Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Chacun selon leur drapeau, selon les signes de la maison de leur père, les enfants d'Israël camperont non loin, autour de la tente d'assignation ils camperont" (Bamidbar 2,2)

-> Le Zohar (Bamidbar 118b) écrit :
"Les quatre étendards du peuple d'Israël correspondent aux quatre camps d'anges de l'assemblée d'Israël qui est la Présence divine ...
L'ange Mikhaël se trouve au sud, à la droite du Trône Céleste. Il est le prince de la bonté représenté par la face du lion.
Gabriel se situe au nord, à la gauche du Trône Céleste. Il est le prince de la rigueur représenté par la face du taureau.
Ouriel est placé à l'est, devant le Trône Céleste. Il est le prince de l'attribut de Tiféret et il est représenté par la face de l'homme.
Raphaël enfin, est à l'arrière du Trône Céleste, à l'ouest. Il est le prince de la royauté représenté par la face de l'aigle.
La Présence divine réside au-dessus des quatre anges. Les premiers à voyager étaient les membres du camp de Yéhouda dont le drapeau correspondait au camp de Ouriel. Puis, arrivaient les membres du camp de Réouven dont l'étendard correspondait au camp de Mikhaël. Le camp de Dan voyageait quant à lui vers le nord, correspondant au camp de Gabriel et le camp d'Efraim voyageait vers l'ouest et représentait le camp de Raphaël".

-> Le Chlah haKadoch dit à ce sujet :
"Hachem notre Maître, que Ton Nom est puissant sur toute la terre!" (Hachem adonénou ma adir chim'ha bé'hol aarets - Téhilim 8,2)

Les anges des mondes supérieurs se réjouirent de l'ordre des étendards du peuple d'Israël sur terre qui reflétaient les quatre camps de la Présence divine entourant le Trône de gloire.
En effet, les lettres du terme "adir (אדיר - puissant) sont les acronymes des quatre tribus qui portaient l'étendard : Efraïm (אפרים), Dan (דן), Yéhouda (יהודה) et Réouven (ראובן).

Les bougies de ‘Hanoucca

+ Les bougies de 'Hanoucca (selon le Sfat Emet) :

-> La mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca est l'un des rares cas où nous en exil pouvons reproduire le service divin du Temple. Cela est en soi quelque peu réconfortant pour les juifs embourbés dans l'exil.
Lorsque Aharon a regretté son incapacité à offrir les mêmes sacrifices que les Nessi'im de chaque autre tribu au moment de l'inauguration du Michkan, il a été réconforté par les mots : "chél'ha léolam kayamét" = ton rôle dans le Service Divin d'allumer la Ménora restera pour toujours.
Comme le note le Ramban, cela fait référence aux lumières de 'Hanoucca, qui aident à obtenir une étincelle du Temple même pour nous dans l'exil.
['Hanoucca 5633]

-> Même de nos jours, en l'absence du Temple, en allumant les lumières de 'Hanoucca, qui incarnent l'esprit de la Ménora du Temple, nous aussi pouvons atteindre de grandes hauteurs spirituelles.
['Hanoucca 5664]

-> En allumant les bougies de 'Hanoucca, nous ravivons un peu l'aura du Temple.
Cela peut être seulement une ouverture, un début et un aperçu du Temple, mais comme le dit le midrach (Chir haChirim 5,3) : Hachem nous dit : "Faites-moi une ouverture de la taille d'un chas d'une aiguille [dans votre coeur en se repentant sincèrement et en revenant vers Moi], et je vous ferai une ouverture de la taille d'une entrée d'un palais" = si vous me faites une ouverture chaque 'Hanoucca, alors que les bougies de la Ménora ('hanoukia) s'infiltre, J'ouvrirai pour vous les portes du Temples lui-même.
['Hanoucca 5638]
[à 'Hanoucca nous faisons tous un aperçu du service du Temple (Ménora), et par là cette petite ouverture on en réalise une grande vers la guéoula! ]

-> Le Rokéa'h note que les 36 bougies de 'Hanoucca qui sont allumées correspondent aux 36 heures pendant lesquelles la lumière primordiale de la Création (ohr haganouz) a brillé (c'est-à-dire les 3 premiers jours [3*12 heures de clarté]).
Son commentaire n'est pas simplement une analogie numérique, mais révèle également que chaque 'Hanoucca en allumant les bougies, nous sommes en mesure d'obtenir d'une manière ou d'une autre la première lumière de la Création ...
Bien que nous soyons certainement très éloignés des sommets spirituels atteints par les 'Hachmonaïm et leurs fidèles partisans, nous apprécions nous aussi, d'une certaine manière, les rayons de cette lumière primordiale qui filtre vers la terre à chaque 'Hanoucca.
['Hanoucca 5661]

-> Hachem compense non seulement les bonnes actions, mais aussi les pensées nobles et chaque action/effort entreprise menant à l'accomplissement éventuel d'une mitsva.
En ce sens, le mérite et le désir d'allumer la Ménora du Temple est en soi un facteur majeur dans la précipitation de la guéoula.
['Hanoucca 5648]
Ainsi, en allumant les bougies à 'Hanouca nous témoignons de notre profond désir de voir le Temple reconstruit très très bientôt, et cela accélère cette réalisation. En ce sens, le Sfat Emet ('Hanoucca 5648) enseigne : "Par le mérite d'observer 'Hanoucca, nous mériterons la guéoula finale".

-> La valeur numérique de "nér" (bougie - נר) est de 250, correspondant aux 248 mitsvot positives couplées à 2 autres : l'amour et la crainte d'Hachem.
De plus, le terme "nér" (נר) est l'acronyme de "néfech" (נפש) et "roua'h" (רוח).
L'exécution des 248 commandements positifs de tout coeur est le "projecteur" le plus efficace, le meilleur moyen d'extraire l'étincelle de l'étincelle de juive incrustée dans l'âme.
[nér Hachem nichmat adam - "l’âme de l’homme est la bougie/lampe de D." (Michlé 20,27)]
Le miracle de 'Hanoucca est revisiter chaque année. Tout comme à l'époque du miracle originel de 'Hanoucca, la Ménora brûlait de façon surnaturelle, de même nous recevons la capacité extraordinaire de susciter l'étincelle Divine [qui est en chacun de nous] et de la mettre au premier plan.
['Hanoucca 5631]

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-> La guémara (Méguila 30b) relate qu'à 'Hanoucca nous lisons la partie de la Torah (Nasso 7-8,4) décrivant les sacrifices offerts par les Nési'im, les responsables des 12 tribus d'Israël, au moment de l'inauguration du Michkan.
Le midrach (Pessikta rabbati 6) dit que le Michkan a été terminé le 25 Kislev, mais n'a été inauguré qu'à Roch 'Hodech Nissan. [les Nési'im étaient malgré tout prêt à apporter leurs offrandes dès le 25 Kislev]

-> Lors de l'inauguration du Michkan, les Nési'im ont apporté : "12 écuelles d'argent, 12 bassins d'argent, 12 coupes d'or" (Emor 7,84).
Il y a un parallèle entre les 36 récipients qu'ont apporté les princes des tribus, et les 36 bougies qui sont allumées à 'Hanoucca.
C'étaient plus que de simples réceptacles offerts au Michkan, c'étaient des réceptacles qui soutiennent l'univers entier.
De même, à 'Hanoucca, en allumant les 36 bougies, nous aidons aussi à maintenir tout l'univers.
Bien sûr, l'exemple le plus connu de la signification du nombre 36 est l'affirmation de la guémara (Soucca 45b) selon laquelle il y a 36 personnes justes par le mérite desquelles l'univers tout entier est soutenu.

