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"Acher, son pain est bien gras" (Vayé'hi 49,20)

-> Nos Sages enseignent que Acher fils de Yaakov se tient aux portes de l’enfer et ne laisse pas y entrer quiconque s’est consacré à l’étude de la michna (compilation de la loi orale).

C’est pourquoi, le verset dit que le pain de Acher est "gras" (chéména - שמנה), terme qui est composé des même lettres que "michna" (משנה).
En effet, Acher protège ceux qui se sont consacrés à la michna.
De plus, le verset parle du pain de Acher qui est gras, allusion à la recommandation du Maguid (ange) qui a enjoint à rabbi Yossef Caro d’étudier un chapitre de michna avant de prendre son repas et de manger son pain.

[Rabbi Its'hak Faladji - Yafé Lélev]

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-> Un père était troublé par sa fille qui ne trouvait pas de partenaire, après des sorties pendant des années. Une nuit, le Yéhoudi ha-kadoch lui apparut en rêve et lui révéla qu’il existait 3 types de zivougim : le zivoug de Shabbat et du peuple juif, celui du corps et de l’âme, et le zivoug d’un mari et d’une femme.
Ces 3 zivougim ne sont qu’entre les mains d’Hachem, et Lui seul peut les coupler. Ceci est évoqué dans les mots "d’Acher, son pain sera gras et il pourvoira aux jouissances des rois" (מאשר שמנה לחמו והוא יתן - Vayé'hi 49,20).
Quelles sont les lettres après celles du nom אשר Acher (=מאשר peut être compris comme les lettres au-dessus de : א , ש , ר car la lettre מ au début d’un mot signifie « de »- la provenance -, mais aussi « plus que », et donc ce qui est au-dessus)?
Au-dessus du א se trouve le ב, au-dessus du ש le ת, et au-dessus du ר se trouve un ש.
Ces 3 lettres forment le mot שבת . Cela fait allusion au zivug du Shabbat et du peuple juif.
Le mot שמנה est lui composé des mêmes lettres que le mot שמנה .נשמה signifie aussi gras, faisant allusion au corps matériel. Par conséquent, nous avons une allusion au zivoug du corps et de l’âme.
Enfin, le mot לחמו correspond au zivoug d’un mari et d’une femme parce qu’une femme est appelée allusivement "le pain de l’homme".
C’est le sens profond de la bénédiction d’Acher : מאשר שמנה לחמו והוא יתן (méAcher chéména la'hmo véou yiten) = ces 3 zivougim, Seul Hachem peut les ‘donner’.

Quand le père se réveilla, ce rêve s’enracina en lui au point qu’il atteint le niveau d’émouna que seul Hachem était capable de trouver un chidoukh pour sa fille. Animé de cette puissante foi, Hachem lui envoya alors immédiatement un partenaire pour sa fille qui se fiança rapidement.

"Pardonne, de grâce, le péché de tes frères et leur faute, car ils t’ont rendu du mal" (Vayé'hi 50,17)

-> Les termes "Pardonne, de grâce" se disent dans le Texte : "sha na" (שא נא), expression composée des initiales des 4 formes figurant sur le Char Céleste (la merkava), comme le décrivit le prophète Yé’hezkel.
Ces 4 figures sont : le taureau (שור), le lion (אריה), l’aigle (נשר) et l’homme (אדם).

Or, le taureau est le symbole de Yossef, comme dans le verset : "C’est l’aîné de son taureau".
=> Les frères veulent signifier ici à Yossef que c’est uniquement s’il leur pardonne qu’il méritera de voir son représentant, à savoir le taureau, sur le Char Céleste. Mais s’il ne leur pardonne pas, alors quelqu’un qui aura gardé rancune ne pourra pas avoir le mérite de se voir représenter sur le Char Céleste.

Ainsi, l’allusion est la suivante : "Pardonne de grâce" (שא נא), car c’est seulement dans ce cas qu’apparaîtront sur le Char, les 4 formes en allusion justement par les initiales de ces mots (שא נא).
Mais si tu ne pardonnes pas, alors il manquera une figure parmi les 4, à savoir celle du taureau, qui fait allusion à Yossef.

[Rabbi Chimchon d'Ostropoli]

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-> Yaakov évoque 3 de ses fils sous l'aspect de bêtes féroces : Yéhouda, un lion, Yossef, un taureau (voir Rachi - Vayé'hi 49,6) et Binyamin, un loup.
Cette comparaison indique que ces 3 tribus vaincront les 3 peuples comparés à des animaux : la Babylonie, comparée à un lion, tombera sous Daniel, issu de la tribu de Yéhouda ; le danger présenté par les Mèdes, sera écarté grâce à Mordé'haï et Esther, issu de la tribu de Binyamin ; quant à Edom-Rome, le taureau, il sera vaincu par le machia'h ben Yossef (midrach Béréchit rabba 99,2 ; Tan'houma 14).

"Les yeux d’Israël étaient devenus lourds de vieillesse" (Vayé'hi 48,10)

-> Ce fait, que les yeux de Yaakov étaient devenus lourds et que dans sa vieillesse il ne pouvait plus voir, est-il cité comme un avantage ou un inconvénient ?

