Aux délices de la Torah

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Réflexions sur l’exil (par le Sfat Emet)

+ Réflexions sur l'exil (par le Sfat Emet) :

-> L'objectif principal de l'exil (galout) est de libérer le potentiel inné de chaque âme juive.
Le mot : "galout" (exil - גלות) provient de : "itgualout" (révélation - התגלות) et peut même être lié à "galgual" (une roue - גלגל).
A la suite de l'exil et de ses multiples expériences, le juif subit tant de changements (semblables aux révolutions d'une roue) qu'il finit par révéler tout son potentiel interne.
[Sfat Emet - Chémot 5657]

-> L'exil, qui a entraîné la dispersion d'Israël, a eu pour effet bénéfique de faire connaître le nom d'Hachem et de faire reconnaître Sa souveraineté dans le monde entier.
[Selon cette approche, le terme גלות (gualout) est également lié à גלוי (gualouï), la révélation de la Gloire d'Hachem]
[Sfat Emet - Chémot 5657]

-> La voix de la Torah n'a jamais été réduite au silence.
Comme le chante le roi Shlomo : "kol dodi dofék" = "la voix de mon bien-aimé [la Ché'hina] frappe" dans chaque âme juive.
L'acceptation de la Torah par Israël et notre réponse retentissante (naassé vénichma) ont laissé une empreinte permanente et indélébile sur la psyché juive (l'aspiration intérieure à la Torah), même aujourd'hui dans l'exil. Si nous désirons seulement qu'Hachem se révèle, comme Il l'a fait pour nos ancêtres en Égypte, alors nous mériterons nous aussi la guéoula (rédemption).
[Sfat Emet - Chémot 5657]

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-> La longueur infinie de l'exil (gualout) final nous assure que lorsque la Rédemption finale arrivera, nous serons comblés par la générosité infinie d'Hachem.
[Sfat Emet - Vaéra 5643]

-> De même que la souffrance en Egypte était un prélude au don de la Torah, et l'errance dans le désert une condition préalable à la terre d'Israël, de même l'exil actuel et sa misère sont le prélude au machia'h.
[Sfat Emet - Chémot 5641 ; 5658]

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-> L'exil (gualout) ne se limite pas à un asservissement matériel/physique. L'âme du juif est également piégée dans la galout.
En ce sens, les 4 expressions de la rédemption correspondent aux 4 composantes de la personnalité humaine : le néfech, le roua'h et la néchama [qui sont les 3 niveaux de l'âme], ainsi que le kouf (le corps lui-même).
[Sfat Emet - Vaéra 5641]

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-> La guéoula commencera lorsqu'Israël ne ressentira plus sa souffrance physique à cause de sa préoccupation pour sa détresse spirituelle. [nous avons davantage de souffrances en réalisant tout ce que l'exil nous fait perdre en spiritualité, qu'en pensant à ce qu'il nous fait perdre physiquement. ]
La séquence suivante se produira : l'exil physique cédera la place à l'exil de l'âme, suivi de la rédemption (guéoula).
[Sfat Emet - Chémot 5641]

-> La guéoula commencera lorsque le peuple juif saura pourquoi il est en exil ...
Dans notre exil actuel, notre objectif devrait être d'accepter et d'apprendre de notre présence en galout, plutôt que d'uniquement prier pour la guéoula.
Comme le disent nos Sages : "le machia'h arrivera lorsque nous ne l'attendons pas" = puisque nous serions concentrés sur les leçons à apprendre de la galout (ex: se travailler à développer l'amour gratuit entre nous [en compensation de la haine gratuite], arrêter le lachon ara, ...).
[il est facile de passivement passer commande du machia'h, mais ce que attend Hachem est que nous soyons dans une dynamique d'amélioration personnelle dans un but de provoquer sa venue. ]
[Sfat Emet - Chémot 5648]

L'amour de notre prochain juif dépend du degré d'engagement de chacun envers Hachem.
La jalousie et la haine n'existent tout simplement pas si le peuple juif est uni dans sa détermination à servir Hachem. Notre objectif commun devrait à lui seul empêcher les querelles intestines.
De même que dix personnes engagées dans une cause commune ne seraient pas jalouses les unes des autres, de même, une personne motivée uniquement par la Gloire d'Hachem devrait tirer du plaisir, et non de la jalousie, des efforts d'autres personnes engagées dans la même cause.

