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"Un être humain n'a pas la capacité de comprendre pleinement la bonté du monde à Venir. Nul, hormis Hachem Lui-même, ne connaît sa gloire, sa beauté et sa puissance.
Tous les bienfaits prédits pour Israël ne sont que des bienfaits matériels, dont le peuple juif bénéficiera à l'ère messianique, lorsque sa souveraineté sera restaurée.
La bonté de la vie dans le monde à Venir est incommensurable et incomparable."
[Rambam - (michné Torah) Téchouva 8,7 ]

L’odorat du machia’h

+ L'odorat du machia'h :

-> Le machia'h sera un grand prophète, surpassé seulement par Moché Rabbénou.
Le prophète Yéchayahou fait la déclaration suivante à propos de la capacité prophétique du machia'h : "Il sera imprégné de la crainte de Hachem, et n'aura pas besoin de juger d'après ce que voient ses yeux, ni de décider d'après ce que ses oreilles entendent" (Yéchayahou 11,3).
Sur cela, la guémara (Sanhédrin 93b) explique : Rava dit : le machia'h sentira une personne et la jugera.

Que signifie le jugement du machia'h par son odorat?
Le machia'h sera imprégné d'un odorat prophétique lui permettant d'avoir une compréhension intuitive, aussi rapide que l'éclair, de ce qui est bien et de ce qui ne l'est pas. Cela se fera grâce à son odorat imprégné et non à sa compréhension logique de ce qu'il entend ou voit.

De tous les sens que nous possédons (toucher, voir, ouïe et goûter), l'odorat est considéré comme le plus spirituel. Pourquoi cela?
Lorsqu'Adam et 'Hava étaient dans le gan Eden, ils cédèrent à leurs désirs et mangèrent du fruit de l'Eitz HaDaat, l'Arbre de la Connaissance. Hachem leur permit de manger de tous les fruits délicieux et de tous les arbres du Jardin d'Eden, mais il leur fut interdit de manger du fruit d'un arbre, l'Eitz HaDaat.
Peu après, ils furent tous deux tentés de manger. Mais avant de le faire, ils virent d'abord le fruit, puis touchèrent l'arbre, et finalement mangèrent après avoir entendu Hachem leur interdire d'en manger.
La seule chose qu'ils ne firent pas fut de sentir le fruit.

N'ayant jamais utilisé leur odorat lors de cette première faute, les kabbalistes nous disent que l'odorat n'a jamais été affecté et qu'il est donc le plus pur des cinq sens, et probablement le plus sensible. L'odorat n'a jamais été affecté négativement et est donc le plus pur des cinq sens.

Si puissant est cet odorat que nos Sages (Sanhédrin 93b) l'ont utilisé pour déterminer si quelqu'un était réellement le machia'h attendu.
Son nom était Bar Kochba.

L'histoire juive regorge de personnes prétendant être le machia'h choisi. L'un de ces machia'h manqués est apparu à l'époque talmudique. Son nom était Shimon Bar Kochba, ou comme le Talmud l'appelle Bar Koziva. C'était le roi juif qui s'est révolté contre Rome sous l'empereur Hadrien après la destruction du Second Temple, et que Rabbi Akiva et d'autres sages pensaient pouvoir être le machia'h.
Après avoir régné pendant deux ans et demi, Shimon Bar Kochba a déclaré qu'il était le machia'h.
Les Sages le mirent à l'épreuve et demandèrent : "On dit du machia'h qu'il a le pouvoir de juger par l'odorat. Si tu as le pouvoir de sentir et de juger, tu es le machia'h. Testons-toi pour voir si tu peux sentir et juger".
Lorsqu'ils réalisèrent qu'il n'était pas doté de cette capacité, ils comprirent qu'il n'était pas le machia'h et les juifs l'abandonnèrent.
Les romains devinrent très méfiants envers Bar Kochba après cela et le tuèrent peu après.

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-> Le machia'h utilisera son odorat parfait pour déterminer des informations que la logique ne pourrait dicter. Par exemple, le machia'h sera capable de déterminer l'appartenance tribale d'une personne.
Par exemple, une personne sans s'en rendre compte, peut en réalité être un Cohen et donc apte à servir dans le Temple de Jérusalem. Si elle ignore ses origines, elle ne saura pas qu'elle a ce rôle important à jouer dans le Temple. Le machia'h, grâce à son flair prophétique, révélera à cette personne son illustre héritage qui le relie à son ancêtre direct Aharon, le frère aîné de Moché.
Il commencera par la tribu de Lévi, déterminant la légitimité de chaque Cohen et Lévi. C'est à cette purification des Cohanim et des Léviim que fait référence le prophète Mala'hi lorsqu'il déclare que le machia'h "purifiera les enfants de Lévi et les affinera comme l'or et l'argent, pour qu'ils deviennent des porteurs d'offrandes à D. en toute justice" (Mala'hi 3,3).
Après cette purification, les Cohanim observeront à nouveau strictement les lois du service sacrificiel.

Après avoir déterminé la tribu d'origine de chaque juif, le machia'h utilisera ces informations pour diviser la terre d'Israël en héritages fonciers, chaque tribu recevant sa part.
Après l'entrée du peuple juif en terre d'Israël à l'époque de Yéhochoua, la Terre fut conquise pendant sept ans, puis divisée en tribus, ce qui dura sept années supplémentaires au total. Nous ignorons combien de temps durera le futur partage de la Terre, mais chaque tribu reprendra sa terre ancestrale, comme par le passé.

La guéoula immédiatement & à la date fixée par Hachem

+++ La guéoula immédiatement & à la date fixée par Hachem :

+ La guéoula provoquée :

-> "Chaque génération a des kitsim [moments fixés pour la fin de l'exil, pour la guéoula], en fonction de la téchouva et de mérites particuliers à cette génération"
[Gaon de Vilna - Even Shéléma 155 - (11:9 dans la nouvelle édition) ]

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-> On parle ici de : "si on le mérite en écoutant la voix d'Hachem, il (le machia'h) viendra plus vite (a'hichéna) aujourd'hui-même. [guémara Sanhédrin 98a].
[Eliyahou a dit à Rabbi Yéhochoua ben Levi : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix." ]

Selon la guémara (Sanhédrin 98a) : "S'ils en sont dignes (méritants), il (machia'h) viendra avec les nuées du ciel". Rachi explique cela comme signifiant "rapidement".