Le Ritba, dans ses commentaires sur le traité Yoma (28a), explique :
"Ce n’est certainement pas à cause de sa vieillesse que ses yeux étaient devenus lourds et ne pouvaient plus voir, car il est écrit : "ceux qui espèrent en Hachem trouveront des forces nouvelles".
Mais au contraire, c’est à cause de sa grande habitude de l’étude, qui épuise la force de l’homme, que ses yeux étaient devenus lourds et ne pouvaient plus voir.
Le verset le dit en son honneur et non comme un défaut.

"Zévouloun occupera le littoral des mers ; il offrira des ports aux vaisseaux" (Vayé'hi 49,13)

-> Selon nos Sages (Sifrei 33,19), résidant sur le littoral, Zévouloun avait la particularité d’entretenir des relations commerciales avec les autres nations par le biais de ses ports.
Son attitude va entraîner que les marchands étrangers vont vouloir visiter la terre d'Israël, en se rendant entre autre à Jérusalem, afin d'y apprendre davantage sur les juifs.
Il en résulta que ces marchands vont devenir si impressionnés de ce qu'ils vont y voir, qu'ils vont quitter leur religion païenne et se convertir au judaïsme.

=> Ainsi, la tribu de Zévouloun grâce à son comportement exemplaire dans ses relations commerciales avec les non-juifs, va générer des impressions très positives sur la religion juive, entraînant au final un kidouch Hachem très nombreux.

-> Le rav Matisyahou Salomon dit que de nos jours nous devons créer un kidouch Hachem dans nos affaires économiques avec les non-juifs, leur permettant ainsi d'avoir un bel aperçu de ce qu'est être juif.

Rabbi 'Haïm Mordé'haï Katz enseignait à ses élèves quittant la yéchiva pour aller travailler : "Vous devez avoir une préoccupation au-dessus de toute autre : sanctifier le Nom de Hachem. Souvenez-vous que chaque chose que vous faites est soit un kiddouch Hachem, soit un 'hiloul Hachem. Faites le maximum pour choisir correctement!"

=> La tribu de Zévouloun nous sensibilise à l'importance de représenter au mieux Hachem, sans nous laisser aveugler par l'argent, nos perspectives futures, l'honneur, ...

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-> "Zevouloun occupera le littoral des mers (yamim - יַמִּים)" (Vayé'hi 49,13)

Le livre "Darach Yéhouda" apporte un enseignement de rabbi Yéhouda Moualam sur le mot "mer" (yam), qui est
écrit ici au pluriel (yamim).
C'est parce qu’il y a 2 mers (yamim) : la mer matérielle où voguent les navires pour faire du commerce, et la mer spirituelle, qui est la mer du Talmud (la yam chél Torah).

Zévouloun avait une association avec son frère Yissa'har, qui étudiait la Torah, pendant qu'il le soutenait financièrement. Or, on sait que celui qui soutient ceux qui étudient la Torah ont une part dans leur étude, car "à l’ombre de la sagesse à l’ombre de l’argent".
Dans l’avenir, quand le riche arrivera dans le monde à venir, on lui dira : prends le salaire de tel et tel traité.
Il répondra : je n’ai jamais étudié ce traité!
On lui dira : en récompense du soutien que tu as donné à un sage en Torah (talmid 'hakham) qui a étudié ce traité, toi aussi tu as la même récompense que lui pour l'étude de ce traité.

C'est donc ce que signifie le verset : "Zévouloun occupera le littoral des mers", il y a 2 mers (le mot "yamim" - ימים [des mers] est formé de 2 fois le mot "yam" - ים [une mer]) : la mer sur laquelle on vogue pour faire du commerce, et la mer spirituelle, la mer du Talmud, du fait qu’il soutient Yissa'har et mérite ainsi le monde à venir.

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-> Le rav Aharon Lev Steinman demande pourquoi nous ne trouvons une telle association que pour l’étude de la Torah (contrat Yissa'har et Zévouloun), et non pas concernant les autres mitsvot.
Pourquoi n’est-il pas possible que quelqu’un mette les téfilin ou mange de la matsa et que son prochain le soutienne financièrement et en retire la moitié de sa récompense?

Dans Sa grande bonté, Hachem a fait en sorte que les éléments dont l’homme a le plus besoin lui soient le plus accessibles. Ainsi, le pain, nourriture de base, est fait à partir de blé, qui est bon marché, contrairement aux fruits et aux légumes. De même, l’eau, vitale à sa survie, est encore moins chère que le pain. Quant à l’air, sans lequel on ne peut survivre, il est gratuit et se trouve en tout lieu.

Or, il en est de même pour ce qui a trait au spirituel. La pérennité du monde dépend de l’étude de la Torah, comme il est écrit : "Si Mon pacte avec le jour et la nuit pouvait ne plus subsister, Je cesserais de fixer des lois au ciel et à la terre".
Cette mitsva est donc plus importante que toutes les autres et sa récompense l’est également, comme il est dit : "L’étude de la Torah équivaut à toutes".
=> C’est pourquoi Hachem donne à chaque juif l’opportunité de l’accomplir, en cela que l’homme incapable de l’étudier lui-même peut en retirer le mérite en soutenant l’étude d’autrui, y prenant ainsi une part active.

