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"Essav, entendant les paroles de son père, poussa des cris bruyants et douloureux et il dit à son père : 'Moi aussi bénis-moi mon père!' " (Toldot 27,34)

-> Le midrach sur ce verset, déclare que le machia'h viendra uniquement lorsque les larmes d'Essav cesseront de couler.
[de même le Zohar (Chemot 12,2) dit : "Quand les larmes versées par Essav devant son père seront terminées, alors ils seront délivrés"]

Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg (Imré Chmouël) s'interroge : "Mais qu'en est-il des larmes que les juifs versent jour et nuit dans leurs prières et leurs suppliques vers D.?
Pourquoi Hachem n'y fait pas attention? Pourquoi les larmes des juifs ne peuvent-elles pas neutraliser celles des enfants d'Essav?
Après tout, la Halakha a établi la règle qu'une substance est neutralisée si elle est mélangée avec une autre substance dans une proportion d'un soixantième.
Or, le volume des larmes des juifs est supérieur à 60 fois celui des larmes d'Essav."

Le Imré Chmouël répond :
Les substances qui sont différentes sont annulées dans une proportion d'un soixantième, les substances de même espèce ne sont pas annulées même dans une proportion d'un millième.

Essav a versé ses larmes en implorant pour des biens matériels.
Malheureusement, les juifs ont aussi pleuré pour des bien matériels et des possessions terrestres.
La raison pour laquelle les larmes des juifs ne peuvent pas neutraliser celles d'Essav est que les 2 types de larmes sont de même nature, et les substances de même nature ne peuvent pas s'annuler mutuellement.

=> Le message sous-tendu par le midrach est que les juifs doivent cesser de verser les "larmes d'Essav", des larmes qui sont versées pour des biens matériels.
Au lieu de cela, un juif doit déplorer l'exil de la Présence Divine et ses propres erreurs dans le domaine spirituel. Ce n'est qu'à cette condition que le machia'h viendra.

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-> "Essav poussa de grands cris amers"

-> Nos Sages (Yalkout Chimoni 115) expliquent que c'est Yaakov qui a été la cause des cris d'Essav.
C'est pourquoi, à l'époque d'Esther, Mordé'haï dut pousser de grands cris amers pour implorer Hachem de sauver le peuple d'Israël.
De plus, Essav versa alors 3 larmes qui sont la source de toutes les souffrances que ses descendants ont fait subir aux juifs.

=> Pourtant, Yaakov a agi sur l'ordre de sa mère Rivka qui par prophétie lui avait demandé de recevoir les bénédictions à la place d'Essav. Par ailleurs, Yaakov était obligé de se faire passer pour Essav, afin de recevoir les bénédictions pour lui et ses descendants, le peuple d'Israël, objectif de la création du monde.
De plus, seul Essav a souffert du stratagème de Yaakov : pourquoi les descendants de Yaakov seraient-ils punis depuis de si nombreuses générations?

Le rav Réouven Grozovsky répond à ses questions :
A l'image de son Créateur, l'homme doit avoir pitié de son prochain (guémara Shababth 133b) et lui prodiguer sans cesse du bien : heureux soit celui qui fait preuve de bonté, et malheur à l'homme qui punit son prochain, même s'il s'agit d'un goy.
De plus, nos Sages (guémara Shabbath 149b) affirment que celui qui causa de la douleur à autrui, même indirectement, ne sera pas introduit près de Hachem dans le monde futur.

=> C'est pourquoi, même si Yaakov obéit à l'ordre de sa mère Rivka, la prophétesse, il fut néanmoins la raison des cris d'Essav, et la souffrance d'une créature formée à l'image de Hachem est infinie.
Le rav Grozovsky conclut que, à contrario, celui qui prodigue du bien à son prochain sera récompensé par un salaire éternel.

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+++ Bénédictions d'Its'hak à ses enfants -> Quelques points de récit du côté d'Essav :

+ "Maintenant, prends tes armes, ton carquois et ton arc, va aux champs, et prends du gibier pour moi. Fais-m'en un ragoût comme je l'aime, sers-le moi et que j'en mange, afin que mon cœur te bénisse avant ma mort" (Toldot 27,3-4)

-> A l'époque de la guémara ('Houlin 30b), les hommes savaient abattre rituellement un animal en tirant une flèche pour lui trancher la gorge. Cette flèche avait une longue lame, comme celle d'un couteau d'abattage.
Cette lame devait être aiguisée de façon à ne présenter ni ébréchure ni le moindre défaut.
On pointait alors avec une précision la flèche en direction de l'animal de sorte que sa lame lui tranchait la gorge aussi bien qu'un abatteur rituel. On tuait les oiseaux de la même manière.

Cela nécessitait une adresse extraordinaire. Si l'on bandait son arc trop fort ou pas assez, ou encore si on tirait sa flèche sous un mauvais angle, on risquait de rendre impur l'animal.
=> C'est pourquoi Its'hak avertit Essav de chasser avec précaution afin qu'il lui amène un animal pur (cashère).
[Méam Loez - Toldot 27,3-4]

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+ "Comme Its'hak avait achevé de bénir Yaakov, il arriva que Yaakov était sorti précisément de devant Its'hak son père, lorsque son frère Essav revint de la chasse" (Toldot 27,30)

-> La tente d'Its'hak comportait 2 entrées, c'est pourquoi Essav ne vit pas Yaakov sortir ...

Lorsqu'on pénètre dans une maison en venant de l'extérieur, on ne voit pas suffisamment. Essav n'aperçut pas Yaakov, mais ce dernier vit son frère, car quiconque se tient dans l'ombre peut voir quelqu'un se trouvant dans la lumière.
[...]

Le retour d'Essav prit plus de temps que prévu, car sa chasse fut sabotée.
A chaque fois qu'il piégeait un oiseau ou un petit animal, un ange venait derrière et le relâchait. Ceci pour permettre à Yaakov de recevoir les bénédictions.

Essav, voyant qu'il ne pouvait attraper d'animaux cashers, prit un de ses chiens de chasse et l'égorgea. Tel fut la viande qu'il servit à son père.  (cf. Targoum Yonathan 27,5)
Cependant, Its'hak était suffisamment perspicace pour se méfier d'une semblable ruse.
[Méam Loez - Toldot 27,30]

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+ "Essav dit à son père : "Ne possèdes-tu qu'une seule bénédiction mon père? Mon père, bénis-moi aussi!"
Et Essav éclata en pleurs." (Toldot 27,38)

-> Trois larmes jaillirent des yeux d'Essav. Une coula sur sa joue droite, l'autre sur la joue gauche et la 3e resta entre ses yeux.
Si la 3e larme était tombée, les juifs n'auraient jamais échappé à l'esclavage d'Essav.

Israël ne sera pas libre tant que les larmes d'Essav n'auront pas séché ...
Ces larmes versées par Essav nous ont fait subir de nombreux malheurs.
[Selon le Zohar,] elles prouvaient combien il désirait cette bénédiction, et il en résulta l'asservissement d'Israël. Etat dans lequel nous resterons jusqu'à notre repentir complet quand nos larmes compenseront les siennes.
[Méam Loez - Toldot 27,38]

[cela met également en avant le fait que même si nous avons les meilleures justifications au monde, le fait de faire honte à son prochain (même s'il est racha comme Essav), aura des répercutions néfastes sur nous.
Combien devons-nous éviter à tout prix de causer le moindre sentiment de honte à notre prochain!]

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+ "Pour réponse, Its'hak son père lui dit : "Une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t'enverront leur rosée. Mais tu ne vivras qu'à la pointe de ton glaive et tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s'en affranchira"."(Toldot 27,39-40)

-> Rachi commente :
- Une grasse contrée = Ce sont les provinces grecques de l’Italie.
- Lorsque tu auras plié (tarid) = c'est une expression de douleur ... c’est-à-dire que lorsqu’Israël transgressera la Torah et que tu auras des raisons de te plaindre des bénédictions qu’il a reçues, [alors] "tu briseras son joug de dessus ton cou" [tu leur causeras de la douleur].

[ => Si nous respectons les mitsvot alors "Tu (Essav) serviras ton frère (Yaakov = les juifs)", mais sinon Essav a alors la capacité de nous persécuter. C'est ainsi que tout ne dépend que de nous, de notre comportement!]

-> Its'hak bénit Essav : "Tu vivras à la pointe de ton glaive" = Yaakov détenait une épée qui avait appartenu à Adam.
Parmi les choses que Yaakov donna à Essav en échange de son droit d'aînesse, figurait cette épée. C'est pourquoi Its'hak lui annonça qu'il ne pourrait vivre que grâce à cette épée, puisqu'il avait tout perdu à cause d'elle.
[Méam Loez - Toldot 27,39-40]

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-> Le Arizal (Ets 'Haïm - chaar 32) explique que l'épisode des bénédictions se reproduit dans les mondes supérieurs chaque jour. Essav vient réclamer les bénédictions et perçoit des voix angéliques de délivrance qui lui disent "va à la chasse", c'est alors qu'il s'empresse de sortir dans la joie pour accomplir sa mission, alors arrive Yaakov à qui les bénédictions sont données, puis lorsqu'Essav revient de la chasse et qu'il apprend que Yaakov a reçu les bénédictions, un cri immense retentit.
Le lendemain la scène se reproduit car Essav oublie chaque jour ce qui s'est passé la veille (la source de l'oubli provenant des klipot [force du mal/impureté]).

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-> "Essav dit à son père : n'as-tu qu'une seule bénédiction, mon père" (Toldot 27,38)

-> L'Admour Shalom de Belz disait : la guématria du nom Its'hak a pour valeur numérique 208, qui est équivalent à 8 fois le Nom d'Hachem : יהוה soit 26 x 8 = 208.
Chaque Nom d'Hachem est une bénédiction en soi. Yaakov a pour valeur numérique 182, qui est équivalent à 7 fois le Nom d'Hachem : יהוה soit 26 x 7 = 182. Yaakov n'a donc reçu de son père Its'hak que sept bénédictions avec le Nom de D.
S'il en est ainsi, il reste donc chez Its'hak un Nom d'Hachem qui n'a pas été utilisé dans les bénédictions accordées à Yaakov, celui-ci étant le huitième Nom contenu dans le nom d'Its'hak.
C'est là le sens du verset: "N'as-tu qu'une seule bénédiction mon père?" = Essav dit en fait à son père : il te reste une bénédiction avec le Nom d'Hachem que tu n'as pas transmise à Yaakov.

-> Its'hak savait par prophétie que le peuple juif serait exilé dans l'avenir. Il s'est dit : "Mes enfants seront exilés dans des conditions difficiles, il est préférable qu'ils soient exilés chez leur frère Essav à qui je vais transmettre la bénédiction de la subsistance pour que durant l'exil ils puissent être accueillis sur une terre qui ne manque pas de subsistance."
Its'hak avait l'intention d'alléger la punition des enfants d'Israël durant leur exil.
[Chaaré Ora]

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+ "Essav prit Yaakov en haine à cause de la bénédiction que son père lui avait accordée." (Toldot 27,41)

-> Essav n'honora son père que jusqu'au moment de la bénédiction de Yaakov. Après cet événement, il devint totalement irrespectueux envers Its'hak.
[Yéfé Torah - rapporté dans le Méam Loez - Toldot 27,41]

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+ "Que les jours de deuil de mon père approchent pour que je tue Yaacov mon frère" (27,41)

-> Une des explications pourquoi Essav voulait attendre la mort de son père pour tuer Yaakov est que d'après la Torah, quelqu'un qui perd un proche (D. Préserve) doit appliquer pendant 7 jours les règles de deuil, il doit rester assis par terre, sans se laver et sans sortir de chez lui ...
Ainsi, si Essav tuait Yaakov, après la mort de ce dernier, il devra appliquer ces lois de deuil. Puis, quand plus tard Its'hak mourra, il prendra de nouveau les règles de deuil. Mais Essav n'était pas intéressé à s'endeuiller à 2 reprises, du fait de toutes les restrictions liées au deuil.
Ainsi, il projeta d'attendre la mort d'Its'hak et là, il tuera Yaakov. Puisque ces 2 personnes seront mortes en même temps, Essav pourra se contenter de s'endeuiller qu'une seule fois, pour les 2.
Il cherchait donc à s'alléger de toutes les lois difficiles de deuil. Il ne voulait pas s'imposer toutes ces restrictions deux fois différentes.
[Chakh]

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Le Kli Yakar (Toldot 27,41) explique qu’Essav désirait que le deuil de son père arrive rapidement afin que le mérite de l’étude de la Torah, interdite durant les jours de deuil, cesse de protéger Yaakov qu’il pourrait alors aisément attaquer.

