Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les fils se bousculaient dans son sein. Elle dit : "S'il en est ainsi, pourquoi cela pour moi?"
Et elle alla consulter Hachem". "  (Toldot 25,22)

Le midrach (Béréchit 63,6) explique :
"Toutes les fois que Rivka se tenait près d'une synagogue ou d'une salle d'étude, Yaakov se débattait pour sortir, et chaque fois qu'elle passait à côté de temples païens, Essav courait et s'agitait pour émerger."

+ Rav Zalman Sorotskin note qu'elle :
- "se tenait près d'une synagogue" = elle s'y arrêtait, y restait
- "elle passait à côté de temples païens" = le plus rapidement possible => "Essav courait" afin de pouvoir sortir à temps.

+ Comment tous les 2 savaient-ils, dans le ventre de leur mère, qu'elle passait près d'une synagogue ou d'un temple païen?

Le rav Yérou'ham Leivovitz (Machguia'h de la yéchiva de Mir) explique que de même nous avons des sens matériels, de même disposons-nous des sens spirituels.

Ainsi, la boussole : où qu'on la tienne, son aiguille se dirige toujours vers le nord, parce que des forces magnétiques invisibles la font se tourner dans cette direction.
De même, des forces spirituelles indiscernables influencent l'orientation de ceux qui sont sensibilisés par elles.

C'est ainsi que Yaakov se sentait attiré par les synagogues et autres endroits sacrés, tandis que Essav se sentait entraîné dans le sens contraire.

+ Nos Sages disent : "Lorsqu'un fœtus est dans le ventre de sa mère, on lui enseigne toute la Torah" (guémara Nidda 30)

On comprend alors qu'Essav voulait sortir car il n'y avait pas d’idolâtrie dans le ventre de sa mère.
Mais en ce qui concerne Yaakov, pourquoi voulait-il lui aussi sortir (on lui apprenait toute la Torah)?
Pourquoi vouloir apprendre la Torah à l'extérieur par son rav (qui selon la guémara 'Haguiga 15b, doit être à nos yeux comme un ange), plutôt que de rester dans sa situation d'apprendre déjà par un ange?

Répondons à cette question par une question 🙂 ... du Gaon de Vilna :
" Etant donné qu'un enfant dans le ventre de sa mère est porteur de toute la Torah, comment se fait-il que nous ne soyons pas tenus de nous lever devant une femme enceinte? "

Lorsque que la loi juive nous demande de nous lever devant un sage, c'est pour honorer la Torah, qui est rentrée en lui au prix de durs efforts personnels investis pour l'acquérir.

=> Ainsi, on ne doit pas se lever devant la Torah d'un "futur être" qui a reçu ce cadeau sans s'être investi.

==> Yaakov voulait se précipiter vers la Torah pour l'apprendre par ses propres efforts, son investissement personnel, et non dans la tranquillité.
[De plus, Yaakov ne voulait pas fréquenter la même école qu'Essav, pour ne pas subir sa mauvaise influence.]

<--->

-> Selon le 'Hatam Sofer, Yaakov désirait absolument sortir car il ne voulait pas étudier au même endroit que Essav, [un racha].

-> Le rabbi Yoël Teitelbaum de Satmar (Divré Yoël) explique que Yaakov désirait servir Hachem d'une manière qui était strictement personnelle, et créer une approche de D. qui était en accord avec la racine de son âme. Il ne voulait pas se couler dans le moule de son père Its'hak.
C'est à cause de cela, qu'il luttait pour sortir lorsque Rivka passait devant la yéchiva de Chem et Ever. Là, il pouvait trouver une approche pour servir D. qui était ajustée à sa personnalité, plutôt que de la modeler à celle de son père.

[certes les mitsvot sont communes à tous les juifs, mais nous devons utiliser notre personnalité pour servir Hachem de toute notre unicité.]

<------------>

Il est écrit dans la Torah à propos de la naissance des 2 frères : "Et ensuite sortit son frère, sa main tenant le talon d'Essav." (Toldot 25,26)

Après un combat gagné, Essav a obtenu le droit de sortir du ventre de sa mère en 1er, alors pourquoi Yaakov a-t-il saisi le talon d'Essav?

