Aux délices de la Torah

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Pourquoi avons-nous besoin des 248 mitsvot positives?
Le Zohar (2:82b) appelle ces mitsvot : "248 conseils" (réma'h itin) sur la manière de parvenir à la crainte et à l'amour de D.
En effet, le verset dit explicitement à propos des mitsvot : "Afin que tu apprennes à craindre Hachem, ton D., tous les jours" (Réé 14,23).
La Torah et les mitsvot nous ont été données pour que nous cultivions la crainte et l'amour de D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

"Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Il est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 18,16) que Kora'h, appartenant à la tribu de Lévi, n'était pas soumis à l'esclavage et fut donc nommé à un poste important dans le palais de Pharaon. Il détenait dans sa main toutes les clés de son trésor royal.
Nos Sages nous ont enseigné qu'il y avait plus de 300 pièces cachées dans le palais où devait être consignées les clés du trésor royal. Faisant partie du Palais-Royal, Kora'h mérita la grandeur et les honneurs partout où il passait.
Lorsque les enfants d'Israël sont sortis d'Égypte, il emporta tout avec lui ...

-> Il est rapporté dans le Zohar que Hachem voulait élever Kora'h au sein des Léviim tout comme Il éleva Aharon à la tête des Cohanim. Il est évident que Kora'h possédait un niveau spirituel exceptionnel. Pas un seul membre de la tribu de Lévi n'avait cette grandeur et Kora'h le ressentit dans son cœur.
Si Kora'h avait accepté sa juste place et s'il s'était annulé comme Its'hak devant son sacrifice, il ne fait aucun doute que Kora'h aurait été, dans ce monde-ci, à l'image de l'ange Gabriel dans les mondes supérieurs, tout comme Aharon incarne l'ange Mikhael dans notre monde.
Cependant, sa chute fut si grande et si brusque que l'adage précieux de nos Sages prend encore une fois tout son sens: "Ne crois pas en toi-même jusqu'au jour de ta mort!" (Pirké Avot 2,4). [guémara Béra'hot 29a] ou encore : "Quiconque conteste son maître est comme s'il contestait la Présence divine!" (guémara Sanhédrin 110a).
[d'une certaine façon, de même que Kora'h est descendu extrêmement bas dans la terre, de même il aurait pu atteindre d'extrêmes hauteurs spirituelles. ]

-> Kora'h faisait partie de ceux qui portait l'Arche d'alliance, il détenait le roua'h hakodech et fut un grand Juste : il faisait partie des anciens d'Israël et était âgé de 130 ans. Seulement, sa jalousie le domina ce qui entraîna la ma'hloket ... A courir après ce qui ne lui revenait pas, non seulement son désir lui échappa mais avec lui, tout ce qu'il possédait.
Le terme ma'hloket (מחלוקת - dispute) peut se subdiviser en deux mots : part ('hélek - חלק) et mort (mavét - מות).
Les désaccords et les disputes dans ce monde-ci causent des dommages dans l'unité suprême des mondes supérieurs, ce qui affecte l'abondance que nous recevons et augmente les rigueurs qui se traduisent par des souffrances et des pertes en vies humaines.
[Tsor ha'Haïm - Kora'h]

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-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).

Avraham est appelé : "tamim" (parfait - v.17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

[on voit dans le cas de Kora'h à quel point sa jalousie le perdit. Mais sommes-nous vraiment meilleurs que lui à notre niveau, en portant un regard envieux sur autrui (ex: pourquoi il a ça, si seulement j'avais, ...).]

Lien entre Kalev et Eliézer

"Et Yéhochoua fils de Noun, et Kalev fils de Yéfouné qui faisaient partie de ceux qui avaient exploré le pays, déchirèrent leurs vêtements. Ils dirent ... le pays dans lequel nous sommes passés pour explorer est une très très bonne terre" (Chéla Lé'ha 14,6-7)

-> La guémara (Sota 34b) enseigne :
"Ils montèrent dans le sud, il vint jusqu'à 'Hévron" (Chéla'h Lé'ha 13,12)
Pourquoi la Torah s'exprime-t-telle au pluriel en début de phrase pour terminer au singulier?
Rava nous enseigne qu'il s'agit de Kalev qui se désolidarisa du complot des explorateurs en allant se prosterner sur les tombes des patriarches afin qu'ils l'aident à surmonter cette épreuve.
[ainsi, c'est par le mérite de sa prière qu'il bénéficia de l'aide des Patriarches et qu'il fut épargné. ]

=> Pour quelle raison uniquement Kalev eut la lucidité d'esprit d'aller prier à 'Hévron?