Dans l’ouvrage Dérekh Si’ha, est rapportée une question qu’on posa à rav ‘Haïm Kanievsky chelita : même durant les chiva, il est permis d’étudier certains sujets, ainsi comment dire qu’Essav comptait sur le fait que Yaakov ne jouirait plus du mérite de l’étude?
Rav ‘Haïm répondit qu’il est interdit d’étudier durant les jours de deuil, à l’exception des lois qui sont d’utilité présente. Cette étude est assimilable à celle des femmes qui ne vise qu’à savoir comment observer les mitsvot. Il ne s’agit pas d’une étude répondant à l’obligation d’étudier la Torah, aussi n’est-elle pas suffisante pour nous octroyer la protection.

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-> L’auteur du Sia’h Yaakov Yossef explique les intentions d’Essav. A priori, nous pouvons nous demander pourquoi il n’a pas immédiatement mis ses desseins à exécution et a voulu attendre la mort de son père pour le faire.

Il explique le raisonnement d’Essav : s’il tuait Yaakov dès le moment où il en conçut le projet, les gens l’auraient critiqué, car de quel droit tuer un frère innocent (comme dans l’histoire de Caïn et Hével, retenue comme un drame).
C’est pourquoi il eut l’idée d’attendre le décès de son père. Le Shabbat précédant la askara, pensa-t-il, il irait à la synagogue avec Yaakov, auquel on donnerait certainement l’honneur d’être l’officiant, de réciter le Kadich et d’être appelé pour le maftir lors de la lecture de la Torah.
Ce serait alors le moment idéal pour se quereller avec lui, en réclamant lui aussi de tels honneurs. Dans ce désordre, il en profiterait pour le tuer. Sans doute, une partie des fidèles lui donneraient raison pour son dévouement témoigné à l’égard de son père.

Tel est donc le sens de notre verset : Essav désirait attendre le deuil de son père pour tuer son frère, car dans ces circonstances, on en viendrait sans doute à louer son meurtre.

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-> "Que s'approchent les jours du deuil de mon père, que je tue Yaakov mon frère" (Toldot 27,41)

Selon le sens simple, Essav voulait attendre la mort d'Its'hak avant de tuer son frère pour ne pas causer de la peine à son père.
Mais ce verset vient aussi transmettre une autre leçon en allusion.
Tant qu'un homme est dans la joie, rien de mal ne peut lui arriver. Hachem le protégera pour qu'il puisse toujours rester joyeux. Mais quand sa joie s'arrête, seulement là il deviendra vulnérable et les dangers de la vie pourront l'atteindre.

Ainsi, Essav savait qu'il ne pouvait rien faire à Yaakov tant qu'il servait Hachem dans la joie.
C'est pourquoi, il dit : "Que s'approchent les jours du deuil de mon père", car alors Yaakov en sera peiné et attristé. Et si sa joie s'affaiblira, alors il deviendra vulnérable. Et de ce fait, il deviendra possible "que je tue Yaakov mon frère".
[d'après le rav Mikaël Mouyal]

"Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix à propos de ce que je t'ordonne. Va je te prie ... afin qu'il te bénisse avant sa mort."
Yaakov dit à Rivka sa mère : "... Peut-être mon père me tâtera-t-il et je serai à ses yeux tel un imposteur et j'amènerai sur moi la malédiction et non la bénédiction"
Sa mère lui dit : "[Je prends] sur moi ta malédiction, mon fils ; seulement écoute ma voix ..." (Toldot 27,8-13)

Comment comprendre que Yaakov se trouva rassuré en sachant que les malédictions iraient chez sa mère?

Selon nos Sages, c'est que les termes : "sur moi" (alaï - עלי) doivent s'interpréter autrement, et c'est ce que nous allons voir b'h.

-> Le Targoum Onkelos explique qu'en fait Rivka dit : "A moi il a été dit en prophétie que tu n’auras pas de malédiction".
Ainsi, Rivka rassura son fils. Il ne sera pas du tout maudit.

Le 'Hatam Sofer explique de quelle prophétie parlait Rivka.
Il est dit au début de la paracha, que Rivka ayant une grossesse difficile, elle alla consulter Hachem, à savoir Ses prophètes : Chem et Ever (selon nos Sages), et ils lui dirent entre autre : "Le grand servira le jeune".
Ainsi Rivka savait que Essav, le plus grand (car sorti du ventre en premier) devait servir Yaakov, né en deuxième. Par conséquent, il est certain qu’aucune malédiction ne pouvait advenir à Yaakov, puisqu’il était prévu par prophétie, qu’il domine son frère.

-> Le Gaon de Vilna explique que le terme עלי (sur moi) se compose en fait des initiales des 3 mots : Essav (עשו), Lavan (לבן) et Yossef (יוסף).
C’est que "ta malédiction" et tes souffrances viendront uniquement de ces 3 personnages et non pas de ton père. Il est donc sûr que ton père ne te maudira pas.

D'ailleurs, c'est pourquoi, quand plus tard, Yaakov fut confronté à l’épreuve de devoir laisser son fils Binyamin descendre en Égypte avec ses frères, il dit : "Sur moi (עלי) tout cela est advenu" (Mikets 42,36).
Par cela, il voulait faire allusion au fait qu'il avait déjà traversé les 3 épreuves de : Essav, Lavan et Yossef, qui sont en allusion dans le terme עלי (sur moi) et que sa mère lui a prédit. Ainsi, il se dit : comment pourrait-il m'arriver un autre malheur, par la perte de Binyamin, chose qui n’a pas été prédite?

-> Rabbi Heschel de Cracovie explique que cette malédiction qu'évoque Yaakov fait en fait référence à la malédiction du verset : "Maudit sera celui qui trompe l’aveugle sur son chemin" (Ki Tavo 27,18).

En effet, Yaakov pensait que s'il se présentait devant son père, se faisant passer pour Essav, il serait ainsi en train de tromper son père, aveugle. Il recevrait alors cette malédiction.

Sa mère lui dit alors qu’au contraire, il ne sera pas maudit car : "Selon moi, l’explication de ce verset n’est pas à prendre au sens strict. Ce verset fait allusion à quelqu’un qui induit en erreur non pas l’aveugle, mais celui qui ne sait pas, comparé ici à un aveugle".
Or, Its'hak voulait bénir Essav, car il ne savait pas qu’il était complètement racha.
=> En envoyant Yaakov, Rivka sauvait ainsi Its'hak de l’erreur. En cela, la malédiction du verset ne le concernait absolument pas.

-> Le 'Hidouché haRim explique que Essav avait un mérite particulier que n’avait pas Yaakov, c’était qu’il avait un très grand respect de son père.
A cause de ce mérite, Hachem ne voulait pas révéler à Its'hak que Essav est un racha pour ne pas lui provoquer de la peine et c’est à cause de cela que Yaakov ne pouvait pas recevoir les bénédictions.

C’est pourquoi, Rivka voulait trouver une solution pour annuler et contrer totalement le mérite de Essav, et cela en demandant à Yaakov d’accomplir la mitsva de respecter sa mère avec une totale abnégation. Ainsi, ce mérite va contrebalancer le mérite du respect qu’avait Essav pour son père.

C’est ainsi que Rivka dit à Yaakov : "Sur moi (alaï) ta malédiction mon fils", c'est-à-dire : "Même si à cause de moi tu reçois une malédiction", malgré tout "juste écoute ma voix et vas-y" = c'est-à-dire que Yaakov devait respecter la parole de sa mère même en prenant le risque de se faire maudire. Par là, il pourra annuler le mérite de Essav et pourra recevoir la bénédiction de son père.

Et c’est ce que Yaakov fit. C’est pour cela que par la suite, quand Essav arriva, le midrach rapporte que Its'hak sentit le feu de l’enfer qui entrait avec lui et ainsi, il comprit que Essav était un racha.
C’est que effectivement, Yaakov a réussi à annuler le mérite de Essav, et Its'hak pouvait alors connaître la vérité sur la perversité de Essav.

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+ Rivka dit à son fils Yaakov :
-> "Cette nuit, les anges ont prié si intensément Hachem que les portes de la bénédiction se sont ouvertes. Ton père a demandé à ton frère Essav de lui rapporter un plat raffiné afin qu'il puisse le bénir "en présence de Hachem", indiquant que D. acceptera sa bénédiction.
Si Its'hak bénit Essav, cette bénédiction sera prononcée sous l'influence de l'inspiration Divine et tu ne pourras plus jamais relever la tête."

[Targoum Yonathan - rapporté dans le Méam Loez - Toldot 27,6-7]

-> "Si tu m'écoutes, le peuple d'Israël en tirera un immense profit.
Va chez le marchand de petit bétail et achète-moi 2 agneaux de choix.
Aujourd'hui, veille de Pessa'h, nous avons besoin de 2 chevreaux : un pour le sacrifice de Pessa'h et l'autre pour l'offrande de la fête ('Haguiga).
Ces 2 chevreaux font référence aussi aux 2 boucs sacrifiés à Yom Kippour (Vayikra 16,7).
Ces 2 chevreaux que tu vas apporter à ton père vont te permettre de vaincre l'ange gardien d'Essav.
Dans le futur, les 2 boucs auront le même effet, et expieront les péchés de tes descendants.
[...]
Je vais les préparer comme ton pères les aime."
[Méam Loez - Toldot 27,8-10]

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+ Pourquoi Its'hak voulait-il bénir tout particulièrement Essav?

-> "Quand Essav s'occupait de son père, il le faisait dans ses plus beaux vêtements" (midrach Béréchit rabba 65,12)

C'est pourquoi avec une mitsva aussi importante, Its'hak pensait que s'il lui donnait une impulsion quelconque, il pourrait aider Essav (par le mérite de cette mitsva) à se repentir totalement de toutes ses fautes (à se sortir du mal). Il voulait donc le bénir, lui donner toutes les bonnes bénédictions, afin qu'il mérite la vie éternelle, une vie de Torah.

Its'hak n'avait pas besoin de bénir Yaakov, parce que Yaakov était depuis toujours rempli de Torah, de mitsvot et de bonnes actions.
Qu'a fait Its'hak?
Il a choisi justement la nuit de Pessa'h, la nuit qui est protégée des forces du mal, pour bénir Yaakov.
Il voulait ainsi lui évoquer par allusion la délivrance d'Israël de l'Egypte, la victoire d'Israël sur Pharaon roi d'Egypte, et la liberté du peuple d'Israël.
C'est pourquoi,  lui a-t-il suggéré, mieux vaut pour toi de te repentir, tu n'as pas intérêt à vivre dans la haine avec ton frère Yaakov, car cette nuit est celle de la délivrance des juifs.

