Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L'essence de la prière est d'affermir la conscience que "il n'y a rien d'autre que Lui".
Tout a été donné par Hachem, et c'est vers Lui que nous adressons nos demandes, car de Lui seul dépend toute chose.
Quand nous nous adressons à Lui d'un cœur pur, il se crée automatiquement une élévation de l'âme et un rapprochement de Lui.

Certes, nous avons un devoir clair de faire régner sur nous le Créateur. Mais en réalité, nous ne savons pas comment nous y prendre ... l'heure la plus propice pour cela est la prière, qui est entièrement remplie de la connaissance de Hachem.
Si l'on utilise convenablement le moment de la prière, cela s'avère immensément utile.
[rav Yé’hezkel Lévinstein - Ohr Yé’hezkel]

Les mains du Sage qui écrivent des interprétations de Torah ont la même sainteté qu'un objet de culte ; la Présence Divine réside sur elles.
[Rama de Pano]

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-> De plus à force de tourner les pages de livres saints avec leurs mains, alors elles vont devenir également saintes, et c’est pour cela que nous les embrassons en signe de respect pour cet effort permanent dans l’étude de la Torah, qui est kadoch.

"Au commencement, Hachem créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)
Le Yessod haAvoda explique que le monde a été créé pour les tsadikim qui se répètent constamment à eux-mêmes que Hachem a créé le monde (que : "Au commencement, Hachem créa ...").

=> En d'autres termes, Hachem a créé notre monde pour les juifs qui ont de la émouna.

-> L'acronyme de : "barou'h chéamar véaya aolam" (Béni soit Celui qui a parlé et le monde fut - ברוך שאמר והיה העולם) est : בשוה (équitablement - béchavé).
Le Baal Chem Tov explique que lorsque nous sommes persuadés que c'est Hachem qui dirige le monde (que absolument rien ne peut se passer sans qu'Il émette un décret), alors le bien et le mal sont équivalents (chavé - שוה), car lorsque nous avons conscience d'être constamment entre de bonnes mains (celle de papa Hachem), alors nous savons que tout est parfait.

[en ce sens la joie et la tranquillité sont les signes que notre émouna en Hachem est bonne, et à l'inverse si nous avons des inquiétudes sur le futur alors c'est que notre émouna est défectueuse, que nous ne sommes pas suffisamment persuadés que Hachem gère tout de la meilleure des façons possibles!]

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-> La guématria de "vaét'hanan" (j'ai imploré [en prières] - ואתחנן) est la même que celle de : "chira" (un chant - שירה), soit 515.
La raison est qu'une personne doit tellement avoir confiance en Hachem, qu'elle en vient à chanter à Hachem, et ce même avant d'être délivré [de son problème].

[nos soucis prennent l'importance que nous voulons bien leur accorder. En leur exprimant à quel point Hachem est grand, alors toutes nos craintes deviennent tellement petites, voir insignifiantes.
Quoiqu'il puisse m'arriver, je n'ai rien à craindre, car c'est papa Hachem qui dirige tout pour mon bien ultime!]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]

Je jure que parmi toutes les fautes [existantes], je n'en connais pas une plus grave [que celle de parler dans une synagogue pendant la prière] ...
Un problème de cette faute est qu'on ne peut pas la faire seul, donc on faute et fait fauter autrui. Les péchés des autres sont alors sur ses mains.
A mon avis, le pire est que c'est un 'hilloul Hachem en public, puisque cela se produit devant tous les fidèles. Et tout cela à un moment où ils devraient louer Hachem [en public]".
[le père du Chla haKadoch - dans son Séfer Yéch No'halin (chap. az'arat atéfila - ot.12)]

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-> Celui qui s’abstient de participer à un office, alors qu’il en existe dans sa ville, est appelé : un mauvais voisin (Choul’han Arou’h 90,11).
[nos Sages (guémara Béra'hot 8a) enseignent : "Si quelqu'un vit dans une ville avec une synagogue, et n'y va pas, il est considéré comme un mauvais voisin. De plus, cela provoque l'exil (galout) pour lui-même et ses enfants".]

