Aux délices de la Torah

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"Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

=> Comment peut-on assigner de la crainte à Hachem? Est-ce qu'il existe une crainte aux cieux, que nous devons alors mettre sur nous-même?

-> Le Ohr Yécharim (rabbi Moché 'Haïm Kleinman) explique :
Hachem ne craint qu'une seule chose : qu'un juif en vienne à fauter et par cela il s'éloigne d'Hachem.
[à notre niveau nous ne voyons aucune différence (libre arbitre oblige), mais Hachem voit clairement à quel point une faute nous éloigne de Lui. Or, Hachem nous aime individuellement et collectivement d'une façon infinie, et à chaque fois qu'un juif (Son enfant adoré) s'éloigne de Lui, cela Lui cause une énorme souffrance.]

Ainsi, c'est de cette crainte que nous devons aussi partager.
Nous devons également craindre la crainte des cieux, et avoir peur que si nous en venons à fauter alors nos actions nous éloignent de Hachem [et qu'Il va en souffrir, si l'on peut s''exprimer de D. ainsi].

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-> Le Maguid de Mézéritch dit que les cieux ont peur de la faute en elle-même, tandis que l'homme craint la punition de cette faute.
A son niveau Hachem a conscience des conséquences négatives phénoménales que nous entraînons à cause d'une seule faute.
Hachem réalise que notre punition, aussi douloureuse qu'elle puisse être, n'est qu'un moyen de réparer les conséquences de notre faute.

[nous n'avons pas conscience d'à quel point nos actions ont des impacts énormes en bien ou mal.
Nous avons trop tendance à regarder le monde de la façon dont les non-juifs le font (ça va c'est pas si grave! ce n'est qu'un mot! qu'un acte banal!), en oubliant qu'à chaque instant un juif peut impacter tous les juifs vivants et décédés, peut impacter le monde entier et même Hachem, peut se construire la réalité dans laquelle il va évoluer pour l'éternité, ...
"Que la crainte des Cieux soit sur vous" = nous devons essayer de vivre avec la crainte d'Hachem, dans le sens d'avoir en tête que chacune de nos actions a un impact incroyable (le libre arbitre fait que nous n'en avons pas conscience).
A ce sujet : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]

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-> "Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

-> "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" (lékha Hachem ha'hessed, ki ata téchalem lé'ich kémaasséou - Téhilim 62,13).

=> Pourquoi cela est-il appelé : 'hessed?
En effet, payer une personne pour ce qu'elle a fait est relatif à l'Attribut de rigueur (midat hadin) : si tu respectes la loi juive alors tu as ce qui te reviens.
Ainsi : "Tu récompenses une personne selon ses actions" = comment comprendre que cela fait référence au 'hessed : qui implique plutôt le fait d'aller au-delà de la loi stricte.

-> Rabbi Abraham David Wahrman (le rabbi de Buchach) nous enseigne :
Lorsqu'une personne est saisi par un désir puissant, qu'elle est tentée par son mauvais penchant, et qu'elle en vient à fauter, alors elle ne sait pas que ce "tout petit péché" [à ses yeux], va entraîner de si importants dégâts au Cieux. Elle n'a pas la moindre idée de la destruction massive que sa "petite faute" a causé.

[Suite à une faute,] le Satan vient accuser et poursuivre devant la court de justice Divine, demandant la peine de mort pour cette personne.
Hachem a alors de la miséricorde pour cette âme juive : "Il est vrai que cette personne a fauté et a causé une importante destruction massive dans les mondes supérieurs. Cependant, ce n'est qu'un 'fou' sans importance. Il n'est pas mauvais ; en réalité, il n'a aucune idée des conséquences de ses petites actions.
C'est pourquoi, ce petit 'fou' mérite uniquement une punition appropriée à ses actions, et non pas portant sur l'étendue des conséquences."

C'est le sens de notre verset : "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" = Hachem a tellement de bonté ('hessed) envers nous, qu'Il va très au-delà de la loi stricte, ne nous punissant pas selon la réelles gravité des dégâts occasionnés par notre faute.
Mais plutôt Hachem nous punit "selon ses actions".