-> Le Arizal (chaar hapesoukim - Béréchit) nous enseigne que Kalev ben Yéfouné était la réincarnation (guilgoul) de Eliézer le serviteur d'Avraham. En effet, suite à la faute d'Adam Harichon, des étincelles d'âmes très élevées se mélangèrent aux klipot (forces du mal/impureté).
Chaque jour, des extractions s'opèrent pour les libérer, et Eliézer le serviteur d'Avraham faisait partie de ces âmes délivrées. Il tomba dans la klipa de Canaan. Son âme était très élevée au point qu'il est écrit à son sujet : "Eliézer était le doyen de sa maison et dirigeait tout ce qu'il avait" ('Hayé Sarah 24,2).
Le Arizal explique qu'il maîtrisait parfaitement son mauvais penchant et qu'il réussit à s'extraire en grande partie des klipot par le mérite d'Avraham son maître, et passa ainsi du clan des maudits au clan des bénis.
[nos Sages (Yoma 28b) interprètent ce verset comme une louange à Eliézer : "Ceci vient nous apprendre qu'il maîtrisait la Torah et qu'il était un érudit." ]

À présent, nous comprenons parfaitement pourquoi Kalev ben Yéfouné se dirigea en direction du caveau de Makhpéla, car il n'était autre que la réincarnation d'Eliézer le serviteur d'Avraham.
Ainsi, il alla instinctivement implorer l'aide de son maître afin de bénéficier de son soutien et d'achever sa réparation dans ce monde ici-bas.

C'est le secret des paroles de nos Sages (guémara Sota 12a) :
"Pourquoi Kalev est-il appelé dans le livre des Chroniques "אשחור" (achrour (אשחור - ce nom indique la couleur noire = שחור (cha'hor) - Divré haYamim 2,24)?
Il porte ce nom car son visage s'était noirci à cause des jeûnes qu'il pratiquait régulièrement."
En effet, étant la réincarnation d'Eliézer, il multiplia les jeûnes dans le but d'accomplir sa réparation. Ainsi, Kalev ben Yéfouné pria sur le tombeau d'Avraham pour qu'il puisse l'aider à sortir du clan des maudits et ne pas être attiré dans le piège des espions/explorateurs.
[de plus, Eliézer avait la peau noire car il était un descendant de 'Ham qui fut maudit par son père
Noa'h (midrach hagadol 19,8). Ceci explique le nom attribué à Kalev "אשחור". ]
]

Après sa réincarnation en Kalev ben Yéfouné, il restait encore à Eliézer des étincelles d'âme à réparer. Aussi, il se réincarna par la suite dans Yéhoyada à l'époque du roi Chlomo, mais aussi en Bénayahou ben Yéhoyada son fils et c'est la raison pour laquelle le père et le fils eurent le même nom.

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-> Benayahou ben Yéhoyada assassina, sous l'ordre de Chlomo Hamelekh, le chef des armées de David, Yoav, qui avait assassiné Avner.

Des générations plus tard, après le règne de le roi Chlomo, Benayahou ben Yéhoyada se réincarna dans Zekharia ben Yéhoyada (Divré haYamim II 24,20) qui était prophète et Cohen et sera tué par le roi Yoach (guilgoul de Yoav) et vengea ainsi le meurtre de Yoav, sa réincarnation antérieure.
En effet, le prophète Zekharia ben Yéhoyada médit sur les Bné Israël.
Nous savons que tout celui qui accuse la communauté même à raison, finit par être puni, comme ce fut le cas pour le prophète Yéchayahou.
[ selon la guémara (Yébamot 49b) Yéchayahou a proféré des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures"(Yéchayahou 6,5). voir ; https://todahm.com/2023/01/07/tsitsit-tout-juif-est-un-enfant-dhachem ]
Puis, les deux parties de l'âme de Zékharia, son roua'h et son néfech, se réincarnèrent dans deux convertis qui seront les dirigeants du peuple d'Israël en leur temps : Chemaya et Avtalion (guémara Yoma 35b).
Parce qu'il avait mal parlé sur le klal Israël, il fut réincarné dans deux
[d'après le Arizal - chaar haguilgoulim - hakdama 36]

-> Le rav Yaniv Cohen (roch Yéchiva des mékoubalim de Beit El) ajoute :
J'ai reçu de mon maître que par la suite, son roua'h se réincarna dans le Mékoubal Rabbi Moché Kordovéro (le Ramak) qui est le premier commentateur du Zohar, et son néfech en Rabbi Eliahou de Vidach, et c'est la raison pour laquelle ces deux hommes éprouvèrent une affection particulière l'un envers l'autre.
Certains disent que le Ben Ich 'Haï avait des étincelles d'âme de Benayahou ben Yéhoyada et c'est la raison pour laquelle il nomma une de ses œuvres "Ben Yéhoyada". (et Bénayahou)

"Yossef nomma son aîné Ménaché : Car D. m’a fait oublier (nachani) toute ma peine et toute la maison de mon père.
Au second, il donna le nom d'Éfraïm : car mon D. me rendit prospère dans la terre de ma souffrance."
(Mikets 41,51-52)

D’après le sens simple, Yossef nomma son premier-né Ménaché par gratitude envers Hachem qui lui a permis d’oublier les rudes épreuves qu’il subit chez son père.
=> Cette interprétation semble difficile à comprendre. On peut facilement entendre que Yossef ait été content d’oublier les tourments que ses frères lui firent endurer. Mais pourquoi se réjouit-il d’oublier son père éploré?