=> On peut facilement penser : comment notre génération avec un niveau spirituel si bas peut-elle mériter la guéoula, sachant que les générations passées si élevées, avec des rabbanim si incroyables, n'ont pas réussi?
Le Gaon de Vilna vient nous dire que chaque génération peut déclencher la guéoula "en fonction de la téchouva et de mérites particuliers à cette génération.
Hachem ne nous demande pas l'impossible (juste de faire sincèrement de notre mieux), et la venue du machia'h est vraiment jouable!
[le minuscule que nous ferons sera vu comme considérable aux yeux d'Hachem. ]

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+ La guéoula en son temps :

-> Si on ne le mérite pas, le machia'h viendra au temps fixé (bé'ita).
[guémara Sanhédrin 98a].

-> Il s'agit du moment qu'a fixé Hachem comme la fin de notre exil. Lorsque ce moment arrivera, Il délivrera le peuple juif, quelle que soit sa condition spirituelle.
Si cette délivrance intervient sans repentance, elle se déroulera par étapes, petit à petit, et de manière naturelle, comme le dit la guémara Sanhédrin 98a : "S'ils sont indignes (non méritants), [le machia'h viendra comme un] pauvre et monté sur un âne". Rachi explique cela par "avec lenteur".

-> La délivrance "a'hichéna" dépend d'un repentir et de mérites volontaires, qui trouve son origine dans une prise de conscience par le bas, par le libre arbitre de chaque juif.

-> La délivrance "bé'ita" se déroule en 2 étapes :
1°/ d'abord, elle commence par une délivrance physique.

2°/ puis, elle se termine par une délivrance spirituelle.
La rectification spirituelle de notre peuple se fera même s'il ne s'y éveille pas de lui-même, comme l'enseignent nos Sages : "Je suis endormi" (Chir Hachirim 5,2) en ce qui concerne la délivrance, [mais "mon cœur est éveillé" (ibid.), ce qui signifie que Hachem est éveillé pour me délivré" (Chir Hachirim rabba 5,2).
L'éveil à faire téchouva se fera soit par la contrainte ("S'ils ne se repentent pas d'eux-mêmes, Hachem établira sur eux un mauvais roi dont les décrets seront aussi durs que ceux d'Haman, et il les soumettra, ce qui les amènera à se repentir" [Tan'houma - Bé'houkotaï 3] ), soit par une intervention directe d'en-Haut ("Hachem ton D. circoncira ton cœur" [Nitsavim 30,6] ; "Je ferai en sorte que tu suives Mes décrets, que tu observes Mes lois et que tu les accomplisses" [Yé'hezkel 36,27] ).

Seulement sur l'étape de "délivrance physique", il y a une divergence entre nos Sages sur la question de savoir si elle dépend ou non de notre téchouva volontaire.
[rav Yaakov Filber]

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+ Guéoula & téchouva :

-> Rabbénou Saadya Gaon est d'avis que lorsque le keitz (moment fixé pour la fin de l'exil) arriverait, nous serions délivré, même sans repentir.
Il écrit (Emounot véDéot 8:2 & 8:5) :
"Nous croyons qu'Il (Hachem) a assigné 2 temps à notre exil, le premier est le temps du repentir et le second est le temps du keitz. Quel que soit celui qui arrive en premier, nous serons aptes à la délivrance.
Si nous nous repentons, il ne fera pas attention au keitz ... et si nous ne nous repentons pas, nous resterons [en exil] jusqu'au temps du keitz.
Dans ce cas, certains d'entre nous seront punis et d'autres seront mis à l'épreuve ...
Nous savons déjà que si notre repentir est incomplet, nous resterons [en exil] jusqu'à l'achèvement du keitz.
Et si nous ne nous repentons pas avant la fin du keitz, il est possible que la délivrance se produise même si nous sommes [encore] fauteurs, car puisque le temps s'est écoulé sans que nous nous repentions, Hachem nous ramènera [sur notre terre] sans repentir."

-> Rachi (Yéchayahou 21,12) note que la téchouva ne fait que hâter la guéoula. Il écrit : "Si vous demandez à hâter la fin (keitz), elle viendra par la repentance". Cela implique qu'en son temps, la délivrance viendra même sans repentir.

-> Le Ramban affirme à 3 reprises que la délivrance finale est indépendante de la téchouva : 1) dans son commentaire de la Torah (parachat Haazinou), 2) dans son séfer HaGuéoula, et 3) dans son commentaire de la section Yaskil Avdi (Yéchayahou 52,13).

Selon le Ramban, dans le séfer HaGuéoula, Rabbi Yéhochoua ne veut pas dire que la délivrance future se produira sans aucun mérite. Il veut plutôt dire que si la génération qui vit au bord du keitz est dépourvue de mitsvot (comme l'étaient les juifs au moment de la sortie d'Egypte), Hachem la choisira pour le mérite des générations précédentes.
Dans les mots du Ramban : "Hachem les choisira en fonction du mérite de ceux qui les ont précédés, comme il l'a fait lorsqu'ils ont quitté l'Égypte, même s'ils étaient "nus et dépouillés" de tout mérite ou mitsva".

-> Rabbénou Bé'hayé (Béhar 25,47) écrit :
La délivrance dépend de la téchouva, mais même si [les juifs] ne se repentent pas, il est impossible [que la délivrance] intervienne plus tard que l'époque du keitz fixé.
Lorsque l'ère du keitz fixé arrivera, le peuple d'Israël ne sera plus soumis, sauf à Hachem ... la délivrance ne s'attardera pas au-delà du keitz fixé.

-> Selon le Radak (Téhilim 105,5) :
"Notre délivrance se produira en son temps, qu'Israël soit méritant ou coupable (n'ayant pas fait téchouva).
La seule différence est que si nous sommes dignes, le moment viendra plus tôt".

Ailleurs, le Radak (Yéchayahou 59,16) note qu'il y a une ambiguïté dans les écrits de nos Sages quant à savoir si la délivrance (guéoula) dépend ou non du repentir (téchouva). Pour régler cette question, il écrit que la délivrance commencera sans repentance, et que ce n'est qu'une fois que les juifs seront témoins de l'arrivée de la guéoula qu'ils reviendront [à Hachem et] se repentiront.

