Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> Hachem ordonne à Moché de transmettre le message suivant à Pharaon : "Hachem, le D. des Hébreux, s’est manifesté à nous. Et maintenant nous voudrions aller à 3 journées de chemin, dans le désert, sacrifier à Hachem, notre D." (Chémot 3,18).

-> Ainsi, fut-il : "Puis, Moché et Aaron vinrent trouver Pharaon et lui dirent: "Ainsi a parlé Hachem, D. d’Israël : Laisse partir Mon peuple, pour qu’ils célèbrent mon culte (vaya’hogou li - וְיָחֹגּוּ לִי) dans le désert" ... Le D. des Hébreux s’est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller à 3 journées de chemin dans le désert et sacrifier à Hachem notre D." (Chémot 5,1-3).

-> A la suite de la plaie des Bêtes sauvages, Pharaon accepte de renvoyer les juifs pour qu’ils servent leur D. : "Allez sacrifier à votre D. dans le pays ... Je vous laisserai partir, pour sacrifier à Hachem votre D. dans le désert ; toutefois, gardez-vous d’aller trop loin" (Vaéra 8,21-24).

-> Cependant, Pharaon veut empêcher les enfants et le bétails de quitter l’Egypte, ce à quoi Moché lui répond: "Nous irons jeunes gens et vieillards; nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos boeufs, car nous avons à fêter Hachem (ki ‘hag Hachem lanou - כי חג ה׳ לנו)" (Bo 10,9).

=> De quelle fête s’agissait-il au juste?

On peut citer 3 réponses en relation avec les 3 fêtes de Pèlerinage :

1°/ Pessa’h :
Le Divré Yoël explique qu’à l’origine, les Bné Israël devaient marcher 3 jours dans le désert (le temps minimum pour échapper à l’impureté de l’Egypte) pour offrir leur Korban Pessa’h. Puisque celui-ci devait être offert, comme pour les générations ultérieures, dans l’enceinte du Temple, Hachem allait miraculeusement déraciner le saint lieu du futur Temple pour le rapprocher au-devant des juifs. [voir Targoum Yonathan Ben Ouziel sur Yitro 19,4].
C’est le sens des paroles : "Et maintenant nous voudrions aller à 3 journées de chemin, dans le désert, sacrifier à l’Éternel, notre D." (Chémot 3,18).

2°/ Souccot :
Suite au refus de Pharaon de laisser sortir les Béné Israël et l’urgence de leur libération, D. accéléra miraculeusement leur célébration de Pessa’h : "Hachem transporta sur les nuées de gloire le Peuple jusqu’au lieu du Temple et c’est là qu’ils offrirent, conformément à la Torah, le Korban Pessa’h [puis ils furent ramenés par Hachem en Egypte et mirent la nuit du 15 Nissan, le sang du Korbane Pessah sur les montants et le linteau de leurs porte". [voir Targoum Yonathan Ben Ouziel déjà cité]
Or, nous savons que la mitsva de Soucca rappelle les "nuées de gloire» de la sortie d’Egypte [voir guémara Soucca 11b], aussi, comme l’enseigne le midrach Pliya (rapporté par le Divré Yoël) la "fête à Hachem pour nous" s’identifiait-elle (également) comme la fête de Souccot (à noter que celle-ci est la seule à être désignée par nos Sages par le simple mot : ‘Hag (חג - fête).

3°/ Shavouot :
La raison d’être de la Sortie d’Egypte fut dictée ainsi par D. : "Quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même" (Chémot 3,12).
A l’appui de ce verset, Rabbénou Bé’hayé en déduit que la fête que devaient célébrer les Bné Israël était Shavouot. En effet, le premier Pessa’h devait se dérouler en Egypte, et Souccot ne se réfère point à une quelconque montagne.
Cette interprétation est cohérente avec le commentaire du Déguel Ma’hané Efraïm qui nous explique que Pharaon ne connaissant D. qu’en tant que Maitre des forces de la nature, désigné par le nom Elokim (le nom de la Rigueur) dont la valeur numérique est celle du mot "haTéva" (La nature).

Maintenant, avec les prodiges de la sortie d’Egypte, Pharaon allait aussi connaître le nom Y-H-V-H (יהוה - le nom de la Miséricorde) qui désigne la transcendance du divin sur la nature. Aussi, la formule employée par Moché : "ki 'hag Hachem lanou - כי חג ה׳ לנו - Car nous avons à fêter Hachem) porte-t-elle l’allusion suivante : חג (‘Hag) forme les initiales des mots חסד (‘hessed – Bonté, qui se rapporte au nom Y-H-V-H) et גבורה (Guévoura – Sévérité, qui se rapporte au nom Elokim), ces 2 noms étant d’ailleurs exprimés dans les 2 derniers mots de l’expression : ה׳ לנו (Hachem lanou - D. pour nous) : Y-H-V-H et Elokim dont la valeur numérique [86] est curieusement celle du mot לנו (Lanou).
Le dévoilement de l’unification de ces deux noms fut procuré lors du Don la Torah, à Shavouot, comme l’indique le 1er Commandement : "Je suis Hachem ton D. (ה׳ אלקיך) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage" (Yitro 20,2).

"J’imposerai Ma Main (יָדִי - yadi) sur l’Égypte" (Vaéra 7,4)

-> Rachi commente : "Ma main" au sens propre [et non au sens figuré habituel : ‘Ma puissance’], pour les frapper".