-> Le Malbim propose une autre façon de comprendre la nomination de Ménaché.
Il écrit que Yossef ne souhaitait pas oublier sa famille, bien au contraire ; il nomma son aîné Ménaché pour montrer qu’il se souciait de ne pas perdre le souvenir (nachani) de toutes les souffrances que les membres de sa famille lui firent subir.
Le 2e fils fut nommé Efraïm pour montrer qu’il était reconnaissant à l’égard d’Hachem qui l’avait rendu prospère dans le pays de ses épreuves, en mettant l’accent sur le fait que même dans son immense succès, il n’oublia pas les grandes difficultés auxquelles il fut confronté en Égypte.

Le Malbim explique, à ce sujet, que les noms qu’il donna à ses fils étaient, pour Yossef, comme des symboles. Il écrit ensuite que c’est une preuve de sa grandeur, parce qu’il s’efforça de se souvenir des épreuves qu’il dut affronter même à son heure de gloire. Il poursuit : "Ceci explique également pourquoi nous avons l’obligation de manger de la matsa avec du maror (herbes amères) le soir du séder de Pessa’h ; nous devons nous souvenir de l’exil quand nous sommes libres, car l’exil est la cause de la liberté et le mal conduit vers le bien."

Le Malbim n’explique toutefois pas exactement pourquoi le "mal" est la source du "bien" à venir. Une analyse plus profonde est nécessaire pour comprendre pourquoi, d’après lui, le fait de se souvenir du mal en période faste témoigne d’une grandeur particulière.

On peut répondre à ces interrogations grâce à l’explication du Sifté ‘Haïm sur la prière de "al hanissim" (à 'Hanoucca). Dans ce texte, nous remercions Hachem de nous avoir permis de vaincre les grecs : "Tu as livré les forts entre les mains des faibles, les nombreux entre les mains des peu-nombreux, les méchants entre les mains des justes, les impurs entre les mains des purs et les scélérats entre les mains de ceux qui se consacrent à Ta Torah."

Le Sifté ‘Haïm remarque que les 2 premiers éloges ne ressemblent pas aux 3 suivants.
Les deux premiers impliquent qu’Hachem a permis aux faibles de gagner bien qu’ils aient dû affronter de vaillants ennemis ; et aux peu nombreux de vaincre bien que les adversaires aient été multiples.
En revanche, les autres louanges supposent que les purs gagnèrent parce que les ennemis étaient impurs et que les vertueux vainquirent les Grecs parce que ces derniers étaient mauvais.

Il explique qu’en réalité, toutes les louanges sont semblables, car elles expliquent toutes pourquoi les ‘Hachmonaïm triomphèrent des Grecs. Quand nous disons qu’Hachem livra les puissants entre les mains des faibles et les nombreux entre les mains des peu-nombreux, c’est parce qu’ils étaient peu nombreux et faibles, et non en dépit de cela.

Le Sifté ‘Haïm précise ensuite que les ‘Hachmonaïm se savaient physiquement faibles et peu-nombreux ; par conséquent, ils savaient que selon les lois de la nature, ils n’avaient aucune chance de vaincre les puissants Grecs. Ils combattirent donc avec un bita’hon (confiance en D.) très fort, réalisant qu’ils ne pouvaient gagner que grâce à une aide Divine immense. Étant donné qu’ils ne se fièrent pas à leur force personnelle, Hachem les aida et leur permit d’en arriver à cette victoire miraculeuse.

Selon cette explication, nous pouvons comprendre pourquoi le Malbim affirme que les épreuves qu’un individu traverse sont la raison même du bonheur qu’il expérimentera ultérieurement.
Quand quelqu’un se trouve dans une situation difficile, voire désespérée, il lui est bien plus facile de réaliser qu’il n’est pas capable de réussir. Par conséquent, il se tourne vers Hachem en Lui demandant de le sortir de cette situation inextricable. Grâce à son bita’hon, Hachem l’exaucera certainement en lui prodiguant un immense bienfait qui améliorera grandement la situation en question. Ainsi, les "mauvais moments" que la personne passe sont la source même de futurs "bons moments".
Ce sentiment d’impuissance fut la clé du succès des ‘Hachmonaïm.

Nous pouvons également comprendre à présent pourquoi le Malbim estime que le fait de se souvenir de certaines épreuves passées pendant les moments de tranquillité est une preuve de grandeur. Quand une personne a tout ce dont elle a besoin, elle est bien plus susceptible de se sentir confiante et de penser qu’elle pourra s’en sortir toute seule. Elle risque de ne plus voir la nécessité de compter sur Hachem, mais plutôt de se sentir autonome.

C’est ce qui est écrit dans le 2e paragraphe du Chéma : la Torah promet que si nous respectons les mitsvot, nous connaîtrons la prospérité. Immédiatement après, la Torah nous met en garde contre le fait de s’éloigner d’Hachem ; ceci nous enseigne que le succès qu’Hachem nous attribue peut provoquer un relâchement.
Cette attitude peut avoir pour fâcheuse conséquence qu’Hachem agisse mesure pour mesure et ne fournisse plus à l’individu Son aide Divine
(siyata diChemaya), ce qui implique qu’il sera à la merci des lois de la nature.

