Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et la tribu de Gad, et le chef des enfants de Gad est Elyassaf fils de Réouel" (Bamidbar 2,14)

-> Le ‘Hida (‘Homat Anakh) rapporte les paroles du Imré Noam selon lesquelles Gad mérita que Moché soit enterré dans son territoire, du fait que, lorsque ce dernier désigna Dan comme chef des 3 bannières dont il faisait partie, Gad aurait pu rétorquer : "Je suis l’aîné de Zilpa et Dan est l’aîné de Bilha, aussi, pourquoi ne serais-je pas chef comme lui?"
[Rachi (Badmidbar 2,2) rapporte qu'il y avait un drapeau pour chaque tribu, mais également une bannière pour 3 tribus. (donc le camp avait 12 drapeaux et 4 bannières différents)]

Or, il se tut et ne protesta pas. C’est pourquoi le chef (nassi) de la tribu de Gad est ici appelé "Elyassaf fils de Réouel", bien que son vrai nom fût "fils de Déouel" (cf. Bamidbar 1,14), afin de souligner allusivement qu’il mérita d’être élevé en cela que "réa El", l’ami de D., en l’occurrence Moché, fut enterré dans son territoire.

Le 'Hida ajoute que le nom Réouel figure justement concernant les bannières, alors qu’auparavant, au sujet des sacrifices des princes, il était écrit Déouel, afin de nous enseigner que son renoncement concernant la direction des 3 drapeaux (symbolisé par le fait d'avoir une bannière), lui valut un tel mérite.

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[reformulation du dvar Torah ci-dessus]

-> Dans le passage qui traite de l'emplacement des tribus sous les drapeaux, le chef de la tribu de Gad est appelé Elyassaf fils de Réouël. Mais au début de la Paracha, quand on parle du décompte du peuple, par rapport à la tribu de Gad, la Torah appelle son chef Elyassaf fils de Déouël. Comment comprendre ce changement?

-> Le 'Hida rapporte que les quatre tribus qui étaient chefs de drapeaux, étaient majoritairement les aînées des tribus. Ainsi, Réouven était l'aîné de Léa, Dan l'aîné de Bilhaa, et Efraïm représentait la tribu de Yossef l'aîné de Ra'hel. Par contre, Gad qui était l'aîné de Zilpa n'était pas chef de drapeau. C'était Yéhouda le quatrième et non lui.
Ainsi, Gad aurait humainement pu se sentir lésé au point d'exprimer son mécontentement devant Moché. Mais, par respect pour ce dernier, le maître de tout Israël, il a gardé le silence et a supporté son sentiment désagréable sans rien dire.

Hachem a apprécié ce comportement et a souhaité l'en récompenser.
- Tout d'abord, pour avoir préservé le respect de Moché, la tribu de Gad mérita que celui-ci fut enterré dans son territoire.
- Et pour s'être contenu et ne pas avoir fait de querelles, il mérita le qualificatif de Réouël, l'ami de D., bien que son véritable nom était ''(Elyassaf fils de) Déouël''.

=> Cela montre combien grand est le mérite de celui qui sait garder le silence même quand il sent une injustice.
Si Gad avait parlé, même s'il aurait peut-être obtenu gain de cause et aurait eu dans ce monde l'honneur de voir son nom sur un drapeau. Mais, grâce à son silence et son humilité, combien plus a-t-il gagné!
Moché, le plus grand prophète de toute l'histoire a été enterré dans son territoire et il mérita le qualificatif éternel de Réouël, l'ami de D.
Qu'y a-t-il plus grand que cela ? L'homme qui sait supporter la vexation sans faire de querelle gagne toujours plus que ce qu'il aurait pu peut-être gagné en protestant pour son honneur!

L'essentiel du repentir dépend d'un seul instant, où on décide d'abandonner ses mauvaises actions et ses défauts, au point même de prendre Hachem en Témoin de notre décision de revenir à Lui.
Ce seul instant a la force de réparer toutes les années passées dans les vanités, et de faire remonter des profondeurs du faussée tout ce qu'on a pu y faire tomber.
Sachons juste saisir ce seul instant!
[Arougat haBossem]

Notre jalousie détruit le Temple

+ Notre jalousie détruit le Temple :

-> La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) enseigne :
Rabbi Yo'hanan ben Torta affirme : "On constate que le 1er Temple a été détruit parce que les juifs commettaient l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre [les 3 péchés cardinaux qu'on ne saurait transgresser, fût-ce au prix de la vie].
Quant à l'époque du 2e Temple, nous savons qu'ils étudiaient la Torah avec zèle, ils observaient méticuleusement les mitsvot et possédaient tous les bons traits de caractère.
[Néanmoins, ils furent exilés] parce qu'ils étaient cupides et se détestaient entre eux sans raison ; et la haine sans fondement est une faute aussi grave que ces 3 péchés cardinaux".

