Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Des étincelles divines et saintes sont dispersées dans le monde entier. La mission du peuple juif est de les trouver et de les élever à un niveau supérieur.
Ils peuvent le faire avec la force de la Torah. Ou, s'ils n'en sont pas dignes, ils doivent partir en exil pour les rassembler.
[Sfat Emet]

Pourim – Le saviez-vous?

+ Pourim - Le saviez-vous?

1°/ Shabbath Shékalim puis Za'hor :

-> Au mois d'Adar, il y a 4 parachiyot (lectures spéciales de la Torah) qui sont lues après la paracha hebdomadaire chaque Shabbat. La première des "quatre parachiyot" est parachat Shékalim, qui contient le récit de l'offrande obligatoire d'un demi-shekel. Elle est suivi par la parachat Za'hor, qui rappelle la bataille d'Amalek contre Israël, et qui est lu le Shabbat précédant Pourim.
Pourquoi la paracha Shékalim précède-t-elle la paracha Za'hor?

-> Le pouvoir d'Haman de détruire les juifs s'est concrétisé lorsqu'il a offert au roi A'hachvéroch 10 000 shékalim d'argent (Esther 3,9). Cette manifestation terrestre de l'ascension d'Haman sur Israël reflète la cause céleste du pouvoir d'Amalek sur les juifs : le désir excessif d'Israël pour l'argent.
La portion de la Torah qui rappelle la bataille d'Amalek est écrite à côté de l'interdiction des faux poids et mesures, car c'est le laxisme d'Israël en matière d'honnêteté dans les questions monétaires qui a favorisé l'agression d'Amalek contre Israël.
Mordé'haï a ordonné aux juifs de ne pas porter la main sur le butin de la bataille afin de corriger ce manquement moral. [Kli Yakar Dévarim 25,13 & Chémot 30,13]

A ce sujet, le rav Michel Ber Weissmandel a fait un jour la remarque effrayante suivante à son élève, le rav Yona Furst (qui le rapporte dans son Divré Yona al haTorah vol.1) :
"Il est ironique de constater que, bien que la Shoa ait pris naissance en Allemagne, davantage de juifs allemands ont réussi à fuir la persécution nazie, et ont même pu s'échapper avec leurs biens, que les juifs d'Europe de l'Est. La raison en est que les juifs d'Allemagne étaient plus honnêtes dans leurs relations d'affaires avec les non-juifs, et que leur argent leur appartenait entièrement.
D'autre part, en raison de l'extrême pauvreté à laquelle les juifs d'Europe de l'Est étaient confrontés, ils trouvaient des justifications pour prendre l'argent qui appartenait légitimement à leurs voisins non-juifs.
C'est pourquoi, le jour de la colère, leur argent leur a été retiré afin qu'il revienne à ses propriétaires d'origine."

La guémara (Méguila 13b) déclare : "Il était clairement connu devant Celui qui a parlé et que le monde ne vienne à exister, que Haman était destiné à peser les shékalim dans le but de détruire les juifs. Par conséquent, Il [Hachem] a fait en sorte que les juifs précèdent leurs shékalim aux shékalim d'Haman".

=> La paracha Shékalim précède celle de Za'hor pour nous rappeler que lorsque la nation juive contrecarre son penchant pour la cupidité en donnant son argent à des causes louables, cela neutralise le pouvoir d'Amalek de nuire à Israël (aux juifs).
[rav Binyamin Wurzburger]

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2°/ Le jeûne d'Esther :

=> Quelle est la source de taanit Esther, ce jour de jeûne le 13e jour d'Adar?

-> Lorsque le peuple juif a combattu ses ennemis le 13e jour d'Adar, à l'époque de Mordé'haï et d'Esther, il a jeûné et imploré Hachem pour le succès de la bataille. C'est pourquoi nous jeûnons en ce jour, afin de nous rappeler comment Hachem est toujours prêt à nous sauver dans nos moments de malheur, lorsque nous nous tournons sincèrement vers Lui en jeûnant et en nous repentant. [michna Broura 686:2]

-> Le Lévouch (Ora'h 'Haïm 686) écrit : "De même que la fête de Pourim a été instituée pour rappeler les miracles qui se sont produits à l'époque, de même il convient de reprendre leur jeûne et leurs supplications à ce moment-là. En effet, est-il convenable de n'accepter que les bons/agréables [aspects de leurs expériences] et pas les mauvais?".

