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"Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours … Sara rit en elle-même … Hachem dit à Avraham : pourquoi a-t-elle ri … Y a-t-il quelque chose d’impossible pour Hachem?" (Vayéra 18, 11-14)

-> Rabbi Tsadok haCohen enseigne :
"Un juif ne doit jamais renoncer dans quelque domaine que ce soit, tant dans celui matériel, comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 10b) : "Même si une épée aiguisée était posée sur le cou d’un homme, qu’il ne désespère pas de la miséricorde", que dans celui spirituel, eût-il sombré dans les pires péchés, même ceux au sujet desquels il est dit que le repentir est impossible ou très difficile.

Et même s’il se voit en train de se noyer dans le monde matériel, il ne doit à aucun moment songer qu’il ne pourra jamais en sortir. Car le renoncement n’existe pas chez un juif et Hachem est en mesure de l’aider dans toute circonstance.

Toute la construction du peuple juif ne se produisit qu’à la suite d’une situation entièrement désespérée, car "Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours" et "Qui aurait dit à Avraham que Sarah allaiterait un fils ?" (v.21,7).
Aucun homme sensé aurait pu imaginer une telle chose.
Même après la promesse de l’ange et bien qu’elle eût foi en la toute-puissance d’Hachem, Sarah ne put s’empêcher de rire intérieurement. Elle était loin d’y croire, connaissant l’âge avancé d’Avraham ... et le sien.
D'ailleurs si Hachem avait désiré les délivrer, Il l’aurait fait bien avant, car il est préférable de réduire l’ampleur d’un miracle. [plus ils ont eu un enfant âgés, plus le miracle est flagrant!]

De plus, D. n’accomplit pas de miracle inutilement. Mais en réalité, tout cela émanait d’Hachem afin que le peuple se construise précisément sur une situation désespérée de laquelle personne ne pensait que Sarah se sortirait.
Car c’est ce qui caractérise un juif : le fait de croire qu’il n’y a pas lieu de renoncer, qu’Hachem peut lui venir en aide dans toute circonstance et que rien ne Lui est impossible.

Il faut se garder de sonder les raisons pour lesquelles Hachem agit d’une certaine manière."

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+ "Hachem dit à Avraham : pourquoi Sara a-t-elle ri en disant : 'est-ce que j’enfanterai alors que je suis vieille'. Y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?" (Vayéra 18,13-14)

-> Le 'Hafets 'Haïm commente le verset ci-dessus :
A priori, dit-il, on peut se demander pourquoi la Torah s’est tellement étendue afin de décrire cet épisode qui semble être déshonorable pour Sarah.
De plus, pour quelle raison nous relate-t-elle en longueur la discussion entre Avraham et Sarah afin de savoir si cette dernière avait ri ou non ?

C’est que l’histoire des Patriarches est un signe pour leurs descendants et tout ce qui leur arriva se reproduira dans la génération d’avant la venue du Machia’h.
Nombreux sont ceux qui diront alors : comment se pourrait-il qu’il vienne soudainement pour nous délivrer?
Ces gens riront en eux-mêmes en pensant que c’est une chose tout à fait impossible.
C’est pourquoi la Torah s’est allongée pour relater cette Paracha, afin de dévoiler qu’Hachem critique une telle conduite.

Car "y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?"
A chaque instant, Il est en mesure d’hâter la venue du libérateur (machia'h) qui nous délivrera de l’exil et en un clin d’œil tout peut être transformé en lumière, pour le bien et la bénédiction."

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-> A ce sujet, le rabbi Tsadok haCohen nous enseigne également :
Notre Patriarche Avraham est le précurseur de cette ligne de conduite qui consiste à ne jamais désespérer quelles que soient les circonstances.
Lorsque Loth fut pris en captivité et que tous avaient déjà renoncé à le sauver (c'est la raison pour laquelle le roi de Sodome voulut concéder ensuite tout le butin à Avraham car il y avait déjà renoncé), Avraham s'arma de courage et, accompagné de 318 gens de sa maison, il se mit à la poursuite de 4 rois.
La Guémara (Nédarim 32a) commente que la valeur numérique 318 correspond à celle de Eliézer (אליעזר). Or, la signification du nom Eliézer est écrite explicitement dans la Torah (au sujet de Moché qui nomma ainsi son fils) : "Car le D. de mon père me viendra en aide et me délivrera" (אֱלִיעֶזֶר כִּי אֱלֹהֵי אָבִי בְּעֶזְרִי - Yitro 18, 4).
Et ce fut lorsque le glaive de Pharaon était déjà sur son cou. Malgré tout, Hachem fut en mesure de le sauver même dans une situation aussi désespérée.

Le nombre 318 comprend une unité de plus que la valeur numérique du mot יאוש (yéouch), le renoncement/désespoir (317), évoquant ainsi le dépassement du renoncement.
Il indique en allusion qu'Hachem apporte son aide dans toutes les situations où l'homme aurait pensé désespérer.

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-> Le Avodat Israël note que le nom d'Hachem (avaya - יהוה) n'est pas mentionné dans les parachiot de Mikets, Vayigach et Vayé'hi, jusqu'à ce qu'il soit écrit : "lichouaté'ha kiviti Hachem" (En ton secours, j’espère, Hachem - Vayé'hi 49,18).
La raison est que ces versets parlent de l'histoire de l'exil en Egypte : des 7 belles années suivies des 7 mauvaises années (Mikets), allant jusqu'à ce que Yaakov et sa famille descendent en Egypte (Vayigach).
Puisque ce n'est pas un moment joyeux, alors le nom d'Hachem lié à la compassion n'y est pas mentionné.

Si nous comptons ces versets où le nom de D. n'est pas mentionné, nous arrivons à un total de 318 versets.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318. Hachem nous aide toujours, même si tout peut nous pousser à penser le contraire, à en venir à désespérer.

Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Ainsi, nous devons rajouter à chaque instant en face de nous un (l'Unique - Hachem), le fait que D. est toujours présent à nos côtés (puisqu'il est là nous n'avons aucune raison de désespérer), que nous n'avons rien à craindre ("D. est mon aide!").

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+ Quelques réflexions sur le désespoir, le découragement :

-> Les souffrances de l’exil pourraient conduire le juif au désespoir.
Cependant, ce désespoir provient seulement de son être physique.
Lorsque le juif est à l’écoute de son âme et se rend compte qu’elle dit : "Hachem est mon lot" (Eikha 3,24), il aura foi en son Créateur malgré toutes ses souffrances.
[Méam Loez – Eikha 3,24]

-> Certes, il est possible et même naturel qu’un homme ressente de l’amertume et de la tristesse en pensant à ses fautes. Malgré tout, la tristesse et le désespoir sont à rejeter, car si l’on médite à l’immense Bonté d’Hachem, qui réside parmi nous et est avec nous malgré toutes nos impuretés, cela doit déjà suffire pour en ressortir renforcé, et en tirer une joie intense.
[Torat Avot]

-> La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.
[rabbi Na’hman de Breslev]

-> Le désespoir d’une personne peut entraîner davantage de mal que toute autre chose.
Mais plutôt, si une personne est remplie d’espoir et de bita’hon en Hachem, cela peut produire le sauvetage, la délivrance d’une mauvaise situation, même si cela implique un bouleversement des lois de la nature.
[Imré ‘Haïm – à sa fille]