-> La paracha de Vaéra est la 14e Sidra de la Torah.
Quatorze est la valeur numérique du mot יָד (Main - yad), qui fait allusion à la "Main puissante" (יָד חֲזָקָה - yad 'Hazaka) de D. qui frappa les égyptiens à travers les 10 Plaies.
On peut noter que la paracha Vaéra traite des sept premières Plaies. Or, celles-ci avaient un double effet : frapper les égyptiens et guérir les Bné Israël, soient pour les 7 Plaies de Vaéra, quatorze opérations.

-> Hachem dit à Moché : "C’est à présent que tu seras témoin de ce que Je veux faire à Pharaon. Forcé par une Main puissante (yad 'hazaka - יָד חֲזָקָה), il les laissera partir ; d’une Main puissante (יָד חֲזָקָה), lui-même les renverra de son pays"" (Chémot 6,1 - dernier verset de la paracha Chémot).

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-> Quatorze est aussi la valeur numérique du mot דָי (Daï - assez), que l’on associe au Nom divin שַׁדיָּ (Shadaï) mentionné au début de Vaéra : "J’ai apparu à Abraham, à Its’hak et à Yaakov, comme Divinité souveraine (אֵל שַׁדָּי - El Shadaï) ; ce n'est pas en ma qualité d'Etre immuable (יְהוָה) que je me suis manifesté à eux" (Vaéra 6,3).
En effet, nous Sages (guémara'Haguiga 12a) enseignent : "Rech Lakich a dit : Quel est le sens [des mots]: ‘Je suis El Shadaï (אֵל שַׁדָּי)’ (Vayichla'h 35,11), Celui qui a dit à Son Monde : Assez (דָי - Daï) [Shadaï שַׁדיָּ est une contraction de שאמר לעולמו די Chéamar LéOlamo Daï = qui a dit à Son Monde Assez]"
[la guémara donne une indication : "Rav Yéhouda a dit: Quand Hachem créa le Monde, celui-ci allait en grandissant, comme deux bobines de soie [qui peuvent se dérouler sans fin si on ne les arrête pas], jusqu’à ce que Hachem lui ait crié (Daï) et l’ait figé (lui imposant ainsi des limites)"]

-> Ainsi, en employant (dans Vaéra 6,3) les 2 Noms divins : El Shadaï (אֵל שַׁדָּי) et YHVH (יְהוָה), Hachem a-Il dévoilé à Moché que la fin de l’Exil d’Egypte [הקץ - haKets], bien qu’il ait été révélé aux Patriarches avec l’Attribut de "El Chaddaï" (אֵל שַׁדָּי), imposant ainsi une durée fixe et immuable à la gualout, du fait de lui avoir dit : Assez (דָי - Daï) [ce sont les 400 ans révélé à Abraham lors de l' "Alliance entre les Morceaux"], n’a pas encore été révélé avec l’Attribut de la Miséricorde (symbolisé par le nom YHVH - יְהוָה), qui permet de faire sortir les Bné Israël d’Egypte avant le Kets fixé, s’ils implorent Ma Pitié (induisant 210 ans d’Exil au lieu de 400 ans).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Les lettres Dalet (ד - 4) et Youd (10 - י) [formant les mots יָד et דָי , de valeur numérique 14] représentent Israël (le Youd) dispersé aux 4 "coins" (le Dalet) que sont les "4 Empires" des 4 Exils : Babylone, Perse, Grèce et Rome.
La délivrance de ces 4 Exils est annoncée, dans notre paracha Vaéra, à travers les quatre expressions de guéoula : "Je veux vous faire sortir ... et vous délivrer ... et Je vous affranchirai ... Et Je vous prendrai pour peuple" (Vaéra 6,6-7).
Il en est de même de la délivrance des quatre décrets du Pharaon, qui font d’ailleurs allusion aux quatre Exils cités, les travaux forcés, la mort des nouveau-nés mâles, la noyade des enfants mâles dans le fleuve et le ramassage de la paille

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-> La Royauté a été donnée pour l’éternité au roi David, comme l’enseigne le Rambam (Lois des Rois 1,7) :
"Lorsqu’il (David) fut oint, David a acquis la couronne royale, et la royauté est à lui et à sa descendance mâle à jamais".
[à noter que le nom דָוִד (David) a pour valeur numérique 14 (יָד) qui rappelle la main puissante יָד חֲזָקָה (Yad ‘Hazaka) avec laquelle ce roi a combattu ses ennemis.]
[la perle du Shabbath - feuillet de la communauté Sarcelles 5782]

Pourquoi le déluge dura-t-il 40 jours?

+ Pourquoi le Déluge (maboul) a-t-il duré 40 jours?

"Car encore 7 jours, et Je ferai pleuvoir sur la Terre pendant 40 jours et 40 nuits ; et J’effacerai de la surface du sol tous les êtres que J’ai créés" (Noa'h 7,4)

=> Pourquoi le Déluge a-t-il duré 40 jours?

-> Rachi commente : "40 jours : ce qui correspond au délai nécessaire à la formation de l’embryon, parce que leur mauvaise conduite avait obligé leur Créateur à engendrer des enfants issus d’unions illégitimes" (voir midrach Béréchit rabba 32,5).

