Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Chaque membre d'Israël, selon sa pureté et sa sainteté, possède un aspect du machia'h.
Et l'homme doit veiller soigneusement à ne pas endommager son propre aspect du machia'h, l'essentiel étant de se préserver soi-même de la débauche, et l'on doit se garder beaucoup même de l'odeur de débauche, car ceci porte atteinte à l'aspect du machia'h qu'il possède.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e Tome - Torah 32]

Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).

Le monde à Venir dépend de nous

+ La forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous :

-> Au niveau le plus basique, les jours du machia'h signifient simplement une libération du joug des nations du monde.
Mais en réalité, plus nous nous préparons avant sa venue, plus nous prions, et plus ces jours seront totalement différents.

-> "Et arriveront des années où tu diras : "Je n'ai aucune envie d'eux [de ces jours]" (véigui'ou chanim acher tomar : én li baém 'hefets - Kohélet 12,1)
Rabbi Chimon ben Elazar (guémara Shabbath 151b) explique : il s'agit des jours du machia'h, durant lesquels il n'y aura ni mérite, ni obligation.

=> Ainsi, nos Sages nous apprennent que les jours d'après l'arrivée du machia'h sont appelés : "des jours qui sont indésirables" (yamim ché'én baém 'héfets).
L'idée est qu'une fois arrivé, on ne pourrait plus se changer et prendre une nouvelle identité : un tsadik ne deviendra pas un racha, ni un racha ne deviendra un tsadik.

-> Par exemple nous ne pourrons plus faire téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) enseigne : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé."
Selon les Pirké avot (4,17) : "Une heure de téchouva (repentir) et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir".
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela est également la punition du monde à venir.
Combien grande sera notre honte lorsque nous réaliserons ce que nous aurons alors perdu : une opportunité d'obtenir [pour l'éternité] une chose meilleure que tout le monde à venir."

-> Une fois que le machia'h sera là, il sera trop tard (plus de téchouva, plus de possibilité de gagner des récompenses infinies souvent très facilement, ...).
Cette réalité est valable aussi bien à un niveau individuel que collectif.
[ ex: chaque mitsva est une possibilité d'être pour l'éternité davantage proche de notre papa Hachem. Ainsi, plus nous sommes méritants, plus nous permettons à Hachem d'être proches de nous, de davantage pouvoir le percevoir, qu'Il puisse nous verser davantage d'infinies bénédictions, ... (et ce pour l'éternité du monde à Venir!)
ex: les mitsvot que nous faisons dans ce monde seront nos habits dans le monde futur, alors imaginons la honte que nous pouvons faire à Hachem d'avoir un peuple si mal habillé!
Ce monde est un bref moment de préparation, qui va définir de notre aspect spirituel pour toujours.
Tant que le machia'h n'est pas là, en une seconde de téchouva sincère tout est réparé, sinon par exemple on pourra sentir mauvais éternellement à cause de certains actes contraires à la Torah qu'on aura pu faire sans s'amender dessus.
(ou bien on aura pleins de tâches immondes)

=> Il en résulte que maintenant nous construisons la réalité que sera le peuple juif, ainsi que nous personnellement, et cela pour l'éternité.
Hachem nous a promis la venue du machia'h et le monde à Venir, mais l'apparence que cela aura, cela dépend de notre comportement dans ce monde. Après il sera trop tard!]

-> Le 'Hafets 'Haïm, citant le Gaon de Vilna, dit que l'intervention Divine que nous recevrons lorsque le machia'h viendra va dépendre d'à quel point nous nous serons préparés auparavant.
Individuellement également, nous ne ressentirons pas tous d'une façon identique le machia'h, tout va dépendre d'à quel point on aura fait des efforts pour se préparer en étant un récipient apte à affronter les niveaux de sainteté très élevés que cette période va nous offrir.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[on doit certes demander à Hachem de nous amener le Temple, mais on doit surtout prendre conscience qu'à chaque bonne action, chaque étude de Torah, chaque prière, chaque téchouva, ... en réalité nous sommes en train d'embellir davantage le Temple, et le monde à Venir (individuellement et collectivement).]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que la réelle manière dont le Temple sera construit et la qualité de la guéoula sont totalement dépendantes d'à quel point nous aurons aspiré à cela au préalable.
De cela, il explique pourquoi le 2e Temple a été fait par l'homme et était transitoire, et que le peuple d'Israël n'a pas mérité une guéoula complète à cette époque.
La raison est parce qu'avant la construction du 2e Temple, le peuple juif n'a pas suffisamment aspiré pour la guéoula.

Le 'Hatam Sofer écrit que c'est pourquoi, rabbi Yo'hanan ben Zakaï, qui a vécu après la destruction du 2e Temple, a institué de faire des choses "en souvenir du Temple" (zékher léMikdach), et ce afin de nous aider à se rappeler du Temple et nous obliger à le désirer.
A travers le souvenir, puis le désir, nous serons méritants du Temple qui viendra tout construit du Ciel, qui durera éternellement.

[on a tendance à demander : quand est-ce que le Temple sera reconstruit? quelle est la date du machia'h?
Mais en réalité, c'est notre fait d'y aspirer qui va permettre sa venue, et surtout lui donner l'aspect qu'il aura.
On voit que selon le 'Hatam Sofer si les juifs avaient davantage aspiré à avoir le 2e Temple reconstruit, il aurait pu l'être de façon éternelle (donc plus majestueux), et mériter la guéoula.
Le 'Hatam Sofer enseigne qu'à notre niveau plus nous travaillons notre désir du machia'h, du Temple, de la guéoula, ... , plus vite nous mériterons de les avoir et surtout sous une forme qui sera infiniment meilleure.]

[Ainsi, il est une réalité certaine : le machia'h, le Temple vont arriver.
Actuellement, par nos actions, pensées, ... de chaque instant nous avons la capacité d'en définir la forme.
A quel point la guéoula sera éclatante? A quel point personnellement nous sera capable de percevoir la guéoula, le machia'h? A quel niveau spirituel serons-nous, individuellement et collectivement, pour l'éternité suite à la venue du machia'h? ...
Tout cela est encore entre nos mains, et nous pouvons faire en sorte que cela soit le plus sublime possible, pour nous, mais surtout pour Hachem (car plus son peuple sera à un niveau spirituel élevé, plus il aura de beaux habits spirituels, de proximité avec D., et plus ainsi Hachem en sera glorifié devant le monde entier).
Ainsi, non seulement on doit aspirer toujours plus au machia'h, mais on doit aussi faire de notre mieux pour que cette réalité imminente soit la plus belle possible grâce à notre attitude actuelle!]

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-> Le plus nous ressentons l'obscurité et les difficultés de notre exil, le plus nous pourrons apprécier la transformation complète que le machia'h apportera.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1]

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-> Le rav Eliyahou Dessler explique que l'objectif de la période qui va précéder la venue du machia'h est de nous réveiller à davantage se préparer pour le machia'h.
Il est dit que le machia'h arrive d'une façon soudaine, avant que nous ne le réalisions et que nous nous y préparions.

[Le rav Israël Moché Sorotskin ajoute : Une des raisons pour lesquelles il est si vital de se préparer au machia'h, et que ce que nous percevrons suite à sa venue dépend de notre préparation.
Plus on se sera préparé en fonction de nos capacités, plus on pourra vivre cette expérience à un niveau spirituel plus élevé.
L'idée est que lorsque le machia'h arrivera notre âme ne sera pas transformée en quelque chose de plus élevée que ce qu'elle n'est à ce moment.
Ainsi, si nous désirons vivre les jours du machia'h au niveau le plus élevé possible, alors nous devons nous y préparer dès maintenant en exil.
Sinon, que D. nous en préserve, la venue du machia'h ne nous apportera que très peu de choses.

On peut comprendre cela d'une comparaison de gens qui prient au Kotel.
De nombreuses personnes y sont physiquement présentes proches les unes des autres, mais au niveau spirituel ces personnes peuvent être extrêmement éloignées. Certains seront très attachées à la sainteté (vidant leur coeur à Hachem, conscientes de la grandeur du lieu, ...), d'autres bougeront les lèvres tout en prenant des photos, et d'autres n'ont aucune attache à la kédoucha, n'étant là que physiquement dans un lieu touristique comme un autre.

Nous voyons de là qu'une personne peut se trouver dans les endroits les plus saints, avec une grande opportunité potentielle d'en être influencée positivement, mais pourtant ce qu'elle va en tirer, combien elle va gagner va dépendre d'à quel point elle va être un réceptacle capable d'absorber la sainteté de l'endroit.
On parvient à cela en combattant l'attrait de ce monde, et en élevant continuellement son aspiration vers la spiritualité.
[si nous ne travaillons pas de notre mieux pour développer en nous des capteurs, des réceptacles, à la sainteté, nous ne pourrons pas capter l'incroyable sainteté et spiritualité que la venue du machia'h amène au monde.] ]

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+ Enseignement fondamental du Maharal :

=> Cette réalité de ce que nous serons avec la venue du machia'h peut effrayer, et même nos Sages du Talmud disent que ce sont des : "jours qui sont indésirables".
En effet, nous sommes loin d'être parfaits, et cela peut faire peur d'arriver à un niveau très en-deçà de ce qu'on aurait pu faire de notre vie? De même, quelle honte aura-t-on également sur certains de nos actes sur lesquels nous n'aurions pas fait téchouva? ...
(car après tout on parle d'éternité et de jugement devant Hachem, dont rien ne Lui échappe (aucune de nos pensées, de nos actes, ...).

-> Le Maharal (Nid'hé Israël פמ"ו) fait une précision qui change tout :
après la venue du machia'h, certaines personnes auront toujours la capacité de se développer et d'élever leur niveau. Il s'agit des personnes, qui bien qu'en exil, se sont toujours efforcées de s'améliorer.
Lorsque les jours du machia'h arrivent, de telles personnes seront capables d'atteindre les niveaux, vers lesquels elles aspiraient tout en étant en gualout (exil), même si alors elles n'ont pas réussi à y parvenir alors.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin commente à ce sujet :
Une personne doit être capable de déclarer en toute sincérité qu'elle désirait véritablement faire la volonté d'Hachem et qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour le faire dans les limites imposées par le fait d'être en exil.
Lorsque le machia'h viendra, Hachem dira à une telle personne : "Tu seras maintenant ce que tu aurais été sans les distractions et les difficultés, sans le yétser ara et l'esclavage de la galout (exil)".
Puisque son souhait le plus cher était de faire la volonté d'Hachem et qu'elle a essayé de son mieux, cette personne récolte les "fruits de son travail", quel que soit son niveau réel lorsque le machia'h arrive.

