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"Si quelqu'un récite les Pessouké déZimra d'une voix forte et agréable, même s'il ne connaît pas le sens des mots et fait des erreurs de prononciation, ses prières sont acceptées comme un parfum agréable, et Hachem se réjouit de chaque mot".
[séfer ha'Hassidim - siman 18 ]

=> on voit à quel point point Hachem désire et apprécie nos prières, même si elles sont imparfaites.

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[Pessouké déZimra est le passage de la prière du matin, après barou'h chéamar, jusqu'au yichtaba'h (compris). ]

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-> Selon le Zohar (Térouma 131b), lorsqu'on dit les Pessouké déZimra à la synagogue, 3 groupes d'anges célestes se rassemblent à ce moment pour les dire en même temps que les Bné Israël.

L’amour de Yaakov pour la terre d’Israël

+++ L'amour de Yaakov pour la terre d'Israël :

"[Yaakov] arriva à l'endroit et y passa la nuit parce que le soleil s'était couché" (Vayétsé 28,11)

-> Le 'Hida (séfer Roch David) cite son grand-père, le rav Avraham Azoulaï, expliquant que lorsque de bons amis prennent congé l'un de l'autre, ils pleurent et se réconfortent mutuellement, comme nous le voyons dans l'histoire de David et Yonathan.
Yaakov était tellement attaché à la terre d'Israël que lorsqu'il fut sur le point de la quitter, il fut submergé par le chagrin. Il commença à exprimer son amour pour la terre, à pleurer et à exprimer la douleur qu'il ressentait à l'idée de quitter cette terre sainte.
Il exprima son espoir de retourner sur la terre. Il était si tard que le soleil se couchait et qu'il dut passer la nuit sur place.

Ainsi, le verset dit qu'il est arrivé à l'endroit, en utilisant le mot "vayifgah", qui a une connotation de "réconfort". "Bamakom" (à l'endroit), signifie qu'il a réconforté "l'endroit", c'est-à-dire la terre d'Israël, et qu'il a exprimé le regret qu'il ressentait de devoir partir et d'aller ailleurs.
Il passa tellement de temps à pleurer et à réconforter la terre que le soleil se coucha et qu'il dut passer la nuit sur place.
[ Dans le même ordre d'idées, nos Sages (Kétoubot 112a) disent que Rav Abba embrassait les pierres de la terre d'Israël par l'amour qu'il ressentait pour la terre. ]

Lorsque Hachem vit d'à quel point Yaakov aimait la terre d'Israël, Il se révéla à lui et lui promit qu'il y reviendrait.

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Ainsi, on doit suivre l'exemple de notre ancêtre Yaakov et avoir un amour débordant pour Israël, ce qui provoquera que Hachem se révélera à nous, avec la venue du machia'h.
On peut citer :

-> "La guéoula dépend uniquement de l'amour que les juifs témoignent à la terre d'Israël.
Le plus ils la chérissent, le plus vite la guéoula arrivera."
[rabbi Yissa'har Shlomo Teichtal - Ein haBanim Sémé’ha]

-> En vérité, Jérusalem sera reconstruite quand les juifs en auront une nostalgie extrême, à tel point, qu’ils chériront ses pierres et sa poussière."
[Rabbi Yéhouda haLévi – le Kouzari 5,27]

"Un cœur brisé et écrasé ne sera pas méprisé par Elokim" (Téhilim 51,19).

-> Le rabbi de Ruzhin dit que cela signifie que lorsqu'une personne fait la prière avec un cœur brisé, même Elokim, qui indique la midda d'Hachem de jugement strict, ne travaillera pas contre elle.
Même les anges Accusateurs seront d'accord pour affirmer que ses prières doivent être entendues.

La prière est une échelle pour atteindre les sommets du monde

+++ La prière est une échelle pour atteindre les sommets du monde :

"Il [Yaakov] fit un rêve, et voici qu'une échelle était dressée vers la terre et son sommet arrivait au ciel ; et voici que des anges de D. [y] montaient et y descendaient." (Vayétsé 28,12)

-> Rachi demande pourquoi est-il dit qu'ils montent, puis qu'ils descendent. S'ils venaient du Ciel, ne devraient-ils pas d'abord descendre puis remonter?