-> Le Panéa'h Raza explique que Yaakov savait qu'une naissance est un événement douloureux pour une femme, et encore plus dans le cas de jumeaux. C'est pour cela que Yaakov a choisi de tenir le talon de Essav, car il voulait faciliter autant que possible l'accouchement.

-> De même, le Daat Zékénim explique : la Torah nous précise que Yaakov saisit le talon d'Essav pour nous apprendre la piété de Yaakov alors qu'il n'était encore qu'un nouveau-né dans le ventre de sa mère. Il s'est dit : "puisque l'utérus de ma mère va s'ouvrir, il est préférable que je saisisse le talon de mon frère afin que l'on puisse sortir ensemble et ne pas faire souffrir ma mère une 2e fois".

-> Le Rabbi de Lelov explique que cette prise du talon n'était motivée par aucun but immédiat ou concret.
Elle ne faisait que refléter le comportement de Yaakov.

= Dans le service de D., on ne doit jamais se résigner à la défaite, même quand elle a toutes les apparences de la réalité.
On doit persister avec ténacité, afin de laisser place à une réussite miraculeuse.
C'est ainsi, que D., a opéré à Yaakov un miracle, en lui faisant bénéficier plus tard du droit d'aînesse.

Certes Essav lui bloquait le chemin, mais Yaakov a fait de son mieux (symbolisait par le fait de lui prendre le talon), car c'est Hachem qui octroie toute chose, et il peut absolument tout.
En effet, d'après le rabbi de Kotzk : Ceux qui désespèrent sont ceux qui pensent pouvoir agir uniquement par eux-mêmes. Lorsqu'ils reconnaissent que leurs capacités sont limitées et insuffisantes, alors ils deviennent inquiets et perdent espoir.
S'ils avaient su qu'absolument tout vient d'Hachem, alors ils auraient également su qu'il y a toujours de l'espoir, car Hachem peut tout faire.
[én mazal les Israël = les juifs sont au-dessus de toute logique naturelle de ce monde car ils dépendent directement de D., contrairement aux autres nations.]

-> Le Divré Israël explique qu'un juif a une obligation de moyen (faire du mieux de ses capacités), et le résultat est offert par Hachem. Même si finalement nous ne réussissons pas, ce qui compte c'est les efforts que nous avons déployé, et ils sont très précieux à Hachem.
Le Zohar (vol.1,69b) affirme que tout celui qui s'efforce de tendre vers la spiritualité, et ce bien qu'il lui soit impossible d'arriver à son désir, il est immensément loué car il essaie d'y parvenir.
Ainsi, même si en apparence cela semblait impossible pour Yaakov de sortir en tant que premier-né, il y aspirait de tout son cœur, il a essayé autant que possible, et c'est cela qu'attend Hachem.
[d'ailleurs, au final Hachem lui a accordé le statut de premier-né!]

Le Divré Israël écrit : "Les descendants [de Yaakov] ont hérité de ce trait ... Ainsi, lorsque quelqu'un travaille dans son magasin, et qu'il a de nombreuses obligations [professionnelles], et qu'il a de bonnes pensées du type : il aurait souhaité quitter son commerce pour étudier la Torah. Alors bien qu'il ne soit pas capable de le faire, cela lui est très louable!"

Le rav Méïr Shapiro fait remarquer que lorsque Hachem a demandé à Avraham de compter les étoiles (paracha Lé'h Lé'ha), Avraham a vraiment commencé à compter les étoiles.
Hachem lui a dit : "ainsi sera ta descendance" = de même que toi Avraham tu as commencé à compter les étoiles bien que cela soit une tâche quasi impossible, de même ta descendance va toujours essayer de faire le maximum pour suivre Ma volonté, même si en apparence cela semble inatteignable.

=> Ce qui compte aux yeux d'Hachem, c'est notre attitude de s'investir de tout notre être vers un objectif (comme tendre vers le niveau d'Avraham), peu importe que nous l'atteignons ou pas. Hachem prend un plaisir énorme de nous voir rester fidèles à ce chemin quel qu'en soient les difficultés rencontrées.
[un juif a conscience qu'il a une partie Divine en lui et qu'il peut réaliser des choses très très élevées. Qu'avec Hachem rien n'est trop grand, rien n'est trop petit, tout devient possible tant que l'on fait de notre mieux.]

----------------------------------------------------------------------

+ Dans notre verset, il est aussi écrit : "Elle [Rivka] alla consulter Hachem."