-> Le miracle de ‘Hanoucca nous enseigne que le désespoir n’a pas sa place dans des situations où toutes les options semblent bloquées ou naturellement limitées ; l’homme doit rassembler ses forces, étant donné qu’il n’existe pas d’autre choix, et une aide Divine nouvelle lui sera alors envoyée.
[rabbi Eliyahou Dessler – Mikhtav MéEliyahou]

-> Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n’essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu’elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.
Notre travail est de nous regarder d’une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).
Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux.
[rav ‘Haïm Chmoulévitz – Si’hot Moussar]

-> La pire des fautes et le plus grand péché, c’est de se décourager.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Si vous manquez de confiance, vous manquez d’avenir.
[Yéchayahou 7,9]

-> Le plus grand bien pour un homme, c’est d’être toujours dans la joie ; car cela le conduit à faire tout ce qui est bien.
C’est ainsi que le mauvais penchant ne cherche qu’à faire tomber l’homme dans la tristesse et le découragement.
C’est le but qu’il cherche quand il le fait fauter, car la tristesse ôte de l’homme sa raison et l’éloigne peu à peu d’Hachem, jusqu’à le faire tomber dans les abîmes.
[Emounat Israël]

-> Si tu as fait une faute, il ne faut pas s’en sentir découragé et en perdre le sentiment que l’on est quelqu’un d’important, car il n’y a pas de plus grand danger.
Mais plutôt, après une transgression, renforce-toi et élève-toi au-dessus de cette faute.
Garde ton esprit focalisé sur ton grand potentiel, et peu importe le mal que tu as pu faire par le passé, tu as toujours la possibilité de t’élever.
[rabbi Nathan Tsvi Finkel - le Saba de Slabodka]

-> "Écarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15)
Lorsque l’on souhaite faire des bonnes choses, le mauvais penchant se présente avec les montagnes de fautes qu’on a commises, non pas pour qu’on s’en repente, mais plutôt pour décourager/refroidir l’homme de réaliser la bonne action.
Ainsi, "écarte-toi du mal" = ne considère pas le mal que tu as commis, "et fais le bien" comme si tu n’avais jamais fauté.
[le Beit Avraham]

-> Le mauvais penchant décourage l’homme de la téchouva en lui rappelant qu’il est plein de fautes et n’a donc plus d’espoir.
Alors, il faut lui répondre : "Certes j’ai commis plein de fautes, mais c’est du passé! Et maintenant, je vais changer et me repentir!"
[Avodat Israël]

-> "Ne soyez pas trop stricts envers vous-mêmes car il s’agit d’une tactique du mauvais penchant pour vous rendre triste.
Même si une personne a commis une transgression, elle ne doit pas se décourager car cela lui ôtera la volonté de servir D.
Plutôt, elle doit être triste uniquement pour la transgression qu’elle a commise, et retrouver la joie en D. "
[le Baal Chem Tov]

-> "Si une personne se bat dans ce monde afin de comprendre la Torah, et ce même s’il lui manque la capacité de la comprendre, elle ne doit pas en être découragée.
En effet, dans le monde à venir, lorsqu’elle s’assiéra dans la yéchiva du Ciel, elle aura alors la possibilité de comprendre la Torah pour laquelle elle aura lutté dans ce monde.
Ses efforts seront très largement récompensés."
[Séfer ‘Hassidim – de rabbi Yéhouda ha’Hassid]

-> Lorsque nous étudions la Torah, il faut ressentir de la joie pour nos efforts, car tant que l’on a fait de son mieux, nous n’avons aucune raison d’être découragé.
Les efforts investis sont l’objectif de l’étude (le résultat étant un cadeau que nous fait Hachem).
[Rabbi Nathan Wachtfogel]

-> Rabbi Chimon Bar Yo’haï dit : "Si tu vois des hommes découragés d’accomplir la Torah, lève-toi, attache-toi à elle, et tu recueilleras la récompense de tous."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 89]

-> Nous ne devons jamais se décourager de prier en se disant : "Qui suis-je pour qu’Hachem écoute mes prières, alors que je suis si loin de Lui?"
Cette pensée vient du mauvais penchant qui cherche à décourager l’homme particulièrement de la prière.
Or, la Torah affirme qu’Hachem "réside même dans leurs impuretés" (A’haré Mot 16,16). Ainsi l’homme doit savoir que même impur, Hachem réside avec lui et écoute ses prières.
[Tiféret Chlomo]

-> Chaque homme est relié à 2 réservoirs : un réservoir de lumière spirituelle grâce à son âme (néchama) et un réservoir d’obscurité spirituelle à cause de son corps.
Après un élan spirituel intense, induit par les forces de lumière, où ils priaient en manifestant leur confiance totale en Hachem, les forces d’obscurité réagissaient en freinant cet élan spirituel, entraînant un découragement, l’arrêt de leur prière et de la défaite.
Les forces d’obscurité se sont agrippées aux forces de lumière pour les contrecarrer et les chasser.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 2)]

[ce commentaire au moment du combat contre Amalek, s'applique dans notre quotidien contre notre yétser ara. Lorsque l'on monte spirituellement, il est normal d'avoir des passages de découragement, et c'est à nous de s'en relever le plus vite possible!]

-> Puisse D. nous préserver du désespoir que pourrait causer le retard du Machia’h.
Il convient de se tenir prêt pour attendre la délivrance comme si l’on attendait quelqu’un qui doit arriver.
Et qui sait, peut-être se tient-il déjà derrière notre mur.
[le ‘Hafets ‘Haïm]

-> On doit avoir de la compassion pour tous les juifs, comme s’ils étaient nos propres enfants.
On ne doit pas se lasser ou se décourager [d’eux], et ce à l’image de Hachem, un Père qui est miséricordieux envers chacun de Ses enfants.
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.3]

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-> Ne jamais désespérer : https://todahm.com/2020/07/22/ne-jamais-desesperer
-> Le désespoir - d’après rabbi Na’hman de Breslev : https://todahm.com/2019/07/14/le-desespoir
-> La force d'Amalek = le découragement des juifs : https://todahm.com/2021/04/25/la-force-damalek-reside-dans-le-decouragement-des-juifs
-> b'h, également d'autres réflexions comme : https://todahm.com/2020/12/27/29965

Si le yétser ara nous dit de commettre une faute, il faut penser : "Peut-être que Hachem est en train de me tester comme Il a pu tester notre Patriarche Avraham."
Pensons que : "Peut-être que c'est l'un des principaux tests de ma vie".
Avec cela en tête, nous réussirons l'épreuve ...

Lorsqu'une personne sait qu'elle est en train d'être testée, elle sera très vigilante, et elle réussira l'épreuve.
Il faut avoir de telles pensées ... car Hachem envoie des défis pour nous tester.
Heureux est celui qui pense toujours à Hachem.

[Chla haKadoch]

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-> "Souvent, l'homme n'est pas conscient du domaine où il doit se travailler : s'il savait où il doit fournir des efforts et se parfaire, cela réduirait de moitié ses difficultés."
[rav Naftali Traup]

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-> Le 'Hozé de Lublin dit que la Akédat Its'hak n'est pas un événement d'une seule fois, qui est arrivé à Avraham et Its'hak.
Au lieu de cela, à chaque fois que nous sommes [fortement] tentés de faire une faute et qu'on s'en retient, alors c'est une autre akédat Its'hak.
Ou bien à chaque fois que nous devons faire une mitsva et que nous surmontons un [fort] yétser ara de ne pas la faire, et que malgré nous réalisons la mitsva, alors c'est une autre akédat Its'hak.