-> Même si on prie à la maison avec un minyan, on est appelé un mauvais voisin, car nous ne prions pas à la synagogue.
La raison est que la maison [même avec le bénéfice d'un minyan] n'a pas la sainteté d'une synagogue.
La synagogue est un Temple miniature (mikdach méat), et Hachem y réside.
Lorsqu'une personne entre dans une synagogue, son yétser ara quitte son cœur.
C'est comme être en terre d'Israël. Nos prières montent directement au ciel.
[dans chaque pays l'ange responsable du pays va prendre nos prières et les transmettre à D., à l'exception de la terre d'Israël où tout va directement à Hachem sans aucune perte!].
En effet, l'ange [responsable du pays où nous sommes] n'a pas de contrôle sur l'air de la synagogue [puisqu'étant celui de la terre d'Israël].
Lorsque nous prions à la maison, nous manquons tous ses bénéfices.
[Tzla'h - Drouch 23 léShabbath Shouva]

-> Le Vavé haAmoudim (chap.10) écrit :
Nous devons être vigilants à ne pas parler inutilement dans la synagogue...
En effet, comment nos prières peuvent-elles monter après avoir été souillées par nos discussions inutiles?
Une prière qui témoignent de nos fautes (puisque dans la synagogue les paroles de prière se mélangent avec des paroles vaines) ne peuvent venir plaider afin que les bontés descendent sur nous.
C'est pourquoi, dans chaque synagogue il est approprié ... de nommer des gens responsables de dire aux gens d'arrêter de parler ... et alors l'honneur d'Hachem sera révélé dans le monde.

-> Le Noda biYéhouda (drouché Tzla'h - 'Hanoucca) dit :
Actuellement, puisque le Temple a été détruit, les endroits où Hachem fait résider Son Esprit Divin, sont les synagogues et les lieux d’études (beit midrach) du peuple juif (cf. guémara Méguila 29a).
C’est pourquoi celui qui parle dans une synagogue ou durant la prière est littéralement en train de se rebeller contre Hachem, et il entraîne que la présence divine s’éloigne. Il accomplit ce que l’armée grecque n’a pas pu faire.
Il rend l’air [spirituellement] impur, et [c’est comme si] il met des idoles dans la Court [du Temple - le Heikhal], car pour chacune de ses fautes il entraîne l’apparition d’une séparation avec D. (klipa) et d’un esprit impur!"

-> Le ‘Hatam Sofer (Drachot ‘Hatam Sofer – vol.II – p.309) d'enseigner :
Si nous traitons ces lieux d’une manière honteuse, et que nous y échangeons des paroles vaines, alors la vapeur de ces discussions y est présente, et le "prince de l’exil" (le Satan) s’en revêtit.
Il devient alors : "le maître de la synagogue", que D. nous en préserve, et il accepte alors les prières et les dépose chez les forces négatives."

[nos prières viennent alors alimenter les forces du mal, accusatrices.
On nous montrera dans le monde de vérité les dégâts que nos paroles inutiles ont entraîné, et nous aurons des comptes terribles à rendre dessus, que D. nous en préserve!]

-> Le Avodat Israël écrit :
Nous ne devons dire que des mots de prières ... car sinon il est possible que les prières des autres personnes présentes dans la synagogue ne soient pas exaucées à cause de nos paroles inutiles.

[imaginons tout ce qu'autrui n'aura pas à cause de nous (enfant, zivoug, parnassa, ...), combien de souffrances, de difficultés ils auraient pu éviter si nous n'avions pas parler pour rien, et annulant leurs prières.
Est-il plus difficile de se retenir de discuter ici ou bien après notre mort de rendre des comptes sur les dégâts provoqués par notre faute!]