Selon Rachi = elle alla à la maison d'étude de Chèm et de Ever afin qu'ils lui révèlent le sens de ses douleurs et quelle en serait l'issue.

De même, sur le verset suivant Rachi rapporte le commentaire du Midrach (Béréchit Rabba 63,17) : "Hachem lui dit par l'intermédiaire d'un messager (le Rav).
Chèm recevait l'inspiration de l'esprit saint (roua'h akodech), et lui en transmettait le message".

=> On en tire la preuve que consulter un Rav revient à consulter Hachem.
Un Rav est un véritable réceptacle de D.

Les pirké avot nous disent : "Fais-toi un Rav (interroge-le) et sors de tous tes doutes".

==> A l'image de notre Rivka (iménou), n'hésitons pas à avoir un Rav de confiance et à le consulter aussi souvent que nécessaire.

<---------------------------------------------->

+ "Et après cela, son frère sortit et sa main (véyado - ויְדָוֹ) le talon d'Essav" (Toldot 25,26)

-> Rachi commente: "Le talon d’Essav : [Ceci est un] Signe que l’un (Essav) n’aura pas terminé son règne (le ‘talon’ désigne la fin) que l’autre (Yaakov) lui prendra son pouvoir".

[La prise de pouvoir de Yaakov des mains d’Essav (le royaume du machia’h qui succédera au Royaume d’Edom) aura lieu à la fin des Temps, lors de la délivrance du peuple juif, à la fin du 6e millénaire, dans cette période appelée "le talon du Machia’h" (עקבתא דמשיחא). Entre temps, Israël souffrira, et particulièrement durant son dernier Exil, celui d’Edom (Essav), des persécutions de son frère (les romains, l’église, l’inquisition, l’antisémitisme occidental, le régime bolchévique, l’Allemagne nazie, ...). ]

-> Le Baal haTourim voit dans le mot : "véyado" (Et sa main - ויְדָוֹ) de notre verset, une allusion au signe de la fin des Temps relevé par Rachi : la chute des Nations et la Délivrance d’Israël programmées depuis la naissance de Yaakov et Essav. En effet, il fait remarquer que le mot ויְדָוֹ apparait seulement 3 fois dans tout le Tanakh (Bible) : une première dans notre paracha (Toldot), et deux fois dans le Livre de Yéchayahou pour faire allusion à la chute des Nations : "Oui, quand Hachem Tsébaot a décrété, qui peut faire obstacle? Et Sa main (ויְדָוֹ) étendue, qui peut la ramener?" (Yéchayhou 14,27) et "Lui-même a jeté le sort pour elles (les Nations comparées aux Bêtes), et Sa main (ויְדָוֹ) leur a mesuré une part au cordeau" (Yéchayahou 34,17).

Le "talon" d’Essav peut être aussi interprété comme la fin du mot עשו (Essav), c’est-à-dire la lettre "Vav" qui conclut son nom et correspond à sa vitalité spirituelle (le "Vav" désigne la lettre de la Vérité – Zohar).
Ainsi en tenant le "talon" d’Essav, Yaakov récupéra-t-il la lettre "Vav" dans son nom יעקוב atteignant ainsi, aux Temps messianiques, la plénitude spirituelle et matérielle.
En revanche, Essav, ne lui restant dans son nom que lettres formant le mot עש (ach), scella sa perdition, comme il est dit à propos des ennemis d’Israël : "Certes, ils seront tous comme un vêtement usé, que la mite ע ש (ach) dévore" (Yéchayahou 50,9).

On retrouve cette idée en remarquant qu’en retirant la valeur numérique de mot עקב Ekev (172) à celle du mot עשו Essav (376), on obtient le nombre 204, valeur numérique du mot רד (Red – descend), allusion à sa chute définitive [voir Ohev Israël et Maor vaChémech].

L’importance de l’arrêt de Yaakov au Har haMoria

+ L'importance de l'arrêt de Yaakov au Har haMoria :

"Il [Yaakov] rencontra l'endroit, et y passa la nuit ... il prit des pierres" (Vayétsé 28,11)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni n°117) dit que lorsque Yaakov était sur le point de passer le mont Moria, le monde a agi comme un mur afin de ne pas le laisser passer cet endroit spécial.

