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La gravité de fauter, et le moyen de réparer

+ La gravité de fauter, et le moyen de réparer :

-> "A D. ne plaise, par ses actes, ses paroles et ses pensées qui ne sont pas bonnes, il [un juif] détruit de nombreuses puissances et d'innombrables mondes célestes saints ... ou il provoque l'obscurcissement ou la diminution de leur lumière et de leur sainteé, et ajoute de la puissance aux royaumes de l'impureté".
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - chap.3]

-> Par la suite, rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chap.4) écrit :
"En vérité, le cœur de celui qui est sage et qui comprend ce concept frémira en lui et il tremblera lorsqu'il se concentrera sur l'étendue des dommages causés par chacune de ses fautes, des dommages encore plus importants que ceux causés par Névou'hadnetzar et Titus (qui ont détruit le Temple), car les actions de Névou'hadnetzar et Titus n'ont causé aucun défaut en Haut, car il ne leur a pas été donné la possibilité d'atteindre cet endroit par leurs actions."

=> Cela est terrifiant à considérer! Chacune des fautes que nous transgressons, même si elles sont apparemment insignifiantes, a un effet plus dévastateur dans les royaumes célestes que la destruction du Temple!

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne comment remédier à ces dommages.
Voici ses paroles : "Il est connu que lorsqu'une personne faute, à D. ne plaise, elle cause une souillure dans les cieux et ajoute de la puissance aux forces de l'impureté. Le remède à cela est de brûler ces forces maléfiques en dirigeant une passion ardente vers le Créateur. En effet, cette inspiration incroyable n'est venue qu'à la suite de la faute, car son esprit avait des pensées obscures".

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-> Nos Sages (guémara Yoma 86b) enseignent que la téchouva méahava (le repentir né de l'amour), a le pouvoir de transformer les fautes d'une personne en mitsvot.
Expliquant ce concept, le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.7) dit que lorsque la culpabilité et le chagrin causés par une faute poussent une personne à davantage désirer et être inspirée dans son avodat Hachem, l'amenant à la téchouva méahava, alors cette faute s'est transformée en mitsva.
Avec le recul, le fauteur est capable de voir que cette faute a en fait conduit à une aliya, à une progression/élévation dans sa avodat Hachem, remplissant ainsi la même fonction qu'une mitsva, qui est un moyen de se rapprocher du Maître du monde.

-> Dans le même ordre d'idées, rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 40,52,100) écrit que le principe de la téchouva est atteint lorsqu'une personne se rend compte que, d'une manière très profonde, sa faute était aussi la volonté de D.
Il est évident que cette affirmation peut être incroyablement dangereuse si elle est mal interprétée, mais il va de soi que rabbi Tsadok haCohen ne veut pas dire, D. préserve, qu'une personne doit rationaliser sa conduite pécheresse en "réalisant" que toutes ses actions sont en fait la volonté du ciel.
La "réalisation" à laquelle ce tsadik fait référence a lieu lorsqu'une personne peut regarder honnêtement en arrière et voir que son méfait a entraîné un changement complet et durable dans le sérieux et l'intensité de sa avodat Hachem. C'est alors qu'elle peut être sûre que sa faute n'était qu'un moyen de la rendre encore plus grande, une "yérida létsoré'h aliva" (une descente/chute permettant davantage d'élévation). [voir aussi rabbi Na'hman - Likouté Maharan 22:11]
[évidemment qu'on ne désire pas la faute, qu'on fait tout pour l'éviter, mais si à postériori nous avons déjà fauté alors nous devons autant que possible faire en sorte que cela nous soit un tremplin spirituel.
A l'inverse, notre yétser ara nous fait tomber et ensuite il nous fait culpabiliser, nous attrister. En effet, il s'est trop bien la force de la tristesse, du désespoir, mais surtout d'utiliser une chute pour davantage s'élever (à l'image du ressort qui se contracte pour mieux pouvoir s'élancer vers le haut). ]

-> En ce sens, nos Sages (Sanhédrin 99a) affirment : "À la place des baalé téchouva, même les complétement justes ne peuvent s'y tenir".
L'une des explications de cette affirmation est qu'une personne qui a fauté et ensuite réalisé une téchouva dessus, elle a fait une utilisation de la tristesse de son regret sur ses fautes dans un but de la propulser vers les plus hauts sommets spirituels, à un endroit que même les tsadikim parfaits ne peuvent atteindre.

-> C'est à cette rectification que le rabbi de Berditchev fait référence.
Si le feu de la faute a provoqué une descente dans les royaumes de l'impureté, c'est le feu de la spiritualité provoqué par la tristesse que l'on ressent d'avoir fauté qui est nécessaire pour le ramener dans le royaume de la lumière sainte.

-> Comme l'écrit rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 156) :
"La pureté du cœur est atteinte lorsque le cœur d'une personne brûle d'une passion pour Hachem. Pour rectifier le fait que son cœur a brûlé à cause d'une faute ou d'un désir impur, à D. ne plaise, qui a contaminé son cœur, celui-ci doit s'enflammer de passion pour Hachem. Grâce à cela, son cœur atteint la pureté, comme le dit le verset : "Tout ce qui entre dans le feu, vous le ferez passer par le feu et il sera purifié".

=> Nous avons tous commis de très nombreuses fautes qui ont causé des dommages considérables au monde (à notre monde intérieur, au monde Celeste, terrestre, ...).
Mais comme l'affirme rabbi Na'hman de Breslev : "s'il y a un moyen de détruire, il y a un moyen de réparer", et "il n'y a pas de désespoir dans le monde" .
Tout peut être renversé. En utilisant le lourd sentiment de regret résultant de notre faute, pour le porter à renforcer notre avodat Hachem à un meilleur niveau, avec plus de passion (papa Hachem, pardon, certes je suis tombé dans la faute, mais je vais essayer de faire mieux Ta volonté).
Nous utilisons la faute elle-même pour nous aider dans notre croissance spirituelle.
[c'est l'idée enseignée par rabbi Na'hman de Breslev, comme dans le Likouté Moharan 116]

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor 21,9) enseigne :
Une faute n'affecte pas seulement l'âme (néchama) de l'individu, mais "elle souille son père" = la transgression affecte et cause une souillure dans les royaumes célestes.
Quel est le moyen de remédier à ces dommages considérables?
La réparation (tikoun) consiste à faire rebondir la culpabilité et la tristesse causées par la faute et à les utiliser pour nous propulser vers de plus hauts sommets dans notre avodat Hachem, en atteignant des niveaux inédits de feu émotionnel et de passion dans notre service.
Lorsque nous faisons cela, non seulement nos fautes sont pardonnées, mais elles sont entièrement transformés, nous enlevons les robes de l'Accusateur et revêtons celles de l'avocat [qui nous défend au Ciel], transformant la faute la plus grave en mérite ultime.

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-> Cela doit également nous rappeler que tout ce qu'un juif pense, dit ou fait a le pouvoir de provoquer des changements majeurs dans les forces célestes.
Chaque mitsva accomplie (même la plus simple, facile) par une personne a pour conséquence de générer des quantités incalculables de bénédictions, de lumière et de bonté Divine dans les sphères spirituelles, et en fin de compte dans ce monde physique également.
À l'inverse, chaque faute transgressée entraîne la diminution immédiate de cette bénédiction, de cette lumière et de cette bonté, et apporte au contraire la destruction et la colère divine sur l'univers.

[libre arbitre oblige, on ne se rend pas compte de l'impact phénoménal de chacune de nos actions.
Les premiers mots d'un juif sont "modé ani (je Te remercie) ... 'hémla raba émounaté'ha (grande est Ta confiance en moi)" = malgré notre risque de fauter, Hachem nous redonne la vie à notre réveil en nous donnant la capacité d'impacter considérablement le monde (en bien, en mal), car Il a confiance en nous.
Alors à nous de Lui prouver qu'Il en a eu raison, qu'Il soit éternellement fier de nous! ]

Tous les juifs sont liés les uns les autres

+ Tous les juifs sont liés les uns les autres :

-> "Réprimande ton prochain juif, et ne porte pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Rachi explique que la fin du verset nous enseigne comment réprimander : nous ne devons pas mettre notre prochain juif dans l'embarras, car c'est une grave faute.

-> Le Targoum Onkelos et Rabbénou Yonah (Chaaré Téchouva 3:72) comprennent que "ne porte pas de faute à cause de lui" nous enseigne pourquoi nous sommes tenus de réprimander = parce que celui qui est témoin de la faute de son prochain juif et qui reste silencieux est tenu pour responsable de cette faute.
"Kol Israêl arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a), note Rabbénou Yona. Tout comme un garant doit rembourser la dette d'un emprunteur comme s'il s'agissait de la sienne, chaque juif est responsable de l'observance de la Torah par l'autre.

-> Ainsi, nous pouvons comprendre cette directive comme n'importe quelle autre mitsva. Tout comme il existe une obligation de garder la cacherout, il existe une obligation de s'assurer que les commandements de la Torah sont suivis par d'autres. Une personne est donc responsable de toute transgression qu'elle aurait pu éviter.

Le rav Moché Cordovero va plus loin.
Il (Tomer Deborah 1,4) écrit que l'âme de chaque juif comprend un peu de l'âme de tous les autres juifs. Par conséquent, lorsqu'un juif commet une faute, c'est comme si nous l'avions tous commis, puisqu'un fragment de nous se trouve dans celui qui a fauté.
En raison de ce lien, chaque juif est garant et responsable des actions de son prochain.

-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) remet en question cette explication.
Si chaque fois que quelqu'un faute, c'est comme si tout le monde fautait, pourquoi un juif est-il puni pour l'infraction de son compagnon seulement s'il aurait pu l'en empêcher?
Rav Aharon Kotler répond que si l'on n'a pas pu arrêter celui qui a fauté, on considère que la partie de nous qui se trouve à l'intérieur du fauteur a le statut d'avoir fauté sous la contrainte et est exemptée de punition, puisque le péché a été commis contre notre volonté.

Le rav Aharon Kotler ajoute qu'il en va de même en ce qui concerne les mitsvot. De même que celui qui désapprouve la faute d'un autre n'en est pas tenu pour responsable, celui qui approuve la mitsva d'un autre en est considéré comme responsable et il en a aussi le mérite.
Cependant, s'il ne la désire pas, ou pire s'il essaie de l'empêcher, la partie de lui qui se trouve à l'intérieur de son prochain juif est forcée d'accomplir la mitsva, et il ne reçoit donc aucune récompense.

