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Celui qui prie régulièrement est immédiatement exaucé

+ Celui qui prie régulièrement est immédiatement exaucé :

-> Il est rapporté dans le midrach (Dévarim rabbah 2,11) :
Rav 'Hanina bar Papa demanda à Rav Shmouel bar Nahman : le verset dit : "ma prière s’élève vers Toi, Hachem, au moment propice" (Téhilim 69,14). Qu'est-ce que cela signifie?
[il ressort de ce verset que les prières ne sont pas acceptées en tout temps, mais seulement en des "temps favorables, propices".)

Il lui répondit : Les portes de la prière sont parfois ouvertes, parfois fermées.

Rav Anan dit : Les portes de la prière ne sont jamais fermées, comme il est dit : "Comme Hachem votre D. est proche à tout moment lorsque nous L'appelons" (Vaét'hanan 4,7).
"Appeler" fait référence à la prière, comme il est dit : "C’est avant que vous n’appeliez que je vous répondrai" (Yéchayahou 65,24).

Rav 'Hiya bar Rava dit : Il est écrit : "Espère en Hachem. Renforce et fortifie notre cœur et espère en Hachem" (Téhilim 27,14). Priez et priez encore, et le temps viendra où ce que vous désirez vous sera accordé."

=> Nous constatons que les avis divergent parmi les Sages quant au moment où les prières sont exaucées. Certains affirment que les portes de la prière sont parfois fermées, tandis que d'autres affirment qu'elles ne se ferment jamais. Chacun justifie son opinion par un verset. Si tel est le cas, on peut se demander comment tous les versets peuvent être interprétés selon l'un ou l'autre de ces avis.
Dans un verset, il est dit qu'il existe un "moment propice" pour prier, tandis que dans l'autre, il est dit que Hachem est proche de nous chaque fois que nous L'invoquons. Comment répondre à cette apparente contradiction?

-> Le Maguid de Doubno (séfer Michlé Yaakov) explique avec un machal :
Un homme riche payait un salaire conséquent au médecin local pour qu'il vienne chez lui chaque matin examiner la santé des membres de sa famille et soigner tout membre de la famille souffrant d'une maladie. Les autres habitants de la ville n'étaient pas aussi aisés ; ils ne faisaient donc appel au médecin que pour une visite à domicile lorsqu'un membre de leur famille était malade, et ils lui versaient une somme forfaitaire pour la consultation.

Comme le médecin savait que les gens ordinaires le payaient à la consultation, il prenait son temps pour soigner leurs malades. Il ne leur donnait pas immédiatement le meilleur médicament. Il préférait commencer par d'autres traitements, ce qui lui obligeait à venir plusieurs fois et à recevoir quelques paiements.
Cependant, comme l'homme riche le payait pour venir chaque jour, il n'avait aucun intérêt à prolonger les traitements de sa famille ; il guérissait donc son proche malade le plus rapidement possible.

Le principe fondamental est que si une personne croit pouvoir réussir par ses propres efforts et ses propres capacités, elle ne se tournera vers Hachem que si elle s'y sent vraiment obligée. Elle ne priera que si elle ne voit aucun moyen de s'aider elle-même.
Elle compte d'abord sur elle-même et ne se tourne vers Hachem qu'en dernier recours.

Hachem ne répond pas immédiatement aux prières d'une telle personne, car Il sait que s'Il lui donnait immédiatement ce dont elle a besoin, Il n'entendrait plus parler d'elle.
C'est pourquoi Il prend son temps pour l'aider, afin de prier pendant plusieurs jours.
En revanche, les tsadikim prient Hachem chaque jour. Ils comptent sur Lui pour tout et prient vers Lui pour tout ce dont ils ont besoin. Il n'a donc aucune raison de ne pas les exaucer immédiatement.

De même, le roi David dit : "Aie pitié de moi, Hachem, car je T'invoque tout le jour" (ki élé'ha ékra kol ayom - Téhilim 86,3). Le roi David semble dire que Hachem devrait avoir pitié de lui, car il prie vers Lui tous les jours.
Le séfer Arvé Na'hal (parachat Vaéra) explique le cas d'un enfant qui souhaite que son père lui donne quelque chose. Si l'enfant demande constamment ce qu'il désire, son père ne pourra pas le lui refuser, car il sait qu'il n'aura pas de répit tant qu'il n'aura pas exaucé son souhait. Mais si l'enfant demande une ou deux fois, le père pourrait le repousser, sachant qu'il finira par oublier.

Si l'enfant est intelligent et ne veut pas avoir à demander à son père plusieurs fois avant de comprendre qu'il est sérieux, il dira : "Sache que je le veux vraiment et que je ne cesserai de te le demander tant que tu ne me l'auras pas accordé. Autant accepter maintenant, sinon tu devras m'entendre te harceler à ce sujet encore et encore".
C'est ce que le roi David disait : "Hachem, je T'invoquerai toute la journée. Alors, au mieux, aie pitié de moi maintenant, sinon je continuerai à Te demander jusqu'à ce que tu cèdes".

=> Ceci explique tous les versets (ci-dessus). Tout dépend de la fréquence à laquelle on prie.
Si on prie constamment, notre prière sera exaucée immédiatement, quelle que soit notre prière. Cependant, si une personne ne prie que lorsqu'elle désire quelque chose, les portes de la prière ne lui seront pas toujours ouvertes.

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[le risque en priant régulièrement est de le faire avec moins de cœur, voir machinalement. Il faut donc trouver des astuces personnelles (ex: modifier un peu les termes) pour garder cette flamme du premier jour. ]

Adoucir les décrets par la prière

+ Annuler les décrets par la prière :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Kol Emouna) explique que dès qu’on prie Hachem, les décrets amers sont adoucis.

Le verset dit : "J’ai imploré Hachem en disant" = dès qu’on prie Hachem, Ses paroles deviennent "en disant" (לֵאמֹר - lémor - peut se décomposer en lo mar = pas amer - לא מר), c’est-à-dire qu’elles deviennent des paroles douces. [le mot "lémor" indique toujours une voix douce].
La preuve en est que la haftara de la paracha Vaét'hanan est "Na'hamou Na'hamou Ami". Cela indique que l’on reçoit du réconfort dès qu’on prie Hachem.