Le Zéra Chimchon demande : du fait que (l'ange du) monde a empêché Yaakov de passer Har haMoria, il semblerait que l'arrêt de Yaakov à cet endroit lui apporterait une certaine forme de bénéfice. Qu'est-ce que le monde a gagné à ce que Yaakov se repose au mont Moria?

Le Zéra Chimchon répond par un midrach (Pirké déRabbi Eliezer n°36) qu'Hachem a agrandi la pierre que Yaakov avait placée sous sa tête, jusqu'à ce qu'elle atteigne les profondeurs de la terre et qu'elle agisse maintenant comme un soutien pour le monde.

Le Zéra Chimchon explique que c'est la raison pour laquelle le monde lui-même s'est assuré que Yaakov se reposait à cet endroit, car jusqu'à ce moment, le monde manquait encore d'un soutien/pilier et le monde voulait se sécuriser et a donc agi comme un mur pour l'arrêter.

Néanmoins, il reste à comprendre pourquoi, à ce moment précis, le monde a décidé de s'assurer le soutien qui lui manquait?

Le Zéra Chimchon explique la raison de cette décision en se basant sur la guémara (Baba Batra 25b) qui discute de la halakha en cas de dommages causés entre des propriétés voisines : qui doit prendre ses distances, celui qui cause les dommages ou celui qui les reçoit?
[ l'exemple de la guémara est celui d'une personne qui a une citerne dans son champ et dont le voisin a un arbre qui pousse lentement ses racines dans la citerne). La guémara stipule que celui qui reçoit les dommages doit prendre ses distances.

Cependant, si le dommage n'est pas un dommage lent, mais plutôt un dommage direct provenant du champ du voisin, dans ce cas, la halakha est que celui qui cause le dommage direct doit s'éloigner.
Néanmoins, le Rivach (n°322) écrit que si celui qui cause les dommages directs était là en premier et que le voisin s'y installe, dans ce cas, celui qui reçoit les dommages doit s'éloigner.

Sur la base de ces halakhot, le Zéra Chimchon dit qu'essentiellement, le monde et les humains sont comme 2 voisins qui se causent mutuellement des dommages.
Le monde cause des dommages à l'humanité parce que ses plaisirs l'attirent vers la faute, tandis que l'humanité cause des dommages au monde par les fautes qu'elle commet.
La différence est que les dommages causés par le monde à l'humanité sont directs, alors que les dommages causés par l'humanité au monde sont lents à venir, car même si l'homme faute, Hachem retient la destruction du monde dans l'espoir qu'il fasse téchouva.

Dans ce cas, le monde cause des dommages directs à l'humanité et c'est lui qui devrait prendre ses distances, en d'autres termes, se modifier considérablement.
Cependant, puisque le monde était là en premier, alors même si le monde cause des dommages directs, la halakha dans un tel cas est que celui qui est venu plus tard doit prendre ses distances.

Lorsque Yaakov passa le mont Moria, il était sur le point de fonder la nation juive. À ce moment-là, le monde n'avait pas encore d'assise, comme le prouve le fait qu'Hachem a transformé la pierre sur laquelle Yaakov a dormi en support pour le monde.

C'est pour cette raison que le monde avait besoin d'arrêter Yaakov pour s'assurer qu'il dormait à cet endroit et s'assurer son soutien final, car s'il avait manqué cette occasion, le monde n'aurait pas été totalement achevé et le peuple juif aurait déjà commencé à venir dans le monde, faisant du peuple juif le premier et du monde le second, ce qui signifierait que le monde doit alors prendre ses distances.

"Il dit : Mon Seigneur, Hachem/Elokim : comment saurai je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8)

-> Pourquoi Avraham n'a-t-il cherché à s'assurer auprès d'Hachem que ses descendants prendraient possession de la terre de Canaan qu'après cette promesse, et non lorsqu'elle lui avait été faite pour la première fois des années plus tôt (Lé'ha Lé'ha 13,16) ?

Le Sifté Tsadik (ot 31) explique que, dans un premier temps, Hachem a dit à Avraham que ses descendants seraient aussi nombreux que la poussière de la terre. Pour Avraham, cela signifiait non seulement qu'ils seraient nombreux (quantitativement), mais aussi qu'ils auraient la qualité de l'humilité.
Il était donc persuadé que le peuple juif perdurerait dans leur terre d'origine.
Cependant, maintenant qu'ils étaient décrits comme étant aussi nombreux que les étoiles du ciel, ce qui implique l'exaltation, Avraham craignait qu'une attitude arrogante ne conduise à leur ruine.
Il chercha donc à s'assurer auprès d'Hachem que cela ne les mènerait pas à leur perte.