-> Le jeûne sert à faire taire les accusations que Satan porte contre Israël pour ses excès lors des célébrations de Pourim. [Maguid Mécharim - paracha Vayakel]

-> Avant d'accepter la Torah au mont Sinaï, les juifs jeûnaient afin de purifier leur nature physique pour les rendre dignes de recevoir la sainte Torah. [Pirké déRabbi Eliézer]
[d'ailleurs, le Tachbetz (465) écrit que la source de la coutume selon laquelle un individu jeûne le jour de son mariage provient des juifs qui jeûnaient avant de recevoir la Torah au Sinaï, qui était le mariage entre Hachem et Israël.]
Pendant les jours de Mordé'haï et d'Esther, les juifs ont ré-accepté la Torah avec amour (guémara Shabbath 88a), ainsi la fête de Pourim est également une forme de réception de la Torah (kabbalat haTorah).
Tout comme les juifs jeûnaient avant de recevoir la Torah au Sinaï pour purifier leur nature, nous jeûnons avant Pourim pour la même raison.
[Tour Barekét 686:1 (c'est un livre écrit par un élève du rav 'Haïm Vital)]

-> L'intention de ce jeûne était de s'assurer que les gens s'acquitteraient de la mitsva de la lecture de la Méguila la nuit de Pourim. En s'abstenant de manger jusqu'à ce qu'on ait entendu la Méguila, on s'appliquera à entendre la lecture de la Meguila.
[Séfer haEchkol - Hilkhot Taanit p.137]

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3°/ Plus grand que Yom Kippour :

Le Arizal écrit que la sainteté de Pourim surpasse même celle de Yom Kippour. [Yom Kippour est comparable (ne lis pas "Kippour" mais "kéPourim"), mais n'égale pas la grandeur de Pourim. ]
=> Pourquoi cela ?

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav mé'Eliyahou - vol.2) explique que c'est parce que notre motivation pour le repentir à Yom Kippour est née de la peur. Pourim est plus grande en ce sens que notre désir de proximité avec Hachem s'épanouit à partir de l'amour.
Pour la même raison, la ré-acceptation de la Torah à l'époque d'A'hachvéroch a surpassé l'acceptation initiale de la Torah au mont Sinaï. L'acceptation initiale de la Torah était le résultat d'une coercition, car les Sages disent qu'Hachem a maintenu le Sinaï au-dessus de Bné Israël comme une cuve renversée.
[selon le Maharal, cela ne doit pas être pris au sens littéral. En fait, la clarté de leur décision était si convaincante qu'elle atténuait leur choix du libre arbitre, à l'instar des anges qui sont considérés comme dépourvus de libre arbitre pour la même raison.]

Cependant, à l'époque d'A'hachvéroch, les juifs ont accepté la Torah par amour et par gratitude pour Hachem, ce qui est un niveau bien plus élevé.

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4°/ Matanot la'évyonim :

=> Pourquoi la mitsva de donner de l'argent à 2 personnes pauvres à Pourim est-elle appelée matanot la'évyonim (cadeaux aux pauvres)? Puisque nous sommes obligés de faire la charité aux pauvres ce jour-là, pourquoi cette obligation ne s'appelle-t-elle pas simplement : tsédaka la'évyonim (charité pour les pauvres)?

-> Le rav Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot - vol.4) répond que tout ce qui concerne la fête de Pourim est lié à des sujets qui sont cachés.
La fête de Pourim tire son nom de la loterie d'Haman (pour). De même qu'une loterie est au-delà de tout raisonnement naturel, la fête entière est enveloppée d'une manière cachée et transcendante.
Il en va de même pour la mitsva de matanot la'évyonim. Si nous pénétrons dans l'essence cachée de chaque juif, nous constaterons qu'il n'existe pas d'étiquettes distinctives de riche et de pauvre, puisque tous les juifs sont essentiellement égaux (chacun ayant en lui une sublime partie Divine).
Nous offrons donc des cadeaux de manière respectueuse, comme il convient à un juif pour son prochain bien-aimé.

