Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Si un enfant est qualifié d'orphelin parce qu'il n'a ni père ni mère, un peuple est appelé orphelin lorsqu'il n'a pas d'enfants pour perpétuer la tradition des pères."

[rav Yossef Kahanman - fondateur de la yéchiva de Ponievitch]
-> sur le verset : "Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards ... car nous avons une fête en l'honneur de D." (Bo 10,9)

"Et maintenant, pardonnez donc mon péché, rien que cette fois, et implorez Hachem votre D., qu'Il enlève de sur moi seulement cette mort-ci" (Bo 10,17)

Pourquoi Pharaon a-t-il mentionné précisément cette plaie (celle des sauterelles) comme étant : "la mort" ?

Le rav Yossef Dov Soloveitchik (Roch yéchiva de Brisk) cite la réponse ironique proposée par un rabbin.

Le Baal haTourim (verset 10,14) nous apprend que les sauterelles, après s'être gavées de nourriture pendant toute la semaine, se sont reposées le Shabbath.
En d'autres termes, c'était une "plaie religieuse", plus que Pharaon ne pouvait en supporter!

Par ailleurs, le Midrach (Chémot Rabba 10,2) rapporte que les grenouilles avaient sauté dans les fours pour sanctifier le Nom de D.
Elles ont donc été tout autant une "plaie religieuse!"

[Selon Rav 'Haïm Kanievsky, les égyptiens ne forçaient pas les juifs à travailler le Shabbath (midrach Chémot rabba 5,18), c'est pourquoi en ce jour elles se reposaient également.]

Comment se fait-il que Pharaon a mieux supportée cette plaie des grenouilles (ne la caractérisant pas de : la mort)?

Une différence profonde distingue ces 2 fléaux.
Pharaon n'avaient pas lieu de redouter que de nombreuses personnes imitent le comportement "religieux" des grenouilles en sautant dans les fours.

En revanche, il avait de bonnes raisons de craindre que des multitudes suivent l'exemple des sauterelles qui se sont reposées le Shabbath.

Cette forme de "religiosité" risquait de faire beaucoup d'adeptes !

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

De la gratitude : même envers les animaux …

-> De la gratitude : même envers les animaux ...

"Et contre tous les enfants d'Israël, aucun chien n'a aiguisé sa langue, de l'homme jusqu'à l'animal, afin que vous sachiez que D. a fait une différence entre les Égyptiens et les enfants d'Israël." (Bo 11,7)

Il est écrit (guémara Baba Kama 60b) : "Lorsque le prophète Eliyahou arrive dans une ville, les chiens se mettent à jouer gaiement, mais quand vient l'ange de la mort, ils poussent des cris plaintifs".

Rachi sur ce verset : "Je suis Hachem, Je ferai cela Moi-même, et non par l'intermédiaire d'un messager".
Le 'Hatem Sofer de commenter que le silence des chiens a attesté de la présence de D. en Egypte cette nuit-là, et a confirmé le fait qu'Il a Lui-même tué les premiers-nés de ce pays.

Par ailleurs, la Torah fait ici l'éloge des chiens en nous enseignant d'être reconnaissant du fait qu'ils n'ont pas aboyé.
En effet, Rachi dit sur le verset (Chémot - Michpatim - 22,10 - "au chien vous la jetterez") : "Au moment de la sortie d'Egypte, les chiens n'ont pas aboyé ; lorsque les circonstances le permettent, nous leur témoignons de la reconnaissance en leur jetant la viande qu'il nous est interdit de consommer."

Le Da'at Zékénim (des Baalé Tossfot) mentionne un autre de leurs mérites : "comme le chien met sa vie en danger pour protéger le troupeau face au loup, sois-lui reconnaissant.
Lorsqu'une bête est déchirée ( =tréfa = la viande étant alors interdite à la consommation) donne-la au chien en récompense de sa garde."

Un midrach nous enseigne :
Il est dit à propos des chiens en Egypte : "Aucun chien n'a aiguisé sa langue".
Pour cette raison, les chiens ont mérité que leurs excréments soient utilisés pour la préparation [le tannage] des parchemins des rouleaux de la Torah, des téfilines et des mézouzot.

=> Ce passage du midrach nous renseigne sur la dimension de la reconnaissance.
Même un animal qui n'a rien fait d'autre que de s'abstenir d'aboyer a mérité de grandes récompenses.

La Torah nous parle aussi d'un mérite qui échut à d'autres animaux : les ânes.
Parce qu'ils ont porté les bagages des enfants d'Israël à leur sortie d'Egypte, nous avons l'obligation d'accomplir la mitsva de : pétèr 'hamor ( =le rachat du 1er né de l'âne).

Ainsi, bien que l'âne soit un animal impur, son premier-né est consacré à D. et ne peut être utilisé à un usage profane que si on le rachète en offrant un agneau ( =animal pur) à sa place.

=> La récompense des ânes est supérieure à celle des chiens.
Celle des chiens est matérielle car on lui jette de la viande alors que celle des ânes est spirituelle, leurs premiers-nés sont sanctifiés!