-> Le Chla haKadoch (Vayéra 42) fait remarquer que si nous sommes prêt à sacrifier notre vie physique en l'honneur d'Hachem, nous devons également être prêts à se sacrifier pour dépasser nos tentations naturelles. Par exemple en se levant tôt pour prier et étudier, se retenir du lachon ara, ...

[sacrifier ses désirs, sa volonté personnelle simplement parce que telle est la volonté d'Hachem, indépendamment de nos calculs intellectuels, de notre naturalité, c'est marcher dans les pas de Avraham.]

=> Ainsi, la Akédat Itsh'ak a lieu jusqu'à aujourd'hui dans les batailles quotidiennes que tout juif mène face à son yétser ara.
D'ailleurs, au début de la prière du matin nous récitons le passage de la Akédat Its'hak, afin de se rappeler comment Avraham et Its'hak ont donné leur vie par amour pour D., et cela est notre rappel afin que l'on fasse de même dans toutes les épreuves que Hachem nous enverra.

"Hachem se révéla à lui (à Avraham) dans les plaines de Mamré et il était assis à la porte de la tente" (Vayéra 18,1)

-> Selon le Beit Its'hak, on peut expliquer ce verset de façon allusive.
- "Hachem se révéla à lui (à Avraham)" = en ce 3e jour suivant la brit mila d'Avraham, Hachem Lui-même vient lui rendre visite ;
- "il était assis à la porte de la tente (aoél)" = malgré qu’il avait atteint de hauts niveaux dans le dévoilement Divin, même après cela, dans sa grande humilité, Avraham se voyait toujours devant la porte, et pensait qu’il n’était pas encore entré à l’intérieur du monde du Service Divin et de Sa Connaissance.

"Hachem était avec le jeune homme (Yichmaël), et il grandit ... et devint un tireur d'arc" (Vayéra 21,20)

-> Rachi explique que cela signifie que Yichmaël devint un brigand et agressait les passants avec son arc.

=> Cela paraît étonnant, puisque le verset dit bien qu'Hachem était avec lui! Comment a-t-il donc pu devenir un malfaiteur?

En réalité, certes le verset dit qu'Hachem était avec Yichmaël, mais la suite du verset est : ''et il grandit''.
Le sens simple est qu'il prit de l'âge, mais on peut l'expliquer différemment, en disant qu'il s'en ''grandit'' et en tira grandeur et orgueil.
Comme il s'enorgueillit du fait qu'Hachem était avec lui, Yichmaël en perdit tout le bénéfice, et c'est ainsi qu'il put sombrer et devenir un brigand.

[Beit Its'hak]

"Ne porte pas la main sur le jeune homme [Its'hak], ne lui fais rien! Car, désormais, Je sais que tu crains D., toi qui ne M'as pas refusé ton fils, ton fils unique" (Vayéra 22,12)

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 56,8) rapportent que lorsqu'Avraham étendit la main pour saisir le couteau et sacrifier son fils, de ses yeux coulèrent des larmes, les larmes que peut avoir un père qui a pitié de son fils qu'il doit immoler.
Néanmoins, il était heureux d'accomplir la volonté de son Créateur.

=> Comment peut-on pleurer, et l'instant d'après être heureux?

Le Maguid de Doubno explique que lorsqu'Avraham réalisa qu'il ne ressentait pas la moindre difficulté ou résistance pour sacrifier son fils, mais que bien au contraire, il était rempli de joie d'accomplir la volonté de Hachem. Il pensa alors qu'il avait atteint un très haut niveau, semblable à celui d'un ange qui n'a pas de libre arbitre.
Alors, et afin d'augmenter la valeur de sa mitsva, Avraham éveilla en lui un sentiment de compassion envers son fils qu'il s'apprêtait à immoler, et il se mit à pleurer. Puis, il s'efforça de se détacher de ce sentiment pour n'éprouver que la joie à accomplir la mitsva d'offrir son fils en sacrifice.

"Il dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à Tes yeux, ne passe pas, je T'en prie, au-dessus de Ton serviteur" (Vayéra 18,3)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 127a) déduisent de ce verset que la mitsva d'accueillir les invités est plus grande que celle de recevoir la Présence Divine.

=> Même si nous apprenons d'Avraham que l'accueil des invités est plus important que celui de la Présence Divine, d'où Avraham lui-même le savait-il?

-> Le rav Nathan Adler (le maître du 'Hatam Sofer) répond qu'Avraham avait sanctifié tout son corps pour le service Divin. Il avait habitué sa pensée et ses gestes à ne se consacrer qu'aux mitsvot.
Ainsi, son corps se défendait de lui-même de commettre une quelconque faute. Et lorsqu'il vit les 3 étrangers arriver, bien qu'il fût occupé à accueillir la Présence Divine, ses pieds le dirigèrent vers eux, il comprit alors que l'accueil des invités était plus important que de parler avec Hachem, et que Sa volonté était qu'il leur offre l'hospitalité.

Cela nous enseigne qu'il n'y a pas de limites pour l'homme dans la sanctification de son corps : il peut atteindre, par ses efforts, un niveau où tout ce qui est matériel en lui sera de lui-même attiré par les mitsvot et la spiritualité.

"Avraham se leva le matin, il prit le pain et l’outre d’eau et les donna à Hagar, sur son épaule, ainsi que l’enfant" (Vayéra 21,14)

Rachi comment : L’enfant aussi, il l’a placé sur l’épaule de Hagar, parce que Sarah lui avait jeté le mauvais œil, de sorte qu’il avait attrapé une fièvre et ne pouvait plus marcher.

=> Pourquoi ne pas dire plutôt que s’il ne pouvait pas marcher c’est qu’il était malade?
En fait, nos Sages disent qu’avant Yaakov, la maladie n’existait pas, c’est Yaacov qui a prié pour qu’elle apparaisse.
Ainsi, Yichmaël ne pouvait pas être malade. En revanche, depuis toujours, le mauvais œil pouvait causer des dommages. C’est pourquoi, Rachi était forcé d’expliquer que Yichmaël était affaibli du fait du mauvais œil.