[Pourim où l'on fête la vraie nature/intériorité des choses, nous ne faisons pas de la charité, mais nous donnons un cadeau aux pauvres. Certes, ils sont en apparence nécessiteux, mais cela reste de sublimes personnes, ayant comme tout juif une magnifique âme divine, et nous devons leur témoigner l'honneur qui leur est dû, sans les traiter de haut ou avec mépris. ]

Un juif est comparé à une étoile, en hébreu : kokhav (כוכב).
On a כב (de valeur 22) qui représente les 22 lettres de l'alphabet hébreu qui ont été utilisées pour la Création, tandis que כו équivaut à 26, la valeur du Nom d'Hachem (יהוה).
Ainsi, nous (chaque juif) sommes composés à la fois d'énergies terrestres et célestes.
[Sfat Emet]

Le monde à Venir est la partie spirituelle de ce monde.
Chaque mitsva que nous réalisons fait [davantage] de notre corps une lampe pour que la lumière d'Hachem [puisse le plus possible se] révéler dans le monde futur.
[Sfat Emet]

L'âme de l'homme vit éternellement, tandis que le corps physique meurt.
Les réchaïm sont donc appelés morts, parce qu'ils se livrent uniquement aux intérêts du corps, tandis que les justes sont vivants avec les objectifs de l'âme.
Il faut être attentif à ne pas laisser son attention sur le corps empêcher ses yeux de voir son âme.
[Sfat Emet]

Combattre Amalek par notre étincelle divine interne

+ Combattre Amalek par notre étincelle divine interne :

-> La lutte contre Amalek exige bien plus que l'unité (a'hdout). La bataille sacrée contre ceux qui veulent nous détruire physiquement et spirituellement ne peut être menée que si nous revenons à nous-mêmes, à l'étincelle divine pure qui reste ancrée en chacun de nous. Cette étincelle n'a pas été affectée par les influences étrangères du monde qui nous entoure.
Les commandements de la Torah "souviens-toi de ce qu'Amalek t'a fait" (za'hot ét acher assa lé'ha Amalek), et plus ensuite "n'oublie pas" (lo tiska'h), sont en réalité des supplications divines : reviens à toi-même. Retrouvez cette étincelle divine en vous qui sait intuitivement ce qui est juste.

De même que nous avons instinctivement le sens de l'auto-préservation et que nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter de mettre notre vie en danger, de même, dans les recoins les plus profonds de tout juif, il y a une répulsion profonde d'Amalek.
Non seulement il y a la connaissance intellectuelle (yédia) du mal causé par Amalek, mais il y a aussi "zé'hira", un sentiment émotionnel intérieur qui ne peut jamais être oublié (htiska'h).
Si nous tolérons même Amalek, c'est parce que nous n'avons pas encore atteint ce noyau intérieur. C'est parce que nous sommes souvent limités par les exigences du côté matériel de nous-mêmes, connu sous le nom de néfech.

À l'époque du miracle de Pourim, le peuple juif s'est élevé au-dessus de ces contraintes. Comme le raconte la Méguila : "ils se sont tenus au-dessus (al) de leur néfech" (laamod al nafchan - Esther 8,11), pénétrant ainsi dans leur for intérieur alors qu'ils se préparaient à combattre Amalek.
[Sfat Emet - Pourim 5631]

"Hachem a créé les hommes droits, mais ils ont inventé de nombreux calculs" (Kohélet 7,29).

-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch commente :
"Les nombreux calculs [qu'on s'ajoute dans notre vie] sont les ennemis de notre bonheur".

-> Le rav Sim'ha Wasserman dit : "la vie est simple ; les gens sont complexes".