Par ailleurs, nos Sages disent : "Quand quelqu'un arrive à l'âge où sont morts ses ancêtres, il doit se tenir prêt 5 ans avant et 5 ans après" (midrach Béréchit rabba 65,7).
Or, Its'hak avait l'âge de 123 ans, et il ne savait pas s'il devait prendre en considération l'âge auquel était morte sa mère (qui a vécu 127 ans), auquel cas il se serait trouvé 5 ans avant, ou s'il arriverait jusqu'à l'âge de son père.
C'est pourquoi, c'est à ce moment-là qu'il a voulu bénir Essav, car ce pouvait être avant sa mort.
En le bénissant avant sa mort, il voulait rappeler à Essav le jour de la mort, lui enseigner que la fin de tout homme est de mourir, et qu'il faut préparer des provisions en ce monde et se repentir.

Cependant, Essav était tellement plongé dans ses fautes que depuis toujours, il haïssait Essav.
Il se sentait supérieur à lui parce qu'il respectait ses parents mieux que Yaakov. C'est pourquoi l'orgueil lui a fait perdre la tête.
Nous voyons de là qu'à cause de l'orgueil d'Essav, les bénédictions lui ont été refusées, et qu'il n'a pas mérité de se rapprocher de D. comme son frère Yaakov.
[l'orgueil peut nous faire tout perdre, et l'humilité tout gagner!]
[Source : adaptation personnelle d'un dvar Torah du rabbi David Hanania Pinto]

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-> Its’hak était pleinement conscient de l’impiété d’Essav. Toutefois, il voulait le rapprocher afin d’atténuer cette tendance au mal.
C’est la raison pour laquelle, plutôt que de le repousser, il lui témoigna des marques d’honneur, d’amour et d’affection, dans l’espoir que ces manifestations suscitent sa honte de ses mauvais actes et l’encourage à les abandonner.
De même, il désirait lui donner ses bénédictions afin qu’elles aient une influence positive sur lui et le ramènent au droit chemin.

Or, tout comme son père se souciait de l’avenir de son fils Essav, Yaakov en était lui aussi préoccupé. C’est justement pourquoi il lui acheta le droit d’aînesse, pour éviter que son statut d’aîné ne lui entraîne de lourdes punitions en regard à ses nombreux péchés. En effet, le jour où allait se faire l’échange entre un plat de lentilles et le droit d’aînesse, Essav avait enfreint 5 transgressions des plus graves. Yaakov ayant entendu cela, il se dit que D. lui tiendrait d’autant plus rigueur qu’il était l’aîné. Par pitié, il lui acheta ce statut dans le but d’amoindrir sa punition.

Par conséquent, Its’hak savait combien Essav était racha, mais il lui exprima son affection afin de l’encourager, de le rapprocher et d’éviter qu’il ne rejette tout ce qui a trait à la sainteté.
Une étincelle pure subsisterait ainsi en lui.
[d'après rabbi David Hanania Pinto (la voie à suivre n°1162)]

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-> Le Zohar nous révèle que si la tête de Essav fut enterrée auprès de son frère dans la grotte de Ma’hpéla, c’est parce que son esprit possédait un potentiel très élevé, auquel son cœur cependant n’avait pas accès.

-> Le Radak dit que Its’hak avait conscience de la grandeur spirituelle de Yaakov, et il pensait que Essav avait nettement plus besoin des bénédictions afin d’améliorer ses actions.

Le Ets haDaat Tov dit qu’il a pris exemple sur Avraham dont ses prières ont permis à Ichmaël de faire téchouva.
Cependant, Ichmaël avait fauté par l’idolâtrie, tandis que Essav par le meurtre, et il est beaucoup plus difficile de s’en sortir lorsque l’on porte atteinte à notre prochain.

Ceci explique pourquoi Rivka a dû intervenir, prenant conscience que ses actions antérieures (meurtres) rendaient inaptes les bénédictions, et pourraient avoir un effet contraire.

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+ "Its'hak aimait Essav" (Toldot 25,28)

=> Pourquoi Its'hak aimait-il tant Essav?

En réalité, Its'hak vivait déjà comme dans les temps futurs. Or, si Hachem voudrait ensuite rejeter le peuple juif du fait de ses fautes, Its'hak pourra à présent plaider en sa faveur en disant : "Les juifs sont malgré tout moins mauvais que Essav. Et pourtant, moi j'ai aimé Essav! Toi aussi, malgré leurs fautes, Tu ne dois pas les rejeter et Tu dois continuer à les aimer!"
[rabbi Meïr de Prémichlan]

-> Le Divré 'Haïm explique qu’Hachem souhaitait que Its'hak bénisse Yaakov en même temps qu’il pense s’adresser à Essav. En effet, ce n’est pas seulement Yaakov qui allait se faire bénir par Its'hak, mais c’est tout le peuple d’Israël à travers lui. Or, dans le futur, il arrivera que certains juifs ne soient pas à la hauteur de cette bénédiction, ne suivant pas le chemin de la Torah. Pour que même ces Juifs éloignés soient aussi bénis, il fallait qu'Its'hak bénisse Yaacov en pensant qu’il s’agissait d’Essav. Car ainsi, il adressait ces bénédictions à Essav.
Et comme bien-sûr, tous les Juifs, même les plus impies (réchaïm), sont mieux qu’Essav, ainsi en bénissant Yaakov, en pensant s’adresser à Essav, par cela, même les Juifs pouvant s’apparenter à Essav pourront recevoir cette bénédiction.

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-> Le Chem miChmouel se base sur les paroles de nos Sages (guémara Shabbath 30b) selon lesquelles la Présence Divine ne repose sur un homme que s’il est joyeux. Aucune tristesse ne se trouve auprès d’Hachem.
D'un côté, c’est Yaakov qui devait recevoir les bénédictions, mais d'un autre côté Its'hak voulait bénir Essav, son premier-né, qu’il pensait être un homme juste (Essav a réussi à lui faire croire cela).
Pour que Its'hak change d’avis et renonce à bénir Essav au profit de Yaakov, il fallait pour cela qu’il apprenne que Essav était un impie (racha) et qu’il ne méritait pas ces bénédictions. Or, il est clair que cette connaissance allait lui occasionner une profonde tristesse. Mais alors, même s’il décidera de bénir Yaakov, cette bénédiction sera prononcée avec des sentiments de peine, du fait de sa connaissance de la méchanceté de Essav.

=> C’est pourquoi, Hachem préféra lui cachait la vérité sur Essav, de sorte que Its'hak pense qu’Essav est un juste et s’en réjouisse. Mais alors, il fallait que Yaakov vienne à son insu, et c’est ainsi qu’il put recevoir une bénédiction dite avec joie par son père, qui continuait à croire qu’il bénissait Essav pensant qu’il était un homme juste. Et par cela, cette bénédiction pouvait être d’un niveau de prophétie très élevé.

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-> Le Assoufat Maara'hot explique qu’en vérité Essav aussi devait être bien, puisque Yaakov et Essav devaient se partager le Service Divin.
Yaakov devait s’investir dans l’étude, dans le spirituel, tandis que Essav devait allait dans le monde extérieur pour y accomplir les mitsvot et raffiner le monde.
Cependant Essav échoua et au lieu d’élever le monde matériel, il y sombra.

Il fallait donc quelqu’un pour le remplacer dans ce travail avec le monde extérieur, et c'est Yaakov qui prit sur lui ce rôle.
La bénédiction d'Its'hak visait à donner des forces à ses enfants pour réaliser leurs missions. C’est ainsi qu’à la fin de la paracha, Its'hak bénit Yaakov par les bénédictions d’Avraham, qui étaient spirituelles, pour réaliser son travail dans le monde spirituel. Mais, il voulait donner à Essav des bénédictions matérielles pour sa mission dans le monde matériel, car il pensait que ce rôle revenait à Essav. Mais comme ce dernier échoua et c’est Yaakov qui le remplaça, c’est ce dernier qui devait aller recevoir ces bénédictions pour sa nouvelle mission (vêtu des habits d’Essav).
Cependant comme il n’avait pas encore fait ses preuves dans le monde matériel, ces bénédictions ne pouvaient pas encore lui revenir de plein droit, car il ne les méritait pas encore. Il les reçut donc dans de façon détournée, le temps qu’il réalise sa nouvelle mission dans le monde extérieur, chez Lavan, et qu’il valide ainsi ces bénédictions.
C’est ainsi que quand il revint de ce séjour, l’ange d’Essav (après sa lutte) lui reconnaîtra ces bénédictions comme lui revenant de droit. C’est à ce moment qu’il les reçut de façon droite et claire.

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-> voir également le commentaire du Sifté 'Haïm dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/11/07/33594

-> voir l'enseignement du rav Shimshon Raphael Hirsch : https://todahm.com/2022/11/24/la-necessite-dune-education-sur-mesure

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-> Le Métsa'h Aharon explique que Yaakov avait choisi de vivre uniquement pour le monde futur, et pour cela, il avait aussi besoin de bénédictions matérielles, car beaucoup de mitsvot nécessitent des moyens matériels.
Cependant, l’opulence contient le risque de dévier l’homme vers les plaisirs et l’orgueil.
Nos Sages enseignent que quand les juifs se détournent, Hachem éveille la haine d’Essav contre eux, pour que ces malheurs les poussent à se repentir. Ainsi, pour que Yaakov reçoive les bénédictions matérielles de son père sans risque, il fallait prévoir qu’en cas de déviation, Essav soit prêt à le faire souffrir. Et pour cela, il fallait qu’Essav ait une raison logique de haïr Israël. C’est pourquoi, Hachem planifia que Its'hak promette à Essav ses bénédictions.
=> Ainsi, quand finalement c’est Yaakov qui les récupérera en cachette, Essav haïra son frère. De cette façon, non seulement Israël recevra les bénédictions, mais en plus, la haine de Essav sera éveillée, pour neutraliser le risque de déviance d’Israël du fait des bénédictions.

-> "C’est une halakha qu’Essav hait Yaakov" [midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722]
[d'une certaine façon, si tu ne suis pas les halakhot par toi-même, alors s'applique la halakha de la haine d'Essav, et ce dans en but que finalement tu en viennes à suivre les halakhot.]

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+ "Its’hak aimait Essav, car la feinte était dans sa bouche. Et Rivka aimait Ya'acov" (Toldot 25,28)

-> D’après Rachi, qui rapporte le midrach, "dans sa bouche" se réfère à celle d’Essav qui piégeait Its’hak et le dupait avec ses paroles.

En effet, Essav posait des questions qui montraient sa grande vertu (par exemple, "comment prélever la dîme sur le sel et la paille?", qui n’ont en réalité pas besoin de prélèvements). Par conséquent, Its’hak croyait que son fils était pieux et il l’aimait.
=> Bien que ce dernier fût aveugle et qu’il ne savait rien des tractations malhonnêtes de son fils, son esprit était très aiguisé ; on comprend donc mal comment il a pu se laisser duper et croire qu’un tel Racha était vertueux.

-> Le Saba de Slabodka explique qu’Essav ne posait pas ces questions pour tromper délibérément son père. En réalité, à cette époque, il était vraiment vertueux et sincère. Son problème était de ne pas réussir à maintenir sa droiture sur le long terme.
Lui-même n’était pas sûr du genre de vie qu’il souhaitait mener et il vacillait donc entre le statut de tsadik et celui de Racha ; il posait tantôt des questions montrant piété et bonne foi et il était tantôt poussé par ses désirs matériels qui lui faisaient commettre les crimes les plus abominables.
Ceci explique pourquoi Its’hak ne réalisa pas que son fils était racha : à l’époque où Its’hak voyait 'Essav, il était vraiment tsadik!
Selon cette explication du Saba de Slabodka, quand nos Sages affirment qu’Essav trompait Its’hak, cela signifie qu’il lui faisait croire qu’il était tout le temps vertueux, alors que ce n’était pas le cas.