-> Le Métsoudat David (sur Yéchayahou 59,16) :
"Lorsque [Hachem] verra que parmi le peuple juif il n'y a pas d'homme digne et approprié au mérite duquel ils peuvent être délivrés, Il sera stupéfait. Et lorsqu'il sera dans cet état de stupeur et qu'il se rendra compte qu'il n'y a personne parmi eux qui demande et prie pour la délivrance, il apportera le guéoula.
Hachem le sauvera [Israël], en apportant la délivrance sans mérite et sans que personne n'ait imploré et prié pour la guéoula. "

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-> Le Maharcha (guémara Sanhédrin 97b) explique que le différend entre Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua porte sur la question de savoir si la délivrance dépend d'un "repentir volontaire" ou d'un "repentir forcé".
[Rabbi Eliezer dit que si les juifs se repentent ils seront délivrés, tandis que Rabbi Yéhochoua est d'avis qu'ils le seront même sans repentir et sans mérite. ]

Dans les mots du Maharcha : "Certes, il y a un temps [limite fixé ] pour la délivrance, mais la téchouva la fait venir avant son temps, comme il est dit : "En son temps, je la hâterai" (Yéchayahou 60,22), [ce que lnos Sages interprètent comme signifiant] : "S'ils ne sont pas méritants = en son temps ; "s'ils sont méritants = je la hâterai".

[il est à noter que son explication (de Sanhédrin 97b) va à l'encontre de celle de Rachi, selon Rabbi Yéhochoua, ils seront délivrés même s'ils ne se repentent pas du tout. (même sans repentir forcé) ]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël (chap.31) le différend entre Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua et conclut : "Néanmoins, nous sommes d'accord avec R. Eliezer et R. Yehoshua sur le fait qu'il n'est pas nécessaire de se repentir :
"Néanmoins, nous sommes d'accord avec Rabbi Yéhochoua qui a dit que [les juifs] seront délivrés même s'ils ne se repentent pas. Après tout, Rabbi Eliezer est resté silencieux à la fin [de leur débat]".
Le Maharal explique ici pourquoi Rabbi Eliezer est resté silencieux : si la délivrance dépendait du repentir, [Hachem] n'aurait pas pu le jurer, car Hachem ne peut prêter serment que sur quelque chose qui dépend exclusivement de Sa propre volonté, et le repentir est un acte volontaire, qui n'est pas entre les mains d'Hachem. Ainsi, la rédemption doit avoir lieu, quoi qu'il arrive.

-> Le Gaon de Vilna soutient lui aussi que la délivrance finale est indépendante de la téchouva.
Il écrit (dans Even Shéléma - sec. 155 (11:9 dans la nouvelle édition)) :
"Chaque génération a des kitsim [moments fixes/limites pour la délivrance], basés sur la téchouva et les mérites particuliers de cette génération.
Le keitz final, cependant, ne dépend pas de la téchouva, mais uniquement du 'hessed (bonté).
Il dépend également du mérite des Patriarches, comme il est dit : "Il se souvient de la bonté des Patriarches et apporte un rédempteur aux enfants de leurs enfants, pour l'amour de Son nom, avec amour" (d'après la première bénédiction de la Amida)."

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-> Le Ram'hal (Daat Tévounot - sec. 36) est aussi d'avis que la délivrance future ne dépend pas du repentir :
"Lorsqu'il (Hachem) veut [délivrer les juifs], il ne se préoccupe pas de toutes les actions [des juifs]. Au contraire, dans Sa bonté, Il fait du bien à qui Il veut et comme Il veut, comme Il l'a dit à Moché : "Je ferai grâce à qui Je ferai grâce" (Ki Tissa 33,19) ... même s'il n'en est pas méritant ...
C'est notre consolation dans notre état de faiblesse [spirituelle], car Hachem ne se concentrera pas sur nos [mauvaises] actions, ni n'attendra nos mérites [pour nous délivrer], ni ne nous échangera, à D. ne plaise, à cause de [notre] manque de [bonnes] actions. Il nous délivrera plutôt en raison de la promesse qu'Il a faite à nos Patriarches et de l'alliance qu'Il a établie.
Voici, même si le peuple d'Israël n'a aucun mérite, Hachem nous délivrera le moment venu, quoi qu'il arrive, car il est le maître de tout et il peut le faire s'il le veut."

-> Ailleurs, Ram'hal (Daat Tévounot - sec. 44) écrit :
"Nous voyons les promesses des prophètes, déjà citées plus haut, qui promettent que Hachem, délivrera Israël quoi qu'il arrive, même [s'ils] manquent de mérite, et qu'Il enlèvera le mauvais penchant de l'humanité et la forcera à Le servir".

-> Le Ohr Ha'Haïm HaKadoch (Béhar 25,28) affirme également que la délivrance finale ne dépend pas du repentir (téchouva) et qu'elle aura lieu "car il y a un moment de fin [à notre exil - keitz], même si le peuple d'Israël est complètement racha, à D. ne plaise".

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Shem Olam - Shaar HaHit'hazkout - chap.13), la rédemption "en son temps" ne dépend pas du repentir. Il écrit :
"Néanmoins, il existe un temps fixe (keitz) pour notre délivrance, c'est-à-dire la période du "en son temps" (béita), qui [se produira] même si [les juifs] en sont totalement méritants ...
De plus, il est certainement impossible de dire cela au sujet du peuple juif (qu'ils n'ont aucun mérite), à D. ne plaise, car il est bien connu que le peuple juif observe la Torah à toutes les époques et à tous les temps ... Qui peut dire que cette nation, à D. ne plaise, n'a aucun mérite, au point qu'elle doit attendre "son heure"? C'est pourquoi nous devons certainement anticiper le salut d'Hachem chaque jour."

-> Rabbi Shlomo Elyachiv (dans son Hakdamot VeShéarim 6:89) écrit également que la halakha suit l'opinion de Rabbi Yéhochoua (les juifs seront même sans repentir et sans mérite) :
"En effet, notre espoir futur pour [l'accomplissement de] toutes les aspirations d'Israël, qui sont toutes les promesses de fin des temps des jours de machia'h et du monde à Venir, ne dépendent véritablement que de l'alliance, et non du mérite, c'est-à-dire l'alliance des Patriarches et d'Israël ...
Les jours du machia'h ne dépendent pas du tout des mérites et des actes. C'est également [ce qui ressort de la guémara] dans Sanhedrin (97b-98a) concernant le débat entre Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua, car Rabbi Eliezer est resté silencieux à la fin, comme cela est clairement indiqué dans le texte. Cela montre que Rabbi Eliezer a concédé à Rabbi Yéhochoua que la délivrance future ne dépend pas du tout des mérites et des actes."