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-> Le ‘Hatam Sofer explique que toute personne qui soutient les étudiants en Torah est associée à leurs mérites, selon l’accord entre Issakhar et Zevouloun. De ce fait, même si elle n’a jamais étudié, elle accède à la connaissance de la Torah étudiée par Issakhar.
Cette affirmation est basée sur le verset : "J’ai été jeune (na’ar), j’ai même vieilli et je n’ai jamais vu un juste abandonné", qu’il interprète ainsi :
- "J’ai été jeune (na’ar ayiti)" = bien qu’étant dépourvu (méno’ar) d’étude de Torah ;
- "j’ai même vieilli" (gam zakanti) = j’ai mérité de connaître la Torah comme un homme âgé qui a acquis la sagesse (zaken : zé kana 'hokhma). Pourquoi cela?
- Car "je n’ai jamais vu un juste abandonné" (lo ra'iti tsadik néézar) = je l’ai toujours soutenu avec mon argent.

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-> "Quand le Sanctuaire (Michkan) devait partir, les Lévi'im le démontaient, et quand il devait s’arrêter, les Lévi'im le montaient" (Bamidbar 1,51)

Le Ktav Sofer dit que cela comporte une allusion.
Les Lévi'im envers le Michkan sont comme Zevouloun envers Issakhar. De même que Zevouloun soutient Yissa'har le talmid ‘hakham, pour qu’il puisse étudier toute la journée, les Lévi'im jouaient ce rôle envers le Michkan.

Quand Yissa'har est installé dans la tente et étudie la Torah, Zevouloun s’occupe de lui, mais si Yissa'har se met à errer dans les rues en méprisant ainsi la Torah, Zevouloun lui dira : "Je peux me passer de toi", et fera
descendre ce talmid ‘hakham de sa grandeur dont il n’est pas digne.
C’est ce qui se trouve en allusion dans ce verset : "Quand le Michkan devait partir" (quand Yissa'har va se promener), alors "les Lévi'im le démontaient" (Zevouloun ne le soutient plus).
Mais "quand il devait s’arrêter", quand il reste assis à étudier, alors "les Lévi'im le montaient."

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-> "Le 3e jour, le chef de la tribu de Zévouloun, Eliav ben ‘Helon" (Nasso 7,24)

Eliav ben ‘Helon porte ce nom parce que celui qui permet à Yissa'har d’étudier est comme un père, il s’appelle "Av", ainsi Moché l’a fait passer avant Yissa'har (Vézot haBéra'ha 33,18) : "Réjouis-toi, Zevouloun, dans tes sorties et Yissa'har dans ta tente."

C’est ce que signifie Eliav : Il convient de l’appeler "Av", bien qu’il soit "‘helon", à savoir "‘houlin" (qui s’occupe de choses profanes), car ce n’est pas un ben Torah, il fait du commerce qui est profane et appartient à ce monde-ci, et pourtant il est considéré comme un père.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> D'après certaines opinions, Zévouloun précède Yissa'har, car après la destruction du Temple, le Sanhédrin sera déplacé du territoire de Yéhouda et finira par s'établir sur le territoire de Zévouloun.
D'après d'autres, Zévouloun a mérité ce privilège en soutenant Yissa'har pour lui permettre d'étudier la Torah.
[rav Yossef Deutsch]

-> Les Pirké Avot (3,17) nous enseignent que "sans farine, il n'y a pas de Torah".
Sans moyens de subsistance, il est impossible d'étudier la Torah. Zévouloun a mérité que le Sanhédrin s'installe dans ses frontières parce qu'il a soutenu la Torah de Yissa'har.
[Sforno, Sékhel Tov]

-> Yissa'har s'investit corps et âme dans l'étude. Le mot 'hamor (âne) a une valeur numérique de 248, symbolisant les 248 membres du corps que Yissa'har utilise pour sonder la Torah dans toute sa profondeur.
[Tsor haMor]

Paracha Vayé’hi & ‘Hayé Sarah

+ Paracha Vayé'hi & 'Hayé Sarah :

-> " 'Hayé Sarah et Vayé'hi, sont les noms de parachiot, décrivant les morts de Sarah et de Yaakov.

- Le 1er mot de 'Hayé Sarah est : "vayiyou" (וַיִּהְיוּ ), d'une guématria de 37, insinuant que ses seules années véritablement heureuses étaient les 37 années qui ont suivi la naissance de son fils 'Its'hak (jusqu'à ce qu'elle décède).

- Yaakov a eu 34 années pleinement heureuses : 17 années entre la naissance et la disparition de Yossef ; et 17 autres années où toutes la famille a été réunie à Goshen (en Egypte).
La guématria de : "Vayé'hi" (וַיְחִי) est de : 34, qui correspondent aux années où il a pu être ensemble avec son fils Yossef, soit durant 34 ans."

[Rav 'Haïm Yossef Kofman - Ma'hchévet haLev]

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Comment comprendre que :
- Vayé’hi signifie : "Yaakov vécut", et traite de la mort de Yaakov ;
- ‘Hayé Sarah signifie : "la vie de Sarah" et commence par la mort de Sarah.