[la vie a le potentiel du bonheur, mais chaque personne choisit ce à quoi elle va penser et comment elle va voir les choses.
ex: le bonheur se trouve en nous, mais on va partir en quête perpétuelle pour le trouver ailleurs, on le fait dépendre de la réaction d'autrui, on va avoir du doute et des réflexions compliquant tout plutôt que d'avoir une émouna toute simple (émouna pchouta) en Hachem (comme un petit enfant qui a confiance en ses parents, sans se poser des questions), ... ]

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-> Le rav Zelig Pliskin enseigne :
Ce que vous vous dites d'une situation donnée est la manière dont cette situation vous affectera. Votre attitude à l'égard d'un événement ou d'une situation n'est pas fondée sur sa réalité objective, mais sur votre propre évaluation subjective de cet événement ou de cette situation
[...]
Les gens disent souvent : "Il m'a rendu triste" ou "Cela m'a bouleversé".
Cela implique que des facteurs externes sont la cause de leurs émotions et qu'ils ne peuvent rien y faire. En réalité, les événements extérieurs ne peuvent pas vous rendre triste ou contrarié ; vous le faites vous-même par ce que vous vous dites à propos des événements extérieurs. Prenez l'habitude de dire : "Je me rends triste à cause de ce que je me dis de ses actions ou de ses paroles" ou "Je me mets en colère à cause de ce que je me dis de ce qui s'est passé".
Lorsque vous parlez en ces termes, vous acceptez la responsabilité de vos réactions. Cela vous incitera à changer vos pensées et vos attitudes, de celles qui vous rendent malheureux à celles qui vous permettent d'être heureux.
[...]
Apprenez à faire la différence entre les faits, les déductions et les jugements de valeur. Les faits ne vous rendent pas heureux ou triste. Ce sont uniquement vos jugements de valeur qui le font. Les personnes malheureuses ou rancunières ont tendance à faire des suppositions sans avoir suffisamment de preuves pour savoir si elles sont vraies ou non. Elles supposent prématurément ou à tort que les choses sont mauvaises et nuisibles. Même si une déduction est exacte, si vous évitez un jugement de valeur négatif, vous ne souffrirez pas.
[...]
Nous pouvons considérer la manière dont les gens nous traitent de différentes manières. Pourquoi choisir une approche négative, alors que vous pouvez choisir une approche positive?
[...]
Les attentes irréalistes sont au cœur d'une grande partie de notre douleur émotionnelle. Nous nous sentons contrariés et déçus lorsque nos attentes ne sont pas satisfaites.
Si nous n'avions pas d'attentes irréalistes, nous ne souffririons pas autant.
Clarifiez ce que vous pouvez réellement attendre du monde. Est-il réaliste de penser que tout se passera toujours exactement comme vous le souhaitez? Bien sûr que non.
Si vous renoncez à vos exigences irréalistes sur la façon dont les choses doivent être, vous vous épargnerez bien des déceptions inutiles.
[il faut accepter que dans la vie : ce n'est pas toujours comme JE veux, mais c'est comme Hachem le veux, or seul Lui sait exactement ce qu'il y a de mieux pour moi. Certes, on peut prier fortement, mais il faut aussi savoir accepter avec confiance les décisions d'Hachem, sans se révolter ou bien en être triste.]

Les principaux domaines d'attentes sont les suivants : (a) le monde devrait être exactement comme je le souhaite ; (b) les autres personnes devraient faire et être exactement comme je le souhaite ; (c) je devrais pouvoir faire ou accomplir tout ce que je souhaite.
Enuméré sous cette forme, n'importe qui peut facilement voir qu'il s'agit d'exigences impossibles. Abandonnez-les et vous vous épargnerez bien des frustrations.
De nombreux mariages seraient plus heureux si les gens renonçaient aux attentes et aux exigences irréalistes. Planifiez sagement, mais n'exigez pas.
[...]
Il est facile de se sentir frustré et malheureux quand on fait des erreurs, mais on peut toujours apprendre de ses erreurs et de ses échecs. Si vous utilisez les expériences d'apprentissage, vous pouvez les considérer comme positives. Même si vous auriez préféré ne pas faire ces erreurs, vous pouvez maintenant les considérer comme des tremplins vers la croissance.
Chaque fois que le rabbin Rephael de Bershid faisait une erreur en public, il était très heureux. Il la considérait comme une opportunité pour l'empêcher de devenir arrogant.
[...]
À la base de la satisfaction, il y a la conscience que la situation pourrait être pire. Dans presque tous les cas, les choses pourraient être pires et elles pourraient être meilleures.
Pour maîtriser le bonheur, une personne doit avoir une conscience constante que les choses sont meilleures qu'elles ne pourraient l'être.
[malheureusement, nous avons tendance à faire l'envers : nous nous empêchons d'être vraiment heureux car cela pourrait être/aller mieux! ]