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Bo - Bamidbar) :
"Il existe un temps fixe, immuable et connu de Dieu seul, où le machia'h doit venir même si la génération en est totalement indigne (guémara Sanhedrin 98a).
La venue du machia'h est donc comme un 'hok, une décret qui ne peut être changée et qui ne peut être comprise par la raison humaine, car nous ne pouvons pas comprendre comment il peut venir dans une génération qui n'en est pas digne ...

"En son temps, je le hâterai" (Yéchayahou 60,22). Ce verset semble contradictoire : son arrivée se fera-t-elle "en son temps" ou D. la hâtera-t-il?
Il faut expliquer qu'il s'agit de 2 temps différents : "en son temps"= un temps fixe auquel D. a juré d'amener le machia'h indépendamment de la valeur d'Israël ; "je le hâterai" = si Israël est digne, D. amènera le machia'h avant le temps fixé (Sanhedrin 98a).

Le temps fixé se situe à la fin des six millénaires qui ont suivi la création du monde, c'est-à-dire quelque temps après l'an 5500 (soit 1740!)..
Personne ne peut cependant connaître cette date avec exactitude.

Les 5e et 6e millénaires sont le temps du "Je le hâterai" = Hachem fera venir le machia'h chaque fois qu'Israël se repentira.
Même si le peuple d'Israël se repent seulement en pensée, mais s'il est uni et charitable les uns envers les autres, il peut être racheté avant le temps fixé.
La possibilité de hâter la rédemption est entre nos mains.

D'autre part, la rédemption au temps fixé, à la fin des six millénaires, est le mérite des deux millénaires de Torah.
Lorsque le temps fixé arrivera, la rédemption sera apportée immédiatement, sans délai, même si Israël n'en est pas digne.

C'est pour cette rédemption accélérée que nous prions dans la Amida lorsque nous disons : "Élève rapidement à la grandeur le descendant de Ton serviteur David [le machia'h]" = nous espérons que notre génération accomplira de bonnes actions qui amèneront le salut plus tôt que prévu."

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+ Conclusion :

-> Nous pouvons provoquer la guéoula à chaque instant, et Hachem se base sur une téchouva et des mérites qui sont adaptés à notre génération. Il ne nous demande pas l'impossible, juste de faire au mieux en toute sincérité intérieure.

-> Nos Sages ont enseigné que "le monde durera 6 000 ans : deux mille = le vide ; deux mille = la Torah ; deux mille = les jours du machia'h" (guémara Sanhédrin 97a).
=> Ainsi depuis l'année 240, nous sommes dans la période des jours du machia'h.

-> La guémara (Sanhedrin 98a) rapporte qu'il y a 2 moments pour la guéoula : "en son temps"= un temps fixe, une date limite, auquel D. a juré d'amener le machia'h indépendamment de la valeur d'Israël ; "Je le hâterai" = si Israël est digne, D. amènera le machia'h avant ce temps fixé.

Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Bo - Bamidbar) précise :
"Le temps fixé se situe à la fin des six millénaires qui ont suivi la création du monde, c'est-à-dire quelque temps après l'an 5500 (soit 1740!).
Personne ne peut cependant connaître cette date avec exactitude."

Ailleurs, le Ben Ich 'Haï (Torah Lichma 472) enseigne :
"Le temps de la guéoula finale se situe à la fin du 6e millénaire, c'est-à-dire à n'importe quel moment entre 5501 et 6000.
Lorsque nos Sages disent que la fin est cachée, ils veulent dire que personne ne sait en quelle année de cette période.
Quoi qu'il en soit, le machia'h doit venir au moins un certain nombre d'années avant l'an 6000."

=> Depuis l'année 1740, nous sommes dans une période où à chaque seconde, cela peut être la date qu'Hachem a fixé comme étant la limite ultime pour apporter la venue du machia'h.
L'an 6000 correspond à l'année 2240, et la guéoula doit venir "au moins un certain nombre d'années" avant.
Il en découle que chaque jour la probabilité que le machia'h vienne augmente considérablement.
Or, nous avons vu que peu importe nos mérites, notre téchouva, cela arrivera. Il est donc dommage de ne pas réfléchir comme à notre niveau s'y préparer au mieux.
Hachem n'attend pas de nous que nous soyons des anges, des êtres parfaits, mais nous pouvons faire plus souvent téchouva, nous pouvons développer des désirs de grandeurs spirituelles, davantage parler et prier avec Hachem (ex: vidons nos angoisses en Lui), davantage mettre de la vie et de la joie dans notre avodat Hachem, on peut prendre une bonne résolution que l'on va tenir, faire un peu mieux, ... tout cela montre concrètement que nous sommes impatients et certains de retrouver notre papa Hachem totalement dévoilé, tout proche de nous, très rapidement.

Le 5e et dernier exil

+ Le 5e et dernier exil :

En se basant sur le chapitre 7 du prophète de Daniel :
- le 1er exil est celui de Babylonie et il est apparu à Daniel (chapitre 7) comme un lion avec des ailes d'aigle.
- Le 2e exil est l'exil Perse, qui est apparu à Daniel comme un ours.
- Le 3e exil est celui des grecs, qui apparaît dans la prophétie de Daniel comme un léopard à quatre têtes, ainsi que quatre ailes poussant sur son dos.
- Le 4e exil est l'exil de rome, et Daniel décrit l'empire romain, comme une bête "extrêmement terrifiante, redoutable et forte ; dotée d'immenses dents de fer, puis de cornes".
L'apparente redondance des mots "terrifiante et redoutable" correspond, par exemple, à l'essor du christianisme et de l'islam.

Le rav Lawrence Hajioff, rapporte que selon nos Sages, il y a un 5e exil, qui sera le plus court et le plus difficile de tous : l'exil d'Adam.

-> Pour comprendre ce 5e exil, il faut remonter à l'époque d'Avraham, de sa concubine Hagar et de leur fils Ismaël. La Torah nous apprend qu'Hachem ordonna à Hagar de "l'appeler Ismaël … il sera un 'péré Adam', un homme sauvage. Sa main sera sur tout et la main de tous sur lui" (Lé'h Lé'ha 16,11-12).
Le Ramban précise que ces versets ne se rapportent pas tant à Ismaël qu'à sa descendance ravageant tout le monde, et vice versa : "ses descendants feront la guerre à toutes les nations".