Enseignements sur la prière

+++ Enseignements sur la prière :

+ Prière exaucée sans l'avoir prononcée :

-> Le midrach (Dévarim rabba 2,10) déclare : "Il y a une prière à laquelle Hachem répond avant même de l'avoir prononcée, comme il est dit : "Et elle sera avant que tu n'appelles, et je répondrai" (Yéchayahou 65,24)."

-> Le Chem miChmouel (5676) s’interroge sur l’utilité de cela. Hachem veut entendre nos prières et Il désire entendre nos voix, comme l’indique le Zohar (III, 200b).
Le midrach (Béréchit rabbah 45) précise également que la stérilité de nos Matriarches était due au désir d'Hachem qu'elles prient vers Lui (J'ai envie d'entendre votre voix!).
Si tel est le cas, en quoi répondre aux prières avant qu’elles ne soient prononcées est-il un signe d’amour et quel est l’intérêt de cela ?

Il répond que seul Hachem connaît les pensées d’une personne. Le Zohar affirme que même les anges Tutélaires ne peuvent connaître les pensées d'un homme, et les anges Accusateurs non plus.
Par conséquent, lorsqu'une personne décide de prier pour Hachem, nul autre que Lui n'en a connaissance et aucune force destructrice ne peut l'en empêcher. Cependant, une fois la prière prononcée à voix haute, les anges Accusateurs (persécuteurs) la connaissent et peuvent rappeler ses transgressions passées pour tenter d'empêcher sa prière d'être acceptée.

Hachem juge toujours avec équité, et Il permet aux anges Accusateurs de présenter leurs revendications.
Cependant, par amour pour le peuple d'Israël, Il souhaite que toutes leurs prières soient entendues.
C'est pourquoi Il accepte la prière avant même qu'elle ne soit prononcée, avant que les anges nuisibles n'aient la possibilité de l'en empêcher. Une fois la prière acceptée, elle ne peut être contestée.

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+ La nécessité de prier :

-> Le 'Hovot Halévavot (chaar Avodat Elokim - début du chap.3) s'interroge sur la nécessité même de prier. Hachem connaît nos besoins et pourvoit toujours à nos besoins, alors pourquoi devrions-nous Lui demander quoi que ce soit?

Le 'Hatam Sofer (cité dans séfer Téfila LéMoché) répond que nous sommes parfois indignes de recevoir la bonté de Hachem en raison de nos fautes. Cependant, grâce au pouvoir de la prières, nous pouvons obtenir le pardon de nos fautes et recevoir une abondance de sa bonté.
La nécessité de la prière est donc évidente.

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+ Une prière pleine d'émotions pour Hachem :

-> En général, la possibilité pour les forces Accusatrices d'entraver une prière ne s'applique qu'aux personnes ordinaires qui prient d'une manière routinière.
En revanche, si une personne prie avec une réelle émotion et ouvre son cœur à Hachem, elle n'a jamais à craindre ces forces [nuisibles].

Le Beit Avraham (parachat Vayigach) le constate en ces mots : "Et aucun homme ne se tenait là lorsque Yossef se révéla à ses frères" (Vayigach 45,1).
Il y voit une allusion au fait que, lorsqu’un juif ouvre son cœur à Hachem, il est comme un fils de roi parlant à son père en privé. Personne, pas même un ministre de haut rang, n’est autorisé à être présent à un tel moment.
De même, lorsqu’un juif adresse une requête personnelle à Hachem, aucune autre force n'est autorisée à intervenir dans la conversation.

[d'une certaine façon, plus nous prions d'une façon qui témoigne que nous nous exprimons à notre papa Hachem (ex: plein de joie, de sentiments, notre coeur vibrant, pleurant, ...), qu'Il nous aime à la folie, peut tout, qu'Il est très proche de nous, ... alors plus nous permettons à Hachem de se comporter avec nous en tant que Père aimant, nous déversant des bontés sur nous. ]

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+ Une prière chaleureuse :

-> La guémara (Béra'hot 34b) rapporte que Rabbi 'Hanina ben Dossa a dit : "Si mes prières sont fluides dans ma bouche (im chégoura téfilati béfi), je sais qu’elles ont été exaucées."

Le séfer Avné Zikaron cite le 'Hozé de Lublin qui explique que le mot "chégoura" (שְׁגוּרָה) peut signifier allumer un feu (comme dans "chagra tanoura", allumer un four).
Cela indique que la prière doit être chaleureuse pour être acceptée par Hachem.

[si tu mets le feu en toi lors de ta prière, alors elles sera exaucée!]

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+ La prière avec un cœur brisé :

-> Les tsadikim disent que la prière la plus efficace est celle récitée avec un cœur brisé. Même si une personne est très troublée et ne parvient pas à libérer son esprit pour avoir une grande kavana, prier avec un cœur brisé est considéré comme une preuve de concentration et de dévotion adéquates.

-> Le séfer Yocher Divré Emet (ot 42) écrit : "En vérité, la kavana principale consiste à prier avec un cœur brisé, en s'auto-annulant (son égo) et en se dévouant à Hachem."

Il relate un machal du Maguid de Mézéritch :
"Chaque serrure possède une clé qui l’ouvre. La clé est conçue pour s’adapter à la serrure et celle-ci ne s’ouvre que si la bonne clé est insérée. Cependant, certains voleurs ouvrent une serrure sans clé. Ils la brisent tout simplement.
De même, il existe une clé pour ouvrir toutes les portes du Ciel, mais le moyen le plus simple d’y entrer est de briser la serrure. Cela consiste à briser son cœur et à s'annuler devant Hachem. Ainsi, le verrou qui nous sépare de Hachem est brisé et nos prières peuvent s’élever directement vers Lui."

Il conclut :
"Dans ma jeunesse, j’ai appris quelques kavanot, mais je ne les utilise pas du tout, car la kavana principale est d’avoir le cœur brisé ... J’ai donc choisi de me concentrer sur une seule kavana : me connecter à Hachem autant que possible ...
Si je peux me concentrer un instant sur une kavana simple, comme un Nom d'Hachem, je le fais, mais je ne me distrait pas de la kavana principale [briser, retirer son égo, pour mieux laisser de la place pour accueillir et se lier avec Hachem]."