-> Le Rama de Pano (Assara Maamarot) explique que leur haine sans fondement provenait de leur cupidité. Chacun était jaloux de la richesse et de la puissance de l'autre.

-> Le rav Yissa'har Teichtal enseigne :
"La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) précise également que le péché de jalousie qui a prévalu à l'époque du 2e Temple, causa plus de destruction que les péchés du 1er Temple.
L'ennemi ne détruisit que le toit du 1er Temple, tandis que les murs demeurèrent debout.
Le 2e Temple en revanche fut entièrement dévasté jusqu'à ses fondations ainsi qu'il est dit : "Rasez-le! Rasez-le! Jusqu'à ses fondations" (Téhilim 137,7).
[le 1er Temple a été "rapidement" reconstruit, tandis que nous attendons toujours la reconstruction du 2e, ce qui témoigne de la gravité des fautes qui ont causé sa destruction]

Cette guémara conclut : "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction".
Autrement dit, puisque Satan danse toujours au milieu de nous sous forme de haine et de jalousie dans fondement, nous faisons perdurer l'exil et le Temple demeure en ruines. C'est donc comme si le Temple avait été détruit à notre époque.

Il faut prendre conscience de ce que nos Sages affirment.
Bien que les juifs du 2e Temple aient étudié la Torah avec assiduité et aient observé les mitsvot de façon méticuleuse, leur jalousie a causé plus de destruction que lors du 1er Temple, au point que même les fondations ont été anéanties.
Il en découle que ceux qui se trouvent des excuses pour encourager la jalousie, la haine et la division détruisent l'édifice d'Israël tout entier, et ce même s'ils étudient la Torah et observent les mitsvot.
Ils sapent les fondements de l'existence d'Israël et font perdurer l'exil.
Le roi David affirme à leur sujet : "Quand les fondations sont détruites, que peut accomplir le juste?" (Téhilim 11,3) = autrement dit de quelle utilité sont sa rectitude et son service de D. si ses actes conduisent à détruire les fondements et l'existence du peuple juif?"

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-> b'h, au sujet de la jalousie, voir par exemple : "La jalousie : c’est se détruire!" : https://todahm.com/2019/01/12/la-jalousie-cest-se-detruire

L’importance de l’unité

+ L'importance de l'unité :

-> Nous disons dans la Haggada de Pessa'h : "Car pas un seulement (chélo é'had bil'vad) se leva pour nous anéantir. C'est à chaque génération qu'ils tentent de nous exterminer".
Autrement dit, c'est uniquement le fait que nous ne soyons "pas un" (lo é'had), le fait que nous ne soyons pas unis, qui cause notre destruction, que D. nous en préserve.
[Pardess Yossef - paracha Kédochim]

-> "Rapproche ces pièces l'une de l'autre, pour n'avoir qu'une pièce unique ; et elles seront réunies dans Ta main" (Yé'hezkiel 37,17)
[lorsque nous sommes un avec autrui, alors Hachem vient rejoindre notre unité!]

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-> "Quand Hachem est-Il établi dans les cieux?
Quand Israël ne forme qu'une seule et unique communauté ici-bas."
[midrach Bamidbar rabba 15,18]

Le rav Yissa'har Teichtal commente : autrement dit, si tout Israël ne forme qu'une seule et même communauté, il ajoutera (pour ainsi dire) à la souveraineté et à la puissance de D., qui ainsi élèvera leur rayonnement vers les sommets.
[plus nous avons de l'unité entre nous, plus nous donnons de la force à Hachem, qui peut alors nous combler du meilleur!]