-> Le Zohar (I,25a & 119a) déclare : "Et les fils d'Ismaël (les arabes), à cette époque (l'ère pré-messianique), soulèveront le monde entier contre Jérusalem. Et toutes les nations s'uniront contre les juifs pour les expulser de la Terre [d'Israël] et du monde".
À propos de cette époque, il est écrit : "Ce sera un temps de détresse pour Yaakov (les juifs), mais il en sera sauvé" (Yirmiyahou 30,7).

-> La description des descendants d'Ismaël par la Torah comme étant un père Adam est très révélatrice. Le mot "péré" signifie "déchaîné", "sauvage", "déséquilibré", et pourtant, il est en même temps un Adam, un homme, contrairement aux quatre exiles précédents, comparés à des bêtes.

Ismaël est comparé à un humain, ce qui est plus digne (qu'une bête). Cependant, comme la Torah place l'adjectif "péré" avant le nom propre "adam", l'accent est mis sur la nature de son mauvais caractère, qui prend la forme d'un Adam.
Il est admis par les commentateurs juifs et d'autres que la descendance d'Ismaël fait référence aux musulmans, qui voient en lui l'un de leurs ancêtres spirituels les plus importants.

-> Rabbi 'Haïm Vital (Etz haDaat Tov - Téhilim 124) explique le 5e exil de la manière suivante :
"Vous savez déjà que les exilés d'Égypte jusqu'au machia'h sont au nombre de quatre : Babylone, Perse, Grèce et Rome. Cependant, le peuple juif est destiné ensuite, à la Fin des Temps, à être dans l'exil d'Ismaël, le fils d'Avraham.
Ismaël était circoncis et est qualifié de 'péré Adam', impliquant qu'il n'était pas un homme à part entière, car il était circoncis sans péria (une partie intégrante de la brit mila).
Mais les quatre autres exils sont comparés à des bêtes comme mentionné dans le Livre de Daniel."

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-> Si les quatre premiers exils sont illustrés par les mots "Si Hachem n'avait pas été pour nous", la partie suivante, "l'homme, Adam, s'est levé sur nous", fait référence à Ismaël, connu sous le nom d'Adam, l'homme. Ismaël est appelé "un homme" car il est fils d'Avraham et possède donc le mérite de son ancêtre, comme nous le voyons (Avraham priant D. pour Ismaël) : "Puisse Ismaël vivre devant Toi!" (Lé'h Lé'ha 17,18) et il possède également le mérite de la mila (circoncision). C'est également pour cela qu'il est appelé Adam.

Son exil est donc plus dur que celui des quatre autres royaumes, comme l'ont dit nos Sages : "Car c'est pour cela qu'il est appelé Ismaël, qu'à l'avenir Israël poussera des cris terribles pendant les jours de son exil, et yisma-El, D. écoutera et leur répondra."

Ainsi, selon Rabbi 'Haïm Vital, puisqu'Ismaël est un fils d'Avraham et que ses descendants circoncisent leurs enfants, même s'ils n'en ont pas reçu l'ordre, ils ont le mérite d'être écoutés par Hachem et de soumettre le peuple juif en Israël jusqu'à ce que le machia'h vienne et leur reprenne la terre d'Israël.

Il poursuit : "Après cela, Ismaël se lèvera et deviendra roi sur le monde entier et sur Israël."
Voilà ce que signifie "lorsqu'un homme s'est levé sur nous" (Téhilim 124,2).
Et voici ce qu'Israël dira alors : "Sans Hachem qui était pour nous, lorsqu'un homme (Adam) s'est levé sur nous", c'est-à-dire Ismaël, "ils nous auraient engloutis vivants" (Téhilim 124,3).
Cela signifie que le cinquième exil sera différent de tout ce qui nous a été imposé. Parce qu'ils voudront nous engloutir vivants lorsque leur colère s'enflammera contre nous, ils voudront effacer le nom d'Israël de dessous les cieux, comme quelque chose qui serait englouti, dont l'existence serait devenue insignifiante, comme s'il n'avait jamais existé.
Mais ils n'y parviendront pas, car D. entendra nos prières et nous délivrera."

Bien que nous soyons soumis lors de ce cinquième exil par les descendants d'Ismaël (les arabes), qui ont leurs propres mérites, ce ne sera que jusqu'à l'arrivée du machia'h. Une fois le machia'h révélé, la terre d'Israël tout entière et le Mont du Temple redeviendront la propriété du peuple juif.

Israël, une terre que tout juif doit désirer à la folie!

+ Israël, une terre que tout juif doit désirer à la folie!

=> Tout juif se doit de constamment entretenir un lien émotionnel avec la terre d'Israël. On doit la chérir au point de tomber amoureux de cette terre qui est si spéciale aux yeux d'Hachem.
Même si papa Hachem fait que notre lieu en exil soit 'agréable', cela doit toujours rester comme nul en comparaison de la seule terre qu'un juif(ve) se doit de pleinement aimer : Israël.

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+ Israël = la terre préférée et désirée d'Hachem entre toutes :

-> Selon le Sifrei (Ekev 37 ) :
[Pour Hachem,] la terre d'Israël est plus aimée que toutes [les autres terres].

-> Selon le midrach (Bamidbar rabba 3,8) :
Rabbi Levi dit : "Vous constatez que Hachem a créé de nombreuses choses et en a choisi une pour Lui-même. Il a créé sept jours et s'est choisi le shabbat, comme il est dit : "D. a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3) ...
Il a créé des terres et en a choisi une pour Lui-même : la terre d'Israël, comme il est dit : "Les yeux d'Hachem ton D. sont constamment sur elle du début à la fin de l'année" (Ekev 11,12).
Hachem l'appelle également : Sa terre, comme il est dit : "Ils ont divisé Ma terre" (Yoël 4,2).

Hachem a créé des nations et en a choisi une pour Lui-même : c'est Israël, comme il est dit : "Hachem t'a choisi pour être pour Lui une nation précieuse" (Réé 14,2).