Par ailleurs, le nombre 36 est composé de : 30 jours + 6 jours de la semaine.
En allumant 36 bougies à 'Hanoucca, nous invoquons la bénédiction d'Hachem chaque semaine et chaque mois de l'année toute entière.
['Hanoucca 5650]

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-> A chaque 'Hanoucca, nous cherchons à contrer la mauvaise intention des grecs en nous tenant à l'ouverture de la porte allumant la Ménora ('hanoukia). Nous permettons ainsi à l'impact de cette mitsva non seulement de pénétrer nos âmes mais de s'étendre au monde obscur à l'extérieur.
['Hanoucca 5660]

-> Nous mentionnons le miracle pour montrer que nous faisons un effort initial pour que le miracle soir rappelé au Ciel. En allumant nos bougies de 'Hanoucca, nous amenons Hachem à "se souvenir" du miracle et à allumer la Ménora céleste.
En ce qui nous concerne, nous pouvons dire qu'en allumant la Ménora de 'Hanoucca, nous sommes capables d'allumer l'étincelle Divine, le vrai Michkan, le siège de la Chékhina latent dans chaque âme juive.
['Hanoucca 5631]

-> Le Hallel n'est récité qu'à des occasions où nous percevons que les portes de la droiture sont ouvertes au Ciel, comme le chante le roi David : "pit'hou li chaaré tsédék" (ouvre-moi les portes de la droiture).
En accomplissant la mitsa d'allumer les bougies de 'Hanoucca à l'entrée, nous affirmons que non seulement les protes du Ciel s'ouvrent à 'Hanoucca, mais tout aussi important les portes de l'âme de chaque juif sont ouvertes.
Comme nous le disons : "pit'hou li" (ouvre-moi) = permet à mon âme d'éclater en louange à Hachem puisqu'elle le désire si ardemment.
Certainement, chaque juif entrant dans le Temple sentirait les portes de son âme s'ouvrir toutes grandes, succombant à la Volonté d'Hachem. De même, la lumière de la Ménora ('hanoukia), qui rappelle le Temple, permet au coeur du juif de s'ouvrir.
['Hanoucca 5663]

-> Tout comme les 'Hachmonaïm l'ont emporté sur les ténèbres qui se répandaient dans la vie juive, de même les âmes qui pataugent dans l'oubli spirituel peuvent revenir à chaque 'Hanoucca.
['Hanoucca 5660]

-> Les lumières de 'Hanoucca représentent l'étincelle intérieure incrustée dans l'âme.
Le Shabbath hebdomadaire, quelle que soit la puissance de l'expérience, est de nature transitoire et a peu d'impact sur l'âme intérieur d'un juif.
Cependant, l'esprit de louanges et de remerciements (hallel véodaa) qui imprègne 'Hanoucca laisse un impact si profond que l'étincelle [juive] intérieure pure se diffuse dans toute l'âme.
Chaque juif, peu importe à quel point il a pu s'éloigner, est affecté par 'Hanoucca.
[d'après 'Hanoucca 5633]

-> Chaque 'Hanoucca, le chemin de la téchouva, la route du retour vers Hachem s'ouvre à nouveau. 'Hanoucca est un moment opportun pour revoir sa vie, améliorer ses actions et revenir à Hachem.
['Hanoucca 5658]
[de même qu'à l'époque des 'Hachmonaïm de nombreux juifs étaient dans les ténèbres, assimilés aux valeurs grecques, et pourtant le miracle a eu lieu : ils ont perçu une révélation Divine très puissante, qui a rallumé leur intériorité et leur vision de la Vérité, entraînant un retour vers papa Hachem. Il en est de même à chaque 'Hanoucca, qui est un moment où la téchouva est plus facile et acceptée. ]

-> Pour témoigner Son acceptation de la téchouva [des juifs] qui avait accompagné la défaite des Grecs, Hachem organisa le miracle de la Ménora.
Bien qu'il puisse sembler que l'allumage miraculeux de la Ménora était simplement une restauration du miracle original (continuant jusqu'à la disparition du Cohen Gadol Shimon haTsadik), par lequel la lampe occidentale (nèr maaravi) brûlait de soir en soir (alors que les autres avec la même quantité d'huile s'éteignaient à la fin de la nuit), en réalité un miracle beaucoup plus grand s'est produit.
C'est une démonstration des paroles de nos Sages : "Là où des baalé téchouva se tiennent, des tsadikim parfaits ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 34b).
En effet, la génération de tsadikim (menée par Shimon haTsadik) méritait seulement que la lampe occidentale brûle pendant 24 heures. La génération [à l'époque des 'Hachemonaïm] qui est revenue à Hachem (par sa téchouva) a bénéficié d'une semaine entière de miracles.
['Hanoucca 5663]
['Hanoucca nous illumine la conscience de la puissance positive de la téchouva, alors que le yétser ara nous pousse plutôt à nous dévaloriser, à désespérer (comment as-tu descendre ci-bas par cette faute!).]

-> Il n'y a pas de moment plus opportun pour renforcer notre noyau intérieur de sainteté que le moment où l'on allume les lumières de 'Hanoucca, qui sont extrêmement efficaces pour nous aider à découvrir notre potentiel intérieur.
['Hanoucca 5633]
[peu importe ce qu'on a pu faire, nous gardons toujours notre étincelle divine intérieure, et 'Hanoucca est un moment opportun pour la développer, la faire briller davantage! ]

-> En allumant la Ménora ('hanoukia) et en démontrant notre foi dans les miracles d'Hachem, nous invoquons les Attributs d'Hachem.
Comme indiqué précédemment, nos humbles efforts pour allumer notre Ménora ('hanoukia) suscitent une réponse généreuse d'Hachem, qui allume la Ménora ci-dessus.
['Hanoucca 5659]

-> Lorsque nous allumons les bougies, nous disons : "bayamim ahém bazman azé" (ces jours-là, actuellement). Les miracles historiques de ces jours [de 'Hanoucca], aussi lointains soient-ils, se renouvellent chaque année à cette époque.['Hanoucca 5659]
[à cette période de l'année où les nuits sont longues, symbole de l'obscurité et de période dure, nous allumons les bougies d'espoir et disons : bazman azé], Hachem préservera pour nous les miracles qu'Il a accompli jadis à cette époque de l'année. ['Hanoucca 5660]
[le rôle d'un juif est d'éclairer l'obscurité (ex: Torah et mitsvot), mais d'un autre côté les bougies renvoient le message que Hachem va également nous illuminer notre vie, qu'Il va être à nos côtés constamment. De même qu'Il s'est occupé des juifs à l'époque de 'Hanoucca (bayamin ahém), de même Il s'occupe en permanence de nous (Il ne laisse pas le monde s'auto-gérer) (bazman azé). ]

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-> Comment comprendre que les juifs ne cherchent pas généralement pas à influencer le monde dans son ensemble par leur observance des mitsvot (cela nous regarde avec Hachem), et pourtant l'allumage de 'Hanoucca doit l'être d'une manière visible.

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5642) développe l'idée que de même que les Grecs sont venus avec la "lumière" de leur sagesse impurifier les lieux les plus privés du Temple, alors de même Hachem a permis à ce que la Ménora ('Hanoukia) puisse pénétrer dans la "rue" afin qu'un peut de la lumière du Temple puisse irradier le domaine public.

Le Sfat Emet poursuit :
"Tout comme les Grecs ont brisé les barrières de notre maison nationale (le Temple - lieu d'êxtreme sainteté) des regards indiscrets du public, alors de même nous démantelons les barrières de fer érigées par le yétser ara pour empêcher le monde entier de profiter de la lumière des mitsvot. [en amenant aux yeux de tous la mitsva de l'allumage]
Par le mérite de la mitsva [d'allumer les bougies de 'Hanoucca, ] nous supprimerons finalement toutes les barrières séparant les juifs de leur Père au Ciel."

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-> Est-ce que Hachem a besoin de la lumière [du nér maaravi de la Ménora]?
Le midrach (Béréchit rabba 36,2) donne la réponse suivante : "c'est afin de vous élever parce que vous allumez pour Lui [Hachem], Qui allume l'univers tout entier."

[Le Sfat Emet de commenter : ] Israël remplit son rôle d'éclairer le monde au nom d'Hachem en accomplissant des mitsvot.
[ "La mitsva est (comparée à) la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23)]
La Torah est elle-même comparée à la lumière et les mitsvot à une bougie capable de rayonner la lumière de la Torah. Par notre observance des mitsvot, en agissant comme une bougie (nèr), une bougie/lampe perpétuelle (nér tamid - comme symbolisé par la lampe occidentale - ner maaravi), recevant et reflétant la lumière de la Torah elle-même, nous faisons proliférer la lumière d'Hachem dans un univers trop matérialiste pour recevoir directement la lumière de la Torah.
['Hanoucca 5634]

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-> La mézouza symbolise l'impact permanent des mitsvot. Tout comme le montant de la porte est un élément permanent de la maison, l'impact [positif] des mitsvot reste également dans la maison juive.
En plaçant la Ménora ('hanoukia) en face de la mézouza, nous exprimons notre ferme conviction que al force de la Ménora persistera également dans la maison.
['Hanoucca 5665]