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-> Le rav Yaakov Neimann (Darké Moussar) écrit :
Une personne vraiment vertueuse vit une vie heureuse. Une telle personne a intériorisé la conscience que toutes les occurrences de sa vie sont pour le bien, et elle tire satisfaction de sa vie.
Sa vie a un sens et un but. Tout son être est concentré sur l'élévation spirituelle. Elle ressent profondément que la bonne vie consiste à accomplir la volonté d'Hachem, et par conséquent, elle éprouve un grand plaisir dans les bonnes actions qu'elle accomplit. Même s'il manque des biens matériels, elle estime néanmoins que sa vie est tout à fait bonne.
Ses émotions sont cohérentes avec sa vision positive de la vie.

Lorsque D. a créé l'homme, il lui a insufflé un esprit de vie.
Il en sera de même lorsqu'arrivera le moment de ranimer les morts, tout le monde mourra d'abord, puis vivra [de nouveau].
Au mont Sinaï aussi, à chaque mot leur âme s'envolait, et au mot suivant elle revenait. Ils étaient élevés de niveau en niveau et pouvaient atteindre le niveau des anges.
[Sfat Emet]

Quelques réflexions pour un bon mariage (1ere partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (1ere partie) :

-> "tu donnes la vie à tous les êtres" (véata mé'hayé ét koulam - Né'hémia 9,6)
Or, Hachem nous demande : "tu marcheras dans Ses voies" (véala'hta bidra'hav - Ki Tavo 28,9), impliquant que nous devons prendre exemple sur Sa façon d'agir.
Se basant sur cela, le rabbi Shlomo Freifeld explique que de la même manière qu'Hachem donne la vie, nous devons faire de même : avec des compliments, des sourires, des mots d'encouragement, des mots de gratitude, d'affection, ...

-> Le Zohar (3:46b) enseigne que de même que la tsaraat (sorte de lèpre) résulte du lachon ara, de même la tsaraat résulte également de l'absence de mots lorsqu'il est approprié de parler, par exemple en encourageant un ami.

-> Nos Sages nous avertissent du pouvoir de la langue, d'à quel point le lachon ara peut détruire.
Or, de même que l'on doit croire à son pouvoir de détruire, on doit également croire à son pouvoir de bénir.
[ainsi, il y a de nombreux enseignements sur les dégâts graves du lachon ara, et bien d'une façon inversement proportionnelle le fait de dire du lachon tov a des impacts positifs incroyables.]
La guémara (Sotah 11a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est plus grande que Sa mesure de châtiment.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm disait que de la même façon que l'on devra rendre des comptes sur nos paroles négatives (lachon ara), de la même façon on devra rendre des comptes sur nos paroles positives que l'on n'aura pas prononcé à autrui.
[n'oublions pas que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) = par la parole, on peut donner de la mort (le lachon ara) mais aussi de la vie (lachon tov) à autrui. ]

=> Cela s'applique particulièrement dans le couple, où le pouvoir de la parole est encore plus pris à coeur, et est vital, comme le soleil permettant l'épanouissement d'une plante.

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-> Rabbi Avigdor Miller disait : "Ne cherchez pas un conjoint parfait. vous ne le/la trouverez pas. Mais soyez un(e) conjoint(e) parfait(e), puis rendez-le/la parfait(e) à vos yeux."