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-> Si quelqu'un n'arrive pas à se contrôler de parler pendant la prière, il est mieux pour lui de prier à la maison, tout seul, afin de ne pas en venir à profaner la sainteté de la synagogue.
[et à faire un 'hilloul Hachem en manquant de respect à la Présence Divine qui y réside très fortement]
['Hida - citant le Kaf ha'Haïm 151,8]

-> C'est une faute plus grave de parler dans un synagogue à Shabbath (Zohar - Vayakel 205).
Le Kaf ha'Haïm (151,8) explique que c'est parce que la Présence d'Hachem est beaucoup plus importante à Shabbath que les autres jours de la semaine, et ainsi la faute de parler et de chasser la Présence Divine est alors beaucoup plus grave.

-> La Torah nous ordonne : "mon sanctuaire vous craindrez" (mikdachi tiraou - Kédochim 19,30).
Nos Sages (guémara Yébamot 6a) explique que nous ne craignons pas le Temple, mais la Chékhina d'Hachem qui y réside.
De nos jours, cette halakha s'applique à nos synagogues. Hachem y fait reposer Sa Présence, et nous devons nous y conduire avec crainte d'Hachem.
[ ex: le Kav haYachar enseigne que les murs d'une synagogue sont tellement saints que la lumière de la présence Divine plane constamment au-dessus.]

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-> Malheur à ceux qui parlent pendant la prière. De nombreuses synagogues ont été détruites à cause de cette faute.
[Eliyahou rabba 124,12]

Le rav Elimélé'h Biderman explique qu'il ne s'agit pas forcément de voir une synagogue être brûlée (destruction physique), mais parfois une synagogue peut être détruite spirituellement parlant.

[Que ferait-on si l'on voyait une personne avec un lourd marteau et taper sur les murs de la synagogue pour la détruire. En parlant pendant la prière, on agit tout même.
On pleure chaque année sur la destruction du Temple, mais de nos jours des Temples miniatures sont détruits à cause de nos paroles, et que faisons-nous? ]

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-> S'il y a un fléau dans la ville, une personne ne doit pas entrer seule dans la synagogue, car l'Ange de la mort y entrepose ses armes.
[guémara Baba Kama 60b]
=> A priori, la synagogue semble être l'endroit le moins approprié pour que l'Ange de la mort puisse y mettre ses armes. Comment expliquer la guémara?

Le Déré'h Moché répond :
L'Ange de la mort reçoit ses armes des personnes qui parlent dans la synagogue.
[à chaque fois que nous y parlons, nous lui donnons de la force, nous l'armons pour nous nuire!]
En effet, le mot דבר (dévèr - fléau, peste) vient du mot : דיבור (dibour - parole).

-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 124,7) écrit :
"Une personne ne doit pas s'engager dans une discussion lorsque l'officiant répète la amida.
Si elle parle, elle est un fauteur, et sa faute est trop grande pour être supportée, et on la réprimandera."

Il est intéressant de noter qu'aucune autre faute n'est dénommée ainsi.
De plus, nous retrouvons exactement la même expression lorsque qu'après avoir tué Evel, Caïn dit à Hachem : "Mon crime est-il trop grand pour être supporté" (gadol avoni minésso - Béréchit 4,13).

Le rav Elimélé'h Biderman dit qu'en parlant dans une synagogue nous permettons à l'Ange de la mort de faire son travail et d'amener des fléaux, de la mort (physique et spirituelle).
Ainsi, nous devons voir le fait de parler pendant la prière comme un acte aussi grave que tuer quelqu'un.

Le rav Biderman dit qu'il ne faut pas rester silencieux en se convaincant que l'on ne peut pas faire autrement que d'avoir des gens qui parlent à la synagogue.
Mais on devra plutôt avoir à l'idée : Est-ce que nous devons rester insensibles face aux problèmes, aux difficultés, aux maladies que va générer cette faute?
Ainsi, même s'il est difficile de se retenir de parler pendant la prière, nous devons être forts et observer cette halakha.