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-> L'entité d'Israël est intègre (sans le moindre défaut), comme il est dit : "Ton peuple n'est composé que de tsadikim" (Yéchayahou 60,21).
Ainsi, bien que des individus commettent des fautes, l'entité [d'Israël] conserve toujours sa sainteté et il n'y a nul adversaire et nul malheur au sein d'eux, à D. ne plaise.
Leur empreinte est gravée à jamais en haut [devant D.] et les forces du mal n'ont aucune emprise sur eux.
Et l'individu devient partie intégrante de la collectivité.
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) dit également que l'unité d'Israël lui confère toujours une sainteté sans le moindre défaut.

-> La Pessikta rapporte que lorsqu'il y a de l'union parmi les juifs, alors [aux yeux d'Hachem : ] "Tu es toute belle, ma bien-aimée, et tu es sans défaut" (Chir haChirim 4,7).

-> Le Rambam (dans son Epitre aux Yéménites - Iguéret Teiman) écrit :
"Hachem nous renforce en nous signifiant qu'il Lui est impossible de nous rejeter en tant qu'entité collective, et ce même si nous venons à l'irriter et à transgresser Ses mitsvot."
[même si nous sommes mauvais individuellement, l'union du peuple juif gomme tous nos défauts!]

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,7 ; Sifrei Nasso 42) enseigne :
Rabbi Elazar fils de rav Elazar haKappar dit : "Si la paix règne [au sein du peuple d'Israël], alors même s'il adore les idoles, Hachem affirme (pour ainsi dire), qu'aucun adversaire ne lui nuira.
Ainsi qu'il est dit : "Efraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse" (Ochéa 4,17).
Mais, lorsqu'ils sont divisés, il est dit : "Leur cœur est divisé, dès lors il sera reconnu comme coupable" (Ochéa 10,2)."

[lorsque nous sommes unis, Hachem nous considère comme des juifs très pieux et respectueux des commandements.
Le rav Teichtal enseigne : "S'il arrive des malheurs au peuple juif dans son ensemble, le seul remède consiste pour Israël à se réunir pour ne faire qu'une seule et même entité. Alors aucun adversaire ni aucun ennemi ne pourra leur nuire.
C'est ce que les juifs accomplissent à l'époque du décret d'Haman, et il en résulta : "Ce fut pour les juifs, lumières, joie allégresse et faste" (Ether 8,16)."]

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+ Illustration de la force de l'union -> prière en communauté :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 71) écrit qu'une communauté ne se limite pas à la somme des individus qui la compose. Elle est une entité nouvelle, dont les qualités dépassent les mérites et les capacités de ses membres pris séparément.
[une brindille peut être cassée par un petit enfant, tandis qu'un tas de brindilles est extrêmement solide, pratiquement incassable!
Prier en collectivité, c'est propulser, donner une force phénoménale à nos prières, et c'est ainsi se donner les moyens qu'elle soit agréée.]

-> Le terme : צבור (tsibour) a la même guématria que : רחמים (ra'hamim - la miséricorde).
En effet, lorsque nous prions avec un minyan (en tsibour), cela éveille la miséricorde d'Hachem, et cela permet à nos prières d'être exaucées.
[Mégalé Amoukot - Vayétsé 28,12]
[tsibour (צבר) renvoie à : tsadikim, bénonim (les gens ordinaires) et les réchaïm, et c'est bien le cumul de tous qui forme la communauté (tsibour)!]

-> Lorsqu'une personne prie toute seule, ce sont les anges qui collectent ses prières.
Lorsqu'elle prie avec une communauté (minyan), c'est Hachem qui rassemble ses prières.
[michna Broura 101,15]

-> Le Sfat Emet nous offre une autre explication sur l'importance d'une prière avec la communauté.
La guémara (Sanhédrin 39a) enseigne : "Dans tout endroit où il y a 10 hommes, la présence Divine réside".
Le Sfat Emet explique que lorsqu'il y a un minyan, la présence Divine est présente dans la salle de prières, et cela a pour conséquence de nous attirer vers D. (comme un aimant!), et c'est comme si on avait directement accès à Sa présence.

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 88,5) écrit : "La prière d'une collectivité est toujours entendue, même si des fauteurs en font partie. Hachem ne repousse jamais la prière d'un office public".