Rachi (Ki Tétsé 24,19) écrit que si l'on laisse tomber une pièce de monnaie par accident et qu'un pauvre la trouve et l'utilise pour subvenir à ses besoins, celui qui a perdu la pièce a accompli la mitsva de la tsédaka.
Sur la base de son explication ci-dessus, le rav Kotler maintient que ce n'est le cas que si la personne qui a perdu l'argent est heureuse que le pauvre ait pu subvenir à ses besoins avec cette pièce.

=> Ainsi, pour se connecter à tout le bien accompli par le peuple juif et en bénéficier, il faut se soucier du statut spirituel du peuple juif et de l'honneur d'Hachem.
[ cela est à ajouter au fait que seule l'unité entre les juifs nous permettra d'accomplir toutes les mitsvot, car certaines sont propres à certaines personnes (ex: Cohen, Roi, ...). Si nous ne formons qu'un, alors on considère comme si nous avions accompli toutes les mitsvot nous-même. ]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 2:3:8) écrit qu'Hachem a lié tous les juifs afin que nous puissions bénéficier des mitsvot des uns et des autres, et par conséquent, nous sommes également responsables des fautes des autres.
Hachem veut que chacun reçoive le bien suprême dans le monde à Venir. Cependant, certaines personnes ne le méritent pas. C'est pourquoi [dans Sa bonté] Hachem a relié tout le peuple juif, afin que chaque juif puisse s'accrocher aux mérites de l'autre et ainsi se prélasser dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

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-> Nous retrouvons le principe de "l'âme partagée" du Tomer Devorah dans le verset suivant.
La Torah ordonne : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le Ramban souligne qu'il est impossible de se soucier d'autrui autant que de soi-même. La Torah exige plutôt que nous agissions envers les autres comme si nous les aimions autant que nous-mêmes. Nous devons les traiter comme nous voudrions être traités.

Cependant, rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devorah) insiste sur le fait que, puisque chaque juif est lié à tous les autres et fait partie d'eux (il y a une petite partie de moi en mon prochain juif!), je dois ressentir la douleur ou le bonheur d'un autre comme si c'était le mien, parce que lui et moi ne faisons qu'un!
[le Malbim explique de la même façon ce verset. ]

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[on peut ajouter un autre aspect : puisqu'en réalité les juifs ne sont qu'un (que seul les corps/matérialité semble diviser), lorsque mon prochain va bien, alors par ricochet je vais également aller mieux.
Le rav Salanter disait par exemple que si quelqu'un dit du lachon ara à Salant, alors un autre juif à Paris pourra en être impacté négativement en profanant Shabbath. [l'inverse est également vrai]
Cela nous responsabilise : Chacun de mes actes impacte tous les autres juifs (en bien ou en mal). ]

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-> Chaque juif fait partie d'un collectif appelé Klal Yisrael (peuple juif).
Le rav Hutner note que le mot "רעך" (réa'ha - ton prochain) est lié au mot תרועה (téroua), les sons brefs et brisés du shofar.
Ce terme décrit quelque chose de cassé ou un morceau de quelque chose de plus grand. (De même, le mot רע (ra), mauvais ou maléfique, signifie en fait "cassé", car le mal est incomplet et imparfait).
Le rav Hutner écrit qu'un compagnon juif est appelé "réa'ha", car chaque membre du peuple juif n'est pas un tout en soi, mais plutôt une partie d'une unité plus grande.

-> Cette idée est soulignée par l'explication que donne le Talmud Yérouchalmi (Nédarim 9:4) du commandement qui précède immédiatement celui de "tu aimeras ton prochain" : celui de "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple" (lo tikom vélo titor - Kédochim 19,18).

Le Yérouchalmi propose une parabole : Imaginez que quelqu'un se coupe par erreur la main. La main blessée prendrait-elle alors un couteau et couperait-elle l'autre main? Bien sûr que non!

De la même manière, tous les membres de peuple juif forment une unité, et se venger d'un autre revient à se venger de soi-même.

-> Le fait que nous soyons tous unis a également une signification halakhique.
Il n'est permis de prier que pour Hachem, et non pour les anges. Il est même interdit de leur demander de servir de médiateur entre nous et D. [Rambam, Pérouch haMichnayot, Sanhedrin 10 ; et aussi Hilkhot téchouva 3,7]

De même le Maharam miRottenberg précise que même si l'on se rend compte que c'est Hachem qui répond à notre prière, il est interdit d'utiliser un ange comme médiateur, de peur que l'on en vienne à servir l'ange au lieu d'Hachem.

Alors pourquoi pouvons-nous demander à un tsadik de prier pour nous?

Selon le 'Hatam Sofer (Shout 'Hatam Sofer - OH 166) puisque nous faisons partie du même corps national que le tsadik, il est compréhensible que nous envoyions la "tête" prier au nom du "pied".

-> Une deuxième ramification halakhique est mentionnée par le 'Hazon Ich.
Sur la base du principe : "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), on est tenu de prier pour sa propre crainte du Ciel (yirat chamayim).
Le 'Hazon Ich déclare que l'on peut également prier pour qu'Hachem aide une autre personne à obtenir la crainte d'Hachem.
En effet, puisque nous formons un seul corps, lorsqu'on prie pour un autre juif, c'est comme si ce dernier priait pour lui-même.

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-> [la Torah nous demande d'aimer notre prochain comme soi-même. Les juifs sont comme des membres d'un corps humain. Ainsi, il y en a qu'on "préfère" à d'autres (ex: les yeux, le coeur, ...), d'autres qu'on ne soupçonne même pas d'exister, ... et pourtant ils sont tous nécessaires à notre bonne vie.
De même, chaque juif a dans ce monde un rôle unique que Hachem lui a attribué, et qu'il doit réaliser de son mieux. Il n'y a pas de jalousie négative, chacun a un apport unique au peuple juif.
(la Torah ne nous demande pas d'aimer forcément chaque juif identiquement, mais elle demande d'avoir un respect et un amour pour tous. De même qu'on considère et apprécie chacun des organes de notre corps. (ex: j'aime pas la forme du foie, alors je vais le mettre de côté! ) ]

[ex: le rav Yé'hezkel Weinfeld dit que même si le plus grand tsadik de la génération (même Moché) s'il prie seul, il ne peut pas faire la kédoucha, car la sainteté nécessite une connexion avec d'autres personnes.]

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-> Le Ach Pri Tévoua rapporte qu'en hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n’existe qu’au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c’est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n’est que parmi le peuple juif qu’il existe un sentiment intrinsèque d’unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

-> Le rav Yaakov Mazeh dit : l'ensemble du peuple juif est une seule et même personne. La douleur d'un juif affecte tous les autres juifs du monde, tout comme une blessure au bras affecte l'ensemble du corps.
Mais les non-juifs ne sont pas appelés adam. Il s'agit de plusieurs personnes différentes, et non d'une entité singulière.

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot hébreu "ani" (je - אני) s'écrit avec un alef (א), numériquement un, représente l'individu. Il se termine avec un Youd (י), numériquement dix, représente un minyan (le tsibour - la communauté. Et un noun (נ), numériquement 50, représente les 50 portes de compréhension et de pureté auxquelles peuvent accéder l'esprit et le cœur, portes que nous devons ouvrir afin de fusionner notre moi individuel avec la nation tout entière.

=> ainsi, vivre juif c'est passer d'une perspective de mon petit "JE" (égo) à un grand "JE", cela d'un collectif, du peuple juif.

+ "Comment puis-je rendre à Hachem toute Sa bonté à mon égard? J'invoquerai le nom d'Hachem" (Téhilim 116,12)

-> Peu importe le bien qu'un individu fait dans sa vie, il est insignifiant comparé à tout ce qu'Hachem nous donne.
Reconnaître cette vérité nous permet de recevoir une générosité illimitée, qui n'est pas méritée, qui nous est donnée simplement par la bonté et la compassion absolues d'Hachem.
[Avné Nezer]

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-> Reconnaître tout le 'hessed (bonté) que l'on reçoit déjà d'Hachem conduit à la grande et puissante révélation que le 'hessed d'Hachem se poursuit à chaque instant.
Celui qui n'a pas développé ce trait de reconnaissance (hakarat hatov) ne reconnaîtra jamais le 'hessed d'Hachem, ni dans ce monde, ni dans le monde à venir.
Il lui manquera complètement cet aspect vital de la vie éternelle.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - partie 3 - p.101]

La confiance en Hachem peut surmonter les choses préjudiciables et un mauvais mazal.
La confiance est si puissante qu'elle nous protège dans ce monde et dans le monde à venir.
[Maharal - Nétivot Olam, Netiv haBita'hon - chap.1]

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-> "Celui qui met sa confiance en Hachem sera entouré de bonté" (Téhilim 32,10)
Selon le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim), cela inclut même une personne racha.
Le 'Hafets 'Haïm mentionne fréquemment qu'une personne peut être loin d'être parfaite, mais si elle s'accroche fermement à sa confiance en Hachem, alors sa foi la protégera [Chmirat haLachon - partie II, ch.19 ; Chem Olam]

-> L’auteur du Léchem écrit que rien ne fait obstacle au bita'hon.

-> Nos Sages disent : "la bénédiction ne réside que dans une chose cachée des yeux" (en habrakha chora bédavar hasamouï min aayin) = le fait de placer notre confiance en Hachem qui est caché à nos yeux.
Si nous faisons cela, la délivrance [de nos problèmes] peut également venir par des moyens cachés ou par des moyens dont nous n'aurions jamais rêvé.
[Méor Einayim - Vaeth'anan]

[Une personne en quête de délivrance à ses problèmes qui imagine plusieurs possibilités de sauvetage limite l'intervention d'Hachem en sa faveur. (d'une certaine façon : puisque tu ne penses pas à Moi, alors Je te laisse te débrouiller dans les limites de la naturalité, sans Mon aide)
Lorsqu'une personne a confiance en Hachem, les possibilités sont illimitées. ]

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-> La crainte d'un autre être humain peut entraîner la souffrance d'une personne (Rabbénou Bé'hayé - Ekev), car c'est nier qu'Hachem contrôle la situation.
Aucun être humain ne peut nous faire du mal à moins que cette souffrance n'ait été décrétée par Hachem. C'est l'intention du verset : "Un piège apporte la terreur à une personne, mais celui qui se confie à Hachem sera sauvé du malheur". (Michlé 29,25)

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-> Lorsque nous nous ne faisons rien pour accroître notre confiance en Lui, alors Hachem supprime la providence Divine spéciale qui accompagne chaque personne, ce qui entraîne un véritable danger.
C'est la raison pour laquelle la Torah stipule que les soldats qui avaient peur devaient être renvoyés chez eux. Leur anxiété les rendait indignes d'un miracle (Ramban - Choftim 20,8).