-> On vient de voir que "Si elle parle, elle est un fauteur, et sa faute est trop grande pour être supportée, et on la réprimandera".
Une personne a demandé à rabbi Shlomo Zalman Auerbach si on doit également crier à une personne âgée qui parle pendant la prière.
Rabbi Zalman Auerbach a répondu : "Si vous voyez une personne âgée se lever pour assassiner quelqu'un, demanderiez-vous également si vous devez crier et l'arrêter?"
[le problème c'est qu'on a pas assez conscience de la réalité : parler pendant la prière entraîne la mort! ]

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-> "A l’aspect d’une personne âgée tu te lèveras" (mipéné chéva takoum - Kédochim 19,32)

Le Remak commente que : chéva (une personne âgée - שֵׂיבָה) est l'acronyme de : "chtika yafa bécha'at atéfila" (un beau silence pendant la prière - שתיקה יפה בשעת התפילה).
Le fait de rester silencieux pendant la prière nous permet de vivre plus longtemps, et ce en bonne santé avec de nombreuses bénédictions.
[l'inverse est également vrai, que D. nous en préserve.]
[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> "Hachem combattra pour vous, et vous gardez le silence" (Béchala’h 14,14)

-> Le midrach (au nom de rabbi Yéivi) commente :
Hachem se bat contre les anges [responsables des nations] qui élèvent des accusations contre le peuple juif.
Hachem rejette leurs arguments, en déclarant que les juifs sont néanmoins meilleurs que les autres nations du monde.

Cependant, lorsque Satan accuse les juifs de parler dans les synagogues et les lieux d’étude, contrairement aux nations du monde qui s’assoit en silence [durant leur prière], alors pour ainsi dire, Hachem n’a rien à répondre.
Cela est sous-entendu dans le verset : "Hachem combattra pour vous" = Il va combattre pour nous contre les nations du monde, mais cependant cela n’est possible que si : "vous gardez le silence" pendant la prière.
Si nous y parlons alors D. ne combat pas les nations pour nous.

[ => de même sur un plan individuel, en évitant de parler pendant la prière, alors Hachem va être à nos côtés pour nous aider dans les combats de notre vie!
Par exemple, Hachem nous donnera dans la subsistance (parnassa), par le fait de se taire pendant les prières. En effet, nos prières iront alors directement au Ciel (sans être interceptées par l'Ange du mal), et nos demandes de parnassa seront exaucées.]

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-> La guémara (Souca 51b) décrit l'énorme synagogue d'Alexandrie.
La guémara dit : "Les gens ne s'asseyaient pas où ils le souhaitaient. Les orfèvres siégeaient dans leur propre section [entre eux], les argentiers dans leur propre section, les forgerons dans leur propre section, les chaudronniers dans leur propre section et les tisserands dans leur propre section.
Lorsqu'un pauvre entrait, il se dirigeait vers la section de son expertise, et lui et sa famille avait de la parnassa."

Le Pardess Yossef apporte une autre raison pourquoi chaque profession avait sa propre section.
Nos Sages (midrach Tan'houma Béréchit 8) enseignent : "Chaque professionnel déteste les gens de sa profession" (parce qu'ils sont des concurrents).
Ainsi, ils étaient placés avec des gens du même métier, car il est probable qu'ils ne s'aiment pas et qu'ils ne se parlent pas pendant la prière.

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-> b’h, sur ce sujet : https://todahm.com/2016/12/26/la-gravite-de-parler-a-la-synagogue

"Yaakov est la corde de Son héritage" (Yaakov 'hévél na'halato - Haazinou 32,9)

-> Lorsque nous tenons une corde qui pend vers le bas, et que nous l'agitons depuis le haut alors elle va bouger jusque tout en bas, même si elle est extrêmement longue ...

Le Zéra Kodech écrit qu'il en est de même de notre lien avec nos Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov).
Bien qu'ils aient vécu il y a des milliers d'années, nous sommes toujours connectés avec nos ascendants directs (pères de la nation juive).
Ainsi, lorsque je prie, ma prière va remuer la corde de tous mes ancêtres jusqu'aux Patriarches.
Hachem va alors m'associer avec mon ascendance si prestigieuse (tous mes ancêtres dont les Patriarches et Matriarches!), et Il va alors recevoir avec plaisir mes prières.