[d'une certaine façon, on peut voir cela comme un enfant qui va appuyer sur un bouton qui va envoyer un missile détruisant et tuant plein de mondes et de créatures [célestes]. Le papa [Hachem] ne va pas s'énerver contre l'enfant en accord avec les dégâts occasionnés mais plutôt, il va juste le punir pour avoir bravé l'interdiction de toucher à cet interrupteur.]

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-> "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître en vue de recevoir une récompense, mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans chercher à recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Selon le Tiféret Shlomo, cela nous enseigne que :
Tant qu'il y a des motivations ou des désirs ultérieurs (ex: recevoir une récompense, des honneurs), les forces extérieures négatives peuvent capturer et détourner de la subsistance spirituelle qui provient de notre Torah et de nos mitsvot.
Par contre, si nous agissons uniquement par amour pour Hachem, sans autres motifs ultérieurs, et sans objectif ou gain personnel, alors les forces négatives extérieures n'ont pas de contrôle ni d'emprise sur nous [et nous obtenons alors 100% du flux spirituel qui se dégage de notre Torah et de nos mitsvot].

[ainsi, ce Pirké Avot nous enseigne que plus nous agissons uniquement par amour pour Hachem (sans chercher à recevoir une récompense [personnelle], alors plus nous recevons l'intégralité de la lumière spirituelle qui se dégage de nos actions pour Hachem.)]

"C'est la Lumière de la présence de D. qui est la cause réelle de toute bonne chose, et son absence qui est la cause de tout mal."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 5,8]

"L'homme doit réaliser qu'il n'a été créé que dans l'unique objectif de se rapprocher de son Créateur, en surmontant son mauvais penchant, et en se soumettant à son Créateur par son esprit, dirigeant toutes ses activités pour atteindre ce but, et n'en déviant pas."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 4,6]

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-> L'objectif principal parfait est seulement de servir [Hachem], afin de mériter de Le connaître, ce qui constitue Son désir.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 37]

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[n'oublions pas que plus nous faisons la volonté d'Hachem dans ce monde, plus nous mériterons d'être proches de Lui pour l'éternité de notre monde à venir. A nous de choisir!]

Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël (par le Méam Loez - Vaét'hanan 6,7):

-> Le commandement de lire le Shéma, matin et soir, a pour but de nous faire accepter le joug de la royauté divine et de proclamer l'unité de D. et de Son Nom.
Nous récitons le Shéma la nuit avant que notre âme ne monte en Haut et le matin lorsque notre âme nous est rendue.
Nous remercions D. de nous avoir rendu notre âme, nous acceptons le joug de la royauté divine et nous affirmons qu'Il est Un et que Son Nom est Un.

En Haut, certains anges se chargent d'établir la paix entre D. et Israël. Lorsqu'ils descendent et voient les juifs proclamer l'unité du Nom divin, ils remontent témoigner de cela devant D. et éveillent des sentiment d'amour envers Lui et Son peuple.
Sous le Trône de Gloire, il existe un ange appelé Israël. Lorsqu'à la synagogue les juifs disent le Shéma à voix haute et avec ferveur, cet ange prend la lettre "ayin" du mot Shéma (שְׁמַע) et la lettre "dalét" du mot "é'had" (אֶחָד), et les rassemble. Ces 2 lettres forment "éd" (עד) qui veut dire témoin.
Cet ange présente chaque jour ce mot devant D. et témoigne que les juifs acceptent le joug de la royauté divine et proclament Son unité.

De plus, sur le Trône de Gloire est gravée l'image de Yaakov. Lorsque les juifs proclament l'unité de D. et lisent attentivement le Shéma chaque matin, Yaakov va en témoigner devant D.
A ce moment-là, D. dit : "Heureux le père qui a de tels enfants dans le monde! Heureux les enfants qui couronnent leur Père en lisant le Shéma et en proclamant Son unité!"
Toutes les armées célestes s'exclament : "Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle".
Ils couvrent Yaakov de toutes sortes de couronnes et protègent les juifs comme une muraille protège la vile contre tous ses ennemis. Ils ne laissent aucun accusateur nuire aux juifs et ne permettent à aucune nation de les anéantir.

Les lettres "ayin" du mot Shéma et "dalét" du mot : é'had, sont plus longues que les autres car la Présence divine repose sur la tête de chaque juif comme un témoin (éd - עד) pour attester qu'il récite le Shéma et proclame l'unité du Nom de D. 2 fois par jour.