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-> Un mariage est en général composé de 2 personnes qui proviennent de milieux différents, avec une éducation, un vécu et des façons de penser et de voir les choses différemment.
Selon nos Sages : "les femmes sont un peuple à part entière" (guémara Shabbath 62a). [nous ne communiquons, ni ne voyons, ni ne réagissons d'une façon identique, et c'est cela la difficulté (surtout au début) et la richesse d'un couple!
L'unité c'est la complémentarité des différences, ce n'est pas une similitude. A partir du moment où l'on accepte et respecte nos différences, alors on peut vivre ensemble. ]

Par conséquent, il est tout à fait naturelle qu'il y ait des désaccords entre les conjoints. Cependant, de nombreuses querelles peuvent être évitées si un conjoint voit la situation dans son ensemble.
Par exemple, un mari peut s'énerver en se demandant pourquoi sa femme s'affole pour une telle bêtise. La vérité peut être qu'elle est bouleversée parce que cela lui rappelle un mauvais souvenir d'enfance.
En ce sens, certains disent : "ce qui nous rend hystérique est souvent historique.
Si vous tapez quelqu'un sur l'épaule, vous ne causez aucun dommage. En revanche, si la personne sur laquelle vous tapez a un coup de soleil, elle sursautera de douleur.
De même, un conjoint peut prononcer une phrase qu'il croit neutre, et qui pourtant va troubler l'autre. C'est le résultat d'un événement passé (plus ou moins inconscient).

Le conjoint d'une personne peut être dégoûté en regardant un animal, ce qui peut sembler une réaction anormale. Après enquête plus approfondie, il peut découvrir qu'elle a eu une expérience négative avec cet animal lorsqu'elle était jeune. Après tout, "une réaction anormale à une situation anormale est normale".

Cette idée est évoquée dans le mot : ma'hlokét (une dispute), qui a comme racine le mot : 'hélek (une partie), car une personne ne se dispute avec quelqu'un que lorsqu'elle ne voit qu'une partie de l'image.

Le mot "ra" (mauvais - רַע) peut également être compris comme signifiant une entité fragmentée, comme dans : "roa itroaa aarets" (brisé sera le pays - Yéchayahou 24,19).
Nous percevons les événements comme mauvais parce que nous n'en voyons qu'un fragment, et non comme un tant faisant partie d'un plus grand plan pour le bien.

Qu'est-ce qui est l'opposé de la dispute/querelle (ma'hlokét)?
C'est la paix (le shalom). Cela se produit lorsque quelqu'un perçoit l'ensemble du tableau.
Par conséquent le mot : shalom, est lié au terme : shalèm (complet), au fait de voir l'image entière.

Celui qui voit les 2 côtés d'une situation est dite : "pikéa'h" (une personne intelligente - פִּקֵחַ).
Le mot : tsad (un côté - צַד) a une valeur numérique de 94, qui multiplié par deux est équivalent à : pikéa'h (פִּקֵחַ - soit 188).
Le shalom ultime est celui où 2 personnes examinent la situation de tous les côtés.
Par conséquent, lorsqu'il y a 2 personnes intelligentes, 2 "pikéa'h" (2*188), alors on obtient : le shalom (שָׁלוֹם), de valeur 376.

La michna dit : "jugez tout le monde favorablement" (évé dan kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6).
Le mot"kol" (כָּל) peut être compris comme faisant référence à la personne toute entière.
Cela signifie qu'il faut le juger favorablement et voir l'ensemble du tableau (ses antécédents, son état émotionnel et de fatigue, sa façon de voir et de ressentir les choses, ...)

[d'une certaine façon "aimer son prochain comme soi-même" (dont l'essentiel est réalisé avec notre conjoint), c'est aussi se mettre à sa place, voir les choses avec ses lunettes, avec son référentiel et son ressenti, et alors je comprends mieux sa position, et je peux l'aimer pour ce qu'elle est, et pas pour ce que je voudrais qu'elle soit.]

"Le Cohen restera impur jusqu'au soir" ('Houkat 19,7)

-> Le rav Its'hak de Vork explique que l’essence de la vache rousse (para adouma), purifiant de l’impureté du contact avec un mort et plus profondément ceux qui sont spirituellement impurs, est le concept d’amour de son prochain comme soi-même (véaavta léréa'ha kamo'ha - Kédochim 19,18).
En effet, le Cohen en contact avec les cendres se rendait impur pour purifier son prochain. C'est dire renoncer à sa propre pureté, être prêt à faire un sacrifice personnel pour aider un co-religionnaire ; c’est là l’expression ultime de l’amour du prochain.
Quand on aime vraiment quelqu’un, on ressent un plaisir dans tous les sacrifices que l’on consent pour son bien-être.