=> Tout juif doit avoir conscience que ses prières sont très précieuses, uniquement par le fait d'être un descendant des Patriarches.

-> Selon le Zéra Kodech nous devons également penser que : "Hachem m'a donné une âme (néchama) ... et puisque j'ai une partie si unique en moi (un bout d'Hachem!), alors je suis méritant de prier".

Même s'il fait les pires choses, un juif garde toujours en lui une parcelle pure qui le relie directement avec son papa Hachem.
A l'image d'une corde, il suffit de la faire bouger par de sincères demandes, et alors Hachem reçoit le message à l'autre bout de la corde.

-> Le Zéra Kodech enseigne également que parfois Hachem, si l'on peut dire, va utiliser quelqu'un pour prier par son biais.

La guémara affirme que Hachem prie également. Comment le fait-Il?
Le Zéra Kodéch explique que Hachem se joint à une personne, et Il va prier ensemble avec cette personne.
C'est pourquoi, parfois nos prières sont extrêmement puissante!

Il écrit : "On peut considérer, si l'on peut dire, que parfois Hachem s'habille dans la bouche d'une personne afin de prier.
C'est pourquoi, on peut se dire qu'en absolu nous ne sommes pas méritants de prier, mais cependant Hachem dans Sa compassion et Sa grande bonté, lorsqu'Il voit que je ne peux pas prier, Il va s'habiller et prier avec moi.
Il est avec mes mots lorsque je prie."

+ "La prière est plus puissante que la prophétie.
En effet, un prophète peut dire à quelqu'un son futur, tandis que la prière a le pouvoir de le changer."

[Rabbénou Bé'hayé -
sur la guémara (Béra'hot 10a) où le prophète Yéchayahou a dit au roi 'Hizkiyahou : "un décret scellé de mort est sur toi, et tu ne peux pas le changer".
'Hizkiyahou lui a répondu qu'il sait de ses ancêtres que même si on a une épée tranchante sur la gorge prête à nous tuer, nous devons garder espoir en priant et en espérant en la miséricorde d'Hachem.

La suite de cette guémara : "Aussitôt ‘Hizkiyahou détourna le visage et se répandit en ferventes prières qui montaient du plus profond de son cœur ...
Yéchayhou lui dit … Voici ce que déclare Hachem, D. de David ton père : "J’ai entendu ta prière et vu tes larmes, Je prolongerai ta vie de 15 ans." (Yéchayahou 38,2-5)."]

[ => Ainsi, même si un prophète pur comme Yéchayahou voit un décret scellé, si nous vidons notre cœur en prière et en émouna en D., alors nous devenons une nouvelle personne qui n'est plus concernée par ce mauvais décret.
Telle est la force de la prière! ]

Lorsqu'un juif regarde ce qu'il ne doit pas observer, alors la sainteté d'Israël qui est en lui le quitte.
[le Beit Aharon - sur Yéchayahou 27,6]

-> Le rav Elimélé'h Biderman rapporte l'explication de nos Sages sur le verset (Yéchayahou 59,18) :
- "ché'i chaviv éné'ha" = lève tes yeux [de visions interdites] ;
- "our'i koulam nikbétsou baou la'h" = [et alors] tu verras les nombreux anges [que cette bonne action a créé], se rassemblant autour de toi [et te protégeant.]

-> Dans le kidouch nous disons : "acher kidéchanou bémitsvotav vératsa banou" (qui nous a fait saints avec Ses mitsvot et qui nous désire).
Normalement, nous devrions dire l'inverse : "Il nous désire, et ainsi Il nous a fait saints avec ses mitsvot".
Le rabbi Moché Mordé'haï de Lelov explique que Hachem nous désire car nous faisons le maximum pour être saints.
[D'une certaine façon, chacun de nos efforts pour être kadoch, renforce le désire d'Hachem pour nous!]