-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) suggère que cela nous apprend que la véritable vie n’est pas celle dans ce monde-ci, mais plutôt, celle qui démarre après que l’âme quitte le corps et entre dans le monde à venir.
Ainsi, Sarah et Yaakov sont morts dans ce monde, et ils ont alors pu commencer leur véritable vie.

[Ce monde n’est qu’un bref lieu de passage vers notre endroit de vie éternelle, comme il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

"Efraïm et Ménaché, comme Réouven et Chimon seront à moi" (Vayé'hi 48,5)

-> Le 'Hida (Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulaï) enseigne à ce sujet :

"De nombreuses personnes comparent les valeurs numériques de 2 choses, et assez souvent ils ont un écart de 1. Cependant, nous disons que les 2 sont comparables, puisque nous ajoutons le kollel (possibilité d'ajouter un pour le mot lui-même).

Nous trouvons ici une allusion :
- la guématria de : "Efraïm et Ménaché" (אֶפְרַיִם וּמְנַשֶּׁה) est de 732 ;
- la guématria de : "Réouven et Chimon" (רְאוּבֵן וְשִׁמְעוֹן) est de 731.

Bien qu'en apparence, il y a une différence d'une unité, "ils seront à moi" (יִהְיוּ-לִי) = Yaakov montre qu'ils sont les mêmes pour lui."

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-> Le Méam Loez (Vayé'hi 48,5) rapporte que Yaakov a dit à Yossef :
"Efraïm et Ménaché seront comptés comme mes propres fils et chacun recevra une part de la terre de Canaan.

Je désire encore te révéler un autre secret important, mon fils.
Les pensées qu'un couple nourrit lors des relations conjugales peuvent influencer la nature de l'âme transmise à l'enfant conçu à ce moment.
A l'instant précis des relations, une âme descend pour l'enfant, et se tient près de la tête de chaque parent.
Si on bénéficie d'un mérite particulier, on peut voir effectivement cette âme.

J'étais censé engendrer 14 fils. Efraïm et Ménaché devaient être mes fils, conçus par Bil'a comme des jumeaux.
Mais à cause d'un péché mineur commis par Réouven, qui avait déplacé mon lit de la tente de Bil'a à celle de Léa, ces âmes ne descendirent pas lorsque je connus Bil'a.
La Providence Divine décréta que ces âmes demeureraient dans les cieux jusqu'au jour où tu épousas Asnath. Elles furent alors engendrées par toi.

C'est pourquoi je peux dire que tes fils sont pareils à Chimon et Réouven. Ils sont véritablement mes enfants, puisqu'ils devaient être engendrés par moi."

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-> Yaakov a placé son lit dans la tente de Bil'a, ayant su par prophétie que 2 fils devaient encore naître.
En déplaçant le lit de Yaakov, Réouven a empêché la venue au monde de ces 2 fils, et c'est à Yossef qu'ils sont nés.
Efraïm et Ménaché auraient dû être les fils de Yaakov et son choix est donc parfaitement approprié
[Malbim - Vayichla'h 45,22 au nom du Arizal].

D'après certaines opinions (ex: le Rokéa'h), Yaakov devait avoir d'autres enfants mais à la suite de son combat avec l'ange d'Essav, il n'a plus pu en avoir.

"Le sceptre ne quittera jamais Yéhouda, ni l'autorité de sa descendance" (Vayé'hi 49,10)

-> "Tout homme qui affirme descendre de la lignée de 'Hachmonaï ne peut être qu'un esclave, car pas un seul ne survécut."
[guémara Baba batra 3b]

Les 'Hachmonaïm se dévouèrent corps et âme pour la cause du kidouch Hachem, puisqu'ils agirent afin de rétablir la gloire du Nom divin aux yeux des nations.
Ils célébrèrent même des miracles qui se sont déroulés à leur époque en instaurant des mitsvot particulières, qui sont encore fêtées chaque année à 'hanoucca.

Cependant, le Ramban fait remarquer qu'appartenant eux-même à la tribu de Lévi, ils s'arrogèrent le statut de roi, et démentirent, transgressèrent en cela la bénédiction faite par Yaakov : "le sceptre ne quittera jamais Yéhouda".

=> Ainsi, si un léger écart de conduite peut entraîner des conséquences si terribles, et ce à une famille si prestigieuse, combien nos actes vertueux, même minimes et insignifiants, donneront lieu à des récompenses incommensurables!

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-> Le Saba de Kelm dit à ce propos : si celui qui transgresse une bénédiction de Yaakov mérite un tel châtiment, même quand il sanctifie le Nom de D., jusqu'où alors peut arriver le châtiment de ceux qui transgressent la bénédiction de Hachem, et à plus forte raison la malédiction de Hachem, surtout quand ils ne sanctifient pas le Nom de Hachem, mais au contraire le profanent.

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-> "Yéhouda, c'est toi que tes frères reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8)

Yaakov a béni Yéhouda par la royauté.
Il est écrit dans les Pirké Avot (6,6) : "La Torah surpasse la prêtrise et la royauté, car la royauté est acquise par 30 vertus et la prêtrise par 24, tandis que la Torah est acquise par 48 vertus."