Mais une personne qui n'a pas un désir authentique d'être proche d'Hachem alors qu'elle est en exil, et qui n'essaie même pas d'atteindre cette proximité, alors une telle personne ne peut espérer atteindre la grandeur [spirituelle] après que le machia'h n'arrive. Il sera trop tard.

Le moment : c'est maintenant.
Aujourd'hui est l'opportunité de faire de notre mieux, de faire ressortir nos sentiments les plus forts et les plus profonds en servant Hachem du meilleur de nos capacités.
Cela nous permet d'un côté de se connecter avec les jours du machia'h, déjà maintenant tout en étant en exil, et également de récolter les fruits de notre travail lorsque le machia'h viendra.
A ce moment, Hachem va nous élever à ces hauteurs élevées vers lesquelles nous nous sommes efforcées d'atteindre alors que nous étions en exil, et Il va même nous récompenser pour L'avoir servi à ces hauteurs.

[on comprend pourtant le yétser essaie tant de nous pousser à désespérer (ex: regarde ton âge, c'est trop tard pour te mettre à fond dans la Torah, alors laisse tomber), à réduire nos attentes spirituelles (ex: pour qui tu te prends, tu n'es pas baba salé?!).
Mais tout ceci est complétement faux!

Au contraire, Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov" (Tana déBé Eliyahou 21).
Au regard de ce qu'on vient d'aborder, cela prend une lumière incroyable : au niveau simple, en visant infiniment haut au final je vais arriver plus haut que sans ambition (car j'aurai investi davantage, et également du fait que Hachem aide dans le chemin où une personne s'engage [en bien ou en mal]).

Mais le sens plus profond est : si de même que j'attends tous les jours le machia'h, de même tous les jours mes actions aspirent à atteindre celles des Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), alors même si j'ai des capacités très faibles, le jour où viendra réellement le machia'h alors Hachem me donnera les possibilités d'atteindre réellement le niveau des Patriarches.
Si sincèrement et concrètement, je vis un accord avec cette haute aspiration en faisant de mon mieux pour Hachem, dans le cadre de la vie que D. m'a octroyé dans cet exil, alors grâce à cela j'aurai un monde à Venir où je serai en compagnie des Patriarches (puisqu'ayant alors un niveau tendant vers le leur).
A l'inverse, plus j'écoute mon yétser ara, qui fait que mes désirs/ambitions spirituels sont quasi inexistants, alors l'arrivée du machia'h fera que j'aurai un niveau qui restera le même qu'auparavant, je perds alors cette faculté d'ascension (puisque dépendante de nos ambitions spirituelles d'avant machia'h).]

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-> Sur le fait qu'avoir une grande ambition spirituelle peut nous faire gagner beaucoup, on trouve un exemple quelque peu similaire :
Il est écrit : "Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 30,9).

Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n'est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l'année à venir.
Quoiqu'on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem une sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n'est pas sur ce que l'on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie sincère de grandir Hachem par nos belles actions pendant l'année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.

==> D'une façon similaire, nous devons attendre chaque jour la venue du machia'h avec d'énormes ambitions sincères dans la Torah, dans le service d'Hachem, dans le fait de s'améliorer, ... , car ainsi Hachem nous permettra d'être en mouvement vers ces ambitions, alors que sinon nous serons figés au niveau réellement atteint lors de la venue du machia'h.

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-> La nature de notre libre choix après la venue du machia'h sera différente.
Le Zohar (paracha Dévarim) déclare que le repentir le plus aimé par Hachem est la téchouva entreprise spécifiquement pendant une période de "hester panim" (Hachem cachant Son visage, pour ainsi dire), lorsque la providence d'Hachem est la moins évidente.
Il semblerait qu'une fois qu'Hachem aura révélé Son honneur majestueux lors de l'arrivée du machia'h, le repentir ne sera plus efficace.

En revanche, si nous prouvons maintenant, alors que nous sommes encore en exil, que nous sommes prêts à servir Hachem avec dévouement à tout moment et dans toute situation, alors nous recevrons une grande récompense même lorsque le machia'h sera déjà là, et nous ne "perdrons" même pas un iota de l'arrivée du machia'h.
Puisque nous avons, pour notre part, prouvé que nous continuerions à surmonter les épreuves même pendant la période qui suivra la venue du machia'h, par conséquent, même si en pratique nous ne serons plus confrontés à de telles épreuves, néanmoins, Hachem nous versera une récompense comme si nous continuions à les surmonter.
[rav Moché Sternbuch - entendu du rav Yoel Teitelbaum (voir Ech Kodech 5775 - p.130)]

=> Avec la venue du machia'h, il y a une disparition du libre arbitre, et donc du fait d'avoir une récompense pour agir selon la volonté d'Hachem (on reste à la place acquise au moment de notre mort). Cependant, si nous aspirerons maintenant à faire du mieux de nos capacités, alors nous pourrons mériter éternellement des récompenses, de pouvoir continuer à s'élever/se rapprocher d'Hachem dans le monde à Venir.

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
-> Si en Egypte les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité, pourquoi le 1/5e restant a-t-il été sauvé?
En effet, même ce 1/5e était ancré dans le 49e niveau d'impureté (sur un total de 50!). Quel a été leur mérite?
Le Chem miChmouël répond : c'est parce qu'ils désiraient être bons, et cela a suffit pour leur faire mériter des miracles.

[en ce sens même le pire racha qui a de la émouna, une envie sincère de s'améliorer, il pourra bénéficier de la guéoula. ]

-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les "mauvais" juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

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-> b'h, à ce sujet : nécessité de le demander : https://todahm.com/2018/08/08/construction-du-temple-venue-du-machiah

Nécessité de demander le machia’h

+ Nécessité de demander le machia'h :

-> Nos Sages rapportent qu'à l'époque du roi David, il y a eu une épidémie qui a duré une heure, et qui a tué 70 000 personnes. (voir Chmouël II 24,15)
Une raison à cette punition est parce que le roi David a compté le peuple juif.
Mais nos Sages donnent également d'autres raisons à cela.

Le midrach Shocher Tov (Téhilim 17) et le Ramban (Kora'h 16,21) apportent la raison suivante :
à cette époque, le peuple juif n'avait pas encore eu de Temple, et ils ont fauté de ne pas avoir demandés qu'il soit construit immédiatement à leurs jours.

[le commandement de construire le Temple a été donné dans la Torah, et à la génération du roi David tout ce qui était nécessaire pour cette tâche était en place. Le peuple a alors été puni car ils auraient dû supplier Hachem pour que ce 1er Temple soit construit, mais ils ne l'ont pas fait.]

Le midrach Shocher Tov poursuit :
"de ce sujet on en déduit à plus forte raison (kal va'homer) que : si le peuple juif à cette période, qui n'avait jamais eu de Temple et qui n'a pas vécu sa destruction, ont malgré tout été puni parce qu'ils n'ont pas demandé de voir sa construction, alors à combien plus forte raison pour le peuple juif de nos jours, qui est déjà passé par sa destruction, s'il ne pleure pas pour le Temple et qu'il ne prie pas pour sa reconstruction."

[ de même, lorsque nous voyons que pratiquement tous les signes annonciateurs de la venue du machia'h sont présents, cela doit nous stimuler à aspirer et à prier davantage pour la construction du 3e Temple, et la guéoula.
Ce midrach nous montre que Hachem peut nous envoyer des malheurs dans un but de nous réveiller à vouloir et à prier pour la guéoula. (plus vite nous le ferons, moins Hachem aura besoin de mettre un volume fort au réveil, aux malheurs alors nécessaires pour nous réveiller à revenir vers notre papa Hachem)]

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-> Le Ramban écrit que le roi David est appelé : "boné" (constructeur) du Temple, bien qu'il n'en a posé aucune pierre.
Ainsi, il est crédité de la construction du Temple car il l'a désiré et qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour faciliter sa construction.

Rabbi Israël Moché Sorotskin ajoute à cela :
Il est important de se rappeler qu'il y avait un Michkan à l'époque du roi David, un saint lieu où les korbanot étaient apportés et où la Présence Divine résidait.
Cependant, un Michkan n'est qu'un "lieu temporaire".
Le Chaaré Ora, un élève du Ramban, explique que le roi David ressentait une douleur sur le fait que la Présence Divine n'avait pas un lieu de résidence permanent.
C'est pour cela que le peuple juif a été puni par une épidémie (à l'époque de David), bien qu'il y avait un Michkan
En effet, ils auraient dû eux aussi supplier pour un Temple, et cela afin que la Présence Divine puisse avoir un lieu de résidence permanent.

-> Selon le Ramban, la raison pour laquelle le peuple juif a été puni, est pour ne pas avoir demandé à construire le Temple, car le Aron n'avait pas de lieu permanent, ce qui signifie Présence Divine n'avait pas un lieu fixe pour se reposer. Le Michkan étant un lieu temporaire, le peuple juif aurait dû implorer pour un Temple, uniquement afin que la Présence Divine puisse enfin avec une résidence permanente.
[le problème c'est qu'on se contente de ce que l'on a matériellement et spirituellement, et on oublie que cela ne va pas du tout pour notre papa Hachem. Alors même si dans notre vie ça va (c'est pas si grave si le machia'h a un peu de retard!), mais pour Hachem il faut supplier pour qu'il vienne au plus vite! Sinon, nous fautons par manque de respect pour l'honneur et le bien de notre papa Hachem.
(en effet, si les juifs ont été puni à une époque où il y avait le michkan et peu de 'hilloul Hachem et souffrances de la Chékhina, alors à plus forte raison de nos jours où la situation est très dégradée, nous devrons rendre des comptes pour rester aussi insensibles à Hachem.)]