Le verset : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Ecoute, Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un) comporte 25 lettres.
Le passage que l'on dit juste après : "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle) renferme 24 lettres.
Le total de 49 lettres nous révèle que lorsqu'un homme récite le Shéma, c'est comme s'il observait toute la Torah commentée de 49 façons (Sofrim 16,6).

Les 25 lettres de la phrase : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Shéma Israël ...) correspondent aux 22 lettres de l'alphabet hébreu plus les 3 parties de la Torah (Tana'h) : les 5 livres de la Torah (Pentateuque), les Nivi'im (Prophètes) et les Kétouvim (Hagiographes).

La phrase qui suit le Shéma, "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit loué le Nom ...), contient 24 lettres, correspondant aux 24 Livres de la Torah. Cela nous apprend que si une personne lit le Shéma avec concentration, c'est comme si elle avait observé toute la Torah car elle accepte sincèrement le joug du royaume céleste.

Le Shéma a le pouvoir d'affaiblir le mauvais penchant et de l'empêcher d'entraîner l'homme à la faute.

Par la lecture du Shéma, l'homme sape le pouvoir des 4 anges nuisibles : Mach'hit, Avone, Af et 'Héma.
Les mots "Shéma" (שְׁמַע) et "E'had" (אֶחָד) y font allusion. Le ayin et le mém du Shéma forment les initiales de Mach'hit et Avone ; les lettres alef et 'hét de é'had forment les initiales de Af et 'Héma.

De plus, la personne qui lit le Shéma est sauvée de la punition au guéhinam comme 'Hanania, Michaël, Azaria et Daniel ont été sauvés de la mort.
Ces tsadikim ont mérité ce miracle car ils avaient proclamé l'Unicité de D. et ont refusé de se prosterner devant Nabuchodonosor.
Le "shin" du mot Shéma (שְׁמַע) et le aléf du mot é'had (אֶחָד) forment le mot : "éch" (אש), le feu.
Le mém et le ayin sont les premières lettres des noms Michaël et Azaria. Le 'hét et dalét forment les initiales de 'Hanania et Daniel.
Ceci nous apprend que tous 3 ont été sauvés parce qu'ils récitaient le Shéma avec concentration.

L'homme qui lit le Shéma est considéré comme ayant offert tous les sacrifices.
Hachem dit aux juifs : "Lorsque vous aviez le Temple, vous offriez un sacrifice le matin et un le soir mais aujourd'hui, vous ne l'avez plus et vous ne pouvez pas offrir des sacrifices ; si vous veillez au commandement du Shéma en le lisant avec concentration matin et soir, Je considérerai que vous avez offert tous les sacrifices".

Cela ressemble à un homme sage dont le fils lui apportait à manger chaque matin et chaque soir. Après un certain temps, le fils perdit ses biens et ne put plus nourrir son père.
Son père lui dit : "Mon fils, je sais que tu n'as pas les moyens de m'apporter à manger 2 fois par jour. Je ne te demande qu'une chose : mentionne mon nom à la synagogue".

"Je suis endormie mais mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,2).
Les juifs disent : "Sans le Temple, je suis endormie car je ne peux plus apporter de sacrifices. Mais mon cœur est éveillé pour réciter le Shéma en son temps, ce qui est compté comme tous les sacrifices".

Le racha Bil'am a fait l'éloge des juifs parce qu'ils récitaient le Shéma matin et soir.
Il dit : "Comment pourrais-je nuire à une nation qui se lève le matin comme un lion, se rend à la synagogue et accepte le joug de la royauté divine? Ensuite, ils vont à leurs occupations comme des lions. Si des forces destructrices (mazikim) désirent leur faire du mal, ils récitent le Shéma et les font disparaître. Des anges les protègent toute la journée. Lorsque la nuit arrive, les anges du jour les confient aux bons soins des anges de la nuit.
La nuit, les juifs reconnaissent à nouveau la royauté de D. en récitant le Shéma. Lorsqu'ils vont dormir, ils laissent leur âme en gage à D. ; les anges de la nuit les protègent de tout mal.
Lorsque les juifs se lèvent le matin, les anges de la nuit les confient aux anges du jour. De cette façon, aucune force destructrice ne peut leur nuire."
Bil'am dit donc : "[Israël] se tapit, s'allonge comme un lion, comme un lion redoutable. Qui oserait l'éveiller?" (Balak 24,9).