Cette approche peut nous aider à résoudre une autre difficulté dans cette paracha Toldot.
Nos Sages trouvent des allusions dans la Torah concernant le jour où Essav vendit son droit d’ainesse à Yaakov ; ce jour-là, il commit 5 autres graves fautes et l’une d’elles fut le déni de l’existence de D. que l’on déduit des mots "lama zé li bé'hora" (Que vaut ce droit d’ainesse pour moi? (Toldot 25,32).
Le terme "zé" se réfère à Hachem, comme le montre le verset du Chant de la Mer : "zé kéli véan'véhou" C’est mon D. et je Le glorifierai" (Béchala'h 15,2). Ainsi, en demandant "lama zé li", 'Essav montrait qu’il ne s’intéressait pas à D., ni à Son service, comme pour dire "Qui a besoin d’Hachem, de toutes les façons?"

Le rav Avigdor Nebenzahl souligne que dans le verset suivant, Yaakov demande à Essav de lui jurer de tenir son engagement. Si Essav déniait l’existence de D., quelle valeur avait un serment en Son nom?
Yaakov n’aurait certainement pas accepté un serment au nom de la avoda zara (l'idolâtrie), ni une déclaration superficielle, pour la forme. Donc, quand la Torah nous raconte qu’Essav jura et que Yaakov accepta cet engagement, c’est qu’Essav prêta serment au nom de D. et que Yaakov estima qu’il était sincère.
=> Comment le verset affirmant qu’Essav renia Hachem peut-il contredire le suivant qui raconte qu’il jura sincèrement au nom de D.?

Essav n’était pas un véritable racha ; il était extrêmement inconstant. Il pouvait changer d’une minute à l’autre, poser les questions les plus pointilleuses et commettre les pires fautes, renier Hachem et immédiatement après, jurer en Son nom.

Rav Yissakhar Frand enseigne que c’est l’une des différences entre le tsadik et le racha.
Un tsadik est constant. Il y aura toujours des défis, des tribulations au cours de la vie, qui mettront le niveau de l’individu à l’épreuve. L’homme vertueux tient bon, tandis que le racha se laisse rapidement entrainer dans les pièges du yétser ara.
C’est le sens du verset de : "Le cœur des réchaïm ne vaut pas cher" (Michlé 10,20).
De son côté, le prophète Yéchaya compare le racha à une vague qui n’a rien de régulier ; elle est tantôt très haute et menaçante et tantôt plate. C’était l’un des défauts d’Essav.

Le rav Barou'h Sorotskin rapporte une guémara (Yérouchalmi Nédarim 38a) qui nous raconte : "À l’avenir, le racha Essav s’enveloppera dans un Talith et s’installera avec les hommes vertueux au Gan Éden. Mais Hachem criera après lui et l’en chassera".
On peut comprendre de ce passage qu’Essav continuera d’être malhonnête et de tenter de duper tout le monde quant à sa grande vertu, tout comme il le fit avec son père.
Le rav Sorotskin comprend ce texte différemment. Il explique qu’Essav pense sincèrement qu’il a une part au Gan Éden, car il connut des moments de vertu qui le convainquent de son droit d’entrée au Olam Haba. Or, il oublia que juste après, il fit les pires actes et devint même hérétique. Donc, Hachem le rejette, car une vertu éphémère ne suffit pas.

Nous ne vacillons certes pas au niveau d’Essav, mais le manque de constance dans la Avodat Hachem (service Divin) est un problème qui nous concerne tous. On agit parfois avec grande piété, priant ou étudiant de manière très assidue et peu après, on se met à dire du lachone ara en bavardant. L’exemple d’Essav nous apprend qu’il faut s’efforcer de vivre conformément avec la Vérité de manière régulière et pas simplement ponctuellement.
[d'après un divré Torah du rav Yéhonathan Gefen]

[il faut faire attention qu'à l'image de Essav, le fait de réaliser quelques belles actions, ne viennent pas alors permettre/justifier, d'être plus dilettant dans d'autres domaines, voir d'en venir à fauter.
Ainsi par exemple on va être tsadik lorsque l'on veut, dans ce qui nous est agréable, dans la mitsva/domaine que l'on veut, au moment où l'on a envie, ... Cela à nos yeux est suffisant pour nous permettre de faire ce que nous voulons ailleurs. [à l'image d'Essav qui se voit comme un tsadik!]
[le terme "JE veux" revient souvent, au détriment de "HACHEM veut"]
La Torah demande plutôt de se mettre au service d'Hachem, et de se travailler en particulier dans ce qui n'est pas naturellement facile pour nous. Par cela nous attestons de notre constance à vouloir donner le meilleur de nous même selon la volonté de D. (et si l'on tombe, c'est humain et c'est pour mieux repartir de l'avant!)]

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Toldot 25,22) explique la raison pour laquelle Its’hak voulut accorder les bénédictions à Essav, plutôt qu’à Yaakov.
Its’hak avait certainement réalisé que Yaakov était d’un niveau spirituel plus élevé qu’Essav, mais il pensait que la mission de ce dernier était de soutenir matériellement Yaakov, pour que celui-ci puisse de consacrer à la spiritualité.
C’est, par la suite, la relation, couronnée de succès, qu’entretinrent Issakhar et Zévouloun, les fils de Yaakov ; Zévouloun subvenait aux besoins d’Issakhar pour que ce dernier puisse de concentrer sur son élévation spirituelle.
C’est la raison pour laquelle Its’hak pensait qu’Essav était la personne appropriée à recevoir les bénédictions (qui étaient plutôt axées sur l’abondance matérielle).
L’erreur d’Its’hak était de croire qu’Essav allait devenir une personne vertueuse et ennoblir le monde matériel en soutenant Yaakov. En réalité, Essav fut tellement englouti par la matérialité (gachmiout) qu’il n’eut plus aucun lien avec la spiritualité ; il était imbibé de toutes sortes d’attitudes immorales.

Ceci explique le raisonnement d’Its’hak, mais que pensait Essav?
Le rav Moché Feinstein écrit qu’Essav comprit le désir d’Its’hak et souhait l’exaucer!
Mais il fit l’erreur de penser que s’il accomplissait cette part de la mission, il serait dispensé de mener une vie dictée par la morale. Il estimait qu’en échange du soutien financier à Yaakov, il pouvait s’adonner à tous les plaisirs interdits de ce monde-ci (olam azé), et qu’Hachem le lui pardonnerait étant donné qu’il accomplissait Sa volonté en permettant à Yaakov de vivre une vie spirituelle.
C’est ainsi qu’il crut hériter du Olam Hazé en plus du Olam aba.
["Les enfants s’entre-poussaient en son sein" (v.25,22) : le rav Feinstein affirme que les 2 frères estimaient avoir un droit exclusif sur les 2 mondes (olam azé & olam aba)]

Le rav Feinstein ajoute qu’Hachem ne se laisse pas corrompre par une personne qui accomplit certaines mitsvot et ne la dispense pas, "en récompense", d’en respecter d’autres, qui lui sont moins agréables ou aisées.
Hachem nous demande de nous améliorer dans tous les domaines du Service Divin, même ceux qui nous sont difficiles.
Essav laissa passer sa chance et c’est Yaakov qui dut, à sa place, se charger des deux rôles, celui porté sur la spiritualité et l’autre, d’ordre matériel.

-> Le rav Yéhonathan Gefen dit : Chacun de nous a son point fort dans la Avodat Hachem, et il n’y a rien de mal à cela, mais il est essentiel de savoir que ce n’est pas une raison pour ne pas travailler et s’améliorer dans les autres domaines, pour lesquels on est naturellement moins porté.
Par exemple, celui qui s’investit beaucoup dans les besoins de sa communauté n’est pas dispensé d’étudier la Torah chaque jour. Celui qui excelle dans la prière doit aussi s’assurer de passer du temps avec sa famille.
=> Les exemples sont innombrables et le défi de chacun est unique, en fonction de la situation dans laquelle il se trouve et de ses capacités.

3 Questions/Réponses – Paracha Toldot

+ 3 Questions/Réponses - Paracha Toldot :

1°/ "J'ai mangé de tout avant que tu ne viennes" (Toldot 27,33)

Après qu'Its'hak ait mangé la nourriture apportée par Yaakov, Essav est venu et a demandé à son père de manger de la nourriture qu'il avait lui-même préparé afin qu'il le bénisse également.
Pourquoi Its'hak ne pouvait-il plus rien manger?

Rachi (v.27,9) : le repas de Its'hak (apporté par Yaakov) consistait en 2 chevreaux : l’un était destiné au sacrifice pascal, et l’autre devait servir au repas

-> Selon le rav Yossef 'Haïm Zonnenfeld, pour éviter que Its'hak ne mange et ne donne ensuite une bénédiction à Essav, Rivka s'est assurée que Its'hak mange le Korban Pessa'h.
En effet, la loi juive est que : après avoir mangé du sacrifice de Pessa'h (ou bien de nos jours l'afikoman), on ne doit pas manger ou boire de toute la nuit (én maftirim a'har aPessa'h afikoman).

-> Le Oznaïm laTorah fait remarquer que les lettres : "de tout" (mikol - מִכֹּל) sont les 1eres lettres de : matsa kazaït laa'harona (le kazaït de matsa [l'afikoman] est la dernière chose que l'on doit manger du repas de Pessa'h).

Its'hak va dire ensuite à Essav : "Ton frère est venu avec habilité et il a pris ta bénédiction" (Toldot 27,35)
Le mot : bémirma (avec habilité - בְּמִרְמָה) a la même guématria que : Afikoman (אפיקומן), soit 287.
=> Ainsi, Its'hak faisait allusion à Essav, que Yaakov était déjà venu et lui avait donné à manger l'Afikoman, il ne pouvait alors plus rien manger de ce que Essav lui avait apporté.

-> Le rav Chimchon Raphael Hirsch (v.27,39) fait remarquer que contrairement à la bénédiction de Yaakov (v.28 "Que D. te donne ..."), Its'hak ne dit pas explicitement à Essav que D. lui accordera Sa bénédiction, ce qui aurait signifié qu'elle émanait de Hachem.
Le destin de Essav dépendra du cours normal des événements de ce monde.

Selon le rav 'Haïm Yossef Kofman, si Its'hak a quand même donné une bénédiction à Essav, c'est parce que ce dernier en est venu à pleurer. Il a alors ressenti sa peine, et lui a répondu.

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+ Bonus (b'h) :

-> Rivka "mis les mets et le pain qu'elle avait préparés dans la main de son fils Yaakov" (v.27,17)
Ensuite : Yaakov "le servit et il mangea, et il lui apporta du vin et il but" (v.27,25)

Pourquoi Yaakov a-t-il pris l'initiative d'amener en plus du vin à son père?

-> Le 'Hizkouni explique que l'objectif de Yaakov était de rendre légèrement confus son père afin qu'il ne prête pas trop attention lorsqu'il déterminera l'identité.

-> Le Tossefet Bra'ha suggère que c'était pour des raisons de santé, pour se conformer à la guémara (Shabbath 41a) qui enseigne qu'il n'est pas sain de manger sans boire.

-> Le Torah léDaat suggère que si la viande provenait du Korban Pessa'h (cf.Rachi 27,9), alors Its'hak avait besoin de vin pour les 4 coupes de vin consommées pendant le Séder de Pessa'h.

-> Par ailleurs, de même que l'on fait beaucoup de mitsvot avec un verre de vin, de même Yaakov a pensé que le fait de recevoir une bénédiction de son père nécessitait un verre de vin.