La guématria de : Yéhouda (יְהוּדָה) est de 30, comme le nombre de vertus nécessaire pour acquérir la royauté.
[Rabbi David Feinstein - Kol Dodi]

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-> Le Kli Yakar enseigne :
"Yéhouda, tes frères te reconnaîtront, parce que toi Yéhouda, tu as reconnu la vérité dans l’histoire de Tamar, comme le montre le nom Yéhouda, donc mesure pour mesure, tes frères reconnaîtront que la royauté est à toi.
Parce que tu n’as pas eu honte de reconnaître la vérité, tes frères n’auront pas honte de reconnaître cette vérité qu’à toi seul convient la royauté."

-> "Yéhouda est un jeune lion, de la proie de mon fils tu t'es relevé" (49,9)
Rachi explique : "De ta proie : du fait que je t’ai soupçonné à propos de "Yossef a été une proie, une bête féroce l’a dévoré", c’est Yéhouda, qui a été comparé à un lion ; tu es monté : tu t’en es détourné et tu as dit "à quoi servirait-il de tuer notre frère ?"
De même, au lieu de laisser tuer Tamar, il a reconnu : "elle est plus juste que moi"."

Le Kli Yakar commente : "Yéhouda est un jeune lion. Bien qu’il soit comparé à un lion qui a l’habitude de déchirer ses proies, de ta proie, mon fils, tu es monté, tu n’as pas été d’accord pour que Yossef soit déchiré, mais tu es monté, tu as regardé plus haut que tes frères, ainsi qu’il est écrit : "Yéhouda descendit de ses frères" (Vayéchev 38,1), ce qui signifie qu’il s’est séparé d’eux, il ne voulait pas faire partie de leur groupe."

Le rav David Pinto dit : "Nous constatons que Yéhouda, dans sa conduite jusqu’à présent, avait prouvé que personne n’était plus digne de la royauté que lui.
Quand ses frères décident qu’il faut tuer Yossef, il ne s’incline pas, la majorité ne réussit pas à lui imposer son
avis, car il est clair pour lui qu’un tel acte ne convient pas, c’est pourquoi malgré la grande difficulté que cela comporte, il leur tourne le dos, "de la proie de mon fils tu t'es relevé", jusqu’à ce qu’ils tombent d’accord avec lui.
Ce même trait de caractère apparaît dans l’histoire avec Tamar. Il maîtrise parfaitement son langage et reconnaît
la vérité, malgré tout ce que cela implique. Bien qu’il risque maintenant de perdre son statut aux yeux du peuple, cela ne lui fait pas peur, il dit "elle est plus juste que moi" ...

Yéhouda était, par nature, un roi!
Il régnait sur ses membres, il régnait sur ses désirs et ses volontés ... c’est lui qui est digne de
diriger et de conduire, c’est lui qui est digne de se tenir à la tête du peuple et d’être pour lui un exemple.
Certes, Yossef aussi, quand il était chez Potiphar et qu’il est sorti vainqueur des nombreuses épreuves auxquelles
il a fait face, était digne de la royauté, comme les tribus l’ont constaté en Egypte, encore avant de savoir qui il était. Mais il n’était pas arrivé au niveau de "elle est plus juste que moi" (Yéhouda à propos de Tamar)."

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-> Yaakov soupçonnait Yéhouda plus que ses autres fils, car étant destiné à la royauté il avait plus de raisons de se sentir menacé par les rêves de Yossef. [Gour Arié]

-> Selon le Tour, Yaakov faisait prophétiquement allusion au descendant le plus illustre de Yéhouda : David, qui encore jeune montrera sa force et son courage en tuant un lion et un ours (Chmouël I 17,34 et suivant).

-> Le Zohar (Lé'h Lé'ha 89) enseigne que le nom יְהוּדָה (Yéhouda) se compose des lettres du Nom d'Hachem יהוה avec en supplément la lette dalét - ד , cette dernière faisant allusion au roi David (דוד), descendant de Yéhouda.
=> Pourquoi le Nom Divin entoure celui du roi David?

-> Les Sages nous ont enseigné que les événements se déroulant entre Yéhouda et Tamar étaient orchestrés par le Ciel, afin de rapprocher la délivrance, comme il est expliqué dans la guémara (Makot 23b) : "Yéhouda reconnut et dit : elle a raison, c'est de moi" (Vayéchev 38,26). Une voix céleste sortit du Ciel et proclama : "De Moi sont sorties les conquêtes".

Rachi explique que cela signifie : "c'est de Moi que sortiront 2 enfants qui vont conquérir le monde. Et en effet, dans le futur règneront le roi David, et le roi Machia'h".
Il est également expliqué dans le midrach (Béréchit rabba 85,1) : "Ce fut à cette époque, Yéhouda descendit d'auprès de ses frères" (Vayéchev 38,1). Rabbi Chmouel Bar Na'hman enseigne que les tribus étaient affairées dans la vente de Yossef, Yossef s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Réouven s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Yaakov s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Yéhouda s'était affairé à prendre une femme, et Hachem était occupé à créer les lumières du roi Machia'h".