-> Le séfer Zikhron Shmouel répond à cette question en citant la guémara (Béra'hot 6b) qui dit que la prière est quelque chose qui est "omdim béroumo shel olam", elle se trouve au sommet du monde, mais les gens ne la prennent pas au sérieux.
Cela signifie que la prière devrait être notre principale avoda à tout moment, et surtout actuellement, dans la génération qui précède la venue du machia'h.
Par le mérite de notre prière, le machia'h arrivera rapidement et nous mériterons une grande bonté Divine.

Lorsque le verset parle de l'échelle, il peut être compris comme une référence à la prière. Elle est "posée sur le sol", car les gens ne la prennent pas au sérieux et sous-estiment sa puissance, mais elle "atteint les Cieux", car elle est au sommet des choses de ce monde.
"Et les anges d'Hachem" = [tout juif qui prie est ] comme un ange, c'est un émissaire d'Hachem. Il monte au Ciel, puis redescend, ce qui signifie qu'après être monté au Ciel, la bonté divine nous est envoyée.

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[par exemple, la prière est du matin est une succession de montées pour atteindre une hauteur au Ciel que même les anges ne peuvent pas atteindre, et ensuite nous redescendons pour retrouver notre monde.
Ainsi, la prière est notre échelle qui permet de monter au plus haut proche d'Hachem, et ensuite de redescendre sur terre.
Sur ce sujet : https://todahm.com/2024/02/28/la-amida

On pourrait penser qu'en actualisant l'image de l'échelle à nos jours, on aurait les anges qui prendraient un ascenseur. Cependant, l'idée est que l'échelle renvoie à la nécessité de faire des efforts pour monter/descendre, car pour être efficace une prière doit venir d'une kavana du cœur, et non d'un simple mouvement routinier externe des lèvres (en pilotage automatique). ]

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+ "Il [Yaakov] fit un rêve" :

-> On peut s'interroger sur le fait que cette révélation a été faire dans un rêve.
Physiquement, il était présent dans ce monde, mais la totalité de son esprit était ailleurs, absorber dans une autre réalité, celle de sa vision.
Il doit en être de même au moment où l'on prie. On doit laisser notre cœur physiquement dans la synagogue, mais notre esprit doit s'imaginer, doit vivre et ressentir, comme étant dans une autre réalité (remplie à 100% de la grandeur et toute-puissance d'Hachem).

-> La forme la plus idéale de prière est celle où l'on prie avec dévotion et concentration. Pour y parvenir correctement, il faut éviter d'utiliser sa bouche pour des paroles inutiles. Si l'on sanctifie sa bouche en ne l'utilisant pas de manière inappropriée, on sera en mesure de faire la prière correctement.

Ce concept se retrouve dans le séfer Or'hot Tsadikim (chaar Hachtika), où il est dit :
"Lorsque vous ouvrez la bouche, faites très attention à votre langue. Tout comme vous surveillez l'or, l'argent et les pierres précieuses dans un coffre-fort à double serrure dans votre chambre, vous devez surveiller vos paroles.
Si quelqu'un fait cela, il fera beaucoup pour être capable de prier avec kavana. La raison principale pour laquelle les gens ne peuvent pas avoir de kavana est à cause des mots inutiles qu'ils ont instillés dans leurs cœurs.
Et le silence est également une grande "barrière" à garder dans yirat chamayim parce qu'il est impossible de craindre d'Hachem si l'on a un cœur rempli de mots vides.
Cela est d'autant plus vrai si l'on prononce beaucoup de paroles inutiles avant la prière. Celui qui agit ainsi se fait du tort à lui-même. Lorsqu'il fera la prière, il aura dans la tête beaucoup de pensées frivoles qui l'empêcheront de se concentrer".

-> De même, il est écrit dans Iguéret haRamban :
"Au moment de la prière, enlevez de votre cœur toutes les affaires de ce monde, préparez votre cœur devant Hachem, purifiez vos pensées et réfléchissez à chaque mot avant qu'il ne sorte de votre bouche. Vous devez faire cela tout au long de votre vie. Si vous le faites, vous ne fauterez jamais, vos paroles, vos actions et vos pensées seront droites, et vos prières seront pures, saines et propres, prononcées avec concentration et acceptées par Hachem".

La grandeur d’aspirer à prier

+ La grandeur d'aspirer à prier :

-> Le séfer Darchei Emouna (Pékoudé - Ot 5 - p.123) écrit que son beau-père, le Shomer Emounim, prononçait souvent des paroles de renforcement, en particulier aux personnes qui se sentaient incapables de se concentrer et de prier correctement. Il leur disait qu'ils devaient réaliser qu'Hachem est le bien suprême et qu'Il peut tout faire. Il suffit de demander, et Il donnera.
Chaque juif a le pouvoir de Lui demander tout ce dont il a besoin. En fait, le simple fait de penser à la prière peut accomplir de grandes choses. Il suffit d'être conscient de son pouvoir.

