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Egypte & La main puissante d’Hachem

+ Egypte & La main puissante d'Hachem :

-> Que signifie le fait que Hachem nous a fait sortir d'une main forte (yad 'hazaka)? Pourquoi Hachem a-t-il eu besoin d'une main forte pour nous sortir d'Egypte?

Le concept de main forte ne s'applique qu'en cas d'une personne forte contre une autre personne forte.
L'un doit dominer l'autre avec sa grande puissance, et cette puissance est nécessaire lorsque son adversaire est également puissant.
Face à Hachem, rien ne peut Lui être comparé, alors pourquoi Hachem a-t-il eu besoin d'utiliser Sa main puissante, forte?

La main puissante que Hachem a utilisée n'était pas contre les égyptiens mais contre la midat ha'din (attribut de Rigueur), qui cherchait à poursuivre le peuple juif. La midat hadin disait à Hachem : "Tu aimes les jugements équitables, alors pourquoi [le peuple juif] est-il différent de ces autres adorateurs d'idoles (ovdé avoda zara)?" [les juifs étaient similaires aux égyptiens, en servant des idoles. ]
C'est la main forte que Hachem a utilisée pour repousser la midat hadin pour le bien des Avot.
[Alchikh haKadoch]

"Et maintenant, pardonnez donc mon péché, rien que cette fois, et implorez Hachem votre D., qu'Il enlève de sur moi seulement cette mort-ci" (Bo 10,17)

Pourquoi Pharaon a-t-il mentionné précisément cette plaie (celle des sauterelles) comme étant : "la mort" ?

Le rav Yossef Dov Soloveitchik (Roch yéchiva de Brisk) cite la réponse ironique proposée par un rabbin.

Le Baal haTourim (verset 10,14) nous apprend que les sauterelles, après s'être gavées de nourriture pendant toute la semaine, se sont reposées le Shabbath.
En d'autres termes, c'était une "plaie religieuse", plus que Pharaon ne pouvait en supporter!

Par ailleurs, le Midrach (Chémot Rabba 10,2) rapporte que les grenouilles avaient sauté dans les fours pour sanctifier le Nom de D.
Elles ont donc été tout autant une "plaie religieuse!"

[Selon Rav 'Haïm Kanievsky, les égyptiens ne forçaient pas les juifs à travailler le Shabbath (midrach Chémot rabba 5,18), c'est pourquoi en ce jour elles se reposaient également.]

Comment se fait-il que Pharaon a mieux supportée cette plaie des grenouilles (ne la caractérisant pas de : la mort)?

Une différence profonde distingue ces 2 fléaux.
Pharaon n'avaient pas lieu de redouter que de nombreuses personnes imitent le comportement "religieux" des grenouilles en sautant dans les fours.

En revanche, il avait de bonnes raisons de craindre que des multitudes suivent l'exemple des sauterelles qui se sont reposées le Shabbath.

Cette forme de "religiosité" risquait de faire beaucoup d'adeptes !

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

De la gratitude : même envers les animaux …

-> De la gratitude : même envers les animaux ...

"Et contre tous les enfants d'Israël, aucun chien n'a aiguisé sa langue, de l'homme jusqu'à l'animal, afin que vous sachiez que D. a fait une différence entre les Égyptiens et les enfants d'Israël." (Bo 11,7)

Il est écrit (guémara Baba Kama 60b) : "Lorsque le prophète Eliyahou arrive dans une ville, les chiens se mettent à jouer gaiement, mais quand vient l'ange de la mort, ils poussent des cris plaintifs".

Rachi sur ce verset : "Je suis Hachem, Je ferai cela Moi-même, et non par l'intermédiaire d'un messager".
Le 'Hatem Sofer de commenter que le silence des chiens a attesté de la présence de D. en Egypte cette nuit-là, et a confirmé le fait qu'Il a Lui-même tué les premiers-nés de ce pays.