-> La lampe occidentale (ner maaravi) peut témoigner non seulement de la présence visible de la Chékina dans le Temple, mais aussi de l'étincelle divine intérieure (nékouda apénimit) latente dans chaque âme juive. Tout comme la Ménora a continué à brûler même sans suffisamment d'huile, l'étincelle juive intérieure de l'âme peut également briller même dans les conditions les plus obscures, les plus défavorables.
Bien qu'il puisse sembler que cette étincelle Divine soit une minuscule entité en retrait quelque dans l'âme, en réalité son impact (s'il est correctement exploité) se répercute dans tout le corps humain.
['Hanoucca 5631 ; 5638]

‘Hanoucca – Louer et remercier Hachem

+ 'Hanoucca - Louer et remercier Hachem (selon le Sfat Emet) :

-> Nous pouvons suggérer que le fait de louer et remercier Hachem (Hallel véOdaa) était la cause et la justification de toute la libération de 'Hanoucca, et non pas seulement sa conséquence.
Tous les miracles qui se sont produits à cette époque avaient un seul objectif : permette aux juifs de reprendre leur rôle historique de louer et remercier D. (léodot oul'Hallel).
['Hanoucca 5665]

-> Alors que les 3 premiers exils (en Babylonie, en Perse et en Grèce) ont finalement pris fin par le mérite de nos 3 Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), notre survie et notre libération de l'exil final ne sera méritée que par des prières de gratitude et de remerciement à Hachem.
['Hanoucca 5640]

-> Il est bien connu que les 'Hachmonaïm ont commis une erreur tragique en assumant le trône [de la royauté d'Israël] plutôt que de permettre à un descendant du roi David de régner.
Pour rectifier en partie cette erreur, un rôle majeur a été réservé aux chantes de louanges, qui sont composés à l'origine par le doux chanteur d'Israël, le roi David.
Aussi, les mérites de David, ainsi que ceux des 'Hachmonaïm eux-mêmes ont permis la libération du peuple juif.
['Hanoucca 5642]

-> Le mérite des 'Hachmonaïm n'a peut-être pas été suffisant pour permettre aux miracles de 'Hanoucca de se produire. De plus, [à cette époque] de nombreux juifs s'étaient alors assimilés et ne les méritaient pas.
Cependant, il y avait une source de mérites qui restait : la bonté innée du peuple juif. Bien que les juifs peuvent s'écarter du bon chemin, ils reviendraient sûrement à son rôle historique de faire l'éloge d'Hachem, une fois libéré de l'emprise de la tyrannie grecque.
Hachem était bien conscient de la capacité innée de son peuple à faire des louanges Divine, et ainsi Il a unit toutes les louanges et remerciements futurs des juifs avec le mérite significatif actuel des 'Hachemonaïm, et Il a alors libéré Son peuple.
[si les chants de gratitude à D. sont si présents et importants à 'Hanoucca, c'est d'une certaine façon car ils ont été comptabilisés à l'époque pour nous faire mériter le miracle. Ainsi, notre comportement actuel permet concrètement d'être sauvés des Grecs! ]
[d'après 'Hanoucca 5642]

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-> La guémara (Shabbath 118b) rapporte que celui qui lit le Hallel tous les jours, cela est blasphématoire.
Le texte du Hallel n'est récité que certains jours de l'année, tandis que la capacité de remercier Hachem par une prière est possible tous les jours.
A 'Hanoucca, d'un côté nous disons des prières de remerciements (sous la forme élargie du "Al haNissim") pour célébrer les miracles qui se sont produits pour le peuple juif sur terre.
D'un autre côté, il y a le Hallel qui est réservé aux moments extraordinaires de l'histoire juive (quelques jours dans l'année), et qui se concentre sur l'impact dans le Ciel des miracles de 'Hanoucca.

Rien, pas même la joie des juifs lors de la libération, ne peut être comparé au plaisir que Hachem tire de notre délivrance de la tyrannie [d'un de nos oppresseurs en exil].
Lors d'occasions raréfiées telles que 'Hanoucca, nous avons la chance de percevoir ici sur terre un morceau de la grande joie vécue ci-dessus.
[Sfat Emet]

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-> Même de nos jours, bien que nous soyons des générations éloignées de l'occurrence réelle du miracle de 'Hanoucca, en louant et en remerciant Hachem, nous pouvons aussi nous identifier et vivre le miracle de 'Hanoucca.
['Hanoucca 5648]

-> A chaque 'Hanoucca, les juifs imitent leurs ancêtres en chantant des louanges à Hachem. Ce n'est pas seulement une réponse à Ses miracles qui ont déjà été accomplis, mais cela prouve que nous sommes sûrs de savoir que les louanges et les remerciements (Hallel véOdaa) sont les moyens les plus efficaces, peut-être les seuls, de vaincre nos ennemis contemporains.
['Hanoucca 5645]

-> Le message des remerciements (odaa - comme Al haNissim), de reconnaître et de faire confiance à Hachem, est pertinent à chaque 'Hanoucca, alors que l'aura et la lumière résiduelle du Temple pénètrent jusqu'à nos sites éloignés en l'exil.
['Hanoucca 5657]

-> Louer et remercier Hachem ne se limite en aucun cas à la période de 'Hanoucca.
La guémara (Béra'hot 54b) rapporte que 4 catégories de personnes qui ont vécu une situation potentiellement mortelle doivent réciter la bénédiction de remerciement : "agomel lé'hayavim tovot, chéguémalani kol tov".
Par analogie, les juifs après avoir été libérés de chacun des 4 royaumes (Bavel, Perse, Grèce et Edom) ont loué Hachem.
De même, nous nous inclinons à 4 reprises pendant la Amida, exprimant ainsi notre gratitude pour la libération divine des 4 tyrannies.
Dans la Amida, le passage du "Al haNisim" se situe entre la 3e et la 4e fois où l'on se prosterne. De même, les miracles de 'Hanoucca se sont produits à la fin de la 3e monarchie maléfique (grecque) et juste avant le début de la 4e et dernière tyrannie (Rome - Edom).
['Hanoucca 5642]

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-> Au final, le monde non-juif a perdu de vue son véritable objectif. Au lieu d'aider le peuple juif, la monarchie perse et surtout les Grecs ont cherché à harceler et à détruire l'intégrité spirituelle du peuple juif. [d'une façon similaire, les égyptiens ont été punis car certes ils devaient frapper le peuple juif, mais ils l'ont fait avec beaucoup plus de force et de méchanceté que requis.]
Ayant abandonné sa mission, le monde non-juif a également cédé son privilège (la richesse matérielle) à Israël.
En disant des remerciements (odaa), nous remercions Hachem de nous avoir accordé non seulement les bénédictions qui nous étaient dues, mais aussi la générosité réservée à la Grèce et à la Perse.
['Hanoucca 5656]

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-> b'h, également : le Hallel (selon le Sfar Emet) : https://todahm.com/2022/05/18/le-hallel

Par le mérite d'observer 'Hanoucca, nous mériterons la guéoula finale.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5648]

‘Hanoucca – un moment de renouvellement

+ 'Hanoucca - un moment de renouvellement (selon le Sfat Emet) :

-> 'Hanoucca marque l'achèvement du renouvellement annuel de l'année juive. Alors que nous associons le mois de Tichri (avec Roch Hachana) comme étant le début d'une nouvelle année, en réalité, le sens du renouveau persiste jusqu'à 'Hanoucca. Par conséquent, les bikourim (également associés au renouveau puisqu'ils sont les prémices), qui devaient idéalement être offerts avant Souccot, pouvaient être amenés jusqu'à 'Hanoucca (cf. Bikourim 1,6).
['Hanoucca 5644]

-> Chaque juif percevant le miracle de 'Hanoucca profite d'un occasion annuelle de repartir à neuf, de recommencer à zéro. Le Temple a été souillé, puis il a été purifié au moment du miracle de 'Hanoucca.
De même, chaque juif, peu importe à quel point il a pu s'égarer, peut revenir à son héritage à chaque 'Hanoucca ...
Les âmes qui ne sont pas inspirées par le Shabbath (qui a lieu chaque semaine) sont spirituellement émues par l'observance annuelle de 'Hanoucca.
En effet, une certaine étincelle, une pureté intérieure, reste toujours brûlante dans le coeur de chaque juif, et à 'Hanoucca elle est libérée par le pouvoir du "Hallel véOdaa" (louanges et remerciements à Hachem), pour les miracles qui se sont produits à cette époque.
['Hanoucca 5633 ; 5660]

-> Ceux qui agissent "méhadrin laméhadrin" allument les bougies dans un ordre croissant, une lumière la première nuit de 'Hanoucca et culminent à huit, symbolisant le "maalin bakodech (on ajoute dans la sainteté).
La vigueur renouvelée atteinte à cette époque [de l'année] continuera à se développer pendant le restant de l'année à venir.
['Hanoucca 5640]