-> Nos Sages enseignent : une grande néchama (âme) ne peut descendre dans le monde qu'en empruntant des voies tortueuses, en forme de labyrinthes, et ce, afin de tromper les forces du mal. Celles-ci ne peuvent ainsi formuler d'accusation et empêcher la venue au monde de cette âme spéciale.
Comme l'exprime clairement le Arizal (Likouté Torah Iyov) avec la sainteté de son langage :
"Lorsqu'une âme est très précieuse et de grande valeur, elle doit venir dans le monde parmi les forces de l'impureté ... Celles-ci se nourrissent de cette âme, et ne lui laissent aucun répit ... Leur intention est de rendre cette âme impure afin qu'elle reste constamment entre leurs mains et en leur pouvoir. Ainsi, la néchama est déposée en un endroit défectueux précisément (par les forces d'impureté) afin qu'elle puisse s'y détériorer davantage".

=> Pourquoi la Providence agit-elle ainsi? Pourquoi donc ces saintes âmes (néchamot kedochot) descendent-elles dans notre monde, dans des endroits qui sont, à nos yeux, discutables?
Le Sifté Cohen répond que Hachem a agencé le monde de cette manière afin que puisse venir le roi Machia'h, car au vu de la situation, le Satan n'est pas sur ses gardes et n'accuse point. En effet, le Satan pense que le roi machia'h ne peut provenir d'une union interdite, mais seulement d'une voie sainte et limpide ; aussi, il détourne son attention de cette sainte âme et la laisse descendre sur Terre dans notre monde.

Rabbi Méir de Prémichlan nous rapporte une allégorie à ce sujet : lorsqu'un commerçant, qui détient des marchandises de grande valeur, souhaite passer la frontière d'un pays sans payer d'impôts, il jette alors de la boue et de la terre sur toute sa marchandise, si bien qu'elle devient sale et nauséabonde. Ceci afin que les douaniers pensent que la marchandise est défectueuse et abîmée, donc sans valeur. Ainsi ils accepteront de le laisser entrer dans le pays sans payer d'impôts, car la marchandise obsolète est non imposable.
Une fois qu'il est entré dans le pays avec sa marchandise, il lui suffit de la laver et elle redevient propre comme elle l'était au départ ...

-> Le Bné Yissa'har (Tichri maamar 10) enseigne : "Sache que, par l'intermédiaire de la lumière encerclante, s'enfuient toutes les forces du mal, comme il est écrit : "Tous les peuples de la Terre verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et te craindront" (Ki Tavo 28,10) - "Le Nom d'Hachem est invoqué sur toi" = cela évoque précisément de la lumière qui nous encercle."
La source des propos de cet enseignement se trouve dans le Arizal (Chaar haKavanot daf 2), qui écrit : "Il n'y a rien qui puisse repousser les klipot (les forces de l'impureté) comme la lumière encerclante, car les forces du mal n'ont aucune emprise et ne peuvent se nourrir de la lumière encerclante"
Nous apprenons ici que le Nom d'Hachem (יהוה) symbolise la lumière encerclante, celle qui fait fuir les forces de l'impureté.

Le rav Pin'has Friedman commente :
À présent, nous comprenons pourquoi le Nom d'Hachem (יהוה), symbolisant la lumière encerclante, entoure la lettre dalet (ד) du nom Yéhouda (יהודה). Cela fait allusion au fait que le Nom d'Hachem encercla la néchama de David (דוד) de toutes parts, afin de la protéger des forces négatives. Et de la sorte, ces forces néfastes ne pourront jamais prendre le contrôle sur elle.

"Le Nom d'Hachem encercla la néchama de David (דוד) de tous les côtés". En hébreu, la lettre hé (ה) est constituée de 2 lettres assemblées : la lettre dalet (ד) en haut à droite et la lettre youd (י) inversée en bas à gauche.
Ainsi le Nom d'Hachem (יהוה) comporte en réalité 3 lettres youd dont 2 dissimulées à première vue : la première lettre qui est un youd classique, et les deux autres youd qui, avec le dalet, constituent les deux lettres hé. Si l'on retire ces 3 youd du Nom d'Hachem, on retrouve le nom David (דוד).
C'est par Yéhouda que naîtra le roi David et par lui descendra le Machia'h. Cette démonstration corrobore cette idée puisque ces 3 youd retirés du Nom d'Hachem ont pour valeur numérique 3 x 10 = 30 qui est la valeur numérique de Yéhouda (יהודה).

Dorénavant, nous comprenons pourquoi la Providence dirigea les événements de sorte que Yéhouda épousa Tamar en lui confiant son sceau portant le nom Yéhouda. Car de cette union naîtra le Machia'h ben David. Comme il est expliqué dans le Zohar Hakadoch (Lé'h Lé'ha 81) : "Le Roi David vit pour l'éternité et il sera le Roi Machia'h".
En effet, l'âme si précieuse du Machia'h ben David nécessitait une protection particulière. D'où la nécessité de la bague donnée par Yéhouda à Tamar, sur laquelle était inscrit le nom de Yéhouda (יהודה), formé des 4 lettres du Nom d'Hachem (יהוה), dont la lumière entoure la lettre dalet (ד) qui fait, elle, allusion au Roi David (דוד).