Par ailleurs, la Torah fait ici l'éloge des chiens en nous enseignant d'être reconnaissant du fait qu'ils n'ont pas aboyé.
En effet, Rachi dit sur le verset (Chémot - Michpatim - 22,10 - "au chien vous la jetterez") : "Au moment de la sortie d'Egypte, les chiens n'ont pas aboyé ; lorsque les circonstances le permettent, nous leur témoignons de la reconnaissance en leur jetant la viande qu'il nous est interdit de consommer."

Le Da'at Zékénim (des Baalé Tossfot) mentionne un autre de leurs mérites : "comme le chien met sa vie en danger pour protéger le troupeau face au loup, sois-lui reconnaissant.
Lorsqu'une bête est déchirée ( =tréfa = la viande étant alors interdite à la consommation) donne-la au chien en récompense de sa garde."

Un midrach nous enseigne :
Il est dit à propos des chiens en Egypte : "Aucun chien n'a aiguisé sa langue".
Pour cette raison, les chiens ont mérité que leurs excréments soient utilisés pour la préparation [le tannage] des parchemins des rouleaux de la Torah, des téfilines et des mézouzot.

=> Ce passage du midrach nous renseigne sur la dimension de la reconnaissance.
Même un animal qui n'a rien fait d'autre que de s'abstenir d'aboyer a mérité de grandes récompenses.

La Torah nous parle aussi d'un mérite qui échut à d'autres animaux : les ânes.
Parce qu'ils ont porté les bagages des enfants d'Israël à leur sortie d'Egypte, nous avons l'obligation d'accomplir la mitsva de : pétèr 'hamor ( =le rachat du 1er né de l'âne).

Ainsi, bien que l'âne soit un animal impur, son premier-né est consacré à D. et ne peut être utilisé à un usage profane que si on le rachète en offrant un agneau ( =animal pur) à sa place.

=> La récompense des ânes est supérieure à celle des chiens.
Celle des chiens est matérielle car on lui jette de la viande alors que celle des ânes est spirituelle, leurs premiers-nés sont sanctifiés!

Quelle en est la raison?

Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question en soulignant qu'une bonne action passive (les chiens n'ayant pas aboyé) est moindre qu'une démarche active.
Les ânes, en effet, ont apporté une aide effective en transportant leurs bagages.

Par ailleurs, quel rapport y a-t-il entre le silence des chiens et le fait que leurs excréments soient utilisés pour la préparation de saints parchemins?
Comment est-il possible de produire des objets saints à l'aide de matières fécales?

Nos Sages disent sur le verset parlant des téfilines (Chémot 13) : "Afin que la loi de D. soit dans ta bouche", qu'elles doivent être confectionnées d'une matière permise à ta bouche, c'est-à-dire la peau d'un animal pur.

La matière elle-même doit provenir d'un animal pur mais, pour la travailler, on utilisera les excréments du chien, un animal impur.

Les chiens ont gardé leur langue ("aucun chien n'a aiguisé sa langue"), leur bouche, acte contre nature pour un chien, afin d'obéir à la volonté de D.
En récompense, ils seront mêlés à la confection d'objets les plus saints.

==> Cela nous apprend qu'à plus forte raison en sera-t-il d'un homme qui, même pécheur et impur, se domine et garde sa langue, en s'abstenant de proférer des paroles contraires à la volonté divine.
Cela demande, certes, de la force, du sacrifice mais sa récompense sera immense.

["Quiconque garde sa bouche et sa langue se protège des malheurs."]

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

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+ Quant l'animal instruit l'homme :

-> La Chounamit (une femme qui habitait la ville de Chounam) avait l'habitude de recevoir chez elle Elicha et son serviteur Gué'hazi, elle complimenta le prophète (en son absence) devant son époux :
"C'est un homme saint".

Nos Sages de commenter :
"Comment le savait-elle? Rav et Chmouel : l'un d'entre eux explique : parce qu'elle n'a jamais vu une mouche passer sur sa table".
[guémara Béra'hot 10b]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 48) enseigne que nous pouvons affirmer que les mouches ont le pouvoir de ressentir naturellement la sainteté d'un homme, ce que même une personne importante et sensible à la sainteté (comme la Chounamit) n'a pu déceler.