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=> l'idée est incroyable. Rien que le fait de penser vouloir se tourner à Hachem en prière est une chose énorme!
Combien nous devons nous renforcer sur l'incroyable pouvoir de chacune de nos prières, d'à quel point Hachem les apprécient, d'à quel point on peut tout avoir grâce à elles!
(et à l'inverse, après notre mort dans le monde de Vérité, on aura clairement conscience d'à quel point on aurait pu s'impacter par nos prières, ainsi que chez tous les autres juifs, et (que D. préserve) on sera mort de regret de ne pas avoir assez prié Hachem, cette arme surpuissante. )

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-> Dans le même ordre d'idées, le Béer Mayim 'Haïm écrit qu'Hachem écoute chacune de nos pensées et que même une bonne pensée a un pouvoir infini. C'est ainsi que l'on peut être constamment connecté à Lui par le biais de nos pensées.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik - ot 213) enseigne :

"La prière d'un pauvre peut traverser les Cieux" (Zohar III,195a).
Un "pauvre" signifie quelqu'un qui manque de sagesse (guémara Nédarim 41).
Cela signifie que même si une personne ne sait pas comment prier, Hachem l'écoutera.

C'est pourquoi le roi David dit : "Devant Hachem, il déverse ses paroles (si'ho)" (Téhilim 102,1).
Le mot "si'ha" se réfère à des mots simples, pas à des mots de Torah. Il s'agit de mots qui ne contiennent pas de sagesse. Ils sont "déversés", sans ordre ni cohérence. Ce sont des mots simples, enfantins.
Mais l'essentiel est qu'ils soient prononcées avec un cœur brisé. Hachem accepte même les mots désordonnés et absurdes.

[de même, il est écrit : "Ceux qui implorent, Hachem les entend, et Il les délivre de tous leurs tourments. Hachem est proche des cœurs brisés, Il prête secours à ceux qui ont l’esprit contrit." (34,19). ]

Nos prières remplacent les korbanot. Le korban (sacrifice) d'un pauvre est appelé 'min'ha' (don). C'est comme un cadeau à Hachem. Il est accepté par Hachem immédiatement et Il enlève la souffrance et la douleur de la personne.

Si une personne a besoin de quelque chose et demande tout ce dont elle a besoin, comme il est dit : "Ouvre grand ta bouche et je la remplirai" (Téhilim 81,11), alors elle recevra tout ce dont elle a besoin.
Mais comme les gens se contentent de très peu, ils ne demandent pas grand-chose à Hachem.
Il faut savoir qu'il ne faut pas se contenter de cela. Au contraire, on doit demander une yéchoua complète."

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-> Puisque l'on peut accomplir n'importe quoi grâce à la prière, lorsque l'on prie, il ne faut pas se contenter de petites demandes d'aide partielle. Au contraire, il faut demander beaucoup. Hachem peut donner beaucoup aussi facilement qu'Il peut donner peu. Il peut répondre à chacune de nos demandes. Il n'y a donc aucune raison de minimiser ce que nous demandons.

Tout dépend de la prière de chacun. C'est pourquoi un homme sage ne cessera jamais de prier. Si quelqu'un demande beaucoup à Hachem et ne reçoit qu'une partie de ce qu'il a demandé, il doit continuer à prier jusqu'à ce qu'il obtienne tout. Comme l'écrit le rav Tsadok haCohen, il ne faut pas se contenter d'un peu. Il faut demander une yéchoua complète.
Lorsque Hachem voit que la personne a vraiment confiance en Lui pour lui fournir ce dont elle a besoin, Il lui donnera tout ce qu'elle demande.