Le dicton : "véaavta léréa'ha kamokha zé klal gadol baTorah", peut être réinterprété dans cette optique. Si nous nous unissons en tant que nation de la Torah, il devrait être relativement simple d'aimer notre prochain juif.
[Sfat Emet - Vaéra 5643]

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-> b'h, réflexions du Sfat Emet sur l'unité et Pourim : https://todahm.com/2023/01/13/unite-miracle-de-pourim

Nous ne devrions pas nous considérer comme la génération de la Destruction, mais plutôt comme celle de la Reconstruction. Chaque mitsva que nous accomplissons est une brique dans la reconstruction du Temple.
Lorsque nos Sages ont dit (guémara Yérouchalmi Yoma 4b) que toute génération au cours de laquelle le Temple n'est pas reconstruit est considérée comme ayant contribué à sa destruction, ils faisaient référence aux générations qui n'ajoutent pas leurs mérites [spirituels] à la reconstruction.
Nous faisons allusion à cette accumulation progressive de mérites dans la bénédiction de la Amida disant : "Qui construit (au présent) Jérusalem" plutôt que "Qui construira (au futur) Jérusalem"
[Sfat Emet - Dévarim 5634]

Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> L'air du jardin d'Eden inférieur est extrêmement saint et pur, ce qui fait que le corps des habitants est si raffiné qu'ils n'ont pas besoin de nourriture ; respirer l'air suffit à les rassasier.
La satisfaction et le contentement sont caractéristiques du jardin d'Eden.

Et comme D. a créé un contrepoids pour chaque chose (Kohélet 7,14), il a créé le Géhinam, l'opposé du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 625]

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-> [Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

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-> "... dit Hachem, Qui a un feu dans Sion" (Yéchayahou 31,9) = il s'agit du Guéhinom.
[guémara Erouvin 19a]

-> Comment le Guéhinam, qui est soixante fois plus grand que le jardin d'Eden, qui est lui-même soixante fois plus grand que le monde, peut-il être situé à Sion?

Le Guéhinam, étant un lieu spirituel, ne prend pas de place, tout comme le jardin d'Eden, l'Arche et les Chérubins ne prennent pas de place.
De plus, le Arizal (Ets 'Haïm) affirme que le Guéhinam se trouve au nord et le jardin d'Eden au sud.
Dans ce verset, Sion ne fait pas référence à Jérusalem. Il signifie tsiyoun, "un endroit désigné". Hachem a un feu dans un endroit désigné au nord.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 3 entrées : une dans le midbar (généralement traduit par "désert"), une dans la mer et une à Yérouchalayim.
[guémara Erouvin 19a]

-> Les péchés qui font tomber une personne dans le Guéhinam sont constitués de trois cordes.
L'une est midbar, de dibour, "parole".
L'autre est le désir, que l'on compare à la mer : "Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer n'est pas pleine" (Kohélet 1,7), car une personne veut toujours plus que ce qu'elle a.
La troisième est l'autosatisfaction. Yérouchalayim, de yiré chalem, signifie "il se considère comme parfait", même s'il ne l'est pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Celui qui est arrogant tombe dans le Guéhinam.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Ce n'est pas un hasard si la guémara dit "tombe" plutôt que "va".
Le Guéhinam a trois entrées latérales et une "bouche" ouverte très étroite au sommet, comme une cheminée.
"Il t'a même attiré hors de l'étroitesse" (Iyov 36,16) = hors du Guéhinam, dont la bouche est étroite et dont la fumée s'accumule à l'intérieur (guémara Ména'hot 99b).
Parmi les réchaïm, il y a ceux qui se rendent au Guéhinam par les entrées latérales et qui subissent le bûcher, l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
D'autres tombent dans le Guéhinam par l'ouverture étroite et subissent également la lapidation (sekila), l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
Une personne arrogante tombe dans le Guéhinam ; elle souffre à la fois de brûlure et de lapidation.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 7 noms : Chéol, Avadon, Béer Sha'ḥat, Bor Sha'on, Tit HaYaven, Tsalmavet, et Eretz HaTa'ḥtit.
[guémara Erouvin 19a]