Goliath, le Philistin, venait affronter les juifs matin et soir, comme il est écrit : "Le Philistin s'approcha matin et soir pendant 40 jours" (Chmouël I 17,16). En fait, il voulait les effrayer pour les empêcher de réciter le Shéma car lorsque les juifs récitent le Shéma et acceptent le joug de la royauté divine, ils sont invincibles.

Jérusalem a été détruite parce que les juifs avaient cessé de réciter le Shéma matin et soir.
Toute personne qui le dit avec concentration ne subit aucun mal toute la journée.
Les forces destructrices (mazikim) s'écartent de quiconque récite le Shéma avant de dormir. C'est comme si ce juif tenait en main une épée à double tranchant qui empêche toute attaque venant de droite ou de gauche. De plus, il brise la force du mauvais penchant.

Il existe une raison supplémentaire à cette obligation : dans les paragraphes du Shéma, les 10 Commandements sont mentionnés par allusion.
1°/ "Je suis Hachem ton D. "(Yitro 20,2) se rapporte à : "Ecoute, Israël".
2°/ "Tu n'auras pas d'autres dieux devant Moi" correspond à "Hachem est Un".
3°/ "N'invoque pas le Nom de D. en vain" se retrouve dans "Tu aimeras Hachem ton D."
L'homme qui aime le roi ne jure pas son nom en vain.
4°/ "Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier" correspond à "afin que vous vous souveniez de tous Mes commandements", car le Shabbath est aussi important que l'ensemble des commandements.
5°/ "Honore ton père et ta mère" est rappelé dans "afin que se prolongent tes jours et les jours de tes enfants".
6°/ "Ne tue pas" se rapporte à "vous serez rapidement détruits" car quiconque tue est détruit.
7°/ "Ne commets pas l'adultère" fait allusion à "ne suivez pas votre cœur et vos yeux" car le cœur et les yeux sont les 2 agents de la faute. Hachem dit : "Donne-moi tes yeux et ton cœur et tu ne fauteras pas".
8°/ "Ne vole pas" évoque "Tu obtiendras une moisson abondante de blé, d'huile et de vin" et non celle de ton prochain.
9°/ "Ne porte pas de faux témoignage" correspond à "Je suis Hachem votre D."
Si un homme porte un faux témoignage au tribunal, c'est comme s'il ne croyait pas en la Création du ciel et de la terre.
10°/ "Ne convoite pas la maison de ton prochain" est rappelé dans "Tu les écriras sur les montants des portes de ta maison et de tes portails", sur ta maison et non sur celle de ton prochain.
[...]

On prononcera le dalét [du mot é'had - אֶחָד] assez longtemps pour se donner le temps de réfléchir au fait que D. est Roi aux 4 points cardinaux (4 est la guématria de la lettre dalét).
Quiconque prononce lentement, mais sans forcer, le dalet du mot é'had verra ses jours prolongés.
[...]

Nos Sages enseignent qu'on a montré à rabbi Yéhochoua ben Lévi 42 salles au gan eden.
Lorsqu'il a demandé à quoi elles étaient destinées, on lui a répondu : "Elles ont été préparées pour ceux qui récitent le Shéma et lisent le premier paragraphe sans en omettre une seule lettre, depuis 'véaavta' jusqu'à la fin." [ce paragraphe renferme précisément 42 mots]

On lui a ensuite montré 72 autres belles salles en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent consciencieusement le passage du Shéma, depuis 'véaya im chamoa' jusqu'à 'vessamtem' " du 2e passage du Shéma.

On lui a montré 50 belles salles supplémentaires en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent attentivement le Shéma depuis 'vessamtem' jusqu'à la fin du 2e paragraphe, soit 50 mots."

Puis on lui a montré 72 salles réservées à ceux qui lisent convenablement le 3e paragraphe du Shéma qui contient 72 mots, y compris la dernière phrase répétée par l'officiant : "Hachem votre D. est vérité" (Hachem Eloékhem émet).

Enfin, on lui a montré le même nombre de salles obscures en lui expliquant qu'elles étaient destinées à ceux qui ne lisent pas attentivement le Shéma.