-> Le Daat Zékénim est d'avis que c'est l'ange Michaël qui lui a apporté ce verre de vin depuis le Gan Eden.
[C'est peut être une des raisons du Rachi (v.27,27) : "est entrée avec lui (Yaakov) l'odeur du jardin de Eden"]

Le Méam Loez (Toldot 27,25) rapporte également : "Bien que Yaakov n'avait pas amené de vin, l'ange Mi'haël en apporta.
Ce vin était tiré du jardin d'Eden, et le raisin provenait des 6 jours de la Création.
L'ange le donna à Yaakov qui le servit à son père."  (Targoum Yonathan ; Yalkout Chimoni)

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2°/ "Et des peaux des chevreaux, elle recouvrit ses mains et son cou lisse" (Toldot 27,16)

Rabbi Yo'hanan dit : Yakov était grand et fort, et ses 2 bras étaient larges comme 2 piliers de marbre. (midrach Béréchit rabba 65,17)

Comment la peaux des 2 chevreaux (les petites d'une chèvre!) a-t-elle pu être suffisante pour lui couvrir ses 2 énormes bras (un bras par bête)?

-> On peut rapporter le midrach (Béréchit rabba 65,17) suivant :
Rav Houna, citant Rabbi Yossé, dit que la peau des 2 chevreaux suffisaient, car dans les générations précédentes, les animaux de la terre d'Israël étaient extrêmement grands.

Une fois avant Yom Tov, les Cohanim ont cherché un grand et beau mouton pour le sacrifice Tamid du Yom Tov. Ils n'ont pas eu besoin d 'aller bien loin pour trouver un mouton qui était si grand, qu'ils ont dû le mettre sur 2 chameaux pour le transporter jusqu'au Temple.
Malgré la grande taille des chameaux, les jambes du mouton atteignaient et traînaient sur le sol.

En ces temps là, en terre d'Israël, les chèvres et les chevreuils étaient si grands, qu'ils atteignaient la hauteur d'un cannelier.
Ces chèvres et chevreuils se tenaient près de l'arbre et mangeaient les fruits directement à son sommet.

=> Si les animaux en Israël étaient si grands, il est certain que 2 chevreaux étaient suffisants pour recouvrir les longues mains de Yaakov.

-> D'autres sont d'avis qu'elle a cousu ensemble la peau de plusieurs chevreaux, jusqu'à faire un morceau suffisamment grand pour recouvrir chacun de ses bras.

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+ Bonus (b'h) :

-> "Rivka prit les vêtements propres de son grand fils Essav ... et en revêtit Yaakov son petit fils" (Toldot 27,15)

Le Tsror haMaor (Rabbi Avraham Saba) enseigne que lorsque Rivka a placé les grands habits de Essav sur Yaakov, ils lui allaient parfaitement bien, malgré que ce dernier dernier était plus petit (cf.le verset ci-dessus).

=> Quelle était la nécessité de ce miracle sachant que Its'hak était non voyant, et ne pouvait pas savoir si l'habit lui allait parfaitement ou pas?

La réponse est que le miracle était destiné à Yaakov.
En effet, selon le midrach, Yaakov était très bouleversé et il a même pleuré de devoir être impliqué dans une tromperie. Hachem a alors fait en sorte que l'habit lui aille miraculeusement bien, comme un baiser d'encouragement, lui montrant que du Ciel il avait été convenu qu'il prenne les bénédictions à son frère.

-> Avant de mettre ses peaux, Rivka va d'abord revêtir Yaakov des vêtement de propres de Essav ou bien selon Rachi des vêtements précieux qu'Essav avait volés à Nimrod.

Rav Henoch Leibowitz explique que Rivka a habillé Yaakov de ces vêtements, afin qu'ils l'influencent d'une certaine façon à agir comme Essav, aidant ainsi à l'obtention des bénédictions.

=> On apprend de là le pouvoir d'influence que les habits peuvent avoir sur nous.

C'est ainsi que le Kitsour Choul'han Arou'h (3,3) codifie : "Une personne ne doit pas revêtir des habits très chers car cela amène une personne à être hautaine ; ni des vêtements extrêmement peu chers ou sales afin de ne pas être répugnant aux yeux des autres, mais avoir des habits ordinaires et propres".

[les juifs sont des princes, des fils du Créateur, on se doit d'agir en fonction de ce haut statut, et l'habit contribue à cela.]

[Le rabbi Naftali de Ropschitz enseigne qu'il était très difficile à Yaakov d'émettre le moindre mensonge, comme le souligne le verset : "tu donneras la vérité à Yaakov" (titèn émet léYaakov).
Rivka lui demanda donc d'enfiler le costume d'Essav, afin de se mettre dans la peau du personne, car lorsqu'on s'habille comme un Essav, on devient un peu comme lui, et même notre façon de parler en pâtit. ]

[Lorsque Avraham descendit en Egypte, la Torah dit qu'il regarda sa femme Sarah. Nos Sages commentent que l'environnement égyptien était tellement impur qu'il avait la capacité d'impacter négativement, même un géant comme notre Patriarche Avraham.
=> Ainsi, au-delà des habits, le milieu dans lequel nous vivons nous impact passivement.]

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-> Yaakov dit à son père: "Je suis Essav, ton premier né" (Toldot 27,19)

=> Comment comprendre que Yaakov, qui est le pilier de la vérité, a pu mentir à son père?
Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante : à ce moment-là, Yaakov revêtait les habits d’Essav, et les vêtements influencent celui qui les porte. C’est pourquoi ce n’était pas un véritable mensonge de dire : "Je suis Essav", puisqu’à cet instant, il était influencé par la personnalité d’Essav au moyen de ses vêtements.

-> Rachi ('Houkat 21,1) écrit : Amalek a attaqué le peuple juif, mais il voulait empêcher les juifs de le désigner par son véritable nom, Amalek, dans leurs prières adressées à D. pour solliciter Son aide.
Ainsi, pour les tromper, l'ennemi a-t-il ordonné à ses troupes de parler la langue cananéenne.
Désemparés à la vue d'un ennemi habillé comme Amalek mais parlant la langue de Canaan, les Bné Israël ont simplement imploré D. de les soutenir contre "ce peuple", et ils l'ont vaincu.

=> Pourquoi Amalek n'a-t-il pas également revêtu des habits Cananéen pour tromper au mieux les juifs?
Les commentateurs répondent que si Amalek venait à s'habiller en Canaan et à parler en Canaan, alors ils deviendraient des gens de Canaan.
Lorsque les juifs prieraient pour gagner la guerre contre les Canaanites, leur prière serait efficace, car à tous points de vue Amalek serait devenu des Canaanites, il n'y aurait plus de place au doute dans la prière. [le vêtement ayant le pouvoir de transformer une personne en une autre!].

=> Ainsi, nous voyons ici à quel point les habits que nous portons ont le pouvoir de nous affecter.

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-> [Le mot "béguéd", pour vêtement, provient de la racine : "baguad" signifiant "tromper", "se révolter"]. C'est pourquoi le verset : "Its'hak sentit l'odeur de ses vêtements et le bénit" peut se traduire : "Its'hak sentit l'odeur de sa révolte et le bénit".
Même les rebelles au sein du peuple d'Israël avaient un parfum Divin quand ils se repentaient.
[Selon la guémara (Sanéhdrin 37a) ne lis pas "bégadav" mais "bogdav" (ses traites). En effet, mêmes les traites, les rebelles contre D. (les fauteurs) parmi les juifs ont de telles qualités, qu'ils ont une odeur Divine.]
Its'hak sut par une vision prophétique que les descendants de Yaakov pécheraient, mais qu'ils se repentiraient, ainsi le bénit-il.
[Méam Loez - Toldot 27,27]

[d'une certaine façon, on apprend de là le pouvoir exceptionnel de la téchouva. A l'image d'un habit d'Essav qui est très sale et qui sent très mauvais, par un simple programme de téchouva (quelques mots sincères), nous avons la capacité de le transformer en habit de Yaakov, à l'odeur du gan Eden.]

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3°/ Bien que Yaakov et Essav étaient jumeaux, ils avaient peu de choses en commun.
Comment expliquer la très vaste différence entre les deux?

L'Alter de Kelm explique que le fossé entre les 2 frères provient d'une différence fondamentale.
-> Le nom Essav (עשו) est lié au mot : "assouï" (עָשׂוּי) signifiant : "complément fait/développé", puisque Essav est né avec des cheveux et des dents, comme un enfant âgé de plusieurs années.

-> Le nom Yaakov (יעקב) est associé au mot : ékev (talon - עקב), parce qu'il avait tenu le talon de son frère pour sortir, mais également en raison du fait que Yaakov par nature se considérait toujours comme étant au plus bas du travail de sa vie dans ce monde.
Le nom Yaakov est exprimé au futur, car il avait compris qu'il n'était pas dans un état fini, et qu'au contraire il devait constamment se travailler davantage pour exprimer au maximum son potentiel.

Selon l'Alter de Kelm, si les bébés humains naissent dans un état aussi faible, à l'inverse des animaux qui naissent en étant déjà capables de se nourrir, c'est afin de les préparer à dépendre, à apprendre de leurs parents.

Essav est né en se voyant comme parfait, dans un état déjà terminé (j'ai toutes mes dents, cheveux!), et il lui manquait ainsi la capacité d'apprendre d'autrui.

Cela vient en totale opposition avec Yaakov, qui âgé d'au moins 60 ans, a choisi d'investir 14 années d'études à la yéchiva de Chem et de Ever, avant d'aller chercher sa femme.
De plus, par la suite, en voyageant en Egypte pour retrouver Yossef, à un âge de 130 ans, sa 1ere priorité sera d'envoyer Yéhouda devant lui, afin qu'il puisse établir une yéchiva pour ne pas manquer même un seul jour d'étude.

D'ailleurs, le plus au niveau qu'un étudiant en yéchiva puisse atteindre est celui de : talmid 'hakham (תלמיד חכם).
Certes, il a atteint un niveau très haut de sage (חכם), mais il reste néanmoins un : un élève (talmid - תלמיד). En effet, plus on étudie, plus on avance dans une vie juive, plus on prend conscience de tout ce qu'il nous reste à apprendre dans l'infinité de la Torah.

-> Rabbi Guttman dit qu'on pouvait observer Essav bougeant dans toutes les directions, faisant pleins d'activités ("un habile chasseur"), et à l'inverse Yaakov qui "vécut sous la tente" ("yochèv oalim" (v.25,27), que le Targoum Yonathan ben Ouziel traduit par : "recherchant Hachem".

Pourtant, dans le monde de vérité, lequel des 2 aura eu une vie la plus dynamique?

Essav représente ceux qui courent après le bonheur, sans se remettre en question, et tuant leur temps, sans se rendre compte qu'en réalité ils se tuent eux-même (le temps c'est la vie!).

Yaakov était fixe vers un objectif : faire la volonté de Hachem. Plutôt que d'aller dans toutes les directions, il se focalisait à exploiter pleinement son intériorité.

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-> A ce sujet, le rav Avigdor Miller enseigne que
- Essav se sentait parfait, sachant ce qui est bien et mal pour lui mieux que Hachem.
Il avait une attitude de : gam zé yaavor (cela aussi passera).
Il n'avait aucune envie de s'améliorer, mais uniquement de profiter de ce monde (à l'image du plat de lentilles contre le droit d'aînesse).
=> Sa vie n'est que tristesse, car il est sans cesse à la recherche du prochain plaisir, et rien n'est assez bien pour lui, surtout si autrui a plus.

- Yaakov (Ekev - talon) était rempli d'humilité et il se sentait ne pas mériter les bienfaits de Hachem.
Même s'il a eu une vie difficile, il se focalisait sur le positif, acceptant de ne pas comprendre, et que c'est déjà très bien, vu que je ne mérite rien normalement.
=> Il avait une attitude de : gam zou létova (cela aussi est pour le bien).