-> "Avaler le maror (l'amertume de la vie) sans le mâcher ne permet pas de remplir notre obligation" (guémara Pessa'him 115)
Le Tiféret Yéhouda dit : nous apprenons ainsi que nous manquons à notre devoir tant que nous ne diluons pas notre sentiment interne d'amertume par la foi et la force d'âme.

-> En récompense de la confiance de l'homme, Hachem élimine la peur, comme il est dit : "Il ne craint pas les mauvaises nouvelles, car la confiance en Hachem est fermement ancrée dans son cœur." (Téhilim 112:7 - Gaon de Vilna).

De même, il est écrit : "Sa délivrance est proche de ceux qui Le craignent" (Téhilim 85:10).
Et ailleurs : "C'est Moi, Moi seul, qui te réconforte ; qui es-tu pour avoir peur d'humains mortels et d'hommes qui deviendront comme de l'herbe?" (Yéchayahou 51,12).

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-> Hachem ne donne pas à ceux qui s'inquiètent. Il donne à ceux qui demandent.
[rabbi Elimélé'h de Lizhensk]

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-> Avoir des pensées négatives sur ce qui peut arriver est préjudiciable au bien-être d'une personne. Ces pensées peuvent faire en sorte que ses soucis deviennent la réalité, car l'âme d'un homme s'attache à ce qui occupe ses pensées.
S'il pense au jugement, celui-ci s'accrochera à lui.

Inversement, s'il se fie à la bonté d'Hachem, c'est là que son âme s'attachera, et la bonté d'Hachem l'entourera. [Likouté Yékarim 207]

-> S'inquiéter à propos de la pauvreté donne à l'ange de la pauvreté le pouvoir de nous faire du mal.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - guémara Baba Métsia 33]

-> davantage sur ce sujet de l'impact de nos pensées négatives : Pense bien et tout ira bien : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

"Car lorsque je suis assis dans les ténèbres, Hachem est ma lumière" (Mi'ha 7,8)

-> Le Malbim écrit : "Car même lorsque je suis assis dans les ténèbres de la tristesse, Hachem est ma lumière ; si je n'ai pas la lumière corporelle du succès matériel, j'ai toujours la lumière de D., la lumière de la émouna, la lumière de l'espoir dans le délivrance d'Hachem".

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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 102) enseigne :
"La vie des hérétiques n'est pas une vie, même dans ce monde, car dès qu'il se passe quelque chose qui ne leur plaît pas, sans parler des tragédies qui les frappent, ils ne savent pas vers qui se tourner, car ils pensent que tout dépend des caprices de la nature.
Ils n'ont rien pour se consoler et aucune parole pour se donner de la force.

Mais un homme de foi qui place sa confiance en Hachem a une très belle vie. Même si une tragédie devait l'atteindre, à D. ne plaise, il est encore capable de se réconforter, car il est convaincu que tout est pour le mieux ; soit que la douleur expie ses fautes, soit qu'elle lui permette de mériter quelque chose de bon à la fin, car l'intention d'Hachem n'est certainement que pour le bien.
Par conséquent, l'homme de foi mène une vie vraiment bonne, à la fois dans ce monde et dans l'autre.
Mais les hérétiques n'ont pas de vie du tout, ni dans ce monde, ni dans l'autre."

-> Rabbi Na'hman écrit ailleurs (Si'hot haRan 32) :
"En vérité, la foi est quelque chose de très fort, et une vie de foi est très forte. Lorsqu'une personne a la émouna, même si de terribles souffrances s'abattent sur elle, elle est capable de se consoler et de se fortifier, car D. aura certainement pitié d'elle ; en fin de compte, les choses se passeront pour le mieux.
Sa douleur est pour son bien, c'est une expiation ; en fin de compte, Hachem fera du bien à cette personne, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre."

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-> Au cours de la vie, le chemin de l'âme est marqué par des chutes dévastatrices et des hauteurs vertigineuses, des sentiments de proximité et d'éloignement d'Hachem.
Comme l'écrit le rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 13) : "tout comme le temps est un cycle de jours et de nuits, la vie de l'homme est aussi un cycle de lumière et d'obscurité, d'ascension et de chute".
Ces cycles sont normaux, il faut s'y attendre et même les anticiper, car ce sont eux qui constituent ce merveilleux manège qu'est la vie. Personne n'a jamais réussi à s'en passer, et personne n'a jamais réussi à vivre sans eux. [à l'image d'un électrocardiogramme vivant qui est constitué de hauts et de bas, à l'inverse d'un mort qui est tout plat, uniforme.
Puisque les difficultés sont inévitables dans notre vie, décidons d'être heureux maintenant plutôt que d'attendre utopiquement que tout soit parfait pour se permettre de l'être. ]

Bien que ces cycles de hauts et de bas physiques, émotionnels et spirituels échappent souvent à notre contrôle, la manière dont ils affectent notre équilibre intérieur dépend entièrement de nous.
La question est uniquement de savoir comment nous choisirons d'aborder ces défis et de réagir à nos innombrables difficultés.
[à m'image du temps changeant (grand soleil, tempête, vent, ...), notre temps intérieur est changeant. Notre façon d'appréhender les choses qu'Hachem nous envoie fait que nous pouvons majoritairement être joyeux, que nous dansons de joie malgré la pluie. ]

Le rabbi de Berditchev enseigne que le secret qui permet de surmonter n'importe quelle tempête, qu'elle soit physique, émotionnelle ou spirituelle. Ce secret s'appelle : la émouna.

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-> Un de mes amis m'a dit un jour que le test décisif pour déterminer la force du lien d'une personne avec la judaïcité n'est pas la quantité de Torah qu'elle étudie ou le temps qu'elle passe à prier.
[Par exemple,] il s'agit simplement de la façon dont elle réagit lorsqu'il se pique l'orteil. Quelqu'un qui n'est pas connecté à la émouna et à Hachem de la manière la plus profonde commence à bafouiller, à crier, peut-être à marmonner quelques mots qu'il ne dirait pas normalement. Mais la réaction instinctive d'un vrai juif est de dire, tout en sautillant sur son bon pied : "barou'h Hachem barou'h Hachem barou'h Hachem gam zou létova ..." et ainsi de suite. Sa douleur dure beaucoup moins longtemps que celle de la première personne. En fait, sa douleur ne commence jamais.
À la douleur physique de son orteil palpitant se mêle une joie intérieure, un sentiment d'expiation et un sentiment de contrôle total. Sa journée n'est pas gâchée et son humeur est intacte.
Cette attitude permet une vraie vie dans ce monde et favorise une vraie vie dans l'autre.
[selon nos Sages : "un homme ne peut pas même se cogner le petit doigt ici-bas sans que cela n’ait été décrété auparavant dans le Ciel" ]

Selon le rabbi de Berditchev, c'est l'explication des paroles chantées par le roiDavid : "Je bénirai Hachem à tout moment ; Sa louange est toujours dans ma bouche" (Téhilim 34,1).
Le roi David a compris que quoi qu'il puisse arriver à une personne, c'est toujours pour le mieux, même si la situation peut sembler sombre au départ.

Ailleurs, David dit à Hachem : "Béyadé'ha itotaï" (Mon temps est entre tes mains - Téhilim 31,16).
Il a pu réaliser que toutes les circonstances de sa vie étaient micro-gérées par Hachem qui l'aimait au-delà des mots et ne voulait que ce qu'il y avait de mieux pour lui.

Il y a toujours une raison de chanter, de louer D. pour les petites choses que nous tenons pour acquises alors même que les vents de tempête de la vie soufflent et tentent d'abattre les murs mêmes de notre personnalité.
La émouna est la clé. C'est le seul et unique secret d'une existence parfaitement agréable.

Quelle que soit l'étape de la vie dans laquelle nous nous trouvons et quelles que soient les circonstances extérieures, nous avons toujours une raison de chanter notre conviction que rien de mauvais n'arrive jamais ; tout est pour le mieux.
[rav Yaakov Klein]

La date de la venue du machia’h (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La date de la venue du machia'h (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Bien que D. nous ait donné des descriptions de la venue du machia'h par l'intermédiaire des prophètes, il a veillé à ce que le moment fixé pour l'arrivée du machia'h reste caché.
Avant de mourir, Yaakov appela ses fils et leur dit : "Réunissez-vous, et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours" (Vayé'hi 49,1). Pourtant, nous ne trouvons pas dans les versets suivants qu'il leur ait révélé la fin. Le midrach (Béréchit rabba 98,2) explique que lorsqu'il a essayé de la révéler, la Présence divine s'est soudainement éloignée de lui.

Daniel a eu des visions des quatre empires qui domineraient Israël et de la venue du machia'h.
Pourtant, il lui fut dit : "Mais toi, Daniel, ferme les paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin" (Daniel 12,4). Pourquoi D. ne permet-il pas que la fin soit révélée?

Si nous observons les réactions des gens lors d'occasions joyeuses, nous remarquerons que la joie s'estompe avec le temps parce que nous savons qu'elle sera bientôt terminée.
Il en va de même pour la souffrance. Si une personne sait que sa souffrance est limitée dans le temps, elle se sentira déjà soulagée vers la fin. En revanche, s'il pense que sa souffrance ne cessera jamais, son malheur ne s'atténuera pas avec le temps.
La joie de l'ère messianique ne s'estompera pas, car elle ne sera pas suivie de souffrances.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Les rachetés d'Hachem reviendront et chanteront à Sion. Une joie éternelle sera sur leur tête. Ils obtiendront l'allégresse et la joie, le chagrin et les soupirs disparaîtront" (Yéchayahou 35,10) = ils n'auront pas à s'inquiètent que leur joie soit suivie de souffrance.