Nos Sages enseignent qu'on refroidit le guéhinam pour l'homme qui veille à ne pas omettre un seul mot du Shéma. Comme il s'est enflammé pour lire le Shéma mot à mot, on refroidira pour lui le guéhinam, mesure pour mesure.

Lorsque les juifs se rendent à la synagogue et lisent tous ensemble le Shéma avec concentration et d'une voix mélodieuse, D. et les anges les écoutent.
Cependant, s'ils ne le récitent pas d'une voix agréable mais précipitamment, chacun à son rythme et sans concentration, la Présence divine dit : "Fuyons! Ne restons pas parmi eux!"
[...]

Chaque partie du corps correspond à un mot du Shéma. Ainsi, s'il manque 3 mots, 3 membres du corps n'auront pas leur place correspondante dans le Shéma.
De plus, chaque mot apporte la guérison et la vitalité à un membre. Si l'on n'entend pas les 3 mots que répète l'officiant, les 3 membres qui leur correspondent seront affaiblis.

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-> "Lorsque l'homme entraine par sa faute la profanation du Nom d'Hachem, il n'aura aucune expiation durant son vivant même s'il se repentit. C'est seulement le jour de sa mort qu'il pourra les expier, comme il est écrit : "Ce péché ne vous sera point pardonné, jusqu'à votre mort" (Yéchayahou 22,14)". [guémara Yoma 86a]

-> Le Bné Yissa'har écrit :
"Même dans le cas [où quelqu'un a pu profaner le Nom de D.], j'ai trouvé une solution d'après ce qui est expliqué dans le Zohar (Bamidbar 121a) : bien que l'homme ait commis certaines transgressions qui n'ont pas d'expiation jusqu'au jour de sa mort, s'il est prêt à mourir par sa pensée avec une réelle intention, alors Hachem associe une bonne pensée à l'acte (guémara Kidouchin 40a). Il sera considéré comme s'il avait réellement transmis son âme et il expiera ainsi toute ses fautes".

Le Bné Yissa'har poursuit et explique que l'essentiel de la mitsva de la lecture du Shéma Israël consiste à accepter pleinement le joug divin, en étant prêt à mourir pour Hachem.
Ainsi, lorsque l'homme récite le Shéma Israël, il doit être prêt à sacrifier son âme en kidouch Hachem afin d'expier ses fautes.
Par conséquent, tous les commandements qu'il aura accomplis et toute l'étude de la Torah qu'il aura réalisée s'élèveront jusqu'au Trône céleste.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhouda haNassi débuta la Torah orale par la mitsva du Shéma Israël, car c'est par cette mitsva que l'homme pourra transmettre son âme et convertir toute sa Torah et ses commandements du côté de la sainteté.

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-> Le but principal de la création d'une personne est de comprendre l'unité d'Hachem ...
Lorsque le machia'h viendra, rapidement de nos jours, et que le désir passionné de D. de faire de ce monde Sa demeure, Sa "maison", se réalisera, le but premier de la création d'une personne dans ce monde sera révélé, à savoir, comprendre l'unité d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Houkat 19,2 ]

La signification de la mitsva d’étudier la Torah

+ La signification de la mitsva d'étudier la Torah (selon le Ba'h) :

-> Le Temple a été détruit du fait que les juifs ne récitaient pas la bénédiction [consacrée] avant l'étude de la Torah.
[guémara Nédarim 81a]

-> Le rav Yaakov Adès enseigne :
Dans la guémara (Nédarim 81a), Rav Yéhouda dit au nom de Rav Maï : On a posé la question suivante aux Sages, aux prophètes et aux anges : qui est l'homme sage et doté de compréhension qui puisse expliquer ce qui a causé la perte de la terre [d'Israël, la destruction du Temple]?
Personne ne fut capable de donner une réponse, jusqu'à ce qu'Hachem Lui-même affirme : "C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah, qu'ils n'ont pas écouté Ma voix et qu'ils ne l'ont pas suivie".
Rav Yéhouda dit au nom de Rav : c'est parce qu'ils n'ont pas récité les bénédictions de la Torah avant l'étude.

=> Le Ba'h demande : comment est-il possible que les juifs aient mérité une telle punition pour une faute qui ne semble pas si grave?