-> Le Torah OHr explique : en amenant le Déluge, D. a trempé le Monde dans un Mikvé (bain rituel) géant, comme il est dit : "Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; Je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles" (Yé'hezkiel 36,25).
Les 40 jours de pluie font donc allusion à la mesure des 40 Séa que constitue un Mikvé (environ 750 litres). Le Déluge, dès lors, n’était pas une punition, mais un processus de purification dont le Monde avait besoin afin d’être nettoyé et de pouvoir renaître.
[Le Baal Chem Tov explique que l’intention (kavana - כוונה) de celui qui se trempe dans un Mikvé, doit-être celle de s’annuler entièrement afin d’émerger comme un nouveau-né pour réaliser un nouveau départ (à noter que les mots בטול bitoul – annulation - et טבול tivoul – trempage, sont formés des même lettres)].

L’eau du Mikvé étant comparée au liquide amniotique contenu autour du fœtus et vital à l’existence de ce dernier. L’eau du bain rituel devient à ce titre "l’eau de la matrice" ; l’eau du renouvellement et de la purification. Notons également que la lettre "mém" (מם) [de valeur numérique 40] s’apparente au mot "mayim" (מים - eau). [Séfer Habayir]

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=> Quelle est la signification du nombre 40?

On peut citer les explications suivantes :
1°/ Il a plu pendant le Déluge 40 jours et 40 nuits, suite à quoi, le Monde a connu un nouveau départ.

2°/ Moché est resté 40 jours et 40 nuits sur le Mont Sinaï pour recevoir les Tables de Lois (les premières comme les secondes). [à noter que "Il n’y a d’eau que la Torah" - én mayim ella Torah - Baba Kama 82a ; Avoda Zara 5b]

3°/ 40 jours furent donnés pour explorer la terre d’Israël afin de la conquérir (Bamidbar 13).

4°/ Le peuple juif a vécu dans le désert pendant 40 ans, pendant lesquels il se construisit en tant que Nation [voir le Rékanati].

5°/ 40 jours après la conception, le foetus est considéré comme étant formé. [guémara Békhorot 21a]

6°/ 40 semaines est la durée de la grossesse chez les humains, après quoi vient au Monde une nouvelle vie.

7°/ Its’hak avait 40 ans quand il épousa Rivka après l’épreuve du Sacrifice.

8°/ Rabbi Akiva avait lui aussi 40 ans quand il épousa la fille de Kalba Savoua et fit Téchouva en partant étudier (il devint ainsi le grand maître de la Loi Orale); [voir guémara Ketouvot 62b et Avot déRabbi Nathan 6,2]

9°/ Les 40 jours consacrés à la téchouva (depuis Roch ‘Hodech Eloul jusqu’à Yom Kippour) qui transforment l’homme en un être nouveau; [voir Rambam - Michné Torah - Hilkhot Téchouva 2,4]

10°/ "L’homme ne comprend la pensée de son maître qu’après 40 ans" (guémara Avoda Zara 5b).
Aussi, est-il enseigné : "A 40, [on est apte] à l’intelligence" [Pirké Avot 5,26].

11°/ L’époque messianique (avant l’entrée dans le Monde futur) durera (selon un avis) 40 ans. [guémara Sanhédrin 99a]

12°/ La "Résurrection des Morts" aura lieu 40 ans après le Rassemblement des Exilés (Zohar I, 139a) ou 40 ans après la venue du Machia’h (voir HaRan sur Sanhédrin 99a).
[Il s’agit de la Résurrection de l’ensemble du peuple juif. En revanche, dès la venue du Machia’h, les Tsaddikim qui sont morts en Exil, reviendront à la vie physique du Olam Hazé (HaRitba sur Roch Hachana 16b)].
Cependant, si Israël est méritant, les 40 années seront remplacées par 40 "instants" de courte durée (Si’ha Balak 5741).
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Noa'h 5783]

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+ Le déluge : c'était 40 jours et 40 nuits de pluie et de débordements des sources d'eau.
Pourquoi 40 jours?
- On peut noter que le mot vol (= gézel - גזל = à l'origine du déluge) a pour valeur numérique 40.
- Il faut 40 jours pour qu'une âme soit associée à un embryon et que son genre soit déterminé. On reprend par là l'idée du renouvellement de la création (Guémara Béra'hot 60a).
- Le chiffre 40 correspond aux 40 séa (le volume) d'eau nécessaires au bain rituel (mikvé). Il apparaît ici l'idée que le déluge est destiné aussi à purifier la création.
- Il y a aussi une notion de punition de la génération du Déluge, mesure pour mesure, pour avoir transgressé la Torah de D. qui sera donné au mont Sinaï après 40 jours.

Le déluge c'était durant : 40 jours (l'eau venait du ciel et de sources souterraines) + 150 jours (l'eau ne venait plus que de sources souterraines), soit 190 jours.
On peut noter que la guématria de 190, correspond au mot : fin (ketz - קץ ).