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-> Selon le midrach (Bamidbar rabba 23,7) :
Hachem dit : "La terre d'Israël m'est plus cher que tout le reste".
Il est écrit : "ce jour-là, Je (Hachem) leur ai juré de leur faire quitter la terre d'Egypte pour une contrée ... qui est un joyau entre toutes les terre" (Yé'hezkel 20,6).
Il est écrit également : "Je veux te donner une terre de délices (érets 'hemda), un patrimoine, magnifique entre tous, parmi les nations" (Yirmiyahou 3,19).
[de même nous disons : "érets 'hemda, tova, oubéra'ha" (la terre des délices, du bien et de la bénédiction, c'est Israël!). ]

Rabbi Yanaï le Cohen dit qu'il y avait 62 [rois] dans cette région, 31 à Yéricho [et] 31 à l'époque de Sisra.
Lorsque [Sisra] est allé combattre les juifs, [ces rois] ont été tués avec lui. Pourquoi [l'ont-ils rejoint] ?
Parce qu'ils voulaient boire de l'eau de la terre d'Israël.
Ils supplièrent Sisra et lui dirent : "Laisse-nous t'accompagner à la guerre". Tout roi qui voulait faire la guerre payait de l'argent et engageait des mercenaires pour l'aider. Ces rois dirent à Sisra : "Nous ne voulons rien de toi, nous t'accompagnerons gratuitement, car nous voulons remplir nos estomacs de l'eau de ce pays."
C'est pourquoi il est dit : "Les rois vinrent et combattirent, puis les rois de Canaan combattirent, à Ta'anach, sur les eaux de Méguido ; ils ne prirent pas de gain d'argent" (Shoftim 5,19).
Cela nous enseigne que rien n'est aussi aimé que la terre d'Israël.

Hachem dit à Moché : "Voici, la terre m'est chère, comme il est dit : "Une terre que Hachem ton D. recherche toujours" (Ekev 11,12), et Israël (le peuple juif) m'est cher, comme il est dit : "c'est parce que Hachem vous aime" (Vaét'hanan 7,8).
Hachem dit : "Je ferai entrer [le peuple d'] Israël, qui m'est cher, dans le pays qui m'est cher". [Tout cela est évoqué dans le verset : "Lorsque vous entrerez dans le pays de Canaan" (Massé 34,2).

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+ Yaakov et le roi David désiraient revenir en terre d'Israël :

-> Selon le midrach (Tan'houma - Vayétsé 23) :
"J'ai crié vers Toi, Hachem, j'ai dit : Tu es mon refuge, ma part dans la terre des Vivants" (Téhilim 142,6). Qui a dit ce verset Le roi David l'a dit. Ma part dans la terre des vivants : il a appelé Eretz Yisrael la terre des vivants (lieu où les morts reviendront d'abord à la vie) ...
Le roi David dit : "J'aspire à habiter au milieu d'elle (la terre d'Israël)", mais Shaoul ne me laisse pas faire. Au contraire, "ils m'empêchent aujourd'hui de m'attacher à l'héritage d'Hachem" (I Shmouel 26,19). "C'est pourquoi j'ai crié vers toi, Hachem". C'est ainsi que je suis devenu roi d'Israël".

Autre interprétation : "J'ai crié vers Toi, Hachem" se réfère à Yaakov.
Qu'est-il dit lorsqu'il a quitté la maison de son père? "Si D. est avec moi" (Vayétsé 28,20).
Yaakov a levé les yeux vers Hachem, et a dit : "Tu es mon refuge."
[D.] répondit : "Voici que je suis avec toi ... [et je te ramènerai sur cette terre]" (ibid. 28,15).
Ma part dans la terre des vivants = car Yaakov espérait [adremment] retourner en terre d'Israël.

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+ Tous grands (spirituels) aiment la terre d'Israël :

-> Selon le midrach (Tan'houma - Michpatim 17) :
"Je vous ai donné une terre que vous chérissez" (Yirmiyahou 3,19) = une terre que toutes les plus grandes personnes du monde (guédolé olam) ont chérie, [dont] : Avraham ... Its'hak ... Yaakov.

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+ Yaakov aimait tellement la terre d'Israël qu'il était prêt à tout donner pour elle :

-> Selon le Pirké DéRabbei Eliezer (chap.38) :
Essav dit à Yaakov : "Partageons en deux portions tout ce que notre père (Its'hak) nous a laissé, et comme je suis le premier-né, je choisirai [la portion que je veux]."
Que fit Yaakov? Il divisa [tout] en deux parties : une partie [consistait en] tout ce que son père avait laissé derrière lui, et l'autre [consistait en] la terre d'Israël.
Que fit Essav? Il se rendit dans le désert pour consulter Yichmael, comme il est dit : "Essav alla vers Yichmael" (Todlot 28,9). Yichmaël dit à Essav : "Les Amorites et les Cananéens sont actuellement dans le pays et Yaakov est convaincu qu'il héritera du pays? Prends plutôt ce que ton père a laissé, et Yaakov n'aura rien".
Essav prit donc tout ce que son père avait laissé derrière lui et donna à Yaakov la terre d'Israël et le caveau deMa'hpéla ; ils écrivirent un contrat éternel entre eux.
Essav prit alors ses femmes et tout ce qu'il possédait [et s'en alla ailleurs], comme il est dit : "Il s'en alla dans un autre terre à cause de son frère Yaakov" (Vayichla'h 36,6).
On donna à Essav cent pays, de Seïr à Magdiel, comme il est dit : "Le chef de Magdiel et le chef d'Iram" (Vayichla'h 36,43), c'est-à-dire Rome.
Ensuite, Yaakov s'installa en toute sécurité et tranquillité dans le pays de Canaan, dans sa patrie et dans le pays où son père avait séjourné, comme il est dit : "Ya'akov s'installa dans le pays où son père avait séjourné" (Vayéchev 37,1).

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-> Selon le midrach (Tan'houma Réé 8 ) :
La terre d'Israël est bien-aimée, car Hachem, l'a choisie.
Vous constatez que lorsqu'Il a créé le monde, Il a réparti les [différentes] terres entre les anges Tutélaires des nations, tout en choisissant la terre d'Israël [pour Lui-même] ...
Hachem a [également] choisi le peuple d'Israël comme sa portion ...
Hachem a dit : "Qu'Israël, qui est devenu Ma part, vienne hériter de la terre qui est devenue Ma part".

"Je vous ai donné une terre que vous chérissez" (Yirmiyahou 3,19) = une terre que les pères du monde (avot aolam) chérissaient et qu'Avraham la désirait ... que Its'hak la désirait ... et que Yaakov la désirait ...

Rabbi Yéhouda dit : "Moché aussi la désirait, comme il est dit : "J'ai imploré Hachem ... laisse-moi traverser et voir [la bonne Terre]" (Vaét'hanan 3,23-25)".

