons pas comment réprimander et nous considérons donc [ceux qui ont pu fauter] comme s'ils étaient irréprochables.

-> Il est écrit dans Michlé (10,20) :
La langue du juste est de l'argent de choix ; le cœur du racha vaut peu.

-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 10,20) commente :
Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache faire une réprimande, car [un fauteur] n'écoutera pas si quelqu'un le châtie durement et le dénigre en disant : "Comment as-tu pu faire cela..." et le dénigre ainsi.
En revanche, le juste qui sait réprimander vient avec des mots positifs et attire les gens vers la Torah lorsqu'ils l'écoutent, car tout le monde attend avec impatience [d'entendre parler d'éthique et de Torah de sa part] comme Aharon qui aimait la paix et la recherchait et les rapprochait de la Torah.
C'est [ce que le verset veut dire lorsqu'il compare la langue des justes à] de l'argent de choix. Tout comme tout le monde court après l'argent de qualité, tout le monde court après la langue réprobatrice du juste, car tout le monde accepte [la réprobation] de sa part et il est agréable aux gens.

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,8) écrit :
Au début, une personne qui fait des reproches à son prochain ne doit pas lui parler durement jusqu'à ce qu'il en soit gêné ... C'est ce que nos Sages ont dit : "Devrais-tu le réprimander au point que son visage change de couleur?" La Torah dit : "Tu ne dois pas supporter un péché à cause de lui" = de cela, nous apprenons qu'il est interdit à une personne d'embarrasser un [autre] juif.

[d'une certaine façon de même que la mitsva de l'étrog faite sur un étrog volé n'a pas de valeur (mitsva faite sur le dos d'une avéra), de même lorsqu'on fait la mitsva de réprimander en faisant du mal intérieur à autrui, cela n'a pas plus vraiment de valeur.
Ainsi, à l'image d'une opération où l'on va prendre de grandes précautions pour ne pas faire mal à une personne, de même nous devons être très délicat, lui dire des paroles d'appréciation, d'encouragement, attendre le bon moment, pas devant tout le monde, ... pendant qu'on l'opère (notre réprimande).
Si autrui est à la moindre blessure à son amour-propre, alors l'opération aura ratée. ]

-> Le Or'hot Tsadikim (chaar aava) enseigne :
Il y a beaucoup à gagner à s'engager auprès des autres avec affection et amitié. Il y a un bénéfice pour ce monde et un bénéfice pour le monde à Venir ...
Le bénéfice pour le monde à Venir est que lorsqu'une personne est aimée de tous, elle acceptera ce qu'elle a à dire et elle aura la capacité de la réprimander pour qu'elle s'amende.

-> Selon le Tiféret Israël (sur Pirké Avot 1,12) :
lorsque vous réprimandez les gens, veillez à protéger leur amour-propre. Il ne doit pas être prononcé avec colère mais avec douceur et encouragement, comme un père qui est miséricordieux avec son fils.
C'est le seul moyen de rapprocher les gens de la Torah, car une personne n'acceptera pas les conseils de quelqu'un qui la déteste. Il n'écoutera qu'une personne [dont il sent] qu'elle l'aime et se soucie de lui.

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Kéter Roch 143) :
La réprimande ne doit pas être prononcée avec dureté, car les mots durs ne sont pas pris en compte.
Elle doit plutôt être exprimée avec douceur. Si une personne est totalement incapable de parler doucement, elle est dispensée de donner une réprimande

-> Le rav El'hanan Grunberger commente :
L'objectif de la réprimande est d'aider les juifs à améliorer leur vie en corrigeant leurs erreurs et en les rapprochant de la Torah et des mitsvot. Puisqu'il existe différentes manières d'y parvenir, il faut évaluer si délivrer la réprimande est, en fait, la manière la plus efficace d'atteindre le résultat souhaité.
Si une personne n'est pas en mesure de remplir les conditions pour délivrer la réprimande, un sourire chaleureux, une conversation agréable ou une invitation pour le Shabbat peuvent également permettre d'atteindre le but ultime du kirouv.
[parfois en faisant une remarque indirecte (ex: je viens d'apprendre qu'il faut mieux ...), en montrant l'exemple, ... peuvent permettre d'éviter de blesser l'autre. ]