On voit de là l’unité de la Torah. Une information concernant Yichmaël ne peut être expliquée que conformément à une autre information concernant Yaakov.
[Rav Chlomo Wolbe]

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-> b'h, sur le sujet du mauvais œil : https://todahm.com/2018/12/09/jalousie-et-mauvais-oeil

Les anges

+ Les anges - Paracha Vayéra :

-> Hachem envoya à Avraham 3 anges : Mi'haël, Gabriel et Raphaël.
Ils devaient venir de toute façon, car ils avaient pour mission d'apporter un message à Avraham, mais afin de donner la possibilité à Avraham d'offrir l'hospitalité, D. les lui envoya sous l'apparence d'êtres humains.
[Méam Loez - Vayéra 18,2]

-> "Et voici 3 [anges]" (véiné chélocha - וְהִנֵּה שְׁלֹשָׁה).
Les mots : וְהִנֵּה שְׁלֹשָׁה, ont la même valeur numérique que : "voici Mi'haël, Gabriel et Raphaël" (אלו מיכאל גבריאל ורפאל).
En effet, selon le midrach rabba, il s'agit des 3 anges qui sont venus rendre visite à Avraham.
[le ‘Hida – ‘Homat Anakh]

-> Lorsque les anges marchaient ensemble, Mi'haël, le plus important des 3, se trouvait au centre, Gabriel se tenait à sa droite et Raphaël à sa gauche.
C'est là l'attitude à adopter quand 3 hommes marchent ensemble, et qu'il en est un plus éminent que les autres.
[Méam Loez - Vayéra 18,3]

-> "Ils mangeaient" (18,8)
Les érudits prononcent des paroles de Torah lors de chaque repas, afin de nourrir leur âme.
Il ne fait aucun doute qu'Avraham discuta de la Torah avec ses visiteurs, selon son habitude.
Il leur expliqua les voies de Hachem et donc leur procura une "nourriture" spirituelle supérieure à celle physique.
C'est pourquoi il est écrit qu'ils "mangèrent".

Nous apprenons ainsi que l'on doit respecter les coutumes de l'endroit où l'on est accueilli. Même les anges agirent en se conformant aux usages.
Selon une autre opinion, les anges avalèrent la nourriture en l'honneur d'Avraham.

Hachem envoya 3 anges et non un seul. Chaque ange a une mission différente.
Raphaël vint guérir Avraham des souffrances de la circoncision.
Mi'haël vint annoncer à Sarah l'heureuse nouvelle [d'une prochaine naissance].
Gabriel vint pour détruire Sodome.
[...]

Bien que D. apparu à Avraham, il ne l'avait ni guéri, ni ne lui avait annoncé que Sarah enfanterait.
Hachem voulait montrer que la seule raison de sa visite était d'honorer Avraham.
[Méam Loez]

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+ "Lavez-vous les pieds et reposez-vous sous l'arbre" (Vayéra 18,4)

-> On trouve dans le livre "Béer Moché", le commentaire suivant :
"Lavez-vous les pieds" (véra'hatsou raglé'hem - וְרַחֲצוּ רַגְלֵיכֶם) a la valeur numérique 613, allusion au fait qu'il voulait leur demander de s'éloigner de l'idolâtrie, comme l'ont dit nos Sages (guémara Baba Métsia 86b), qu'il les soupçonnait d'être des idolâtres, or la foi a autant d'importance que toute la Torah, ainsi qu'il est écrit : "Toutes tes mitsvot sont la foi" (Téhilim 119).

C'est pourquoi, il a demandé "lavez-vous les pieds et reposez-vous sous l'arbre" (וְרַחֲצוּ רַגְלֵיכֶם וְהִשָּׁעֲנוּ, תַּחַת הָעֵץ) = cette phrase dont en hébreu les 1eres lettres permettent de former le mot : "Torah" (תּוֹרָה), et les dernières lettres le mot : "mitsvot" (מצוות).

Il est écrit dans le Zohar : "L'arbre : sache que Hachem est un arbre de vie pour tous", c'est pourquoi "reposez-vous sous l'arbre", et non sous une quelconque idole.

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-> "Lavez-vous les pieds" - Rachi : Comme il pensait avoir affaire à des Arabes, adorateurs de la poussière de leurs pieds, il a pris garde à ne pas introduire d’objet d’idolâtrie dans sa maison.

=> Est-ce qu'il existe vraiment des gens qui sont stupides au point d'adorer la poussière de leurs pieds?

Le Divré Yé'hezkel répond que cela fait allusion aux gens qui pensent que leur que subsistance (parnassa) vient de leurs déplacements d'un endroit à un autre. Lorsqu'ils réussissent, ils "se prosternent" en gratitude pour la poussière de leurs pieds. En effet, ils sont persuadés que c'est leur force/efforts (pieds, déplacements) qui leur a fait méritée cette richesse.
Ils ne réalisent pas qu'en réalité c'est Hachem qui le leur a accordé.

-> Le Séfer 'Hassidim écrit :
"Hachem envoie des anges afin de mettre dans le cœur d'un commerçant d'apporter sa marchandise à un endroit spécifique où un businessman spécifique s'y trouve.
Les anges placent également le désir dans le businessman d'acheter la marchandise.
Et ensuite les anges placent dans les cœurs des consommateurs l'envie d'aller à tel endroit acheter la marchandise, ou bien les anges vont inciter le businessman d'aller à tel endroit pour la vendre ..."

=> Ainsi, Hachem envoie des anges pour diriger toute chose, et si nous voulons exprimer notre gratitude, nous devons le faire uniquement à Hachem.
[de même nos Sages affirment par exemple que la moindre idée de commerce (ou autre), provient d'Hachem, ...]

-> Le rabbi Yé'hezkel de Kozmir dit : "Une personne fait chaque jour des milliers de pas, et si elle ne croit pas que chacun de ses pas est préparé par Hachem, alors sa bénédiction du matin : "qui prépare les pas de l'homme" (amé'hin mitséadé gavér) est une bénédiction en vain."

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-> Le Arougat haBossem apporte l'enseignement suivant.
Nos Sages emploient l'expression de "avak" (la poussière) au sujet de certains interdits pour désigner une forme plus subtile de défense qui se rattache à l'interdit lui-même, comme par exemple : "avak ribit" (la poussière de prêt à intérêt - guémara Baba Métsia 61b) ou bien : "avak lachon ara" (la poussière de médisance - guémara Baba Batra 156a).
Selon le même principe, on peut dire qu'il existe également "la poussière d'idolâtrie", qui est la "poussière des pieds" générée lorsqu'un homme place sa confiance dans les efforts qu'il investit en vue d'obtenir sa subsistance (comme l'évoque les pieds = c'est par mes déplacements, mes actions que je réussis!).
Cela se produit lorsqu'il se met à penser que les bénéfices qu'il gagne sont le fruit de ses efforts.
Et même ceux qui ont foi en Hachem ont tendance parfois à penser [plus ou moins consciemment] que leurs efforts ont néanmoins contribué à leur apporter leur subsistance, sans comprendre que ces efforts personnels n'ont pour but que de remplir la condition que le Créateur a imposé à Ses créatures.
Quant à la subsistance elle-même, elle ne provient que de Sa main généreuse et largement ouverte.

On peut comprendre d'après cela pourquoi Avraham dit aux anges : "Prenez un peu d'eau et lavez vos pieds (v.18,4).
Rachi : "Il pensait qu'il s'agissait de 3 commerçants qui se prosternent à la poussière de leurs pieds".
Avraham se disait que certes ceux-ci croyaient en Hachem, mais ils devaient s'en remettre également à l'effort qu'ils investissaient dans leur commerce (évoqué par les pieds), et ils fautaient pour cette raison dans "la poussière de l'idolâtrie".
C'est pourquoi il les envoya se laver de cette idolâtrie ce qui leur permettrait de reconnaître [de tout cœur] que tout provenait du Ciel [sans être influencé par le : "certes D. existe, mais c'est quand même un peu grâce à moi que ..."]

Le Arougat haBossem conclut ainsi : "Nous devons avoir conscience que sans l'aide d'Hachem, l'homme n'est même pas en mesure de lever le petit doigt, et qu'il n'a donc nulle raison de s'enorgueillir puisque tout provient d'Hachem."