[ plus on développe à nos yeux la grandeur de la prière et d'Hachem, alors plus on se tournera vers Lui pour obtenir de l'aide (même pour les petites choses, qu'on considère comme naturelles). On développera ainsi une émouna concrète, on a alors un mérite (confiance en D.) et davantage de proximité avec Hachem, faisant que l'on peut recevoir un maximum de bénédictions.
Même si nos prières sont loin d'être parfaites, l'essentiel est d'y mettre tout son cœur et de faire de son mieux (à l'instant présent).
(on peut même prier D. de pouvoir prier, et comme on l'a vu même une 'simple' volonté/pensée de prier a déjà beaucoup d'impact au Ciel! ) ]

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-> Le Zéra Kodech enseigne :
Un juif ne doit jamais perdre espoir. Il ne doit jamais se dire que : "... je suis incapable de prier avec des pensées pures, et ... que mes prières ne peuvent pas aller jusqu'à Hachem"
Car même lorsqu'une personne est à un niveau très très bas, et qu'elle est incapable de prier comme il le faudrait, néanmoins ... Hachem voit qu'elle aspire à prier convenablement, et cette aspiration est précieuse pour Hachem ...

C'est comme cela que nous avons été délivrés d'Egypte.
[même si nous étions au 49e niveau d'impureté sur 50, que nous n'avions pas les forces de prier à cause de l'esclavage très dur, néanmoins, Hachem a vu que nous aspirions à sa compassion pour prier, pour être proche de Lui. Ce cri du cœur a été la forme de prière qui nous a permis de sortir d'Egypte.
Il en est de même pour chacun d'entre nous qui peut obtenir sa libération de sa situation personnelle, et ce même s'il est descendu dans les bassesses de ce monde.]

Prier en minyan est une ségoula pour la parnassa

+++ Prier en minyan est une ségoula pour la parnassa :

"Je ne veux point t'abandonner avant d'avoir accompli ce que j'ai dit ... Yaakov se réveilla de son sommeil et dit : il y a bien Hachem en ce lieu, et je ne savais pas" (Vayétsé 28,15-16)

-> Le Baal haTourim dit que les dernières lettres des mots "vayikatz Yaakov michénato vayomer" (וַיִּיקַץ יַעֲקֹב מִשְּׁנָתוֹ וַיֹּאמֶר - Yaakov se réveilla de son sommeil et dit) forment le mot "tsibour".
Cela indique que les prières d'une personne sont mieux entendues lorsqu'elle va prier avec un tsibour (en communauté - minyan).

-> Le séfer Divré Israël ajoute que cela explique le lien avec le verset précédent. Hachem a dit qu'il n'abandonnerait pas Yaakov, ce qui signifie qu'il lui fournira la parnassa (comme indiqué dans le midrach Béréchit rabba 69,6). Le verset laisse ensuite entendre que la prière avec un tsibour est une ségoula pour obtenir cette parnassa.

=> En priant en minyan, on donne beaucoup plus de puissance à notre prière, et c'est aussi une ségoula pour la parnassa.

La prière sauve de la souffrance

+ La prière sauve de la souffrance :

-> Le 'Hafets 'Haïm (séfer Zé'hor léMyriam - likouté Amarim - chap.10) écrit :
"Tout le monde sait qu'il est interdit de remettre en question les voies d'Hachem, car il est certain qu'Il est correct et que Ses voies sont justes et droites. Néanmoins, il est permis de présenter ses revendications à Hachem lorsqu'on est confronté à une difficulté ou à une épreuve.
Au contraire, nous constatons qu'Hachem Lui-même veut que nous lui soumettions nos revendications, comme il est dit : 'Et ne Lui donnez pas de repos, jusqu'à ce qu'Il établisse' (Yéchayahou 62,7).

Nous voyons à notre époque que lorsqu'un pays souffre de décrets gouvernementaux, il est accepté d'organiser des réunions et des comités, et d'envoyer des représentants au gouvernement pour demander que les décrets soient annulés. Ils ne se reposent pas tant que les ministres n'ont pas écouté leurs plaintes.
Mes frères, il devrait en être ainsi pour nous aussi. Chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles souffrances et à de nouvelles douleurs. Il nous incombe certainement d'implorer la miséricorde d'Hachem et de ne pas nous taire jusqu'à ce qu'Il nous envoie Son aide.
Il nous entendra certainement et acceptera nos paroles, comme nous le voyons à de nombreuses reprises dans la Torah, où Hachem a aidé ceux qui ont prié pour Lui.
Hachem veut entendre notre voix et nous encourage à crier vers Lui et à susciter Sa miséricorde chaque fois que nous sommes troublés.