-> Si Chéol signifie un trou/tombe, comme on le traduit généralement, pourquoi est-ce un nom pour Guéhinam?

Chéol vient plutôt de hashalah, "prêter". Pour souffrir correctement dans le Guéhinam, la partie de l'âme néfech a besoin d'un corps. Comme son propre corps se trouve dans la tombe, on lui prête un autre corps pour qu'elle puisse souffrir.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> "Le juste tombe sept fois et se relève" (Michlé 24,16)

-> Le mot "sept" fait allusion au Guéhinam, qui a sept noms. Il arrive qu'un tsadik tombe dans le Guéhinom afin de faire remonter des âmes juives qui y sont punies.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara demande : [le Guéhinam] n'a-t-il pas aussi le nom de : Tofté ... la guémara répond : [Ce nom est une description,] qui signifie que quiconque se laisse séduire [mitpaté] par son mauvais penchant y tombera.
[guémara Erouvin 19a]

-> Il existe deux types de péché, chacun ayant son propre Guéhinam.
Le premier type de péché provient des attraits du mauvais penchant, qui est une sorte de mauvais ange, une force indépendante du corps. Pour ce type de faute, l'âme est jugée seule dans le Guéhinam.
L'autre type de péché est dû au poison du serpent, qui se trouve dans le corps et dans l'âme.
Chaque fois qu'une personne commet un péché de ce type, une force d'impureté est créée et un corps semblable au sien se forme dans le Guéhinam. Pour intensifier la douleur du pécheur, l'âme est jugée avec le corps fait de l'impureté du péché. De plus, de même que lorsqu'un jumeau souffre, l'autre le ressent, de même lorsque le corps créé à partir du péché souffre dans le Guéhinam, le corps dans la tombe souffre également.

Le midrach (Tana d'Eliyahou Zouta 17) raconte que Rabbi Akiva a trouvé un homme mort qui portait du bois et courait sur les montagnes. L'homme dit à Rabbi Akiva qu'il avait reçu l'ordre de couper du bois avec lequel il serait lui-même brûlé chaque vendredi.
Il s'agissait d'un corps créé à partir de péchés dans lequel la partie de l'âme néfech devait être jugée (Mahara haCohen).

Chaque type de péché a son propre Guéhinam.
La guémara définit le Tafté comme "l'endroit où tombe une personne séduite (mitpaté) par son (mauvais) penchant". Le terme "son penchant" fait référence à celui qui fait partie de lui, issu de la souillure/impureté du serpent [originel].
Le Tafté est donc ce Guéhinam dans lequel l'âme est revêtue d'un corps fait de ses propres péchés, puis jugée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Ceux d'Israël et des nations non-juives qui fautent délibérément avec leur corps descendent dans le Guéhinam, où ils sont jugés pendant douze mois. Au bout de douze mois, leurs corps sont détruits et leurs âmes sont brûlées ; le vent les disperse et elles deviennent de la cendre sous la plante des pieds des justes.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Dans le Guéhinam, il n'y a pas de cendres. Il s'agit d'une métaphore.
Les âmes des réchaïm sont "brûlées" afin de séparer le mauvais du bon. Mais parce qu'il y a tant de mauvais et si peu de bon, il n'en reste pas assez pour leur donner une identité indépendante.
Au lieu de cela, elles seront ajoutées aux grandes âmes des justes. Comparées à ces grandes âmes, les bonnes parties des âmes des réchaïm sont comme des cendres collées à la plante des pieds d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Le mot "épher" (cendres - אפר), est composé des mêmes lettres que "péer" (gloire - פְּאֵר).
Les juifs étaient destinés à la gloire : "Israël, en qui je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3). En fautant, ils ont transformé leur gloire en cendres.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Cinq représentent un soixantième : le feu, le miel, le Shabbat, le sommeil et le rêve.
Le feu représente un soixantième du Guéhinam.
[guémara Béra'hot 57b]

-> Le feu du Guéhinam est certainement des centaines de milliers de fois plus puissant que n'importe quel feu terrestre. La guémara parle d'un sur soixante parce que dans les lois de la cacherout, "soixante pour un" est le ratio d'annulation ; par exemple, si une once de soupe de poulet tombe dans soixante onces de lait, le lait peut être bu parce que la soupe de poulet est annulée, comme si elle n'était pas là du tout.
Lorsque la guémara nous dit que le feu est un sur soixante du guéhinam, cela signifie que comparé aux feux du guéhinam, un feu terrestre n'est rien.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les apostats et les traîtres ... le Guéhinam se termine, mais eux ne se terminent pas ... Ils sont appelés "Bné Guéhinam".
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Bné signifie "fils de". Certains des réchaïm sont brûlés dans les feux de Guéhinam, puis ils sont renouvelés et brûlés à nouveau.
Ce processus peut se répéter des centaines de milliers de fois pour une seule personne. Puisque ces personnes renaissent et se renouvellent dans le Guéhinam, elles sont appelées "fils du Guéhinam".

Bné peut également être compris comme boné (bâtisseurs de). Au fur et à mesure que le nombre de réchaïm augmente dans le Guéhinam, le Guéhinam se construit et s'étend.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Malheur aux érudits en Torah qui étudient la Torah mais n'ont pas de crainte du Ciel ...
Rava dit aux Sages : "Je vous en prie, n'héritez pas de deux Guéhinam.
[guémara Yoma 72b]

-> La guématria de "yira" (crainte), est deux fois la guematria de "Guéhinam", pour indiquer que si une personne ne craint pas le Ciel, elle sera punie par deux Guéhinam : le Guéhinam de neige, pour ceux dont le mauvais penchant a refroidi leur désir d'accomplir les mitsvot, et le Guéhinam de feu, pour ceux dont le mauvais penchant les a enflammés pour la faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits en Torah.
[guémara 'Haguiga 27a]

-> Lorsque A'her [Elicha ben Abouya] mourut, on dit [au ciel] : "Il ne sera pas jugé [au Guéhinam], et il n'entrera pas dans le monde à venir. Il ne sera pas jugé [au Guéhinam] parce qu'il étudiait la Torah, et il n'entrera pas dans le monde à Venir parce qu'il a péché."
Rabbi Méir dit : "Il vaut mieux qu'il soit jugé [au Guéhinam] et qu'il entre dans le monde à Venir. Quand je mourrai, de la fumée s'élèvera de sa tombe!"
Lorsque Rabbi Méir mourut, de la fumée s'éleva de la tombe d'A'her.
[guémara 'Haguiga 15b]

-> Elicha ben Abouya, connu sous le nom de A'her, était un Tanna qui s'est rebellé contre Hachem.
Si le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits de la Torah, pourquoi de la fumée s'est-elle élevée de sa tombe?

Dans le Guéhinam, il y a plusieurs départements : l'un de feu, l'autre de fumée, un autre encore de neige et de grêle.
Les érudits de la Torah ne sont pas jugés dans le feu ; et en effet, Elicha ben Abouya a été jugé dans la fumée.

Une autre façon de comprendre le passage est que le feu de Guéhinam touche les érudits en Torah mais ne les réduit pas en cendres.
Dans le Guéhinam, les réchaïm sont réduits en cendres (Tikouné Zohar 40) ; ensuite, les cendres sont transformées en un corps, dans lequel l'âme entre, pour être à nouveau brûlée, à l'infini.
Les érudits en Torah, cependant, ne sont pas réduits en cendres. Ils souffrent de la douleur de la brûlure mais restent intacts.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[le Ben Ich 'Haï y écrit que Rabbi Méïr a demandé que Elicha Ben Abouya puisse entrer au Guéhinam afin d'obtenir l'expiation de ses fautes. Au final, il va bénéficier pleinement de son étude de Torah, et il va mériter de s'asseoir à la grande table des justes sages d'Israël. ]

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-> Le Guéhinam est appelé alouka (généralement traduit par la "sangsue"), c'est-à-dire un ver qui suce le sang d'une personne malade et en extrait la maladie.
De même, le Guéhinam enlève les scories des âmes qui y sont jugées, afin de les purifier.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - sur guémara Avoda Zara 17a]

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-> Celui qui se moque des paroles des Sages est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]

-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]

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-> Les hérétique s; et les informateurs/traites ; et les apostats [apikorsim] ; et ceux qui ont renié la Torah ; et ceux qui ont nié la résurrection des morts ; et ceux qui se sont séparés des voies de la communauté juive et ont refusé de partager la souffrance ; et ceux qui jettent leur crainte sur la terre des vivants ; et ceux qui ont péché et ont fait pécher les masses, par exemple, Yéroboam, fils de Nébat, et sa compagnie ; tous ces gens descendent dans la Guéhinam et y sont jugés pendant des générations et des générations ...
La Guéhinam se terminera, mais ils ne se termineront toujours pas ...
Et leurs visages au Jour du Jugement seront noirs et couverts de suie comme le fond d'une marmite.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Il existe un Guéhinam dans lequel l'ensemble de la population est punie ; ce Guéhinam finit par prendre fin.
Mais pour chaque apostat et traître, il existe un Guéhinam séparé et personnel, comme nous l'apprend la déclaration suivante : "S'il n'en est pas digne, il prend sa propre part et celle de son ami dans le Guéhinam" (guémara 'Haguiga 15a).
Ce Guéhinam personnel ne s'arrête pas là.

Une autre interprétation est qu'il y a plusieurs Guéhinam pour chaque personne méchante (racha).
Lorsqu'un Guéhinam est terminé, un autre est créé pour lui.

"Et leurs visages sont comme le fond d'une marmite" = lorsqu'une marmite est sur le feu, la partie la plus touchée est le fond ; elle devient la plus chaude et la plus noire.
Lorsqu'un racha brûle dans le Guéhinam, la partie la plus touchée est son visage, car les fautes sont gravés sur le visage, comme il est écrit : "L'expression de leur visage témoigne contre eux" (Yéchayahou 3,9).
Une autre raison pour laquelle le visage des réchaïm est brûlé plus sévèrement que le reste du corps est qu'ils ont le plus péché avec leur visage. Ils regardaient des images illicites, écoutaient des commérages malveillants, disaient des calomnies et mangeaient des aliments non casher.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Dans l'avenir, le jardin d'Eden s'écriera : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm ..."
Et ... le Guéhinam s'écriera : "Je n'ai rien à faire avec les justes. Qui veux-je? Les réchaïm!"
[midrach Chémot rabba 7,3]

-> Cela peut être compris à la lumière de l'explication du Arizal sur le verset : "Hachem tue et fait vivre, fait descendre au Guéhinam et en fait remonter" (I Chmouël 2,6) = il y a des tsadikim dont le seul péché réside dans leurs pensées. Le tribunal céleste les considère comme parfaitement justes, car seul Hachem connaît les pensées de l'homme.
En revanche, il y a des réchaïm qui ont eu des pensées de repentir juste avant de mourir et qui n'ont jamais réussi à se repentir dans les faits. Même un tel repentir a du poids, comme nous le montre la guémara (Kidouchin 49b) : "Si un homme se fiance à une femme à condition qu'il soit parfaitement vertueux, elle est fiancée ... Car même si nous savons qu'il est parfaitement racha, il peut avoir eu des pensées de repentir".