[dans le Shéma Israël, nous disons dès le début : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, avec tout ton pouvoir"
On voit qu'à l'époque du roi David alors que la Présence Divine avait une résidence temporaire, les juifs ont été punis de ne pas avoir désirés qu'Hachem ait une maison permanente (le Temple), et qu'en est-il de nous actuellement, car : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la Halakha" (guémara Béra'hot 8a).
Ainsi, si nous aimons véritablement Hachem (comme nous l'enjoint le Shéma Israël), comment pouvons-nous accepter une seule seconde la situation actuelle? Comment pouvons accepter de rester en exil, et donc loin de notre papa Hachem qu'on aime tant? Comment pouvons-nous accepter que la gloire Divine ne soit pas plus manifeste dans le monde, que la sanctification d'Hachem ne soit pas maximale?
Comme nous le disons dans le Shéma Israël, nous devons être prêts à renoncer à tout cela par amour pour Hachem (ex: toute ma fortune, toute ma position sociale, toute ma possibilité facile d'acquérir des récompenses par les mitsvot en ce monde, ... Hachem, je ne penses à rien que Ton honneur, je ne veux rien que Toi, que tout le monde Te connaisse et T'aime.)

=> Ainsi, plus que d'investir autant d'efforts pour savoir quand le machia'h va venir, nous devons investir toutes nos capacités pour le désirer principalement pour Hachem, car de façon latente aspirer au machia'h est une déclaration d'amour concrète de notre part à notre papa Hachem.]

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-> Ailleurs, le Ramban (Katvé haRamban ח"א - amoud שכד) écrit :
"Le prophète Yirmiyahou a reproché au peuple juif de s'être tellement occupé de choses matérielles pendant leur exil (leur maison, leur commerce, ...), à la place de pleurer et prier jour et nuit pour que Hachem pardonne leurs fautes qui font traîner l'exil et qu'Il puisse amener la guéoula rapidement.
Le fait est que si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera ...
Ce péché [de ne pas prier] lui fait du mal [au machia'h], il souffre toute la journée qu'il doive retarder sa venue, et nous ne nous soucions pas de cela. Au contraire, nos sommes préoccupés par nos affaires parmi les nations."

=> on apprend des mots du Ramban que le fait de demander la cosntruction du Temple et prier pour la Délivrance, n'est pas seulement une mitsva, mais c'est en réalité considéré comme une faute si nous ne le faisons pas!

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-> Le 'Hatam Sofer enseignait à sa communauté que la paix n'est pas forcément une bonne chose. Nous ne voulons pas se sentir trop confortable dans l'exil, car cela peut être un signe qu'on va y rester encore longtemps.
En effet, tant que l'on se sent mal à l'aise dans l'exil, alors nous pouvons espérer que Hachem prévoit rapidement de nous ramener à notre place.

Le Messekh 'Hokhma disait également que l'inconvénient de se sentir trop confortable, à l'aise, dans l'exil est qu'on en vient à oublier que notre véritable maison est la terre d'Israël. Et alors nous n'aspirons plus à y retourner.
[dans Sa bonté infinie Hachem fait que même l'exil nous soit le plus agréable/confortable possible. Mais le risque c'est qu'on se dise que c'est plutôt bien, et du coup on ne demande plus de tout notre cœur à Hachem d'amener la guéoula, et de revenir à notre vraie et unique maison (Jérusalem reconstruite avec le Temple). ]

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-> "Après cela, les enfants d'Israël se remettront à rechercher Hachem, leur D., et David, leur roi" (Hochéa 3,5)
Nos Sages expliquent que nous avons perdu la Malkhout Chamayim (Royauté du Ciel), Malkout Beit David et le Temple, car nous avons été dégoûtés par eux.
C'est pourquoi, rabbi Chimon ben Ménassiya (un important élève de Rabbi Méïr) dit : "nous ne les recevrons pas tant que nous ne les demanderons pas en retour".

[plus nous nous rendons compte d'à quel point le Temple nous manque, d'à quel point nous voulons que la Royauté d'Hachem soit manifeste dans le monde, ... alors plus nous la demanderons sincèrement à Hachem.
Certains affirment que c'est pour cela que Israël, Jérusalem et le mont du Temple, sont tellement souvent aux informations dans le monde : c'est un rappel d'Hachem pour nous demander que même si nous sommes au quotidien en exil, nous ne devons pas les oublier.

D'ailleurs, le roi David écrit : "Comment chanterions-nous l’hymne de Hachem en terre étrangère? Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies!"
Ainsi, même si grâce à D. on a de très bons moments en exil, on doit garder en tête que le sommet de la joie c'est Jérusalem reconstruite!
(à l'image du verre que l'on brise au comble de la joie du mariage) ]

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-> Rav Lipa Yisraelson, un neveu du rav 'Haïm Kanievsky, rapporte qu'il a récemment demandé au rav Kanievsky : "Mon oncle n'arrête pas de dire que : 'Machia'h est au coin de la rue' ...Pourquoi ne voyons-nous pas le machia'h?"
Le rav Kanievsky a répondu : "Est-ce que quelqu'un est déjà entré dans votre maison sans y être invité? Un invité peut se tenir juste devant notre porte, mais nous devons lui demander d'entrer! Nous devons prier pour le machia'h!"

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que nous ne devons pas uniquement demander le machia'h comme quelqu'un qui demande une faveur à un voisin ou à un ami.
Mais plutôt, nous devons réclamer ou exiger le machia'h, comme on le ferait si on travaillait pour quelqu'un et qu'on n'était pas payé, et que notre famille en était affamée.
Nous ne devons pas le faire à la légère, mais plutôt d'une façon désespérée (c'est une question de vie ou de mort [spirituelle]!).
Le machia'h, nous devons le demander, le supplier, ... de tout notre être.

=> Notre mission est claire : nous devons inviter le machia'h à l'intérieur de notre vie.
[à l'image de l'air qui nous est indispensable pour vivre, sa venue (et ce que cela implique) doit être à nos yeux vitale! ]

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-> A la fin de l'exil de Paras, le peuple juif a été sur le point d'être anéanti.
Le 'Hatam Sofer et le Yaarot Dvach, explique que la raison principale de ce sévère châtiment était pour leur participation au banquet royal d'A'hachvéroch. En effet, en participant aux festivités, les juifs montraient leur contentement de rester à Shoushan, et leur absence de désir de sortir de l'exil et d'avoir le Temple.

Le 'Hatam Sofer ajoute que c'est aussi la base de la guémara (Sanhédrin 97a) qui enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.

[ainsi on voit que le peuple juif a presque était anéanti au moment de l'histoire de Pourim car ils n'ont pas cherché à sortir de l'exil. Et ils n'ont été sauvés qu'au dernier moment, car cela les a obligés à supplier pour le Temple, rectifiant ainsi la cause de leur problème.
Aujourd'hui également puisque nous ne demandons pas suffisamment la guéoula, Hachem doit utiliser différents moyens pour parvenir à ce but. ]

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-> Le rav Yaakov Emden (Yaavets - Halakhot 9 Av - délet 2, 'halon 6- ot 16) écrit que la "faute" de ne pas prendre le deuil du Temple peut être la cause du fait que l'exil traîne plus longtemps, et c'est la raison principale de toutes les souffrances que le peuple juif vit en exil.
En raison du fait que nous sommes plutôt confortables en exil, nous ne prenons pas vraiment à coeur le deuil du Temple.
Nos Sages (guémara Taanit 30b) ont dit que c'est par le fait de s'endeuiller sur le Temple qu'on mérite de le voir se reconstruit.

[ainsi, nous devons espérer en la guéoula, qui comprend la reconstruction du Temple, car à défaut de cela on prolonge l'exil et on s'amène des difficultés dans notre vie.]

Se préparer pour le machia’h

+ Se préparer pour le machia'h :

-> "Je vous ai séparés d'avec les peuples pour que vous soyez à moi" (Kédochim 20,26)

-> Rachi (citant le Yalkout Chimoni) commente : "Si vous restez séparés d'eux (des autres nations), vous êtes à moi, et sinon vous êtes à Nabuchodonosor et à ses semblables".

-> Le rav Aharon Kotler disait au nom du 'Hafets 'Haïm que lors de la dernière guerre (avant machia'h), uniquement ceux qui seront connectés aux valeurs de la Torah, qui seront totalement déconnectés des [valeurs des] nations du monde seront sauvés.

Le rav Nathan Wachtfogel ajoutait qu'il a une tradition que lui a transmis le rav Yéhochoua Leib Diskin que la dernière bataille avant la venue du machia'h, il sera sauvé tout juif qui se sépare des non-juifs, qui n'a pas de lien avec sa culture, ses intérêts, ses journaux, sa musique et ses livres.
Hachem dit à propos de telles personnes : "vous soyez à moi", et les non-juifs non aucune autorité sur eux.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar) écrit que souvent les gens traite avec légèreté ce que la Torah voit comme fondamental.
Il donne l'exemple que de nombreuses personnes ne pensent pas que le fait d'interagir avec des non-juifs soit si problématique que cela.
Mais en réalité : "lorsqu'on aborde ce sujet, quelle est la préoccupation essentielle de la Torah? Sur quoi Moché nous met-il constamment en garde? Ne pas se mélanger avec les non-juifs et ne pas apprendre de leur manières."

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Au-delà d'agir comme eux, le fait d'avoir les mêmes valeurs et d'idéaliser la société non-juive, est une manifestation du fait "d'être comme les nations".
[...]
La limitation avec les non-juifs va plus loin que des actions de surface.
En apparence on pourrait ne rien avoir à voir avec la culture non-juive, mais cela se manifeste dans ce que nous estimons, dans les choses qui captent note attention et dans les poursuites dans lesquelles nous investissons notre énergie.

Un non-juif valorise ce monde-ci en tant que tel. C'est son objectif final et le centre de son attention.
D'un autre côté, un juif valorise le monde à Venir, et reconnaît ce monde comme une existence secondaire.

Malheureusement, aujourd'hui nos façons de penser sont confuses. L'importance excessive que nous accordons aux plaisirs matériels de ce monde provient du fait qu'on valorise ce monde-ci, d'une façon identique aux non-juifs.
L'attention que nous donnons à ces parties physiques de la vie est complètement en désaccord avec ce que nous sommes en tant que juifs.
La nourriture, les habits, la décoration de la maison, les vacances, ... tout cela peut nous assister dans notre service d'Hachem. Mais si une personne n'est pas assez vigilante, la poursuite de ces commodités/conforts va à la place l'éloigner d'Hachem.
[il existe la notion de : "juif non-juif" : un juif qui se conforme à la loi juive, mais qui dans ce cadre va se comporter et penser d'une manière non-juive.]