Un tsadik, même quand l’abondance règne, continue de réaliser que tout ce qu’il a provient d’Hachem et que sa seule et unique source de réussite est l’Aide Divine continue.
La grandeur de Yossef fut de ne jamais oublier sa situation passée d’impuissance absolue, même quand il était presque au sommet de la pyramide. Il s’efforça de continuer de réaliser que de la même manière qu’il était, alors, entre les mains d’Hachem, il était tout aussi dépendant de Ses bienfaits à son heure de gloire.
[c'est en ce sens qu'il appela ainsi ses enfants. A chaque fois qu'il pensait à eux, il pensait également à quel point il était dépendant à 100% d'Hachem, même si extérieurement en apparence il était au sommet de la 1ere puissance de l'époque, l'Egypte. ]

En ressentant la même impuissance durant les bons moments que pendant les temps durs, Yossef mérita une aide Divine permanente.
Il est bien plus facile de sentir le besoin de se tourner vers Hachem dans la difficulté. Nous apprenons du comportement de Yossef que même en période d’opulence, nous devons nous souvenir des périodes plus difficiles de notre vie afin de garder à l’esprit que nous sommes, encore et toujours, totalement dépendants d’Hachem, dans tous les domaines de notre vie.
[grâce à cela on mérite de garder une aide Divine constante, d'avoir un maximum de biens, de bénédictions. ]
[rav Yéhonathan Gefen]

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-> Après avoir été promu vice-roi, Yossef eut deux fils. Il nomma le second Efraïm : "Car mon D. me rendit prospère dans la terre de ma souffrance" (Mikets 41,52).

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam vaDaat) note que Yossef appela l’Égypte "terre de ma souffrance" (béérets on'yi) bien qu’il y était gouverneur. Il admit son succès et remercia pour sa prospérité, mais refusa de se sentir à l’aise dans ce pays, malgré sa gloire.

[ainsi malgré le fait que Yossef était au sommet du royaume de la 1ere puissance de l'époque, que matériellement il pouvait avoir tout ce qu'il voulait, ... malgré cela, pour lui sa situation était d'être dans la "terre de ma souffrance".
De même pour nous de nos jours, où Hachem nous accorde un exil extrêmement confortable (par rapport au passé, nous avons plus de moyens, nous profitons d'un luxe d'inventions incroyable, nous ne sommes pas persécutés, ...).
Mais à l'image de Yossef, même si matériellement on a tout ce que l'on veut à portée de main, nous ne devons pas oublier que le Temple n'est pas reconstruit, que nous sommes toujours en exil (de notre état de grande proximité avec la Présence Divine).
Cette notion que nous sommes en "terre de ma souffrance", nous permet d'éviter de se laisser influencer par l'environnement extérieur, de garder notre attachement avec les valeurs juives pures et intactes.
A l'image du cochon, la façon de vivre/penser non-juive : certes elle peut être très bonne, mais ce n'est pas ce que Hachem attend de moi!]

-> Selon rav Yéhochoua Hartman, on trouve plusieurs éléments dans le comportement de Yossef qui prouvent son attachement incroyable à Hachem. Après avoir été emprisonné durant 12 ans, il eut l’opportunité inespérée d’être libéré. S’il réussissait à apaiser Pharaon, il pouvait prendre un nouveau départ. Il savait que le roi d’Égypte ne croyait pas en D. (il se prenait lui-même pour un dieu) et que son arrogance était inégalée. Pourtant Yossef n’hésita pas à attribuer ses talents à Hachem.

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
C’est une leçon remarquable quant à la façon dont nous devons agir dans un environnement étranger, voire hostile ; il s’agit d’une épreuve que toutes les générations durent affronter à travers les exils.
Certains tentent de cacher leur judaïsme, de camoufler les différences entre les non-juifs et eux. Malheureusement, l’histoire a prouvé que cette attitude menait généralement vers une vague d’assimilation. Quand on retire les barrières qui nous séparent des non-juifs, on ouvre une porte à l’affadissement du judaïsme, à la perte de notre identité.
La confiance en soi de Yossef qui affirma ses croyances est une clé (pour lui ainsi que pour les générations futures) de la réussite, elle permet d’éviter l’assimilation dans l'exil (galout) ...

Yossef montra l’exemple du juif qui garde ses valeurs et son identité. Il inculqua ainsi à son peuple la capacité de suivre sa voie et de refuser l’assimilation.
Le fait que la Paracha de Mikets jouxte la fête de ’Hanoucca n’est pas une coïncidence. Le lien est évident ; l’exil grec fut le premier qui menaça la pérennité du peuple juif en souhaitant l’assimiler. Malheureusement, un grand nombre de Juifs ne prirent pas leçon de Yossef et effacèrent volontiers les vestiges de leur judaïsme.
Mais les ’Hachmonaïm et d’autres Juifs courageux résistèrent à la tentation du mode de vie grec et risquèrent leur vie pour préserver leur identité juive.