-> Lorsque les juifs s'unissent dans un minyan, l'un va apporter à l'autre la kavana qu'il n'a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> Le rabbi Yé'hezkel de Shinov dit : "La pire prière [journalière] en communauté est meilleure que la meilleure prière faite individuellement."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> "Si pour construire le Temple, il faut en passer par des dissensions, alors mieux vaut ne pas le construire".
[Téchouva méAava 1,205]

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haShalom 1) enseigne : Hachem est appelé : Shalom (paix) [Vayikra rabba 9,9 ; Bamidbar rabba 11,18] et son sceau est vérité [guémara Shabbat 55a].
Qu'est-ce qui est le plus intimement lié à une personne : le nom qu'elle porte ou bien son sceau?
On conviendra sans doute que le nom d'une personne est plus lié à son essence que son sceau.
Il en va de même de Hachem. Son nom : Shalom, vaut davantage à ses yeux que son sceau, qui est Vérité.
Par conséquent, nous devons souvent renoncer à la vérité, qui n'est que le sceau de D., afin de poursuivre la paix qui est son nom.

-> Le rav Yissa'har Teichtal rapporte l'enseignement suivant :
Le mot "émet" (vérité - אמת) est composée des 2 lettres se trouvant aux extrémités de l'alphabet (א et ת), et le מ se trouve au milieu (lettre médiane).
Certes ils sont à l'opposé, très différents, mais la Vérité les fait se rejoindre.
L'Attribut de Vérité possède la puissance de joindre les extrêmes les plus opposés.
Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 36) rapporte que dans la calligraphie en usage dans un rouleau de Torah, la lettre מ est formée des lettres : כ et ו, qui ont une valeur numérique de 26, comme le Nom Divin (Tétragramme - יהוה).
=> Cela enseigne que lorsque nous nous efforçons de réunir les extrêmes (ce qui apparaît différent), alors Hachem nous vient en aide. En effet, Hachem désire aussi unifier les extrêmes, Son sceau est Vérité.

Il est écrit : "Accorde la vérité (émet) à Yaakov" (Michlé 7,20)
Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit que "vérité" fait référence à l'unité. Telle était la qualité de Yaakov notre Patriarche : faire se rejoindre et relier ceux qui sont les plus éloignés les uns des autres.
Yaakov avait vocation à forger des liens, parce que la sainteté découle de l'unité.
Ceux qui suivent cette voie [faire que les gens se rejoignent, et non se divisent,] appartiennent au camp de Yaakov.

Le rav Teichtal dit également :
"un araméen anéantit mon père et celui-ci descendit en Egypte" (Dévarim 26,5). Lavan conduisit Yaakov à descendre en Egypte et l'anéantit de ce fait, jusqu'à ce jour-même.
Lavan causa notre présent exil en dupant Yaakov et en tentant de se montrer plus pieux que lui.
De même, ceux qui tentent d'être "pieux" et causent la dissension en enrobant leurs procédés de pieuses parures appartiennent au camp de Lavan. Ils causent la ruine et portent préjudice à Israël, tant comme le fit Lavan.

Le roi David dit : "Tu me sauves des nombreuses factions" (Téhilim 18,44)
Le midrach Téhilim (18,34) commente : le roi David dit : "Je préfère régner sur le monde entier que sur des personnes enveloppées dans des draps".
Le rav Its'hak Katz (gendre du Maharal) explique que sont désignés ici ceux "qui sont enveloppés dans le talit et les tsitsit", autrement dit, les "bons juifs".
Cela est étonnant!
En fait, le roi David demanda à Hachem de le sauver des dissensions des "bons juifs". Il alla jusqu'à affirmer qu'il préférait régner sur le monde entier plutôt que sur ceux qui se drapent tout dans le talit et les tsitsit, de pieuses parures. Or, la réalité est que David décela en eux des esprits querelleurs.
=> Nous voyons que le roi David lui aussi tremblait devant de tels individus et il pria pour être sauvé d'eux et de tous leurs adeptes.
Il n'inclut pas tous les "bons juifs" dans sa prière, mais seulement ceux qui suscitent des dissensions au sein d'Israël, en usant des prétextes trompeurs pour justifier leurs actes.
De tels individus amènent la dévastation dans la communauté juive et doivent être ignorés et tenus à distance de la communauté d'Israël.
[...]
[A l'inverse,] Lorsque les juifs sont unis, ils sont immédiatement rappelés au bon souvenir de D., et Il les bénira, comme il est écrit : "Hachem qui s'est souvenu de nous bénira, Il bénira"(Téhilim 115,12)."