Quelle en est la raison?

Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question en soulignant qu'une bonne action passive (les chiens n'ayant pas aboyé) est moindre qu'une démarche active.
Les ânes, en effet, ont apporté une aide effective en transportant leurs bagages.

Par ailleurs, quel rapport y a-t-il entre le silence des chiens et le fait que leurs excréments soient utilisés pour la préparation de saints parchemins?
Comment est-il possible de produire des objets saints à l'aide de matières fécales?

Nos Sages disent sur le verset parlant des téfilines (Chémot 13) : "Afin que la loi de D. soit dans ta bouche", qu'elles doivent être confectionnées d'une matière permise à ta bouche, c'est-à-dire la peau d'un animal pur.

La matière elle-même doit provenir d'un animal pur mais, pour la travailler, on utilisera les excréments du chien, un animal impur.

Les chiens ont gardé leur langue ("aucun chien n'a aiguisé sa langue"), leur bouche, acte contre nature pour un chien, afin d'obéir à la volonté de D.
En récompense, ils seront mêlés à la confection d'objets les plus saints.

==> Cela nous apprend qu'à plus forte raison en sera-t-il d'un homme qui, même pécheur et impur, se domine et garde sa langue, en s'abstenant de proférer des paroles contraires à la volonté divine.
Cela demande, certes, de la force, du sacrifice mais sa récompense sera immense.

["Quiconque garde sa bouche et sa langue se protège des malheurs."]

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

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+ Quant l'animal instruit l'homme :

-> La Chounamit (une femme qui habitait la ville de Chounam) avait l'habitude de recevoir chez elle Elicha et son serviteur Gué'hazi, elle complimenta le prophète (en son absence) devant son époux :
"C'est un homme saint".

Nos Sages de commenter :
"Comment le savait-elle? Rav et Chmouel : l'un d'entre eux explique : parce qu'elle n'a jamais vu une mouche passer sur sa table".
[guémara Béra'hot 10b]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 48) enseigne que nous pouvons affirmer que les mouches ont le pouvoir de ressentir naturellement la sainteté d'un homme, ce que même une personne importante et sensible à la sainteté (comme la Chounamit) n'a pu déceler.

=> Ainsi, certains animaux ressentent des choses que même des grands hommes (ou grandes femmes) ne ressentent pas, et peuvent ainsi nous instruire.

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-> "Lorsque les chiens pleurent, (c'est un signe que) l'ange de la mort arrive dans la ville.
Lorsque les chiens rient (c'est un signe que) Eliyahou hanavi arrive dans la ville."
[guémara Baba Kama 60b]

=> Ainsi, les chiens sont doués d'un flair exceptionnel, que l'homme ne possède pas, permettant de ressentir l'existence de l'ange de la mort ou du prophète Eliyahou dans la ville, et par leur réaction nous instruire.

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-> "Même les oiseaux reconnaissent les gens mesquins (avares)"
[guémara Sotah 38b]

Rachi d'expliquer :
"Ils (les oiseaux) reconnaissent les gens avares (à "l’œil étroit") : et ne mangent pas chez eux.
Car c'est en vain qu'il (le chasseur) déploie ses filets : c'est ainsi l'habitude des chasseurs (d'oiseaux) de jeter des graines de blé ou d'orge dans leurs filets afin que les oiseaux viennent les manger (et se faire piéger).
Et ces (chasseurs) avares, c'est en vain qu'ils gaspillent de la nourriture qu'ils jettent dans leurs filets devant les oiseaux, car ces derniers reconnaissent (leur avarice) et refusent de tirer profit de leur nourriture (graines)."

=> Certains animaux possèdent dans leur nature un flair et un pouvoir de ressentir les qualités et les défauts de individus.

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-> "Si la Torah ne nous avait pas été donnée, nous aurions appris la pudeur à partir du chat, le vol (interdit) à partir de la fourmi, les unions interdites à partir de la colombe et le 'déré'h érets' à partir du coq"
[guémara Erouvin 100b]

-> "Va vers la fourmi paresseux, observe sa façon d'agir et deviens sage"
[Michlé 6,6]

Le midrach (Dévarim rabba 5,2) de commenter :
"Que signifie : 'Observe sa façon d'agir et deviens sage'?
Observe le savoir-vivre de la fourmi qui fuit le vol.
Rabbi Chimon ben Halafta rapporte le cas d'une fourmi qui a fait tomber un grain de blé.
Toutes les autres fourmis arrivèrent, sentirent ce grain et aucune d'entre elles ne le prit.
La fourmi (qui avait perdu son grain) arriva et le récupéra bien qu'elle n'ait 'ni maître, ni surveillant, ni supérieur'."

=> Ces animaux ont naturellement ces qualités, mais l'homme doit investir des efforts afin de les acquérir.

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-> Les chiens ont été récompensés pour ne pas avoir aboyés lorsque les juifs ont quitté l'Egypte (on doit par exemple leur donner de la viande tréfa - Mékhilta Chémot 22,30).
Les grenouilles ont fait un sacrifice bien plus grand en se jetant dans des fours brûlants.
Pourquoi n'ont-elles pas eu une récompense à l'image des chiens?