Nous luttons tous contre l'attrait de la matérialité.
La très forte attraction pour ce monde-ci est actuellement le piège principal de l'exil.
Hachem nous fait vivre parmi les non-juifs, parmi leurs attitude et leur vision qui nous influencent, et cela constitue une épreuve pour nous. Plutôt que d'être focalisés sur la spiritualité, nous sommes pris par l'aspect matériel de notre vie.
L'importance que l'on accorde à la matérialité et à l'aspect physique des choses [au-delà de ce qui nous est strictement nécessaire], est classifié comme "agir comme un non-juif".

[ dans les bénédictions du matin nous disons : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif), et non pas : "qui m'a fait juif". Pourquoi cela?
Hachem nous fait exister en tant que "non non-juif", ensuite c'est à nous d'avoir une comportement, une façon de voir les choses qui soient "juive" (et donc à l'image d'Avraham, à l'encontre de la manière de penser et d'aborder la vie que peut avoir le monde environnant non-juif).

Il est intéressant de se questionner :
- concernant notre vie éphémère dans ce monde : face à une grave épidémie on va prendre conscience de la nécessité de prendre des mesures pour éviter de tomber gravement malades, voir de risquer d'en mourir.
- concernant notre vie éternelle dans le monde à venir : En ce qui concerne notre spiritualité, est-ce qu'on a des sentiments d'une même intensité? Est-ce que nous investissons et protégeons autant notre spiritualité que nous pouvons le faire pour notre matérialité? ]

[au contact de l'environnement non-juif, notre yétser ara nous fait mélanger l'ordre des priorités : la finalité est d'amasser un maximum de spiritualité, et la matérialité n'est qu'un outil au service de cet objectif.
Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer qu'on a tendance à investir tellement d'efforts pour bien vivre dans ce monde (qui n'est que temporaire), mais on pense très peu à investir et préparer notre mort (là où l'on va résider pour l'éternité, surtout qu'après notre mort on ne pourra plus rien embellir!).
En ce sens, le milieu non-juif met tellement l'accent sur la notion de "carpé diem" (profite, kiffes ce que ce monde propose car demain tu n'existeras plus), alors qu'un juif doit voir les choses totalement différemment : "nous sommes éternels, et ce monde très temporaire est consacré pour accumuler un maximum de ressources pour alimenter notre vie éternelle". ]

Le Beit haLévi affirme que la pire forme de réprimande est lorsque l'on montre à une personne à quel point ses actions étaient contradictoires.
[ex: Comment pouvons-nous attendre sincèrement la venue du machia'h à tout moment, et d'un autre côté avoir une vision non-juive en investissant, en donnant de l'importance, plus que nécessaire à la matérialité, au détriment de la spiritualité?]

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-> Il y a plus de 2 500 ans, le prophète Yé'hezkel nous a rapporté que Hachem lui a dit : "si le peuple juif dira : "Devenons comme les nations, comme les familles des [autres] pays!"... Par ma vie, dit Hachem, je jure que d'une main puissante (béyad 'hazaka - בְּיָד חֲזָקָה) et d'un bras étendu (biz'roa nétouya - בִזְרוֹעַ נְטוּיָה) et d'un courroux débordant (bé'héma chéfou'ha - בְחֵמָה שְׁפוּכָה), je me comporterai en roi à votre égard!" (Yé'hezkel 20,32-33).

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Ikvéta déMechi'ha) a écrit avant la 2e guerre mondiale que nos Sages nous expliquent :
- yad 'hazaka = signifie "déver" = Hachem enverra des maladies (punition du Ciel) ;
- zéroa nétouya = signifie " 'herev" = des pogroms (punition des gens) ;
- 'héma chéfou'ha = cela comprend des choses incroyablement terribles (que D. nous en préserve).

-> Le rav El'hanan Wasserman ajoute que les punitions viendront dans cet ordre.
Si nous pensons que nous pouvons agir comme les non-juifs, d'abord Hachem nous enverra une maladie "du Ciel" (min haChamayim).
Si nous n'écoutons pas ce message, Hachem nous enverra un pogrom "par les gens".
Si cela ne suffit pas à nous réveiller, alors (que D. nous en préserve) cela va continuer jusqu'à " 'héma chéfou'ha" (des choses incroyablement terribles).

[ainsi, plus nous prenons garde à prendre nos distances avec la façon d'aborder la vie des non-juifs, plus nous nous évitons de mauvaises choses que Hachem devra nous envoyer pour nous séparer d'eux.
Soit on le fait de nous même, soit on le fera dans la douleur, par la contrainte.]

[en ce sens également, nos Sages (guémara Sanhédrin 97b) disent que pour mériter la venue du machia'h nous devons faire téchouva. Dans le cas où l'on ne le ferait pas de nous-même, alors Hachem placera sur nous un roi sévère comme Haman et nous serons alors forcés de nous repentir.
(ainsi, plus nous attendons pour revenir vers Hachem, vers une vie davantage selon la Torah, plus nous nous exposons à recevoir sur nous des coups, des difficultés, qui nous réveillerons/forcerons à le faire.
Pourquoi être effrontés et obliger notre papa Hachem à agir ainsi envers nous (encore plus qu'un père chaque coup qu'Il doit nous donner est plus douloureux pour Lui que pour nous!).
De plus, ce n'est pas très respectueux pour le Roi, qui nous attend, que l'on doit utiliser la force pour nous amener à Lui (où est notre amour, notre crainte, à Son égard). ]

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+ L'essence des jours du machia'h :

=> On peut se demander : jamais l'attrait pour ce monde-ci n'a été aussi fort que de nos jours. Comment pouvons-nous s'assurer une place parmi ceux qui accueillerons le machia'h?

-> Le rav Moché Sorotskin enseigne :
la réponse est que nous devons comprendre le mode de vie que les jours du machia'h impliquent, à l'inverse du mode très matériel actuel, et ensuite s'efforcer de s'y lier dès maintenant, avant même que le machia'h n'arrive.
Ceci est l'unique manière de véritablement se séparer des non-juifs et de tout ce qu'ils représentent, et d'alors mériter la guéoula.

[c'est en ce sens qu'on a l'obligation d'attendre constamment la venue du machia'h : nous devons tellement aspirer à sa venue que nous avons déjà la tête à ce que sera notre réalité avec sa venue.
(actuellement, la différence entre juifs et non-juifs n'est à première vue pas flagrante, mais avec la venue du machia'h ce sera le jour et la nuit! Ainsi, on doit avoir cela en tête, et contrairement à eux nous devons nous préparer à cette réalité! )

D'un côté la venue imminente du machia'h implique que l'on ne doit pas remettre à plus tard la possibilité d'accomplir des mitsvot car après sa venue il sera trop tard pour les faire.
Mais également cela doit nous pousser à s'imaginer comment nous vivrons à ce moment. Puisque nous sommes certains que le machia'h peut arriver à tout moment (que ce n'est pas une réalité lointaine, théorique), alors il est évident que nous devons déjà avoir en tête quelles seront les priorités et la façon d'y vivre.
D'une certaine façon, c'est comme si on allait s'installer pour l'éternité dans un endroit très lointain, est-ce qu'on n'essayerait pas un minimum de s'y préparer, d'en apprendre les codes, les règles principales, ...
Comment peut-on sincèrement vouloir la venue imminente du machia'h, si nous n'avons pas clairement dans notre esprit les grandes lignes de ce que cela impliquera au quotidien?
Comment ce monde-ci peut-il est l'essentiel si à nos yeux dans quelques instants le machia'h peut venir, le rendant alors totalement obsolète? Pourquoi accorder autant d'importance à la vision du monde, aux valeurs prônées par les non-juifs (et non la Torah), alors que tout cela disparaîtra dans quelques instants avec la venue du machia'h?
C'est "has been" de penser et de vivre ainsi, car le futur éternel c'est : le 100% Hachem (que le machia'h amènera).]

=> Ainsi, "attendre la venue du machia'h" nécessite un effort permanent de notre part, et signifie travailler à développer une anticipation et un espoir pour le machia'h et pour le mode de vie que les jours du machia'h vont apporter.
[et cela à l'inverse de la naturalité de voir les choses dans le milieu non-juif environnant]

[d'une certaine façon, lorsqu'après notre mort, la 4e question qu'on nous posera sera : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?) = cela impliquera : est-ce que durant ta vie tu as fait travailler ton imaginaire pour te projeter concrètement à l'époque du machia'h, avec la manière de vivre que cela implique, ou bien tu t'es laissé porter par une vision unique de ce monde (à l'image des non-juifs)?
Ainsi, pour un juif plutôt que de se demander ce qu'il va faire dans 10 ans, il doit se demander ce qu'il va faire dans 1 minute sachant que le machia'h sera arrivé (ex: est-ce que j'ai fait téchouva, est-ce que je suis dans une voie constante de progression spirituelle, ...)]

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-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché ח"ד - siman 25) explique que la guéoula ne signifie pas simplement une libération d'une servitude physique et de nos problèmes, nos soucis et malheurs.
En effet, Hachem peut facilement faire en sorte que notre vie soit le plus agréable possible sans envoyer le machia'h pour nous délivrer.
Le principe de la guéoula est une délivrance de la façon de vivre des non-juifs, qui agissent selon leurs désirs et de mauvais traits de caractère (midot raot).

-> Le Rambam (à la fin des Hilkhot Mélakhim) écrit :
"Les Sages et les prophètes n'ont pas aspiré à la venue du machia'h afin que nous puissions diriger le monde ou commander les nations du monde, ou bien pour qu'elles nous respectent, et pas non plus pour profiter d'une vie à manger et à boire [ce qu'il y a de mieux].
Mais plutôt, ils ont aspiré au machia'h afin d'être libres pour étudier la Torah et s'adonner à sa sagesse sans perturbation, ni entrave."