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-> Non seulement le peuple juif, mais également tout l'univers lui-même, a été renouvelé au moment du miracle de 'Hanoucca.
L'univers a été créé par le mérite et à une finalité de la Torah et des mitsvot. En empêchant le peuple juif de servir Hachem, les Grecs était en fait en train de détruire tout l'univers.
Lors de la délivrance des juifs et de leur retour à la Torah et aux mitsvot, la survie de monde a été assurée.
['Hanoucca 5648]

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+ Un nouvel élan vers la guéoula :

-> Alors que le miracle de 'Hanoucca nous assure qu'à l'arrivée du machia'h, le peuple juif reviendra à ses racines spirituelles, il est aussi une source de renouveau et d'inspiration pour le juif contemporain qui attend toujours l'arrivée du machia'h.
Il faut garder à l'esprit que les miracles d'Hachem sont importants, non seulement pour le moment où ils se produisent, mais aussi pour soutenir de nombreuses générations futures. En fait, Hachem n'accomplit pas de nouveaux miracles tant que le potentiel complet du miracle précédent n'a pas été pleinement utilisé.
Nous pouvons conclure du fait qu'aucun nouveau miracle [collectif] ne s'est produit depuis le miracle de 'Hanoucca, que le peuple juif n'a pas encore tiré sa pleine mesure d'illumination et de renforcement du miracle de 'Hanoucca.
Une fois que nous aurons été dûment inspirés, la guéoula finale aura lieu.
['Hanoucca 5637]

-> Les miracles de 'Hanoucca marquent non seulement l'élimination de la tendance grecque, mais ils servent également de "nourriture" spirituelle nous soutenant tout au long de l'exil (soit presque 2 000 ans d'exil depuis la destruction du Temple).
Alors que les juifs qui ont vécu dans les 3 premiers royaumes (en Babylonie, en Perse, en Grèce) ont été témoins de miracles, ceux d'entre nous qui ont enduré l'exil final, n'ont pas été témoins de tels miracles. De toute évidence, le miracle de 'Hanoucca était destiné à soutenir la communauté juive tout au long du long exil. C'est notre tâche sacrée et notre défi de nous inspirer chaque année de l'histoire de 'Hanoucca, de nous soutenir et de nous renforcer jusqu'à l'arrivée du machia'h.
['Hanoucca 5636]

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-> En observant 'Hanoucca, les juifs se préparent non seulement à l'arrivée du machia'h, mais aussi aux fêtes associées à cette époque.
Le midrach (cf. Yalkout Yéchayhou 554) rapporte qu'à l'époque du machia'h, le peuple juif rendra visite au Temple à chaque Roch 'Hodech.
En préparation de ces fêtes futures, Hachem a initié le jour de fête (Yom Tov) actuel de 'Hanoucca.
['Hanoucca 5646]

-> Pour le peuple juif après presque 2 millénaires d'exil, dépourvu de Temple et de ses rites sacrés, 'Hanoucca est l'occasion de réapprendre la procédure d'allumage de la Ménora qui était similaire à celle de la Ménora de 'Hanoucca (la 'hanoukia).
['Hanoucca 5638]

[le mot 'Hanoucca est lié à 'hinoukh (éducation). On y apprend comment allumer la 'Hanoukia, allusion à la Ménora, et on renouvelle en nous la certitude de l'arrivée imminente du 3e Temple, où la Ménora y sera quotidiennement allumée.]

-> Plus profondément, les événements de 'Hanoucca ont appris aux habitants de ce monde éphémère (olam azé) l'existence d'un autre monde beaucoup plus permanent qui nous attend à la fin de l'histoire, le monde à venir (olam aba). [de même que l'histoire de 'Hanoucca s'est terminée d'une façon totalement improbable selon la vision de notre monde, de même la fin de toute chose de ce monde sera d'une manière improbable selon la vision actuelle du monde. Oui, il y a Hachem. Oui, il y a un monde à Venir]
En fait, toute notre existence, notre durée de vie ici-bas n'est "qu'une session d entraînement" (un 'hinoukh - éducation) dans une optique du monde à Venir ...
Toute notre existence spirituelle, toute la Torah et les mitsvot d'ici sur cette terre, ne sont qu'un échantillon des trésors spirituels qui nous attendent dans le monde à Venir (olam aba). Ce sont de simples moments d'entraînement [temporaires] afin que nous soyons préparés et à l'aise dans notre [future] éternité.
['Hanoucca 5648]

"Sache que le plus grand plaisir dans ce monde est celui de donner à l'autre, car donner crée un lien entre les hommes, et c'est précisément cet acte élevé qui est le plus souvent la cible des attaques du Satan. Le Satan cherche toutes les excuses possibles pour empêcher toute forme de don."
[rav Elazar Sim'ha Wasserman]

La messirout néfech = la clé de la sainteté

+ La messirout néfech = la clé de la sainteté (kédoucha) :

-> La guémara (Berakhot 20a) enseigne : "Rav Papa demanda à Abayé : Pourquoi des miracles se produisirent-ils pour les générations antérieures [celles des Amoraïm] alors que des miracles ne se produisent pas pour nous? ... Il répondit : 'Les membres des générations antérieures firent de grands sacrifices pour sanctifier le Nom (une messirout néféch), mais pas nous'."

-> Le Torat Cohanim (Emor 9,5) dit que si quelqu'un accomplit un acte de messirout néfech en comptant sur un miracle pour le sauver, aucun miracle ne sera accompli pour lui. Par contre, un homme qui se met en danger sans attendre de miracle bénéficiera assurément d'un miracle.

-> Un exemple de ce concept est le récit des événements ayant conduit à l'ouverture de la Mer des Joncs. La guémara (Sota 37a) dit qu'au début, le peuple juif était debout sur le rivage mais la mer ne s'ouvrait pas. Alors que Moché priait longuement pour eux, Hachem lui dit : "Mes bienaimés se noient dans la mer et toi, tu pries longuement devant Moi? ... Parle aux Bné Israël et qu'ils se mettent en marche!" (Béchala'h 14.15).
La guemara révèle que la mer s'ouvrit seulement après que Na'hchon ben Aminadav s'y fut jeté et fut sur le point de se noyer (Midrach Zouta - Chir Hachirim 2,1).
Pourquoi fallait-il que Na'hchon entre dans la mer pour qu'un miracle se produise? Après tout, le midrach ne dit-il pas (Béréchit Rabba 5.5) qu'au moment de la création de la mer, D. avait mis comme condition qu'elle se fende pour les Bné Israël?
Selon le midrach que nous avons cité, la réponse à cette question est évidente : pour qu'un miracle se produise, le bénéficiaire ne doit pas compter sur un miracle. La mer ne se fendit que quand Na'hchon mit sa vie en danger.

-> Le Maharal (Gour Aryé - Emor 22,32) enseigne que lorsqu'un homme se met en danger pour l'honneur d'Hachem sans attendre de miracle pour le sauver, il gagne le statut de "kadoch", comme Its'hak qui fut sanctifié en se laissant attacher sur l'autel lors de la Akéda.
Une fois qu'un homme devient kadoch, D. accomplira un miracle pour le sauver, car ce miracle ajoutera à la sainteté de Son Nom.

Le Maharal ajoute : "La règle est qu'un homme qui n'attache pas de valeur à la vie dans ce monde aux dépens de la sainteté du Nom divin et qui risque la mort al kiddouch Hachem est kadoch. Puisqu'il est kadoch, il est mis à part et n'est pas sujet aux lois ordinaires, à la nature et à la conduite du monde. Des miracles sont accomplis pour lui parce qu'il vit à un niveau plus haut que le monde."

=> Il en résulte que le Maharal enseigne que les miracles sont accomplis uniquement pour ceux qui agissent avec messiront néfech pour l'honneur de D., car ces actes les définissent comme des "kédochim", des hommes saints, qui suivent l'exemple d'Its'hak.
Un homme qui risque sa vie ou qui se sacrifie pour l'honneur de D. démontre que le but de sa vie est de faire un kiddouch Hachem (soit agrandir l'honneur d'Hachem), et cela le rend digne d'un miracle puisque le miracle cause un kiddouch Hachem.
[selon le Sifté Haim (sur 'Hanouka) mesure pour mesure : le bénéficiaire du miracle défie sa nature en étant prêt à se sacrifier pour l'honneur de D., et D. répond en suspendant pour lui les lois de la nature. ]

Ce n'est pas dans chaque génération que le peuple juif doit résister à la coercition religieuse.
Cependant chaque juif a l'occasion de s'investir dans la forme de messirout néfèch que Its'hak a introduite, par un acte de sacrifice volontaire (lors de la Akéda Its'hak, seul Avraham ayant reçu l'ordre d'Hachem, Its'hak s'est montré à se sacrifier devant la volonté de D.).
Lorsqu'un homme fait de l'accomplissement de la volonté divine son seul but dans la vie, il s'offre en fait en sacrifice à D., et il mérite d'être appelé "kadoch".