=> Ainsi, certains animaux ressentent des choses que même des grands hommes (ou grandes femmes) ne ressentent pas, et peuvent ainsi nous instruire.

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-> "Lorsque les chiens pleurent, (c'est un signe que) l'ange de la mort arrive dans la ville.
Lorsque les chiens rient (c'est un signe que) Eliyahou hanavi arrive dans la ville."
[guémara Baba Kama 60b]

=> Ainsi, les chiens sont doués d'un flair exceptionnel, que l'homme ne possède pas, permettant de ressentir l'existence de l'ange de la mort ou du prophète Eliyahou dans la ville, et par leur réaction nous instruire.

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-> "Même les oiseaux reconnaissent les gens mesquins (avares)"
[guémara Sotah 38b]

Rachi d'expliquer :
"Ils (les oiseaux) reconnaissent les gens avares (à "l’œil étroit") : et ne mangent pas chez eux.
Car c'est en vain qu'il (le chasseur) déploie ses filets : c'est ainsi l'habitude des chasseurs (d'oiseaux) de jeter des graines de blé ou d'orge dans leurs filets afin que les oiseaux viennent les manger (et se faire piéger).
Et ces (chasseurs) avares, c'est en vain qu'ils gaspillent de la nourriture qu'ils jettent dans leurs filets devant les oiseaux, car ces derniers reconnaissent (leur avarice) et refusent de tirer profit de leur nourriture (graines)."

=> Certains animaux possèdent dans leur nature un flair et un pouvoir de ressentir les qualités et les défauts de individus.

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-> "Si la Torah ne nous avait pas été donnée, nous aurions appris la pudeur à partir du chat, le vol (interdit) à partir de la fourmi, les unions interdites à partir de la colombe et le 'déré'h érets' à partir du coq"
[guémara Erouvin 100b]

-> "Va vers la fourmi paresseux, observe sa façon d'agir et deviens sage"
[Michlé 6,6]

Le midrach (Dévarim rabba 5,2) de commenter :
"Que signifie : 'Observe sa façon d'agir et deviens sage'?
Observe le savoir-vivre de la fourmi qui fuit le vol.
Rabbi Chimon ben Halafta rapporte le cas d'une fourmi qui a fait tomber un grain de blé.
Toutes les autres fourmis arrivèrent, sentirent ce grain et aucune d'entre elles ne le prit.
La fourmi (qui avait perdu son grain) arriva et le récupéra bien qu'elle n'ait 'ni maître, ni surveillant, ni supérieur'."

=> Ces animaux ont naturellement ces qualités, mais l'homme doit investir des efforts afin de les acquérir.

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-> Les chiens ont été récompensés pour ne pas avoir aboyés lorsque les juifs ont quitté l'Egypte (on doit par exemple leur donner de la viande tréfa - Mékhilta Chémot 22,30).
Les grenouilles ont fait un sacrifice bien plus grand en se jetant dans des fours brûlants.
Pourquoi n'ont-elles pas eu une récompense à l'image des chiens?

Rav 'Haïm Kanievsky répond que c'est plus facile de se jeter dans une fournaise que de rester silencieux!

"Afin que la Torah d'Hachem soit dans ta bouche" (Bo 13,9)

-> Nos Sages (Kidouchin 36a ; Mékhilta Bo) voient dans cette formule une équivalence entre les mitsvot des tefillin et de l'étude de la Torah.

Le Sfat Emet développe cette idée en proposant que, tout comme le roi juif portait un rouleau de Torah personnel, chaque homme juif est un "prince" qui porte une version condensée de la Torah sous la forme de ses tefillin.

Un parallèle entre les deux : Les 5livres de la Torah peuvent être divisés en deux groupes, les quatre premiers et le dernier livre de Michné Torah qui englobe les autres.
De même, la paire de tefillin se compose de cinq récipients : quatre dans le chel roch, et un dans le chel yad qui englobe le matériel des quatre autres.