[il existe une véritable dualité dans la vie : d'un côté on se doit d'attendre à chaque seconde la venue du machia'h, mais d'un autre côté on doit d'une certaine façon vivre notre vie avec une hichtadlout comme s'il ne venait pas (on se construit une vie sur le long terme, tout en sachant que la guéoula peut être immédiate).
Cela génère un contexte propice à s'attacher aux valeurs de ce monde, aux influences non-juives.
(ex: d'un côté je m'investis à fond dans ma carrière, mais d'un autre côté à tout moment je l'arrête totalement pour une vie purement spirituelle avec la venue du machia'h!).
Il faut donc être vigilants à ne pas mettre le curseur trop du côté de ce monde, car alors on va s'y attacher plus que nécessaire, et inconsciemment on ne voudra plus trop le machia'h (ma vie va plutôt bien, pourquoi devrait-elle s'arrêter pour une vie pleines d'obligations d'Hachem!).

En ce sens, selon nos Sages, les 4/5e des juifs qui sont mort en Egypte (pendant la 9e plaie) étaient plutôt riches, entretenant de bonnes relations avec les égyptiens, menant une vie confortable, et n'ayant aucune envie de quitter le pays.
Ils ne voulaient pas prendre le risque d'aller dans le désert (lieu sans business, sans boisson, avec des bêtes vénéneuses, ...), et n'étaient pas intéressés par tout quitter afin de recevoir sur elles la Torah.
Or, la guéoula finale sera similaire à celle d'Egypte, et si l'on se sent trop confortable dans la matérialité de ce monde, alors on n'est pas certain de faire partie des juifs qui seront délivrés (que D. nous en préserve tous).
Ainsi, apprenons de nos erreurs en Egypte, et ne soyons pas trop attachés à la société environnante, mais plutôt à la spiritualité (voyons plus loin que les limites de la matérialité).

En ce sens, on peut comprendre l'enseignement du Rambam ci-dessus, que nos Sages n'attendaient pas une richesse pour tous les juifs afin qu'ils soient libres pour étudier la Torah, mais plutôt ils attendaient le machia'h, car c'est uniquement avec sa venue que l'on pourra être à 100% investis pour faire la volonté d'Hachem.
En attendant, notre travail est de faire très attention à ne pas trop s'attacher plus que nécessaire avec ce monde, et au contraire avoir autant que possible la tête déjà dans la réalité du monde telle qu'elle sera avec la venue du machia'h. ]

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-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit :
Selon le Zohar, les juifs qui n'ont pas voulu quitter l'Egypte sont morts durant la plaie des ténèbres.
Lorsque le machia'h viendra, il y aura une obscurité de 15 jours, durant laquelle mourra tout juif qui ne désire pas véritablement la guéoula.
(ex: le machiah' pourquoi pas, mais pour le moment je préfère plutôt continuer à kiffer ma vie dans ce monde ... )

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.
Plus nous nous y préparons (téchouva, bonnes actions, Torah, ...), plus nous témoignons notre désir de les avoir, plus alors nous aurons ces révélations à un niveau spirituel, à une proximité avec Hachem, qui sera importante.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."

Ailleurs, le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devons prier explicitement pour cela et pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puissent éveiller le public.

-> Lorsque nous avons quitté l'Egypte, nous avons égorgé l'idolâtrie de l'Egypte : le peuple juif a pris l'agneau et l'a utilisé pour le korban Pessa'h.
Le rav Chatzkel Levenstein (séfer Mofét hador - si'hot 15) dit qu'afin de mériter la guéoula de notre exil, nous devons également se débarrasser nous-même de toutes nos idolâtries.
Il donne comme exemple : l'idolâtrie de nos désirs pour ce monde (taavot olam azé).

Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, cela pourrait être le sens des mots de nos Sages exprimant que le peuple juif a servi des idolâtries (avoda zara) en Egypte = en Egypte, nous avions un point de vue, une vision des choses similaire aux non-juifs, concernant ce monde-ci, et il fallait s'en débarrasser avant d'être délivrés.

[l'homme peut se convaincre de servir Hachem, mais en réalité il est en train de servir la version de D. qu'il s'est lui même fabriquée afin de pouvoir cautionner ses désirs pour ce monde.
Il faut être vigilant, car : sous couvert de servir D., en réalité on voue un culte à notre égo (notre "moi JE").]

Le rav Levenstein donne aussi l'exemple d'un manquement de bita'hon en Hachem à cause du sentiment de : "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17), et nous devons nous débarrasser de ce sentiment avant la venue du machia'h.
[cela peut passer par le fait de constater que nous pouvons mourir par un microbe quasi invisible (épidémie), ou bien par le fait que l'arme nucléaire peut retirer la vie à des millions de personnes sans possibilité de rien y faire. Du coup, il ne reste plus qu'à se tourner vers Hachem, conscient que seul Lui peut tout faire!]

-> Ce concept est tout l'objectif de la période précédent le machia'h ('hevlé machia'h).
Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique que le message d'Hachem avant l'arrivée du machia'h est de nous transmettre que ce monde est sans véritable valeur, que la poursuite de la matérialité est futile.
Notre seule préoccupation doit être notre service d'Hachem.
Si on parvient avec succès à minimiser la matérialité dans nos vies et à se focaliser uniquement sur la spiritualité et le service d'Hachem (avodat Hachem), alors cela en soi va hâter la guéoula, car par essence c'est l'unique objectif de la guéoula.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Nos Sages disent qu'au moment de la sortie d'Egypte, la majorité du peuple d'Israël était immergée dans la culture égyptienne. Uniquement une petite fraction a pris ses distances avec l'Egypte, et c'est ces juifs qui ont mérité d'être libérés.
A la fin de notre exil, nous sommes mis au défi spécifiquement dans ce domaine de ne pas apprendre des voies et des idéaux des non-juifs.
Hachem nous met à l'épreuve, et chaque individu peut choisir d'être parmi ceux qui réussiront le test, en se mettant à distance des influences extérieures.
[Par ce mérite de rester fidèles au judaïsme plutôt qu'aux valeurs environnantes,] nous avons la promesse que nous aurons la protection directe d'Hachem pendant toute la période qui va précéder la venue du machia'h, et que nous serons parmi ceux qui seront capables d'apprécier la guéoula et les jours du machia'h.

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-> Le Ran (drachot haRan drouch aassiri) affirme clairement que l'objectif des difficultés dans la période d'avant l'arrivée du machia'h est pour nous faire perdre notre attachement à la matérialité, et pour nous apprendre à apprécier la spiritualité et notre attachement avec Hachem.
[cela nous permet de redéfinir ce qui est vraiment important.]

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-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikeveta déMéchikha) écrit :
"Avant que le machia'h n'arrive, toute "avoda zara" (idolâtrie) doit être prouvée comme sans valeur.
Nous pensons que nous n'avons aucun lien avec la "avoda zara", que ce n'était qu'une épreuve au temps de nos Prophètes (névi'im). Mais en réalité, de nombreux décisionnaires qui parlent des derniers moments de l'exil disent que les juifs suivront différents types "d'avoda zara" qui ne sont pas une "idolâtrie" classique.
En un sens, "avoda zara" peut être compris comme signifiant le fait de placer sa confiance dans une source fausse.
Toute confiance dans le "cause à effet" de la nature doit être annulé avant la venue du machia'h."

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-> Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 1,2) enseigne que l'époque du machia'h est le but même de la création.

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+ Ne pas s'investir plus que nécessaire dans les plaisirs matériels :

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 2,33) et la guémara (Sanhédrin 97a) disent explicitement qu'avant la venue du machia'h, les choses deviendront chères.
Dans la michna à la fin de Sotah, il est écrit qu'avant la venue du machia'h, le vin sera cher. Selon certaines versions de cette michna, tout sera plus cher, et pas uniquement le vin.
Rachi explique que c'est parce que tout le monde sera occupé à faire des fêtes et à déguster du vin.
Le rav Moché Sorotzkin dit que de là, il semble que l'une des faiblesses de la génération avant le machia'h est que les gens poursuivront [plus que nécessaire] les plaisirs [propres à ce monde].

-> Le Gaon de Vilna (:ביאוריו לאגדות ברכות נד) enseigne que chacun des 4 exils est en allusion dans le verset de la paracha Vaét'hanan (4,28).
Les 3 premiers exils correspondent à des carences en spiritualité, et notre exil actuel correspond à un défaut matériel : dans la nourriture.
Le rav Moché Sorotzkin explique : peut-être qu'il veut dire que la suralimentation et la poursuite des plaisirs de ce monde peuvent avoir été la cause de la destruction du Temple.
En effet, il ressort du Gaon de Vilna (ביאוריו לאגדות סבי דבי אתונא בסופו) que lorsque nos Sages ont dit que la cause de notre exil était la haine gratuite (sinat 'hinam), ils faisaient allusion au manque de bita'hon et à une recherche constante de davantage de ce monde-ci, ce qui est égalemnt une cause à la haine gratuite.
[plus on recherche de matérialité, plus on témoigne à Hachem qu'on apprécie ce monde qu'on y est bien et qu'on n'a pas envie de la guéoula si vite. De plus, plus on octroie de l'importance à la matérialité, moins on est lié à la spiritualité, et plus on est dans une vision qui est propice à haine gratuite (orgueil, jalousie, ...).]

-> Selon le Sifri (Haazinou - psika 13), notre génération trébuchera à force de trop manger, boire et courir après des plaisirs mondains excessifs.
[Hachem nous aime et Il nous donne un confort de vie peu atteint par le passé (ex: chauffage, lave linge, voiture, ...). Au lieu d'utiliser le temps disponible et cette réalité pour davantage le remercier et faire Sa volonté, on est tenté par davantage se lier à la matérialité, à trouver agréable l'exil.
Or, si nous voulons la guéoula nous devons déjà avoir la tête dans la réalité d'après la venue du machia'h. Notre travail est de nous détacher de la matérialité (ce qui est non nécessaire), et redonner sa vraie importance à la spiritualité, au manquement pour le Temple, ... ]

-> Le rav Shach (kountras kol dodi dofek) a déclaré qu'avant la 2e guerre mondiale, la bataille était contre le mouvement de la haskala, qui était une lutte dans les esprits. (haskala = courants au nom d'un éveil intellectuel qui a influencé de nombreux juifs en Europe d'abandonner les voies de la Torah)
Depuis la 2e guerre mondiale, l'épreuve principale se trouve dans la problématique des tentations de ce monde.