‘Hanoucca = quand ma vie s’obscurcit, Hachem est ma lumière!

+ 'Hanoucca = quand ma vie s'obscurcit, Hachem est ma lumière!

=> Pourquoi nos Sages ont institué une fête pour commémorer le miracle de l'huile qui a brûlé par miracle pendant 8 jours. D'autres prodiges, plus grands même, se sont produits au cours de l'Histoire juive, par exemple celui accompli par le prophète Elicha (Melakhim II 4,1-7) quand une goutte d'huile s'est miraculeusement transformée en une quantité immense.
[le Zohar dit (Beréchit p. 88a) que la fiole d'huile appartenant à la veuve d'Ovadia contenait juste assez d'huile pour couvrir un petit doigt. Pourtant, le prophète dit que l'huile s'était accrue par miracle jusqu'à remplir les nombreux récipients qu'ils avaient apportés. Un récipient d'huile peut contenir des dizaines de milliers de gouttes, si bien que la quantité totale d'huile produite représentait des dizaines de milliers de fois la quantité d'origine.]
Pourquoi ce miracle n'a-t-il pas été retenu pour la postérité?
De plus, de nombreux miracles étonnants se produisaient constamment au Temple : la lumière occidentale (nér maaravi) de la ménorah brûlait toujours beaucoup plus longtemps que les autres (Shabbat 22b) [avec la même quantité d'huile, les autres lampes de la ménora tenaient seulement la nuit, tandis que le nèr maaravi restait allumé jusqu'au soir, où l'on rallumait les autres à partir de lui], l'Aron n'occupait aucun espace et le le'hèm hapanim était aussi chaud et frais le jour où on l'enlevait du Choul'han que le jour où on l'y avait posé.
Ces miracles et bien d'autres sont consignés dans la guémara (Yoma 21a) et pourtant, aucun de ces événements surnaturels ne sont commémorés régulièrement par le peuple juif.
Pourquoi nos Sages ont-ils ordonné que précisément le miracle de la fiole d'huile de Hanoucca soit rappelé et proclamé chaque année?

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-> La guémara (Yoma 21b) rapporte 5 choses qui étaient présentes dans le 1er Temple, mais pas dans le 2e :
- le Aron (l'Arche) avec les Lou'hot à l'intérieur ;
- le Ner Tamid (la faculté du feu des sacrifices à se brûler constamment et surnaturellement) ;
- la présence divine n’est pas revenue ;
- la prophétie a été perdue ;
- le Ourim véToumim, le 'Hochen du Cohen Gadol avait perdu sa capacité à répondre aux questions en s’éclairant miraculeusement.

=> Ainsi, à l'époque du 2e Temple a débuté une longue période de voilement divin qui se prolonge jusqu'à nos jours. A ce moment-là, le peuple juif pouvait penser que la Présence divine leur avait totalement été retirée, comme dans ce verset : "Je L'ai cherché [mon "Bien-aimé", une métaphore pour D.] mais je ne L'ai pas trouvé ; je L'ai appelé mais Il ne m'a pas répondu" (Chir haChirim 5,6).
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra), ce verset désigne l'époque du 2e Temple.

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-> Cependant, les 'Hachmonaïm savaient que même lorsque la Présence d'Hachem est dissimulée, cela ne veut pas dire qu'Il a quitté les juifs.

-> Le Mabit (Beit Elokim, Chaar Hatechouva ch.2) enseigne :
"[La Chékhina] nous accompagne en exil, mais elle n'est pas visible. Elle se cache parmi nous, comme Il le dit : "Je cacherai Ma Face ce jour-là" (Vayélé'h 31,18).
On appelle "caché" ce qui est présent à un certain endroit sans être visible ou révélé. Voilà le sens de cette dissimulation : la Chekhina est avec nous, mais elle nous est cachée".

[de même, le Léchèm Chémo Véa'hlama (Chaaré Haléchem - vol.2 11,2) dit : "La révélation de [D.], c'est-à-dire la révélation de la Chékhina, est absente depuis la fin du 1er Temple ... Bien que la Chékhina n'ait jamais quitté le Kotel, comme il est dit dans le midrach (Chémot Rabba 2,2) et dans bien d'autres endroits, elle reste cachée et invisible". ]

-> Shlomo Hamélèkh (Chir Hachirim 2,9) dit : "Voici, Il est debout derrière notre mur, Il surveille par les fenêtres, observe à travers les fentes".
Le Zohar (Parachat Vayikra, p. 114b) explique : "Bien que les Bné Israël aient quitté le Sanctuaire du Roi ... lorsque le désir du Roi Saint s'éveille pour la Chékhina et pour Israël, Il descend vers des niveaux [inférieurs] et monte sur des murs pour les guetter et les observer à travers les fentes du mur et, lorsqu'Il les voit, Il verse des larmes. C'est le sens du verset : 'Il observe à travers les fentes' = [pour] veiller sur eux."

=> Celui qui pense que D. l'a abandonné tombera dans un découragement total et aura le sentiment qu'il n'a plus d'espoir. Mais lorsqu'il sait que D. est avec lui et qu'Il cache seulement Sa Présence, il se sentira capable de L'appeler et de compter sur Son aide.

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
Lors du miracle de 'Hanoucca, non seulement Hachem a sauvé le peuple juif de ses ennemis, mais Il a aussi ôté le masque qui dissimulait Sa Présence.
Pendant 8 jours, Sa gloire a été clairement révélée grâce au miracle de la fiole d'huile. Cette révélation incroyable aux juifs à une époque où les miracles manifestes n'étaient plus courants, fut une leçon non seulement pour la génération mais pour le peuple juif dans toutes les générations à venir. Elle véhiculait le message que, même à une époque où Hachem voile Sa Présence, Il veille constamment sur le peuple juif.

Ceci explique pourquoi le passage "Al Hanissim" souligne que le miracle a eu lieu au temps de Mattityahou. Le miracle de 'Hanoucca était unique en ce qu'il était un prodige manifeste en une époque de dissimulation divine ; bien que la Présence divine fût cachée, Hachem a ouvertement montré Sa grâce au peuple juif pendant 8 jours par la prolongation miraculeuse d'une petite fiole d'huile. Cette leçon devait être retenue pour les périodes d'obscurité ou de souffrance futures : quels que fussent les malheurs qui allaient s'abattre sur eux, les juifs devaient se souvenir que D. était toujours avec eux, même s'ils ne percevaient pas Sa Présence.
[tout ne provient que suite à une décret d'Hachem, tout n'est que miracle (caché ou dévoilé), et en ce sens on peut noter que contrairement au miracle de Hanoucca qui prouvait que D. aide le peuple juif ouvertement, les événements de Pourim montraient que D. met en place les événements en notre faveur sans révéler Sa Providence.]

Nous comprenons à présent la raison pour laquelle c'est le miracle de ‘Hanoucca que nos Sages ont voulu commémorer dans toutes les générations. La guémara (Meguila 14a) enseigne que les prophéties qui ont été conservées sont celles qui allaient être nécessaires pour instruire les générations futures.
De même, le miracle de 'Hanoucca révèle un principe fondamental dont le peuple juif devrait se rappeler à travers toutes ses années d'exil : Hachem ne nous a jamais abandonnés au cours des ténèbres de l'exil. Il est constamment avec nous.

Le miracle de 'Hanoucca s'est produit à un moment où le peuple juif ne bénéficiait plus de miracles, à tel point qu'il craignait que D. l'ait abandonné. Ce miracle a pris 2 formes distinctes : l'une était la découverte miraculeuse de la fiole d'huile scellée du sceau du Cohen Gadol, ce qui peut être considéré comme un miracle "caché" et l'autre était le miracle manifeste (dévoilée) de la combustion de l'huile pendant 8 jours. Ces 2 aspects du miracle véhiculaient le même message : la gloire de D. est révélée même à travers Ses miracles cachés et les prodiges manifestes qu'Il accomplit indiquent que les miracles cachés sont aussi le résultat de Son intervention.