=> Désormais s'éclaircit également la profondeur des paroles de Rabbi Chimon Bar Yohaï, lorsqu'il commente la bénédiction de Yaakov notre patriarche à Yéhouda : "Yéhouda, toi, tes frères te reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8) = tout le peuple juif sera appelé par ton nom : Yéhouda (Yéhoudim), et non par le nom d'une autre tribu.
Ceci vient nous enseigner que, de la même façon que le nom de Yéhouda contient le Nom d'Hachem, celui-ci enveloppant et protégeant l'âme de David, il en est de même pour tous les juifs. Lorsque nous observons la Torah et les mitsvot, nous sommes nous aussi entourés de lumières encerclantes qui soumettent nos ennemis, comme il est écrit : "Tous les peuples de la Terre verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10).

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-> "Yéhouda est un jeune lion (gour aryé)"

Il est écrit : "Ar'yé (אריה) chaag mi lo yira" (Un lion rugit, qui n’aurait pas peur? – Amos 3,8).
Le mot "ar'yé" (lion – אריה) renvoie aux yamim noraim (jours redoutables) :
– le א = renvoie à : אלול (Elloul) ;
– le ר = renvoie à : ראש השנה (Roch Hachana) ;
– le י = renvoie à : יום הכפורים (yom aKipourim) ;
– le ה = renvoie à : הושענה רבא (hochaana rabba).

=> Les enfants de Yéhouda, qui sont Israël, doivent faire particulièrement attention (yagourou) à se repentir pendant ces jours-là.
[Zéra David]

[Ces 4 convocations saintes sont des rugissements du lion (D.) nous conduisant à nous blottir dans Ses bras, suite au fait de réaliser qu’Il est notre unique refuge, qu’Il est Le seul à pouvoir véritablement nous aider/sauver à tout moment de notre vie.
Pendant que le monde continue à tourner comme si de rien n’était, nous, juifs, devons saisir cette immense chance d’entendre le lion rugir, afin de pouvoir donner un nouveau souffle à notre vie : dans la pureté, dans la plénitude, dans la joie/shalom, …]

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-> "Yéhouda, toi que tes frères reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8)

-> Le midrach (Béréchit rabba 98,6) explique cette bénédiction de Yaakov à son fils :
"Yéhouda, toi, tes frères te reconnaitront" = Rabbi Chimon Bar Yo'haï enseigne : tous les autres frères seront appelés par le nom de Yéhouda (Yéhoudim = Juifs). Aucun homme ne dira : je suis Réouveni, je suis Chimoni, mais seulement je suis Yéhoudi (Juif)".

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Dans les bénédictions de Yéhouda, on ne trouve pas du tout la lettre zayin, parce que zayin signifie "arme".
Bien que la bénédiction de Yéhouda soit de remporter de nombreuses victoires militaires, son succès ne sera pas dû au maniement des armes mais à la Main d'Hachem.
[rabbénou Bé'hayé]

"Que l'ange qui m'a délivré de tout mal" (amala'h agoél oti mikol ra - Vayé'hi 48,16)

-> Rachi : "L’ange qui m’est envoyé habituellement dans ma détresse"

-> Le 'Hidouché Harim de commenter : "Toute détresse ne peut venir que s’il est possible de s’en sortir.
C’est ce que dit ce verset, le mal ne peut exister que s’il est possible d’en être libéré."

Avant même de nous envoyer une difficulté, Hachem en a déjà préparer la solution.
=> Un juif ne peut jamais se dire : c'est fichu, je suis perdu!

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-> "Qu’il perpétue mon nom et le nom de mes pères Avraham et Its'hak" (48,16)

Le Béér Moché s’étonne: Pourquoi Yaakov a-t-il fait passer son nom avant celui de ses pères Avraham et Its'hak?

Le Arizal fait remarquer que le nom Israël (ישראל) contient en lui (en acronyme) les noms de tous les Patriarches et Matriarches :
– la lettre youd = ‘ = Its’hak (צחק’) et Yaakov (יעקב) ;
– la lettre shin = ש = Sarah (שרה) ;
– la lettre réch = ר = Ra’hel (רחל) et Rivka (רבקה) ;
– la lettre aléph = א = Avraham (אברהם) ;
– la lettre laméd = ל = Léa (לאה).

En effet, il représente l’essentiel de tous, ainsi qu’il est dit dans le Zohar: "Yaakov" comporte en lui les Patriarches".
C’est pourquoi il a cité son nom en premier, car dans son nom (Israël) sont inclus tous les Patriarches. C’est cela "mon nom et le nom de mes pères".
C’est pourquoi les juifs sont aussi appelés "beit Israël", et non "beit Avraham" ou "Beit Its'hak", car dans ce nom sont inclus tous les Patriarches.

"On dit à Yossef : "Voici ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)

-> Le midrach explique comment se fait-il que Yossef n'était pas au courant que son père était malade et qu'il fallait lui envoyer un émissaire pour le lui faire savoir. Mais Yossef n'allait-il pas voir son père régulièrement?
Le midrach explique que Yossef craignait que son père lui demande de lui relater comment il était arrivé en Egypte. Il aurait alors été forcé de lui raconter que ses frères l'ont vendu et il risquait alors de les maudire. Pour éviter cela, Yossef décida de ne pas visiter son père et c'est ainsi qu'il ignorait qu'il était malade et c'est donc un émissaire qui est venu l'en informer.