[Cela peut être mieux apprécié à la lumière de la formulation du Maharal de Prague (Tiféret Israël -chap.43) selon laquelle la Torah est bidimensionnelle, l'une reflétant la perspective de celui qui l'a donnée, Hachem, et l'autre celle de celui qui l'a reçue, le peuple juif.
Les quatre premiers livres constituent la première dimension et le Michné Torah la seconde, qui, pour cette raison, est rédigée du point de vue de Moché.
Selon le Sfat Emet, les téfillin suivent le même modèle. Le chel roch, placé sur l'esprit, est le plus élevé des deux et reflète la dimension abstraite et intellectuelle, l'élément d'Hahcem.
Il est donc composé de quatre parchemins, tout comme Sa dimension de la Torah contient quatre livres.
Le chel yad, placé sur le siège de l'activité, est l'élément du peuple juif. Il s'apparente donc au Michné Torah, constitué d'un seul parchemin].

"C'est le décret de l'offrande de Pessa'h" (zot 'houkat haPassa'h - Bo 12,43)

-> Le terme " 'hok" est souvent utilisé pour désigner une loi qui défie la raison.
Le Imré Emet expliquent son utilisation dans ce contexte comme une allusion à la nature incompréhensible de la sortie d'Egypte. Le peuple juif s'était enlisé dans l'idolâtrie, au bord de l'abîme spirituel.
Après toutes les explications sur la façon dont ils ont mérité la délivrance, l'essentiel est qu'elle ne peut être comprise autrement que comme le reflet de l'élection essentielle et immuable d'Israël, qui transcende leur mérite ou leur démérite.

Bo – les matsot

++ Bo - les matsot :

+ "Vous garderez les matsot" (ouchmartém ét amatsot - וּשְׁמַרְתֶּם אֶת הַמַּצּוֹת - Paracha Bo 12;17 )

En changeant la ponctuation, on peut lire ce verset : ouchmartém et amitsvot = vous garderez les mitsvot (le mot matsot pouvant être lu mitsvot).
Ainsi, de même, qu'on ne laisse pas lever/fermenter une matsa, on ne diffère pas l'accomplissement d'une mitsva.

Si une mitsva se présente à nous, il convient non seulement de la pratiquer sans délai et ne pas la retarder, mais mieux encore, de se précipiter pour l'accomplir.

On n'accomplit pas une mitsva avec un air de contrariété mais plutôt avec joie et enthousiasme ("Servez D. avec joie" - Téhilim 100;2)

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+ "Le 1er mois, le 14e jour du mois, vous mangerez des matsot (מצת)" (Paracha Bo 12;18)

Dans ce verset, le mot matsot est écrit sans la lettre vav.
Les 3 lettres, constituant ce mot, permettent de former : "Tsédaka tatsil mimavét" (צְדָקָה תַּצִּיל מִמָּוֶת - Michlé 10;2) = le don de la tsédaka sauve de la mort.
Le lien entre 'matsot' et 'tsédaka' fait allusion à la coutume répandue depuis des générations, d'être particulièrement généreux dans le don de la tsédaka à Pessa'h (ex: les paniers de Pessa'h).

Le don de la tsédaka et la consommation de la matsa, préservent tous 2 de la mort.

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+ "Vous ne mangerez d'aucune pâte levée, dans toutes vos demeures vous consommerez des matsot." (Paracha Bo 12;20)

Contrairement aux interdits de la cacherout, où il est admis qu'une quantité inférieure à 1/60e introduite par inadvertance puisse être tolérée, en matière de 'hamets, aucune quantité n'est tolérable.
Il est interdit de manger ou de posséder la moindre quantité de 'hamets, même la plus infime.

Il y eut des périodes où il était très difficile de s'acquérir de la matsa.
On consommait alors une quantité minimale de matsa de 1 ou 2 olives (kazayit) le 1er soir, pour s'acquitter de l'obligation de consommer la matsa, et le reste de la fête, on se nourrissait de fruits, légumes, viandes et poissons.

Cette particularité de l'interdiction du 'hamets, même en quantité infime, correspond à la similitude qu'on peut établir entre le 'hamets et le mauvais penchant.
Si on laisse lever le 'hamets, il est envahissant.
De même, si on laisse s'introduire en nous le mauvais penchant, ce dernier finira par prendre des proportions démesurées et nous envahir.
C'est pour cela que le 'hamets est interdit même en quantité infime et qu'il faut se préserver du mauvais penchant depuis le départ.