Il est écrit dans le midrach (Yalkout Téhilim 816) : "C'est ainsi que la Communauté d'Israël a dit devant Hachem : "Mon âme refuse d'être consolée." Pourquoi?
Parce que je ne connais pas la fin, comme il est écrit : "Hachem, fais-moi connaître ma fin" (Téhilim 39,5)."

La souffrance de notre exil est essentielle pour l'expiation de nos péchés.
La douleur apportera la joie éternelle de la rédemption finale.
Il est donc nécessaire que "les jours de votre deuil soient achevé" (Yéchayahou 60,20).
Si D. avait révélé la fin, à mesure qu'elle approchait, quelle que soit l'ampleur de nos souffrances, elles seraient mêlées à une joyeuse anticipation. Dans Sa sagesse, Hachem nous a donc caché la fin, de sorte que, même vers la fin de notre exil, nous resterions dans le chagrin, comme nous l'étions lorsque le Temple a été détruit pour la première fois, et c'est précisément de ce chagrin que jaillira notre joie!

Le midrach (Dévarim rabba 2,37) suivant insiste sur ce point :
"La Communauté d'Israël dit : "Maître du monde! Cette âme qui Te loue, combien de temps restera-t-elle dans la poussière?"
Hachem répondit : "Par vos vies! La fin viendra et vos âmes se réjouiront"."

À première vue, nous pourrions nous demander comment la réponse répond à la question. Après tout, la Communauté d'Israël croit également que la fin viendra ; sa question n'était pas de savoir si elle viendra, mais quand!
La réponse de D., cependant, signifie : Comment puis-je vous révéler la fin? Car si Je le faisais, à l'approche de la fin, vos âmes se réjouiraient, même si vous étiez encore en exil. Dans ce cas, votre deuil ne serait pas achevé. C'est pourquoi je dois vous le cacher.
[Ben Ich 'Haï - Malah' haBrit - Vayéhi]

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-> La fin de cet exil n'a pas été révélée, afin que la joie ne commence pas avant le temps de la guéoula. Car si la fin était connue, le chagrin de l'exil ne serait pas suffisant pour redresser Israël.
[...]

La joie de la rédemption de cet exil, qui suit la destruction du second Temple, est différente de la joie de la rédemption qui a suivi la destruction du premier Temple.
Après la destruction du premier temple, "ils se sont réjouis devant toi comme la joie de la moisson" (Yéchayahou 9,2). Lorsqu'un agriculteur voit pour la première fois les hautes tiges de grains dorés dans son champ, il est rempli de joie en prévision de la récolte qui aura lieu des mois plus tard.
De même, après la première destruction, le peuple savait que son exil ne durerait que 70 ans, après quoi il reviendrait à Jérusalem et reconstruirait le Temple. Leur joie a donc commencé tôt.

La joie de la rédemption après la seconde destruction du Temple est "comme celle qu'on éprouve en partageant le butin" (Yéchayahou 9,2). Les soldats en guerre sont dans un état de peur et de tension qui ne se dissipe pas même une heure avant la victoire. Ce n'est que lorsque l'ennemi a été mis en déroute et que les vainqueurs partagent le butin qu'il y a de la joie.
De même, la joie de la rédemption/guéoula finale ne commencera que lorsqu'elle commencera réellement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 , haGadol 5]

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-> Il suffit que la personne en deuil soit en deuil. [guémara Sanhedrin 97b]

La guémara fait référence à Israël, qui pleure l'exil sans savoir quand son deuil prendra fin.
La dernière année de deuil est donc aussi difficile que la première. Le chagrin qu'ils subissent à cause de la dissimulation de la fin est suffisant pour expier leurs fautes.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Le fils de David (le machia'h) viendra soit dans une génération totalement innocente, soit dans une génération totalement coupable.
[guémar Sanhedrin 98a]

-> Le machia'h viendra soit "dans une génération totalement innocente" = qui s'est repentie par amour de D. , "soit dans une génération totalement coupable" = qui s'est repentie par crainte de D.

Le mot : 'hayav (coupable - חייב) peut être divisé en חי יב soit : 18 × 12, ce qui équivaut à 216, la guématria de יראה (yir'a - la crainte).

216 est aussi la guématria de גבורה (guévoura - la stricte justice).
Le repentir, que ce soit par amour ou par crainte de D., modère l'Attribut Divin de stricte justice.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Si tout Israël se repent comme un seul homme, il sera immédiatement délivré.
[Sanhedrin 97b - Rachi]

-> L'âme de chaque juif a une racine dans la sainteté et une klipa (force du mal/impureté) qui la contrebalance, car "D. a fait une chose qui contrebalance l'autre" (Kohélet 7,14).
Si seulement quelques juifs se repentent, il restera quelques édifices de toutes les klipot, correspondant aux juifs qui ne se sont pas repentis. Mais si tout Israël se repent en même temps, tous les édifices de toutes les klipot s'écrouleront. Le mauvais penchant cessera alors d'exister et la rédemption/guéoula viendra.

C'est ainsi qu'il est écrit à propos d'Edom, qui représente le mauvais penchant, "Ils bâtiront, et moi Je démolirai" (Mala'hi 1,4) = ils construiront des édifices à partir des fautes d'Israël, mais Je démolirai ces édifices par la repentance d'Israël.

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-> Rabbi Eliezer dit : En Nissan, ils ont été délivrés [d'Égypte], mais en Tichri, ils seront délivrés dans le futur.
Rabbi Yéhochoua dit : En Nissan, ils ont été délivrés, et en Nissan, ils seront délivrés dans le futur.
[guémara Roch Hachana 10b]

-> Un Sage parle de la guéoula céleste par les 70 anges gardiens des nations ; l'autre Sage parle de la guéoula terrestre par les 70 nations.
Étant donné que la rédemption/guéoula future concernera à la fois les nations et leurs anges gardiens, elle ne sera pas suivie d'un exil.
[...]

La guémara stipule que si une personne fait le vœu de ne pas boire de vin le jour de la venue du machia'h, il lui est interdit de boire les jours de la semaine, mais il lui est permis de boire le Shabbat et les jours de fête, car le machia'h ne viendra ni l'un ni l'autre (guémara Erouvin 43a).

Toutefois, selon la guémara, le machia'h ne viendra qu'en Nissan ou en Tishri. Pourquoi, alors, la personne qui a fait le vœu devrait-elle se voir interdire de boire du vin pendant les jours de la semaine des dix autres mois de l'année?

Il existe deux temps pour la rédemption : la fin fixe, que D. amènera, que nous en soyons dignes ou non, et un temps antérieur, que le peuple d'Israël peut provoquer lui-même par ses bonnes actions. Lorsque la guémara nous dit que le machia'h ne viendra qu'au cours du mois de Nissan ou de Tichri, elle parle de la fin fixée.
En ce qui concerne la rédemption antérieure, Eliyahou haNavi a dit à Rabbi. Yéhochoua ben Lévi que le machia'h viendrait aujourd'hui si les juifs obéissaient à D. (guémara Sanhédrin 98a).
Étant donné que si les juifs se repentent, le machia'h peut venir n'importe quel jour de la semaine de l'année, une personne qui fait le vœu de ne pas boire de vin le jour de la venue du machia'h n'a pas le droit de boire n'importe quel jour de semaine.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Toutes les fins sont passées. Le sujet [de la guéoula] ne dépend que du repentir et des actes de bonté ...
Rabi Eliezer dit : Si Israël se repent, il sera racheté/délivé. Sinon, il ne sera pas racheté.

Rabbi Yéhochoua lui répondit : Hachem établira sur eux un roi dont les décrets seront aussi durs que ceux d'Haman. Israël se repentira alors, et Il les ramènera au bien (למוטב).

[guémara Sanhédrin 97b]

-> Il y a deux temps pour la rédemption : le temps final fixé par D. et dans lequel le machia'h doit venir même si nous n'en sommes pas dignes, et un temps antérieur qui dépend de la valeur/mérites d'Israël.

L'expression "toutes les fins sont passées" se réfère à ces temps d'arrivée plus précoces et possibles.

En ce qui concerne la guéoula anticipée, Rabbi Eliezer dit : "Si Israël se repent", tout le monde "sera racheté/délivré". Si ce n'est pas tout le monde qui se repent, mais seulement quelques-uns, voire la majorité, "ils ne seront pas rachetés".

Mais Rabbi Yéhochoua dit que D. "élèvera sur eux un roi dont les décrets seront aussi durs que ceux d'Haman" = les souffrances qu'ils subiront du fait de ces décrets suffiront à remplacer le repentir et à permettre une rédemption rapide.

"Israël se repentira alors, et Il les ramènera au bien (למוטב)" :
En hébreu, l'expression "au bien" devrait être לטוב (latov), mais la guémara utilise une variante : למוטב (lémoutav).

Ce mot est composé des lettres : מול ט"ב (moul ט"ב - face au ט et au ב). Dans l'alphabet hébraïque, les lettres précédant ט et au ב sont י"ג dont la guématria est 13 (soit אחד - é'had - un).

La guémara fait allusion au fait que lorsque les juifs se repentiront, D. leur rendra le titre d' "un", de sorte que l'on pourra à nouveau dire d'eux : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation une sur la terre" (I Divré haYamim 17,21).

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Fais de moi un signe (אות) pour le bien, afin que mes ennemis le voient et en aient honte.
[Téhilim 86,17]

-> La guématria (avec le kollel) de אות est ת"ח. Le Zohar y voit une allusion au fait que l'année juive ת"ח (1648 de l'ère chrétienne) aurait pu être l'année de la guéoula.
Au lieu de cela, elle est devenue l'année des infâmes pogroms de Chelminski.
Au printemps de cette année-là, Bogdan Chelminski incite les Cosaques à résister à l'armée polonaise. Après le succès de leur rébellion, des bandes de Cosaques sont allées de ville en ville en Ukraine, massacrant des milliers de juifs.
Avec l'aide de Dieu, le peuple juif a survécu.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

[cela met en avant qu'il peut y avoir des dates précises où la guéoula peut se produire (même le Zohar de Rabbi Chimon bar Yo'haï!), mais rien peut se passer, voir même des choses horribles pour notre peuple.]