"Et Avram partit, comme Hachem le lui avait dit, et Lot alla avec lui ; Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,4)

-> Comment se fait-il que Lot, qui n'est pas décrit dans la Torah comme étant de la plus haute qualité morale, ait mérité d'être en compagnie d'Avram?
De plus, même après qu'Avraham et lui se soient séparés, Lot a mérité d'être le géniteur de la lignée davidique et du futur machia'h. Pourquoi cela?

Le Sfat Emet (5637) suggère que tout cela soit dû au mérite de son père 'Haran, qui mourut d'une mort ardente pour sanctifier le nom de D. (dans la fournaise ardente de Nimrod).
S'il est vrai que cet acte n'était pas d'une sincérité absolue (puisqu'il s'attendait à être miraculeusement sauvé, comme Avram, avant lui), il s'agissait néanmoins d'un acte de martyre qui méritait d'être récompensé.

Pas besoin de s’inquiéter, Hachem est partout

Et il dit : "En effet, Hachem est en ce lieu, et je ne le savais pas". (Vayétsé 28,16)

-> Le séfer Divré Israël explique ce verset en citant le midrach (Béréchit rabba 68,2) qui dit qu'après qu'Elifaz ait pris tout ce que Yaakov possédait, ne lui laissant que sa canne/baton, Yaakov a dit : "D'où viendra mon aide?".
Il s'est ensuite rétracté et a dit : " 'has vé'shalom. Je n'ai pas besoin de compter sur un homme. 'Mon aide viendra d'Hachem' (Téhilim 121,1)".

Le verset dit que Yaakov se réveilla et dit : "En effet, Hachem est en ce lieu et je ne le savais pas."
Il dit que puisque Hachem est dans ce lieu, il n'a pas besoin de savoir quoi que ce soit. Il n'a pas à s'inquiéter de savoir qui va l'aider, car il peut s'en remettre entièrement à Lui.

Chaque fois qu'une personne se réveille de ses soucis et se souvient qu'il y a Hachem dans ce monde qui peut et va pourvoir à ses besoins, elle n'a pas besoin de savoir d'où viendra son gagne-pain. Il suffit de reconnaître ce fait.

Le verset laisse également entendre que chaque matin, lorsqu'une personne se réveille de son sommeil, elle devrait se dire qu'Hachem est à cet endroit et qu'elle n'a pas besoin de savoir quoi que ce soit. On doit s'en remettre à Lui pour obtenir ce dont on a besoin.
Lorsqu'une personne se rend au travail, elle doit garder à l'esprit qu'elle n'a pas besoin de savoir quoi que ce soit. Tout ce qu'elle a à faire, c'est de faire confiance à Hachem. C'est pourquoi nos Sages (Béra'hot 4a) disent qu'une personne doit apprendre à dire "Je ne sais pas". Il faut s'habituer à dire qu'on ne sait rien, si ce n'est qu'il faut croire et faire confiance à Hachem.

S’éloigner d’un racha :

"Les fils se bousculaient dans son sein. Elle dit : "S'il en est ainsi, pourquoi cela pour moi?"
Et elle alla consulter Hachem". " (Toldot 25,22)

-> Rachi explique : "Les Rabbanim expliquent le mot "vayit'rotsatsou" (luttaient/se bousculaient) comme une expression de course. Lorsqu'elle passait devant les entrées de la yéchiva de Chem et Ever, Yaakov courait et luttait pour sortir. Lorsqu'elle passait devant l'entrée d'un temple idolâtre, Essav courait et luttait pour sortir".

Le rav 'Haïm de Brisk cite son père, le Beit haLévi qui demandait pourquoi Yaakov courait pour sortir lorsque sa mère passait devant un beit midrach (maison d'étude). Nous savons que lorsqu'un bébé est dans le ventre de sa mère, il apprend toute la Torah avec un ange (mala'h). Pourquoi voudrait-il quitter cet environnement?
Il répond que lorsque Yaakov était dans le ventre de sa mère, il était coincé à côté d'Essav. Il savait qu'il serait préférable de partir, même si cela signifiait renoncer à apprendre avec un ange, tant qu'il n'était pas obligé d'être aussi proche d'un racha.