On peut noter que les mots חמץ ('hamets) et מצה (matsa), ont pour seule différence que l'un est écrit avec un ה et l'autre avec un ח , signifiant ainsi que le mal peut être déguisé et paraître comme un bien.

En effet, la différence entre ces 2 lettres tient à un tout petit espace vide (hé de matsa), d'où la nécessité d'être vigilant et de prendre toutes les précautions.

Le 'hamets représentant le mal, la lettre 'hét comporte une grande ouverture par le bas, qui constitue une large issue donnant accès au mauvais penchant.
La seule issue ouverte est vers le bas, signe que le yétser ara n'a aucun désir de nous quitter et souhaite nous maintenir plus bas que bas.

Tandis que la lettre hé de matsa comporte 2 issues (en bas et en haut) : nul n'étant infaillible, une fois le mauvais penchant entré par la grande porte du bas, il faut le combattre et s'en débarrasser par l'issue de secours, celle du haut .
Ainsi, le hé est ouvert sur son côté gauche, en haut, pour nous signifier que si on est tombé dans sa avoda Hachem (=fauter), il y a toujours une entrée/possibilité de faire Téchouva.
De plus, dans notre vie, il faut toujours avoir une fenêtre/ouverture vers le haut/ciel, vers D. (gratitude, intégrité/bonne foi avec D., …).

=== La différence entre ces 2 lettres/mots est le fait de boucher cette fenêtre du haut!

A l'image de la matsa qui est faite d'eau (venant du ciel - spirituel) et d'un céréale (venant de la terre - matériel), laissons D. illuminer notre vie quotidienne d'une façon pure, sans aucune interférence/'hamets.

Par ailleurs, on constate que le mot matsa = 135 = valeur numérique du mot קלה (à la légère) = nous mettant en garde de ne pas prendre les commandements à la légère.

Concernant le 'hamets, il est d'autant plus facile de transgresser ce commandement que cette même nourriture est permise toute l'année.
Il faut s'en souvenir et doubler de vigilance pour ne pas la consommer pendant les 8 jours de Pessa'h.

On ne peut pas vaincre son inclinaison naturelle au mal (yétser ara) sans l'aide de D. et sans appliquer le : éloignes-toi du mal et fais le bien!

Le yétser ara est comme une mite, qui bien qu'étant minuscule/invisible à l’œil nu, peut arriver à terme à faire s’effondrer le plus grand/solide des immeubles (en mangeant incognito miette par miette les fondations!).

Souvent, on a tendance à relativiser une attaque du yétser ara : il n'y a pas de dégât apparent, alors pourquoi s'inquiéter!
Mais en regardant de plus près, chaque attaque conduit à accentuer une petite fissure/faille qui avec le temps va s'accentuer, pour finir par nous faire tomber.

Source: compilation & adaptation de commentaires issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen (+ reprise d'une idée émise par le rav Ron Chaya)

La réaction juive face à la chute de son ennemi

+++ Bo - la réaction juive face à la chute de son ennemi :

+ "Que pas un d'entre vous ne franchisse le seuil de sa porte jusqu'au matin". (Bo 12;22)

Pourquoi D. interdit-il aux enfants d'Israël de ne pas franchir le seuil de leur maison, les privant ainsi de voir l'intervention divine, se manifester contre l'ennemi?

S'agissant d'un miracle, n'est-il pas mieux pour les enfants d'Israël de le voir pour s'en convaincre?

Le Ralbag trouve dans ce commandement la recommandation de ne pas se réjouir de la chute de l'ennemi, ce qui serait de nature à développer en nous le sentiment de vengeance et de haine.

+ Comme il est dit : "Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas!" (Michlé 24;17)

+ Dans la guémara Sanhédrin 39b = D. n'a pas permis aux anges d'entonner des cantiques pendant que les Égyptiens se noyaient.