Rav 'Haïm Kanievsky répond que c'est plus facile de se jeter dans une fournaise que de rester silencieux!

Bo – les matsot

++ Bo - les matsot :

+ "Vous garderez les matsot" (ouchmartém ét amatsot - וּשְׁמַרְתֶּם אֶת הַמַּצּוֹת - Paracha Bo 12;17 )

En changeant la ponctuation, on peut lire ce verset : ouchmartém et amitsvot = vous garderez les mitsvot (le mot matsot pouvant être lu mitsvot).
Ainsi, de même, qu'on ne laisse pas lever/fermenter une matsa, on ne diffère pas l'accomplissement d'une mitsva.

Si une mitsva se présente à nous, il convient non seulement de la pratiquer sans délai et ne pas la retarder, mais mieux encore, de se précipiter pour l'accomplir.

On n'accomplit pas une mitsva avec un air de contrariété mais plutôt avec joie et enthousiasme ("Servez D. avec joie" - Téhilim 100;2)

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+ "Le 1er mois, le 14e jour du mois, vous mangerez des matsot (מצת)" (Paracha Bo 12;18)

Dans ce verset, le mot matsot est écrit sans la lettre vav.
Les 3 lettres, constituant ce mot, permettent de former : "Tsédaka tatsil mimavét" (צְדָקָה תַּצִּיל מִמָּוֶת - Michlé 10;2) = le don de la tsédaka sauve de la mort.
Le lien entre 'matsot' et 'tsédaka' fait allusion à la coutume répandue depuis des générations, d'être particulièrement généreux dans le don de la tsédaka à Pessa'h (ex: les paniers de Pessa'h).

Le don de la tsédaka et la consommation de la matsa, préservent tous 2 de la mort.

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+ "Vous ne mangerez d'aucune pâte levée, dans toutes vos demeures vous consommerez des matsot." (Paracha Bo 12;20)

Contrairement aux interdits de la cacherout, où il est admis qu'une quantité inférieure à 1/60e introduite par inadvertance puisse être tolérée, en matière de 'hamets, aucune quantité n'est tolérable.
Il est interdit de manger ou de posséder la moindre quantité de 'hamets, même la plus infime.

Il y eut des périodes où il était très difficile de s'acquérir de la matsa.
On consommait alors une quantité minimale de matsa de 1 ou 2 olives (kazayit) le 1er soir, pour s'acquitter de l'obligation de consommer la matsa, et le reste de la fête, on se nourrissait de fruits, légumes, viandes et poissons.

Cette particularité de l'interdiction du 'hamets, même en quantité infime, correspond à la similitude qu'on peut établir entre le 'hamets et le mauvais penchant.
Si on laisse lever le 'hamets, il est envahissant.
De même, si on laisse s'introduire en nous le mauvais penchant, ce dernier finira par prendre des proportions démesurées et nous envahir.
C'est pour cela que le 'hamets est interdit même en quantité infime et qu'il faut se préserver du mauvais penchant depuis le départ.

On peut noter que les mots חמץ ('hamets) et מצה (matsa), ont pour seule différence que l'un est écrit avec un ה et l'autre avec un ח , signifiant ainsi que le mal peut être déguisé et paraître comme un bien.

En effet, la différence entre ces 2 lettres tient à un tout petit espace vide (hé de matsa), d'où la nécessité d'être vigilant et de prendre toutes les précautions.

Le 'hamets représentant le mal, la lettre 'hét comporte une grande ouverture par le bas, qui constitue une large issue donnant accès au mauvais penchant.
La seule issue ouverte est vers le bas, signe que le yétser ara n'a aucun désir de nous quitter et souhaite nous maintenir plus bas que bas.

Tandis que la lettre hé de matsa comporte 2 issues (en bas et en haut) : nul n'étant infaillible, une fois le mauvais penchant entré par la grande porte du bas, il faut le combattre et s'en débarrasser par l'issue de secours, celle du haut .
Ainsi, le hé est ouvert sur son côté gauche, en haut, pour nous signifier que si on est tombé dans sa avoda Hachem (=fauter), il y a toujours une entrée/possibilité de faire Téchouva.
De plus, dans notre vie, il faut toujours avoir une fenêtre/ouverture vers le haut/ciel, vers D. (gratitude, intégrité/bonne foi avec D., …).

=== La différence entre ces 2 lettres/mots est le fait de boucher cette fenêtre du haut!

A l'image de la matsa qui est faite d'eau (venant du ciel - spirituel) et d'un céréale (venant de la terre - matériel), laissons D. illuminer notre vie quotidienne d'une façon pure, sans aucune interférence/'hamets.

Par ailleurs, on constate que le mot matsa = 135 = valeur numérique du mot קלה (à la légère) = nous mettant en garde de ne pas prendre les commandements à la légère.

Concernant le 'hamets, il est d'autant plus facile de transgresser ce commandement que cette même nourriture est permise toute l'année.
Il faut s'en souvenir et doubler de vigilance pour ne pas la consommer pendant les 8 jours de Pessa'h.