Et il répond : Hachem désire que nous étudions la Torah afin que notre âme se lie à Sa spiritualité et à Sa sainteté : les 248 mitsvot positives et les 365 mitsvot négatives servent à unir nos 248 membres et nos 365 tendons à Hachem.
Si les juifs avaient étudié la Torah dans cette intention, la Providence aurait véritablement résidé parmi eux, la terre aurait été entièrement illuminée par Sa Gloire et l'armée céleste se serait unie à celle de ce monde.

Cependant, ils étudiaient la Torah par intérêt personnel, pour connaître les lois du commerce ou pour prouver leur sagesse, et ils n'avaient pas l'intention de s'attacher à la sainteté et à la spiritualité de la Torah afin d'attirer la Providence sur la terre et afin que leur âme atteigne un niveau très élevé après leur mort.
C'est pourquoi une séparation s'est formée entre la Providence et la terre : la Providence est restée au Ciel et la terre est demeurée à son niveau matériel, sans sainteté, ce qui a engendré sa perte.

C'est ce qui est dit dans la guémara : "Quel est l'homme sage qui puisse nous dire ce qui a causé la perte de la terre? Et Hachem a dit : Parce qu'ils ont abandonné Ma Torah"
L'expression "Ma Torah" signifie : "La véritable Torah que Je leur ai offerte, que Je leur ai expliquée dans les moindres détails afin qu'ils s'attachent à la sainteté de Ma Torah et que la Providence réside parmi eux. Ils ont abandonné Ma Torah et ne l'ont pas suivie, parce qu'ils n'ont pas étudié dans l'intention de lier leur âme à l'essence sacrée de la Torah".

Les accuser de ne pas avoir récité les bénédictions de la Torah signifie qu'avant d'étudier, ils n'avaient pas l'intention de s'attacher à la sainteté d'Hachem. En effet, dans les bénédictions de la Torah, on remercie Hachem de nous avoir donné la Torah afin que notre âme se lie à l'essence de sa sainteté et de sa spiritualité et que la Providence réside parmi vous.
La terre est donc restée entièrement matérielle et a pu être détruire, puisque la Providence s'en est retirée pour remonter au Ciel.

-> Grâce à l'étude de la Torah, la luminosité de l'âme se fond avec celle de la Torah, et un flux de luminosité divine se déverse sur elle.
Le commentaire du Ba'h ne vient pas ajouter un sens supplémentaire à la mitsva d'étudier la Torah ; il précise simplement que le but essentiel de l'étude est de créer un lien profond entre Hachem et l'homme, et de faire bénéficier l'homme d'une luminosité divine particulière.
Ainsi, lorsque ce but a manqué de se réaliser, la terre a été détruite et Israël a été exilé.

=> Il est très important que l'homme prenne conscience qu'à chaque fois qu'il entreprend d'étudier la Torah, il s'attache à Hachem et bénéficie d'un flux de spiritualité sacrée de Sa part.

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+ L'importance de l'obligation d'étudier la Torah :

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4e partie chap.15) écrit :
"La Torah nous a donné une interdiction extrêmement importante : 'Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche, et tu t'y absorberas jour et nuit' (Yéhochoua 1,8).
Il est écrit dans le Zohar : 'La Torah est très puissante et supérieure à tout, c'est pourquoi il faut s'y adonner jour et nuit et ne jamais s'en séparer. Celui qui s'en sépare est comparable à quelqu'un qui quitterait l'arbre de la vie'."

-> Le Tana déBé Eliyahou (chap.15) affirme : "L'homme doit se consacrer à l'étude des paroles de la Torah, qui sont comparables au pain et à l'eau".
De même qu'il est impossible de vivre sans pain et sans eau, il est impossible de vivre sans Torah".

-> Le rav Yaakov Adès enseigne :
Il est écrit : "La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent" (Michlé 3,18).
L'homme doit s'imaginer qu'il est en train de se noyer dans un fleuve et qu'il voit devant lui un arbre solide ; il est évident qu'il essayera de toutes ses forces de s'y accrocher et qu'il ne le lâchera pas, même un instant, puisque toute sa vie dépend de cet arbre.

De même, la Torah est appelé un "arbre de vie". C'est seulement pendant les moments où l'homme est attaché à la Torah qu'il vit une véritable vie, une vie où il est attaché à Hachem, puisque Hachem et la Torah forment une même entité.