Le roi David aussi la désirait ...
Rabbi Tan'houm, fils de Rabbi Chanilai, et Rav [commentant le terme "histofé'h" - הִסְתּוֹפֵף - Téhilim 84,11].
L'un dit [que] David a dit devant Hachem : "Maître de l'univers, même si j'ai des palais et des château en dehors d'Israël et seulement le pas d'une porte en terre d'Israël, je choisirais le pas d'une porte".
L'autre dit [que David a dit] : "Même si je n'avais que des restes de caroubes à manger en terre d'Israël, je choisirais les restes [caroubes]".
[David aimait tellement la terre d'Israël, qu'il était prêt à dormir sur le pas d'une porte, ne mangeant que des restes de caroubes. On n'est pas à son niveau spirituelle, mais est-ce que notre amour pour Israël tend vers son exemple?]

C'est [le sens de] "Je vous ai donné une terre que vous chérissez" (Yirmiyahou 3,19), une terre que les pères ont chérie.

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+ Les tsadéket : filles de Tsélof'had :

-> Selon le Sifrei (Pin'has 133) :
"Les filles de Tsélof'had ... de la descendance de Ménaché, fils de Yossef" (Pin'has 27,1) = tout comme Yossef chérissait la terre d'Israël, les filles de Tsélof'had la chérissaient également.

-> Le Nétsiv de Volozhin (Emek haNétsiv) écrit : en raison de leur grand amour pour la terre d'Israël, elles ne voulaient pas vivre en paix de l'autre côté du Jourdain, qui avait déjà été conquis [se dispensant d'une longue guerre].

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+ L'amour de nos Sages du Talmud pour Israël :

-> Selon la guémara (Kétoubot 112a-b) :
Lorsque Rabbi Zéra se rendit en terre d'Israël, il ne trouva pas de bateau pour traverser [le Jourdain]. Il traversa donc à l'aide d'une mitzra (מִצְרָא).
Un certain sadducéen [vit cela et] dit : "Nation impétueuse! Vous avez mis votre bouche avant vos oreilles, et vous êtes toujours impétueux!"
[Rabbi Zéra] répondit : "Moché et Aharon n'ont pas eu le privilège d'entrer dans ce lieu (la terre d'Israël) ; qui dit que j'aurai ce privilège?"

Rabbi Abba embrassait les rochers (képpé - כֵּיפֵי) d'Akko.
Rabbi 'Hanina réparait (métaken) les obstacles [d'Akko].
Rabbi Ami et Rabbi Assi passaient du soleil à l'ombre et de l'ombre au soleil.
Rabbi 'Hiya fils de Gamda se roulerait dans la poussière [de la terre d'Israël], car il est dit : "Tes serviteurs ont désiré ses pierres et favorisé sa poussière" (Téhilim 102,15).

-> Rachi nous explique ce passage de la guémara :
"Il a utilisé une mitzra" = Il y a des endroits où il n'y a pas de pont, et [les gens] jettent un tronc à travers la rivière, d'une rive à l'autre. Mais il n'est pas assez large pour que l'on puisse marcher dessus. Il faut plutôt saisir avec les mains une corde tendue au-dessus de soi, dont les deux extrémités sont attachées à deux piquets, l'un ici et l'autre là, de part et d'autre de la rivière.
"Nation impétueuse" = nation hâtive.
"Vous avez mis votre bouche avant vos oreilles" = Depuis vos débuts, vous étiez hâtifs, car vous mettiez naassé (nous ferons) avant nichma (nous écouterons), et vous conservez encore votre hâte, comme au début, en faisant les choses rapidement, avant leur temps.
"Képpé" = arbres à santal (ou coraux). Autre interprétation : le képpé d'Akko [se réfère à ses] rochers.

"Il réparait les obstacles" = Il réparait les obstacles de la ville par son amour pour le pays. Il la chérissait et se déplaçait pour réparer les routes, afin que les gens n'en parlent pas en mal.
"Ils se déplaçaient du soleil à l'ombre" = Lorsque le soleil atteignait l'endroit où ils étaient assis et étudiaient, et que le soleil les frappait, ils se levaient de là pour s'asseoir à l'ombre. Et pendant les jours les plus froids, ils s'éloignaient de l'ombre et s'asseyaient au soleil, afin que [leurs élèves] ne puissent pas se plaindre d'habiter en terre d'Israël.

-> Tossafot explique différemment la pratique de Rabbi 'Hanina, en se basant sur une autre lecture du texte de la guémara :
"Rabbi 'Hanina pesait (métakel) les poids [d'Akko]" = c'est-à-dire que lorsqu'il pesait les pierres et les trouvait légères, il disait : "Je ne suis pas encore entré en terre d'Israël".
Lorsqu'il les pesait et les trouvait lourdes, il disait : "Je suis déjà entré en terre d'Israël".
Le midrach Tan'houma (Chéla'h Lé'ha) l'explique de la même manière : "Lorsque le grand Rabbi 'Hanina est monté [en Israël] depuis la Babylonie, il voulait savoir s'il était (déjà) entré en terre d'Israël, et il a donc pesé les pierres. Tant qu'elles étaient légères, il disait : "Je ne suis pas encore entré en terre d'Israël".
Lorsqu'il les trouva lourdes, il dit : "Cela ne peut pas être d'autres pierres que celles de la terre d'Israël". Alors, il les embrassa et récita sur elles le verset suivant : "Car tes serviteurs ont désiré ses pierres".

Venue du machia’h par la paix et l’unité entre nous

+ Venue du machia'h par la paix et l'unité entre nous :

-> Dans la guémara (Sanhédrin 98b), Rav Eliezer a été interrogé par ses étudiants : "Que doit-on faire pour être sauvé des souffrances du 'hévlé machia'h, celles qui accompagneront la venue du machia'h?"
Il a répondu : "Il faut s’adonner à l’étude de la Torah et aux guémilout 'hassadim, c’est-à-dire aux actes de bienveillance les uns envers les autres".

-> L’impact considérable que peuvent avoir les actes de bienveillance dans le monde est un thème central de nombreux écrits du 'Hafets 'Haïm.
Comme il l’écrit dans son Chemirat HaLachon (séfer 'Hafets 'Haïm 2,7), le machia’h viendra lorsque nous maintiendrons la paix dans nos communautés en éradiquant la haine gratuite et les propos désobligeants envers autrui :
"Il est écrit au nom du saint Zohar que même une seule congrégation qui maintient la paix correctement peut mériter d’amener le machia’h. Par conséquent, la venue du machia’h dépend de nous.
Et il est connu que préserver la paix ne peut se faire que si nous veillons à éviter à la fois la haine gratuite et les propos désobligeants les uns envers les autres.
Chaque individu qui s'efforce de corriger ces défauts participera à la reconstruction du futur Temple ; sans cela, le Temple pourrait rester détruit à jamais, à D. ne plaise."