On ne peut pas vaincre son inclinaison naturelle au mal (yétser ara) sans l'aide de D. et sans appliquer le : éloignes-toi du mal et fais le bien!

Le yétser ara est comme une mite, qui bien qu'étant minuscule/invisible à l’œil nu, peut arriver à terme à faire s’effondrer le plus grand/solide des immeubles (en mangeant incognito miette par miette les fondations!).

Souvent, on a tendance à relativiser une attaque du yétser ara : il n'y a pas de dégât apparent, alors pourquoi s'inquiéter!
Mais en regardant de plus près, chaque attaque conduit à accentuer une petite fissure/faille qui avec le temps va s'accentuer, pour finir par nous faire tomber.

Source: compilation & adaptation de commentaires issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen (+ reprise d'une idée émise par le rav Ron Chaya)

La réaction juive face à la chute de son ennemi

+++ Bo - la réaction juive face à la chute de son ennemi :

+ "Que pas un d'entre vous ne franchisse le seuil de sa porte jusqu'au matin". (Bo 12;22)

Pourquoi D. interdit-il aux enfants d'Israël de ne pas franchir le seuil de leur maison, les privant ainsi de voir l'intervention divine, se manifester contre l'ennemi?

S'agissant d'un miracle, n'est-il pas mieux pour les enfants d'Israël de le voir pour s'en convaincre?

Le Ralbag trouve dans ce commandement la recommandation de ne pas se réjouir de la chute de l'ennemi, ce qui serait de nature à développer en nous le sentiment de vengeance et de haine.

+ Comme il est dit : "Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas!" (Michlé 24;17)

+ Dans la guémara Sanhédrin 39b = D. n'a pas permis aux anges d'entonner des cantiques pendant que les Égyptiens se noyaient.

D. ne se réjouit pas de la chute des impies.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, on récite le Hallel complet que le 1er jour de Pessa'h (les 2 premiers en dehors d'Israël), et non les jours suivants.

+ Lors du 1er Pessa'h célébré en Égypte, l'interdiction du 'hamets ne s'est appliquée que le 1er jour, et non durant 7 jours comme cela a été le cas par la suite.
L'interdiction du travail n'a pas été du tout en vigueur lors de ce 1er Pessa'h.

Pourquoi les juifs ont-ils reçu des ordres concernant l'observance future de Pessa'h alors qu'il était encore en Égypte?
Pourquoi ces lois n'ont-elles pas été promulguées avec le reste de la Torah au mont Sinaï?

= D. a donné aux juifs les instructions nécessaires pour les futures fêtes de Pessa'h avant même que leurs ennemis soient noyés dans la mer, établissant ainsi clairement qu'il n'existe aucun rapport entre leur fin catastrophique et notre célébration.

=== Pessa'h commémore uniquement le fait que D. nous a fait passer de la servitude à la liberté.

 

Sources (b"h) : compilation issue d'un commentaire du Méchè'h 'Ho'hma (repris dans le livre "talelei Oroth" du Rav Yissa’har Dov Rubin) + un commentaire issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen

"D. dit à Moshé : "... Que chaque homme demande à son ami des objets d'or et d'argent. Et que chaque femme fasse [la même] requête à ses amies". D. donna aux Egyptiens une haute opinion du peuple [d'Israël]." (Bo  11;2-3)

Selon le Rabbi d'Ostrova (dans son Toldot Adam) = si les enfants d'Israël s'entraident et se rendent service mutuellement, D. donne une haute opinion d'eux à leurs ennemis.
Leur attitude bienfaisante éveille au Ciel une attitude de bienfaisance envers le peuple juif et leur fait trouver grâce aux yeux de tous, y compris leurs ennemis.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

"Personne ne se voyait l'un l'autre ; personne ne quitta sa place pendant 3 jours". (Bo  10;23)

Selon le 'Hidouchei HaRim = les pires ténèbres sont celles où l'homme refuse de voir son prochain souffrir et de l'aider.
Quand l'homme ignore la détresse de son prochain, lui-même devient incapable de quitter sa place.

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

-> "Hachem parla à Moché et à Aharon en Égypte en disant : 'Ce mois sera pour vous le début des mois ; ce sera pour vous le premier des mois de l'année' ." (Bo 12,1-2)
[il s'agit des premiers versets lus à Shabbath ha'Hodech (passage de Bo 12,1-20)]

-> Rabbi Its'hak dit : la Torah aurait pu commencer par [le passage] : "ce mois sera pour vous" ('ha'hodech azé la'hem), qui est le premier commandement que reçurent les Bné Israël" (Rachi,
Béréchit 1,1).

On peut s'interroger :
=> Pourquoi la mitsva de sanctifier le mois (kidouch ha'bodech) a-t-elle été choisie, pour être la première enseignée aux Bné Israël (selon rabbi Its'hak)?
=> Pourquoi D. ordonna-t-Il cette mitsva aux Bné Israël alors qu'ils se trouvaient encore en Égypte et non à la Révélation au mont Sinaï, lorsqu'ils reçurent les autres mitsvot de la Torah?