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+ Essayer d'avoir autant de kavana que nous le pouvons :

-> Le Pélé Yoets (séfer Beit Téfila) écrit :
"Il est vrai que nos fautes nous empêchent de recevoir Sa bonté.
Le grand ennemi, le yétser ara, ainsi que le manque de pureté et l’abondance d’impuretés auxquels nous sommes confrontés dans les terres des non juifs, et la dureté de l’exil de nos corps et de nos esprits, nous affectent à un point tel que nous ne pouvons presque pas être blâmés. Nous sommes incapables de nous concentrer pour servir notre Créateur comme il se doit.

Cependant, nous devons nous renforcer chaque jour autant que possible pour nous concentrer au maximum sur nos prières et nos bénédictions, afin d'avoir la kavana sur au moins la moitié, une partie, voire un seul mot.

Chaque mot, et même chaque lettre, représente une somme considérable. L'une des bontés ('hassadim) d'Hachem, révélée par nos maîtres (Emek Hamélé'h - chaar 17,11), est que si l'on se concentre aujourd'hui sur une bénédiction et demain sur une autre, tout cela s'additionne jusqu'à devenir une prière complète, qui s'élève alors et est acceptée comme une couronne pour le Roi des rois.
[...]

Chaque fois que l'on laisse son cœur se vider et que l'on ne se concentre pas sur sa prière avec crainte, amour et joie, son cœur est honteux.
C'est comme si l'entrée du palais du roi lui était refusée. C'est comme si les gardes à l'extérieur du palais l'attrapaient et le frappaient de coups violents, puis l'enchaînaient et le repoussaient au plus profond de son cœur, qui s'écrie : "Sauvez-moi, mon maître le Roi!"

Lorsque cela se produit, il faut se donner les moyens de se concentrer. Il faut se considérer comme un pauvre debout devant le puissant Roi.
On devrait s'approcher de Lui avec honte et Lui parler humblement, en s'auto-annulant, implorant Sa miséricorde. Car l'auto-annulation (de son égo) est la principale manière de prier et est plus efficace que toutes les kavanot et les yi'houdim.
Cela nous a été révélé par nos maîtres et énoncé par le roi David : "Hachem ne méprise pas un cœur brisé et écrasé" (Téhilim 51,19). "

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-> Le Pélé Yoets ajoute le machal d'un roi puissant et sage, expert dans tous les domaines de la sagesse, y compris la préparation des mets les plus raffinés.
Un jour, ses ministres et conseillers lui présentèrent chacun leurs meilleurs plats. Chacun apporta un mets délicieux qu'il avait spécialement préparé pour le roi. Parmi eux se trouvait un homme pauvre qui souhaitait également honorer le roi avec le mets le plus délicieux ; cependant, il n'avait pas les moyens de se payer un mets raffiné.

Désireux d'offrir au roi le meilleur mets possible, il eut une idée.
Il acheta du blé et le moula très finement. Il le lava soigneusement et le plaça dans une assiette propre. Il l'apporta au roi et lui dit en larmes : "Votre Majesté, je voulais vous offrir la meilleure nourriture du monde, mais je n'en ai tout simplement pas les moyens. J'ai fait de mon mieux et je vous ai apporté la meilleure chose possible. Veuillez accepter cette farine pure que j'ai préparée pour vous et utilisez-la pour préparer des mets divins. Et lorsque vous la mangerez, considérez-la comme si je l'avais préparée pour vous."

Voyant les intentions pures de cet homme et tout ce qu'il pouvait faire pour lui, le roi fut rempli d'amour pour lui. Il prit la farine et en fit un mets délicieux, comme si le pauvre homme lui avait donné cette nourriture. Il le récompensa donc généreusement.

De même, si nous faisons de notre mieux pour offrir à Hachem les meilleures prières, Il transformera ces paroles en prières les plus saintes, et Il considérera comme si c'était nous qui les avions prononcées.

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-> Si l’on ne sait pas du tout comment avoir la kavana, il faut au moins prononcer les mots clairement, en énonçant chaque lettre, et garder à l’esprit qu’on fait de son mieux pour servir Hachem par la prière.

Le Pélé Yoets écrit qu’une telle personne devrait dire :
"De même que Toi, Hachem, tu es extrêmement élevé, je suis extrêmement bas. Mais Tu me permets de m’approcher de Toi et de T’offrir mon présent. Je désire sincèrement que Tu acceptes mon humble présent. Si je savais comment avoir la kavana, je consacrerais toute mon énergie à avoir les pensées appropriées en Te priant, mais je n’en suis tout simplement pas capable.

C’est pourquoi je présenterai mon présent tel qu’il est et je Te supplie de l’accepter, de lui donner la forme appropriée et de le considérer comme si j’avais une kavana appropriée."

Lorsque Hachem entend cela et constate que l'individu fait réellement de son mieux et s'annule à Lui, Il accepte la prière et la considère comme parfaite.
C'est ce que disent nos Sages (guémara Ména'hot 13a) : "Celui qui fait beaucoup comme celui qui en fait peu", car il ne sait pas faire beaucoup, est accepté par Hachem, à condition que ses intentions soient léchem chamayim.

-> Le Pélé Yoets rapporte ensuite le récit d'un homme qui souffrait de ne pas savoir prier. Le jour de Kippour, il récita les lettres de l'alef beit à plusieurs reprises, puis il implora Hachem de les remettre dans le bon ordre. Il fut révélé par le Ciel à un tsadik que cette prière avait plus de valeur que toutes les autres prières récitées ce jour-là.

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+ La prière est plus efficace que la Hichtadlout :

-> Le 'Hazon Ich (Kovetz Igrot - 'helek 2,132) écrit :
"A chaque événement, je me suis habitué à renforcer ma foi, pensant que rien n’arrive par hasard dans ce monde et que tout est orchestré par Hachem.
Je me suis efforcé par la prière d'écarter les mauvais décrets. C’est pourquoi je considère la Hichtadlout (efforts à faire pour obtenir sa parnassa nécessaire) avec indifférence, car, la plupart du temps, l'efficacité de nos propres efforts est incertaine".

-> Il est également dit dans le séfer Dinim Véhanhagot miMaran 'Hazon Ich (p.124) :
"Il faut se rappeler que l'on n'a aucun pouvoir. Au contraire, par nos actions, nous éveillons Sa miséricorde .... et si l’on prie et augmente notre prière ... on accomplit davantage que ce qu’on pourrait faire par la Hichtadlout."