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-> "Et il prit des pierres de cet endroit" (Vayétsé 28,11)
Nos Sages (midrach Béréchit rabba 68,11) expliquent qu'il prit 12 pierres qui n'en firent qu'une.
Le rav Yissa'har Teichtal commente qu'à ce moment Yaakov entrevit la destruction et nous enseigna à devenir une seule et même pierre. Aussitôt qu'elles furent une seule et même pierre, "Et voici Hachem se tenait au-dessus de lui" (Vayétsé 28,13), et promit à Yaakov de le protéger.

-> Les disputes entre les juifs conduisent Israël à la ruine financière et font fuir la Présence Divine.
Et lorsque la Présence Divine n'est pas présente en Israël, alors il n'est aucune protection pour Israël.
[rav 'Hisdaï - cité dans le Ohr Zaroua haGadol (Hilkhot Tefila 1,115)]

-> "La paix sur vous, ne craignez rien" (Mikets 43,23)
Le Mégalé Amoukot commente : "Il leur faisait ainsi passer le message suivant : "Tant que vous demeurez ensemble en paix, vous n'avez rien à craindre. Si [Israël] est attaché aux idoles, qu'on le laisse (ex: "Efraïm est collé aux idoles, qu'on le laisse" - Ochéa 4,17), ceci parce que la paix est l'adversaire d'Essav, lequel est appelé : "ennemi de la paix" (Téhilim 120,6)."

[le Mégalé Amoukot explique donc ce verset ainsi : Si les juifs sont attachés (autrement dit, unis), alors même s'ils font une faute aussi grave que servir des idoles, malgré cela D. dit : "Qu'on les laisse!"
Notre unité est comme un joker qui laisse sans force tous les anges Accusateurs, ne laissant alors place qu'aux bénédictions et à la proximité avec Hachem!]

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-> "Tout comme le bain rituel (mikvé) purifie l'impur, ainsi Hachem purifie Israël" (guémara Yoma 85b)
Le rav Amram Blum explique l'identification de la purification d'Israël par D. au bain rituel.
Le mikvé ne purifie que lorsque l'eau est recueillie dans un bassin et y repose paisiblement.
[les eaux sont contenues dans un lieu fermé, par opposition à des eaux jaillissantes]
Il en va de même d'Hachem qui ne saurait purifier Israël que lorsque les cœurs sont proches les uns des autres, lorsqu'ils forment une seule et même entité et vivent ensemble dans la paix et la sérénité.

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-> Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit - Chaar haOtiot 1,42a) enseigne :
"La pire des choses en ce monde est la dissension. Elle est même bien pire que l'idolâtrie.
Nos Sages affirment que la génération du roi A'hav a gagné les guerres en dépit du fait que le peuple se livrait à l'idolâtrie, ceci parce que la paix et l'harmonie régnaient en son sein.
La génération de Shaül en revanche perdit ses guerres en dépit du fait que le peuple était innocent de toute faute, ceci du fait qu'il se trouvait des diffamateurs qui fomentaient des querelles en son sein (Yalkout Chimoni 2,213 ; Bamidbar rabba 2) ...

Ainsi, lorsque des différends apparaissent [ici bas], il se produit une division et une désunion dans les cieux et les "pousses sont arrachées" ...
Par conséquent, quiconque aspire à la Présence Divine se doit de fuir la souillure du serpent et de demeurer loin du moindre soupçon de discorde ...
Nos Sages affirment également : "Hachem pardonna par 3 fois le péché de l'idolâtrie. Mais il ne pardonna pas le péché de la discorde" (midrach lamed bet midot ; michnat Rabbi Eliézer 4)."

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant que nous nous unissions et devenions une seule nation".

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-> Lorsque le peuple d'Israël est uni, les nations les craignent.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Peur (pa'had)]

"Les souffrances de l'exil tiendront lieu de repentir à Israël"
[Rachi - guémara Sanhédrin 97b]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,26) dit que les souffrances issues des douleurs de l'enfantement du machia'h parachèveront le repentir [nécessaire pour la guéoula].

-> Les souffrances que les nations pourraient nous faire subir, qu'Hachem nous en préserve, accéléreront l'arrivée de la guéoula.
['Hatam Sofer - dans Choftim]

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-> Ci-dessus c'est l'avis de Chmouël, tandis que Rav affirme dans cette guémara : "Tous les délais propices à la rédemption sont écoulés et la chose ne dépend désormais plus que de la téchouva et des bonnes actions" (guémara Sanhédrin 97b).