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-> "Hachem m'a fait oublié tout mon effort et toute la maison de mon père" (Mikets 41,51)

-> Yossef appela son premier fils Menaché pour la raison rapportée dans ce verset. Mais on peut s'interroger. De quel effort parle-t-il ici? De plus pourquoi se réjouit-il tant d'avoir oublié la maison de son père?

En fait, Yossef était un homme Juste. Il a fait preuve d'une force intérieure et d'une crainte d'Hachem remarquable, pour surmonter toutes les épreuves qu'il vécut en Egypte. A sa place, un autre aurait pu en concevoir un certain orgueil.
Finalement, il s'est quand même montré remarquable. Et même si par mesure d'humilité, il préférerait ne pas se vanter de son mérite, malgré tout, il aurait pu louer l'éducation que son père lui a transmise et qui lui a donnée les forces pour surmonter ces épreuves.
Mais Yossef n'en fit rien. Il n'attribua le mérite et l'éloge qu'à Hachem. C'est Lui qui, dans Son Infinie Bonté, l'a sauvé et lui a permis de devenir un Juste (tsadik). Aussi, il déclara : "Hachem m'a fait oublié tout mon effort", pour ne pas que je ne ressente le moindre sentiment d'orgueil d'avoir tant lutté et avoir investi tant d'effort pour avoir surmonté toutes les épreuves.
Mais aussi, Il m'a fait oublié "toute la maison de mon père", pour ne pas que je ne ressente de fierté et d'orgueil, même du fait d'appartenir à une famille si illustre dont le père m'a donné une si bonne éducation. Le Seul Etre que je souhaite remercié c'est Hachem.

C'est là qu'intervient le nom qu'il donna à son deuxième fils : Efraïm. Car "Il m'a fait fructifié dans le pays de ma misère". Ce que Yossef voulait affirmé, c'est sa reconnaissance à Hachem, qui dans Sa Bonté, lui a permis d'en arriver là. Et pourquoi Hachem l'a tant gratifié de la sorte?
C'est parce qu'Il a vu que je me trouvais "dans le pays de ma misère". Il a vu ma misère et a eu pitié de moi. Et c'est pour cela qu'Il m'a fait tant grandir, Lui qui élève les misérables.

=> Yossef nous apprend là une remarquable leçon de modestie. Même si on a fait de grands efforts pour servir Hachem et pour résister au mauvais penchant, même si on pourrait avoir de quoi se vanter de l'éducation que nous a donné nos parents. Mais plus que tout, n'oublions pas de remercier Hachem qui nous a donné les forces de réussir et, dans Sa grande Miséricorde envers nous, nous a gratifié de pouvoir Le servir. Quant à son mérite personnel et celui de ceux qui nous ont aidé à grandir, même si bien sûr il y a lieu de leur témoigner toute notre reconnaissance, malgré tout, au moment où on s'apprête à remercier Hachem, il convient de tout oublier pour ne remercier que notre Créateur qui est Celui qui a permis tout cela.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

La première apparition du machia'h aura lieu en terre d'Israël.
[Rambam - Iguéret Téman - p.55-56 ]

C'est ce que voulait dire le dernier prophète Mala'hi lorsqu'il a déclaré : "Soudain, il viendra à son Temple."

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-> Selon le Rambam, l'une des tâches du machia'h sera de reconstruire le 3e Temple, afin de prouver qu'il est le seul véritable machia'h.

L’importance du désir et de l’aspiration dans le service Divin

+ L'importance du désir et de l'aspiration dans le service Divin :

-> "Seulement la tribu de Lévi, tu ne la recenseras pas parmi les Bné Israël et tu ne la compteras pas parmi les Bné Israël" (Bamidbar 1,49)

-> "Et tu ne la compteras pas parmi les Bné Israël" : pourquoi? Parce que les Lévi'im sont à Moi [comme il est écrit] : "Et les Lévites seront à Moi" (Bamidbar 3,12), car quiconque Me rapproche de lui, Je le rapproche de Moi.
Ils se sont rapprochés de Moi, comme il est dit : "Et Moché proclama : "Celui qui est pour Hachem qu’il vienne à Moi", et toute la tribu de Lévi se regroupa autour de lui" (Ki Tissa 32,26) ; ils M’ont rapproché, et Moi, Je les ai rapprochés : "Et les Lévites seront à Moi".
[midrach Bamidbar rabba 1,20]

-> Le 'Hidouché haRim (Likouté haRim - Bamidbar) explique les propos de ce midrach :
"il arrive qu’un homme aspire à servir son Créateur, et que cependant, Hachem se dissimule de lui. Cependant, lorsqu’il désire servir Hachem de toutes ses forces, la muraille de fer qui le sépare de Lui tombe, et il appartient alors entièrement à Hachem."

Le rav Elimélé'h Biderman commente : Cela nous enseigne l’importance de la volonté : lorsqu’un homme se rapproche d'Hachem, en aspirant de tout son coeur et de tout son être à Le servir, alors Hachem lui vient en aide et le rapproche de Lui. Les cloisons qui les séparaient disparaissent, fussent-elles un mur de fer.