"Cet homme devint grand ; puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand. Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables et les Philistins le jalousèrent." (Toldot 26,13-14)

-> Le Ben Ich 'Haï (séfer Adéret Eliyahou) explique ce verset comme suit : Si Hachem veut donner à une personne 1 000 pièces d'or afin de la rendre riche et qu'Il les lui envoie en une seule fois, la personne sera très heureuse à ce moment-là.
S'Il l'envoie en deux ou trois fois, la personne sera heureuse chaque fois qu'elle recevra une partie de l'argent.
Un autre avantage de recevoir quelque chose en petits versements est que les autres ne remarqueront pas un changement soudain dans le statut de la personne, et ne seront donc pas incrédules à son égard.

Le verset dit que Its'hak a grandi graduellement, s'élevant d'un niveau à l'autre jusqu'à ce qu'il devienne extrêmement grand.
Au début, il possédait des moutons. Plus tard, il a acquis du bétail. Par la suite, il a acquis une "grande production" de tous les types d'animaux. C'est la raison pour laquelle les Philistins l'enviaient.
S'il était devenu riche d'un seul coup, ils auraient dit que, tout comme il était devenu riche soudainement, il pouvait aussi perdre tout son argent et devenir pauvre. Mais lorsqu'ils virent qu'il s'enrichissait progressivement et que toutes les entreprises qu'il entreprenait étaient couronnées de succès, ils comprirent que son mazal était si bon qu'il n'échouerait jamais. C'est pourquoi ils étaient jaloux de lui.

"Et maintenant, aiguise tes instruments, ton épée et ton arc, et va dans les champs, et chasse le gibier pour moi" (Toldot 27,3)

-> Pourquoi Its'hak a-t-il demandé à Essav de chasser pour lui. Pourquoi ne pouvait-il pas lui apporter de la viande provenant d'animaux qu'ils possédaient déjà?

Le Avné Nézer (cité dans Chem miChmouel - Toldot) répond que le trait de caractère (mida) déterminant d'Its'hak était la midat haguévoura, le trait de force qui permet de conquérir les forces extérieures (forces du mal) et de les amener du côté de la sainteté (kédoucha).
C'est pourquoi il voulait qu'Essav attrape des animaux sauvages afin de conquérir leur pouvoir et de les rendre saints.

Le fait de piéger quelque chose contre sa volonté symbolise la façon dont Its'hak a piégé les forces impures/négatives et les a amenées du côté de la sainteté.

Yaakov dit : "Vends-moi aujourd'hui ton droit d’aînesse" (Toldot 25,31)

-> Le Yalkout Chimoni (Remez 110) raconte que lorsque Yaakov et Essav étaient dans le ventre de leur mère, Yaakov a dit à Essav :
"Il y a deux mondes devant nous. Tu prends ce monde-ci (olam hazé) et je prendrai le monde à Venir (olam haba), comme il est dit : "Vends-moi aujourd'hui ton droit d’aînesse".
Ce même jour, Essav a refusé l'idée qu'il y a une résurrection des morts, comme il est dit : "Voici que je vais mourir". À ce moment-là, Essav prit la part du Olam hazé et Yaakov prit la part du olam haba."

-> Le séfer M'Zékénim Et'bonen cite le rav Mordé'hai 'Haïm de Slonim qui rapporte l'explication suivante du Yalkut Chimoni au nom du Yessod ha'Avodah :
Après l'accord conclu entre Yaakov et Essav pour diviser les deux mondes, Essav vit que Yaakov faisait des séoudot festives chaque Shabbat, où il chantait avec une joie extrême. À la fin du Shabbath, il faisait également un Mélava Malka festif. Il se rendit compte que Yaakov appréciait en fait ce monde. Il en fut contrarié et se plaignit qu'ils avaient convenu qu'il obtiendrait ce monde et que Yaakov n'obtiendrait que le Olam Haba. Yaakov lui répondit : "Le Shabbath est 'mé'én Olam Haba'. Il est comparable au Olam Haba et fait donc partie de ma part."