[en enlevant la poussière des pieds, d'une certaine façon on voit directement et pleinement nos pieds bruts et l'on réalise à quel point nous pouvons se déplacement, voir, ... que grâce à D.
A l'image des pieds, nous tenons et bougeons dans ce monde à chaque instant que parce que Hachem nous le permet.]

-> 'Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem et pour qui Hachem est son appui" (barou'h aguéver acher yivta'h b'Hachem véaya Hachem mivta'ho - Yirmiyahou 17,7)
Le Arougat haBossem commente :
"La vraie confiance en Hachem est lorsque l’on se repose uniquement sur Lui, sans penser que ses propres efforts aident en quoi que ce soit, mais en étant convaincu au contraire, que chacune de ses actions, son empressement et ses efforts ne sont que néant et que tout s’accomplit grâce à la parole d’Hachem.
C’est à ce sujet que le verset dit "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem" et poursuit "et pour qui Hachem est son appui", pour exclure celui qui a confiance en Hachem, mais qui cependant se repose aussi sur ses actions.
Et de fait, un tel homme est béni et heureux, car il dépose son fardeau sur Hachem et sait que tout ce qui arrive dans ce monde n’est que le fruit de Sa volonté, qu’Il désire son bien à chaque instant et que, même lorsqu’Il se conduit avec rigueur, ce n’est que bénéfique."

-> "J’ai placé Hachem en face de moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid – Téhilim 16,8)
Le Baal Chem Tov explique : le mot chiviti (שיויתי) est à rattacher au terme : chiv'yon (l’égalité - שיווין ou השתוות). Dans tout ce qui lui arrive, l’homme doit ressentir que cela lui est égal, que ce soit lorsqu’on le loue ou lorsqu’on l’humilie et dans tous les autres domaines également.
Lorsqu’il mange des mets succulents ou des aliments ordinaires, tout est égal à ses yeux ...
Pour tout ce qui lui arrive, il se dira : "Cela m’a été envoyé par le Ciel et telle est Sa volonté ..., mais de son propre point de vue, cela fait aucune différence.
C’est un niveau très élevé.

La ville de Sodome

+ La ville de Sodome : 

-> Sodome était une ville très riche, exportant de l'or et des pierres précieuses.
La région dans laquelle elle se trouvait recelait d'immenses ressources et sa population n'avait aucun soucis d'argent. Aucune autre ville n'était bénie comme Sodome.

Pourtant, ses habitants étaient profondément méchants. Sodome s'est distinguée par 4 péchés :
1°/ Ses habitants avaient un comportement sexuel immoral.
A 6 heures de Sodome, il y avait une oasis composé d'agréables sources et d'arbres fruitiers magnifiques.
Aux mois d'été, les habitants des 5 cités : Sodome, Gomorrhe, Adma, Tsévoyim et Tsoar, s'y réunissaient et célébraient un carnaval.
Pendant 4 jours et 4 nuits, ils mangeant, buvaient et s'offraient mille plaisirs.
Hommes et femmes se mélangeaient sans tenir compte des liens maritaux ou familiaux. Ils s'adonnaient ainsi à l'adultère, l'inceste et à l'homosexualité.

[Le Ohr ha'Haïm hakadoch (Vayéra 18,16-22) rapporte en se basant sur le midrach (Béréchit rabba 50,5), que les habitants de Sodome avaient des instincts homosexuels, et c'est la raison pour laquelle ils ont couru après les anges qui avaient un aspect humain afin de satisfaire leurs instants abominables.]

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2°/ Ils interdisaient aux voyageurs de traverser leur ville.
La règle établie voulait que personne n'accorde l'hospitalité, et que tout visiteur devait passer la nuit dehors.
Même les arbres avaient été coupés afin d'empêcher les oiseaux d'y trouver refuge.
Quiconque transgressait cette loi devait être brûlé vif.
[...]

Les sodomites détestaient l'idée de l'hospitalité. Ils avaient conçu des lits très "spéciaux" qu'ils proposaient aux visiteurs désireux de se reposer.
Dès lors que le voyageur épuisé s'était confortablement installé, son repos était brutalement interrompu.
- S'il avait une grande taille, on lui donnait un lit court et ses pieds étaient coupés pour qu'ils ne dépassent pas.
- Les individus petits, quant à eux, étaient mis dans de grands lits. Trois hommes tiraient alors ses bras, tandis que 3 autres lui écartelaient les jambes afin qu'il ait la taille requise.
Ils riaient des cris de souffrance de leurs victimes.
[...]

Loth avait une fille, Plétit, mariée à un sodomite.
Un jour, un pauvre lui demanda l'aumône car tout le monde lui refusait la moindre nourriture.
Plétit eut pitié de lui, et en secret lui apporta à manger.

Chaque fois qu'elle se rendait au puits, elle cachait une miche de pain qu'elle laissait pour le pauvre homme. Ce manège ne dura qu'un temps.
En effet, les autorités surveillaient cet indigent et attendaient qu'il meure de faim.
Voyant qu'il restait en bonne santé, ils suspectèrent qu'on lui venait en aide. Ils décidèrent de mener une enquête.
Trois sodomites suivirent les faits et gestes du pauvre, et découvrirent rapidement le manège de la fille de Loth.
Elle fut arrêtée et condamnée à être brûlée vive.
On dressa un bûcher et toute la population fut invitée à assister à ce "spectacle".

Un jour, une jeune fille fut accusé d'un "crime" identique. Elle fut condamnée à être recouverte de miel de la tête aux pieds, et fut ensuite jetée dans une fourmilière.
Lorsque les fourmis commencèrent à manger sa peau, ses cris déchirants auraient figé de terreur qui que ce soi. Pourtant, aucun des monstres de Sodome n'eut pitié d'elle.

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3°/ La corruption régnait dans Sodome.
[Au-delà de favoriser l'appropriation finale des biens des voyageurs,] les lois de Sodome étaient injustes et favorisaient toujours les riches.
Par exemple, un homme qui possédait une vache devait s'occuper de tout le bétail de la ville un jour par an. Par contre, celui qui n'en avait pas devait le faire 2 jours par an.
[...]

4°/ Le meurtre était chose courante à Sodome. La justice dévoyée de ces villes provoqua la mort de nombreux innocents, puisque favorable aux criminels.

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-> Les sodomites étaient si réchaïm (impies) et si corrompus qu'ils méritaient d'être détruits jusqu'au dernier. Même s'ils s'étaient repentis, ils n'auraient pas pu être pardonnés. Pourtant, Hachem eut pitié d'eux et leur donna la possibilité de changer leur voie.

Ces villes existaient depuis 52 ans. Or, 25 années avant leur destruction, Hachem leur envoya des présages les avertissant du destin qui les attendait : des tremblements de terre secouèrent toute la région, et après chacun d'eux, un arc en ciel apparaissait.
Des pluies diluviennes tombèrent également, les prêtes virent dans ces signes une catastrophes imminente. Malgré tout, ils ne modifient pas leur comportement.
[...]

Selon certains commentateurs, le cri de la jeune fille dévorée vivante par les fourmis, aurait incité la justice Divine à mettre au banc des accusés ces 2 villes.
[...]