-> Le rav Leib Friedman fait remarquer la grandeur de Yossef. Après 22 ans de séparation avec son père, on peut imaginer combien il désirait le revoir. L'amour mutuel que Yaakov et Yossef se portaient était très grand. Il est clair que Yossef aurait préféré voir son père régulièrement. Et pourtant, pendant 17 ans, il s'est privé de rendre visite à son père.
Il résista à son amour et à son envie de le voir. Et tout cela, pourquoi? Pour éviter que son père ne lui demande une explication et qu'il soit obligé de raconter ce que ses frères lui ont fait subir et qu'ils ne risquent d'être maudits par leur père.

=> Nous voyons ici, l'estime et l'attention que Yossef portait vis à vis de ses frères. Malgré tout le mal qu'ils lui ont infligé, la souffrance qu'il vécut d'être arraché de la maison de son père, d'être vendu comme esclave à un égyptien dans un pays de débauche et d’idolâtrie, sans compter 12 ans d'emprisonnement. Mais après toute cette souffrance, il fut prêt à résister pendant 17 ans à l'envie brûlante de se retrouver près de son père, pour ne pas risquer de devoir lui relater le mal que ses frères lui ont fait subir.

Nous devons apprendre ici,qu'il faut savoir maîtriser notre envie de raconter le mal que les autres nous ont fait subir. Même si on a pu en souffrir, malgré tout, il existe une comparaison avec la souffrance de Yossef infligée par ses frères.
Efforçons-nous de nous maîtriser pour ne pas répéter ce que telle ou telle personne nous a fait. Yossef a su se priver de voir son père pendant 17 ans alors qu'il aimait de toutes ses forces et de toute son âme. Juste pour ne pas à avoir à rapporter ce que ses frères lui ont fait, aussi par amour pour eux, et ne pas qu'ils soient maudits par Yaakov leur père.

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-> "On dit à Yosseph : voici ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)

-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Nos Sages (guémara Nédarim 39b) enseignent que lorsqu'un homme vient rendre visite à un malade, il lui ôte 1/60e de sa maladie. Mais pour cela, il faut qu'une condition soit respectée : l'homme qui lui rend visite doit avoir la même origine spirituelle que le malade.
Or, Yossef avait la même origine que Yaakov, comme le dit le verset : "Les descendants de Yaakov sont Yossef". Ainsi, avant que Yossef ne vienne le voir, Yaakov avait encore les 60 parts de sa maladie.

C'est ce que dit le verset : "Voici ton père est malade". Le mot "iné" (הנה - voici) a la valeur numérique de 60. Mais quand Yossef vint le voir, il est dit : "Israël se renforça et s'assit sur le lit". Le terme "amita" (המטה - le lit) a la valeur numérique de 59.
=> Grâce à la visite de Yossef, la maladie de Yaakov diminua et il ne lui en restait plus que 59 parts. C'est pourquoi, il se renforça et put même s'asseoir. Tout cela ne fut possible que parce qu'il ne lui restait que 59 parts. C'est ce que conclut le verset : "sur le lit" (המטה de valeur 59).

"On l'annonça à Yaakov, en disant : 'Voici (הִנֵּה) que ton fils Yaakov vient te voir'. Israël rassembla ses forces et s'assit sur le lit (הַמִּטָּה)." (Vayé'hi 48,2)

La guémara (Nédarim 39b) enseigne que chaque visiteur qui est né sous le même mazal (ben guilo) que le malade, lui retire 1/60e de la souffrance.

Rachi (Vayéchev 37,3) laisse comprendre que Yossef était le "ben guilo" de Yaakov, car la vie de l'un était le reflet de l'autre (ils avaient les mêmes traits du visage ; tout ce que Yaakov avait appris, il le lui avait transmis).

Se basant sur cette guémara, le Gaon de Vilna (Kol Eliyahou) fait remarquer que la visite de Yossef à son père, a bien permis de lui retirer 1/60e de sa douleur.

Comment voir cela dans notre verset?

La 1ere fois que Yaakov a appris la visite de son fils, la Torah utilise le mot : "Voici" (הִנֵּה), qui a une valeur numérique de 60.

Le verset nous rapporte que Yaakov s'est renforcé, jusqu'à pouvoir s'asseoir sur "le lit" (הַמִּטָּה), mot ayant une guématria de 59.

Le Gaon de Vilna dit qu'avant l'arrivée de Yossef dans la pièce, Yaakov était trop malade pour pouvoir s'asseoir, mais en raison de la visite de son fils qui lui était un "ben guilo", il a pu retirer 1/60e de sa souffrance (passant de 60 : הִנֵּה à 59 : הַמִּטָּה), ce qui lui a permis de pouvoir s'asseoir.

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-> b'h, cf. également la partie : Retirer 1/60e de sa souffrance : https://todahm.com/2017/12/11/5807