 

Sources : le "védibarta bam" de Rabbi Moshe Bogomilsky + le livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen

"Tu te souviendras d'Hachem parce que c'est Lui qui t'a donné la force de t'enrichir" (Eikev 8,18)

-> Selon Onkelos, c'est Hachem qui nous donne l'inspiration pour faire l'achat.
Lorsqu'une personne réussit dans les affaires, c'est parce qu'Hachem l'a bénie avec une bonne idée.
Le rav Eliyahou Desser disait : "Les gens s'exclament : "Je viens d'avoir une idée géniale! D'où vient cette idée? C'est Hachem qui l'a glissée dans sa tête".
Ce principe doit être programmé dans notre esprit et dans notre cœur. Comment? En nous rappelant constamment que chaque succès, petit ou grand, vient d'Hachem.
Lorsqu'une personne postule pour un emploi ou fait un investissement risqué, elle se souvient de demander l'aide d'Hachem.
Lorsqu'elle prend le métro pour se rendre au travail ou qu'elle se prépare pour un cours, elle oublie de demander cette aide. Même si le besoin ne semble pas important, elle a perdu une grande occasion de se lier à Hachem. [Sifsté 'Haïm - Midot bé'Avodat Hachem]

Vayétsé

- "Il rêva et voici une échelle posée à terre et son sommet arrivait [jusqu'] au ciel, et voici des anges de D. montaient et descendaient dessus". (Vayétsé 28;12)

1°/ Rashi sur "montaient et descendaient" : les anges qui l'avaient accompagné dans la terre [d'Israël] ne sortaient pas en-dehors de [cette] terre, et remontaient au ciel tandis que] descendaient les anges d'en-dehors de la terre [d'Israël] pour l'accompagner.

2°/ Le Midrash nous explique que D. se révéla à Yaakov dans un rêve prophétique afin de le renforcer (il était persécuté par Essav et s'apprêtait à se rendre chez Lavan l'escroc) et de l'assurer de Son assistance à travers tous les événements futurs.
- Dans cette vision, chaque ascension d'un ange correspond à un exil du peuple juif (chaque échelon correspondant à un an), et la descente à sa fin.
- Par ailleurs, cette échelle correspond aussi à la rampe qui conduisait à l'autel du futur Bet Hamidrash. Les Kohanim (comparés aux anges) montaient et descendaient le long de la rampe du mizbé'ah en se hâtant, pour accomplir avec zêle la avoda.
Il vit la destruction du 1er Temple par les flammes et la reconstruction du 2e Temple.
- Enfin, l'échelle symbolisait le Har Sinaï, et il vit que ses descendants se tiendraient à son pied pour recevoir le Torah (vision du Matan Torah : l'apogée de la Création). Les anges représentaient, dans cette vision, Moshé et Aaron, qui graviraient le Har Sinaï; Aharon restant sur la montagne et Moshé continuant jusqu'au Ciel pour recevoir les tables de la Loi.

3°/ Le Ben Ish Haï note (appris de son père Rabbi Eliahou) que la valeur numérique du mot soulam (= échelle) est de 136, et est égale à celle de Mamon (= l'argent).
- Par ses efforts, l'homme monte les échelons de la hiérarchie sociale, mais en fait le sommet de cette échelle se trouve dans le ciel, car en définitive la réussite est accordée par D. Les anges qui montaient et descendaient sur l'échelle symbolisent les aléas de l'existence humaine, avec ses hauts et ses bas. De même que lorsque l'on inverse une échelle, l'échelon supérieur se retrouve tout en bas, de même, celui qui est tout en haut de l'échelle de la fortune peut se retrouver tout en bas en un instant.
- Cela signifie aussi que bien que l'argent soit une chose basse, on peut l'utiliser pour faire de grandes actions qui montent jusqu'au ciel. (tsédaka, embellir les mitsvot, ...)

4°/ Le Ben Ish Haï rajoute que le mot soulam (= échelle) a aussi la même valeur numérique que le mot Kol (= la voix), référence aux valeurs spirituelles.
- Cela peut signifier que la voix de la prière et de l'étude de la Torah atteint le ciel (à l'image de l'échelle).
- Par ailleurs, cela conduit à comprendre notre verset d'une nouvelle façon.
L'échelle (symbole du matériel et du spirituel = soulam =
kol ; lien entre la terre et le ciel) se dresse sur la terre car le juif doit mener de front sa vie matérielle et spirituelle.

Ainsi, les justes (à l'image des anges), y montent, regardant vers le haut, vers leur maître, pour s'élever spirituellement. Et y descendent, regardant vers le bas, car ils sont satisfaits de leur situation matérielle et ne recherchent pas à égaler dans ce domaine ceux qui sont au-dessus d'eux.

 

Sources :
- "Le Midrash raconte" de Rabbi Moshe Weissman
- "Od Yossef Haï" de Rabbi Yossef Haïm de Bagdad
- "La voie à suivre" de la Hévrat Pinto

Paracha Hayé Sarah

"Et les jours de Sarah furent 100 ans et 20 ans et 7 ans [soit 127 ans], c'était les années de la vie de Sarah." (Hayé Sarah 23,1) 

1°/ Rashi nous explique : la répétition du mot "ans" après chaque catégorie (centaine, dizaine, unité) vient te dire que chacune est interprétée en elle-même :

  • à l'âge de 100 ans, elle était comme à l'âge de 20 ans à l'égard du péché. De même qu'à 20 ans, une fille n'a pas de péché car elle n'est pas punissable, de même à 100 ans, elle n'avait pas de péché.
  • et à l'âge de 20 ans, elle était comme une fille de 7 ans pour la beauté.

La fin de ce verset vient nous apprendre que toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien.

2°/ Contrairement à ce que dit  Rashi, une femme n'est-elle pas plus belle qu'une enfant de 7 ans?