-> Ainsi selon le 'Hafets 'Haïm, l'élément clé de la guéoula est donc la paix entre nous. La paix est généralement rompue et les conflits naissent généralement par des propos négatifs et destructeurs, ce que nous appelons le lachon ara. Toute division et toute dispute entre les gens impliquent toujours des propos négatifs et destructeurs.
Cette faute est si grave, dit le 'Hafets 'Haïm, qu'elle est ce qui a empêché la venue du machia'h au cours des deux mille dernières années et ce qui a empêché la construction du troisième et dernier Temple à Jérusalem.

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-> "Puisque le Temple a été détruit par la haine gratuite, il sera sûrement reconstruit par le fait d'aimer notre prochain juif"
[Sfat Emet - Roch Hachana 5641 ]

[à chaque génération nous devons voir comme si c'était nous qui l'avions détruit. Ainsi, chaque fois que nous faisons un effort pour honorer, aimer, notre prochain, alors nous participons à construire le Temple, jusqu'au point où il sera prêt à venir dans ce monde.
A l'inverse, en suivant notre nature animale, en voulant avoir le dernier mot (par égo), nous portons atteinte à autrui, et par là nous dégradons le Temple au Ciel, repoussant sa venue ici-bas, que D. préserve. ]

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-> Le 'Hasam Sofer explique que nous sommes capables de mettre fin à cet exil par des actes de bonté.
C'est pourquoi, au début du Seder de Pessa'h, nous invitons nos invités chez nous en disant : "Quiconque a faim, venez participer au Séder", puis nous concluons la section Ha Lakhma Anya en disant : "Cette année ici ; l'année prochaine en terre d'Israël!"
C'est par le mérite de prendre soin de nos compatriotes juifs que nous pouvons nous racheter de l'exil, déclenchant la guéoula.
Ainsi, le Séder de Pessa'h culmine avec l'espoir et la prière de la délivrance finale et suprême, à savoir la reconstruction du Temple, avec la déclaration : "L'année prochaine à Jérusalem".
Tout commence cependant par prendre soin des invités (de notre prochain juif).

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-> Deux mitsvot interpersonnelles que l'on néglige parfois sont "lo tikom" (ne pas se venger), et "lo titor" (ne pas garder rancune).
Le 'Hafets 'Haïm, dans sa Liste concise des mitsvot (celles que nous pouvons accomplir aujourd'hui), cite ces deux commandements négatifs (ne pas faire) comme des interdictions distinctes.
Le 'Hafets 'Haïm qualifie ces deux défauts de caractère de "ra'ot mé'od", extrêmement mauvais.

Il donne ensuite un bref conseil pour les surmonter : "Toutes les affaires et préoccupations de ce monde sont absurdités et trivialités (hével), et il ne vaut pas la peine de s'en venger".
Son utilisation du mot h"vel est certainement délibérée et rappelle les paroles du roi Shlomo au début de Kohélet lorsqu'il qualifie toute existence de "hével havalim" (vanité des vanités, tout est vanité). [replaçons toute chose face à l'éternité du monde à Venir. Est-ce que cela vaut le coup d'agir ainsi et d'en payer le prix pour toujours dans le monde à Venir? Est-ce que dans 100 000 ans ce problème (matériel sera toujours important, surtout dans la vérité réalité spirituelle à Venir? ]
Le mot hével signifie également "vapeur". Bien que la vapeur paraisse et se ressente, et puisse même vous brûler, ce n'est que de l'air qui se dissipera bientôt.

Rav Youdai dit que les bénédictions [que chaque juif peut faire] sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]

La kavana dans les bénédictions

Lorsqu'une personne prend soin de réciter les bénédictions avec concentration (kavana), les mots de ses bénédictions s'élèvent et traversent les cieux jusqu'à atteindre le Trône de gloire d'Hachem, et Hachem, pour ainsi dire, se réjouit d'elles.
En récompense, Il ouvre Sa main et accorde beaucoup de bienfaits au monde.
[séfer Séder Hayom ]

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-> Le Zohar affirme que si l'on récite le Birkat Hamazon avec kavana, nos bénédictions nous accompagnent après notre mort et annoncent devant nous que nous avons béni Hachem avec kavana (de notre vivant).

Grâce à la gratitude, nos mérites ne nous sont pas déduits

+ Grâce à la gratitude, nos mérites ne nous sont pas déduits :

-> Le séfer Avodat Panim (écrit par le rav Aharon Yossef Louria) demande comment pouvons-nous tirer du plaisir de ce monde. Cela ne réduit-il pas notre récompense dans le monde à Venir?

Il répond par une machal : un homme qui travaillait dans une épicerie a un jour conclu un accord avec le propriétaire. Il était convenu qu'il pouvait prendre tout ce qu'il voulait dans le magasin quand il le désirait. Il devait noter ce qu'il prenait et cela serait déduit de son salaire à la fin du mois. Bien sûr, seules les choses qu'il prenait à crédit étaient déduites de son salaire. S'il prenait quelque chose et le payait immédiatement, le montant ne serait pas déduit plus tard.

De même, si une personne tire du plaisir de ce monde, cela est déduit du "paiement" qu'elle aurait reçu dans le monde à Venir. Cependant, cela n'est vrai que si elle ne "paie" pas immédiatement. Si elle paie immédiatement, elle peut recevoir sa récompense intégrale dans le monde à venir.

Et comment paie-t-on dans ce monde?
En faisant des bénédictions et en remerciant Hachem de pourvoir à nos besoins.
C'est pourquoi nos Sages appellent la bénédiction une "matbéa" (pièce de monnaie - voir Béra'hot 40b), car c'est la monnaie utilisée pour "payer" Hachem.

Nous apprenons de cela que plus nous remercions Hachem dans ce monde, plus nous pourrons profiter de notre récompense dans Olam Haba.
Cette idée peut être utilisée pour expliquer le verset : "Comment puis-je rendre à Hachem tout le bien qu'il m'a fait? Je lèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de Hachem" (Tehillim 116,12-13).
La manière dont nous payons Hachem est de le louer et de le remercier.

Si une personne mange avec gloutonnerie, ou sans la motivation appropriée, et se repent immédiatement, son repas est élevé vers la sainteté comme les offrandes de pain mangées par les Cohanim.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,8-10 & 14,5 ]