-> La prière d'un seul groupe de personnes exprimée avec grande ferveur et repentir peut éveiller la rédemption.
[Zohar 'Hadach - Noa'h 23b]

-> "Israël ne sera délivré qu'à travers le repentir, et la Torah a donné l'assurance que les juifs se repentiront à la fin de leur exil et qu'ils seront immédiatement délivrés."
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

-> "S'ils sont déméritants en son temps" (guémara Sanhédrin 98a)
D'après le Arizal (Zohar 'Haï), "en son temps" a commencé en l'an 1575 (soit 5335).
D'après le Ohr ha'Haïm (Tsav 6,2 ; Pin'has 26,19) et le 'Hatam Sofer (Téchouvot 6,61 ; Drachot Pessa'h 5560), les temps messianiques ont commencé en 1740 (soit 5500).
Le rav Yissa'har Teichtal commente que toutes les opinions s'accordent à dire qu'à présent, les 2/3 du 6e millénaire sont écoulés, le stade de "en son temps" a sans aucun doute été atteint.
[ainsi, que nous soyons méritants ou pas, machia'h peut vraiment venir à tout moment!]

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-> Le 'Hatam Sofer (drouch 37 av תקצ"ז) écrit que le sentiment de douleur intense et de tristesse que nous provoque l'exil et le manque du Temple, est considéré en soi comme une téchouva complète, bien que naturellement cette téchouva se doit d'être accompagnée de prières, exprimant notre aspiration profonde à l'arrivée du machia'h.
C'est cette téchouva dont nos Sages font référence lorsqu'ils disent qu'il nous est nécessaire de faire téchouva pour être méritants de la guéoula.

-> Le 'Hatam Sofer (drouch 37 adar תקצ"ה) explique également que ce qui est écrit dans la guémara (Sanhédrin 97b) que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, Hachem placera sur nous un roi sévère comme Haman qui nous obligera à faire téchouva. Cela signifie que si nous ne demandons pas le Temple, alors nous souffrirons d'un roi à l'image d'Haman jusqu'à que nous soyons "forcés" de le faire.

[au final nous devrons tous faire téchouva (spontanément ou forcé). Plus vite nous le faisons de nous même, plus vite viendra la guéoula et moins nous traverserons des moments de souffrances.
De plus, nous honorons ainsi davantage Hachem, car plus vite nous Lui témoignons notre attachement, plus grande est Sa sanctification par Son peuple.]

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-> Si vous voulez connaître le moment de la guéoula et lorsque vous retournerez en terre d'Israël, faites téchouva et immédiatement vous reviendrez en terre d'Israël.
[Zohar 'Hadach - hakdamat Zohar fin 12]

-> La guémara (Sanhédrin 98a) nous rapporte :
Rav Yéhouda ben Lévi a rencontré Eliyahou haNavi et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens [dans le cadre de la guéoula]?"
Il lui a répondu : "aujourd'hui".
Il est retourné à Eliyahou haNavi, et lui a dit : "Ce que tu m'as dit n'est pas vrai [car il ne s'est pas dévoilé en ce jour]"
Eliyahou haNavi lui dit ce que cela signifie : "aujourd'hui" si [en ce jour] nous faisons téchouva et que nous écoutons la parole d'Hachem".

-> Le 'Hafets 'Haïm écrit qu'il y a eu de nombreux moments particulièrement opportuns pour la venue du machia'h, mais nous avons perdu ces occasions, car le peuple d'Israël n'a pas fait une bonne téchouva pour être méritant de la guéoula.

[lorsqu'à différentes époques, de grands Sages ont donné une date pour la venue du machia'h, c'est qu'ils ont vu que c'était un moment extrêmement propice pour qu'il se dévoile. Malheureusement, nous n'avons alors pas suffisamment fait téchouva pour le mériter.
N'oublions pas qu'avec la notion de descente du niveau spirituel de génération en génération (yéridat adorot), toutes nos actions, même les plus simples, prennent davantage de valeur aux yeux d'Hachem. Ainsi, nous ne devons pas désespérer en se disant que de grandes personnes n'ont pas réussi par le passé à faire venir machia'h.
Non seulement nous profitons des mérites qu'ils ont pu générer, mais en plus nos actions à notre époque ont une valeur énorme (moins une personne a de capacités, moins on a des exigences élevées à son égard), et ainsi tous nos petits efforts pour se rapprocher d'Hachem ont donc un impact énorme. ]

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-> "Lorsque la terre d'Israël produira ses fruits en abondance, la fin sera proche, et il n'est pas de signe plus révélateur de la fin des temps."
[Rachi - guémara Sanhédrin 98a]

-> "Si tu vois des bancs remplis de Babylonien en terre d'Israël, attends-toi aux premiers pas du machia'h" (Eikha rabba 1,141).