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-> Ce principe fut dévoilé aux Bné Israël avant même le don de la Torah, comme Rachi le rapporte (Yitro 19,10) : au début, Hachem désirait donner la Torah par l’intermédiaire de Moché, mais "Moché rapporta les paroles du peuple", [ce que Rachi explique ainsi :] "J’ai entendu qu’ils désirent l’entendre de Toi, car il n’y a pas de commune mesure entre entendre de la bouche d’un émissaire et du Roi Lui-même, notre désir est de voir notre Roi!"
C’est pourquoi il est écrit ensuite (verset 10) : "Hachem dit à Moché" ; s’il en est ainsi, et qu’ils M’obligent à leur parler : "Retourne vers le peuple et sanctifie-les".
Rachi nous enseigne la force de la volonté : c’est parce qu’ils ont "crié" (si l’on peut dire) : "notre désir est de voir notre Roi", que les Bné Israël obligèrent Hachem à se dévoiler à eux, et à leur donner Lui-même la Torah (néanmoins, ils ne supportèrent d’entendre la voix d’Hachem que pour les deux premiers commandements).

-> Le rav de Satmar (sur Shavouote p.127) rapporte au nom du midrach (Yalkout Yéchayahou 391) : "Dans les temps futurs, Hachem fera venir le mont Tabor et le mont Carmel pour y construire le Temple, et ils le mériteront grâce à leur désir ardent de voir se produire le don de la Torah ait lieu sur leurs versants [comme il est rapporté dans le midrach Béréchit rabba 99,1]."

=> Si des créations inertes méritèrent tous les honneurs grâce à la force de leur volonté, il est certain qu’un homme, à plus forte raison, méritera d’accéder à des niveaux spirituels élevés si seulement il désire ardemment recevoir la Torah.

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-> La guémara (Shabbat 86b) enseigne que "le premier jour [où les Bné Israël arrivèrent au Sinaï], Hachem ne leur ordonna rien, du fait qu’ils étaient perturbés à cause des désagréments du voyage".

A priori, demandent certains commentateurs, de quels désagréments la guémara veut-elle parler?
On sait pourtant qu’ils étaient transportés par les nuées de Gloire, et que les chaussures qu’ils portaient ne s’usaient pas. Dès lors, pourquoi durent-ils attendre le 2e jour de leur arrivée?

Le Sifté Tsadik (sur Shavouote §59) répond que les désagréments dont il s’agit ici consistent en ce que l’on a l’habitude de nommer " 'holat aava" ("la maladie de l’amour" - חולת האהבה) : Hachem vit qu’ils avaient une telle soif de recevoir la Torah, qu’Il préféra en différer le don, afin de ne pas provoquer un relâchement de leur désir. Car celui-ci est extrêmement cher à Ses yeux et c’est de lui qu’Il tire la plus grande satisfaction. C’est pourquoi Il ne voulait pas faire perdre aux Bné Israël ce niveau spirituel si élevé.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
C’est un grand principe dans la Torah : Hachem ne demande pas à l’homme d’obtenir des résultats dans son travail spirituel, car ceux-ci ne dépendent pas de lui, mais qu’il ait soif et soit rempli d’une aspiration à accomplir Sa volonté avec coeur.
Suivant cette idée, certains commentateurs ont ainsi expliqué les paroles de Rabbi Yossi (guémara Shabbat 118b) : "Que ma part soit parmi ceux qui meurent sur le chemin d’une mitsva" : a priori, cela semble étonnant : pourquoi employer l’expression "sur le chemin d’une mitsva"? La logique serait plutôt qu’il soit préférable de quitter ce monde après avoir réalisé une mitsva.
Mais en réalité, Rabbi Yossi connaissait parfaitement les voies du Ciel et il savait que l’essentiel de ce qu’Hachem attend de l’homme, ce sont la soif et le désir ardent d’accomplir Sa volonté.
Par conséquent, grand est le niveau de celui qui va sur le chemin d’une mitsva, car il ne vise et n’aspire qu’à accomplir la volonté du Roi. Et c’est ce qui est de plus cher aux yeux du Créateur, plus encore que de Lui offrir des sacrifices et des holocaustes.

L’humilité nous apporte des influences célestes

+ L'humilité nous apporte des influences célestes :

-> Le Sfat Emet explique plus en détail comment un homme qui a confiance en Hachem apporte des bénédictions au monde en disant que l'essence d'Hachem est la bonté et qu'Il désire envoyer toutes sortes de bonnes choses et d'influences célestes à chaque personne. Cependant, si une personne n'est pas pleinement confiance en Hachem, elle peut faire un mauvais usage des bonnes choses qu'Hachem lui donne. Si une telle personne reçoit de l'argent ou des honneurs, elle peut oublier que c'est Hachem qui lui a donné tout ce qu'elle possède, et elle peut utiliser ce qu'elle a à de mauvaises fins et commettre des fautes.