Lorsqu'une personne racha qui s'est repentie en pensée meurt, les anges désignés l'emmènent au Guéhinam parce qu'ils ne connaissent pas ses pensées. Hachem ordonne alors à un ange d'amener l'âme d'un tsadik qui a péché par la pensée au-delà de l'entrée du Guéhinam, afin que la sainteté de l'âme du tsadik attire l'âme du repentant. Le chagrin qu'éprouve l'âme du tsadik lorsqu'elle pense être conduite au Guéhinam expie ses péchés en pensée. [Séfer haLikoutim]

À l'approche de l'ère du machia'h, il y aura de nombreux cas de pécheurs qui penseront à se repentir sur leur lit de mort. Cela provoquera un tumulte sans précédent dans le jardin d'Eden et à Guéhinam.
Les anges qui gardent les portes du jardin d'Eden s'opposeront à l'accueil de ces repentis, qu'ils perçoivent comme des réchaïm. Ils s'écrieront : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm".
Les anges en charge de Guéhinam n'ont aucune objection à accueillir les justes ; ... mais ils s'opposent certainement à ce que les justes descendent pour enlever leurs victimes. Ils s'écrieront : "Je n'ai rien à faire avec les justes, car ils ne viennent ici que pour détruire ma maison. De qui ai-je besoin? Les réchaïm!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 1, Téchouva 1]

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-> Ils t'appelleront par ton nom, t'installeront à ta place et te donneront ce qui t'appartient. On ne touche pas à ce qui a été préparé pour son ami.
[guémara Yoma 38a]

-> Après la résurrection, on vous appellera par le nom qui était le vôtre pendant votre vie.

Ils t'installeront à la place qui t'a été préparée dans le jardin d'Éden, car chaque personne y a une place qui lui est propre et qui a été préparée pour elle avant qu'elle n'entre dans ce monde. En plus de sa propre place, un tsadik reçoit la place qui a été préparée pour les réchaïm, mais il n'y touche pas. Au contraire, il la rend à son propriétaire après que celui-ci se soit repenti.

C'est dans cet esprit que le Arizal (Chaar haKavanot) explique notre demande dans la Amida : "Que Ta compassion s'éveille sur les justes ... et accorde une bonne récompense à tous ceux qui se confient sincèrement en Ton Nom. Mets notre sort avec eux pour toujours" = Mets notre sort avec les justes qui font sincèrement confiance à Ton Nom et qui ne veulent pas profiter des autres. Nous pouvons alors être sûrs qu'après notre repentir, ils nous rendront notre part du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

"Les larmes coulent vers le haut. Lorsque vous voyez les larmes de quelqu'un couler de ses yeux, elles ne descendent pas [perdues inutilement] ... mais elles montent au ciel!
Quand quelqu'un pleure, D. lui donne le plus grand, le plus profond privilège ... celui d'embrasser ses larmes!"
[rabbi Shlomo Carlebach]

Il y a un passage dans les Téhilim qui dit : "Que le péché s'en aille, et non les pécheurs".
Si je vois quelqu'un faire quelque chose de mal, je suis en colère, non pas contre la personne, mais contre ce qu'elle fait.
Comme l'a dit un jour le Baal Chem Tov, la vraie essence d'une personne n'est pas impliquée dans un acte répréhensible. Elle est comme à moitié endormie.
Alors, je suis en colère! Pourquoi n'es-tu pas réveillé? Mais je ne peux pas être trop en colère, parce qu'il était endormi.
La question est de savoir si vous vous mettez en colère contre la personne ou contre le mal.
Si vous êtes une néchama [partie d'Hachem, qui reste toujours pure] dans un corps, il n'y a pas de haine. Si vous avez de la haine, alors vous êtes également mauvais.
[rabbi Shlomo Carlebach]

Shabbath est le monde à Venir en miniature (selon guémara Béra'hot 57b).
Et de même qu'un homme ne peut pas entrer dans le Monde à Venir tant qu'il ne quitte pas ce monde, alors de même nous ne pouvons pas véritablement ressentir la sainteté du Shabbath si l'on ne s'est pas séparé des jours de la semaine.
['Hidouché haRim]