En général, Hachem châtie ceux qui ont le cœur dur face à un pauvre.
La plainte de l'indigent monte aux cieux. Il ne faut jamais donner la possibilité à un pauvre de nous maudire. Hachem entend ses cris même lorsqu'ils sont sans motif.

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+ La destruction de Sodome :

-> Les 2 anges qui se rendaient à Sodome étaient Michaël et Gabriel.
Michaël pour sauver Loth, et Gabriel pour détruire la ville.
Michaël a la capacité de parcourir le monde en un battement d'aile, tandis que l'ange Gabriel, en a besoin de 2.

=> Dans ce cas, pourquoi leur fallut-il si longtemps pour aller de Hébron à Sodome, alors qu'ils auraient pu parcourir la distance en un instant?
[ils avaient rendu visite à Avraham tard dans la matinée, et "arrivèrent à Sodome le soir" (Vayéra 19,1)]

Gabriel avait pour mission de détruire Sodome, mais quand il vit Avraham débout priant pour la ville, il attendit, espérant que celui-ci pourrait faire annuler ce décret.
Comme Avraham passa toute la journée à intercéder en faveur des Sodomites, ils n'arrivèrent à Sodome que le soir.
[...]

La Torah dit : "Loth était assis à la porte de Sodome" (Vayéra 19,1) = Loth venait justement, ce jour-là, d'être nommé juge suprême de la ville.
[...]

"Ne regarde pas en arrière ... de crainte de périr" (Vayéra 19,17)
L'ange dit : "Ne regarde pas derrière toi! Parce que tu n'es pas saint, tu es indigne de voir la destruction de tes voisins.

Les péchés d'un homme sont inscrits sur son front. Si l'ange de la destruction rencontre un pêcheur, il doit le tuer. C'est pourquoi Noa'h se réfugia (caché) dans l'Arche."

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-> Hachem, entouré de Son tribunal céleste, a décrété sur Sodome les 6 châtiment suivants :

1°/ Une pluie brûlante s'abattit pareille à celle du Déluge ;

2°/ Le feu descendit des cieux. Au début, pour inciter la population au repentir, une pluie intense mais normale tomba.
Comme ils continuèrent à se rebeller contre D., la pluie se transforma en feu et en soufre.
Ils périrent engloutis et brûlés.

3°/ A l'origine, ces 4 villes se trouvaient sur une montagne. L'ange étendit la main et renversa la montagne sur elles.

4°/ Il fut décrété que la terre et toute chose poussant dans la région, deviendraient très nocives.

5°/Lorsque les nuages passent au-dessus de Sodome, la pluie devient toxique et brûle sol. Rien ne peut croître dans la région de Sodome.

5°/ Les Sodomites furent aussi dépravés durant leur vie qu'après leur mort. C'est pourquoi, ils n'ont pas part au monde futur, et ne ressusciteront pas.
[...]

Mesure pour mesure : les sodomites n'accordèrent jamais la charité qui est la vie même des pauvres, la vie leur fut retirée dans ce monde comme dans le monde futur.

Ils fermèrent leurs chemins afin d'interdire la traversée de leurs terres aux étrangers : aussi, les portes du Ciel se fermèrent devant eux, leur refusant la miséricorde.

=> La Torah relate dans le détail tous ces événements, pour que nous n'imitons pas le comportement des Sodomites.

[ b'h, compilation personnelle issue du Méam Loez]

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[en effet, le Zohar commente :
Les habitants de Sodome et Amora ne se lèveront pas au jour du jugement [ils ne participeront pas à la résurrection des morts] ...
De même que leur terre a disparu à jamais, eux aussi ont été anéantis pour toujours.

Constatons que D. juge "mesure pour mesure" :
De même qu'ils ne ranimaient pas les mendiants en les nourrissant, de même Hachem ne rendra pas la vie à leur âme dans le monde futur.
Puisqu'ils se sont dérobés de la charité appelée "'haïm" (la vie), D. leur a retiré la vie dans ce monde-ci et dans le monde à venir.
Enfin, ils ont privé leurs contemporains de certaines voies, alors D. les privera des voies de la miséricorde : Hachem ne les prendra en pitié ni dans ce monde, ni dans le monde à venir. ]

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-> "La femme de Loth, ayant regardé en arrière, devint une statue de sel" (Vayéra 19,26)

De même que le sel conserve la viande, l'empêchant de pourrir, la charité protège nos biens.
Si une personne cherche à sauvegarder ses biens, elle devra les employer à des fins charitables, prenant en pitié les pauvres.

[selon la guémara (Kétoubot 66b) : "la tsédaka est le sel de l'argent".
Ainsi, parce que la femme de Loth (Irith) n'était pas charitable, elle fut transformé en colonne de sel, lorsqu'elle s'est retournée pour regarder la ville, malgré l'avertissement de Gabriel.
De même qu'elle a refusé de donner du sel lorsque Loth en avait demandé pour les invités, de même elle fut transformée en statue de sel.]

Selon certains, la femme de Loth comprit que ses richesses avaient disparues (avec la ville de Sodome) et qu'elle n'aurait aucun héritage de son mari. Elle en fut extrêmement attristée.
Ainsi, elle regarda "derrière lui", et non pas "derrière elle".

[Littéralement, le mot a'harav peut aussi être traduit "après lui", c'est-à-dire au-delà de sa mort : celle de Loth]

Hachem dit : "Non seulement elle n'a pas "salé" ses biens avec la charité, et elle n'a pas permis à Loth de recevoir des invités, mais maintenant elle s'inquiète pour son héritage, au lieu de se repentir. Qu'elle soit changée en statue de sel!"

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-> Il est écrit: "Lorsqu’ils les eurent conduits dehors, l’un d’eux (les anges) lui dit (à Loth): “Songe à sauver ta vie ; ne regarde pas en arrière et ne t’arrête pas dans toute cette région ; fuis vers la montagne, de crainte de périr”." (Vayéra 19,17).

Rachi commente: "Ne regarde pas en arrière : Tu as fait le mal comme eux, et c’est par le mérite d’Abraham que tu es sauvé. Tu ne mérites pas de voir leur châtiment, alors que toi tu as été épargné."

Cependant: "La femme de Loth, ayant regardé en arrière, devint une statue de sel" (v.26).
=> Pourquoi est-elle devenue une "statue de Sel"?

On peut citer les réponses suivantes :
1°/ Rachi rapporte le midrach (Béréchit Rabba 50,4) : "C’est par le sel qu’elle avait péché, c’est par le sel qu’elle a été punie. Loth lui avait dit: ‘Donne un peu de sel à nos invités (les anges)!’, ce à quoi elle avait rétorqué: ‘Cette vilaine coutume, tu viens la pratiquer ici aussi!’"
[C’était Pessa’h et Loth leur "fit cuire des matsot et ils mangèrent" (v.3).
Cependant, les matsot étaient cuites sans sel, ainsi la coutume voulait-elle qu’on les trempe dans le sel avant de les manger. Elle a donc fauté par le sel, et "mesure pour mesure" elle fut punie.]

Un autre midrach (Béréchit Rabba 51,5) enseigne : "La nuit où les anges sont venus chez Loth, elle partit chez ses voisines leur dire : ‘donnez-moi du sel car nous avons des invités’ Son intention était que les gens de la ville les ‘connaissent’ (les abusent). C’est pourquoi, elle devint une ‘statue de Sel’."