  • Chez une enfant de 7 ans, nous ne voyons généralement parmi tous ces actes  que le bon côté des choses, car nous mettons l'aspect négatif sur le compte du fait qu'elle n'est qu'une enfant, et nous lui trouvons donc des circonstances atténuantes.

Par contre chez une jeune fille de 20 ans, il est impossible de trouver des circonstances atténuantes sur tous ces actes, et il est certain que l'on va lui reprocher des choses.
Ainsi, Sarah, même à l'âge de 20 ans, ses actes étaient tous d'une telle perfection que l'on ne voyait chez elle que de la beauté, comme pour une fillette de 7 ans, chez qui nous ne voyons que des bonnes choses.           (Ma'yana Shel Torah)

  • Selon le Midrach Rabba, on peut répondre à cette question en comprenant ce qu'est la vraie beauté. Sarah avait la beauté à 20 ans d'une fillette de 7 ans, c'est-à-dire qu'elle ne se servait pas de ses "atouts" physiques pour attirer sur elle les regards. Elle est restée dans sa grande naïveté, innocence, sa grande discrétion et sa grande pudeur, pour éviter que les autres ne trébuchent par sa faute. Ainsi, si la Torah vient nous vanter sa beauté, c'est pour nous enseigner que la pureté de son intériorité était tellement grande qu'elle s'exprimait sur son visage. La beauté juive réside dans la pudeur, la discrétion, afin de permettre à la beauté de l'âme (l'intériorité) de se révéler le plus fortement.
  • Par ailleurs, ce Rashi ("comme à...") nous montre que Sarah avait les avantages de la vieillesse et de la jeunesse. Quand elle avait 20 ans, elle avait déjà les mêmes qualités qu'à 100 ans, et quand elle avait 100 ans elle avait encore les mêmes qualités qu'à 20 ans.

3°/ Le rav Yaakov Kaminetsky nous explique que la fin de ce verset : "c'était les années de la vie de Sarah" vient nous certifier que Sarah est arrivée au terme des années de vie qui lui avaient été imparties.

Rashi (verset suivant) nous indique que la mort de Sarah suivit la ligature d'Itshak parce qu'en apprenant la nouvelle de la ligature, que son fils avait été préparé pour être égorgé, son âme s'était envolée d'elle et elle était morte.

Ainsi, la Torah explique (par ce verset) que la ligature d'Itshak n'est pour rien dans la mort de Sarah car dans tous les cas elle était arrivé au terme de ses années de vie.

4°/ Le Ben Ich Haï fait remarquer que la répétition dans ce verset du mot "shana" (= "… ans") a pour but de souligner que les nuits des justes sont aussi portées à leur crédit, contrairement aux méchants, dont l'existence est considérée comme très courte compte tenu de leurs rares mérites (ainsi être physiquement vivant ne veut pas dire que l'on est réellement vivant selon la Torah …).

5°/ Par ailleurs, le Ben Ich Haï demande : pourquoi les 2 premières fois, le mot "shana"  est-il au singulier, et la dernière fois, au pluriel?

Afin de ne pas s'enorgueillir durant notre vie, la Torah nous conseille de se rappeler de nos débuts pitoyables dans l'existence : muet et immobile comme une pierre, qui baigne dans ses déjections en mettant en bouche n'importe quelle saleté.

Ainsi, le mot est au singulier en ce qui concerne : 100 ans (moment de la décrépitude progressive de son corps) et 20 ans (zénith de sa force et de sa beauté), afin nous montrer que Sarah se souvenait toujours avec humilité de ce qu'elle était à un an (shana). A l'inverse, le mot est au pluriel à 7 ans, car elle s'y voyait déjà comme une femme adulte et responsable, chargée par le poids "des années" (shanot).

-> Par ailleurs, le Zohar ('Hayé Sarah 122) enseigne que : "100 ans" est écrit au singulier (chana), de même pour "20 ans (chana), mais "7 ans" est au pluriel (chanim).
Pour les nombres importants, l'utilisation du singulier amoindrit, tandis que pour le 7, le plus petit, l'utilisation du pluriel montre qu'il est rehaussé.
=> Nous voyons ainsi que Hachem grandit ceux qui se font petits et amoindrit ceux qui se font grands.
Et cela en fonction du principe : Celui qui recherche la grandeur, tout au long de sa vie dans ce monde, sera considéré comme petit dans le monde de Vérité.

6°/ Rabbi Avraham Ména'hem (Min'ha Béloula) explique que ce verset doit être lu d'une autre manière. Le mot "shéné" (précédemment traduit par "les années") peut aussi se traduire par le chiffre : 2. Nous devons donc lire la fin du verset : "[c'était] les 2 vies de Sarah".

Rabbi Avraham Ména'hem considère que les 127 années de vie de Sarah se décomposent en 2 parties : ses 90 premières années (avant la naissance de Ytshak) et ses 37 dernières années. En effet, la Torah enseigne qu'un Homme n'est appelé "vivant" que lorsqu'il devient parent. Ce n'est qu'à ce moment que sa vie prend tout son sens. D'ailleurs, notre verset commence par le mot "vayiyou" dont la valeur numérique est 37, soit la "véritable existence" de Sarah.