-> Il y a 2 temps différents : "en son temps"= un temps fixe auquel D. a juré d'amener le machia'h indépendamment de la valeur d'Israël ; "je le hâterai" = si Israël est digne, D. amènera le machia'h avant le temps fixé (Sanhedrin 98a).
Le temps fixé se situe à la fin des six millénaires qui ont suivi la création du monde, c'est-à-dire quelque temps après l'an 5500 (soit 1740!). .
Personne ne peut cependant connaître cette date avec exactitude.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Bo - Bamidbar]

[nous sommes dans une période où d'une seconde à l'autre la guéoula peut arriver soit parce que nous sommes méritants, soit parce que c'est la date limite fixée par Hachem depuis le début, indépendamment de notre comportement. ]

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-> Un grand nombre des 613 mitzvot de la Torah ne peuvent pas être observées en l'absence du Temple. C'est pourquoi le 3e Temple sera reconstruit au cours du 6e millénaire, immédiatement après la venue du machia'h : le peuple pourra alors accomplir toutes les mitsvot et entrer dans le 7e millénaire dans un état de perfection spirituelle.
[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma]

-> Le temps de la guéoula finale se situe à la fin du 6e millénaire, c'est-à-dire à n'importe quel moment entre 5501 et 6000.
Lorsque nos Sages disent que la fin est cachée, ils veulent dire que personne ne sait en quelle année de cette période.
Quoi qu'il en soit, le machia'h doit venir au moins un certain nombre d'années avant l'an 6000.
[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma 472]

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-> En ses jours (בימיו) le tsadik fleurira, et il y aura abondance de paix jusqu'à ce que la lune soit épuisée. (Téhilim 72,7)

-> Les 6 millénaires du monde correspondent aux 6 jours de la création, car le jour de D. est un millier d'années, comme il est écrit : "Mille ans sont à Tes yeux comme un jour" (Téhilim 90,4 ; midrach Béréchit rabba 8,2).

Dans notre verset, le mot בימיו (béyamav - en ses jours), "en ses jours", peut être divisé en בימי ו (béyamé vav - aux jours de vav = 6).
Notre verset dit donc : "Aux jours du 6e millénaire, le tsadik (le machia'h) s'épanouira/fleurira.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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-> Le roi David est vieux, il avance en âge (ba bayamim - בא בימים - littéralement : il avance en âge). (I Méla'him 1,1)

-> Ici, le "roi David" fait allusion à son descendant, le machia'h.
Il est "vieux" = la révélation de son royaume a été retardée. Mais il vient vraiment. Quand?
Divisez le mot בימים (bayamim - dans les jours), en ב ימים (deux jours) = référence aux 5e et 6e millénaires, appelés les deux mille ans du machia'h (guémara Sanhédrin 97a).
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara 'Hayé Sarah]

[nos Sages ont enseigné que "le monde durera 6 000 ans : deux mille = le vide ; deux mille = la Torah ; deux mille = les jours du machia'h" (guémara Sanhédrin 97a)
Ainsi, depuis l'an 240 (année 4000), nous sommes dans la période que nos Sages appellent : "jours du machia'h".]

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-> "Israël espère en Hachem, dès ce moment et pour toujours" (Téhilim 131,3)

-> Les 5e et 6e millénaires correspondent à l'époque où le machia'h est attendu (guémara Sanhédrin 97a).
Dans notre verset, le mot "dès ce moment" (méata - מעתה), peut être divisé en מעת ה (depuis le 5e millénaire).
Le Téhilim dit : "Depuis ce moment" = [depuis l'année 5000 - soit l'an 1240] Israël doit espérer qu'Hachem apportera la guéoula d'un jour à l'autre.

[ainsi, nous avons une forte probabilité que le machia'h puisse arriver chaque jour! ]

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-> Qu'ils ne révèlent pas la fin (kéts - קץ) et qu'ils ne la retardent pas [ou ne l'éloignent pas] [en fautant beaucoup (Rachi)].

-> Le mot קץ (kéts - fin) aune guématria de 190 en hébreu.
Dans l'Alliance entre les parties, Hachem a dit à Avraham : "Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas. Ils les soumettront et les opprimeront pendant 40 ans" (Lé'h Lé'ha 15,13).
Cependant, le peuple juif n'est resté en Égypte que 210 ans sur ces 400 ans. Les קץ (soit 190) années restantes devaient être rattrapées par d'autres exils après leur entrée en Terre sainte [Israël].

Mais après avoir conquis la Terre sainte, ils ont fauté et ont été exilés en raison de leurs nouveauses fautes. La "dette" de קץ (des 190) ans restait donc à payer, mais seulement après avoir expié tous leurs fautes. Ce n'est qu'après avoir payé cette dette que le machia'h viendra.
Ainsi, s'ils continuent à fauter en exil, ils retarderont le paiement de la dette. Ils sont donc invités à ne pas "retarder la fin (קץ) en fautant beaucoup".

De plus, "le machia'h ne vient qu'à l'improviste" (guémara Sanhedrin 97a). Par conséquent, nous ne devrions pas trop parler de sa venue, comme l'a dit rabbi. Zéra : "Je vous demande à tous de ne pas en parler" (Sanhedrin 97a).
En conséquence, parler constamment de la venue du machia'h retarde la fin.

En revanche, "ils ne doivent pas éloigner la fin" = ils ne doivent pas penser que l'espoir de la venue du machai'h est lointain. Ils ne doivent pas dire : "S'il n'est pas venu dans les générations précédentes, lorsque les juifs étaient des anges comparés à nous, il ne viendra certainement pas de nos jours! Au contraire, nous devons toujours attendre la guéoula.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Kétoubot 11a]

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-> Lève-toi, aide-nous (lanou - לנו), délivre-nous par Ta bonté (Téhilim 44,27)

-> En Égypte, Israël a délivré 202 des 288 étincelles de sainteté, de sorte que 86 devaient encore être délivrées dans d'autres exils.
Dans notre verset, le psalmiste demande à D. de l'aide pour לנו qui a une valeur de 86, ce qui est une allusion à ces 86 étincelles qui attendent d'être délivrées.
Une fois cela accompli, Hachem va immédiatement "nous délivrer par Ta bonté" en amenant le machia'h.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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-> Alors nos bouches seront remplies de rires et nos langues de chants. On dira alors parmi les nations : "Hachem a fait de grandes choses avec ce peuple. Si Hachem avait fait de grandes choses avec nous [également], nous nous serions réjouis. (Téhilim 126,2-3)

-> Parfois, Hachem sauve Israël parce que nous sommes absolument justes ; d'autres fois, parce que nous sommes justes par rapport aux nations.
Dans ce dernier cas, les nations participent également aux bénéfices de la rédemption/guéoula d'Israël, puisqu'elles ont eu une part de responsabilité dans sa réalisation.

Notre passage [des Téhilim] exprime l'espoir que la rédemption finale se produira parce que nous sommes parfaitement justes.
"Nos bouches seront remplies de rires et nos langues de chants" = voyant qu'elles n'en tirent aucun profit, les nations diront : de toute évidence, "Hachem a fait de grandes choses avec ces gens-là", parce qu'ils avaient un mérite absolu.
"Si Hachem avait fait de grandes choses avec nous, en jugeant Israël par rapport à nous, nous nous serions réjouis", car nous aurions reçu une part de la générosité [bienfaisance d'Hachem en récompense].
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 560]

[ainsi, nous devons donner le meilleur de nous même pour que la guéoula permette le plus de kidouch Hachem. Papa Hachem délivrant Ses enfants adorés parce qu'ils le méritent et non pas parce que c'est la date limite fixé, parce que en comparaison des autres nations ils sont les moins pires, ... ]

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-> Le guémara souligne que la venue du machia'h est décrite de différentes manières.
Selon Daniel : "Voici qu'au sein des nuages célestes survint quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme" (Daniel 7,13).
En revanche, Zé'haria décrit le machia'h comme "un pauvre monté sur un âne" (Zé'haria 9,9).
Le guémara conclut que si nous sommes dignes, il viendra sur les nuées du ciel. Si nous sommes indignes, il sera pauvre et monté sur un âne.
[Sanhedrin 98a]

-> Si le peuple d'Israël est parfaitement juste ("méritant"), le machia'h viendra en raison d'un "éveil par le bas". Un éveil par le bas est comme les nuages, qui commencent par des vapeurs de la terre qui s'élèvent vers le ciel. Là, les vapeurs forment des nuages qui font tomber la pluie sur la terre.

Cependant, si le peuple d'Israël n'est pas parfaitement juste, D. devra délivrer [les juifs] en lui faisant une grande faveur, c'est-à-dire en comparant ses actes avec ceux des non-juifs.
Ainsi, même s'il est "pauvre" en mitsvot et en bonnes actions, comparé aux nations, qui sont comme un âne (voir Yé'hezkiel 23,20), le peuple juif apparaîtra comme bon.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Ailleurs, le Ben Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) commente cette même guémara :
Cela signifie que si nous sommes indignes, Hachem trouvera un mérite pour nous délivrer.
Il le fera en nous comparant aux nations méchantes, "dont la chair est comme la chair des ânes" (Yé'hezkiel 23,20). [le machia'h viendra alors sur un âne]
Mais si nous sommes dignes, nos bonnes actions brilleront même en comparaison avec les anges du Ciel. [le machia'h viendra alors sur des nuages célestes]

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-> Le descendant de David [le machia'h] ne viendra pas tant que les rois indignes n'auront pas disparu d'Israël.
[guémara Sanhedrin 98a]

-> La guémara ne parle pas spécifiquement des rois, mais des dirigeants en général.
Il existe des dirigeants dépourvus de qualités, mais qui parviennent néanmoins à accéder au pouvoir, que ce soit par la violence ou par d'autres moyens.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Notre souffrance = Sa souffrance

+ Notre souffrance = Sa souffrance :

-> Le Baal HaTanya (Likouté Amarin - Tanya chap.2) explique qu'Hachem a "soufflé" l'âme de chaque juif depuis le plus profond de Lui-même, ce qui signifie que notre essence est en fait la Sienne.
Quelque part au plus profond de chaque juif réside une portion de divinité qui est le siège des fonctions humaines supérieures de la pensée, de la parole et de l'action.
[à la différence des non-juifs qui ont une âme de l'extériorité d'Hachem, chaque juif a en lui une "âme Divine" issue de l'intériorité d'Hachem.]

-> Adam a été créé "bétsélem Elokim" (à l’image Divine - Béréchit 1,27).