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-> "Pharaon donna un ordre ... Vous ne continuerez pas à donner la paille au peuple pour fabriquer les briques ... qu'ils aillent eux-mêmes et ramassent leur paille. Quant au quota des briques qu'ils fabriquaient ... vous [le] leur imposerez, ne le réduisez pas ..." (Chémot 5,6-7)

=> Si Pharaon voulait rendre plus difficile la vie des juifs, pourquoi ne leur a-t-il pas simplement demandé de produire davantage de briques? Pourquoi voulait-il le même quota?

Le rabbi de Skver explique que le plan de Pharaon était de contraindre les juifs à traverser l'Egypte pour trouver de la paille.
Il voulait qu'ils quittent les 4 coudées de leur environnement personnel pour s'habituer, pour s'imprégner de la culture égyptienne.
Il voulait leur abîmer les yeux [par des visions interdites], car ensuite les égyptiens auraient le dessus.

Avraham et les anges

+ "Les anges lui dirent [à Avraham] : Où est Sarah ta femme? Avraham répondit : Elle est évidemment dans la tente" (Vayéra 18,9).

Ce verset veut nous faire savoir combien Sarah (notre Matriarche) était une femme pudique et discrète.
Rav Yéhouda a dit au nom de Rav, ou selon d'autres, c'est rabbi Its'hak qui a dit : Les Anges savaient très bien que notre mère Sarah était dans sa tente, mais (ils ont posé la question) afin de la rendre encore plus chère aux yeux de son époux.
[guémara Baba Métsia 87a]

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=> Était-il nécessaire que les Anges cherchent à rapprocher Avraham de Sarah, alors qu'il s'agissait d'un couple uni?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 10) enseigne :
Selon rabbi Its'hak, les 3 Anges savaient que Sarah était dans sa tente en raison de son caractère pudique et discret.
Leur demande à Avraham : "Où est Sarah?" avait pour seul but de souligner à Avraham la pudeur de Sarah, afin de la rendre plus chère à ses yeux.
Ainsi, les Anges ont tenu, au nom de la recherche du Shalom (paix), à rapprocher encore davantage Avraham et Sarah en vantant la discrétion de Sarah.
Pourtant, Avraham et Sarah formaient un couple uni et soudé, et avaient un âge avancé et un niveau angélique.
Cette enseignement de la guémara veut donc nous apprendre qu'il n'y a pas de limite dans la recherche du Shalom dans un couple, même uni.

De plus, lorsque Sarah, sceptique, réagit ainsi à la nouvelle d'un futur enfantement : "Et (pourtant) mon mari est un vieillard" (Vayéra 18,12), Hachem rapporta différemment à Avraham les propos de Sarah : "Vais-je vraiment enfanter, alors que je suis si vieille" (Vayéra 18,13), même si Avraham s'était lui-même posé auparavant la question : "Quoi! Un (vieillard) centenaire engendrerait-il encore?" (Lé'h Lé'ha 17,17).

Pourquoi Hachem a-t-il modifié les propos de Sarah?
C'est parce que si Avraham avait pris connaissance de l'affirmation de Sarah : "Et mon mari est un vieillard!", il aurait pu être un tant soit peu froissé et cela aurait légèrement troublé le Shalom de ce couple, pourtant soudé.
Hachem veut nous enseigner l'importance d'éviter la moindre division et l'importance du Shalom dans un couple même uni.

[si cela est vrai chez notre Patriarche (à son niveau phénoménal), combien à plus forte raison chez nous (ses descendants).
Nous devons ainsi tout faire pour développer le shalom dans notre couple, et éviter tout ce qui risque de lui porter atteinte, même d'un peu.]

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-> "Ils lui dirent : "Où est Sarah ta femme"? Il[Avraham] dit : "Elle est dans la tente"." (Vayéra 18,9)

-> Rachi rapporte la guémara (Baba Métsia 87a) affirmant que les anges savaient très bien où était Sarah, mais c’était pour mettre sa décence en valeur et pour la rendre encore plus chère aux yeux de son mari.