Sarah a enfanté Itshak à l'âge de 90 ans et elle endura aussi les 10 épreuves de son mari Avraham (son double enlèvement, la famine,...). Dans ce cas, comment comprendre l'explication de Rashi : "toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien"?
Rabbi Zoucha d'Anipoli explique que Sarah ne cherchait jamais à analyser et à comprendre pourquoi elle subissait tant de difficultés. Elles étaient persuadée qu'existaient de profonds secrets derrière tous ses problèmes. Tout ce qui m'arrive n'est que pour mon bien (même si actuellement je n'en suis pas conscient(e) voir je pense - à tort - le contraire)!

Paracha Vayéra

  • "Que l'on prenne un peu d'eau, lavez vos pieds et reposez-vous sous l'arbre. Je prendrai une miche de pain et vous rassasierez votre cœur ..." (vayéra 18,4-5) 

Le Ben Ish Haï explique :

  • "Que l'on prenne un peu d'eau" : comme Avraham a fait recourt à un intermédiaire, D. fit sortir l'eau pour ses descendants par un intermédiaire : Moshé.

A ce sujet, Avraham n'a pas voulut s'éviter un effort supplémentaire, mais il savait par prophétie que le peuple juif n'aurait pas le mérite d'entrer en terre d'Israël s'il n'était pas conduit par un être d'exception, tel que Moshé (d'où son recourt à un intermédiaire pour apporter l'eau).

Par ailleurs, on peut aussi se demander pourquoi Avraham a proposé "un peu d'eau". Il pouvait se montrer plus généreux  avec son eau puisée gratuitement à la source.  Avraham a proposé à ses invités un peu d'eau (afin d'ouvrir l'appétit sans trop remplir l'estomac par trop d'eau), de se laver les pieds et à s'appuyer contre l'arbre pour se reposer de la fatigue du voyage afin d'être dans les meilleures conditions pour être en appétit.

  • "Je prendrai une miche de pain" : Avraham les servit directement, ainsi, D. prodigua lui-même du pain à ses descendants (peuple juif).

On apprend de là également, que les tsaddikim promettent peu et font beaucoup; tandis que les impies font de grandes promesses pour n'en accomplir pas même une infime part. Ainsi, Avraham promit aux anges un petit peu de pain, mais il leur a servi ensuite un repas royal pour lequel il égorgea 3 veaux, il utilisa 9 séah de farine et leur servit également de la crème et du lait.

Nos Sages nous explique que ce comportement s'inspire de celui de D. En effet, lorsque D. promit qu'Il jugerait les Egyptiens à la fin de l'exil, Il assura à Avraham : "La nation qui les asservira, Je [la] jugerai" (paracha précédente : le'h le'ha 15,14). La promesse divine ne contenait que 2 mots (Je jugerai), et pourtant D. a infligé 10 plaies aux Egyptiens.

Il est à noter (cf.Rashi) que le texte désigne le cœur des anges en n'utilisant qu'une fois la lettre beth afin d'indiquer que le mauvais penchant n'a pas de prise sur eux (au contraire des hommes - avec 2 lettres beth comme par exemple dans le shéma : "be'hol levave'hem").

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-> "Qu’on aille quérir un peu d’eau ; lavez vos pieds" (Vayéra 18,4)

=> Avraham excellait dans l’hospitalité. Il choisit généreusement pour ses invités trois mesures de farine et sacrifia trois veaux pour leur en servir les plus belles parts. Pourquoi se montra-t-il avare concernant l’eau en ne leur en donnant qu’un peu?

-> L’Admour de Tsanz (le Chéfa ‘Haïm), explique qu’Avraham vit par inspiration divine qu’au moment où D. voudrait donner la Torah aux enfants d’Israël, les anges s’y opposeraient, avançant que sa place se trouve plutôt dans les cieux. Il leur fit donc transgresser l’interdit de mélanger lait et viande afin que, le moment venu, Hachem puisse leur répliquer qu’ils ne peuvent accepter la Torah, puisqu’ils en avaient déjà enfreint un commandement.

Selon le Choul’han Aroukh (Yoré Déa 89,2), il faut manger un morceau de pain et boire un peu d’eau pour pouvoir manger de la viande après du lait. Avraham servit à ses visiteurs du beurre et du lait, puis de la viande, tandis qu’il s’abstint de leur donner du pain et de l’eau pour nettoyer leur bouche entre le lacté et le carné.
De cette manière, ses descendants pourraient recevoir la Torah. C’est pourquoi il ne leur fournit que l’eau nécessaire pour laver leurs pieds.

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"Je vais apporter une tranche de pain ... Puis Avraham courut au troupeau" (Vayéra 18,5-8)

-> Rabbi El'azar dit : "Cet épisode nous enseigne que les Justes parlent peu et agissent beaucoup, contrairement aux réchaïm qui parlent beaucoup et qui ne font même pas un petit peu".
[guémara Baba Métsia 87a]

-> Le rav Yérou'ham Leibovitz (Daat Torah) commente :
Derrière ce principe se profile l'idée que les hommes "qui parlent" ne font rien, alors que ceux "qui agissent" ne parlent pas.
En effet, dès l'instant où la résolution d'agir s'est affermie chez l'homme, rien ne devrait l'en distraire jusqu'à ce qu'il ait mené ses desseins à terme.
De plus, les rares paroles qui sortent de la bouche des Justes (tsadikim) ne son motivées que par une nécessité immédiate, par exemple pour informer autrui de ce qu'ils entendent faire.
[...]
En revanche, chez le racha, l'abondance de paroles résulte du fait qu'il n'envisage pas un seul instant de réaliser sérieusement ses promesses.
En réalité, sa disposition à parler beaucoup n'est motivée que par une soif insatiable d'autosatisfaction, qu'il étanche par une profusion de paroles.
Et fatalement, celles-ci entraînent une diminution de l'action.
Parler abondamment permet ainsi d'étouffer les mouvements de la conscience, et c'est pourquoi Hachem a en horreur cette attitude.
[...]
Par ailleurs, une autre raison pour laquelle les tsadikim font toujours preuve de mesure dans leurs paroles, provient de leur crainte de ne pas pouvoir les respecter.
A l'inverse, peu importe au racha, homme malhonnête, la portée de ses propos, puisqu'en tout état de cause il ne compte pas s'y conformer.