Le Torah Témima (Eikha 1,141) commente :
"Autrement dit, si tu vois de nombreuses personnes revenir [en terre d'Israël], "attends-toi aux premiers pas du machia'h", car c'est le signe que les pas de celui qui annonce les bonnes nouvelles sont aux portes de Jérusalem."

-> "La guerre est un présage de la rédemption" (guémara Méguila 17b).
Le midrach (rabba 42,4) affirme : "Si tu vois des royaumes se quereller, attends-toi aux pas du machia'h. D'où l'apprenons-nous? D'Avraham, car lorsqu'une guerre opposa des rois, Avraham connut une délivrance".

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-> Le Rambam (dans son Epitre aux Yéménites - Iguéret Teiman) écrit :
"Au sujet de ta mention de la fin des temps ... Vous devez d'abord réaliser que nul ne saurait connaître la véritable fin des jours, ainsi que Daniel a dit : "Car ces choses sont soustraites et scellées jusqu'au moment de la fin" (Daniel 12,9) ...

Nous pouvons effectuer un raisonnement a fortiori.
Bien que la Torah avait révélé que l'exil égyptien devait durer 400 ans (cf. Béréchit 15,13), Israël n'eut pas connaissance du moment précis de sa fin jusqu'à ce qu'il arrive.
[En effet, lorsqu'ils quittèrent l'Egypte, ils réalisèrent que le calcul des 400 ans commençait en fait à la naissance d'Its'hak] ...
A plus forte raison ne pouvons-nous connaître la fin du présent exil dont l'étendue a effrayé et fait frémir les prophètes.
Le roi David s'est demandé : "Demeureras-Tu en colère à jamais? Prolongeras-Tu Ton courroux de génération en génération" (Téhilim 85,6) ...
Daniel nous a fait comprendre combien enfouie et secrète est la connaissance de la fin des temps.
["Va, Daniel! Car ces choses demeureront cachées et scellées jusqu'au temps final" (Daniel 12,9)]

Ainsi, nos Sages nous ont-ils mis en garde contre la tentation de supputer le moment désigné pour la venue du machia'h. Ils craignaient que ces tentatives conduisent les masses à se fourvoyer, et que des personnes se détournent du droit chemin en constatant que les délais prévus se sont écoulés sans que le machia'h ne vienne.
Ainsi, les Sages ont dit : "Que soit soufflé l'esprit de ceux qui supputent la fin des jours" (guémara Sanhédrin 97b).
Ils constituent une plaie pour le peuple. C'est pourquoi nos Sages prirent pour que leur connaissance périsse et que leurs supputations soient réduites à néant."

-> Le Rambam y écrit (Iguéret Teiman) également : "Tu ne sauras pas comment le machia'h apparaîtra jusqu'au moment où il apparaitra."

-> Le Ran (Darchot haRan - fin Drouch 11) enseigne :
"On peut remarquer qu'au moment précis où la rédemption d'Egypte approchait, les juifs pressentaient qu'ils étaient en train d'être sauvés. De plus, ils furent témoins des circonstances et des événements qui devaient préluder à leur rédemption. Néanmoins, ils ne furent pas en mesure de comprendre le sens de ces événements jusqu'à ce que D. le leur révèle.
Ainsi, nous sommes, quant à nous, encore plus ignorants du domaine de la rédemption future.
C'est pourquoi le Rambam écrit que nul ne saura comment ces événements se produiront avant qu'ils n'aient lieu."

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-> "Lorsque Je ramènerai vos captifs devant vos yeux" (Tséfania 3,20)
Le Yichma'h Moché explique qu'en réalité les modalités et la date de la rédemption figurent explicitement dans la Torah, mais nos yeux sont clos et nous ne savons pas comment interpréter les mots.
Cependant, lorsque Hachem ramènera nos captifs, nous comprendrons ces mots et nos yeux reconnaîtront que D. avait annoncé le moment et les conditions de la rédemption.