C'est ce qui ressort du midrach (Chémot rabbah 38,4) qui dit :
" 'Prends avec toi des paroles (dévarim) et retourne à Hachem' (Hochéa 14,3). Autrefois, nous utilisions les karbonot (sacrifices) pour l'expiation. Nous n'avons plus de karbonot, mais Hachem dit qu'il désire nos paroles. Cela signifie qu'il veut nos paroles de Torah. Mais nous répondons que nous ne savons pas comment étudier.
Il dit alors : "Pleurez et priez devant Moi. N'ai-je pas racheté vos ancêtres par la prière, comme il est dit : 'Et les Bné Israël gémissaient à cause du travail et ils criaient' (Chémot 2,23) ... Je ne demande pas de sacrifices. Tout ce que je demande, ce sont des mots (de prière) ..."

Et il est dit dans le midrach Tan'houma (Vayishlach 9) :
"Hachem ne veut nuire à aucune création. Il nous demande seulement de prier pour Lui et cela sera accepté. Même si une personne n'est pas digne d'être exaucée et d'avoir de la bonté sur elle, si elle Me prie et m'implore, je serai bon pour elle".

Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula

+++ Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula :

"Essav dit à son père : "N'as-tu qu'une seule bénédiction, mon père? ... Essav éleva la voix et pleura." (Toldot 27,38)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - remez 828) déclare : "A cause des larmes qu'Essav a versées lorsqu'il a demandé à son père de le bénir, il a mérité toute cette bonté."

Le Zohar (I,146b et II,12b) ajoute : "Le machia'h ne viendra pas tant que les larmes d'Essav ne seront pas épuisées".

-> Le rav Shmelke de Nikoslberg (cité dans le séfer Imré Israël) demande pourquoi les larmes d'Essav sont plus puissantes que les millions de larmes que le peuple juif a prié pour le machia'h.
Essav a pleuré une fois, mais nous pleurons chaque jour pour le machia'h. Comment ses larmes pourraient-elles vaincre les nôtres et empêcher la venue du machia'h?
Nous savons qu'il existe une règle selon laquelle les entités sont annulées lorsqu'elles sont mélangées à 60 fois leur quantité (bitoul béchichim). Nos larmes sont certainement plus de 60 fois les larmes d'Essav. Pourquoi ses larmes n'ont-elles pas été annulées?

Il répond que la règle du bitoul béchichim ne s'applique que lorsqu'une entité est mélangée à d'autres types de choses (min béché'éno mino). Lorsqu'elle est mélangée avec le même type de choses (min bémino), elle n'est pas annulée.
Essav a pleurer sur de la matérialité (gachmiout). Il ne voulait pas de bénédictions pour être capable de mieux étudier la Torah, de prier avec dévotion ou de ressentir la sainteté du Shabbath. Au contraire, il ne voulait que des bénédictions pour être capables de profiter et de satisfaire ses désirs dans ce monde.

Malheureusement, la plupart des juifs ne pleurent véritablement que pour leurs propres besoins matériels. Ils ne prennent pas le temps de pleurer pour la douleur que la Présence Divine (Chékhina) ressent en exil.
Malheureusement, cela crée une situation où les larmes d'Essav et celles du peuple juif sont "min bémino". Ce sont toutes deux des larmes pour la matérialité, ce qui signifie que les larmes d'Essav ne peuvent pas être annulées.

Si nous pleurions pour la douleur d'Hachem et pour la tragédie de la Chékhina en exil, nous pourrions créer une situation de "min béché'éno mino", ce qui annulerait les larmes d'Essav et permettrait au machia'h de venir.

C'est ce qui explique les paroles du roi David : "Mes larmes étaient comme du pain pour moi, jour et nuit, quand ils me disaient toute la journée : 'Où est ton D." (ayéta li dim'ati lé'hem, yomam valaïla ... - Téhilim 42,4).
Il dit que les larmes du peuple juif étaient versées pour du pain. Ils pleuraient pour le matérialisme (gachmiout). Par conséquent, ils ne pouvaient pas annuler les larmes d'Essav.
Le roi David exprime son espoir que les juifs pleurent Hachem et disent : "Où est D. ?".
Le roi David souhaité que nous priions pour la douleur de la Chékhina et que nous annulions ainsi les larmes d'Essav.

Récompense pour le ‘hessed dans ce monde

+++ Récompense pour le 'hessed dans ce monde :

"Parce que (ékev) Avraham a écouté Ma voix et a gardé Mes préceptes, Mes commandements" (Toldot 26,5)

-> La guemara (Kidouchin 39b) dit : "il n'y a pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde". Si tel est le cas, comment Hachem a-t-il pu promettre à Avraham qu'il sera récompensé en recevant la terre [d'Israël] s'il obéissait à Ses préceptes (voir v.3-4)?