-> Le rav Shlomo Wolbe pose une question sur cet épisode. Quand on discourt devant de jeunes mariés, lors de leurs Chéva Bérakhot (repas de fête durant la semaine qui suit leur mariage), il est normal de chanter les louanges du ’Hatan et de décrire longuement les qualités de la Kalla. Ceci, pour cimenter les liens du nouveau couple. Mais Avraham et Sarah avaient respectivement 100 et 90 ans à cette époque.
On ne sait pas exactement à quel âge ils se sont mariés, mais cela faisait certainement plusieurs décennies. Après une telle période de vie commune, si la femme n’est pas appréciée par son mari, un tel compliment n’aidera pas à rétablir l’harmonie ...
=> Ainsi quel but y avait-il à rendre Sarah encore plus chère aux yeux de son mari en soulignant sa pudeur? De plus, Avraham était un grand tsadik, le pilier du monde. On n’exalte généralement pas son côté romantique. Comment comprendre l’intention des anges : à savoir de rendre Sarah chère à ses yeux?

D’après le rav Wolbe, ce passage nous enseigne que le fait de "rendre l’un des conjoints plus cher aux yeux de l’autre" est nécessaire durant toute la vie commune des époux.
Cette guémara nous enseigne que l’on peut être marié depuis 30, 50, 60 ans ou plus, avoir souvent été chéri par son conjoint, les liens des mariés doivent tout de même constamment être renforcés, intensifiés. Il est donc essentiel que les conjoints se chérissent toujours davantage.
En l’occurrence, ce sont les anges qui entrainèrent ce renforcement des liens entre Avraham et Sarah, mais nous déduisons de ces versets qu’il incombe au mari et à la femme de toujours s’efforcer de voir l’autre de manière positive, de lui vouer toujours plus de respect et de s’en soucier toujours plus.

-> L’histoire suivante sert de parfait exemple quant à l’attitude à avoir envers son conjoint.
Rav David Hirschovitz était un fervent disciple du célèbre roch Yéchiva de Mir, le rav ’Haïm Chmoulevitz. Lors d’un voyage en Erets Israël, il lui rendit visite et le rav Chmoulevitz l’invita à déjeuner chez lui. Lors du repas, l’attitude du Rav Chmoulevitz troubla son élève, car elle ne semblait pas adaptée au statut du rav.
Dès qu’il entra chez lui, ce dernier demanda à sa femme ce qu’elle comptait leur servir à manger. Puis, il s’attabla et mangea tout son plat, ne laissant aucun reste. Son assiette était redevenue toute propre. Il demanda à sa femme ce qu’elle avait mis comme épice pour que le repas soit si bon. Quand celle-ci lui répondit, il demanda à être resservi et il termina à nouveau son assiette. "Vraiment délicieux!"

Rav Hirschovitz n’en croyait pas ses yeux! Une fois la rabbanite sortie de la pièce, il demanda à son rav : "Que se passe-t-il? À Mir, vous n’étiez concentré que sur votre étude ; c’était votre seule occupation, jour et nuit, au point qu’il fallait parfois vous rappeler de manger! Et quand vous finissiez de manger, il fallait parfois vous rappeler de réciter la bénédiction qui suit le repas, parce que vous aviez oublié que vous aviez mangé ..."

Et là, 40 ans plus tard, le rav Chmoulevitz demandait la recette du plat et dévorait sa part! L’élève ne comprenait pas.
Le rav Chmoulevitz répondit :
"Sache que je suis un grand Maguid Chiour [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghai. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente! Pourtant quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de guémara ... Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine ...

Ce repas est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation : elle se soucie de moi et prépare tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chiour et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.
Les Anges nous enseignent que la relation de couple se tisse et se développe sans cesse.

"[Rabbi Yo’hanane Ben Zakaï avait l’habitude de dire: ] Si tu as une graine dans ta main et que quelqu’un te prévient que machia’h est là, plante d’abord la graine et, ensuite, sors l’accueillir"
[Avot de Rabbi Nathan (version B - 31)].