Depuis la destruction du Temple, les juifs ont été exilés, la Providence erre (il s'agit d'une parabole), et il ne reste plus que la Torah.
Lorsque les juifs s'y adonnent , ils deviennent un sanctuaire en miniature où elle peut se réfugier et se reposer.
Cette idée illustre l'affirmation de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem dans ce monde que les 4 coudées du domaine de la loi".

Nos Sages ont également dit : "D'où sait-on que même si une seule personne étudie la Torah, la Providence Divine réside avec elle? C'est parce qu'il est dit : 'En tout lieu où Je mentionnerai Mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai'.
[en étudiant la Torah on permet que Hachem réside davantage en nous, et qu'Il nous bénisse!]
De plus, il est écrit dans le midrach (Michlé) : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie : Hachem dit : Je Me trouve en tout lieu avec tout celui qui est plongé dans les paroles de la Torah, c'est pourquoi il est dit : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie'."

"Et tu feras le candélabre en or pur, c'est d'une seule pièce que sera fait le candélabre" (Térouma 25,31)

-> Rachi commente : Moché rencontrait des difficultés à le réaliser, Hachem lui dit : "Jette le Kikar (le morceau d'or) dans le feu et il se formera de lui-même."

-> Le Divré Chmouel voit dans ce commentaire une allusion à la voie à suivre pour acquérir la émouna : lorsqu’une personne est confrontée à un obstacle ou une épreuve dans le domaine de la subsistance évoquée par le Kikar (litt. morceau de pain) et que, écrasée par le poids des vicissitudes de l’existence, elle désespère de voir sa situation s’améliorer, elle se jettera entièrement avec l’épreuve qui la tourmente dans le feu (allusion à D. qualifié dans la Torah de ‘feu dévorant’).
En agissant de la sorte, "il se formera de lui-même" (son épreuve se solutionnera d’elle-même), comme il est dit : "Transmets à Hachem le joug (de ta subsistance) et Il te nourrira" (Téhilim 55, 23).

"Tu feras la table en bois de Chittim ... et tu lui feras 4 anneaux en or" (Térouma 25,23-26)

-> Le Kli Yakar rapporte l'allusion suivante :
"Les anneaux sont ronds, ils viennent par-là évoquer que l'homme doit se rappeler que la réussite dans ce monde est une roue qui tourne comme cet anneau.
Dès lors, il se souviendra de faire participer les nécessiteux à "sa table" en pourvoyant à leurs besoins.
En effet, lorsqu'il pensera en permanence que tout son argent et tous ses biens ne sont qu'un don du Ciel et qu'Hachem peut à Sa guise les lui reprendre, cela l'incitera à utiliser son argent pour faire du bien autour de lui.
Hachem l'aidera alors à conserver cet argent qu'Il a lui-même entreposé dans ses mains."

"Ils Me feront un Sanctuaire, et je résiderai parmi d’eux" (Térouma 25,8)

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4) enseigne :
"Que l’homme ne se dise pas : qui suis-je ? Et dans quelle mesure mes actions auront-elles une quelconque influence?
Mais qu’il sache et qu’il fixe dans son cœur que chacun des détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées, à chaque instant, possède des effets extrêmement grands.
Comment ne pas trembler lorsque l’on se rend compte des conséquences de nos bonnes actions et des destructions terribles de nos mauvaises actions qui sont bien pires que celles que Névou'hadnétsar ou Titus ont pu commettre ; car si ces deux derniers ont pu détruire le Temple d’en bas, leurs actes n’ont eu aucun effet en haut ; alors que par nos fautes nous empêchons Hachem d’exprimer Sa force et Sa bonté sur terre et nous laissons son Temple, en haut et en bas, être rendu impur.

Ce n’est que par les fautes des Bné Israël en bas, que les Temples ont été détruits, comme nos Sages l’ont dit (Midrach Eikha) : "de la farine moulue, Titus est venu moudre" ...
Celui qui a une mauvaise pensée dans son cœur (débauche), il la fait rentrer directement dans le Kodech haKodachim (saint des Saints) d’en haut car le cœur du Temple qui est le Kodech Hakodachim et le Arone est parallèle au cœur de l’homme en bas.
C’est pourquoi Hachem n’a pas dit : ‘"fais-moi un Michkan et Je résiderai en lui", mais "fais-moi un Mikdach (Temple) et Je résiderai en eux (dans les bné Israël)" ... car tout l'essetiel du Temple, de la résidence de la Chekhina, du Kodech Hakodachim est centralisé autour de l’homme qui, s’il se sanctifie et s’élève par les mitsvot, deviendra lui-même un Temple (beit midrach) et Hachem sera en lui."