Nous pouvons peut-être ajouter que l'allumage de 'Hanoucca la nuit est significative : ces lumières symbolisent les "étincelles" de la faveur divine révélées par le miracle de Hanoucca.
Ce miracle apprend au peuple juif que la conscience d'avoir Hachem toujours avec lui, même en exil, représenté par "la nuit" (midrach Léka'h Tov, Béréchit 32.25) a le pouvoir d'éclairer les ténèbres de l'exil.
Comme le dit le prophète : "Quand je réside dans les ténèbres, D. est ma lumière" (ki échev ba'hossekh, Hachem or li - Mikha 7,8).

‘Hanoucca = un Yom Tov comme les autres

+ 'Hanoucca = un Yom Tov comme les autres :

-> "Pourquoi le verset : "Qu'ils t'apportent de l'huile pure" (Emor 24,2) est-il juxtaposé au passage relatif aux fêtes (Emor 23,1-44)?
Pour enseigner que dans le futur, les Bné Israël établiraient un Yom Tov basé sur [le miracle de] l'huile.
Et lequel est-ce ? 'Hanoucca".
[midrach Pessikta Zoutrata - paracha Béhaalotékha]

-> Cet enseignement du midrach disant que la Torah fait allusion à la fête de 'Hanoucca lorsqu'elle mentionne l'allumage de la ménorah dans le Michkan juste après les lois des fêtes est repris par le Ma'hzor Vitri (234), avec un ajout important : le fait que cette allusion ait été mentionnée dans la Torah, dit le Ma'hzor Vitri, nous enseigne que 'Hanoucca "est un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim".
=> Comme c'est étonnant alors qu'a priori, 'Hanoucca ne ressemble pas du tout aux autres fêtes!

La guémara (Shabbat 21b) enseigne que 'Hanoucca était destiné à être "des jours de fête de louange et de remerciement". Rachi explique que la guémara souligne qu'il n'est pas interdit d'exécuter des mélakhot (travaux) à 'Hanoucca et que cette fête fut fixée uniquement en tant qu'époque "pour réciter le Hallel et Al Hanissim en tant que remerciement".
=> Cela semble mettre Hanoucca à part des autres Yamim Tovim où il est interdit d'accomplir des mélakhot.

En réalité, les différences entre Hanoucca et les autres Yamim Tovim vont au-delà de la permission de faire des mélakhot. La Torah appelle les fêtes des "mikraé kodech" (convocations saintes - Emor 23,2), ce qui fait dire au Ramban (se basant sur le Sifri et le Targoum Onkelos) : "Ne les considérez pas comme les autres jours ; faites-en des jours saints désignés et différenciez-les par des aliments et des
vétements (spéciaux)".
Or les jours de Hanoucca n'ont pas le statut de "mikraé kodech" : contrairement au Shabbat et à Yom Tov, nous ne sommes pas tenus d'honorer la fête par des vêtements et des aliments particuliers.
De plus, nous ne sommes pas tenus de considérer 'Hanoucca comme une époque de réjouissance, comme le dit le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 670,2) : "il n'y a pas d'obligation de faire une séouda à 'Hanoucca".

=> On a ainsi relevé plusieurs différences avec ce qui à priori fait l'essence d'un Yom Tov. Comment alors comprendre l'affirmation que 'Hanoucca est un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim?

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+ La signification de la Ménora :

-> "Parle à Aharon et dis-lui : lorsque tu allumeras les lumières [de la ménorah], les 7 lumières illumineront vers le centre de la ménorah" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 16,6 ; Tan'houma Béaaloté'ha 5) explique qu'Aharon était peiné que sa tribu n'ait pas participé aux offrandes apportées par les chefs de tribu et craignait d'en être responsable. Pour calmer ses craintes, raconte le Midrach, Hachem ordonna à Moché de dire à Aharon : "N'aie pas peur. Tu es destiné à quelque chose de plus grand que cela ... Les sacrifices ne peuvent être offerts que lorsque le Temple existe, alors que les lumières seront toujours [allumées] vers le centre de la ménorah".

-> Le Ramban (Béaaloté'ha 8,2) explique que c'est une allusion à la mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca accomplie par toutes les générations, même après la destruction du Temple.

-> Le Sforno (Béaaloté'ha 8,2) sur l'expression "les 7 lumières illumineront" indique que "les 7 [lumières] produiront de la lumière et jetteront une lumière céleste sur Israël".

-> De même, le Malbim (Béaaloté'ha 8,2) écrit : "Lorsqu'Aharon allumait les 7 lumières de la ménorah dans le Sanctuaire, la lumière cachée [depuis les 7 jours de la Création descendait sur les 7 branches de la ménorah dans le Sanctuaire, l'emplissant entièrement de la lumière de la Chékhina (Présence Divine)".

Ainsi, lorsque le midrach indique que la "lumière" de la ménorah continuerait à briller après la destruction du Temple, il ne parle pas de la lumière physique de la ménorah mais de la sainteté de la Chekhina introduite au Temple grâce aux flammes de la ménorah.
Aujourd'hui aussi, les lumières de Hanoucca continuent à produire cette sainteté et à porter le caractère sacré de la Présence de la Chekhina qui émane d'elles à travers le monde.

Le Ram'hal (Déré'h Hachem IV 7,6) enseigne : toutes les fêtes de la Torah sont basées sur "un cycle établi par la Sagesse Suprême par lequel chaque fois qu'une rectification a eu lieu dans l'histoire ou qu'une grande lumière a brillé, une lumière semblable brillera de nouveau à chaque anniversaire de ce même évènement, et les résultats de cette rectification se renouvelleront à l'intérieur de nous".

A l'époque du miracle de Hanoucca, les 'Hachmonaim ont risqué leur vie pour défendre l'honneur d'Hachem. Malgré leur faiblesse militaire et leur petit nombre, ils ont défié le cours naturel des choses en luttant contre les grecs. En réponse à leur sacrifice, D. a accompli le miracle de la ménorah de 'Hanoucca : l'huile a continué à brûler en dépit de sa nature et a permis à la sainteté de la Présence Divine de continuer à émaner par la ménorah.
Selon l'enseignement du Ram'hal, ce phénomène se reproduit chaque année lorsque nous allumons les lumières de 'Hanoucca.
[chaque année, même après la destruction du Temple, la lumière spirituelle qui emplissait le Temple lorsque la ménora était allumée émane de nouveau grâce à l'allumage des lumières de 'Hanoucca.]

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
[le Midrach appelle 'Hanoucca un "Yom Tov", et le Ma'hzor Vitri : ] "un Yom Tov comme les autres Yamim Tovim", on peut l'expliquer ainsi : toutes les fêtes de l'année sont des canaux par lesquels l'éclat de la Chekhina pénètre dans le monde, comme la ménorah au Temple.
Ce concept est exprimé par le Zohar (Parachat Emor, 104b) : "[Les fêtes] sont toutes des lumières sublimes ; ce sont toutes des lumières pour l'allumage de l'huile d'onction céleste".

Ainsi, la sainteté de la Chékhina (Présence Divine) au Temple continue à être véhiculée aujourd'hui dans le monde par les Yamim Tovim, eux-mêmes comparables aux lumières de la ménorah.
Aussi, la comparaison de 'Hanoucca aux fêtes bibliques dans la Torah ne concerne ni les mitsvot de 'Hanoucca ni la récitation du Hallel. Cette comparaison ne suppose pas non plus que 'Hanoucca doive être célébrée par le port de vêtements particuliers ou autres. Elle indique plutôt que la mitsva d'allumer les lumières de 'Hanoucca attire la sainteté de la Chékhina dans le monde, de même qu'au Temple, la ménorah était un canal pour la Présence de la Chekhina, et de même que la Chekhina est amenée dans le monde par la sainteté des autres fêtes.

=> La force spirituelle des lumières de 'Hanoucca est la même que celle du peuple juif lui-même : celle d'attirer la Présence d'Hachem dans le monde physique, par l'accomplissement des mitsvot, serait-ce à une période où D. est dissimulé.
C'est une aptitude que le peuple juif possède encore aujourd'hui, malgré l'absence du Temple et des sacrifices. Cela nous montre à quel point le peuple juif est précieux pour D., combien Il désire notre service et nous apprend qu'Il fait constamment reposer Sa Présence sur nous.

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+ 'Hanoucca = les 3 Régalim deviennent 4 Régalim :

-> La guémara (Shabbath 21b) rapporte que les 'Hachmonaïm ont attendu une année avant de désigner 'Hanoucca comme une fête juive à par entière.