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-> La guémara (Yérouchalmi Nédarim 3,8) décrit que dans les temps futurs, Essav revêtira un talith et se tiendra assis avec les tsadikim dans le Gan Eden, jusqu'à ce que Hachem vienne et l'en fasse sortir.

=> Comment comprendre que Essav, représentant du mal, puisse se tenir au paradis, et pourquoi spécialement Hachem doit venir l'en faire partir?

Le Pné Moché explique que Essav pensait que par le mérite de ses parents (Avraham et Its'hak), venant d'une famille aussi illustre, il pouvait uniquement se couvrir d'un talith pour devenir automatiquement un tsadik.

Or, en réalité, le talith et le mérite de nos ancêtres ont l'avantage d'être extérieur à une personne. En effet, pour devenir une personne pieuse, un tsadik, il est alors nécessaire de ne rien faire du tout.
C'est pour cela que Hachem est venu pour enseigner à tous que cette méthode ne fonctionne pas.
Cela n'est qu'une vie de mensonges, qui devient souvent apparente après 120 ans, moment où l'on réalise que le Gan Eden ne nous appartient absolument pas (quelle douleur, quelle honte!).

D'ailleurs, le Chla haKadoch note que dans la série de malédictions à destination du peuple juif s'il ne suit pas la Torah, il est écrit : "Eloké Avraham Its'hak véYaakov", ce qui signifie : "Attendez, vous (les juifs), vous êtes les enfants de Avraham, Its'hak et Yaakov? Vous avez une ascendance aussi prestigieuse? Si c'est ainsi, alors vos punitions doivent être encore pires!"

[un voleur dans une famille de tsadik est pire qu'un voleur qui a grandi dans une famille de voleur!)

=> Ainsi, à l'image d'Essav qui pensait que sa vie était toute faite, qu'il n'avait qu'à revêtir un talith pour être un tsadik, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers.

A l'image de Yaakov, si j'ai de grandes capacités par rapport aux autres, si j'ai une belle ascendance (pleins d'érudits), je me dois d'agir en toute responsabilité, d'être à la hauteur.

-> Dvar Torah similaire : https://todahm.com/2015/12/27/4140

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-> Le Sfat Emet enseigne que le plan initial était que Essav tende vers la matérialité d'une façon honnête, tandis que Yaakov s'occupe du spirituel.
Ils formeraient d'une certaine façon ensemble un contrat Yissa'har et Zévouloun, dans lequel chacune des parties gagne de l'autre.

C'est uniquement parce que Essav a abandonné ses responsabilités, que Yaakov a dû prendre sur lui les 2 responsabilités.

-> Selon la guémara (Avoda Zara 11a), c'est une allusion à 2 descendants de Yaakov et Essav : Rabbi Yéhouda haNassi (descendant de Yaakov) et Antoninus (descendant d'Essav).

- Rabbi Yéhouda était le leader des juifs en Israël, un riche descendant du roi David, et un érudit important.
- Antoninus était le gouverneur romain d'Israël, un riche, et un descendant d'une famille romaine importante.

Ces 2 leaders étaient des amis proches : Rabbi Yéhouda enseignait la Torah à Antoninus, et Antoninus fournissait à Rabbi Yéhouda une protection politique et de l'argent afin qu'il puisse terminer d'écrire la michna.

Le Maharal (Gour Aryé - Béréchit) explique qu'ils représentent le potentiel positif d'accord entre Yaakov et Essav, et un exemple type de ce que doivent être les relations entre Rome (Essav) et Jérusalem (Yaakov).

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-> Le Zohar nous révèle que si la tête de Essav fut enterrée auprès de son frère dans la grotte de Ma’hpéla, c’est parce que son esprit possédait un potentiel très élevé, auquel son cœur cependant n’avait pas accès.

-> Le Radak dit que Its'hak avait conscience de la grandeur spirituelle de Yaakov, et il pensait que Essav avait nettement plus besoin des bénédictions afin d'améliorer ses actions.

Le Ets haDaat Tov dit qu'il a pris exemple sur Avraham dont ses prières ont permis à Ichmaël de faire téchouva.
Cependant, Ichmaël avait fauté par l’idolâtrie, tandis que Essav par le meurtre, et il est beaucoup plus difficile de s'en sortir lorsque l'on porte atteinte à notre prochain.

Ceci explique pourquoi Rivka a dû intervenir, prenant conscience que ses actions antérieures (meurtres) rendaient inaptes les bénédictions, et pourraient avoir un effet contraire.

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-> D. a créé le mal [dans le monde] pour nous permettre de discerner et d'apprécier le bien.
En effet, le bien est mieux reconnu lorsqu'il est mis en contraste avec le mal ... par rapport à la dépravation d'Essav, la vertu de Yaakov brille de tous ses feux.
[...]
A la fin des temps, il y aura un rétablissement complet. Tout changera en bien ; même le mal se transformera en bien. Car le bien et le mal provienne de la même racine pure, tout comme Yaakov et Essav étaient tous les 2 les enfants d'Its'hak et Rivka.
Après la libération de toutes les étincelles sacrées emprisonnées dans le mal, celui-ci retournera à sa racine sainte.
[Zéra Kodéch (Toldot) - rabbi Naftali Tsvi Horowtz de Ropshitz]

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+ Bonus (b'h) :

-> Quelle est la signification du nom de la paracha : Toldot (générations/postérité), et pourquoi est-elle lue particulièrement à ce moment de l'année?

Selon le rav Moché Wolfson, c'est parce que c'est l'unique fois où nos 3 Patriarches vont vivre en même temps, et ce pendant 3 versets (chap.25 du v.26 au v.28), au début de la paracha.
[Selon le 'Hida (Midbar Kédmot), les 3 Patriarches ont étudié ensemble pendant 15 ans, à raison de 15 heures par jour.
Le 'Hida ajoute que les juifs ont mérité de pouvoir sortir d'Egypte par le mérite du fait que nos 3 Patriarches ont pu étudier ensemble, et c'est pourquoi dans le "Dayénou" que nous disons dans la Haggada, il y a 15 énoncées (en allusion à ces 15 années ensemble).]
Le roi Shlomo enseigne : "un triple lien est encore moins facile à rompre" (Kohélet 4,12).
La guémara (Baba Métsia 85a) affirme que si un homme, son fils, et son petit-fils sont tous des érudits en Torah, alors la Torah ne va jamais être abandonnée de sa descendance.
Ainsi, l'existence simultanée de nos 3 Patriarches va permettre de former une fondation solide pour la nation juive, qui est leur postérité (toldot).

Cela n'est pas une coïncidence si la paracha Toldot est lue au début du mois de Kislev, où se déroule notre victoire face aux grecs qui ont voulu nous faire oublier la Torah.
Avraham est mort le jour de la vente du droit d'aînesse à Yaakov par Essav, et le 1er verset de la Torah qui traite de cela (v.25,29), il débute par : "Yaakov fit cuire un mets [de lentilles = nourriture habituelle des endeuillés après avoir enterrés un proche]" (vayazéd Yaakov nazid - וַיָּזֶד יַעֲקֹב נָזִיד).
La 1ere lettre de chacun de ces mots forme : Yavan (Gréce - יון).
Ainsi, bien que Avraham soit mort, le "triple lien" qu'il a pu établir dans cette paracha va perdurer pour l'éternité, protégeant par exemple ses descendants contre les grecs.

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-> Le Arizal enseigne que Shimshon (שִׁמְשׁוֹן) était la réincarnation combinée des âmes de Yéfét (un des enfants de Noa'h) et de Essav. En quoi a-t-il rectifié leurs erreurs?

Le Arizal explique que :
- Essav n'a pas apporté de vin à son père comme a pu le faire Yaakov. Shimshon était un nazir, qui a l'interdiction de boire du vin.
- Shimshon a tué un lion, dans un but de se venger du lion qui avait blessé Noa'h (son "père") lorsqu'ils étaient dans l'Arche.
- Essav a causé son père Its'hak à devenir aveugle par la fumée des idoles que ses femmes adoraient. Les yeux de Shimshon ont été percés et il est alors devenu aveugle.
- De plus, puisque Essav était très poilu dès sa naissance, Shimshon avaient une force particulière qui dépendait du fait de ne pas couper ses cheveux.

"Its'hak implora Hachem en face de sa femme, car elle était stérile. Hachem Se laissa implorer par lui et Rivka, son épouse, conçut." (Toldot 25,21)

Ce verset se déroule après 20 années de mariage, où Its'hak et Rivka n'ont pas eu la chance d'avoir d'enfant.
Rachi commente : Implora par : Il a multiplié sa prière avec insistance.

Pourquoi est-ce que Hachem n'a-t-il pas répondu immédiatement à leurs prières intenses et répétées?

Rachi (25,30) écrit : Yaakov a servi à Essav des lentilles, car en ce jour Avraham est mort, afin qu'il ne puisse voir son petit-fils Essav prendre le chemin du mal (guémara Baba Batra 16b).
C'est ainsi que Hachem a abrégé sa vie de 5 ans.

Le rav Méïr Shapiro et le rav Eliyashiv disent qu'on comprend de là pourquoi il était si difficile d'agréer aux prières de Rivka et de Yaakov.
En effet, le plus tôt Hachem leur donnerait des enfants, le plus tôt Essav commencera dans le chemin du mal,et le plus tôt Avraham devra mourir afin d'être épargné de toute tristesse au regard des actions de son petit-fils Essav.

Hachem a repoussé les prières de Its'hak et Rivka jusqu'à ce qu'ils prient avec une intensité et une répétition d'une telle puissance, qu'Il a été "forcé" d'accéder à leur demande.
Le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld suggère que l'on peut voir cela en allusion dans le fait que : "Hachem Se laissa implorer par lui" (vayéater lo Hachem - וַיֵּעָתֶר לוֹ יְהוָה), qui a la même valeur numérique que : "5 ans" (חמש שנים).
[comme les 5 années de vie retirées à Avraham]

=> Il nous arrive souvent dans la vie de prier et de pleurer, encore et encore, devenant presque frustrés à l'égard de Hachem, qui en apparence semble ignorer nos requêtes sincères et raisonnables.
A ce moment, nous devons nous rappeler de cette leçon, et trouver du réconfort dans le fait que Hachem dans Son infinie bonté et connaissance, sait que cela n'est pas dans notre meilleur intérêt sur le long terme.

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-> Le Méam Loez (Toldot 25,21) enseigne :
Dans la paracha Lé'h Lé'ha, nous voyons que l'exil en Egypte devait commencer avec la naissance d'Its'hak. Hachem voulait que les Patriarches et les Matriarches soient stériles afin de réduire cette période de persécutions.
A partir de la naissance d'Its'hak jusqu'à l'émigration en Egypte, 190 ans s'écoulèrent.
A cela, ajoutons les 17 années que vécut Yaakov après leur installation en Egypte. Les Patriarches permirent donc d'éviter 207 ans d'esclavage.
De plus, le véritable fardeau de l'esclavage ne commença qu'après la mort de Yossef et de ses frères.
Si les Patriarches avaient pu engendrer normalement des enfants, l'exil aurait duré plus longtemps.

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-> "Dans une maison, un enfant rebelle est plus difficile à supporter que toute la douleur de la guerre de Gog et Magog".
[guémara Béra'hot 7b]

[Hachem a décidé qu'il valait mieux que le monde subisse la perte de 5 années de vie de Avraham, avec tout ce qu'il aurait pu y faire en bonnes actions, plutôt que celui-ci ne souffre en voyant le comportement de son petit-fils Essav.