Hachem est la vérité ultime. Il veut que Ses influences soient utilisées à des fins vraiment bonnes, et certainement pas pour la faute. S'Il voit que les gens ne sont pas dignes de confiance, Il retiendra Sa bonté afin qu'elle ne soit pas utilisée pour le mal.
Mais si le peuple juif a une vraie confiance en Hachem et utilise correctement la bonté qu'Hachem lui envoie, il est digne de recevoir toutes Ses bénédictions.

En ce qui concerne le Shabbath, nous trouvons écrit : "Et Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).
Le Shabbath est un jour de bénédiction parce que le monde entier revient à son état d'origine [sans le vol, la malhonnêteté, ...] et qu'Hachem envoie Ses bénédictions et Ses influences sacrées à ceux qui agissent avec honnêteté.

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-> "Un homme qui a [véritablement] confiance en Hachem aura de nombreuses bénédictions."
[Zohar - I, 197b]

La puissance d’être honnête, de ne pas voler

+ La puissance d'être honnête, de ne pas voler :

-> Le séfer Béer Moché (parachat Béhar) enseigne que lorsqu'une personne s'engage dans les affaires de manière honnête et digne de confiance à tous points de vue, elle mérite de recevoir beaucoup de bénédictions dans ce monde.
Ce concept est illustré dans la guémara (Taanit 8a) : "La pluie ne tombe que grâce aux hommes qui ont confiance en Hachem" (én guéchamim yordim élla bichvil baalé émouna), comme il est dit : "La vérité germera de la terre, et la justice descendra du ciel" (Téhilim 85,12).
Rachi explique que lorsque la vérité germe sur la terre, c'est-à-dire lorsque les gens sont honnêtes dans leurs transactions commerciales, alors la justice descend du ciel, c'est-à-dire que les pluies tombent et que les gens sont nourris.

Le Arizal (Likouté Torah - Téhilim 84) dit que la pluie symbolise toutes les bonnes influences, à la fois en spiritualité et en matérialité. Il est donc clair que toutes les bonnes influences sont le fruit de l'honnêteté et de la confiance en Hachem.
Grâce au mérite des personnes qui ont de la émouna (on ne peut pas voler ce qui est destiné à autrui même pas de l'épaisseur d'un cheveu, ainsi notre confiance en D. se traduit concrètement par une attitude honnête, sans chercher à voler), le monde entier reçoit de la pluie, qui est la source de toutes les bonnes influences, bénédictions.

-> Dans le même ordre d'idées, on raconte que le rav Méïr de Premichlan a un jour été abordé par deux partenaires commerciaux qui lui demandèrent une bénédiction. Il leur dit : "Souvenez-vous toujours des lettres "aleph, beit guimel, dalet".
"Aleph" signifie "émouna". Si toutes vos transactions et actions sont faites avec confiance, vous mériterez le "beit", qui signifie bénédiction.
En revanche, si vous n'êtes pas honnête, vous obtiendrez le "guimel", qui signifie "guézel", le vol. Si vous n'êtes pas dignes de confiance, vous vous accuserez mutuellement de vol et le partenariat s'effondrera, ce qui entraînera le "dalet", qui signifie "dalout", la pauvreté.

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-> Rabbi Tan'houma bar Abbar dit : "Un homme qui a confiance [en Hachem] recevra de nombreuses bénédictions, mais celui qui s'empresse de devenir riche ne restera pas impuni."
[midrach Chémot rabba 51,1]

Le midrach affirme qu'un homme digne de confiance qui fait ses affaires honnêtement apporte des bénédictions à ce monde, à la fois en termes de spiritualité et en termes de matérialité.

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+ L'humilité nous apporte des influences célestes :

-> Le Sfat Emet explique plus en détail comment un homme qui a confiance en Hachem apporte des bénédictions au monde en disant que l'essence d'Hachem est la bonté et qu'Il désire envoyer toutes sortes de bonnes choses et d'influences célestes à chaque personne. Cependant, si une personne n'est pas pleinement confiance en Hachem, elle peut faire un mauvais usage des bonnes choses qu'Hachem lui donne. Si une telle personne reçoit de l'argent ou des honneurs, elle peut oublier que c'est Hachem qui lui a donné tout ce qu'elle possède, et elle peut utiliser ce qu'elle a à de mauvaises fins et commettre des fautes.

Hachem est la vérité ultime. Il veut que Ses influences soient utilisées à des fins vraiment bonnes, et certainement pas pour la faute. S'Il voit que les gens ne sont pas dignes de confiance, Il retiendra Sa bonté afin qu'elle ne soit pas utilisée pour le mal.
Mais si le peuple juif a une vraie confiance en Hachem et utilise correctement la bonté qu'Hachem lui envoie, il est digne de recevoir toutes Ses bénédictions.

En ce qui concerne le Shabbath, nous trouvons écrit : "Et Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).
Le Shabbath est un jour de bénédiction parce que le monde entier revient à son état d'origine [sans le vol, la malhonnêteté, ...] et qu'Hachem envoie Ses bénédictions et Ses influences sacrées à ceux qui agissent avec honnêteté.