-> De même, le rav Mottel Progomansky avait prévu qu'après la 2e guerre mondiale, avant la venue du machia'h, il y aurait une abondance de matérialité.
Il a dit que ce serait pour tester notre attitude envers la matérialité par opposition à la spiritualité. [c'est une guerre qui se joue en nous, chacun avec ses propres batailles internes!]

-> Quelqu'un a demandé au machguia'h rav Nathan Wachtfogel si l'abondance que nous connaissons aujourd'hui est une bénédiction ou une malédiction.
Il a répondu que ce n'est ni une bénédiction ni une malédiction, c'est une épreuve. C'est un défi d'être entouré d'une abondance extrême et de ne pas la poursuivre.

[les plaisirs de ce monde peuvent être attirants, et si malgré cela on reste attaché aux valeurs d'Hachem, alors par cela on témoigne concrètement de notre impatience à vouloir être dans la réalité de la guéoula.
N'oublions pas que ce monde n'est qu'un vestibule vers le lieu principal, et non une finalité. ]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.
Selon le midrach (Hechalot Rabbati 36,5) : "Au cours de la dernière année (avant l'arrivée du machia'h) ... tout sera cher".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 21,61a) dit qu'avant la guéoula, il y aura un stress lié à la pauvreté, et ce sera un mérite pour la guéoula.
Le Gaon de Vilna explique que le stress extrême que nous aurons à ce moment-là sera la famine.
Selon le rav Moché Sorotzkin, d'après cela, il semble que la famine elle-même ne sera pas le mérite pour la guéoula, mais plutôt le fait que nous soyons pauvres, selon le verset : "et Je [Hachem] sauverai une nation pauvre" (Chmouël II 22,28).

[au-delà de son sens littéral, on a pu voir que la famine précédent la venue du machia'h, peut être liée une consommation excessive de nourriture et de vin, allusion à un intérêt non nécessaire des plaisirs de la matérialité.]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.

-> Le rav El'hanan Wasserman rapporte un enseignement du 'Hafets 'Haïm, citant le Zohar sur le verset (Amos 9,10), qui dit qu'avant que le machia'h ne vienne, il y aura beaucoup de morts, et Hachem dans Sa miséricorde, a échangé la peine de mort avec les difficultés d'être pauvre (la pauvreté étant similaire à la mort), entraînant qu'il y aura de nombreuses personnes souffrant de privations financières avant l'arrivée du machia'h.
Se basant sur ces paroles du Zohar, le 'Hafets 'Haïm exhortait les personnes riches à ne pas se sentir en sécurité avec leurs biens, mais plutôt d'utiliser leur argent à bon escient pendant qu'ils l'ont encore.
Dans ses propres termes : "la personne intelligente profitera de cette opportunité tant qu'elle existe".

[par exemple, nos Sages disent que l'étude de la Torah est un mérite pour la guéoula.
Le Raaya Mihemna (Kora'h - 178b) dit qu'une âme peut retourner dans ce monde plusieurs fois dans différentes réincarnations dans le but d'obtenir le mérite de l'étude de la Torah, pour qu'elle puisse être méritante du monde à Venir.
Le Raaya Mihemna poursuit : c'est parce que la guéoula est dépendante de l'étude de la Torah, que nous n'avons pas encore mérité la Délivrance finale, et que nous avons été renvoyés 3 fois en exil.
Comment ceux qui n'étudient pas peuvent-ils mériter la guéoula?
Hachem leur donne des opportunités d'aider à soutenir les talmidé hakhamim qui sont sinon dans des difficultés financières.
(la guémara Béra'hot 17a) s'interroge sur comment les femmes qui ne sont pas la Torah (n'y étant pas obligées) vont mériter le monde à venir ou la résurrection des morts (les 2 dépendent de l'étude de la Torah)?
C'est par le mérite d'aider et de permettre à leur mari/enfants d'étudier. (cela ressemble à ceux qui ont les moyens qui permettent d'autres à étudier - ex: contrat yissa'har ét zévouloun))

Ailleurs, le Raaya Mihemna (Nasso 125a) écrit : "tout comme au mont Sinaï, Hachem a dit au peuple juif : "Si vous acceptez la Torah tant mieux, sinon vous ne vivrez pas", de même Hachem dit à la fin de l'exil : "si vous acceptez sur vous le joug des talmidé 'hakhamim comme un serviteur se tenant aux pieds du cheval de son maître, tant mieux, sinon vous risquez de rester en exil.""

Le Zohar 'Hadach (Yitro 43b) dit que de même qu'il fallait que Noa'h se rende dans une Arche (téva) au moment du Déluge (maboul) pour se sauver des eaux sévères, de même à la fin de l'exil, il faudra qu'on se cache dans une "téva" pour se sauver des "eaux sévères" qui précéderont le machia'h. (de nos jours, la "téva" est la Torah et les maisons d'étude actuels. [d'où l'importance de le faire par 'procuration' en aidant des talmidé 'hakhamim]).
Le rav Israël Elyah Weintraub enseigne que ceux qui sont incapables d'apprendre la Torah, peuvent au minimun établir un lien avec ceux qui s'y consacrent en les aidant financièrement. Avec des efforts dans ce domaine, ils sont assurés de la forte protection de la "téva" et d'un passage sécurisé vers l'avenir que nous attendons tous.
D'ailleurs, le Gaon de Vilna (Imré Noam) nous explique que lorsque la guémara (Béra'hot 17a) se demande comment les femmes auront le mérite de la Torah, en réalité la question est comment les femmes pourront être protégées constamment. En effet, les femmes n'auront que le mérite des mitsvot et pas celui la Torah ; or une mitsva ne protège qu'au moment où on la fait, alors que l'étude de la Torah protège une personne tout le temps.
(selon nos Sages les femmes auront le mérite de l'étude de leur mari/enfants, de la façon dont ils pourraient la réaliser de la meilleure des façons [ex: s'ils discutent inutilement, alors pour la femme cela sera considéré comme s'ils étudiaient]).
De leur côté, le Yaarot Dvach (vol.1) et le 'Hida (Marit haAyin) expliquent que la question de la guémara est : comment les femmes peuvent-elles surmonter leur yétser ara sans l'étude de la Torah.

Ainsi, dans la période précédent la venue du machia'h, il y aura d'un côté de nombreux gens très riches, et d'un autres de nombreux très pauvres qui dédient leur temps à étudier.
Le gaon rav Mottel Progomansky a dit il y a plus de 70 ans, qu'avant la venue du machia'h, il y aura une richesse énorme dans le peuple juif, et cela servira de test aux riches pour prouver leur volonté de soutenir les talmidé 'hakhamim.]

-> Le Zohar (hakdama tikouné Zohar 12a) dit que la mitsva d'aimer Hachem (aavat Hachem) nécessite que nous soyons prêts à donner à Hachem ce que nous avons de plus cher. (chacun est testé dans son domaine)
En ce sens ceux qui chérissent leur argent sont testés pour savoir s'ils sont prêts à le donner pour Hachem]
Ensuite, le Zohar ajoute que [bien que nous ayons toujours la mitsva d'aimer Hachem,] nous seront tout particulièrement testés dans ce domaine au cours des 70 dernières années d'exil. Pendant cette période, Hachem fera perdre de l'argent à de nombreuses personnes et elles seront toujours tenues d'aimer Hachem.

Le rav Its'hak Sorotzkin dit que cela signifie qu'il y aura d'un côté ceux qui sont pauvres et qui devront garder leur amour pour Hachem malgré la situation difficile, et d'un autre côte il y aura ceux qui sont riches et qui mériteront la guéoula en témoignant concrètement leur amour d'Hachem en donnant leur argent et en soutenant les pauvres.
[toutes ces attitudes attestent que même dans l'épreuve (de la pauvreté, richesse), nous avons la notion des priorités : faire la volonté d'Hachem, pour qu'Il puisse se révéler à nous très rapidement. ]

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-> Selon nos Sages la pauvreté et l'humilité sont des mérites pour avoir la guéoula.
Le Kli Yakar (Béréchit 28,14) explique qu'avec ces qualités nous réaliserons que nous ne sommes pas autosuffisants et qu'il n'y a rien sur quoi nous appuyer autrement que sur Hachem.
[un pauvre n'a que Hachem vers qui se tourner (il n'a rien pour vivre), tandis qu'un riche se tourne vers Hachem, mais il sait qu'il a aussi de l'argent de côté, des revenus réguliers, ... donc ça va je me débrouillerai sans Toi Hachem ... il s'attribue une partie de sa réussite, de ses capacités, ... plutôt que de reconnaître que tout vient d'Hachem ... ]

-> Rabbi 'Hanina enseigne : "Le fils de David (machia'h) ne viendra pas tant que les arrogants cessent d'exister parmi les juifs, comme il est écrit : "car alors je retirerai du milieu de toi ceux qui exultent fièrement" (Tséfania 3,11) et il est écrit après : "Et je laisserai au milieu de toi des pauvres et des humbles, et ils se réfugieront au nom d'Hachem" (Tséfania 3,12)". [guémara Sanhédrin 98a]

-> "Garde-toi d'oublier Hachem, ton D., de négliger ses préceptes, ses institutions et ses lois, que je t'impose en ce jour. Peut-être, jouissant d'une nourriture abondante, bâtissant de belles maisons où tu vivras tranquille, voyant prospérer ton gros et ton menu bétail, croître ton argent et ton or, se multiplier tous tes biens, peut-être ton cœur s'enorgueillira-t-il, et tu oublieras Hachem, ton D., qui t'a tiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ekev 8,11-14).
=> Le 'Hafets 'Haïm disait que c'est pourquoi avant que le machia'h ne vienne, il nous faudra perdre ces choses (trop manger, de grandes maisons/appartements, de la richesse) afin que le sentiment d'orgueil (gaava) soit totalement retiré de nous.
[nous voyons du verset que si nous faisons l'effort de "Garde-toi d'oublier Hachem" alors on se dispense du "que je t'impose". En effet, si la finalité est qu'on n'oublie pas Hachem, alors Hachem n'a plus besoin de nous retirer des choses pour qu'on en arrive à cela. Plus encore, nous sommes alors prêtes pour la guéoula, ce moment où la Présence de papa Hachem sera pleinement éclatante.]