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+ Règle naturelle de ce monde = la prière va créer un Shéfa (l'abondance de bienfaits) :

-> Le Ram'hal (dans son Déré'h Hachem 4,5) écrit :
"Le concept de la prière est que, selon la manière dont Hachem a établi le monde avec Sa connaissance suprême, pour que les créatures reçoivent de Lui un Shéfa (flux) de bonté, nous devons pour cela le Lui demander.
Plus l'éveil que l'on suscite avec nos prières est grand, plus le Shéfa sera grand.
Mais si l'on ne suscite pas cette éveil, on ne recevra rien.
Hachem désire pourvoir à Ses créatures de la bonté tout le temps. C'est pourquoi Il a établi cette avoda (de la prière) pour que nous la pratiquions chaque jour, et par elle, Il nous accorde une abondance de succès et de bénédictions."

[ainsi, il y a sûrement plein de belles choses qui nous sont destinées au Ciel, mais elles sont en attente que nous les demandions à Hachem. Le plus nous prions de tout notre cœur, le plus nous provoquons qu'un flux de bontés important se déverse sur nous. ]

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-> "Si un être humain a un parent riche, il l’avoue. [il est fier d’être le parent d’un homme riche].
Si son parent est pauvre, il le nie. [il a honte de lui et fait semblant de ne pas lui être apparenté].
Mais Hachem n'est pas ainsi. Même si le peuple juif est au plus bas de l’échelle, Il les appelle Ses amis et Ses frères."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 9a ]

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-> La guémara (Yérouchalmi Béra'hot 9a) affirme également que "bien qu'Hachem soit si élevé et si élevé au-dessus de ce monde, si quelqu'un entre dans une synagogue, se tient au fond et prie en silence, Hachem entend sa prière."
Le Yérouchalmi l'apprend de l'histoire de 'Hanna (I Shmouel 1), qui pria en silence, mais fut néanmoins entendue par Hachem.

Le Yérouchalmi compare cela à une personne qui murmure à l'oreille de son ami et est entendue. De même, il suffit de murmurer pour que Hachem "tende l'oreille" pour écouter.

[puisque même si nous sommes personnellement au plus, Hachem continue de nous appeler "Ses amis et Ses frères", alors Il est certain qu'Il désire et écoute nos prières. Seul le yétser ara nous fait croire le contraire. ]

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+ Hachem fait ce qui est bien à Tes yeux :

-> Le séfer Ha'Ikarim (maamid 4, pérek 24) écrit :
"Souvent, les gens prient correctement, au bon moment et de la bonne manière, mais la prière n'est pas acceptée. Cela peut être dû à une punition, au fait que la personne ne mérite pas que ses prières soient exaucées avant qu'il ne prie à nouveau, ou encore parce qu'Hachem sait que ce qu'elle demande n'est pas bon pour elle.
Parce qu'Il se soucie d'elle, Il n'accepte pas sa prière. Par exemple, quelqu'un qui prie pour des enfants peut ne pas être exaucé, car Hachem sait que ces enfants seront mauvais, ou quelqu'un qui prie pour de l'argent peut ne pas être exaucé, car Hachem sait que l'argent entraînera sa mort (physique, spirituelle).
Il est donc préférable de prier en disant : "Maitre du monde, fais Ta volonté en-Haut et accorde de la satisfaction (na'hat roua'h ) à ceux qui Te craignent en bas, et aide-moi dans la voie qui Te plaît."

Moché a demandé à Hachem la capacité de parler

+ Moché a demandé à Hachem la capacité de parler :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique la signification du mot "lémor" (en disant - לֵאמֹר) en citant la guémara (Béra'hot 9b) qui précise que les mots que nous disons en introduction à la Amida : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres) ne sont pas considérés comme une interruption entre la "guéoula et la téfila" (la bénédiction de "gaal Israël" et la 1ere bénédiction de la Amida).
La guémara explique que, puisque nos Sages ont instauré la récitation de ces mots, il s’agit d’une "téfila ari'hta" (une extension de la prière - תְפִלָּה אֲרִיכְתָּא).

Le rabbi de Berditchev explique que ces mots ne faisaient pas initialement partie de la Amida, qui a été composée par les Anché Knesset Haguédola (Sages de la Grande Assemblée).
Cependant, nos Sages ont plus tard recommandé de les réciter comme une extension de la prières.
Ces paroles étaient inutiles à l'époque des Tanaïm et des Amoraïm, car au regard de leur très haut niveau spirituel, leurs prières étaient certainement acceptables. Ils n'avaient donc pas besoin de prier pour que Hachem leur ouvre les lèvres et les aide à prier.
Cependant, les générations suivantes, n'étaient pas à ce niveau et devaient commencer leurs prières par cette introduction.

On voit ainsi qu'il y a 2 parties dans la prière : 1°/ La prière en elle-même ; 2°/ Une prière d'introduction, dans laquelle nous demandons d'avoir l'aide et la capacité de prier correctement. [Hachem, ouvre mes lèvres!]

Bien sûr, toutes les prières de Moché étaient du plus haut niveau, et cette introduction n'était pas nécessaire. Cependant, à ce moment, il constata que ses prières n'étaient pas acceptées. Il lui fallait donc que cette prière d'introduction, pour que ses prières pour lui permettre d'entrer en terre d'Israël, soit dite correctement afin qu'elles soient acceptées.

Par conséquent, le verset dit qu'il priait Hachem "pour dire" (lémor), c'est-à-dire qu'il priait pour pouvoir prier correctement. Bien qu'il n'en ait pas habituellement besoin, il a compris que c'était nécessaire cette fois-ci.

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-> Le 'Hatam Sofer (Drashot 'Hatam Sofer - p.224) écrit également que les mots "Hachem chéfataï tifta'h" sont une prière que nous récitons avant la Amida (moment phare de la prière quotidienne), par laquelle nous demandons à Hachem de nous aider à prier correctement.
Il explique cette nécessité en expliquant qu'avant de parler au Roi des Rois, on peut être effrayé et confus, et donc incapable de s'exprimer. On peut être si effrayé qu'on ne peut même plus parler. [en réalisant la grandeur de ce moment, d'être en entretien privé juste en face du Roi des Rois, on en vient à perdre nos mots. ]
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'ouvrir nos lèvres afin de pouvoir nous exprimer, malgré la grande crainte et la terreur que nous ressentons.