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-> Nos Sages (guémara Roch Hachnaa 18b) disent que : la mort d’un tsadik est aussi grave que la destruction du Temple aux yeux d’Hachem.

"Quand un homme frappera l'œil de son esclave ... s'il fait tomber la dent de son esclave ou la dent de sa servant, il les renverra libres" (Michpatim 21,26-27)

-> Nous apprenons de ce verset que si le maître de maison a frappé son esclave cananéen et a endommagé une dent ou un œil, l'esclave sera affranchi de son esclavage.

=> Pourquoi la Torah précise-t-elle la dent et l'œil?

Le midrach explique que les esclaves cananéens sont des descendants de 'Ham.
Or, 'Ham fauta précisément avec la vue et la parole comme il est dit : " 'Ham, père de Canaan, vit la nudité de son père et l'annonça à ses 2 frères" (Noa'h 9,22).
Ainsi, l'esclave sortira en liberté contre une dent ou un œil car lorsque ce dernier subit un dommage à la dent ou à l'œil, il expie par cela les fautes commises durant sa précédente réincarnation et peut donc s'affranchir de sa condition d'esclave, sa réparation ayant été réalisée.
[Tsor ha'Haïm - Michpatim]

"Quand un homme vendra sa fille sa fille comme servante, elle ne sortira pas comme sortent les esclaves. Si elle déplaît aux yeux de son maître à qui elle n'était pas destinée, il la fera racheter mais il n'aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger après l'avoir trahie" (Michpatim 21,7-8)

-> Le Zohar compare l'âme (néchama) à une pierre précieuse de très grande valeur appartenant à Hachem.
Il va la transmettre gratuitement à l'homme sans aucune contrepartie financière et c'est le sens de notre verset d'après le Zohar :
- "Quand un homme vendra" = c'est-à-dire Hachem ;
- "sa fille" = c'est la néchama ;
- "comme servante" = pour être soumise dans ce monde ici-bas.
- "elle ne sortira pas comme sortent les esclaves" = lorsqu'arrive le moment pour l'âme (néchama) de quitter ce monde, elle ne sortira pas comme sortent les esclaves, c'est-à-dire salie et souillée par les fautes.
Elle sortira libre, en d'autres termes immaculée et pure afin de réjouir Hachem, qui va la rétribuer et lui donner un très grand salaire dans le monde futur.
- par contre : "Si elle déplaît aux yeux de son maître" = si la néchama s'est souillée par des transgressons dans le monde d'en bas, alors "elle n'était pas destinée" = il s'agit du corps qui ne lui était pas destiné et ne méritera pas de se relever pour la résurrection des morts.
- Cependant, si "il la laisse se racheter" = si l'homme se repentit, il rachète toutes ses fautes.

- Et c'est ainsi qu' "il n'aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger" = lorsque la néchama descend dans le monde d'en bas et demande à remonter dans le gan eden, "un peuple étranger" = c'est-à-dire les anges de destruction qui ont été créées par les fautes commises par cette néchama ne pourront pas la dominer.
- "après l'avoir trahie" = Hachem confectionne un habit pour cette néchama qui la protège et forme un bouclier contre ces anges.

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+ "S'il est rentré seul, il sortira seul. S'il a une épouse, sa femme sortira avec lui" (Michpatim 21,3)

-> Le Ménorat haMaor, explique ce verset d'après le midrach (Tan'houma) :
"S'il est entré seul, il sortira seul" = il s'agit du racha qui vient dénué de Torah dans le monde et en repart comme il est venu.
Par contre, "s'il a épousé une femme" = c'est-à-dire que si l'homme a mérité de rencontrer la Torah qui est comparée à la femme (selon la guémara Pessa'him 63b), alors "sa femme sortira avec lui" = il ne sortira pas de ce monde complètement dénudé comme il est arrivé mais sa Torah l'accompagnera dans le monde futur qui est entièrement bon, comme il est dit : "ta vertu marchera devant toi" (Yéchayahou 58,8).