=> Combien devons-nous être compatissant et prier pour les familles qui ont des enfants rebelles, plutôt que d'en profiter pour se valoriser en se moquant d'eux.]

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-> b'h, un autre divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2017/12/11/5824

"La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

Le Maguid de Doubno disait : "Il y a certains juifs qui sont la personnalisation de ces mots :

-> "La voix est la voix de Yaakov" = leur façon de prier et d'étudier se conforme parfaitement avec la loi juive ;
-> "mais les mains sont les mains d'Essav" = malheureusement, dès qu'il s'agit des mitsvot de tsédaka ou de prodiguer des bontés (guémilout 'hassadim), ces mêmes juifs gardent leurs mains bien fermées.

Le Maguid de conclure : "Il est vital que de telles personnes sachent qu'un aspect du service divin sans l'autre, ne peut pas perdurer."

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-> "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"

-> Le Baal Chem Tov enseigne que le 'hessed (bonté) n'est pas affectée par l'intention des gens. Même si nos intentions ne sont pas pures, le 'hessed qui est accompli est considéré comme complet, car la besoin dans le besoin a reçu l'aide dont elle avait besoin.
Le rabbi 'Haïm Kreizworth disait qu'on ne peut pas étudier la Torah comme Rabbi Akiva Eiger, ni prier comme lui, mais on peut faire du 'hessed comme Rabbi Akiva Eiger, car le 'hessed signifie aider notre prochain, et l'on fait cette mitsva peut importe la pureté de nos intentions.

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique en ce sens :
"La voix est la voix de Yaakov" = il y a 2 fois le terme "voix" (kol), en allusion à la voix de la Torah et la voix de la prière. Elles sont "de Yaakov", elles doivent être réalisées à l'image de comment Yaakov le faisait : dans la sainteté et avec la bonne kavana.
"mais les mains sont les mains d'Essav" = quand il s'agit des "ayadaïm" (les mains), de les utiliser pour venir en aide à notre prochain, alors cela peut même être "les mains d'Essav". En effet, le 'hessed a de la aleur peut importe l'intention, car celui qui a besoin reçoit l'aide dont il a besoin.

"Lorsqu'un juif étudie la Torah, le peuple juif dans son ensemble s’élève.
La résultante automatique est que nos ennemis vont tomber."

[Rav Wolbe - Chiouré 'Houmach - Toldot 27,22]

"Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (Toldot 27,1) :

Selon Rachi, l'affaiblissement de la vue de Its'hak (alors âgé de 123 ans), avait 3 raisons :
-> suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.
-> lorsqu'il a été ligoté sur l'autel de la Akéda, les anges au-dessus de lui, ont pleuré, et leurs larmes ont coulé dans ses yeux et les ont obscurcis.
-> Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

D'après la raison selon laquelle ce fut les larmes des anges qui affaiblirent sa vue, pourquoi les yeux d’Its’hak ne s’altérèrent que dans sa vieillesse, et pas juste après la ligature ?

En fait, les larmes des anges purifièrent et sanctifièrent tellement les yeux d’Its’hak, qu’ils ne purent plus supporter l’impureté de la fumée des offrandes des femmes de Essav à leurs idoles. Et c’est cette fumée qui affaiblit les yeux d’Yits’hak quand il était âgé.

=> Ainsi, en réalité toutes les raisons sont liées.

[le Zéved Tov]

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-> la 3e exlication de Rachi : Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

=> Cette explication de Rachi mérite d’être approfondie: Pourquoi était-il nécessaire de faire souffrir Its’hak pendant tant d’années afin que Yaakov puisse recevoir les bénédictions? Est-ce que D. ne pouvait pas s’arranger à ce que Yaakov les reçoive par un autre moyen?

-> Le rabbi de Loubavitch (Likouté Si'hot) enseigne :
En fait, la paracha témoigne que Its’hak était déjà conscient qu’Essav n’était pas aussi vertueux que son frère Yaakov. Its’hak savait que le Nom de D. ne faisait pas partie du vocabulaire de Essav.
D. aurait pu simplement dévoiler à Its’hak la vraie personnalité d’Essav. En lui indiquant qu’Essav était racha, Il aurait évité de rendre Its’hak aveugle?
Ainsi, Yaakov aurait reçu directement les Bénédictions. Pourquoi D. ne révéla-t-Il pas la vérité à Its’hak?

La réponse est simple et la leçon est forte : D. répugne la médisance (le lachon ara), même lorsqu’il s’agit d’une personne aussi méchante qu’Essav. En dépit du fait qu’Essav était racha, D. s’est abstenu de le publier.
=> Dans ce passage, la Torah vient mettre l’accent sur la gravité de cette transgression (du lachon ara). Si D., Lui-même, s’est retenu de prononcer du lachon ara sur un homme comme Essav, combien devons-nous être vigilants et faire attention de ne jamais dire du lachon ara.

-> Il est écrit dans la guémara (Sanhédrin 11a), au sujet d'Akhan qui fauta au temps de Yéhochoua, fils de Noun, : Yéhochoua demanda à Hachem : "Qui a fauté envers Toi"?
Hachem répondit : "Suis-Je un délateur pour toi!"

-> Si Hachem a refusé de raconter la moindre médisance, même à l'encontre d'Essav qui était pourtant assassin, pratiquait l'idolâtrie et péchait avec les femmes d'autrui, ... alors à plus forte raison, devons-nous faire extrêmement attention de ne pas proférer la moindre médisance sur n'importe quel juif, même de façon superficielle, car nous sommes tous les enfants d'Hachem. [autrui n'est pas pire qu'Essav, alors suit l'exemple d'Hachem, et ne dit pas de lachon ara! Comment nous est-il possible d'émettre de la médisance sur les enfants du Maître du monde, le Roi de tous les rois, Hachem ?! ]

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-> L'intention de la providence était d'induire en erreur le Satan car s'il avait su depuis le départ que les bénédictions revenaient à Yaakov, toutes les forces du sitra a'hra (impureté) se seraient réunies afin d'empêcher que les bénédictions ne lui reviennent.
Ainsi la providence organisa avec précision le déroulement des événements afin qu'Its'hak demande à Essav de partir à la chasse avant de le bénir pour que Yaakov puisse s'introduire à son insu et se saisisse des bénédictions. C'était la seule façon pour Yaakov de pouvoir profiter des bénédictions contre la volonté des forces du mal. Ainsi Rivka demanda à Yaakov de lui apporter deux bons chevreaux afin qu'elle prépare à Its'hak un repas et qu'il bénisse ensuite son fils Yaakov. Ces bénédictions auront un impact sur Yaakov et sa descendance jusqu'à la dernière génération au moment de la venue du Machia'h.

[plus l'enjeu spirituel est important, plus les forces du mal se mobilisent pour l'empêcher, d'où le déroulé si 'particulier' pour obtenir les bénédictions (puisqu'impactant positivement tous les juifs de l'Histoire!). ]

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-> la 1ere explication de Rachi : suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.

-> Its’hak ayant "fermé les yeux" sur les agissements d’idolâtrie des femmes de Essav, et n’ayant donc pas empêché ces comportements détestables au sein de sa propre maison, a fini par subir en conséquence, selon le principe de "mesure pour mesure", la perte de l’usage de la vue [voir Sforno qui compare Its’hak au Grand Cohen Eli qui perdit lui aussi la vue du fait qu’il n’avait pas empêché ses enfants de fauter].

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Le Méam Loez (Toldot 27,1) rapporte également les autres raisons suivantes :
-> Its’hak avait souvent observé le visage d'Essav. Or, c'est un grave péché de regarder fixement la face d'un racha. Quiconque le fait devient aveugle.

[Le guémara (Méguila 28a) enseigne : "Rabbi Yo’hanan a dit : Il est interdit de porter ses regards sur l’apparence (le visage) d’un racha ... Rabbi Elièzer a dit : [Celui qui agit ainsi,] ses yeux s’obscurcissent, comme il est dit: ‘II arriva, comme Its’hak était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit’. [En effet,] parce que Its’hak a contemplé le visage de Essav le racha, sa vue fut troublée".]

-> Its’hak aimait Essav plus que Yaakov, car Essav lui apportait des mets raffinés. Pour cela, il considérait Essav comme plus vertueux que Yaakov.
Or, la Torah dit : "la corruption aveugle les yeux des sages". C'est pourquoi Its’hak fut frappé par ce châtiment, puisqu'il se laissait corrompre par les repas que lui apportait Essav. Il ne discernait plus la véritable nature d'Essav qui "jouait" le fils dévoué et pieu.

[selon le Baal hatourim (v.27,1) : Its'hak prit des cadeaux corrupteurs d'Essav. En d'autres termes, puisqu'Essav honora Its'hak en l'achetant par ses paroles, Its'hak se remplit d'amour à son égard. En conséquence de quoi, ses yeux furent frappés et il perdit la vue.]

[rabbi Its’hak, dans le midrach, évoque un motif qui fait apparaître la cécité de Its’hak comme une conséquence de sa propre faute. Il se réfère à la défense: "N’accepte point de présents corrupteurs ; car la corruption trouble la vue des clairvoyants" (Micpatim 23,8). Or, Its’hak accepta des présents de son fils racha (Essav) : le gibier et les ragoûts qu’il aimait (voir le verset 4 et Rachi sur Toldot 25,28). Ils le corrompirent au point que sa "sa vue s’obscurcit".]

-> Dans la paracha 'Hayé Sarah, nous voyons que Its’hak pria Hachem pour que les hommes souffrent et fassent ainsi leur repentir afin de mériter le monde à venir. Il endura donc la perte de la vue.
[b'h, cf : https://todahm.com/2018/12/09/7694 ]

[Its’hak avait réclamé à D. l’octroi des souffrances physiques en arguant : Si l’homme meurt sans souffrances, son jugement s’exercera contre lui dans l’au-delà dans toute sa rigueur. Mieux vaut qu’il expie un peu de ses fautes sur terre grâce à ses souffrances physiques. Hachem lui répondit : "Ta demande est justifiée et Je commencerai par toi" (cf. midrach Béréchit rabba 65).]

-> Hachem provoqua la cécité d'Its’hak pour que celui-ci ne voit pas la méchanceté d'Essav.
En effet, à l'âge adulte, les méfaits de ce dernier devinrent si insupportables que personne ne pouvait vivre à ses côtés. Il eut été d'un déshonneur extrême pour Its’hak de devoir subir les affronts de ses contemporains le pointant du doigt et disant : "Voici le père d'Essav le racha".
D. le rendit donc aveugle afin qu'il soit incapable de sortir de sa demeure.

-> Sur l'autel, au moment de la ligature, Its’hak avait fixé du regard la présence Divine. C'était en réalité un grave péché, car bien qu'il était étendu face au ciel, il aurait dû fermer les yeux.
Pour avoir regardé la présence Divine, il aurait dû mourir, comme il est écrit : "Nul homme ne peut me voir et vivre" (Chémot 33,20).
Afin de ne pas affliger Avraham, Its’hak eut la vie sauve. Cependant, D. le punit par la cécité, une perte de la vue, qui équivaut à la mort.
[le Séfer Pninim Yékarim rapporte la guémara (Nédarim 64b) qui dit que "4 personnes sont considérées comme mortes : les pauvres, les métsora, les aveugles et ceux qui n'ont pas d'enfants".
Ainsi, pendant 23 années suite à la Akéda, Its'hak n'avait pas d'enfants, faisant qu'il était considéré comme mort.
Après avoir eu des enfants, la sentence a été modifiée dans le fait qu'il est devenu aveugle, car un aveugle est aussi considéré comme mort.
On apprend de là que certaine situation peuvent paraître mauvaises, mais en réalité c'est une bonne chose, qui nous protège de situations tellement pires.
Le Steïpler a dit une fois à quelqu'un : "Peut-être que si vous n'aviez pas ces malheurs, vous ne seriez plus vivant. Peut-être que vous avez ces dettes à la place de la mort".
Ainsi, au lieu de se plaindre, nous devons nous réjouir, et en profiter pour faire téchouva, prier, accumuler des mérites, car Hachem peut changer notre mazal au point que nous devenions une nouvelle personne sur laquelle aucun décret de mort n'a été décrété.]