Le Béer Mayim 'Haïm répond en notant que le verset utilise le mot "ékev", plutôt que de dire simplement qu'Avraham sera récompensé "pour avoir écouté" ("al acher chama") Hachem.
En effet, le mot "ékev", qui signifie littéralement une conséquence ou un aspect secondaire, peut être utilisé pour signifier quelque chose qui est secondaire par rapport à la récompense de la mitsva elle-même. En d'autres termes, la récompense qu'Avraham a reçue dans ce monde était "le fruit" de ses mitsvot, la récompense principale étant réservée pour le monde à Venir (olam aba).
C'est ainsi que la michna (Péa 1,1) dit qu'il y a des mitsvot dont une personne est récompensée par des "fruits" dans ce monde, mais la récompense principale, le "kéren", est reçu dans le monde à Venir.

Le Rambam explique que chaque mitsva énumérée dans cette michna est une mitsva ben adam la'havéro. Ces mitsvot se divisent en deux parties.
1°/ les mitsvot ont été données par Hachem, qui nous a ordonné d'imiter Ses voies. Tout comme Il est bon et miséricordieux, Il nous est également ordonné d'agir de la même manière, et nous serons récompensés pour avoir obéi à Son commandement.
2°/ Nous serons récompensés pour la bonne action consistant à aider les autres et à leur apporter des bienfaits.

Le "kéren" (récompense principale) de la mitsva est de réaliser le commandement d'Hachem, et la récompense pour cela est réservée pour le monde à Venir.
D'autres mitsvot, comme le fait de mettre les téfilin ou de porter les tsitsit, qui n'apportent aucun bénéfice à d'autres personnes, ont également un tel "kéren", et la récompense pour ces mitsvot n'est reçue que dans le monde à Venir. La raison en est qu'il n'existe aucun plaisir en ce monde qui puisse s'approcher de la récompense qu'Hachem destine à celui qui accomplit Ses mitsvot.
La preuve en est que Névou'hadnétsar a été récompensé en régnant sur le monde entier simplement pour avoir fait trois pas en l'honneur d'Hachem (comme l'indique la guémara Sanhédrin 96a).
Dans ce cas, quelle récompense pourrait-on accorder à quelqu'un qui fait des centaines de pas pour aller à la synagogue ou qui fait de réels efforts pour accomplir une mitsva? De toute évidence, il n'est possible de le récompenser que dans le monde à Venir.

Les "fruits" d'une mitsva ben adam la'havéro sont la récompense que l'on reçoit pour avoir apporté un bienfait à son prochain. Cette récompense pour "l'aspect secondaire" d'une mitsva peut être donnée dans ce monde, et l'on reçoit toutes sortes de bontés en retour pour avoir fait du 'hessed avec autrui.

Le trait déplorable de la moquerie

+++ Le trait déplorable de la moquerie (létsanout) :

"Et tous les puits que les serviteurs de son père avaient creusés à l'époque d'Avraham son père furent comblés par Pélichtim et ils les remplirent de terre" (Toldot 26,15)

-> Le Beit Avraham de Slonim explique le verset, en utilisant la méthode du "remez", pour nous enseigner une leçon sur la midda déplorable de la moquerie (létsanout).
Les "Pélichtim" (Philistins) représentent l'impureté que l'on trouve dans le caractère de la moquerie (voir guémara Avoda Zara 19a).
Lorsque le verset dit qu'ils ont bouché les puits, cela peut être compris comme signifiant que lorsqu'un juif creuse dans son cœur un peu de crainte du Ciel (un puits de yirat chamayim), la moquerie va reboucher tout cela.
La moquerie porte atteinte à tout ce qu'un juif peut accomplir dans une recherche de suivre la voie d'Avraham.

Nous constatons également que la moquerie détruit les moyens de subsistance d'une personne. La guémara (Avodah Zara 18b) dit : "Quiconque se livre à des moqueries verra ses moyens de subsistance diminuer."
Si une personne savait que chaque moquerie qu'elle fait lui enlève de la nourriture de la bouche et diminue son salaire, elle ne se livrerait certainement pas à de telles plaisanteries.

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-> b'h, voir également : La moquerie (selon le Ben Ich 'Haï) : https://todahm.com/2023/04/13/la-moquerie-selon-le-ben-ich-hai