Nos Sages disent : "Les actions des ancêtres sont des signes pour leurs enfants".
A cet égard, la descendance d'Avraham est dotée d'une disposition innée à "agir sans parler". C'est celle-ci qui leur permit de déclarer, au pied du mont Sinaï (Chémot 24,7) : "Nous ferons et nous comprendrons".
Les Sages (guémara Shabbath 88) nous racontent : "Au moment où les enfants d'Israël firent précéder "Nous ferons" de "nous entendrons", une Voix du Ciel sortit et proclama : "Qui donc a révélé à Mes enfants ce secret que seuls les anges de service utilisent?""
=> Pour cette "génération de la connaissance" (dor déa), l'action suivait aussitôt l'énonciation du commandement.

Vayéra – donner de la force à nos prières

+ Vayéra - donner de la force à nos prières :

-> Dans la parasha Vayéra, la Torah décrit la naissance d'Its'hak après l'épisode dans lequel Avimélé'h, le roi de Guérar, a essayé de prendre Sarah comme épouse. Hachem envoya un fléau sur la famille d'Avimélé'h, les rendant toutes stériles, et Avimélé'h libéra Sarah pour les sauver.
Rachi (Vayéra 21,1) note que ces deux épisodes apparaissent ensemble pour enseigner une leçon importante : "Quiconque implore Hachem d'avoir pitié de son prochain, et que le demandeur a besoin de la même chose, c'est lui qui est exaucé en premier".
Lorsque Sarah fut libérée, Avraham pria pour qu'Avimélé'h ait des enfants. Parce qu'il avait besoin de la même requête, Avraham mérita d'être exaucé, et il fut béni en ayant Its'hak.

-> Le rav Yérou'ham Brodiansky demande pourquoi Avraham et Sarah ont eu besoin de prier pour que quelqu'un d'autre ait un enfant. Après tout, ils avaient déjà accumulé suffisamment de mérite par eux-mêmes. N'avaient-ils pas enseigné la émouna en Hachem aux masses et accompli la mitsva de hachnassat or'him ensemble?
De plus, nos Sages (Yébamot 64a) disent qu'Hachem a rendu les Avot (Patriarches) et les Imahot (Matriarches) stériles, parce qu'Il désirait les prières des justes.
Il est clair qu'Avraham et Sarah ont prié intensément pour avoir des enfants. Pourquoi cette prière n'a-t-elle pas suffi?

Le rav Brodiansky explique que l'essence de la prière consiste à demander à Hachem d'exaucer notre demande par miséricorde, même si nous ne le méritons pas. En effet, nos prières expriment notre totale dépendance à l'égard d'Hachem afin de susciter Sa miséricorde.
Il est vrai qu'Avraham et Sarah avaient prié intensément pendant des années et qu'ils avaient certainement suscité la miséricorde d'Hachem. Cependant, leur cas était particulier car ils étaient physiquement incapables de procréer, et un miracle était nécessaire pour changer cela. (Peut-être y avait-il aussi d'autres raisons qui dépassent notre entendement).

Ce qui a finalement fait pencher la balance, c'est qu'Avraham a commencé à prier pour qu'Avimélé'h ait des enfants. Sa propre prière s'éleva alors encore plus haut.
Dans sa prière de miséricorde se trouvait un élément de 'hessed : il priait pour que quelqu'un d'autre ait des enfants. La miséricorde céleste a alors débordé pour Avraham, et Sarah et lui méritèrent un fils. Ainsi, la prière d'Avraham pour Avimélé'h était la touche finale de décennies de prières pour son propre enfant.

-> Cet épisode nous enseigne comment renforcer notre propre prière. Priez aussi pour les autres!
C'est peut-être la raison pour laquelle nos prières sont dites au pluriel, afin d'élargir notre champ d'action et d'inclure les besoins des autres. En effet, le Arizal dit qu'avant de prier, nous devons nous efforcer d'accomplir la mitsva d'aimer notre prochain comme nous-mêmes, et cette mitsva exige implicitement que nous pensions aux autres en priant.
Cependant, en plus de cet acte de 'hessed pour eux et de l'accomplissement de la mitsva, le fait de penser à eux renforcera également nos propres prières.

Lorsqu'il s'agit de faire des demandes à Hachem dans nos prières, beaucoup se concentrent sur leurs propres besoins. Consciemment, ou peut-être inconsciemment, nous pouvons omettre ou minimiser les besoins des autres, comme si le fait de les inclure dans nos pensées allait en quelque sorte nous détourner de la prière pour nous-mêmes. Cependant, Avraham nous montre que c'est le contraire qui est vrai, nous ne pouvons que gagner à prier pour les autres.