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-> Eliyahou haNavi a révélé que les talmidé 'hakhamim qui continuent à étudier malgré leurs difficultés, seront doublement récompensés après la venue du machia'h. [Tana déBé Eliyahou rabba 19,5 ; 21,14]

Pessa’h = un accélérateur du machia’h

+ Le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h :

-> Chaque nuit du Séder de Pessa'h rapproche l'arrivée du machia'h.
La venue du machia'h est un processus. L'exil (galout) a plusieurs épaisses "couches d'impureté" qui ont besoin d'être "coupées" afin que la guéoula puisse arriver.
Cela est semblable au fait de découper un morceau de viande. Il ne peut pas l'être en un seul mouvement, on doit faire plusieurs fois des allers-retours avec le couteau afin de pour le couper complètement.

Chaque année, pendant la nuit du Séder de Pessa'h, c'est comme si on faisait une autre entaille dans la viande et la coupure devient plus profonde.
Au final, nous couperons tout et le machia'h viendra.
C'est pour cela que chaque année, le Séder de Pessa'h se termine par les mots : "léShana aba'a béYérouchalayim" (à l'année prochaine à Jérusalem [avec le Temple reconstruit]) : nous affirmons qu'avec l'entaille de cette année dans la gualout, nous sommes pratiquement arrivés à obtenir le machia'h.
[d'après le Ram'hal - maamar haa'Hokhma - Inyan Séder lél Pessa'h]

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-> Le midrach (Téhilim 18) dit que le machia'h et Eliyahou "grandissent" pendant la nuit du Séder de Pessa'h.
Cela signifie que la réelle "venue du machia'h" est une réalité en constante évolution qui se développe par étapes, dans le temps.

-> Dans la Amida, nous disons : "oumévi go'él livné vénéhem" (Il amène le sauveur aux enfants de leurs enfants [des Patriarches]).
Pourquoi le terme "Il amène" (oumévi) est-il au présent? N'aurait-il pas été plus approprié d'employer : "Il amènera le sauveur"?
Selon de nombreux commentateurs, cela témoigne du fait que la guéoula est un processus permanent, qu'elle se développe par étapes.

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-> Le rav Moché David Valle cite le Ram'hal ci-dessus, affirmant qu'à chaque Pessa'h, Hachem rapproche le machia'h encore davantage.
C'est un processus sur plusieurs années, faisant que chaque Pessa'h rapproche automatiquement la guéoula.

Le rav Valle ajoute : les préparations pour la guéoula se passent principalement au Ciel. Ainsi, nous ne pouvons pas voir ce que nous sommes en train d'accomplir dans le processus de la guéoula.
Ce n'est qu'à la fin, une fois que la guéoula sera apparue, qu'on pourra prendre conscience de tout ce qui a pu être fait.
Il est possible qu'au Ciel les préparations pour la venue du machia'h se terminent en Nissan ou Tichri, mais ensuite que le machia'h ne se révèlera à nous qu'ensuite. Et c'est pour cela qu'on doit l'attendre à tout moment (a'haké lo bé'hol yom chéyavo), il peut arriver d'une façon soudaine (pitom), inattendue pour notre intellect.

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-> En se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm explique que l'exil (galout) est comparé à une grossesse, et la guéoula à une naissance.
Le moment fixé pour que l'exil se termine est comme la date prévue pour une naissance.
De même qu'un bébé peut naître quelques semaines avant ou après la date prévue, l'exil peut se terminer à n'importe quel moment dans un délai raisonnable autour de son moment de fin fixé.
Ainsi, la guéoula qui est comparée à une naissance, est un processus d'une durée indéterminée.

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-> Selon la guémara (Sanhédrin 97a) : "Le monde a une duré de 6 000 ans : 2 000 années de tohou (de vide, de chaos), [ensuite] 2 000 années de Torah, et [enfin] 2 000 années qui sont la période [de l'arrivée] du machia'h (yémot hamachia'h)."

=> Il en découle que depuis 1 782 ans nous sommes engagés dans cette période de l'arrivée du machia'h.

[plus on avance dans le temps, plus nos Sages disent que la guéoula devient une réalité encore plus tangible.
Le 'Hafets 'Haïm a écrit qu'à son époque on était déjà entré dans l'ère de : "ikvéta déMechikha" (on entend les pas du machia'h qui arrive).
Le rav 'Haïm Kanievsky enseigne qu'on est actuellement arrivé à une partie bien plus avancée de cette ère (ikvéta déMechikha), on est déjà dans le : "keits mégoulé" (ex: les signes annoncées il y a des milliers d'années, se sont accomplis).

Un exemple de cela est dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche". ]

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-> Le temps de la guéoula :
La Torah raconte qu'Avraham et Lot ont tous deux mangé des matzot à Pessa'h (voir Bereishis
19:3 avec Rachi, et Rabbeinu Bachya sur Bereishis 18:8). Cela semble étrange.
La Torah nous dit que nous mangeons des matsot pour commémorer les événements qui se sont produits lors de la sortie d'Égypte, quelques centaines d'années plus tard (Bo 13,8 avec Rachi).
Pourquoi mangeaient-ils des matsot? Que commémoraient-ils?

En réalité, le pouvoir de la rédemption a été imprégné dans les jours de Pessah depuis le temps de la création et n'a porté ses fruits d'une manière si immensément reconnaissable que lors de la rédemption du peuple juif d'Égypte.
Avraham et Lot ont ressenti l'énergie intrinsèque de la libération au cours de ces journées. Ils savaient que la force intrinsèque de l'époque était la liberté et que manger de la matsa en était l'expression.
Il convient de noter que le 15 Nissan est une période de libération et que c'est pour cette raison que la sortie d'Egypte a eu lieu ce jour-là, et non l'inverse.

Cela ne se limite pas à ce qui s'est passé à Pessa'h, explique rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1), mais chaque fête a son propre pouvoir spirituel. En fait, le rav Dessler explique qu'il n'est pas exact de dire que le temps passe à côté de nous, mais plutôt que c'est nous qui passons à côté du temps.
Cela signifie que le temps fonctionne comme une bobine qui se déplace vers le haut, chaque année formant une nouvelle courbe dans la bobine. La force spirituelle intégrée à chaque période est la même que celle dont nous faisons l'expérience chaque année.
Par conséquent, lorsque nous vivons Pessah, nous faisons l'expérience de la même force de liberté que le peuple juif a connue à l'époque.

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-> Le mot matsa (מצה) avec les lettres écrites pleinement (bémilouï) : מם צדי הא , a pour valeur numérique 190, celle du mot : "kéts" (קץ - la "fin" de l’exil).
[si l'on réalise les mitsvot liées à la matsa, comme il faut, alors on peut être méritant de voir la guéoula. ]
[Ora'h 'Haïm ]

L’importance d’attendre constamment le machia’h

+ Lorsqu'une âme quitte ce monde pour celui de Vérité, elle se tient devant le Tribunal d'en haut, et on va lui poser 6 questions qui vont définir à quel point elle aura réussi sa mission sur terre.
La guémara (Shabbath 31a) rapporte que la 4e question est : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?).

=> Ainsi, indépendamment de ce qui se passe dans le monde, nous devons avoir conscience de l'importance vitale d'attendre à chaque instant la venue du machia'h.

-> Le rav Eliyahou Dessler illustre à quel point nous devons attendre le machia'h :
Imaginez la scène d'une maison d'il y a 100 ans, dont l'enfant est très sérieusement malade.
Les parents ont appelé le médecin de famille et attendent avec impatience son arrivée.
Au début, chaque coup sur la porte et chaque bruit dehors dans la rue, va précipiter les membres de la famille et les amis à la porte d'entrée pour voir si le médecin est en train d'arriver.
Au fur et à mesure que le temps passe sans que le médecin n'arrive, tout le monde abandonne l'idée que le médecin arrivera à temps pour aider l'enfant. Tout le monde, à l'exception de ses parents ...
Ils sont prêts à tout pour sauver leur enfant, et ainsi ils ne perdent jamais espoir. Ils continuent à courir à la porte, pleins d'espoir que le médecin puissent arriver à tout moment.

[plus nous avons conscience de ce qu'il nous manque en étant en exil, plus nous réalisons à quel point notre situation est mauvaise par rapport à ce qu'elle serait avec la venue du machia'h, alors plus nous l'attendons avec impatience.
Dans Sa bonté infinie, Hachem fait en sorte que notre exil soit agréable, au point où l'on peut penser que l'on est pas si mal. Mais la réalité est que sans le machia'h c'est le jour et la nuit.]

-> Dans le "Ani Maamim", nous disons : "véaf al pi chéyitmaméa'h im kol zé akhaké lo" (et même s'il tarde, attende-le!).
Selon le Rambam, la partie de notre émouna dans la venue du machia'h, réside dans le fait d'attendre le machia'h.

[si quelqu'un attend avec une émouna complète la venue du machia'h, si on y croit à 100%, alors on y aspire de tout notre être, on s'y prépare.
Si à nos yeux le machia'h est tellement proche, alors on doit dès maintenant tendre à vivre selon la réalité spirituelle qui sera celle lors de la venue du machia'h.
Ainsi, la question n'est pas : est-ce qu'on attend le machia'h (comme un concept théorique), mais plutôt est-ce qu'on croit réellement au machia'h? (avec ce que cela implique concrètement). ]

[à chaque fois où nous attendons le machia'h, même s'il ne vient pas, nous réalisons un nouvelle mitsva avec les récompenses qui vont avec, et donc cela active la venue du machia'h grâce au mérite de cette émouna de toujours espérer en sa venue imminente.]

-> Le 'Hafets 'Haïm (se basant sur un Yalkout) écrit qu'attendre le machia'h n'est pas uniquement une obligation, mais c'est également un moyen de mériter le machia'h.

[attendre la guéoula, ce n'est pas qu'une mitsva, c'est également de devenir méritant et d'ainsi l'amener encore plus vite!]

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-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Bien que les douleurs et les limitations physiques vont disparaître lorsque le machia'h arrivera, il est certain que le changement ne se limitera pas à la matérialité.
L'époque du machia'h, nous offrira la capacité d'attendre des niveaux spirituels extrêmement élevés.
Nous aurons la possibilité de vivre avec une approche centrée sur la Vérité à chaque instant.
Nous atteindrons la proximité ultime de l'esprit et du cœur avec Hachem, Sa précieuse Torah et les mitsvot.