D. ne se réjouit pas de la chute des impies.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, on récite le Hallel complet que le 1er jour de Pessa'h (les 2 premiers en dehors d'Israël), et non les jours suivants.

+ Lors du 1er Pessa'h célébré en Égypte, l'interdiction du 'hamets ne s'est appliquée que le 1er jour, et non durant 7 jours comme cela a été le cas par la suite.
L'interdiction du travail n'a pas été du tout en vigueur lors de ce 1er Pessa'h.

Pourquoi les juifs ont-ils reçu des ordres concernant l'observance future de Pessa'h alors qu'il était encore en Égypte?
Pourquoi ces lois n'ont-elles pas été promulguées avec le reste de la Torah au mont Sinaï?

= D. a donné aux juifs les instructions nécessaires pour les futures fêtes de Pessa'h avant même que leurs ennemis soient noyés dans la mer, établissant ainsi clairement qu'il n'existe aucun rapport entre leur fin catastrophique et notre célébration.

=== Pessa'h commémore uniquement le fait que D. nous a fait passer de la servitude à la liberté.

 

Sources (b"h) : compilation issue d'un commentaire du Méchè'h 'Ho'hma (repris dans le livre "talelei Oroth" du Rav Yissa’har Dov Rubin) + un commentaire issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen

"Moché et Aharon vinrent auprès de Pharaon et lui dirent : "Ainsi a dit Hachem, D. des Hébreux : jusqu'à quand refuseras-tu de t'humilier devant Moi? Laisse partir Mon peuple pour qu'il Me serve!" " (Bo 10,3)

-> Le 'Hida (séfer 'Homat Anakh) explique que le message est le suivant : "Jusqu'à quand refuserez-vous de vous humilier devant Moi? Combien de temps refuserez-vous de M'écouter en raison de Ma grandeur et de Ma reconnaissance du fait que Je suis le maître du monde, plutôt que d'obéir uniquement parce que vous avez peur des plaies?"

Ne jamais abandonner un enfant égaré

+ Ne jamais abandonner un enfant égaré :

"Et il adviendra (vé'aya) que lorsque vos fils vous diront : 'Qu'est-ce que ce service pour vous?' (ma aavoda azot la'hem) " (Bo 12,26)

-> Le séfer Tséma'h David pose la question suivante : Il semble que ce soit la même question que pose le fils racha, et il est réprimandé pour avoir dit que la avoda est "pour vous" (la'hem) et non pour lui. Si c'est le cas, pourquoi le mot "vé'aya" est-il utilisé ici, alors que ce mot évoque toujours la joie (midrach Béréchit rabba 42,3).

Il répond en citant nos Sages (voir Pessa'him 49b et Baba Kama 119a), qui disent qu'il est ordonné à un père de ne jamais repousser un fils rebelle parce que sa progéniture pourrait être bonne. Par conséquent, le mot vé'aya est utilisé pour nous enseigner qu'il faut montrer de la joie à tous ses enfants, même s'ils ne suivent pas la bonne voie, parce qu'ils peuvent avoir des enfants honnêtes.

"Moché dit : "Tu as bien parlé, je ne reverrai plus jamais ton visage!" " (Bo 10,29)

-> Le Ramban demande : Comment Moshé a-t-il pu dire qu'il ne verrait plus le visage de Pharaon si nous savons qu'il a revu son visage lorsque la nation a quitté l'Égypte ?

Le séfer Zichron Shmouël répond en citant le verset (Béréchit) qui dit qu'Hachem a demandé à Kayin : "Pourquoi ton visage est-il tombé? ". Il explique que lorsqu'une personne est inquiète dans son cœur, cela se voit sur son visage. En effet, les expressions faciales d'une personne agissent comme un miroir de ce qui se trouve dans son cœur. Par conséquent, lorsque Kayin est contrarié, son visage se décompose.

Il utilise ce concept pour expliquer que Moché disait à Pharaon qu'il ne verrait plus son visage tel qu'il apparaissait maintenant. Il savait que lorsque le peuple juif quitterait l'Egypte, son visage tomberait à cause de sa colère et ne serait plus le même qu'auparavant.