Il cite la Haflaah qui dit que c'est le sens du mot "lémor". Le verset rapporte que Moché a demandé à Hachem de pouvoir formuler sa requête, malgré la grande peur qu'il ressentait.

-> Le 'Hatam Sofer se demande ensuite pourquoi Moché n'a eu besoin de formuler une telle requête qu'une seule fois. Il répond que Moché ne priait pas pour pouvoir entrer en terre d'Israël, qui possède une sainteté inimaginable. Moché sentait que cette sainteté dépassait même la sainteté qu'il avait ressentie lors de son ascension au Ciel pendant 40 jours, car la terre d'Israël est encore plus sainte que le Ciel en dehors d'Israël.
Par conséquent, il se sentait incapable d'ouvrir les lèvres pour prononcer sa prière et il devait implorer l'aide d'Hachem.

[l'idée est incroyable : on croit en apparence que la terre d'Israël est une terre comme une autre. Mais en réalité, lorsqu'on est en terre d'Israël, on est dans un lieu qui est plus saint que le Ciel en dehors d'Israël.
Moché, qui a été au Ciel pendant 40 jours, malgré cela lorsqu'il voyait vraiment la sainteté de la terre d'Israël, il en était si impressionné qu'il en perdait ses mots, et devait prier Hachem : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres!). ]

Plus on s’investit dans notre prière, plus Hachem se rapproche de nous

+ Plus on s'investit dans notre prière, plus Hachem se rapproche de nous :

-> La prière n'est pas seulement un processus consistant à prononcer des mots, mais l'expression de ce que l'on veut, de ce dont on a besoin et de ce que l'on désire.
Plus nos prières sont sincères et authentiques, plus elles sont le reflet de nous-même.
Le roi Shlomo écrit : "Kamayim hapanim lapanim, ken lev ha'adam laadam" (comme l'eau reflète un visage, ainsi est le cœur d'un homme pour un autre - Michlé 27,19).
L'idée est que l'on réagit à une autre personne de la même manière que cette personne agit envers soi. Il ne s'agit pas seulement d'une règle des relations humaines, mais aussi de notre relation avec Hachem, ce qui fait de la prière un outil pour se rapprocher d'Hachem.
Plus une personne s'exprime dans sa prière, son être profond est révélé dans les mots qu'elle prononce (à la différence d'un mouvement externe machinal des lèvres), plus Hachem se révèle à elle, et plus elle se sent proche de Lui.
L'acte de prier du plus profond de soi génère en fait une proximité avec Hachem, "kamayim hapanim lapanim".
Mais il faut s'investir dans ses prières. Plus on est dans les mots (en y mettant tout notre être, notre cœur), plus Hachem se révèle aussi.

Le fait de prier Hachem spécifiquement lorsque nous nous sentons éloignés de Lui génère qu'Hachem est juste devant nous, proche de nous, et que nous nous sentirons plus proches d'Hachem.
[on doit utiliser tout moyen permettant à notre cœur de s'exprimer au maximum en prière, pour permettre d'obtenir alors une plus grande proximité avec Hachem.
Se sentir loin d'Hachem ne doit pas être une raison pour ne pas parler à Hachem, car la prière est ce qui amène Hachem plus proche de nous. ]
[rav Kalonymus Shapira - Aish Kodech - Ki Tétsé 5700 (1940) ]

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-> Le rav Kalonymus Shapira enseigne :
"Un homme qui parle dans la prière doit d'abord se révéler dans les mots de sa prière. Cela signifie que son être même se trouve dans les mots qu'il prononce et ensuite "comme l'eau reflète un visage", il génère une dimension de la révélation d'Hachem juste devant lui.
Et même si les prières d'un homme viennent du plus profond de son cœur à cause de la douleur qu'il traverse, que D. nous en préserve, [et pas nécessairement à cause d'un sentiment naturel de proximité avec Hachem], néanmoins, puisque son âme est déversée, et qu'il se trouve contenu dans les mots qu'il prie, il a généré devant lui une révélation personnelle [d'Hachem]".

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-> Le rav Kalonymus Shapira recommande lorsque l'on dit dans la prière "Ata" (Tu) dans "barou'h ata", d'avoir la conscience qu'Hachem est devant nous.
Et plus nous ressentons cette réalité qu'Il est vraiment en face de nous (en tête à tête, attendant et appréciant nos mots de prière), alors par cela nous amenons encore davantage Hachem devant nous, pour ainsi dire, car "kamayim hapanim lapanim", et nous nous sentirons plus proche d'Hachem.

De nos jours, la Chékhina réside fortement dans les synagogues et les maisons d'étude de la Torah, et ce sont les endroits où le peuple juif peut [facilement] se connecter avec Hachem.
[Maharal - Gour Aryé - parachat Balak]

La prière de tout juif est importante pour Hachem

+ La prière de tout juif est importante pour Hachem :

La guémara (Béra'hot 32b) affirme que la prière nécessite un renforcement ('hizouk) constant.

Puisque nous prions si fréquemment, nous oublions à quel point chaque mot de prière est précieux.
Si nous savions à quel point Hachem aime chaque mot de prière qui sort de nos lèvres avec kavana, nous serions beaucoup plus enthousiastes à l'idée de faire prier.
[rabbi David Ashear]

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[nous devons lutter contre la routine, et notre yétser ara qui essaie de nous persuader : qui es-tu pour que tes paroles soient importantes pour le Maître du monde (un tsadik oui, mais toi!) ]

Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

"Et tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem, ton D." (Ekev 8,10)

+ Manger pour bénir :

-> Le Sfat Emet comprend le verset comme signifiant qu'après avoir mangé et être rassasié, on en vient naturellement à bénir Hashem.
La guémara (Béra'hot 35a) dit que c'est une "svara" (conclusion logique) que l'on ne peut pas tirer de plaisir de ce monde sans faire une bénédiction. Il est donc naturel de bénir automatiquement Hachem après avoir mangé.

Le Sfat Emet ajoute que manger procure à une personne une excitation spirituelle qui la pousse à bénir Hachem.
Ainsi, le verset dit qu'après avoir mangé, on est poussé à bénir Hachem.