-> Il est écrit dans les Chéélot ou Téchouvot du Avné Nézer (Yoré Déa - 127) :
S'il est évident que [le celui qui a fauté] ne tiendra pas compte [de la réprimande] et qu'il transgressera de toute façon, alors il n'y a pas de concept de responsabilité entre juifs. Il est donc interdit de le réprimander car cela ne fera qu'augmenter sa responsabilité en matière de punition.
[avant il fautait sans le savoir, maintenant il faute en sachant que c'est interdit, ce qui est plus grave. Ainsi, il faut mieux ne rien dire si on sait qu'il ne va pas changer. Plutôt prions Hachem pour cela, et laissons la porte ouverte au cas où il soit un jour davantage réceptif. ]

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 54,3) :
Rabbi Yossi bar 'Hanina a déclaré : "La réprimande mène à l'amour, comme il est dit : 'Réprimande le sage et il t'aimera' (Michlé 98)".
C'est l'approche de Rabbi Yossi bar 'Hanina qui a déclaré : "Tout amour qui n'est pas accompagné de réprimande n'est pas vraiment de l'amour."
Reich Lakich a dit : "La réprimande mène à la paix ... toute paix qui n'est pas accompagnée de réprimande n'est pas la paix."

Le rav El'azar Grunberger explique : Pourquoi selon Rabbi Yossi bar 'Hanina, l'amour dépend-il de la composante de la réprimande? L'explication doit être que le véritable amour que l'on porte à autrui exige de toujours veiller à son bien-être et à son amélioration, ce qui conduirait inévitablement à une réprimande constructive, augmentant ainsi l'amour entre eux.
[on doit faire attention à ce que notre réprimande soit 100% pour le bien d'autrui, et non pas motivé par une envie de supériorité (inconsciemment on peut penser : lui n'agit pas bien, donc moi je suis quelqu'un de bien (car mieux que lui), et en plus je fais des réprimandes! L'être humain aime bien abaisser l'autre, pour mieux se sentir plus relevé. Cela est plus simple que de faire les efforts pour s'améliorer soi-même, et surtout on n'a pas tous les mêmes domaines sur lesquels on doit travailler son caractère. ]

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,7) écrit :
Lorsque quelqu'un fait des reproches à son prochain, que ce soit à cause d'un [tort commis] contre lui ou à cause d'une affaire entre son prochain et D., il doit le réprimander en privé. Il doit lui parler avec patience et douceur, en l'informant qu'il ne fait ces déclarations que pour le bien-être de son collègue, pour lui permettre de mériter la vie du monde à venir.

-> Le rav Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vayétsé 29,11) enseigne :
Celui qui fait une réprimande doit aimer celui qui a fauté au moment où il le réprouve.
Nous ne pouvons pas réprimander un pécheur lorsque cela l'humilie ... il ne s'agit pas seulement d'une violation de l'embarras des autres, mais une telle réprimande ne constitue même pas un accomplissement de la mitsva de réprimande, puisqu'elle n'a pas été prononcée par amour.
[ainsi la mitsva de réprimande doit être basée sur l'amour, l'attention et la considération pour la personne à laquelle on s'adresse, sinon elle n'en est pas (voir ça peut être une avéra de blesser autrui). ]

-> Selon le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:16)
Dans la situation actuelle (où notre génération à beaucoup baissée spirituellement par rapport aux précédentes), nous sommes obligés de ramener [les non-observants] à la lumière [de la judaïcité] avec des "liens d'amour" au mieux de nos capacités [ce qui est le moyen approprié de réparer le monde à notre époque].

[ainsi, à notre génération à la différence de par le passé, il faut approcher les réprimandes avec beaucoup d'amour, plutôt qu'une remontrance sévère.]