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-> Par la mitsva de kidouch ha'hodech, le peuple juif a été dégagé de l'emprise des lois de la nature et de l'astrologie. Une fois que les Bné Israël ont reçu ce commandement, leur vie n'était plus influencée par les constellations ou autres forces de la nature. Au contraire, ces forces furent mises sous leur emprise.
Comme le dit le Yérouchalmi (Kétouvot 1,2), si un beit din décide de déclarer une année embolismique, en ajoutant un mois à l'année, sa décision peut effectivement retarder l'arrivée de changements naturels.

De même, le midrach enseigne (Yalkout Chimoni - Bo 190) :
"Hachem dit : Jusqu'à présent, les calculs des mois et des années étaient dans Mes mains, mais désormais, ils seront mis dans vos mains, comme le dit le verset: 'Ce mois sera pour vous'. Si le beit din terrestre déclare que c'est Roch Hachana, D. dit aux anges : Erigez une plateforme et nommez des défenseurs pour le jugement de Roch Hachana] ... car le beit din terrestre a décrété qu'aujourd'hui, c'est Roch Hachana! Si des témoins [pour attester l'apparition de la nouvelle lune] n'arrivent pas [ce jour-là] ... D. dit aux anges célestes : 'Enlevez la plateforme et renvoyez les défenseurs ... car le beit din terrestre a décrété que Roch Hachana sera demain'."

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-> Ce commandement (de sanctifier le mois) demande aux Bné Israël d'utiliser le mois lunaire comme base de leur calendrier, contrairement aux autres nations dont le calendrier est basé sur l'année solaire.
L'utilisation du calendrier solaire indique que les nations du monde sont sous l'emprise des forces de la nature. Le soleil ne change jamais et son existence statique symbolise les forces de la nature qui, elles aussi, sont fixes et inchangées, comme le dit le verset : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélet 1,9) ...

Contrairement au soleil, la lune change constamment et se renouvelle chaque mois.
Elle symbolise l'existence du peuple juif dégagé du déterminisme des lois de la nature, car de même que la lune grandit puis diminue, la façon dont Hachem déverse Sa bénédiction sur le peuple juif varie selon ses actes.
De plus, de même que la lumière de la lune est parfois visible, parfois cachée, la "lumière" du peuple juif est révélée au monde lorsque D. déverse sur lui Ses bienfaits, mais lorsqu'il faute, sa lumière est dissimulée.

-> Le midrach (Chémot rabba 15,26) dit :
"La lune commence à briller le premier Nissan et sa lumière s'accroit progressivement pendant 15 jours ... Du 15e au 30e jour, sa lumière diminue, et le 30e jour, elle n'est plus visible. Il en est de même [de l'histoire] des Bné Israël : il y eut 15 générations depuis Avraham jusqu'à Chlomo ...
Lorsque vint Chlomo, la 'lune' brillait à son comble, comme le dit le verset (I Divré haYamim 29,23) : 'Chlomo occupa le trône de D. en tant que roi' ... De même que D. règne d'un bout à l'autre du monde et gouverne tous les rois ... ainsi Chlomo régnait d'un bout du monde à l'autre ... Ensuite, les rois commencèrent à décliner. Le fils de Chlomo était Re'havam ...
Finalement Isidkiyahou arriva [après Yéhoyakim], et comme le dit le verset : "Isidkiyahou était aveugle la lumière de la lune disparut." (Yirmiyahou 39,7)

-> Dans le futur, lorsque le peuple juif atteindra l'apogée de la perfection spirituelle et que sa "lumière" emplira le monde, il bénéficiera d'un déversement constant et inchangé de bienfaits divins.
Comme le dit le prophète (Yéchayahou 30,26), à ce moment-là, "la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil" et l'influence divine dont bénéficient les Bné Israël ne sera jamais cachée ou réduite.

-> Comme le dit le Midrach (Béréchit rabba 6,3) :
"Essav compte par le soleil, qui est grand, et Yaakov compte par la lune, qui est petite.
Rav Na'hman dit : c'est un symbole. Essav compte par le soleil, qui est grand, et de même que le soleil règne le jour et pas la nuit, Essav a une part dans ce monde mais pas dans le monde futur.
Yaakov compte par la lune, qui est petite, et de même que la lune règne la nuit comme le jour, Yaakov a une part dans ce monde-ci et dans le monde futur.
Rav Na'hman dit : tant que la lumière du grand [luminaire, le soleil,] existe, la lumière du petit [luminaire, la lune] ne peut pas être vue, mais lorsque la lumière du grand disparait, la lumière du petit devient visible.
De même, tant que la lumière d'Essav existe, la lumière de Yaakov n'est pas manifeste. Lorsque la lumière d'Essav disparaitra, la lumière de Yaakov sera manifeste.
Tel est le sens des versets (Yechayahou 60,1-2) : 'Lève-toi et brille, car ta lumière est venue car voici, les ténèbres couvriront la terre'."