Essav se rendit un jour à la maison de Yaakov, un jour de semaine, et le vit assis en train de savourer une séouda. Il lui demanda pourquoi il tirait du plaisir de ce monde un jour de semaine et Yaakov répondit : "Aujourd'hui, c'est Roch 'Hodech. Ce n'est pas un jour de semaine ordinaire. Il s'agit plutôt d'un yomtov mineur et il est inclus dans le Olam Haba."

Essav demanda : "À quelle fréquence célébrez-vous Rosh 'Hodech ?"
Yaakov répondit : "Une fois tous les 30 jours." Essav fut quelque peu réconforté, car il pensait toujours que Yaakov ne tirerait pas de plaisir de ce monde la plupart des jours de l'année et qu'il serait le seul à avoir la portion du Olam Hazé la plupart du temps.

Un autre jour de la semaine, Essav se rendit chez Yaakov et l'entendit chanter de joie. Il entra et le vit à nouveau en train de prendre un repas copieux. Il lui demanda : "Que fais-tu? Ce n'est pas Shabbat ni Roch 'Hodech aujourd'hui !" Yaakov répondit : "Aujourd'hui, je termine la Massé'het Baba Kama. Je fais une séouda pour le siyoum." Essav se mit en colère et dit : "Le Olam Hazé et ses plaisirs m'appartiennent. Pourquoi me les voles-tu ?"

Yaakov répondit : "Si tu penses qu'une séouda pour un siyoum fait partie du Olam Hazé, tu peux en faire une toi aussi! Maintenant que nous avons terminé les Massé'het Baba Kama, nous commençons à étudier Baba Métsia. Viens étudier avec nous, et lorsque nous aurons terminé la massékhta, tu pourras également faire un siyoum et en profiter."

Essav accepta ce conseil. Mais lorsqu'il s'assit devant la guémara, il n'eut immédiatement plus envie d'apprendre. Il se leva et quitta la yeshiva en courant. Essav alla alors demander conseil au frère de son père, Yichmaël.
Yichmaël lui conseilla de dire à Yaakov ce qui suit : Nous avions convenu que j'obtiendrais le Olam Hazé et que tu obtiendrais le Olam Haba. Je vois que je ne profite pas de ce monde. Bien que je mange et boive autant que je veux, je ne ressens pas le vrai bonheur parce que je sais que je n'ai aucune part dans le Olam Haba. Par conséquent, je vis une vie de douleur et de misère. Je n'ai ni Olam Hazé ni Olam Haba. Par conséquent, l'accord que nous avons conclu est nul et non avenu.

Essav accepta le conseil de son oncle et présenta cette demande à Yaakov.
Lorsque Yaakov entendit ce qu'Essav avait à dire, il lui dit : "Je te promets que tu auras une part dans le Olam Haba afin que tu puisses jouir du Olam Hazé sans inquiétude ni peur."

Lorsque Esav mourut et se rendit dans le monde supérieur, il réclama la part de Olam Haba que Yaakov lui a promise. On lui répondit que Yaakov ne lui avait promis une part dans le Olam Haba que pour qu'il puisse jouir du Olam Hazé. Sa promesse a fonctionné, car Essav a pleinement profité du Olam Hazé après l'avoir entendue. Par conséquent, il avait déjà reçu tout ce qui lui revenait et il n'avait aucun droit à une quelconque portion dans le Olam Haba.

+ "Vous vous tenez aujourd'hui devant Hachem, votre D."  (Dévarim 29,9)

= Nous pouvons nous tenir devant D. si nous nous préoccupons que du jour présent.

Rabbi Na'hman de Breslev disait : "Hier et demain constitue la ruine de l'homme.
Aujourd'hui, vous pouvez être dévoués à D.  mais vos hiers et vos demains vous ramènent en arrière."

Nous avons en nous un yétser ara, une force destructive, dont le mode opératoire ne consiste pas exclusivement à nous inciter à commettre un péché.
En effet, s'il parvient à paralyser quelqu'un et à l'empêcher d'avoir un comportement constructif, il aura alors atteint son objectif.

Nous ne pouvons rien faire au sujet du passé et, en général, très peu en ce qui concerne le futur.
Notre préoccupation pour le passé et le futur, qui nous dissuade de toute attitude constructive dans le présent, est donc une machination du yétser ara.

=> Pour être avec D., nous devons nous concentrer sur aujourd'hui  ...   ("aujourd'hui devant Hachem").