-> Un juif, même au plus bas, possède toujours [intacte] une étincelle spéciale et éternelle de la Divinité qui est une "portion divine d'en haut" ('helek Eloka mima'al - Iyov 31,2).
[Nétivot Shalom]

-> Qui est appelé "Adam"? Seul Israël est appelé Adam et non les nations du monde. (guémara Yébamot 61a)
Rabbi 'Haïm Vital ajoute : car les juifs ont leurs racines implantées dans le Nom Divin (יהוה) qui écrit pleinement est : יוד הא ואו הא, et dont la guématria totale est celle du nom Adam : אדם, soit 45.

-> "Alors que l'homme est désigné généralement pas un de ces 4 noms : ich, énoch, guéver, et haAdam, qui incluent : les juifs et les non-juifs, le nom Adam désigne exclusivement l'homme juif, d'après le verset : "Vous, Mes enfants, vous êtes désignés Adam" (Yé'hezkel 34,31)."
[Tossefot - guémara Yébamot 61a]

-> Le rav Shabtai Sheftel Horowitz (1565-1619), qui était un neveu du Chela haKadoch, écrit (dans l’introduction de son séfer Chéfa Tal) que nous savons que le peuple juif "fait partie" d’Hachem comme il dit : "ki 'hélek Hachem imo" (car une partie d'Hachem est en lui [chaque juif] - Haazinou 32,9).
Un morceau d’objet contient tous les éléments de cet objet. Par exemple, un petit éclat d’une grosse roche contient tous les composants de cette roche. La seule différence est que, puisque l’objet est l’objet entier, il est plus grand que le fragment, mais le fragment a la même composition chimique que l’objet dont il provient.
De la même manière, il n’y a pas de différence essentielle entre l’âme d’un homme et Hachem si ce n’est qu’Hachem est la totalité de l’existence, la lumière infinie qui englobe tout et que l’âme est une minuscule particule de cette grande lumière.

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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) enseigne que lorsque quelque chose blesse un juif au plus profond de lui-même, il n'est pas le seul à souffrir. En réalité, Hachem souffre également, car d'une certaine manière, nous sommes vraiment Lui. [nous avons une partie de Lui en nous! ]
Le prophète dit : "bé'hol tsarotam lo tsaar" (dans chacune de leur douleur, Il en souffrance [également] - Yéchayahou 63,9).
Ainsi, toutes nos peines et tous nos chagrins atteignent réellement les plus hauts sommets du Ciel, car en plus d'affecter les profondeurs de notre existence personnelle, elles affectent aussi la Divinité qui se trouve en chacun de nous.
[rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora 1,3), ainsi que rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 89) développe également cette réalité. ]

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - Tinyana 1) enseigne que Hachem est appelé HaMakom ("Le Lieu"), car Il existe dans chaque facette de notre être.
Hachem comprend chaque once de nos douleurs (même inconsciente).
Tout ce qu'un juif peut vivre, quelle que soit son lien spirituel ou sa conscience du Divin à ce moment, est également vécu par notre Père céleste.

-> Rabbi Shlomo Carlebach enseigne :
"Véroua'h Elokim méra'héfet al pnei haMayim" (Et l'Esprit de Dieu était sur les eaux).
Le midrash demande : "Quels étaient ces eaux?" Et il répond : "Ce sont les larmes qui ont été versées lors de la destruction du Temple]."
Qui pleurait la destruction ? Le peuple juif pleurait. Hachem pleurait.
En hébreu, il n'existe pas de terme singulier pour désigner l'eau. Le mot "Mayim" est toujours au pluriel. Comme "Mayim" peut signifier "les larmes", il s'agit toujours de deux larmes.
En d'autres termes, lorsque je pleure, Hachem pleure aussi. Il n'y a jamais eu une seule larme dans le monde. À chaque larme versée par quelqu'un, Hachem pleure aussi.
Deux larmes, au moins. À chaque fois. Personne n'a jamais pleuré seul.

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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev dit : savez-vous à quel point notre prière serait plus forte, si au lieu de prier pour être sauvés de nos problèmes à cause de la douleur que nous ressentons, nous nous concentrions plutôt sur la douleur de l'étincelle divine qui est en nous?
Et si, en implorant Hachem pour la Rédemption (guéoula), nous plaidions non pas par souffrance personnelle, mais parce que nous ressentons la douleur de la sainte Chékhina, si seule en exil, séparée de son Bien-aimé (les juifs)?
Il s'agit là d'une approche totalement différente de l'avodat Hachem, parfaitement désintéressée et réelle.

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-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,11) :
De même qu'un soldat se débarrasse de ses propres affaires et besoins, se donnant volontairement entièrement pour l'honneur du roi afin qu'il puisse atteindre la souveraineté sur un autre royaume, de même il convient qu'un serviteur d'Hashem place toute sa concentration et concentre toutes ses pensées sur l'intention d'ajouter de la sainteté aux mondes spirituels, et d'éveiller, avec sa voix, la Voix Supérieure de bénédiction et de lumière pour couler vers tous, pour bannir l'esprit d'impureté du monde et pour fixer le monde sous le Royaume de D., et pas du tout pour ses besoins...
Et même en ce qui concerne la prière régulière des jours de semaine, qui à première vue, semble être organisée autour de nos désirs et de nos besoins, il est certainement clair que les sages de la Grande Assemblée (Anché Knesset haGuédola) n'avaient pas l'intention que l'on se concentre sur la signification superficielle des mots seuls ...
Et même lorsque l'individu prie au sujet de sa douleur ... il convient qu'il implore Hachem au sujet de la Douleur qui existe en Haut lorsqu'une personne souffre en bas...".

[bien que cela soit difficile à mettre constamment en application, nous pouvons déjà commencer en y pensant par exemple dans une seule bénédiction de la Amida. Notre prière prend alors une dimension plus significative et notre relation avec le Maître du monde ne pourra que s'en trouver renforcer, plus élevée. ]

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-> b'h, voir par exemple : Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi ... : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

-> un exemple d'application : lorsque nous faisons pleurer, souffrir autrui, par ricochet nous ajoutons cette souffrance à Hachem ..
[cela éclaire la mitsva d'aimer notre prochain comme soi-même, Je suis Hachem = de même qu'il y a en toi une partie d'Hachem, de même chez ton prochain juif, et donc pense à Lui également dans ton comportement avec ton prochain, avec toi-même (ex: en étant trop dur, trop triste, ...). ].

Attendre la guéoula (selon le Ben Ich ‘Haï )

+ Attendre la guéoula (selon le Ben Ich 'Haï ) :

-> "Je dors, mais mon cœur est éveillé. Le son de mon bien-aimé qui frappe!" (Chir haChirim 5,2-3)

-> Israël dit : Même si je suis en exil comme quelqu'un qui dort, qui néglige les mitsvot, mon cœur est éveillé = je n'ai pas désespéré, l'espoir de la rédemption est toujours vibrant dans mon cœur.
C'est grâce à ce mérite que D. reviendra vers moi.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

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-> "Vous attendrez (autre sens de chamarta, comme Béréchit 37,11) ce décret ('hok) au temps fixé, d'année en année (littéralement : de jours en jours)" (Bo 13,10)

-> De nos jours, il y a des gens qui ont perdu l'espoir en la venue du machia'h. Le fait que près de 2 000 ans d'exil se soient écoulés et qu'Israël n'ait pas encore été racheté prouve, selon eux, que D. a abandonné Israël (les juifs).

Rien n'est plus faux. Nous devons continuer à attendre la reconstruction du Temple et la venue du Messie, comme nous l'affirmation [3 fois par jour] dans les quatorzième et quinzième bénédictions de la Amida.

Comment pouvons-nous renforcer notre conviction que la rédemption viendra?
Il est écrit : "Mille ans sont à tes yeux un jour" (Téhilim 90,4). Comment le psalmiste peut-il faire une telle équation? Après tout, D. est infini. Même dire que dix milliards d'années "sont un jour à Tes yeux" serait une erreur. De plus, quel est l'intérêt d'un tel calcul ?

Le psalmiste nous enseigne que, bien que près de deux mille ans se soient écoulés et que nous n'ayons pas encore été rachetés, nous ne devons pas perdre espoir. Car si pour nous cela semble une éternité, pour D. deux mille ans sont comme deux jours.
Ne faisons donc pas de fausses déductions basées sur la durée de l'exil, car "pouvez-vous sonder le mystère de D.? Peux-tu saisir le dessein du Tout-Puissant?" (Iyov 11,7) ; "Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit Hachem. Car, de même que les cieux sont plus élevés que la terre, de même Mes voies sont plus élevées que vos voies, et Mes pensées que vos pensées" (Yéchayahou 55,8-9).

De plus, nos Sages ont enseigné que "le monde durera 6 000 ans : deux mille = le vide ; deux mille = la Torah ; deux mille = les jours du machia'h" (guémara Sanhédrin 97a).
[...]

Il existe un temps fixe, immuable et connu de Dieu seul, où le machia'h doit venir même si la génération en est totalement indigne (guémara Sanhedrin 98a).
La venue du machia'h est donc comme un 'hok, une décret qui ne peut être changée et qui ne peut être comprise par la raison humaine, car nous ne pouvons pas comprendre comment il peut venir dans une génération qui n'en est pas digne ...

"En son temps, je le hâterai" (Yéchayahou 60,22). Ce verset semble contradictoire : son arrivée se fera-t-elle "en son temps" ou D. la hâtera-t-il?
Il faut expliquer qu'il s'agit de 2 temps différents : "en son temps"= un temps fixe auquel D. a juré d'amener le machia'h indépendamment de la valeur d'Israël ; "je le hâterai" = si Israël est digne, D. amènera le machia'h avant le temps fixé (Sanhedrin 98a).

Le temps fixé se situe à la fin des six millénaires qui ont suivi la création du monde, c'est-à-dire quelque temps après l'an 5500.
Personne ne peut cependant connaître cette date avec exactitude.

Les 5e et 6e millénaires sont le temps du "Je le hâterai" = Hachem fera venir le machia'h chaque fois qu'Israël se repentira.
Même si le peuple d'Israël se repent seulement en pensée, mais s'il est uni et charitable les uns envers les autres, il peut être racheté avant le temps fixé.
La possibilité de hâter la rédemption est entre nos mains.

D'autre part, la rédemption au temps fixé, à la fin des six millénaires, est le mérite des deux millénaires de Torah.
Lorsque le temps fixé arrivera, la rédemption sera apportée immédiatement, sans délai, même si Israël n'en est pas digne.