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5644) donne l'explication suivante :
Pour apprécier le retard d'une année dans la proclamation de 'Hanoucca comme fête, nous devons comprendre la signification des Fêtes (chaloch régalim). Ce ne sont pas simplement des occasions de joie nationale, mais comme leur nom "régalim" (réguél - רגל - un pied) l'indique, ce sont des piliers qui soutiennent toute l'année.
Alors que le peuple juif avant le miracle de 'Hanoucca était soutenu spirituellement par 3 "pieds" (chaloch régalim), Hachem réalisant que les générations futures avaient besoin d'une subsistance spirituelle supplémentaire, a apporté un autre "pied" : celui de 'Hanoucca.
Comme le remarque Kohélét (3,11) : "Il a rendu toute chose belle en son temps" = il y a un bon moment pour tout. L'effet cumulatif des 3 Fêtes (Pessa'h, Shavouot et Souccot) en son temps ne pourrait actuellement plus être atteint qu'avec l'ajout de 'Hanoucca.
Dans l'esprit de : "Hachem fait précéder la guérison avant un fléau" (Hachem makdim réfoua lémaka) = il est raisonnable de supposer que Hachem a désigné 'Hanoucca comme un soutien supplémentaire (un 4e pied) juste avant le début de l'oppression grecque, et c'est ce qui a permis à Israël de triompher de leur ennemi.

La pleine conscience de la place de 'Hanoucca parmi les Yamim Tovim n'est pas venue immédiatement. Ce n'est qu'après un an d'introspection que les juifs ont pu arriver à la conclusion que 'Hanoucca était vraiment l'un des piliers de l'année juive [et méritait d'être désigné comme un Yom Tov].

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-> Le Sfat Emet ('Hanoucca 5641) enseigne également :
Non seulement 'Hanoucca a été proclamée comme une fête sur terre, devant être célébrée par les mortels, mais elle a également été établie comme un Yom Tov au Ciel.
En désignant 'Hanoucca comme une fête, les rabbanim de cette époque ont perçu que cette fête n'était pas simplement une fête qu'ils avaient créée, mais plutôt une journée profondément enracinée dans le Ciel.

-> La sainteté accrue manifestée dans le Ciel [à 'Hanoucca] n'y reste pas, mais elle est également déversée sur le peuple juif sur terre.
Tout comme les actions des juifs laissent un impact au Ciel, la décision de nos rabbanim de proclamer 'Hanoucca comme un Yom Tov a laissé un impact profond sur chaque âme juive, permettant au juif de retourner à Hachem en ce moment de l'année.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5644]

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-> Le Sfas Emes (5644) écrit : "Les yomim tovim sont appelés "chaloch régalim" (שלש רגלים - littéralement, "trois pieds") parce qu'ils sont les piliers qui soutiennent le monde. Dans les générations précédentes, 3 fêtes étaient suffisantes (Pessa'h, Shavouot, Souccot).
Hachem savait que trois 3 ne seraient pas suffisantes pour nous dans les générations futures, alors Hachem a ajouté 'Hanoucca et Pourim. À notre sujet, il est dit : "un fou ne ressent rien" (אין שוטה נפגע). [Nous sommes comme des fous parce que nous ne réalisons pas à quel point 'Hanoucca et Pourim sont importants pour nous. ]
Mais les premiers érudits et le véritable ovdé Hachem ont certainement senti et réalisé qu’il est impossible d’exister sans [ 'Hanoucca] et sans les bougies/lumières de 'Hanoucca, qui illumine les ténèbres.

Je pense que nous pouvons gagner plus pendant ces fêtes [de 'Hanoucca et de Pourim que par les 3 régalim] parce que nous pouvons célébrer 'Hanoucca et Pourim dans leur intégralité. Avec les autres fêtes [Pessa'h, Shavouot, Souccot], nous manquons de la mitsva de monter au Temple (aliya laréguel - עליה לרגל), qui était la joie principale de la fête.
Mais nous pouvons observer pleinement les mitsvot de 'Hanoucca et de Pourim. Nous pouvons garder 'Hanoucca et Pourim exactement comme ils ont été établis à l'origine, ce qui est une qualité que 'Hanoucca et Pourim ont par rapport aux autres yomim tovim en raison de la destruction du Temple.

Même de nos jours, les ‘Grecs’ assombrissent nos yeux

+ Même de nos jours, les 'Grecs' assombrissent nos yeux :

-> ""Et les ténèbres" (Béréchit 1.2) = il s'agit de l'exil de Yavan, qui a assombri les yeux des Bné Israël [c'est-à-dire leur regard sur la ciel par leurs décrets ; car ils leur ordonnaient : 'Ecrivez sur la corne de votre bœuf que vous n'avez pas de part en le D. d'Israël' " [midrach Béréchit rabba 2,4]

=> Malgré les souffrances que le peuple juif a endurées pendant le règne de l’empire grec, ce ne fut pas le pire exil que nous ayons enduré. Notre exil actuel, celui d'Edom, est bien pire; il a commencé par la destruction du 2e Temple et a été caractérisé par l'assassinat d'un nombre incalculable de juifs pendant de nombreuses générations de persécutions religieuses (exemple récent : la Shoa).
Nos Sages ne disent pourtant pas que l'exil d'Edom a "assombri les yeux des Bné Israël" ; pourquoi cette expression n'est-elle utilisée que pour décrire l'exil de Yavan?

-> Le Maharal (Ner Mitsva 1) commente la nature de l'exil en Grèce (celui de Yavan).
Le Livre de Daniel (ch.7) décrit un rêve prophétique dans lequel Daniel vit 4 animaux sauvages représentant les 4 royaumes qui allaient asservir le peuple juif en exil. L'animal qui représentait Yavan était le léopard, une bête effrontée.
Le Maharal explique que l'effronterie s'exprime dans l'effort de priver autrui d'une distinction ou d'un statut spécial qu'il possède alors qu'on ne tire pas de profit personnel en le lésant.
L'effronterie des grecs s'est manifestée dans leurs efforts de priver les juifs de la distinction que leur procuraient la Torah et les mitsvot, pour les déposséder de leur personnalité, alors qu'ils n'avaient rien à en gagner.

En cela, les Grecs étaient différents des Romains, la nation qui asservit après cela les Bné Israël.
Le Maharal explique que Rome "se considérait comme tout, sans rien d'autre qu'elle ; elle désirait que rien d'autre n'existe à part elle et a donc tout détruit", y compris notre Temple. Les Romains étaient poussés par leur désir d'honneurs et de gloire, qui les a conduits à chercher la destruction totale de toutes les autres puissances, notamment la Torah et le judaïsme.
[cela s'est malheureusement reproduit voici quelques dizaines d'années, lorsque les
descendants d'Amalek, que la Guemara qualifie de "Guermania d'Edom" (Meguila 6b, selon le Gaon de Vilna), se sont dressés pour détruire le reste du monde galvanisés par leur philosophie démoniaque disant qu'aucun autre être humain n'avait de valeur à part eux.]

Les Grecs, quant à eux, avaient un autre ordre du jour : ils ne pouvaient pas supporter que quiconque d'autre possède une marque de distinction. Ils ont donc voulu priver le peuple juif de tout sentiment de supériorité envers la culture grecque et sa sagesse profane.
Aussi, plutôt que de faire un effort pour annuler l'observance de la Torah parmi les Juifs, ils ont cherché à la déprécier à leurs yeux en effaçant leur conviction profonde que la Torah était supérieure à toute "sagesse".
Le but des Grecs était que la Torah, le service du vrai D. éternel, ne fût pas considérée comme supérieure à leurs croyances idolâtres.