2°/ La femme de Loth était surnommée "Méla’h" (sel). Elle était appelée ainsi par les pauvres car au lieu de leur donner du pain qu’ils réclamaient, elle leur donnait du sel. Ainsi, les pauvres ont-ils priés Hachem qu’elle se transforme en tas de sel
[midrach Yalkout Réouvéni]

3°/ La femme de Loth a vu la Présence Divine (Chékhina) lorsqu’elle s’est retournée. [selon le Zohar]
Or la Chékhina est appelée "Méla’h", car comme le sel conserve les aliments, l’Attribut divin de Malkhout (Royauté - appellation de la Chékhina) maintient le Monde dans son existence.
Ainsi, puisqu’elle a transgressé la parole de l’ange: "Ne regarde pas en arrière", elle fut punie "mesure pour mesure" : elle mourut et devint une ‘statue de Sel’
[Séfer Péliya]

4°/ Le midrach [Pirké déRabbi Eliezer 25] explique qu’en regardant derrière elle? dans l’espoir de voir ses filles mariées les rejoindre, la femme de Loth fut touchée par le fléau de la Maguéfa (du soufre et du feu), par la simple contemplation du désastre. [le Ramban développe ce sujet du fait que la vision d’une infection dans l’air peut contaminer la personne]
Le cataclysme comportait 3 éléments, comme le rapporte le verset: "Terre de soufre et de sel, partout calcinée (feu), ruinée comme Sodome et Gomorrhe" (Dévarim 29,22).
Cependant, par respect pour Loth, seul le sel s’abattit sur sa femme.
[Alchikh haKadoch]

5°/ Il est écrit littéralement: "La femme de Loth, ayant regardé derrière lui (après lui)", c’est-à-dire qu’elle regarda ce qui allait advenir d’elle, après que son mari eut perdu toute sa fortune.
Son inquiétude n’était pas temps au sujet de la privation de charité réservée aux pauvres mais plutôt relative à sa condition de pauvreté. Ainsi, l’Attribut de Justice l’accusa-t-elle en disant: "Tu t’inquiètes maintenant pour ton argent, alors que tu n’as fait aucun geste pour soulager la misère des pauvres".
Elle fut ainsi punie par le sel, conformément au principe de "mesure pour mesure". En effet, l’argent est comparé au "sel", comme l’enseigne la guémara (Kétoubot 66b) : "A Jérusalem [on disait le dicton] : Sel, argent, manque", c’est-à-dire, explique Rachi: "Celui qui veut ‘saler’ son argent – c’est-à-dire le conserver, doit le restreindre constamment au profit de la Tsédaka. Sa diminution sera alors sa conservation."
En privant les pauvres de son "sel" (argent), elle devint elle-même une statue (de sel)
[Kli Yakar]

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-> Le midrach (Beréchit Raba 50,4 ; 51,7) raconte en détail sa réaction cruelle en ce qui concerne le sel. Quand Loth invita les anges chez lui, sa femme n’apprécia pas sa générosité. Elle décida de le rendre coupable aux yeux des habitants de Sodome ; lorsque Loth lui demanda si elle avait du sel à ajouter au repas qu’il servait, elle alla chez ses voisines et leur demanda du sel "pour des invités".

-> Le "regard" de la femme de Loth ne résultait pas d’une quelconque bienveillance, comme le prouva son attitude cruelle quand on lui demanda du sel. Pourquoi regarda-t-elle la destruction de la ville? C’était peut-être par pure curiosité et non par pitié pour les personnes disparues, elle voulait juste voir ce qui leur arrivait.
Ceci méritait en soi une sanction, mais la nature étrange de sa mort fut le résultat de son insensibilité concernant le sel. C’était une preuve de son manque total de bienveillance et l'on en déduit que son regard vers la destruction de Sodome ne provenait pas d’un quelconque souci pour autrui (ah les peuples qu'est-ce qu'ils leur arrivent), mais qu’il était plutôt le résultat de sa curiosité.

Ainsi la curiosité avide de la femme de Loth fut la cause de sa disparition. On apprend de là une leçon importante sur l’attitude à développer envers la curiosité. On peut penser que c’est un trait de caractère neutre, mais comme tout "trait de caractère neutre", elle peut être appliquée de manière positive ou négative. Il est vrai que la curiosité incite la personne à s’intéresser au monde et à élargir ses horizons.

Le ‘Hazon Ich disait qu’on peut lire les gros titres des journaux afin de savoir ce qui se passe dans le monde. Cependant, si la curiosité est mal utilisée, elle est préjudiciable. Si elle est un but en soi, elle peut, au mieux, entraîner une perte de temps. Elle risque également, ce qui est bien plus regrettable, d’entraîner beaucoup de lachon hara et d’impliquer la personne dans des affaires peu recommandables.

Le rav Steinman dans son commentaire sur l’histoire de la femme de Loth, note qu’il est courant, de nos jours, de s’intéresser à chaque détail des tragédies qui surviennent. Apprendre trop de choses sur les événements difficiles peut avoir des conséquences négatives, comme une peur excessive, voire une paranoïa.

=> Quelle est l’opinion de la Thora sur les gens qui passent leur temps à enquêter et à discuter de ce qui se passe autour d’eux ?

Dans la paracha Massé, la Torah parle du cas du meurtrier involontaire. Il risque d’être tué par le goel hadam (un membre de la famille du défunt qui voudrait venger le sang de son proche), jusqu’à ce qu’il s’exile dans une ville de refuge, dans laquelle il est en sécurité. Les Sages nous informent que plusieurs panneaux indiquaient les villes de refuge, afin que le meurtrier puisse y accéder rapidement. En revanche, quand les gens allaient au Temple pour les 3 Fêtes de Pèlerinage, Jérusalem n’était pas indiquée / pourquoi aucun panneau ne signalait cette ville sainte?
C’est parce qu’Hachem veut que les gens se demandent quelle route prendre pour arriver au Temple, Il veut que les discussions soient axées sur un sujet de sainteté. Par contre, Hachem ne souhaite pas que le tueur involontaire demande aux gens son chemin, parce que ces derniers risquent de parler d’incidents déplaisants.

Ceci nous enseigne que bien qu’il soit correct d’écouter ou de lire les informations, il convient de faire attention à ne pas dépasser la limite entre la connaissance et l’intérêt excessif pour les faits déplorables. Ainsi, l'histoire de la femme de Loth nous indique comment et quand l’intérêt porté à autrui est opportun.
[d'après un enseignement du rav Yehonathan Geffen]

[soit tu prends ta curiosité afin de construire l'essentiel, à l'image du sel en petite quantité qui va donner un meilleur goût, qui va sublimer un plat (le principal).
Soit tu vois la curiosité comme une finalité en soi, tu t'y identifies tellement que c'est à tes yeux l'essentiel, mais alors ta vie est au mieux totalement infertile (comme une statue), mais bien souvent tu gâche ta vie en disant du lachon ara, en développant pour rien des peurs (ex: j'ai vu aux infos que), ... (à l'image d'un surplus de sel dans un sublime plat qui le gâche complétement = notre vie devient amer, avec un mauvais goût par excès de curiosité!). ]

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=> Pour promouvoir leurs croyances, les habitants de Sodome instaurèrent un code de lois visant à renforcer leur méchanceté. Sur quoi se basait leur doctrine?