-> Le rav Shlomo de Karlin (cité dans le séfer Shama Shlomo) explique que ce verset (Ekev 8,10) signifie que même si une personne est rassasiée après un repas, elle devrait être plus satisfaite du Birkat Hamazon qu'elle fait après que du repas lui-même. En conséquence, il traduit le verset comme suit : "Et tu mangeras, et tu seras satisfait de la bénédiction".
[si je suis content d'avoir eu du matériel éphémère, à combien plus je dois être joyeux d'obtenir aussi du spirituel, qui va éternellement m'être agréable dans le monde à Venir. ]

-> On raconte que l'assistant du 'Hatam Sofer lui apportait chaque jour son petit-déjeuner et une tasse de café après la prière Cha'harit. Un jour, l'assistant se dit : "Le Rav ne sait pas s'il a mangé ou non, alors pourquoi devrais-je me donner la peine de le servir? Je vais manger son repas et s'il me pose des questions, je lui dirai qu'il a déjà mangé."
Et c'est exactement ce qu'il fit. Il mangea le repas, ne laissant que quelques miettes dans l'assiette, et la posa devant le 'Hatam Sofer avec la tasse de café.
Un peu plus tard, lorsqu'il revint voir le Rav, le 'Hatam Sofer lui demanda : "Qu'est-il arrivé au petit-déjeuner d'aujourd'hui? "
Le chamach répondit : "Le Rav l'a mangé. Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais vous avez mangé."
Le 'Hatam Sofer répondit : "Il est vrai que je ne me souviens pas si j'ai mangé ou non, mais je me souviens si j'ai fait une bénédiction ou non, et je me souviens très bien que ce matin, je n'ai pas fait de bénédiction avant ou après avoir mangé."

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+ Grâce à la gratitude, nos mérites ne nous sont pas déduits :

-> Le séfer Avodat Panim (écrit par le rav Aharon Yossef Louria) demande comment pouvons-nous tirer du plaisir de ce monde. Cela ne réduit-il pas notre récompense dans le monde à Venir?

Il répond par une machal : un homme qui travaillait dans une épicerie a un jour conclu un accord avec le propriétaire. Il était convenu qu'il pouvait prendre tout ce qu'il voulait dans le magasin quand il le désirait. Il devait noter ce qu'il prenait et cela serait déduit de son salaire à la fin du mois. Bien sûr, seules les choses qu'il prenait à crédit étaient déduites de son salaire. S'il prenait quelque chose et le payait immédiatement, le montant ne serait pas déduit plus tard.

De même, si une personne tire du plaisir de ce monde, cela est déduit du "paiement" qu'elle aurait reçu dans le monde à Venir. Cependant, cela n'est vrai que si elle ne "paie" pas immédiatement. Si elle paie immédiatement, elle peut recevoir sa récompense intégrale dans le monde à venir.

Et comment paie-t-on dans ce monde?
En faisant des bénédictions et en remerciant Hachem de pourvoir à nos besoins.
C'est pourquoi nos Sages appellent la bénédiction une "matbéa" (pièce de monnaie - voir Béra'hot 40b), car c'est la monnaie utilisée pour "payer" Hachem.

Nous apprenons de cela que plus nous remercions Hachem dans ce monde, plus nous pourrons profiter de notre récompense dans Olam Haba.
Cette idée peut être utilisée pour expliquer le verset : "Comment puis-je rendre à Hachem tout le bien qu'il m'a fait? Je lèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de Hachem" (Tehillim 116,12-13).
La manière dont nous payons Hachem est de le louer et de le remercier.

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+ Trouver des étincelles sacrées grâce aux bénédictions :

-> Le rabbi de Trisk (séfer Magen Avraham - parachat Chéla'h) écrit :
"Lorsqu'une personne mange avec sainteté et récite des bénédictions avant et après avoir mangé avec kavana, elle a la capacité d'élever les nitsotsot (étincelles) de sainteté et de les ramener à leurs racines célestes."

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+ Entendre le Birkat Hamazon du roi David :

-> "Quiconque récite le Birkat Hamazon avec kavana méritera d'entendre le Birkat Hamazon de la bouche du roi David lorsque Hachem organisera une séouda pour les tsadikim dans le futur."
[séfer Kav Hayashar - fin du chap.87 ]

<--- + La richesse grâce au mérite des bénédictions : -> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakema'h - Eré'h Béra'ha) écrit que lorsqu'on fait une bénédiction sur la nourriture, on apporte la richesse et la bénédiction au monde entier.
Mais si quelqu'un mange sans réciter le birkat hamazon, il est coupable d' "oublier le nom d'Hachem".
Cela ressort du fait que le verset qui suit immédiatement celui qui parle de manger et de réciter le Birkat Hamazon dit : "Prends garde de ne pas oublier Hachem, ton D."
Par conséquent, on est tenu de se souvenir de réciter une bénédiction après avoir mangé et de réciter toutes les bénédictions avant de manger.

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+ Kavana & les bénédictions qui atteignent les cieux :

-> Le séfer Séder Hayom écrit que lorsqu'une personne prend soin de réciter les bénédictions avec concentration, les mots de ses bénédictions s'élèvent et traversent les cieux jusqu'à atteindre le Trône de gloire d'Hachem, et Hachem, pour ainsi dire, se réjouit d'elles.
En récompense, Il ouvre Sa main et accorde beaucoup de bienfaits au monde.
Nous voyons donc que réciter correctement les bénédictions est une ségoula pour que la richesse descende sur le monde.

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+ Les bénédictions nous accompagnent dans le monde à Venir :

-> Le Zohar affirme que si l'on récite le Birkat Hamazon avec kavana, nos bénédictions nous accompagnent après notre mort et annoncent devant nous que nous avons béni Hachem avec kavana (de notre vivant).

Le séfer Beit Vaad lé'Hakhamim (parachat Vayéra) utilise ce concept pour expliquer le verset (Vayéra 21,33) qui dit qu'Avraham a planté un "échel". Le mot "échel" est l'acronyme de "a'hila chétiya lévaya" (nourriture, boisson et accompagnement), ce qui indique qu'en leur donnant à manger et à boire et en leur apprenant à faire des bénédictions, Avraham fournissait à ses invités un accompagnement pour le monde à Venir.