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+ Le pouvoir de changer la nature :

-> Outre l'injonction de fixer le début de chaque mois sur la base de l'apparition de la nouvelle lune (2 témoignages au beit din), cette mitsva (de kidouch ha'hodech) comprend aussi le devoir de synchroniser le cycle lunaire et le cycle solaire. Le nombre des mois de l'année lunaire doit être calculé pour correspondre précisément au cycle de l'année solaire, ce qui demande une expertise mathématique considérable.

Il semble que cet aspect de la mitsva donne au peuple juif la force d'agir dans le cadre du monde naturel et de l'imprégner de sainteté.
L'influence de D. se déverse sur le monde physique d'après l'époque des fêtes du calendrier juif;31 aussi. en déterminant quand ces fêtes ont lieu, les Bné Israël déterminent aussi le moment où chaque forme d'influx divin atteindra le monde. Ils ont donc la capacité de façonner les effets de la nature sur le monde entier.
[en leur confiant la mitsva de kiddouch ha'hodech, Hachem a donné aux Bné Israël une force extraordinaire : cette mitsva leur permet de prendre un jour ordinaire de l'année et de le sanctifier en tant que jour de fête, de même que D. a sanctifié le Shabbat, capacité qui illustre la force immense donnée au peuple juif de sanctifier et d'élever la nature toute entière. Les jours consacrés par les Bné Israël sont ensuite fixés en tant que partie de l'année qui est, toute entière, une représentation de la nature. C'est pourquoi la bénédiction que nous récitons Yom Tov loue D. d'avoir sanctifié "Israël et les époques".]

La Torah définit ainsi le mois de Nissan : "pour vous le premier des mois de l'année" afin de montrer que la mitsva de kidouch ha'hodech non seulement demande aux Bné Israël de consacrer chaque nouveau mois, mais leur donne aussi le pouvoir de dominer le flux de l'influence divine vers le monde physique pendant toute l'année.
[ il est possible que le peuple juif possédait ce pouvoir lorsque chaque nouveau mois était consacré par le beth din sur le témoignage de témoins, alors que cette capacité d'influer sur le monde a été réduite à présent du fait que la mitsva de kidouch ha'hodech n'est plus accomplie.]

=> Ceci indique que le peuple juif n'est pas sous l'emprise des forces de la nature mais possède la capacité de les changer pour servir Hachem et pour les élever à un niveau de sainteté supérieur.
Hachem a mis les "calculs des mois et des années" dans les mains des Bné Israël, une idée déduite du verset : "ce mois sera pour vous".

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+ La domination du peuple juif sur la nature, prélude à la sortie d'Egypte :

-> La mitsva de kiddouch ha'hodech fut donnée au peuple juif avant son départ d'Egypte afin de le mettre à part de toutes les autres nations et de l'élever au point de dépasser les lois de la nature.
Par cette mitsva, comme nous l'avons vu, les Bné Israël reçurent le contrôle du calendrier annuel, qui fait allusion à l'influence divine qui domine le monde naturel.
Cette mitsva démontre aussi au monde entier que le peuple juif n'est pas limité par la nature. La mitsva de kiddouch ha'bodech l'a donc rendu digne de bénéficier des événements surnaturels de la sortie d'Egypte.

Voilà sans doute pourquoi le kiddouch ha'hodech fut le premier commandement donné aux Bné Israël. Il fallait que le peuple juif reçoive cette mitsva pour pouvoir reconnaitre son haut niveau spirituel et comprendre qu'il a reçu la maîtrise des forces de la nature et la tâche d'élever le monde entier par son service de D.

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+ La force du renouvellement :

-> Nous pouvons peut-être ajouter qu'en plus d'élever le peuple juif au-dessus du contrôle de la nature, cette mitsva lui donne aussi une force de renouveau elle-même surnaturelle.
Grâce à cette force, les Bné Israël ont été capables de se dégager des 49 niveaux d'impureté dans lesquels ils s'étaient embourbés en Égypte et de se rapprocher de D. et de Son service.
Tant que les Bné Israël étaient sujets à l'emprise des forces naturelles, il leur était impossible de s'élever à un niveau spirituel supérieur à cause de l'influence constante et inchangée de la nature. Lorsqu'ils furent élevés au-dessus des lois de la nature, ils acquirent la capacité de se renouveler, tout comme la lune se renouvelle au début de chaque mois. En conséquence, les Bné Israël furent capables d'échapper aux effets de la servitude et de s'appliquer avec un zèle sans précédent à devenir le peuple élu de D.

-> Cette force de renouvellement est évoquée dans l'explication du Sfat Emet (Parachat Bo, 5631) sur : "Ce mois sera pour vous" = le lien entre ceci et la libération d'Égypte est qu'en exil, cette [Force de] renouvellement manquait, mais qu'au moment de la délivrance, il devint évident que tout existe grâce à la force de vie [émanant] de D. qui cause un renouveau.
La force de vie divine est une source de renouvellement constant, comme nous le disons : 'II renouvelle chaque jour, constamment, [l'œuvre de la création]' = à chaque moment de la journée.
C'est seulement de l'homme qui l'oublie et se met sous l'influence de la nature que le verset dit : 'Il n'y a rien de nouveau sous le soleil'(Kohélet 1,9).
Mais l'homme qui s'attache à l'essence de la force de vie divine connait un renouveau permanent.
Tel est le sens du verset : 'Ce mois sera pour vous' = chaque juif peut susciter ce renouvellement par la foi claire que tout vient d'Hachem".