Dans un autre épisode, la paracha met en lumière une autre façon de renforcer sa prière.
Après qu'Hachem a détruit Sedom et Amora, le verset indique qu'Abraham est retourné "à l'endroit où il s'était tenu [pour prier]" (Vayéra 19,27). Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) expliquent qu'il faut désigner un "makom kavoua", un endroit spécifique pour prier. Ils nous disent : "Quiconque fait une makom kavoua pour sa prière, aura le D. d'Avraham comme aide".
Rabbénou Yonah (ibid.) explique que nos Sages font référence à quelqu'un qui accorde tellement d'importance à sa prière qu'il va jusqu'à créer un makom kavoua pour elle. L'importance de sa prière l'amène à lui réserver un endroit spécial.

Naturellement, l'importance qu'il attache à la prière s'exprime aussi d'autres manières. Il arrive toujours à l'heure pour la prière et ne la fait pas à la va-vite. S'il est inquiet ou contrarié par quelque chose, il se calme et éclaircit ses pensées avant de commencer la prière.
Une telle personne a "le Dieu d'Avraham comme aide", elle suit les voies d'Avraham, et sa prière mérite une aide supplémentaire de la part d'Hachem.
[rav Moché Krieger]

Paracha Kedochim

- "Chaque homme, sa mère et son père vous craindrez et vous observez Mes shabbaths, Je suis l'Eternel votre D." (Kedochim 19,3)

1°/ Dans les 10 commandements on à : "Honore ton père et ta mère!"
- Quelle est la différence entre le respect et l'honneur?
Rashi : "Qu'est-ce que la crainte? Il ne s'assoit pas à sa place, ni parler à sa place, ni contredire ses paroles. Qu'est-ce que l'honneur? Il doit leur donner à manger et à boire, les habiller et les chausser, les faire entrer et sortir".
- Pourquoi l'ordre des parents n'est pas le même?
Rashi : "Ici le verset a fait précéder la mère au père parce qu'il est révélé devant D. que le fils craint son père plus que sa mère; tandis que pour l'honneur à donner aux parents, le père est évoqué avant la mère, parce qu'il est révélé à D., que le fils honore sa mère plus que son père parce qu'elle l'encourage avec des paroles agréables".
- Pourquoi y-a-t-il une juxtaposition entre l'observance du sabbath et la crainte des parents?
Rashi : "Le verset juxtapose l'observance du shabbath à la crainte du père pour dire : bien que Je t'ai ordonné la crainte du père, si ton père te dit : "Profane le Shabbath", ne l'écoute pas. Il en est de même pour tous les autres commandements".
La Torah dit :  "un homme doit craindre", afin d'enseigner qu'un homme doit obéir à ses parents en tout temps, tandis qu'une femme, après son mariage, doit respecter la volonté de son mari plutôt que celle de ses parents (cf. Rashi).

2°/ Le Hida dit à propos de ce verset : "tu veux honorer ton père et ta mère? Dis un nouveau commentaire de Torah le Shabath".

-  "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kedochim 19,18)

1°/ Quel est le rapport entre le début et la fin de ce verset?
Rabbi Haïm Vital explique que lorsque 2 personnes s'aiment sincèrement, D. souhaite leur proximité et fait reposer sa présence entre eux.
On en trouve l'allusion dans le mot aava ("amour"), qui a la valeur numérique de 13. Ainsi, lorsqu'il y a un amour réciproque, il y a 2 fois aava (13), soit 26, qui est la valeur numérique du nom de D. : le Tétragramme.
2°/ Rashi, rapport sur ce passage : "Rabbi Akiva dit : "c'est un grand  principe de la Torah" [aimer son prochain comme soi-même].
On peut y rapprocher la réponse de Hillel à une personne lui demandant de lui enseigner toute la Torah le temps qu'elle se tienne "sur un pied" : "Ce que tu n’aimes pas, ne le fais pas à autrui".
3°/ La valeur numérique du mot "comme toi-même" ("kamo'ha") équivaut à 86, même valeur que le mot Elokim, nom divin sous son attribut de justice. A la fin du verset, il y a l'attribut de bonté ("Je suis Hachem").
Le Hida explique que lorsqu'un juif parvint à aimer son prochain de tout son cœur, il transforme l'attribut divin de justice en clémence.
L'annulation de son "Moi" (Kamo'ha = comme toi-même = attribut de rigueur) pour autrui amène la bonté.

Parachiot Tazria – Metsora

- "Le jour de sa purification, le lépreux sera amené au cohen" (Metsora 14,2)

Les lettres du mot "véouva" (= il sera amené) sont les mêmes que "véaouv" (= il sera aimé).
C'est une allusion à ce que dit le Rambam, que le pénitent, avant sa téchouva, était haï de D. et lui était en horreur, et après, il est aimé, proche et ami.

- "On égorgera un des oiseaux dans un récipient d'argile sur de l'eau vive" (Metsora 14,5)

Pourquoi faut-il ici de l’eau vive ("mayim hayim") ?
Parce que le lépreux est bas et humilié à ses propres yeux, on pourrait craindre qu’il n’en vienne à la mélancolie et à la paresse. Il est donc nécessaire de l’encourager et de le ranimer avec les eaux de la connaissance de la Torah, qui s’appelle «un puit d’eau vive».         (Maayana shel Torah)