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-> Etant donné que la halakha stipule qu'un non-juif qui observe Shabbat mérite la peine de mort, un juif ne peut pas entrer dans le Shabbat avec la partie non-juive de lui-même. Il doit la bannir avant l'arrivée du Shabbath.
[rabbi David de Lelov]

+ "Qui passait au-dessus des maisons des Bné Israël" (acher passa'h al baté Bné Israël)

-> Un jour, alors que rabbi Moché Leib de Sasov rendait visite à son maître, rabbi Elimélé'h de Lizensk, son rabbi lui fit l'honneur de prendre la parole.
Il enseigna :
"La Torah nous dit qu'Hachem "passa au-dessus des maisons des Bné Israël en Égypte". Devons-nous prendre cela au pied de la lettre? Comment le pourrions-nous? Sa gloire remplit le monde entier.
Nous devons plutôt imaginer que lorsque Hachem passait au-dessus de la maison d'un Bné israël vivant dans un quartier égyptien, Il sautait (posséa'h - פסח) et dansait, pour ainsi dire, et disait avec joie : "Un juif vit ici! Un juif vit ici! "
['Hidouché haRamal]

+ "La Torah nous dit que la Manne (מָן) a reçu son nom parce que les gens ne savaient pas ce que c'était" (מַה הוּא- Béchala'h 16,15).
Et cela parce qu'il s'agissait d'une nourriture spirituelle, une nourriture que les anges, qui servent Hachem, mangent. Ceux qui en mangeaient s'élevaient de jour en jour, de plus en plus haut, à tel point qu'un homme ne reconnaissait plus son ami d'un jour à l'autre et demandait : "Qui est-il?" (מי הוא).
[ 'Hozé de Lublin]

La grandeur des juifs, et également des arabes

+ La grandeur des juifs, et également des arabes :

-> Idéalement, une relation spéciale pourrait exister entre les juifs et les arabes car Ichmaël, l'ancêtre des arabes, a servi de pont entre Israël et le reste du monde, contribuant à diffuser la connaissance d'Hachem parmi les masses populaires.
Pour expliquer le rôle particulier d'Ichmaël, notons que le monde a été créé en 4 catégories : la matière inerte et silencieuse, la végétation en croissance, la vie animale et l'homme parlant.
Israël, par son étude et sa pratique de la Torah, constitue une 5e catégorie, au-dessus des processus de la nature auxquels sont soumises les quatre autres.
Entre chacune des catégories se trouvent des intermédiaires, qui ont des caractéristiques communes avec les créatures situées au-dessus et au-dessous d'elles.
Par exemple, les champignons poussent mais ressemblent néanmoins à des pierres inertes ; les singes ont à peu près l'usage des bras et des jambes mais ne peuvent pas parler.

Ichmaël, fils d'Avraham mais né avant d'être circoncis, constitue un intermédiaire entre Israël et le reste de l'humanité.
C'est pourquoi il est appelé : "un homme sauvage" (Lé'h Lé'ha 16,12). Bien qu'il ait la capacité d'être "sauvage" comme les autres nations, s'il utilise sa capacité à faire le bien, il devient un "homme", dans le sens où seul Israël est appelé "homme".
[Sfat Emet - Vavéra 5650]

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-> Le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.

> Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs.

-> par exemple, également sur ce sujet : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif

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-> N'oublions pas que l'incroyable grandeur des juifs, va de paire avec une incroyable responsabilité d'agir en conséquent de ses capacités très élevées (Divines).

-> Une des principales tâches de la nation juive est d'avoir un impact sur l'ensemble de l'humanité grâce à notre observance de la Torah, de donner un exemple qui inspirera les non-juifs à vouloir rechercher Hachem.
C'est la raison pour laquelle la Méguila de Ruth est lue à Shavouot, pour montrer que même les non-juifs comme Ruth ont en eux des étincelles de sainteté qui peuvent être allumées au contact des idéaux juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5649]