=> Pourquoi nos Sages décrétèrent-ils que la parachat ha'Hodech (passage de Bo 12,1-20) soit lue avant la fête de Pessa'h?
Lire ce passage de la Torah peut avertir le peuple juif de la force immense qu'il possède de changer la nature du monde. Alors que Pessa'h approche, apprenons de la parachat ha'Hodech l'opportunité qui nous est offerte de nous libérer de l'asservissement au monde naturel et à ses lois, et de renouveler notre désir de servir Hachem.
Si nous prenons cet engagement, nous bénéficierons sans aucun doute de l'influence prodigieuse de la fête de Pessah et de la promesse : "Je vous montrerai des prodiges comme aux jours de votre départ d'Egypte" (Mi'ha 7,15).

[rav David Hofstedter - Darach David - Moadim]

"Le premier-né d’un âne, tu le rachèteras par un agneau, sinon tu lui briseras la nuque et le premier-né de l’homme, si c’est un de tes fils, tu le rachèteras" (Bo 13,13)

=> Pourquoi l’âne est-il le seul animal impur pour lequel il faut racheter son premier-né?

-> C’est la question posée par la guémara (Békorot 5b) : "Rabbi Hanina a dit : J’ai demandé à Rabbi Elièzer dans la grande salle d’étude : En quoi les ânes premiers-nés sont-ils différents des chevaux et des chameaux premiers-nés (qui ne sont pas racheté)?
Rabbi Elièzer m’a dit : C’est un décret de la Torah. Et de plus, les ânes ont aidé les juifs au moment de leur sortie d’Egypte, car il n’y avait pas un membre d’Israël qui n’ait eu avec lui 90 ânes nubiens, considérés comme de qualité supérieure, chargés de l’argent et l’or des Égyptiens".

-> On peut rapporter quelques commentaires :
1°/ Rachi commente (en s’inspirant des propos de la guémara) : "Et non celle de tout autre animal impur. Il s’agit ici d’un décret de la Torah, les premiers-nés des Egyptiens étant comparés à des ânes (comme il est dit : ‘Leur chair est comme la chair des ânes’ - Ezéchiel 23,20).
[Autre explication] Parce que les ânes ont aidé les Bné Israël lors de la Sortie d’Egypte, car il n’y a pas eu un seul juif qui n’ait pris avec lui plusieurs ânes chargés de l’or et l’argent des Egyptiens."

2°/ Les ânes représentent les biens matériels [à noter que le mot : ‘Hamor (âne - חמור) s’apparente au mot ‘Homer (matière - חומר)]. En les échangeant par des agneaux, qui, comme le Korbane Pessa’h, sont consacrés à Hachem, nous apprenons que nous devons utiliser nos possessions matérielles au Service divin. [rav Shimchon Raphaël Hirsch]

3°/ L’âne représente le yétser ara. En effet, étant un animal impur, il ne peut être utilisé pour le Service divin. Son nom, "’Hamor" souligne sa grossièreté, source des mauvaises pulsions.
L’agneau, par contre, représente le yétser tov, qui lui peut être utilisé dans le Service d'Hachem. Sa graisse est offerte sur l’Autel et sa chair est mangée par les Cohanim. Sa laine est utilisée pour la fabrication des tsitsits et ses cornes sont utilisées pour la fabrication de Chofars. Ses intestins servent à la fabrication des cordes de la harpe et sa peau à la fabrication des tambourins, afin de se réjouir dans l’accomplissement des mitsvot.
Le rachat du premier né de l’âne représente en quelque sorte la réparation (tikoun) du yétser ara. Il est racheté par l’agneau (le yétser tov) qui représente l’action de la téchouva et de la réparation des mauvaises pensées, paroles et actions causées par le yétser ara.
Le Rachat est effectué par le Cohen, qui représente l’Attribut de ‘Hessed, la Bonté et l’Amour. Il peut réparer le Mal grâce à son amour du prochain et sa capacité de le rapprocher de son Créateur [‘Hassidout]. Première ouverture [de matrice] de l’âne.

4°/ Selon le Sforno (verset 14), l’âne symbolise la Sortie d’Égypte car les égyptiens ont tellement pressé les Bné Israël de s’en aller immédiatement, que ceux-ci n’ont pas eu le temps de se procurer suffisamment de chariots pour transporter leurs biens. Ils ont donc dû charger tous leurs bagages sur des ânes qui, en temps normal, n’auraient jamais pu porter des fardeaux aussi lourds. Ils n’y sont parvenus que grâce à un des nombreux miracles de la Sortie d’Egypte ; c’est pourquoi les ânes méritent un traitement privilégié.