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-> "Un homme qui a [véritablement] confiance en Hachem aura de nombreuses bénédictions."
[Zohar - I, 197b]

L’obligation d’apprendre la loi juive (halakha)

+ L'obligation d'apprendre la loi juive (halakha) :

-> Certaines personnes peuvent se sentir dépassées par les nombreuses halakhot et les détails afférents, et elles se laissent séduire par le conseil du yétser ara : "Il y a tellement de lois, et elles sont si compliquées, qu'il est impossible de les connaître et de les respecter toutes. Il est préférable de ne pas les étudier et de respecter la parole de nos Sages : "Mieux vaut se tromper par ignorance que de transgresser volontairement" (guémara Bétsa 30a)."

L'affirmation "Il vaut mieux se tromper par ignorance que transgresser volontairement" ne s'applique qu'au fait de donner une réprimande, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne rien dire si la personne a fait une faute et si la transgression n'est pas explicitement interdite par la Torah (voir Choulkhan Arou'h - Ora'h 'Haïm 608).
Mais en ce qui concerne quelqu'un qui évite d'apprendre afin de rester délibérément ignorant, la guémara (Baba Métsia 33b) dit que toutes les erreurs involontaires qu'il commet de ce fait sont considérées comme des fautes intentionnelles.
Rachi commente qu'il est puni comme s'il avait fauté volontairement, car c'est de sa propre faute s'il ne connaissait pas la loi. Il aurait dû demander à son rav.
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed - vol.2, chap.9 ]

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[ Hachem ne nous demande pas l'impossible, mais nous devons faire de notre mieux. ]

L’exil d’Egypte comprend tous les autres exils

La Délivrance (guéoula) d'Egypte est en quelque sorte la "couronne" des Délivrances.
Comme l'affirme le Zohar (paracha Vayakel), toutes les Délivrances futures émanent de la guéoula d'Egypte et y sont incluses.
[Guévourot Israël]

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-> La délivrance d'Egypte a été l'un des points les plus importants de l'histoire juive.
Non seulement elle était considérée comme la naissance physique et spirituelle de la nation juive (Maharal - Guévourot Hashem 59), mais elle sert aussi d'attestation du passé et de symbole de l'avenir.
En ce qui concerne le passé, Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 5,15) explique que les miracles qui se sont produits en Égypte, qui ont défié tous les aspects de la nature, ont clairement démontré que le seul qui pouvait effectuer une telle manipulation de la nature était Celui qui l'avait créée.
Pour ce qui est de l'avenir, le Maharal (Nétsa'h Israël 53) explique que la délivrance de l'Égypte sera le précurseur de la délivrance future en ce sens qu'elle servira de modèle à partir duquel la délivrance finale sera reproduite et imitée.

De plus, la fête de Pessa'h incarne la grandeur d'Hachem et sa maîtrise sur le monde entier.
C'est pourquoi, explique le Maharal (Guévourot Hachem 3), la délivrance de l'Egypte est constamment mentionnée (ze'her lé'yetsiat Mitsrayim) : dans notre Shéma biquotidien, dans de nombreuses mitsvot que nous accomplissons, et à l'occasion de chaque Shabbat et de chaque fête.
À ce titre, le Maharal décrit la sortie d'Egypte et Pessa'h, la fête qui le célèbre, comme "le fondement des fondements et la racine de toute chose", et plus particulièrement comme "c'est le fondement sur lequel repose toute notre émouna, notre fidélité à Hachem".
Dans cette optique, conclut le Maharal, les miracles en Egypte étaient équivalents, par leur magnificence, leur profondeur et leur importance, à la combinaison de tous les miracles qui pourraient un jour se produire.

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-> La guémara raconte que l'obligation de mentionner l'exode d'Égypte restera une obligation quotidienne jusqu'à ce que sa grandeur soit surpassée par la délivrance finale encore plus miraculeuse que nous vivrons à la fin des jours.
À ce moment-là, le miracle de la sortie d'Egypte jouera un rôle secondaire dans nos louanges à Hachem pour nous avoir sauvés en tant que nation.
[guémara Béra'hot 12b avec le Maharcha - 'Hidouché Aggadot]

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-> Bien que le peuple juif puisse être soumis et placé sous la domination d'autres nations à l'avenir, après avoir été délivré d'Egypte, le statut de la nation est devenu indépendant, un peuple à part entière qui existera toujours indépendamment de tout autre [nation].
Par conséquent, même si le peuple juif se retrouvait à l'avenir sous une domination étrangère et dans des pays étrangers, cela ne serait jamais que temporaire.
En fait, le Maharal (Guévourot Hachem 61) explique que non seulement leur indépendance spirituelle a été garantie pour toutes les générations, mais que le statut du peuple juif est devenu celui d'une "royauté", plus précisément, d'un "royaume de princes et d'une nation sainte" (Yitro 19,6).
Ainsi, non seulement le peuple juif a acquis une liberté éternelle à la suite de sa sortie d'Égypte, mais il est également devenu une nation élevée.