-> Lorsque Avraham se trouvait dans le pays de Philistins, Avimélé'h enleva Sarah et fut puni sévèrement (paracha Vayéra).
Il endura ainsi une maladie si terrible, qu'il en vint à maudire Avraham en lui disant que son fils deviendrait aveugle. Cette malédiction s'est accomplie.
Ceci nous enseigne combien nous devons nous prémunir des malédictions, même prononcées par le simple des mortels.

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-> "Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (v.27,1)

Une des explication de Rachi est : "Au moment où il [Its'hak] avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis.

=> Pourquoi les cieux avaient-ils besoin de s'ouvrir pour que les anges puissent voir la ligature d'Its'hak?

Le rav Elimélé'h Biderman répond que les anges voient ce qui se passe dans notre monde avec la perspective du Ciel, et en ce sens tout est pour le bien au final, il n'y a donc pas de malheur.
Cependant lorsque : "les cieux s’étaient ouverts", alors les anges ont vu le monde avec notre perspective, et c'est cela qui les a poussés à verser des larmes.

Yaakov a reçu une bénédiction directement du ciel

+ Yaakov a reçu une bénédiction directement du ciel :

"Qu'Hachem vous donne de la rosée des cieux, et de la graisse de la terre" (Toldot 27,28)

-> Le Déguel Ma'hané Efraïm cite le Zohar (I,143b) qui pose la question suivante : En quoi la bénédiction que Yaakov a reçue est-elle meilleure que celle qu'Essav a reçue?
Il a été dit à Yaakov qu'Hachem lui donnerait de la rosée des Cieux, tandis qu'Essav a été informé qu'il recevrait "la graisse de la terre comme lieu d'habitation". En quoi une bénédiction est-elle meilleure que l'autre?

Le Déguel Ma'hané Efraïm répond que le verset dit que sa bénédiction lui sera donnée par "Elokim" (véyitèn lé'ha haElokim - qu'Hachem vous donne), alors que pour Essav, il est simplement dit qu'il recevra sa bénédiction, mais il n'est pas dit qu'elle lui sera donnée par Hachem.
Il explique qu'on a dit à Essav qu'il aurait une bonne terre, mais que si la terre est affectée par un mauvais mazal ou signe astrologique, ou si le pays où se trouve la terre est frappé par la sécheresse ou la famine, sa terre ne s'en sortirait pas mieux que celle des autres.
En revanche, il a été dit à Yaakov que sa bénédiction serait fournie directement par Hachem, ce qui signifie qu'en cas de besoin, il pourrait se tourner vers Hachem dans la prière et qu'Il lui fournirait ce dont il a besoin, même si un mazal ou une autre force aurait autrement affecté négativement sa terre.

Ce concept est illustré par les récits de la guémara (voir Taanit 24-25) qui décrivent comment de grands hommes ont pu faire tomber la pluie en période de sécheresse grâce à leurs prières. C'est également ce qui ressort de l'histoire d'Eliyahou haNavi (I Mala'him 18,45) qui a fait pleuvoir grâce à ses prières.

Par conséquent, si un juif vit dans une région également peuplée de non-juifs, ceux-ci bénéficieront également de ses prières.
S'il prie et fait pleuvoir, ils bénéficieront également de la pluie, même si leur mazal dicte qu'il ne doit pas pleuvoir. C'est la bénédiction que Yaakov a reçue, selon laquelle Hachem lui donnerait une bonne terre et la rosée des Cieux.

Une bénédiction pour Essav

+++ Une bénédiction pour Essav :

"Its'hak répondit et dit à Essav : "Voici, maître je l'ai établi sur toi, et tous ses proches, je les lui ai donnés comme serviteurs ; de céréales et de vin, je l'ai pourvu, et pour toi, dès lors, que ferai-je, mon fils?" " (Toldot 27,37)

-> Rachi explique qu'il était inutile de donner une bénédiction à Essav à ce moment-là, car Its'hak a fait de Yaakov le maître d'Essav. Tout ce qu'un esclave acquiert appartient à son maître.

=> Étant donné que tout ce qu'il recevrait serait donné à Yaakov, pourquoi Essav a-t-il continué à demander une bénédiction? De même, pourquoi Its'hak a-t-il finalement acquiescé aux supplications d'Essav s'il n'y avait aucun but à cela?

La réponse est que si un esclave obtient un objet qui ne convient pas à son maître, il reste en possession de l'esclave. Essav recherchait une bénédiction qui était contraire au mode de vie de Yaakov, et qui ne pouvait être donnée à Yaakov. Its'hak accéda à sa demande et bénit Essav en disant : "la graisse de la terre sera ta résidence" (Toldot 27,39).
Les descendants de Yaakov devaient recevoir la terre sainte d'Israël. Ils ne s'intéresseraient pas à une terre impure, aussi fertile soit-elle. Avec cette bénédiction, Essav reçut la terre d'Italya de Yavan, la future terre de ses descendants.
Its'hak bénit également Essav en lui donnant la "bénédiction" suivante : "Tu vivras par l'épée" (Toldot 27,40). Yaakov s'efforce de vivre par la paix et la vérité et non par l'épée.

De plus, Its'hak a conditionné les bénédictions de Yaakov, comme l'indique Rachi : "Lorsqu'ils transgressent la Torah, tu as la possibilité d'être peiné au sujet de la bénédiction, et tu rejetteras son joug de ton cou" (Toldot 27,40).

Yaakov et ses descendants ne reçoivent les bénédictions que lorsqu'ils s'emploient à accomplir la volonté d'Hachem, comme nous le disent nos Sages : "Lorsque la voix de Yaakov se fait entendre dans les salles de prière, les mains ne sont pas celles d'Eisav" (midrach Béréchit rabba 65,20).
Cependant, lorsqu'ils abandonnent la Torah, à Dieu ne plaise, les bénédictions leur sont retirées et données à Essav à la place.
Avec une telle réalité, Yaakov ne serait plus le maître d'Essav, ce qui permettrait à Essav de s'approprier les bénédictions qui ont été données à Yaakov.

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=> Its'hak a fait de Yaakov le maître d'Essav, et par conséquent, tout ce qu'Essav a acquis appartiendra à Yaakov. Néanmoins, Essav supplia Its'hak de lui accorder une bénédiction contraire au mode de vie de Yaakov, car cette bénédiction resterait en sa possession. De plus, les bénédictions de Its'hak à Yaakov ne lui ont été données qu'à la condition qu'il reste vertueux, et chaque fois que ce ne serait pas le cas, Essav conserverait ses propres bénédictions.

Yaakov et Essav : 2 opposés

+++ Yaakov et Essav : 2 opposés

"Its'hak dit à Yaakov : "Approche, je te prie, que je te hâte, mon fils , es-tu vraiment mon fils Essav, ou non?" (Toldot 27,21)

-> Rachi commente que Its'hak s'est méfié de la personne qui se tenait devant lui. Il pensait que Yaakov (et non Essav) était présent parce qu'il n'était pas habituel pour Essav de mentionner le nom d'Hachem.

Si Essav n'avait pas l'habitude de mentionner le nom d'Hachem, pourquoi Its'hak l'a-t-il favorisé (par rapport à son frère, en voulant par exemple lui donner ses bénédictions)?
La réponse est que Its'hak a jugé Essav favorablement, concluant que sa réticence à mentionner le nom d'Hachem était due à sa grande crainte du Ciel. Parce que Its'hak servait Hachem avec crainte, il appréciait grandement cette caractéristique chez Essav et l'aimait pour cela.
[ Yaakov dit à Lavan : "Et la crainte d'Its'hak était avec moi" (Vayétsé 31,42) ]
En revanche, Yaakov a servi Hachem par amour, et à ce titre, le nom d'Hachem était constamment sur ses lèvres. Servir Hachem avec amour est plus important que de Le servir avec crainte, mais Its'hak a favorisé Essav parce qu'il s'identifiait à la manière dont Essav servait Hachem (par la crainte).

Si Its'hak avait une si haute opinion d'Essav, pourquoi avait-il besoin de l'avertir de vérifier son couteau d'abattage? Essav lui donnerait-il à manger de la viande provenant d'un animal mal abattu?
De plus, Its'hak a même averti Essav de ne piéger que les animaux sans propriétaire, afin qu'il ne soit pas nourri avec des biens volés. Cela est difficile à comprendre. Après tout, le vol est interdit même aux non-juifs. Pourquoi Its'hak soupçonnerait-il Essav de cela?

La réponse est que Its'hak était préoccupé par la hâte d'Essav à accomplir la mitsva d'honorer son père.
Il craignait que le zèle d'Essav ne l'amène à relâcher ses exigences généralement élevées, en vérifiant son couteau (d'abattage) à la hâte ou en piégeant un animal trouvé errant près d'une ville (Rachi - Toldot 27,3).
Nos Sages (Baba Kama 79b) interdisent de piéger un animal, même sur un terrain public, s'il se trouve à proximité d'une ville. Ils craignaient qu'un tel animal ne soit la propriété d'un particulier.
Its'hak craignait qu'Essav ne considère qu'il est permis de transgresser une interdiction rabbinique afin d'accomplir la mitsva d'honorer son père le plus rapidement possible.

La crainte d'Essav d'être trop pressé dans sa quête d'honorer son père révèle l'ampleur de l'engagement d'Essav vis-à-vis de cette mitsva. Le midrach (Béréchit rabba 65,16) cite Rabbi Shimon ben Gamliel, qui dit : "Personne n'a mieux servi son père qu'Essav. Toute ma vie, j'ai servi mon père, mais je l'ai servi en portant des vêtements souillés, et lorsque je sortais au marché, je portais des vêtements propres. Essav, lui, a servi son père en portant des vêtements royaux."

Malgré l'estime que lui porte Its'hak, nous savons qu'Essav était en réalité une personne racha. Comment expliquer son dévouement à la mitsva d'honorer ses parents?
La réponse est que même les réchaïm peuvent être diligents en ce qui concerne les mitsvot qui semblent raisonnables. En fait, ils peuvent même être plus diligents que les juifs pratiquants, parce qu'ils appliquent toute leur attention à ces mitsvot particulières.
En revanche, les juifs pratiquants doivent se concentrer sur les nombreuses mitsvot de la Torah, y compris celles qui n'ont pas de raison d'être évidente ('houkim). Il n'y a pas de mitsva plus logique que celle qui consiste à honorer les parents, qui nous ont mis au monde et nous ont élevés.

Ainsi, bien qu'Essav n'ait pas été la personne juste que Its'hak pensait qu'il était, il était toujours diligent à l'excès dans l'accomplissement de la mitsva d'honorer son père, et il était prêt à transgresser d'autres mitsvot dans son zèle pour accomplir celle-ci.
[Maharal - Gour Aryé - Toldot 27,3]

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=> Its'hak a servi Hachem avec crainte, et il a perçu qu'Essav servait Hachem de la même manière. C'est pourquoi il l'a préféré à Yaakov et a tenté de lui donner les bénédictions.
Il avertit Essav de ne pas transgresser les interdictions de vol et de névéla (un animal mort sans avoir été abattu) parce qu'il craint qu'il ne transgresse ces interdictions par inadvertance dans son zèle à servir son père.