C'est pour cette rédemption accélérée que nous prions dans la Amida lorsque nous disons : "Élève rapidement à la grandeur le descendant de Ton serviteur David [le machia'h]" = nous espérons que notre génération accomplira de bonnes actions qui amèneront le salut plus tôt que prévu.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Bo - Bamidbar]

[nous voyons que la guéoula peut venir d'un instant à l'autre : soit par nos mérites, soit parce que c'est le temps fixé par décret d'Hachem, et cela peut arriver à chaque seconde. En effet, le Ben Ich 'Haï affirme que cela s'applique depuis l'année 5500 (soit 1740!).
Certes la date limite est 6000, mais Hachem a très bien pu la fixer maintenant! On ne doit donc pas désespérer, et toujours aspirer à une guéoula par nos mérites, car permettant une plus grande sanctification du Nom Divin. ]

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-> La liberté spirituelle vient par le mérite des Patriarches ; la rédemption physique vient par le mérite des Matriarches.
C'est ainsi qu'il est écrit : "La voix de mon Bien-Aimé! Voici qu'il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines" (Chir haChirim 2,8) = les "montagnes" sont les Patriarches ; les "collines", les Matriarches (guémara Roch Hachana 11a).
Ce concept se retrouve dans les lettres de leurs noms. Les premières lettres des noms des Patriarches : אברהם יצחק יעקב sont égales en guématria au nom divin אהיה, qui est associé à la rédemption (Chémot 3,14).
Les dernières lettres des noms des Matriarches : שרה רבקה רחל לאה sont égales à גאולה (guéoula - rédemption).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Bamidbar]

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-> "bé'hol tsarotam lo (écrit : לא et lu : לו) tsar" (Yéchayahou 63,9)
En fonction de l'orthographe du "lo", la guémara (Sota 31a) dit que nous pouvons comprendre ce verset de 2 façons : "dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec lui (chaque juif)" ; "dans toutes leurs souffrances, il n'y a pas de souffrance".
Et ces 2 significations renforcent notre espoir en la rédemption à venir.

"Dans toutes leurs souffrances, il n'y a pas de souffrance" = Rachi explique que la souffrance du peuple juif n'est pas totale, elle est moindre que ce qu'ils pourraient mériter.
Tout au long de l'exil, Hachem a pitié d'Israël et ne lui a jamais infligé un châtiment complet pour ses fautes.
=> Nous pouvons donc être sûrs que, malgré nos nombreuses transgressions, Il ne nous laissera pas en exil, mais qu'Il finira par nous racheter grâce à Sa miséricorde.

De plus, partout où Israël est exilé, la Présence divine l'accompagne (guémara Méguila 29a). C'est pourquoi "dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec lui".
=> Par conséquent, même si nous sommes indignes, Il nous rachètera pour l'amour de la Présence divine.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "S'il ne vous rachète pas, Je vous rachèterai, car Hachem est vivant" (Ruth 3,13)

-> "Je vous rachèterai" par Mon mérite, pour Mon Nom, qui a été profané parmi les nations lorsqu'Israël était opprimé en exil.

De plus, "comme Hachem est vivant" pour toujours, Israël vit aussi pour toujours. En effet, les nations sont le lot de leurs anges gardiens/titulaires.
Tout comme les anges peuvent cesser d'exister, leurs nations peuvent également cesser d'exister. Mais Israël est le lot de D. et il est donc éternel.
[Ben Ich 'Haï - Em haMélé'h]

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-> S'ils étaient sages et discernaient cela (zot - זאת), ils comprendraient leur fin (Haazinou 32,29)

-> Le mot זאת (zot - ceci/cela), fait allusion à la Présence Divine (Zohar 3:33:2 , 3:81:2).
Si, dans notre exil, nous discernons que la Présence divine est avec nous, nous réaliserons que notre fin sera bonne. Car pourquoi Hachem aurait-il envoyé sa Présence divine avec nous en exil, si ce n'est pour nous racheter au moment prévu, même si la génération n'en est pas digne?
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3 , téchouva 3]

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-> De là [en exil], vous chercherez Hachem, votre D., et vous le trouverez, si vous Le cherchez de tout votre cœur et de toute votre âme (Vaét'hanan 4,29)

-> Si "tu cherches Hachem ton Dieu" = si tu pries pour la rédemption pour l'amour du Ciel plutôt que pour ta détresse personnelle, alors "tu trouveras" = tu atteindras ton souhait de rédemption même si tu n'en es pas digne.
Mais il ne suffit pas de faire des vœux pieux ; il faut prier "de tout son cœur et de toute son âme".
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Vaét'hanan]

[ainsi on doit réalisé que l'exil implique que Hachem est en exil également, comme sans 'lieu de résidence' (Temple) dans ce monde, subissant nos souffrances, étant éloigné de Ses enfants, Sa Gloire étant très obscurcies ... nous devons donc ressentir cela et prier de tout coeur pour que la guéoula vienne pour la grandeur d'Hachem dans le monde ...
De même que celui qui prie pour son prochain est exaucé de ce besoin en premier, de même nous n'en serons que gagnant de prier pour notre papa Hachem, que peut tout! ]

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-> "Dix choses ont été créées le vendredi après-midi [de la Création], au crépuscule. [L'une d'entre elles] est constituée par les Tables de la Loi (Pirké Avot 5,6)

-> Au cours de nos deux millénaires d'exil, les nations se moquent de nous et disent que nous ne sommes plus le peuple élu. Elles disent que D. nous a quittés pour ne plus jamais revenir. Après tout, tout le monde peut voir que le Temple a été détruit, que le mont du Temple est sous le contrôle des non-juifs et que nous sommes en exil parmi les nations.

En effet, la situation est sombre. Pourtant, nous pouvons trouver du réconfort dans les Tables de la loi (Lou'hot), par lesquelles D. a consacré Israël à être son peuple, tout comme un homme consacre une femme à être son épouse avec un anneau d'or.
Si, par la suite, l'homme souhaite divorcer de sa femme, il doit lui remettre une lettre de divorce (Ki Tétsé 24,1). De même, si D. avait voulu divorcer de son peuple, il nous aurait aussi donné une lettre de divorce.
Mais Il ne l'a jamais fait, comme il est écrit : "Ainsi parle Hachem : Où est l'acte de divorce de votre mère?" (Yéchayahou 50,1).
C'est ainsi que nous attendons le retour de notre "Mari" (Hachem).
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot]

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-> Ne craignez rien, car je suis avec vous. Ne vous effrayez pas, car Je suis votre D. Je vous ai fortifié, Je vous ai secouru, Je vous ai soutenu par la droite de Ma justice. (Yéchayahou 41,10)

-> Même si vous constatez que la génération est totalement indigne de la rédemption, "ne craignez pas" de rester éternellement en exil. Car il est vrai qu'en fautant, une personne abîme l'âme que D. lui a prêtée, et qu'elle doit payer pour ce dommage.
C'est comme lorsqu'une personne emprunte un objet et le détériore. Elle doit payer le propriétaire pour le dommage. Mais il y a une exception à cette règle : si le propriétaire était avec lui lorsqu'il a emprunté l'objet, il n'a pas à payer (Michpatim 22,14).
Hachem, le propriétaire de l'âme, est toujours avec Israël ; la Présence divine nous accompagne dans tous nos exils (guémara Méguila 29a).
Parce que "Je suis avec vous", si le temps de la guéoula arrive et que vous n'avez pas de vertus rédemptrices, Je vous rachèterai quand même.

"Ne vous laissez pas abattre et ne désespérez pas, "car je suis votre D.", et vous êtes Ma part ; Je ne peux pas vous laisser en exil pour toujours.
De plus, je vous ai déjà délivré de 3 des 4 exils. "Je vous ai fortifié" lors de l'exil babylonien, "Je vous ai aidé" lors de l'exil perse et "Je vous ai soutenu" par la droite de ma justice lorsque tu as été asservi par les Grecs. Certainement "Je vous rachèterai" aussi du 4e et dernier exil.

D'ailleurs, Je vous ai déjà construit 3 sanctuaires. "Je vous ai fortifié" avec le Michkan dans le désert, "Je vous ai aidé" avec le premier Temple et "Je vous ai soutenu par la droite de Ma justice" avec le second Temple. Tout cela n'a certainement pas été vain. Au contraire, elles étaient toutes une préparation au sanctuaire final et permanent.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Lé'h Lé'ha]

Ahavat Israël (selon le Baal Chem Tov)

+ Ahavat Israël (selon le Baal Chem Tov) :

-> L'Ahavat Israël (l'amour du juif) est la première porte qui mène à la cour du Créateur.
[Likouté Dibourim II, p.412]

-> Le Baal Chem Tov reprocha un jour à un prédicateur itinérant d'avoir prononcé un sermon enflammé devant un groupe de simples villageois.
"Comment pouvez-vous dire du mal du peuple juif? s'écria-t-il. Tout au long de la journée, un juif se traîne sur la place du marché jusqu'à la tombée de la nuit, où il est alors inquiet et se dit : 'Il se fait tard pour la min'ha'. Il se précipite alors quelque part pour prier et ne sait même pas ce qu'il dit, mais néanmoins, les anges eux-mêmes tremblent à ses paroles"
[Shiv'chei Baal Chem Tov 128]

-> Le Maggid [de Mezeritch] a enseigné : le Baal Chem Tov avait souvent l'habitude de dire que l'amour du peuple juif est la même chose que l'amour d'Hachem.
Le verset dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem, votre D." = quand on aime le père, on aime les enfants.
[HaYom Yom, p.81]

-> "Israël en qui Je me glorifierai" (Yéchayahou 49,3). Hachem ne peut être loué, car qui peut comprendre son essence? C'est pourquoi D. a créé le peuple juif afin de se louer lui-même.
Tout comme un père est loué par ses enfants, Hachem est loué par Israël.
[Kitvé Kodech]

-> La phrase "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19,18) est le reflet de la mitsva "Tu aimeras Hachem, ton D.". Lorsqu'on aime un autre juif, on aime Hachem. Car [l'âme] d'un juif est une "portion de D. d'en haut ", et lorsqu'on aime un compagnon, on aime son prochain juif, on aime son essence la plus profonde. Ainsi, on aime également Hachem.
[Hayom Yom 78]

-> Hachem dit à Avraham : "Regarde les cieux et compte les étoiles... Telle sera ta descendance" (Lé'h Lé'ha 15,15).
Le Baal Shem Tov a expliqué : "les étoiles paraissent très petites, mais dans le ciel, elles sont vraiment très grandes. Il en va de même pour le peuple juif. Dans ce monde, il apparaît très petit. Mais dans le monde surnaturel, il est vraiment très grand.