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+ Les bénédictions protègent le corps après la mort :

-> Le séfer Sifté Cohen (al HaTorah) écrit : "J'ai entendu dire que si l'on fait une bénédiction sur tout ce que l'on mange et que l'on ne met rien dans son corps sans bénédiction avant et après, notre corps ne sera pas affecté par les vers après notre mort.
En effet, les vers sont le résultat d'une malédiction, comme il est dit : "Car les vers les dévoreront" (Ki Tavo 28,39), et une bénédiction est le contraire d'une malédiction ... "Béra'ha" est également la guématria de "krouz" (une annonce), ce qui indique qu'il est annoncé qu'aucun dommage ne touchera le corps de celui qui prononce des bénédictions."

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+ Augmenter la force de l'armée céleste :

-> "Rav Youdai dit que les bénédictions sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
Rav 'Hania dit que le Birkat Hamazon est si puissant qu'il augmente la bénédiction dans le travail manuel d'une personne."
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]

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+ Kavana avec Hatmada (assiduité) :

-> Un homme s'est un jour approché du rav de Jérusalem, le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, et lui a dit qu'il avait des problèmes avec sa parnassa. Le rav Yossef 'Haïm lui a dit qu'il devait se concentrer (kavana) lorsqu'il récitait le Bikat Hamazon, comme l'écrit le séfer Ha'Hinoukh (mitsva 430) : "J'ai reçu une tradition de mes maîtres selon laquelle quiconque fait attention à Birkat Hamazon sera soutenu honorablement tout au long de sa vie."

L'homme répondit qu'il avait essayé cela et que cela n'avait pas aidé, et le Rav lui dit : "Faites cela avec hatmada (assiduité). Continuez et n'arrêtez pas, et à la fin, vous verrez votre salut."

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+ Le soin apporté aux bénédictions est la preuve d'un cœur pur :

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakéma'h - Eré'h Béra'ha) écrit que puisque la Torah nous dit de réciter le Birkat Hamazon, nous avons l'obligation importante de le faire, et celui qui le fait montre qu'il a une forte émouna et un cœur pur, et qu'il est également un 'hassid et quelqu'un qui craint Hachem.

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+ La protection offerte par les bénédictions :

-> La guémara (Nazir 66b) dit que fournir de la nourriture à une personne est aussi difficile que d'ouvrir la mer Rouge.
Le Maharcha écrit que c'est pour cette raison que Hachem nous commande de réciter des bénédictions sur la nourriture. Il explique qu'il existe des forces destructrices qui tentent d'empêcher notre nourriture de nous parvenir, et que les bénédictions que nous récitons agissent en notre faveur, contre ces forces destructrices, et nous permettent de recevoir notre subsistance.

C'est pourquoi la guémara compare les bénédictions et le fait de répondre Amen à des soldats qui mènent une guerre. Les bénédictions mènent une guerre en notre nom contre les forces destructrices qui tentent de nous empêcher de recevoir notre parnassa.

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+ Roua'h Hakodech à travers les bénédictions :

-> Le séfer Shaar Hayi'houdim indique que le Arizal dit à son élève, le rav 'Haïm Vital, que le principal moyen de mériter de recevoir le roua'h hakodech (esprit saint) est à travers les bénédictions.
Lorsqu'on récite comme il faut les bénédictions, on annule le pouvoir des "klipot" impures (forces du mal) qui s'attachent à la nourriture que l'on mange, ce qui permet de tirer un bénéfice spirituel de cette nourriture.

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+ La plus grande de toutes les mitsvot :

-> Le séfer Mitsvot Zémaniyot (écrit par le Richon, le rav Israël ben Yossef Hayisroeli) écrit :
"Sache, mon fils, que la plus grande de toutes les mitsvot, et la plus forte de toutes les avodat (service d'Hachem), est la bénédiction.
Quiconque croit est tenu de bénir Hachem pour tout ce qu'Il crée dans ce monde, avec la bénédiction individuelle de chaque chose, au moment opportun."

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+ Le Birkat Hamazon est la bénédiction principale :

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Ha'avodah 18) écrit que la bénédiction principale est le Birkat Hamazon, car c'est par cette bénédiction que nous remercions Hachem pour toute la nourriture qu'Il nous fournit.
Il cite la guémara (Pessa'him 118a) qui dit qu'il est plus difficile de nourrir une personne que d'apporter la rédemption (guéoula) et ajoute qu'il est donc logique que, puisque le remercier pour cela est si important, cela doit certainement être fait avec dévotion et pureté.

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+ Un seul Birkat Hamazon avec Kavana peut changer une personne :

-> Le séfer Emet miKotzk (ot 68) rapporte que le rabbi de Kotzk disait que faire un seul Birkat Hamazon selon la halakha peut transformer une personne craignant Hacheme (yaré Shamayim).
La preuve en est que (comme le relate la guémara dans Sotah 10a), Avraham invitait des voyageurs chez lui, leur offrait à manger, puis leur demandait de réciter le Birkat Hamazon, et de cette manière, il les transformait en personnes nouvelles.

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+ Le Birkat Hamazon est plus puissant que la prière (téfila) :

-> Le séfer Taamé Haminhagim (page 174) rapporte que le Maguid de Mézéritch était encore plus attentif à chaque mot du Birkat Hamazon qu'il ne l'était dans la prière, car la prière est dérabanan (obligation issue de nos Sages), tandis que le Birkat Hamazon est dé'oraïta (de la Torah).

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+ Une ségoula pour une longue vie :

-> Le rav Haïm Palagi (séfer Kol Ha'Haïm - siman 80) écrit que réciter le Birkat Hamazon à voix haute est une ségoula pour une longue vie.
Cela ressort du verset : "Écoute ma voix selon ta bonté ; Hachem, selon ta règle, soutiens-moi" (Téhilim 119,149).
Cela peut se traduire par le fait que si l'on utilise sa voix pour réciter le Birkat Hamazon selon la règle de Hachem, c'est-à-dire à voix haute (avec kavana), on sera "soutenu", ce qui signifie que l'on vivra longtemps.

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+ Annuler la colère divine :

-> Le Béer Hétiv (Oré'h 'Haïm 185;1) écrit que la raison pour laquelle la lettre "pé finale" (ף) ne se trouve pas dans le Birkat Hamazon est que cette lettre symbolise " 'haron af", la colère divine, et que si l'on récite le Birkat Hamazon correctement, on ne subira pas la colère divine et on mènera une vie prospère et honorable.