[Illustration de cela au sujet de la Torah :
- pour les Romains :
la guémara (Berakhot 61b) raconte : "Le méchant royaume [c'est-à-dire le gouvernement romain] décréta un jour que le peuple juif ne devait pas étudier la Torah";
de même la guémara (Roch Hachana 19a) rapporte que "le royaume cruel a promulgué un décret de coercition religieuse contre les Bné Israël leur interdisant d'étudier la Torah".
=> l'empire Romain voulait déraciner la Torah et ceux qui la suivaient, et ont donc purement interdit son étude.
- pour les Grecs :
Dans cette prière de "Al Hanissim", nous déclarons que les Grecs ont tenté "de leur faire oublier Ta Torah", ce qui indique que la stratégie des Grecs n'était pas d'abolir l'étude de la Torah, mais de la faire "oublier" au peuple juif.
=> les Grecs cherchaient à porter atteinte au respect des juifs pour la Torah en tant que sagesse Divine, distincte et de loin supérieure aux autres domaines d'étude.
Les Grecs sont, à juste titre, décrits comme ayant "obscurci les yeux des Bné Israël".
(l'obscurité est une force qui dissimule ou estompe. La nuit se termine donc lorsque la lumière pénètre l'obscurité et permet de voir les choses distinctement.) ]

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-> Le but des Grecs était de lutter contre le statut spécial de la Torah, d'effacer toute distinction entre le peuple juif et les autres nations du monde.
Leurs efforts ont principalement pris la forme d'une bataille féroce contre toute manifestation de la sainteté qui met les juifs à part des autres.
Les Grecs n'exigeaient pas la suppression du service des sacrifices au Temple. Au contraire, ils l'ont autorisé, mais ils ont pratiqué 13 brèches dans le mur derrière lequel visiteurs non-juifs et juifs impurs devaient se tenir. C'était une façon supplémentaire de véhiculer le message qu'il n'existe pas de différence entre le peuple juif et le reste du monde.
[le Gaon de Vilna (Biour haGra - sur Chir haChirim 5,5) commente : "cela évoque les 13 brèches pratiquées en Israël, à l'époque des 'Hachmonaïm"]

-> Le midrach (Esther rabba péti'hta 5) dit : "A l'époque de Yavan (Grecs), le Temple existait encore et le peuple juif offrait des tourtereaux et de jeunes pigeons sur le mizbéa'h (l'Autel)".
De même, le midrach (Téhilim 18) di que les Grecs ne luttaient pas contre le Temple et manifestaient même du respect envers les tsaddikim du peuple juif ; le midrach raconte qu'ils se levèrent par respect envers Chimon hatsaddik.
Le midrach (Vayikra rabba 13,5) enseigne que la Grèce "honore les tsadikim".

-> On remarque également que les Grecs n'ont pas renversé ou jeté l'huile sainte réservée à l'allumage de la ménorah dans le Temple mais l'ont rendue spirituellement impure pour supprimer la sainteté du service au Temple et effacer toute distinction entre le pur et l'impur.
De même, ils ont déposé une idole sur le mizbéa'h (guémara Avoda Zara 52b) pour montrer leur opinion déformée prétendant que servir D. n'était pas différent de servir des idoles.

-> Les autres décrets poursuivaient le même but. Les pratiques religieuses qu'ils interdisaient (Shabbat, Roch Hodech et brit mila) montrent le caractère unique du peuple juif parmi les nations du monde.
En interdisant la circoncision, les Grecs espéraient effacer la distinction entre Juifs et Grecs incirconcis, en éliminant l'observance du Shabbat et de Roch Hodech, ils espéraient effacer les différences entre le calendrier juif et celui des nations, ce qui conduirait les juifs à partager la culture et les fêtes étrangères.
Cependant, ils n'ont pas défendu aux juifs d'offrir des sacrifices au Temple, parce qu'eux aussi faisaient des offrandes à leurs déités sur leurs autels ; ils ne considéraient donc pas que le service sacrificiel distinguait les Bné Israël des autres nations. Au lieu d'abolir la avoda, ils ont simplement introduit une impureté spirituelle au Temple, les concepts d'impureté et de pureté ainsi que de différence entre le saint et le profane étant uniques au peuple juif.

-> "Pour tout le mal que l'ennemi a fait dans le Sanctuaire" (Téhillim 74.3).
Le Alchikh haKadoch commente que cela fait référence à Yavan (Grèce) "car, comme on le sait, leur seul désir et leur seule intention était de lutter contre la sainteté (kédoucha), que ce soit par les brèches qu'ils ont pratiquées dans le Sanctuaire, par l'interdiction de pratiquer le Shabbat, Roch 'Hodech et la circoncision, par leur agression des femmes juives, ou comme le disent nos Sages (midrach Béréchit rabba 2,4), par l'ordre donné aux Bné Israël : 'Ecrivez sur la corne de votre bœuf que vous n'avez pas de part dans le D. d'Israël'. Leur intention était de corrompre ce qui est saint, sans motif ultérieur, financier ou autre."

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
La lumière de la Torah est l'opposé de l'obscurité que les Grecs cherchaient à introduire chez les Bné Israël. La Torah est une sagesse divine qui dépasse tout autre domaine de connaissance ou d'étude dans le monde. C'est à travers elle qu'un homme peut atteindre la réelle sagesse et apprendre à tracer les justes contours que les Grecs cherchaient à estomper entre le bien et le mal, la lumière et l'obscurité, le peuple juif et les autres nations du monde.

Ceci explique pourquoi le miracle de 'Hanoucca concernait justement la Ménora. Parmi tous les objets du Temple, c'est la Ménora qui symbolise la sagesse de la Torah.
[La guémara (Bava Batra 25b) dit que celui qui désire acquérir la sagesse de la Torah doit se tourner vers le sud lorsqu'il prie. Pour aider à s'en rappeler, la guémara fait remarquer que la Ménora était placée contre le mur sud du Temple. ]
Ainsi, le retour de la lumière de la Ménora, après la souillure de toute l'huile au Temple, faisait allusion à la réapparition de la lumière de la Torah malgré l'obscurité et la confusion que les Grecs avaient cherché à semer parmi les juifs.

[dans le même sens, le Maharal (Ner Mitsva p.21) dit : "Le royaume de Yavan est prêt à lutter contre les Bné Israël parce qu'ils possèdent une Torah divine et des mitsvot ... De même, ce royaume [grec] est particulièrement opposé au Temple qui possède la qualité divine de sainteté ... Le miracle accompli pour eux a donc eu lieu par les lumières du Temple, car la mitsva est une lampe/bougie et la Torah est lumière".
De même, selon le Bné Yissas'har (Maamaré 'Hodech Kislev 6,4), le miracle a justement eu lieu par l'huile d'olive qui symbolise la sagesse, comme dit la guémara (Ména'hot 85b) : "Là où se trouve l'huile d'olive se trouve la sagesse", et par la Ménorah qui, elle aussi, symbolise la sagesse ; le sceau du Cohen Gadol apposé sur la seule fiole restante symbolise aussi la sagesse.]

Au tout début de la Torah, il est écrit : "Les ténèbres couvraient la surface de l'abime" (Béréchit 1,2). Selon le midrach, les "ténèbres" fait référence à Yavan (Grecs).
On peut suggérer que le symbolisme continue dans les versets suivants (v.3-4) :"D. dit : Que la lumière soit ... et D. sépara la lumière des ténèbres" = la lumière de la Création, que la Torah évoque ici, symbolise à la fois la lumière de la Torah et la lumière de "Hanoucca."
[d'après le midrach (Béréchit Rabba 3,5) : "Le mot 'lumière' ('hocher) figure 5 fois ici, en parallèle aux 5 Livres de la Torah".
Le Chlah haKadoch (paracha Nasso - Torah Ohr) enseigne : " 'Hanoucca qui représente aussi l'inauguration ('hanoucca) du mizbéa'h a lieu le 25 du mois, comme la Création, comme l'indique les mots "yéhi ohr" (que la lumière soit) : [la valeur numérique du mot] yéhi étant de 25". ]

=> La Torah fait allusion au fait que cette "lumière" spirituelle conservait la distinction entre le peuple juif et les nations du monde, et que l'obscurité des Grecs fut finalement vaincue.
Aujourd'hui encore, les forces du mal cherchent à obscurcir le monde en dépréciant la sainteté de la Torah.
Ce n'est pas moins qu'un effort pour injecter dans le peuple juif la culture et la philosophie grecques. Mais, comme le dit le verset, Hachem "mit une fin à l'obscurité" (Iyov 28,3) = en étudiant la Torah, nous pouvons nous emplir d'une lumière spirituelle qui éclairera notre voie dans la vie et nous aidera à conserver la sainteté du peuple juif.

[ainsi, nous devons être vigilants à ne pas étudier la Torah comme on pourrait le faire avec un autre domaine d'intérêt. Nous devons être fiers d'être juifs et conscients de notre grandeur.
Le yétser ara fait en sorte que l'on se refroidit jusqu'à aborder la vie avec une vision grecque (c'est-à-dire qu'à nos yeux il y a peu de différence entre nous et les non-juifs environnants. Comme eux, j'ai un train-train quotidien : métro-boulot-dodo, et de temps en temps je me cultive avec la Torah (tout me pousse à penser que je ne suis pas si différent des non-juifs : même corps humain, même style de vie ...). C'est l'application du : "Et les ténèbres" = il s'agit de l'exil de Yavan, qui a assombri les yeux des Bné Israël.
On fête 'Hanoucca chaque année, car ces ténèbres s'appliquent encore de nos jours, à nous de constamment se travailler à allumer notre lumière intérieure, cette spécificité juive!
b'h, voir à ce sujet : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif ]