Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tu donneras la bénédiction sur le mont Guérizim" (Réé 11,29)

=> La Torah annonce dans ce verset que les bénédictions seront dites en se tournant vers le Mont Guerizim et les malédictions vers le Mont Eval. Mais pour quelle raison la Torah relie-t-elle bénédictions et malédictions à ces 2 montagnes?

-> Rabbi Avraham Gourevitch répond à cette question en se basant sur un enseignement du midrash Talpiot qui dit que ces 2 montagnes avaient toutes les deux les mêmes conditions pour produire de la verdure. Le soleil éclairait ces 2 montagnes de la même façon et toutes les 2 avaient des cours d’eau qui s’écoulaient à leurs pieds. Et malgré tout, alors que le mont Guérizim était verdoyant toute l’année, le mont Eval quant à lui restait continuellement aride et desséché, sans la moindre verdure.
Cela vient transmettre le principe selon lequel la réussite ou l’échec, la bénédiction et la malédiction, ne dépendent pas uniquement de conditions naturelles extérieures. Ce sont essentiellement les propriétés intrinsèques, profondes et intérieures qui permettent de recevoir la bénédiction.

=> Ainsi, en méditant sur ce message de ces montagnes, on sera à même de comprendre que c’est le respect de la Torah et des mitsvot, c’est le raffinement de sa personne et de son intériorité, qui entraîne la bénédiction, et non les circonstances extérieures telles que la situation financière, familiale, environnementale ou autre.
Parfois, il peut nous arriver de penser que si notre vie était différente, si nous avions un autre travail, une autre famille, un autre environnement, nous aurions pu davantage nous investir dans la Torah et les mitsvot.
La leçon du mont Guérizim et du mont Eval vient nous rappeler qu’il n’en est rien. L’essentiel de la réussite dépend de notre intériorité. C’est en développant sa détermination et sa volonté, en raffinant ses traits de caractère, qu’on réussira et sera béni, même avec des conditions extérieures très défavorables. Et à contrario, même les meilleures conditions n’accorderont pas la réussite à ceux qui ne construisent pas leur intériorité.

"Ceci sera la loi du Métsora (sorte de lépreux) le jour de sa purification" (Métsora 14,2)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle besoin de dire : ''le jour de sa purification'' et pas ''lors de sa purification''?

-> En fait, il arrive souvent qu'un fauteur qui souhaite se repentir, trouve le chemin trop long et trop difficile, ce qui a tendance à le décourager. Mais en réalité, il faut s'armer de courage et d'espoir, car selon la Torah, dès qu'un homme décide et désire sincèrement se repentir, même s'il est encore très entaché par la faute, à l'instant même où il aura pris cette ferme décision, il sera déjà considéré comme un Juste (tsadik) et il faut le voir comme quelqu'un de pur.
Le Métsora, qui a cette plaie du fait de ses fautes, est considéré comme pur en un seul jour, le jour même où il souhaite se purifier. Ce jour là est déjà ''le jour de sa purification'', même s'il est encore sali par la faute. Il n'a pas besoin d'attendre de finaliser complètement tout son repentir pour être pur.
[Béér Mayimm 'Haïm]

Aides tes frères juifs, et Hachem aidera tes enfants!

-> Le rav de Brisk (Torat 'Haïm) a déclaré qu'il ne savait pas comment donner des conseils pour réussir à élever des enfants, mais une chose qu'il sait, c'est que tous ceux qui amènent les autres à la droiture ont de bons enfants.
C'est ce que signifie le verset (Téhilim 112,2) : "Gibor baarets yi'heyé zaro, dor yécharim yévora'h" (Puissante dans le pays sera sa progéniture, une génération d'hommes droits qui sera bénie).

-> Le 'Hatam Sofer déduit la même chose du verset (Tehilim 37,26) : "Kol hayom 'honen ou'malvé, ouzar'o liv'rakha" (Tout au long de la journée, il est bienveillant et prête, et ses enfants sont une bénédiction).

[d'une certaine façon, si tu prends soin des enfants d'Hachem (chaque juif), alors Hachem prend soin des tiens! ]

"Un feu perpétuel sera entretenu sur l’Autel ; il ne devra pas s’éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Talmud de Jérusalem (Yoma 4,6) commente ainsi ce verset : «Perpétuel – même le Shabbath ; perpétuel – même dans un état d’impureté".

Chaque aspect du Sanctuaire matériel possède sa contrepartie dans le Sanctuaire intérieur de l’âme juive.
L’Autel sur lequel allait être installé le feu perpétuel était l’"Autel extérieur". Pour le juif, cela signifie que le feu de son amour pour D. doit s’exprimer ouvertement et se révéler.
Lors du Shabbath, la perception de D. est plus intense, plus dévoilée. Et cela conduit l’esprit à se retirer du terrestre et du profane. Mais atteindre ce niveau fait courir le risque de devenir sensible à une tentation.
On pourrait penser qu’avoir été si haut dans la perception de la présence de D. signifie avoir dépassé les limites de la passion et atteint le niveau de la contemplation. L’esprit qui affirme sa domination sur les émotions. Il n’a, se dit-il en lui-même, nul besoin du feu de l’amour.
C’est pour cet homme que le Talmud dit : "Il ne devra pas s’éteindre – même le Shabbath".

Et puis, on peut rencontrer l’autre extrême : l’homme qui a voyagé si loin sur la route de la séparation qu’il ne ressent aucun lien avec Hachem. A lui, le Talmud dit : "Il ne devra pas s’éteindre – même en état d’impureté".
Car le feu ne s’éteint pas. Une étincelle brûle toujours dans le tréfonds du coeur. Elle peut être ravivée pour donner une flamme. Et si elle est nourrie d’amour, elle brûlera perpétuellement.
Le Maguid de Mézéritch explique qu’au lieu de lire : "Il ne devra pas s’éteindre" (לא תכבה), on peut comprendre: "Il éteindra le ‘non’ (לא)" (לא תכבה).
La flamme de l’amour éteint la négativité. Elle permet au juif de franchir le seuil de l’engagement où il hésite, encore dans l’hésitation, en disant "non".
La remarque du Maguid met l’accent sur le fait que pour éteindre le "non", le feu doit être perpétuel. Il doit être nourri d’un attachement constant à la Torah et aux mitsvot avec joie et enthousiasme ...
Ainsi, ne faut-il jamais permettre à la flamme de l’amour de s’éteindre. Le "feu perpétuel", qui était préparé par l’homme, constituait une préparation, dans le Sanctuaire, pour le feu qui descendait du Ciel.
A ce propos, on peut lire dans le guémara (Yoma 21b) : "Bien que le feu descendît du Ciel, c’était un
Commandement pour l’homme d’apporter également du feu". C’était le réveil d’en bas qui suscitait une réponse de D.
Mais cette réponse ne venait que lorsque le feu d’en bas était parfait, sans défaut. L’homme reçoit la réponse de
D., non quand il se résigne à la passivité ou au désespoir, mais quand il atteint les frontières de ses propres capacités.

=> L’implication essentielle de tout ce qui précède est que chaque juif constitue un Sanctuaire pour Hachem. Ainsi, même s’il étudie la Torah, pratique les mitsvot, si le "feu perpétuel" manque, le Présence Divine ne peut résider en lui, car son Service n’a pas de vitalité. Plus encore, une trace d’Amalek subsiste encore : le "non" qui est la voix de la froideur.
Ainsi, ce n’est qu’en allumant le "feu" d’en bas que le "feu" divin peut descendre : la Révélation de D. dans le Monde, rapidement, de nos jours. 

[le Kollel - feuillet de la communauté de Sarcelles - Tsav 5781]

Les korbanot à l’époque du machia’h

"Et voici la loi de l'offrande de festin de paix (aChélamim) ... s'il l'offre comme offrande de remerciement" (Tsav 7,11)

-> Le Midrach (Vayikra Rabba Tsav 9,7) enseigne : "Tous les Sacrifices disparaitront dans les temps futurs mais le Sacrifice Toda (de remerciement - תודה) ne disparaitra jamais".
Le Sacrifice, dans le passé, permettait d’élever "l’Assemblée d’Israël" à sa source spirituelle située dans les Mondes supérieurs. Dans les temps futurs, la Lumière divine sera dévoilée pareillement dans ce Monde matériel et dans les Mondes spirituels (il n’y aura donc plus de "distance" qui sépare "l’Inférieur", l’homme du "Supérieur", D. ).
Ainsi, le Service des Sacrifices (Korban), qui s’apparente à celui du "rapprochement" (Kirouv) de l’homme vers D., n’aura-t-il plus lieu d’être dans le 3e Temple. [Séfer Halikoutim du Tséma’h Tsédek]

Le Sacrifice Toda sera offert aux temps messianiques car :
1°/ Le péché en Israël disparu, Les juifs devront remercier Hachem d’être protégés de la faute. [Pardes Yossef]

2°/ Le Sacrifice Toda viendra comme remerciement pour les miracles et prodiges de la Délivrance finale, lorsque le peuple juif sortira des 4 situations difficiles (qui obligent l’apport de ce Korban lorsqu’on échappe à l’une d’entre elles) [voir Rachi sur Tsav (7,12)] :
- la prison = l’Exil, par ses contraintes et ses souffrances, est comparé à une prison ;
- la traversée de la mer = allusion aux "eaux nombreuses» des soucis de la parnassa causés par l’exil ;
- la traversée du désert = symbole du danger et de l’hostilité que constituent les terres d’exil) ;
- et la maladie = les souffrances physiques et spirituelles du peuple juif en exil.
Par ailleurs, le Sacrifice Toda exprimera la reconnaissance (hodaa) et l’annulation devant Hachem qui prévaudront à l’époque messianique. [Likouté Si’hot]

La plupart des Sacrifices étaient apportés pour réparer la faute, y compris celui appelé Ola (Holocauste - עולה) que l’on apportait pour expier la "pensée du coeur" (pour la faute). Ainsi, puisque les juifs, dans les temps futurs, ne fauteront plus même par la pensée, les seuls Sacrifices qu’ils apporteront, seront les Sacrifices de Toda et de Chlamim (sacrifices de "Paix"), afin de remercier Hachem pour tout le bonheur qu’Il leur procurera.
Les Sacrifices individuels seront annulés dans le futur, car ils viennent réparer la faute. Ils n’auront donc plus de raison d’être lorsque le péché aura disparu d’Israël.
Aussi, seuls les Sacrifices "quotidiens et supplémentaires (Témidine et Moussafine)" (ces derniers étaient offerts, en plus des 2 Sacrifices "quotidiens", les jours de Shabbath, de Roch ’Hodech et de fêtes). [Yafé Toar]
C’est ainsi que nous pouvons comprendre les paroles du Rambam (Michné Thora Lois des Rois 11,1) : "Le roi machia’h se lèvera dans le futur, et rétablira la royauté de David ... on restaurera les Lois, à son époque, comme on les appliquait auparavant, on offrira des Sacrifices"
Le culte des Sacrifices aura alors la même signification que celui accompli par Adam harichone dans le Gan Eden avant la faute. [midrach Béréchit Rabba 16,5]

=> Comment expliquer que les Sacrifices liés à la faute (comme le Sacrifice de ‘Hatat – expiatoire – ou le Sacrifice de Acham – de culpabilité) disparaîtront à l’époque messianique alors qu’ils font partie intégrante des 613 mitsvot de la Torah qui se veut immuable?

On peut apporter 2 réponses :
1°/ Les non-juifs qui viendront se convertir d’eux-mêmes (en raison de la suspension des conversions après la venue du machia’h) apporteront les Sacrifices qu’apportaient les Juifs à l’époque du Michkan et des premiers Temples (incluant ceux liés à la faute).

2°/ Bien que l’accomplissement des Commandements relatifs aux "Korbanot" se fera principalement par l’étude la Torah dans les temps messianiques [car "étudier le passage de la Torah relatif au Sacrifice équivaut à offrir le dit Sacrifice" - voir guémara Ména’hot 110a], il n’empêche que de nombreux juifs apporteront des Sacrifices de ‘Hatat et de Acham pour expier leurs fautes commises durant l’Exil, à l’instar de Rabbi Elicha Ben Ichmaël [voir guémara Shabbat 12b] qui écrivit dans son carnet qu’il apporterait un Sacrifice de ‘Hatat bien gras, quand le Temple sera reconstruit, pour expier sa faute commise par inadvertance [Bien que d’après Rava (voir guémara Ména’hot 110a), l’étude de la Thora soit équivalente au "‘Hatat" lui-même, Rabbi Elicha Ben Ichmaël voulut fait preuve de zèle en s’engageant à apporter un véritable Sacrifice animal. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Tsav 5782]

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-> b'h, voir également sur ce verset : https://todahm.com/2020/03/24/13108-2

"Puisque vous n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier aux yeux du peuple" ('Houkat 20,12)

-> Moché a reçu l'ordre de parler au rocher pour qu'll fasse sortir de l'eau. Sous le coup de l'emportement, il frappa le rocher au lieu de lui parler ; Hachem lui reprocha d'avoir manqué une occasion de sanctifier Son Nom.
Seulement, on peut s'interroger. Le peuple s'était déjà rendu compte à maintes occasions de la Grandeur d'Hacher et ils étaient bien convaincus que tous les miracles qu'ils ont vécus depuis 40 ans viennent d'Hachem. Ainsi, il est clair que quand l'eau sortit, le peuple avait évidemment compris que ce miracle venait d'Hachem.
=> En quoi le fait d'avoir frappé le rocher a-t-il donc représenté un manque de sanctification du Nom d'Hachem? En effet, tout le peuple avait bien-sûr compris que ce miracle venait d'Hachem.

Cependant cette conscience-là leur venait de leur perception intellectuelle. Seulement, au niveau du ressenti du corps, leurs yeux ont vu que Moché frappa le rocher et l'eau sortit. Cela laissa une trace au niveau de la sensibilité du corps que c'est le geste de Moché qui a entrainé que l'eau est sortie.
En effet, le corps est impressionné par ce qu'il perçoit par ses sens, même si cela s'oppose à ce qu'il perçoit par son esprit de façon évidente. Contrairement à l'intellect, le ressenti du corps n'est pas raisonné. Si le corps perçoit par ses sens une situation qui va à l'encontre de ses croyances, il en viendra à ressentir des sensations qui s'opposeront à ses convictions profondes.
C'est pourquoi, quand le peuple vit Moché frapper le rocher, leur corps reçut l'impression que c'est Moché qui a fait sortir l'eau. Et même s'ils savaient de façon claire par leur esprit que c'est Hachem qui a réalisé ce miracle, malgré tout le corps capta une impression qui eut la force d'atténuer leur foi, ce qui a manqué de sanctifier le Nom Divin.

=> On apprend de là qu'il n'est pas suffisant de s'appuyer et de compter sur ses convictions. Le comportement, ainsi que ce que l'on perçoit, que l'on voit, entend, ... doivent aussi aller dans le sens de ses croyances, car sinon malgré soi, le corps recevra un impact émotionnel qui affaiblira ses convictions. Il faut se garder de tomber dans le piège de dire : "J'ai la foi dans le cœur, c'est l'essentiel, même si je ne suis pas pratiquant", car les actes ont bien la force de marquer le ressenti, bien plus que ce que l'esprit comprend et croit intellectuellement.
[rav Mikaël Mouyal]

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[naturellement nous sommes influencés par l'environnement dans lequel nous vivons, et en ce sens nous avons une vision des événements qui est celle de la société, et non d'après la Torah. Ainsi, nous devons travailler notre vision des choses, et autant que possible y voir Hachem derrière, avec de la gratitude, de la confiance, ...
En effet, il ne suffit pas d'intellectualiser de belles leçons sur la Présence d'Hachem (émouna, ...), mais il faut également le voir, le vivre, ... Chaque petit acte, témoigne de Sa présence totale et permanente, et nous renforce, nous attache, petit à petit avec Hachem.
C'est la seule façon de vivre concrètement juif, car même avec les plus belles pensées dans notre tête cela ne restera que potentiel, que intellectualité, que théorique, et non ressenti dans les profondeurs de notre être. ]

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+ L'importance de l'exemplarité :

Moché frappa le rocher au lieu de lui parler. L’eau coula, mais D. dit à Moché que pour cette erreur, ni lui, ni Aharon n’entreraient en Israël, chamboulant ainsi tout le programme original qui devait mener au dévoilement du Machia’h.
=> Quelle fut donc la faute de Moché pour mériter une punition si grave?

-> Le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo reçut, pendant une longue période, le dévoilement d’un ange (le Maguid) qui lui révéla les secrets de la Torah. Ceux-ci furent compilés dans le livre Maguid Mécharim.
Dans un passage se rapportant à notre paracha ('Houkat), le Maguid explique que le nombre impressionnant d’avis et d’opinions expliquant précisément la faute de Moché, prouve que l’accusation fut très pointilleuse. La faute était donc très minime mais Hachem fit preuve d’une grande intransigeance.

-> Le Ramban (v.20,8) explique que les Bné Israël levaient en permanence leurs yeux vers Moché pour apprendre de chacune de ses actions. Lorsqu’ils réclamèrent de l’eau, Moché s’énerva contre eux en les traitant de rebelles. Non seulement cela n’avait pas lieu d’être, mais encore, de par son rang de Chef du peuple juif, relevait de la profanation du Nom de D.
C’est ainsi que les Bné Israël apprirent que la colère n’était finalement pas si grave. Ce qui est bien sûr tout le contraire de la vérité puisque nos Sages enseignent que "celui qui se met en colère est considéré comme s’il servait une idolâtrie" (voir guémara Shabbath 105b).
Ainsi, celui qui sert d’exemple à d’autres doit-il donc s’efforcer de vérifier chaque parole ou chaque mouvement avant de s’exprimer.

-> Ceci est évidemment valable pour les les personnes influentes comme les dirigeants
communautaires ou les enseignants, mais s’applique aussi à chaque parent, qui sert de boussole et de repère à leurs enfants.
[en réalité, cela s'applique également à nous tous, car fréquemment autrui nous regarde pour prendre exemple (ex: si je parle à la synagogue, alors autrui peut se dire si lui parle alors pourquoi pas moi, c'est que c'est autorisé, justifié! Et inversement, si je viens à l'heure aux prières quotidienne/à une cours de Torah, autrui peut se dire si lui qui a mon âge (voir moins) vient à l'heure, alors pourquoi pas moi? )
Nous ne vivons pas dans un monde isolé, mais au contraire chacun de nos actes, paroles, sourire, ... influence autrui, et dans le monde à Venir nous verrons les répercutions que cela a pu avoir (décuplé par des effets domino!).]

[Mais poursuivons dans le cas des parents avec leurs enfants : ]
"L’exemple modèle" est la meilleure façon de transmettre à ses enfants l’éducation et les valeurs chères à nos yeux. Mais il y a un second côté à la pièce : les mauvaises actions et mauvais comportements sont aussi scrutés et assimilés par nos enfants. [quasiment rien n'échappe aux yeux de nos enfants, qui l'utiliseront pour se construire en bien ou mal ]
On raconte qu’un père alla prier avec son enfant chez le ‘Hazon Ich. L’enfant dérangea le cours de la prière et le père le réprimanda sèchement par une colère appuyée.
En terminant, le Rav appela le père et lui confia: "Tu as donné deux enseignements à ton fils qui le suivront toute sa vie : qu’il est interdit de parler pendant la prière, et qu’il est permis de s’énerver. J’ai un doute s’il a assimilé le premier, mais le second l’accompagnera longtemps!"

"Ce sera quand il fautera et sera coupable" (Vayikra 5,23)

-> Nos Sages disent que le terme : "véaya" (ce sera - והיה), est un mot qui implique de la joie.
[d'ailleurs, les lettres permettent de former le Nom d’Hachem (יהוה)]
=> Mais en quoi est-ce joyeux qu'un homme faute?

-> En fait, la joie s'exprime dans le fait qu'un homme qui a fauté en prenne conscience et reconnaisse sa faute. Car c'est seulement ainsi qu'on peut se repentir et corriger sa faute. Mais le déni du péché éloigne l'homme de sa réparation.
C'est une grande joie pour un homme d'être capable d'avouer ses tords et de pouvoir reconnaître ses erreurs.
[Divré Chalom]

Téchouva : joug Divin + Torah

+ Téchouva : prendre sur soi le joug Divin + étudier la Torah

-> "Si tu achètes un esclave hébreu, il restera 6 années esclave et à la 7e il sera remis en liberté sans rançon" (Michpatim 21,2)

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Ce v verset vient nous enseigner une chose sur le baal Téchouva, le fauteur qui a abandonné la faute et est revenu vers son Créateur.
Tout d’abord, le fauteur est appelé esclave, car il se fait l’esclave du Yétser Hara’ (le mauvais penchant), ensuite, celui qui vient le sauver du mal et le rapprocher d’Hachem le "rachète", il l’acquiert réellement. Seulement pour être quitte envers Hachem il ne suffit pas d’abandonner la faute, il y a un prix à payer. Pour s’en acquitter il faut travailler 6 ans, "chéch chanim" en hébreu (שֵׁשׁ שָׁנִים), lis le "chéch chnaïm", le double six.
Ce sont les 2 verset de "Shéma Israel" et de "Barou'h Chem" = c’est-à-dire que le baal Téchouva doit redoubler d’efforts pour prendre sur lui le joug divin grâce à ces 2 versets de 6 mots qui sont reconnus pour repousser les forces du mal auxquelles il a déjà été assujetti.

"Puis la septième année il sortira" = c’est l’étude de la Torah, comme il est dit : "La Sagesse s’est bâti une maison, elle en a sculpté les 7 colonnes" (Michlé 9,1).
Les 7 colonnes sont les 7 livres de la Torah (les cinq qu’on connait, plus dans le livre de Bamidbar, la Paracha de Vayéhi Binsoa, qui compte pour un livre à part ainsi que la fin du livre qui devient aussi un livre à part entière).
Grâce à l’étude de la Torah, le baal Téchouva finira de s’acquitter de sa dette due aux fautes passées et : "il sera remis en liberté sans rançon" = il n’aura pas à payer pour ses fautes avec des souffrances et des punitions.

"Haman raconta à sa femme Zérech et à ses amis tout ce qui lui était advenu ; et ses sages et sa femme Zérech lui dirent : "S’il est de la race des juifs, ce Morde'haï devant qui tu as commencé à tomber, tu ne pourras l’emporter sur lui ; au contraire, tu t’écrouleras entièrement" (Méguilat Esther 6,13)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Michpatim) explique :
[ le calendrier juif est lunaire, il contient 354 jours. Le calendrier solaire contient 365 jours. La Torah a appelé Pessa’h la fête du printemps, on apprend de là qu’il faut rajouter un mois de temps en temps (7 fois tous les 19 ans) pour rééquilibrer la position des mois lunaires avec les mois solaires. On appelle ça une année Méoubéret (enceinte) car on lui rajoute un 2e mois de Adar, ce processus s’appelle le Ibour (grossesse) de l’année. Avant l’exil, on fixait le Ibour durant le 1er mois d’Adar, maintenant le calendrier est fixé jusqu’à la venue de Machia’h]

La guémara (Sanhédrin 12b) dit : On ne fait de Ibour que sur le mois de Adar. C’est-à-dire que si on a besoin de rajouter un mois à une année pour ne pas se laisser distancer par le calendrier lunaire, on le fera uniquement à la fin du mois de Adar, avant le mois de Nissan en rajoutant un 2e mois de Adar, et pas un autre mois à un autre moment.
Une des raisons est que ce mois de Adar est propice à la guéoula, comme on l’a vu avec l’histoire de Pourim. C’est pour ça que c’est le mois de prédilection si on a un jugement avec des non-juifs (goyim), car ce mois le Mazal d’Israel se renforce. Cependant la guéoula de Pourim dépendait de la Téchouva des Bné Israel, comme toute guéoula de toute souffrance passée ou présente.
=> Donc, si ce mois est si important pour que grâce à notre Téchouva durant ce mois nous méritions la guéoula, dans le cas ou nous avons besoin de dédoubler un mois du calendrier, autant que ce soit celui-là, afin d’obtenir une 2e chance de faire Téchouva comme il faut, et par là d’obtenir la guéoula.

"Alors ‘Harbona, un des eunuques, dit devant le roi : "Ne voilà-t-il pas que la potence, préparée par Haman pour Morde'haï, qui a parlé pour le salut du roi, se dresse dans la maison d’Haman, haute de cinquante coudées! Qu’on l’y pende!" s’écria le roi" (Méguilat Esther 7,9)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Dans le "Targoum Chéni" est amené un calcul et l’ordre précis de Haman et de ses fils sur la potence. Il en ressort que Haman était encore sur la potence quand on a pendu ses fils. Or Haman a été pendu le 16 Nissan et ses fils le 14 Adar suivant soit 11 mois plus tard.
=> Pourquoi le corps de Haman est resté si longtemps exposé à la potence?

La raison est que les premières lettres avec le décret d’extermination sont sorties avec le tampon royal et authentifiées, elles ont été diffusée dans tout le royaume. Quand les 2e lettres sont parties, avec le contre-ordre, les gens se sont permis de douter que le tampon royal et l’authentification était une imposture de Morde'haï et ne reflétaient pas la volonté du roi A’hachvérosh. Il fut donc décidé de laisser Haman pendu jusqu’au 13 Adar, jour de l’extermination prévue pour que tout le monde sache que les premières lettres étaient nulles et non avenues.
Et enfin le 14 Adar ses fils l’ont rejoint et la victoire fut totale.