[cette lettre (ף) suggère les mots שצף קצף חרון אף (l’irritation, la colère, la fureur). Et celui qui veille à dire le Birkat Hamazon avec concentration, est préservé de tout cela. ]

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+ S'accrocher davantage à Hachem par le Birkat Hamazon qu'avec la prière :

-> Le Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet, qui dit au nom du rabbi de Kotzk que les 'hassidim sont plus attachés au Birkat Hamazon qu'à la prière (téfila).

En effet, nos Sages (guémara Béra'hot 31a) disent qu'il est interdit à une personne ivre de prier, mais qu'elle peut réciter le Birchas Hamazon. [Yérouchalmi, cité par Tossafot ibid]
Cela nous enseigne que même une personne qui est comme un ivrogne, dans le sens où elle n'est pas à un niveau élevé d'avodat Hachem, peut tout de même se connecter à Hachem à travers le Birkat Hamazon.

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+ Avraham a rapproché les gens grâce aux bénédictions :

-> Nous constatons que les bénédictions ont un grand pouvoir pour rapprocher les gens de leur Père céleste (Hachem).
Le Beit Israël de Gour rapporte qu'un 'hassid a un jour dit au rabbi de Kotzk qu'il ressentait un grand éveil spirituel (hit'orérout) grâce au Birkat Hamazon.
Le rabbi répondit : "Avraham Avinou rapprochait les non juifs (goyim) authentiques grâce aux bénédictions (guémara Sotah 10a), car il n'y avait pas encore de Torah à cette époque. Il a donc rapproché les goyim d'Hachem en leur disant de faire des bénédictions."

[par exemple, il demandait soit de payer un prix élevé pour le repas, soit de faire la bénédiction à D. à la fin du repas. Si même un non juif pouvait être affecté, alors à plus forte raison un juif est impacté par les bénédictions, le birkat hamazon. ]

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+ "Tu mangeras, tu seras rassasié, et tu béniras Hachem ton D." (Ekev 8,10)

-> Le Zohar (II, 218a) rapporte que "le Birkat Hamazon est très cher aux yeux d’Hachem, et que celui qui bénit Hachem alors qu’il est rassasié, doit y mettre tout son cœur et sa volonté, joyeusement et sans tristesse aucune. De la sorte, s’il récite cette bénédiction joyeusement et de bon coeur, on lui procure également (sa subsistance) dans la joie et de bon coeur. Il ne sera jamais triste, mais seulement joyeux et aura l’esprit toujours occupé par des paroles de Torah."

-> Le séfer 'Hinoukh écrit :
"J’ai reçu de mes Maîtres (que D. les protège) que celui qui prend garde au Birkat Hamazon voit sa subsistance assurée largement durant toute son existence."

-> Le Maharcha (guémara Nazir 66b) l’explique de la manière suivante :
"Comme "la subsistance de l’homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge" (guémara Pessa'him 118a), Hachem ordonne à celui qui a mangé et s’est rassasié, de le bénir, car ainsi, Hachem déverse sur lui Ses bénédictions. En effet, l’homme a contre lui des anges Accusateurs qui veulent empêcher qu’on lui prodigue avec abondance cette subsistance si difficile. Or, les bénédictions du Birkat Hamazone se dressent comme des défenseurs et des avocats contre ces accusateurs."

-> On a coutume de réciter après le Birkat Hamazon une série de "Hara'haman" qui sont tous, de grandes requêtes.
Le 'Hafets 'Haïm explique que ces requêtes sont prononcées après le Birkat Hamazon parce qu’un homme, ayant accompli ce commandement positif de la Torah, suscite grâce à cela un temps propice dans le Ciel. C’est alors le moment pour lui de demander à Hachem ce dont il a besoin.

Rabbénou Bé’hayé (parachat Yitro 19,3, rapporté dans le Magen Avraham Ora’h ‘Haïm 263,1) exprime la même idée au sujet de l’allumage des bougies de Shabbat. Lorsqu’une femme procède à celui-ci, elle est en mesure de prier qu’Hachem lui donne des enfants qui illumineront la Torah, "parce que la prière est davantage écoutée au moment de l’accomplissement d’une mitsva".

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-> b'h, également sur le birkat hamazon : https://todahm.com/2022/05/16/le-birkat-hamazon

"Sachez qu'il faut être très prudent avec les bénédictions, car le corps d'une personne en tire profit et est sanctifié par ces bénédictions, comme il est dit : "Et Ta Torah est dans mes entrailles" (Téhilim 40,9), et elles apportent une abondance de bonté Divine à la personne (et plus largement au monde entier)."
[Arizal - chaar Hamitsvot ]

La bénédiction de Chéhakol nous sauve

+ La bénédiction de Chéhakol nous sauve :

-> Le rav Dan Segal enseigne :
"J'ai pour tradition que la bénédiction de Chéhakol a le pouvoir d'annuler les décrets sévères et que personne ne peut nuire à celui qui prononce cette bénédiction et témoigne que Hachem a créé tout ce qui existe dans ce monde."

-> "Lorsque des jugements prévalent contre une personne, elle doit réciter la bénédiction de Chéakol Niya Bidvaro (tout [ce qui se passe] est selon Sa parole [rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem]) et renforcer sa émouna que tout se produit par la parole d'Hachem.
Alors elle adoucira ainsi tous les jugements et obtiendra sa délivrance."
[rav Mordé'haï Léchovitz]

-> "J’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une émouna intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"
[rabbi Moché Avraham Barzovski]

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-> Dans le même ordre d'idées, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm - chaar 3, chap.12) écrit que lorsqu'une personne pense dans son cœur que Hachem est la seule puissance dans ce monde et qu'aucune autre force n'a de pouvoir, c'est une ségoula pour annuler tous les jugements et décrets et se sauver de tout mal.
Quand on pense clairement que "én od milvado", il n'y a aucune force en dehors de Hashem, rien ne peut lui causer de mal.

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-> En ce sens, selon le rav Léchovitz, une seule récitation de la bénédiction de Chéhakol fait avec kavana, peut adoucir tout décret sévère.
On rapporte également que le rav de Brisker Rov a dit que pendant l'Holocauste (Shoa), il a été sauvé à plusieurs reprises parce qu'il concentrait ses pensées sur les mots "én od milvado".