Le rav Its'hak Berkovits explique que d’après ces gens, le fait de prodiguer un bienfait à autrui était cruel. En effet, en donnant à l’autre ce dont il a besoin, alors qu’il ne le mérite pas, on l’encourage à devenir dépendant et ainsi à ne jamais être un membre productif de la société.
Ils mirent donc en place un code de lois et des sanctions pour empêcher le ’Hessed de "détruire" la société. Par ailleurs, les punitions n’étaient pas arbitraires, mais étaient infligées mesure pour mesure pour le "dommage" causé à la "victime" du ’hessed.

Par exemple, la guémara (Sanhédrin 109a) raconte que lorsqu’une jeune fille donnait à manger à un indigent, on la recouvrait de miel afin que les abeilles attirées sucent le miel et la piquent à mort.
Selon eux, en aidant le pauvre, elle le détruisait, car elle le rendait faible et tributaire des autres. Par conséquent, elle était punie en étant obligée de faire du "’hessed" avec les abeilles. Sa bonté fut "destructrice", elle devait donc être détruite par un acte de bonté.

La ville de Sodome fut aussi détruite mesure pour mesure, à cause de leur fausse conception du ’hessed.
Rachi (Vayéra 19,24) nous informe qu’au début, une fine pluie tomba sur Sodome et qu’ensuite, elle se transforma en sulfate et en feu.
C’était tout d’abord pour leur donner une dernière chance de se repentir. Mais cela nous montre également qu’ils furent punis par un acte de bonté qui devint un acte de destruction. À l’instar de leur raisonnement quant aux sanctions appliquées aux bienfaiteurs, à savoir que le ’hessed est dévastateur.

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+ "L'aînée dit à la plus jeune : "Notre père est âgé, et il n'y a plus d'homme dans le monde pour s'unir à nous selon l'usage de toute la terre. Et bien! Enivrons de vin notre père, partageons sa couche, et par notre père nous obtiendrons une postérité"." (Vayéra 19,31-32)

-> Quand les filles de Loth assistèrent à la destruction de Sodome, elles supposèrent que le monde entier avait été détruit, comme à l'époque du Déluge.
Cachées dans une grotte, elles crurent qu'elles et leur père étaient les seuls survivants.
[...]

On peut se demander comment obtinrent-ils ce vin?

Les habitants de Sodome utilisaient des grottes pour entreposer le vin. La terre était si généreuse et le vin si abondant, qu'il n'y avait pas suffisamment de place chez eux dans leurs celliers
Ils stockaient les barils dans les cavernes des montagnes sans crainte de vol, puisque le vin ne manquait pas.

Selon une autre opinion, le vin avait été miraculeusement placé par Hachem dans la caverne.

[Il est important d'avoir à l'esprit] que les filles de Loth étaient animées de mobiles élevés, et étaient dignes d'avoir le machia'h pour descendant.
En effet, le fils de la 1ere fut Moav ; et Ruth, l'arrière grand-mère du roi David était Moavite.

[Source : b'h, compilation personnelle issue du Méam Loez]

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-> "Hachem me dit : N'attaque pas Moav et ne lui déclare pas la guerre. Je ne t'accorderai pas leur pays en patrimoine car J'ai déjà donné Ar en héritage aux descendants de Loth" (Dévarim 2,9)

-> Le Méam Loez commente :
Nous voyons plus loin que D. a ordonné aux Bné Israël de ne pas provoquer Ammon non plus, comme il est écrit : "Tu vas t'approcher des Ammonites mais ne les attaque pas et ne les provoque pas" (Dévarim 2,19).
Le verset ne dit pas : ne les provoque pas au combat pour nous enseigner que toutes formes de provocation étaient interdites envers Ammon, y compris la levée d'un impôt. Cette mesure n'était permise qu'envers Moav.

La raison remonte à l'époque où D. a détruit Sodome et sauvé Loth et ses filles.
Lorsque ses filles ont vu que personne n'avait survécu, à part leur père et elles, elles ont pensé que D. avait anéanti le monde comme au temps du Déluge. La fille aînée a fait boire son père et est devenue enceinte de lui ; elle a donné naissance à un fils qu'elle a nommé Moav. Le mot Moav veut dire : mé-av (du père).

La cadette a fait la même chose et est devenue enceinte de son père.
Elle a appelé son fils Ben Ami, ce qui veut dire : le fils de mon peuple.
Elle a respecté l'honneur de son père en ne mentionnant pas explicitement l'origine de son fils.

Hachem l'a récompensée en interdisant aux Bné Israël de provoquer Ammon, serait-ce pour leur imposer un impôt.
Par contre, il était permis de provoquer Moav autrement qu'au combat. Ainsi, lorsque les Bné Israël ont rencontré les descendants d'Ammon, ils ont revêtu leurs manteaux pour dissimuler leurs armes afin de ne pas les effrayer.

Il s'agissait d'une rétribution mesure pour mesure. De même que la fille aînée de Loth avait fait preuve d'effronterie envers son père, les Bné Israël ont été effrontés envers ses descendants les Moavites.
De même que la cadette avait respecté son père et dissimulé son acte humiliant, les Bné Israël ont reçu l'ordre de dissimuler leurs armes lorsqu'ils se sont approchés d'Ammon, les descendants de Ben Ami.
[...]

Hachem a donc ordonné à Moché de ne pas provoquer Ammon et Moav.
"Ce n'est pas comme tu le crois, lui dit Hachem. 2 justes seront issues d'Ammon et Moav. L'une est Ruth la Moavite, de laquelle descendra le roi David. La 2e est Naama l'Ammonéenne, qui épousera le roi Salomon et donna naissance à Réhoboam. Comme toutes 2 seront issues d'Ammon et de Moav, il est interdit de combattre ces peuples avant la naissance du roi David, descendant de Ruth, la fille d'Eglone, descendant de Balak.
C'est à cette époque que les Bné Israël ont pris leur revanche contre les Moavites qui les avaient fait fauter à Baal Péor. Ruth étant déjà née, Moav n'avait plus de raison d'être."

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-> Pour sauver Sodome, il fallait 10 tsadikim au moins. Mais pour détruire le monde, il suffit d'un fou.
[rabbi Mendel de Kotzk]

"Comme il (Avraham) levait les yeux et regardait, il vit 3 personnages debout près de lui. En les voyant, il courut à eux du seuil de la tente et se prosterna contre terre" (Vayéra 18,2)

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne :
Par les mots : "il regardait", la Torah nous indique que lorsque Avraham les vit, il fut guéri de ses maux et courut à leur rencontre. Car l'ange était visible de loin, mais sur le plan spirituel, ceci ne représente pas un obstacle pour empêcher la guérison.

Immédiatement, [l'ange] Raphaël remplit sa mission et le guérit.
Sentant qu'il était guéri, Avraham se prosterna à terre devant ces envoyés célestes."

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-> D'une façon similaire, le Ohr ha'Haïm explique : "réé ano'hi", dans le sens de : "regardez-moi et vous comprendrez et accepterez [le bien absolu du monde futur]".
En d'autre termes, ce verset fait allusion à l'idée selon laquelle la seule observation du visage de Moché allait conduire le peuple à choisir la voie de la bénédiction et du salut.

=> Il en découle que la simple vue d'un ange ou d'un tsadik nous apporte la guérison!