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-> b'h, également sur le sujet de la réprimande : https://todahm.com/2021/09/10/la-reprimande

La Torah est la racine de toutes les âmes juives, et en elle se trouve leur unité.
Et lorsqu'ils sont unis, chacun peut aimer l'autre comme il s'aime lui-même.
[Sfat Emet]

"Le Cohen restera impur jusqu'au soir" ('Houkat 19,7)

-> Le rav Its'hak de Vork explique que l’essence de la vache rousse (para adouma), purifiant de l’impureté du contact avec un mort et plus profondément ceux qui sont spirituellement impurs, est le concept d’amour de son prochain comme soi-même (véaavta léréa'ha kamo'ha - Kédochim 19,18).
En effet, le Cohen en contact avec les cendres se rendait impur pour purifier son prochain. C'est dire renoncer à sa propre pureté, être prêt à faire un sacrifice personnel pour aider un co-religionnaire ; c’est là l’expression ultime de l’amour du prochain.
Quand on aime vraiment quelqu’un, on ressent un plaisir dans tous les sacrifices que l’on consent pour son bien-être.

Lorsqu'une personne fait une bonne action, en agissant avec l'attribut de bonté ('hessed), elle ravive l'attribut de bonté dans le monde entier, et incite tout le monde à vouloir faire preuve de bonté.
[ rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hayé Sarah]

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-> Imaginons cela : pas besoin de milliards, mais juste un petit acte de bonté (ex: un sourire, une écoute, un mot, une pièce, ...) accompli en privé et dont parfois personne n'en saura jamais rien. Notre nom ne figurera pas à la une des journaux, mais pourtant nous avons changé le monde d'une manière importante, en lui insufflant de la brillance, davantage de bonté d'Hachem.

-> La société prétend que pour changer le monde, il faut une révolution (quelque chose de grand, de visible, ...).
Le rabbi de Berditchev enseigne que ce n'est pas vrai ; chacun d'entre nous change le monde chaque jour. Chacune de nos actions a un effet réel, à la fois spirituel et physique, sur l'ensemble de l'humanité, amenant les gens du monde entier à commencer à agir comme nous l'avons fait (enclenchant une dynamique positive de bonté!).
Nous pouvons changer le monde!

[le libre arbitre, yétser ara, empêche que nous ayons conscience pleinement de cela, mais les paroles du rabbi de Berditchev sont la réalité du fonctionnement du monde. ]

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-> Ainsi, par notre attitude de 'hessed tournée vers l'extérieur, nous permettons aux forces positives de 'hessed d'en-Haut de nous inonder.
L'inverse est également vrai. Lorsqu'une personne s'engage dans un comportement égoïste, elle attise la négativité, qui se propage dans le monde entier, empêchant le flux d'amour, de miséricorde d'Hachem de se déverser sur l'humanité.
[rabbanit Feldbrand]

-> Le 'Hafets 'Haïm suppliait les gens de poursuivre le 'hessed et d'éviter son contraire.
Il disait : "A une époque où l'attribut de Rigueur (mida hadin) prédomine de jour en jour, le seul salut possible réside dans l'adoption de l'attribut de bonté (mida ha'hessed), qui reste le meilleur instrument pour parvenir à la rédemption".

Hachem tire plus de plaisir d'un acte qui profite aux gens, que d'un acte par lequel il est Lui-même adoré.
[Pélé Yoets]

La tolérance

+ La tolérance :

-> Rabbi 'Hiya bar Abba dit :
Même un père et un fils, ou un professeur et un étudiant qui se défient dans un débat furieux peuvent atteindre le point où ils deviennent comme des ennemis lorsqu'ils argumentent vigoureusement leurs points. Cependant, s'ils recherchent tous deux la vérité plutôt que la gloire, ils ne s'éloigneront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils parviennent à la vérité et retrouvent leur amour et leur affection véritables.
[guémara Kidouchin 30b]