=> Ainsi, c'est pourquoi notre attente du machia'h est un moyen de mesurer notre aspiration pour le service d'Hachem. (et donc notre amour pour Hachem)
Si quelqu'un apprécie vraiment de servir Hachem, alors c'est impossible qu'il n'aspire pas ardemment au machia'h, car sa venue nous offrira des opportunités spirituelles si incroyables pour agir au mieux et au plus près d'Hachem.

-> En ce sens, la guémara (Taanit 30b) affirme : "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" (et l'inverse est également vrai, que D. nous en préserve).
Pourquoi est-ce si important de prendre le deuil?

Le rav Aharon Kotler explique qu'en s'endeuillant de l'absence du Temple, c'est un signe qu'on apprécie de servir Hachem.
Si l'on se languit vraiment d'être connecté à la spiritualité, alors on va certainement prendre le deuil de la perte du Temple et aspirer à la venue du machia'h, le moment où il nous sera alors pleinement possible de le servir et être proche d'Hachem, sans en être entravé par le yétser ara, par ceux qui cherchent à nous détruire, ...

[ => Le fait d'attendre le machia'h n'est pas un concept théorique, un échappatoire aux difficultés matérielles de notre vie, mais c'est quelque chose qui doit être à nos yeux palpable, vécu, avec une émouna à 100%.
Il s'agit d'un thermomètre de notre désir de servir Hachem de la meilleure façon possible, d'être au plus proches de papa Hachem, sans avoir les limitations propres à notre monde matériel.
(c'est d'une certaine façon un thermomètre de notre amour pour Hachem, d'à quel point on aspire à une réalité où l'on pourra encore mieux faire sa volonté, mieux le connaître, être beaucoup plus être proches de Lui, ...)

Cela est important au point que c'est une des 6 questions qu'on nous posera après notre mort, et cela témoigne que nous devons constamment nous travailler sur ce sujet pour muscler et entretenir cette aspiration au machia'h. (si cela aurait été naturel on aurait pas à en rendre des comptes!)

Plus que de passer son temps à rechercher des signes annonciateurs de la venue du machia'h, on doit plutôt investir son temps et son énergie à être prêt à l'accueillir, à avoir un état d'esprit où sincèrement on aspire à être à l'époque du machia'h avec ce que cela implique spirituellement parlant.

Et nous : pourquoi souhaitons-nous la venue du machia'h? Est-ce que c'est quelque chose qu'on marmonne par habitude ou bien parce qu'on le désire du plus profond de notre être?
Est-ce qu'on souhaite le machia'h comme une sorte de "père noël" qui va améliorer notre vie, pour avoir en finir avec les galères financières, les soucis du quotidien, les guerres, ... ou bien est-ce pour un but plus élevé, moins égoïste et matérielle?
(est-ce qu'on attend le machia'h pour mieux rendre un culte à notre "égo matériel" (moi je veux) ou bien pour avoir une existence purement spirituelle centrée sur la volonté d'Hachem?)
Est-ce qu'on attend un machia'h qu'on s'est imaginé dans notre tête, ou bien on attend le vrai machia'h comme décrit par nos Sages? ]

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+ Le niveau le plus élevé d'attente du machia'h :

-> "Hachem dit aux tsadikim : "Vous avez aimé la Torah [et attendu le machia'h pour être capable d'apprendre la Torah au plus haut niveau], mais vous n'avez pas attendu [le machia'h au nom de] Ma Malkhout (Royauté)". [Pessikta Rabbati - maamar גילי]

En effet, en exil la Royauté d'Hachem est compromise. Il y a tellement de 'hilloul Hachem.
Il est vrai que Hachem règne sur le monde, mais est-ce que le monde Le reconnaît comme Roi?

-> Certaines personnes ont fait part de leurs hésitations au 'Hafets 'Haïm : "Nous avons peur. Qui peut dire que nous serons méritants [une fois le machia'h arrivé]?"
Le 'Hafets 'Haïm leur a répondu : "Il peut sembler que ce n'est pas avantageux pour vous [que le machia'h vienne maintenant], mais vous devez espérer le machia'h en l'honneur de l'honneur d'Hachem (kévod chamayim)".

[en effet, qui dit venue du machia'h, implique de devoir rendre des comptes, d'être jugé, et également la notion qu'ensuite il n'est plus possible de faire téchouva, ni de véritablement pouvoir acquérir de mérites (car le yétser ara, le libre arbitre, n'existe plus vraiment, Hachem étant tellement clairement perceptible, il n'y a alors plus de récompense puisque cela est tellement évident).]

=> Ceci est le plus haut niveau de l'attente du machia'h, auquel nous devons tenter d'atteindre.
D'ailleurs, la majorité de nos prières pendant les Yamim Noraïm sont pour l'honneur de la Royauté d'Hachem (Malkhout Chamayim).
[plus on va développer de l'amour pour Hachem, plus on va développer en parallèle le désir que son honneur soit le plus manifeste, et le 'hilloul Hachem qu'implique notre exil, nous est de plus en plus dur à accepter : nous voulons le machia'h afin que la grandeur d'Hachem puisse pleinement être révélée. ]

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Ochéa 519) :
"Les juifs n'ont été sauvés d'Egypte que par le mérite de leur émouna en Hachem" (biz'hout aémouna nigalou avoténou miMitsrayim)

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

-> Pourquoi les 2 réchaïm Datan et Aviram ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula.

-> Une seule personne faisant téchouva avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Pélé Yoets - ערך ציוי]

-> Une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Targoum - Yéchayahou 59,16 ; 63,5]

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[Hachem demande la sincérité, les profondeurs de notre cœur.
Ainsi, chaque juif doit se dire : ma téchouva, ma prière, a le pouvoir d'amener la guéoula pour tout le monde! ]

L’aspect spirituel de la guerre de gog et magog

+ L'aspect spirituel de la guerre de gog et magog :

-> Au-delà de l'aspect d'une bataille physique, Gog et Magog sera un combat spirituel royal entre l'impureté et la pureté.
[ à l'image d'une flamme qui fait un dernier sursaut de lumière avant de s'éteindre, les forces d'impureté vont se déchaîner juste avant leur fin avec la venue du machia'h.
Nos Sages enseignent que lorsqu'il y a une bataille, bien qu'elle a lieu dans ce monde terrestre, en réalité l'essentiel se déroule au Ciel. En ce sens, lors de Gog et Magog, Hachem va détruire au Ciel l'ange responsable de chaque nation, et cela va permettre qu'elles soient détruites dans ce monde.]

-> Le rav Chatzkel Levenstein a répété une fois les paroles du 'Hafets 'Haïm au sujet d'à quel point sera terrifiante la 3e partie de la guerre de Gog et Magog : elle sera bien pire que les horreurs de l'holocauste, car selon le 'Hafets 'Haïm : la 2e partie sera comme un jeu d'enfant en comparaison de la 3e partie.
[selon le midrach (Téhilim 118), il y a 3 parties dans la guerre de Gog et Magog. Le Hafets 'Haïm les met en lien avec les guerres mondiales)]

Le rabbi Shalom Schwadron était là à ce moment, et il a remarqué que les auditeurs étaient vraiment terrifiés. Il a alors demandé au rav Levenstein : quel est le but de révéler cela? Quel avantage pouvait-il y avoir à effrayer si terriblement les auditeurs?

Le rav Chatzkel Levenstein a répondu qu'il a été mal compris :
le 'Hafets 'Haïm voulait signifier que la 3e guerre allait être très largement pire dans un sens spirituel.
[parmi toutes les batailles spirituelles, il donna l'exemple de celles liées à la émouna.
(en ce sens le rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.]

Le rav Chatzkel Levenstein explique que la raison pour laquelle il (ainsi que le 'Hafets 'Haïm) mentionne cela n'est pas pour semer la peur, mais plutôt pour nous faire prendre conscience des grands combats spirituels dont les juifs serons confrontés, afin que nous nous protégeons autant que possible.
[ex: à l'image du capitaine de l'avion de l'avion qui avertit de quelques turbulences avant l'arrivée à destination.
Cela doit nous faire dédramatiser les secousses, et toujours nous permettre de garder à l'esprit que c'est notre papa Hachem qui est aux commandes pour notre bien ultime.]

Le rav Levenstein concluait que cette seule connaissance doit nous motiver à faire téchouva, et à supplier pour une arriver rapide du machia'h.

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-> Nos Sages rapportent qu'il y aura 2 machia'h : machia'h ben Yossef et machia'h ben David, et que le machia'h ben Yossef pourra être tué.
[en ce sens, le Arizal dit que lorsque nous disons dans le "véliYérouchalayim Irkha", les mots "vékissé David avdékha mééra létokha takhin", nous sommes supposés avoir à l'esprit que le machia'h ben Yossef ne se fasse pas tuer.]

=> Pourquoi Hachem va-t-il faire qu'un machia'h se fasse tuer?

-> Le rav 'Haï Gaon et le rav Saadia Gaon répondent :
"Hachem veut nous donner une épreuve de émouna à l'époque du machia'h. Si le machia'h ben Yossef est tué, alors les gens se diront : "Vous voyez, le machia'h, que nous attendons depuis si longtemps a été tué!", et alors de nombreuses personnes ne surmonteront pas ce challenge."

=> Ceci est un exemple des épreuves que Hachem peut nous donner sur notre émouna à la venue du machia'h. Ainsi, lorsque nous avons des périodes de déception, où nous perdons espoir sur une guéoula proche, cela peut être un des tous derniers tests avant que le machia'h arrive.

Les 4 délivrances relatives aux 4 exils du peuple juif s'accompliront chacune par le mérite de nos Patriarches : la première délivrance eut lieu par le mérite d'Avraham, la 2e par le mérite d'Its'hak, la 3e par le mérite de Yaakov.
La 4e et dernière délivrance, celle orchestrée par le machia'h lui-même, aura lieu par le mérite de l'étude de la Torah.
[Zohar Béréchit 12]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayé'hi) explique d'après ce Zohar que l'âme de Moché s'unira avec celle du machia'h ben David, et que l'allongement de notre exil est dû au manque d'investissement dans l'étude de la Torah et des commandements.
En effet, Moché ne peut délivrer un peuple qui ne s'affaire pas à l'étude de la Torah.