-> "Car tu seras comme une terre désirable, dit le Seigneur des armées" (Mala'hi 3,12).
Tout comme les plus grands sages ne peuvent sonder tous les trésors de la nature dont D. a doté la terre, personne ne peut appréhender tous les trésors que renferme le peuple juif, car il est la "terre désirable" de D.
Le Baal Chem Tov a conclu : Je voudrais permettre au peuple juif de produire le genre de produits que la "terre désirable" de D. peut certainement donner".
[HaYom Yom - cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 44]

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-> Le Baal Chem Tov a déclaré qu'un chapitre de Téhilim de tout son coeur, l'effort déployé pour rendre service à un autre juif, que ce soit sur le plan matériel ou spirituel, et l'amour de son prochain sont des clés qui peuvent déverrouiller les portes des palais célestes de la miséricorde, de la guérison, du salut et des moyens de subsistance.
[Séfer haSichot 5700 ; cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 127]

> Le Baal Shem Tov a enseigné : Hachem aime chaque juif comme s'il était un enfant unique, né de ses parents dans leur vieillesse, et même bien plus encore.
[Likouté Si'hot III]

-> Le Baal Shem Tov a dit un jour : "Lorsqu'un juif soupire de compassion pour le chagrin d'un autre juif, il brise même les obstacles les plus impénétrables de ceux qui nous dénoncent en-Haut.
Et lorsqu'un juif partage avec enthousiasme la joie d'un autre juif et le bénit, Dieu reçoit cela comme la prière de Rabbi Yichmael Cohen Gadol dans le Saint des Saints".
[Séfer haSi'hot 5703]

-> Le Baal Shem Tov a dit un jour à son disciple, le rav de Kolomaye : "J'aime le juif que vous pourriez considérer comme le plus bas des bas plus que vous n'aimez votre fils unique".
[Léket Imrei P'ninim 208b]

-> Le peuple juif tout entier ne fait qu'un. [Cette collectivité] a un aspect physique ('homer) et un aspect spirituel (tsourah. Et tout comme le corps a besoin de l'âme, l'âme a besoin du corps.
Par conséquent, [celui qui appartient à la catégorie de la tsoura] ne doit pas se séparer de [ceux qui appartiennent à la catégorie du 'homer] ; au contraire, il doit se lier à eux et veiller sur eux d'un œil compatissant afin de les ramener sur les chemins de la vertu.
[Toldot Yaakov Yosef - Kedoshim]

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-> Parmi les enseignements que [rabbi Shnéour Zalman de Liadi] a rapportés de sa première visite au Maguid de Mézéritch, il y avait deux interprétations différentes du verset : "Souviens-toi, ô D., de ce que nous sommes devenus ; regarde et vois notre disgrâce" (Eikha 5,1).
Le Baal Shem Tov a commencé par discuter de la sainteté de la naissance physique de tous les êtres humains. Juifs, hommes et femmes, sans distinction.

Le Baal Chem Tov s'exprimait longuement décrivant avec lucidité l'amour sacré de D. pour le peuple juif, non seulement pour son âme, mais aussi pour son corps.
Hachem aime tous les juifs de la même manière, du plus grand érudit de la Torah au plus 'simple' (ordinaire).
Son amour n'est pas plus grand pour le plus grand érudit de la Torah que pour l'homme du commun, ni moins grand pour le simple des juifs que pour le plus grand érudit de la Torah.

Le Baal Chem Tov ajoute que cet amour divin est l'essence même de tous les juifs et du judaïsme. Les termes "érudit de la Torah" et "simple/ignorant" désignent simplement celui qui sait et celui qui ne sait pas. Ces termes ne s'appliquent qu'aux capacités manifestes d'une personne. Cependant, en ce qui concerne l'essence de tous les juifs et du judaïsme, tout est identique.
Tous les Juifs trouvent leur source dans le nom divin de 45 lettres : ma (מה).

Le Baal Chem Tov explique également que tous les juifs sont également aimés d'Hachem.
[Séfer haMaamarim : Yiddich p.212]

[en réalité c'est notre yétser ara qui vient nous souffler que nous ne sommes pas si importants, pas si aimés (humilité oblige!), car moins nous n'avons une grande image de nous, moins nous n'aspirons à avoir une grande ambition spirituelle.
Mais si seulement nous avions conscience de nos capacités, de notre valeur, de tout l'amour et confiance infinis qu'aura toujours papa Hachem à nos égard, alors nous envisagerions différemment notre vie ... ]

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-> Le Baal Chem Tov dit un jour : le peuple juif est le téfilin du Maître de l'Univers.
La guémara (Béra'hot 6a) déclare : "Qu'est-il écrit sur les tefilin du Maître de l'Univers? 'Et qui est comme Ton peuple, Israël, une seule nation dans le monde".
Car les juifs attirent l'unité de D. dans le monde.

Les téfilin contiennent deux éléments de base : ceux de la tête et ceux de la main [qui sont portés face au cœur]. Le peuple juif, qui est le téfilin de D., comprend également les téfilin de la tête (les penseurs et les érudits de la Torah) et les téfilin de la main(les juifs simples qui, malgré tout, possèdent de beaux traits de caractère).
La bénédiction récitée lors de l'apposition des téfilin est la suivante : "Celui qui nous a sanctifiés par ses mitsvot et nous a ordonné..." = Hachem nous a sanctifiés, nous, le peuple juif, par ses mitsvot. Cette bénédiction est récitée à la fois sur les tefillin de la main et sur ceux de la tête ; il faut ensuite les mettre tous les deux.
Mais il faut d'abord mettre les téfilin de la main, puis les téfilin de la tête.

Dans les téfilin [du Maître de l'Univers], ceux de la main comprennent le service divin des gens du peuple, et ceux de la tête comprennent le service divin des érudits de la Torah.
[Cependant, l'acte (qui correspond à) mettre ces téfilin est l'acceptation du Royaume des Cieux par les juifs ordinaires. Cet acte est encore plus important que le service divin de ceux qui sont doués de la connaissance et de l'appréhension de la Torah.
[Séfer haSi'hot 5700 - p.133, cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 70]

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-> "La Torah qui n’est pas accompagnée d’un labeur finira par s’interrompre" (Pirké Avot 2,2).
Le "labeur" dont parle ici la Michna est le labeur d’aimer son prochain.
[Baal Chem Tov]

-> Les trois amours : l’amour de D., l’amour de la Torah et l’amour du prochain, sont une seule et même chose.
[Baal Chem Tov]

-> Le Baal Chem Tov perdit son père, le tsaddik caché Rabbi Eliézer, à l’âge de 5 ans. Les derniers mots que sont saint père prononça avant de mourir furent : "Yisrolik, ne craint rien si ce n’est D. Lui-même. Aime chaque juif, sans exception, de toute la profondeur de ton cœur et avec le feu de ton âme, peu importe qui il est ou comment il se comporte."

-> L’amour que le Baal Chem Tov portait à son prochain défie l’entendement. Son successeur, le Maguid de Mézeritch, disait : "Si seulement nous pouvions embrasser le Sefer Torah avec le même amour qu’avait mon maître lorsqu’il embrassait les petits enfants qu’il amenait à l’école lorsqu’il était assistant du professeur."

-> Il arrive qu’une âme descende ici-bas et vive 70 ou 80 ans uniquement pour rendre à un juif un service d’ordre matériel, et certainement d’ordre spirituel.
[Baal Chem Tov]

-> Nos Sages (guémara Arachine 15b) ont dit que "la médisance tue trois personnes" : celui au sujet duquel on médit, celui qui médit et celui qui écoute.
Il s’agit d’une mort spirituelle, ce qui est plus grave encore qu’un meurtre matériel.
[Baal Chem Tov]

-> Ton prochain est ton reflet. Si ton visage est propre, telle sera l’image que tu recevras en retour. Mais si tu vois une tâche sur ton prochain, c’est en fait ta propre imperfection que tu aperçois : on te montre d’En-Haut ce que tu dois corriger en toi-même.
[Baal Chem Tov]

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l'homme accomplira et par lesquels il vivra (va'haï bahem)" (A'haré Mot 18,5)

-> Le Ramban (A'haré Mot 18,4) explique que ces mots (va'haï bahem) nous donnent un aperçu de la manière dont nous devons accomplir les mitsvot. Plus nous vivons pour accomplir les mitsvot, plus les mitsvot nous donneront de la vie.

Le Ramban décrit 4 niveaux d'observance de la mitsva.
Le niveau le plus bas consiste à accomplir les mitsvot afin de recevoir une récompense.
Le niveau suivant consiste à les accomplir par crainte et pour augmenter sa part dans le monde à Venir, et le niveau suivant consiste à accomplir les mitsvot par amour d'Hachem tout en restant impliqué dans la matérialité.
Le niveau le plus élevé est celui d'une personne qui s'identifie complètement à sa néchama et dont le seul objectif est d'accomplir des mitsvot. Une telle personne ne se préoccupe guère des besoins de son corps. Puisque sa néchama, qui est éternelle, a la priorité sur son corps (gouf), elle permet à son corps de devenir également éternel.

Dans la prière d'Arvit, nous décrivons la Torah et les mitsvot comme étant "'hayénou véoré'h yaménou" = notre vie et la durée de nos jours.
Nous ne vivons pas en faisant des mitsvot, mais nous vivons pour faire des mitsvot. Nous devons adapter notre vie à l'accomplissement des misvot et ne pas essayer d'adapter les mitsvot à notre vie [à ce qui nous arrange personnellement].

Le rav Barou'h Ber Lévowitz écoutait un jour un cours sur l'importance de l'étude de la Torah. L'orateur comparait la Torah à de l'oxygène, disant que l'on ne peut pas vivre sans elle.
Le rav Barou'h Ber, cependant, se leva et annonça que les mots du rav devaient être corrigés. La Torah, a-t-il dit, n'est pas comme l'oxygène, qui permet seulement de vivre ; au contraire, la Torah est la vie elle-même.