-> Hachem ordonne à Moché de transmettre le message suivant à Pharaon : "Hachem, le D. des Hébreux, s’est manifesté à nous. Et maintenant nous voudrions aller à 3 journées de chemin, dans le désert, sacrifier à Hachem, notre D." (Chémot 3,18).

-> Ainsi, fut-il : "Puis, Moché et Aaron vinrent trouver Pharaon et lui dirent: "Ainsi a parlé Hachem, D. d’Israël : Laisse partir Mon peuple, pour qu’ils célèbrent mon culte (vaya’hogou li - וְיָחֹגּוּ לִי) dans le désert" ... Le D. des Hébreux s’est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller à 3 journées de chemin dans le désert et sacrifier à Hachem notre D." (Chémot 5,1-3).

-> A la suite de la plaie des Bêtes sauvages, Pharaon accepte de renvoyer les juifs pour qu’ils servent leur D. : "Allez sacrifier à votre D. dans le pays ... Je vous laisserai partir, pour sacrifier à Hachem votre D. dans le désert ; toutefois, gardez-vous d’aller trop loin" (Vaéra 8,21-24).

-> Cependant, Pharaon veut empêcher les enfants et le bétails de quitter l’Egypte, ce à quoi Moché lui répond: "Nous irons jeunes gens et vieillards; nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos boeufs, car nous avons à fêter Hachem (ki ‘hag Hachem lanou - כי חג ה׳ לנו)" (Bo 10,9).

=> De quelle fête s’agissait-il au juste?

On peut citer 3 réponses en relation avec les 3 fêtes de Pèlerinage :

1°/ Pessa’h :
Le Divré Yoël explique qu’à l’origine, les Bné Israël devaient marcher 3 jours dans le désert (le temps minimum pour échapper à l’impureté de l’Egypte) pour offrir leur Korban Pessa’h. Puisque celui-ci devait être offert, comme pour les générations ultérieures, dans l’enceinte du Temple, Hachem allait miraculeusement déraciner le saint lieu du futur Temple pour le rapprocher au-devant des juifs. [voir Targoum Yonathan Ben Ouziel sur Yitro 19,4].
C’est le sens des paroles : "Et maintenant nous voudrions aller à 3 journées de chemin, dans le désert, sacrifier à l’Éternel, notre D." (Chémot 3,18).

2°/ Souccot :
Suite au refus de Pharaon de laisser sortir les Béné Israël et l’urgence de leur libération, D. accéléra miraculeusement leur célébration de Pessa’h : "Hachem transporta sur les nuées de gloire le Peuple jusqu’au lieu du Temple et c’est là qu’ils offrirent, conformément à la Torah, le Korban Pessa’h [puis ils furent ramenés par Hachem en Egypte et mirent la nuit du 15 Nissan, le sang du Korbane Pessah sur les montants et le linteau de leurs porte". [voir Targoum Yonathan Ben Ouziel déjà cité]
Or, nous savons que la mitsva de Soucca rappelle les "nuées de gloire» de la sortie d’Egypte [voir guémara Soucca 11b], aussi, comme l’enseigne le midrach Pliya (rapporté par le Divré Yoël) la "fête à Hachem pour nous" s’identifiait-elle (également) comme la fête de Souccot (à noter que celle-ci est la seule à être désignée par nos Sages par le simple mot : ‘Hag (חג - fête).

3°/ Shavouot :
La raison d’être de la Sortie d’Egypte fut dictée ainsi par D. : "Quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même" (Chémot 3,12).
A l’appui de ce verset, Rabbénou Bé’hayé en déduit que la fête que devaient célébrer les Bné Israël était Shavouot. En effet, le premier Pessa’h devait se dérouler en Egypte, et Souccot ne se réfère point à une quelconque montagne.
Cette interprétation est cohérente avec le commentaire du Déguel Ma’hané Efraïm qui nous explique que Pharaon ne connaissant D. qu’en tant que Maitre des forces de la nature, désigné par le nom Elokim (le nom de la Rigueur) dont la valeur numérique est celle du mot "haTéva" (La nature).

Maintenant, avec les prodiges de la sortie d’Egypte, Pharaon allait aussi connaître le nom Y-H-V-H (יהוה - le nom de la Miséricorde) qui désigne la transcendance du divin sur la nature. Aussi, la formule employée par Moché : "ki 'hag Hachem lanou - כי חג ה׳ לנו - Car nous avons à fêter Hachem) porte-t-elle l’allusion suivante : חג (‘Hag) forme les initiales des mots חסד (‘hessed – Bonté, qui se rapporte au nom Y-H-V-H) et גבורה (Guévoura – Sévérité, qui se rapporte au nom Elokim), ces 2 noms étant d’ailleurs exprimés dans les 2 derniers mots de l’expression : ה׳ לנו (Hachem lanou - D. pour nous) : Y-H-V-H et Elokim dont la valeur numérique [86] est curieusement celle du mot לנו (Lanou).
Le dévoilement de l’unification de ces deux noms fut procuré lors du Don la Torah, à Shavouot, comme l’indique le 1er Commandement : "Je suis Hachem ton D. (ה׳ אלקיך) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage" (Yitro 20,2).