-> Pendant 3 ans, les académies de Hillel et de Chamaï ont débattu. Chacun prétendait que la halacha devait être décidée selon leurs opinions respectives. Finalement, une voix céleste s'est fait entendre et a proclamé : "Hillel et Chamaï disent tous deux les paroles du D. vivant".
Si les deux sont corrects, pourquoi suivons-nous les décisions de l'académie d'Hillel?
Parce qu'ils étaient humbles et aimables, et parce qu'ils enseignaient toujours les règles de l'académie de Chamaï avant même d'enseigner leurs propres règles.
[guémara Erouvin 13b]

-> Celui qui voit une multitude de juifs [à partir de 600 000 ] récitera la bénédiction : "barou'h ... 'hakham arazim" (béni soit ... le Sage des secrets), car aucune de leurs opinions n'est semblable et aucun de leurs visages n'est semblable.
[guémara Béra'hot 58a]

Le rav Ména'hem Mendel de Kotsk commente :
Tout comme vous ne pouvez pas attendre de votre adversaire qu'il change de visage pour ressembler au vôtre, vous ne pouvez pas non plus attendre de quelqu'un qu'il change d'opinion pour être comme vous.

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-> Lorsque Hachem a créé le monde, dans Son infinie sagesse, il a fait du conflit et de la controverse une partie intégrante de sa nature.
Hachem a voulu qu'il y ait des tensions et des dissensions dans le monde, mais qu'elles soient canalisées comme une force positive. Le conflit que D. a créé peut avoir lieu sur le champ de bataille ou à la table de discussion. C'est le choix de l'homme.
['Hatam Sofer - Drachot vol.1 drouch 7 Adar 1794]

-> Il n'y a qu'une seule façon de savoir si 2 personnes se disputent en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim) ou pour leur propre bien.
Si, à la fin du débat, elles s'aiment de tout leur cœur et de toute leur âme, alors vous pouvez être sûr qu'elles se disputent pour l'honneur d'Hachem. Si la discussion aboutit à la haine, alors ils se disputent pour leur propre ego.
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach - vol.2]

-> Les sages en Torah (talmidé 'hakhamim), même s'ils se disputent, ils se conduisent avec amour et amitié l'un envers l'autre.
Lorsqu'il y a de l'amour envers des sages en Torah qui se disputent, on peut alors dire à des propos de chacun d'entre eux : "ceci et ceci sont les paroles du D. vivant".
[rabbi Tsadok haCohen - intro du Ohr Zara laTsadik]

-> Même en matière de judaïsme, si quelqu'un exprime une opinion hérétique, ce n'est pas pour se moquer, mais pour apprendre et parvenir à la vérité ; ne lui dites jamais de se taire, mais travaillez plutôt à clarifier la vérité ... Il faut permettre à la partie de parler autant qu'elle le veut, car si on lui coupe la parole, on affaiblit sa propre position.
De quelle force faisons-nous preuve si nous ne donnons même pas à l'opposition le droit de parler ?
[d'après le Maharal - Béer haGola - chap.7]

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-> On pourrait être tenté d'agir pensant bien faire, car : "tu réprimanderas ton prochain" (Kédochim 19,17).

Mais :
-> Le Rambam (Séfer haMitsvot mitsva négative 303) dit :
Si quelqu'un l'embarrasse en réprimandant, alors il [celui qui faire la réprimande] faute.

-> Rabbi Tarfon dit : "Je serais très surpris qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui puisse accepter la critique"...
Rabbi Elazar ben Azariya a répondu :"Je doute qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache faire des critiques."
[guémara Arakhin 16b]

-> De toutes les 613 mitsvot, la mitsva de la réprimande, du reproche à autrui, est la plus difficile à accomplir, en raison des considérations complexes qui doivent être faites. Pour accomplir cette mitsva correctement, il faut beaucoup de patience, de réflexion et le don de la compréhension, qui ne peut venir que de Celui qui accorde la compréhension.
[Ktav Sofer - Responsa n°57]