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-> "A mesure que nous approchons du 7e millénaire (date limite de la guéoula), la certitude se fait plus grande et le doute moindre [sur la venue du machia'h]."
[Malbim - Daniel 12,4]

-> Il est écrit dans le Kissé haMélé'h (sur Tikouné Zohar 21,4) :
"Même si le cœur ne révèle rien à la bouche, lorsque le moment de la rédemption approchera, il sera révélé dans les mondes supérieurs et inférieurs.
La plus grande partie du monde connaîtra le terme, ainsi que le Zohar affirme : "A ce moment, il sera révélé" (Zohar 1,118a)."

Du jour où le Temple fut détruit, il fut décrété que les érudits de la Torah étudieraient dans la souffrance, la pauvreté et le désarroi afin qu'ils prient pour la venue du machia'h.

[cf. Tana déBé Eliyahou 4,4 ; Yalkout Chimoni 1,1391.
Ce midrach est cité dans le Kol Yaakov, et rapporté par le rav Yissa'har Teichtal]

Hachem a dit : "La terre d'Israël m'est plus chère que tout ..."
Cela nous enseigne qu'il n'est aucun amour tel que l'amour pour la terre d'Israël.

Hachem a dit à Moché : "Voici ce pays qui m'est cher, comme il est dit : "les yeux de D. y [en terre d’Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Ekev 11,12), et le peuple d'Israël est aimé de Moi, comme il est dit : "C'est en fait à cause de l'amour que Hachem vous porte" (Vaét'hanan 7,8).
Je conduirai Israël, qui est aimé de Moi, en terre d'Israël, qui est aimé de Moi."
[midrach Bamidbar rabba 23,7]

"S'ils ne sont pas dans le pays [d'Israël], alors ils ne sont pas véritablement implantés, ni devant Moi, ni de tout Mon cœur, ni de toute Mon âme."
[Tossefta Avoda Zara 5,4 - sur Yirmiyahou 5,4]

=> Nous ne pouvons être pleinement raccrocher à Hachem qu'en terre d'Israël.

"Il est notoire que la relation entre la Torah et la terre d'Israël est analogue à celle qui existe entre la vie et le cœur.
La Torah caractérise la vie éternelle, ainsi que nous le disons [dans la bénédiction après la lecture de la Torah] : "qui a implanté au milieu de nous la vie éternelle".
Le cœur, lui, est le siège de la vie et de l'âme. C'est à partir de lui que se déploie la vie et la vitalité du corps tout entier.
Il en va de même de la Torah : elle s'épanouit essentiellement en terre d'Israël."
[Ram'hal - Ohr Néérav 5,4]

"Lorsque le machia'h viendra, les juifs se repentiront.
En attendant, il est primordial que les juifs s'aiment les uns les autres, et un tel mérite nous vaudra que Hachem nous porte secours.
Il convient d'aimer le plus fauteur des juifs comme soi-même.
Il convient de susciter l'union et se garder de tout ce qui peut causer la désunion.
Le salut d'Israël pendant cette période tourmentée ne tient qu'à cela."
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - paroles prononcées au début de la 1ere guerre mondiale]

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-> Le Ohev Israël (dans son introduction) fait remarquer que la valeur numérique de "qui aime Israël" (ohev Israël - אוהב ישראל) équivaut à : "réparation" (takana - תקנה).
Cela témoigne qu'aimer son prochain constitue pour Israël la voie unique de la réparation [permettant l'arrivée du machia'h].

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-> "Hachem Lui-même attend et aspire à la venue du machia'h"
[Rachi (sur Yéchayahou 30,18) - guémara Sanhédrin 97b]

Dans la suite, la guémara (Sanhédrin 97b) s'interroge :
"Mais s'Il attend autant que nous attendons, qui le retient [le machia'h]?
C'est l'Attribut de Justice [rigueur] qui le retient".

=> On voit de là l'importance de s'efforcer à toujours se comporter avec miséricorde, compassion, afin de donner de la force à Hachem pour que mesure pour mesure, Il puisse se comporter avec plein de miséricorde, et par conséquent qu'Il puisse nous amener la Délivrance.

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-> Rabbi 'Haïm Vittal (Séfer ha'Hesyonot) rapporte les paroles de son maître le Arizal :
"Sache que la grandeur d'âme n'est pas liée aux actes de l'individu tel qu'ils sont perçus.
En fait, Hachem sonde [et évalue] les cœurs et les esprits en fonction des époques et des générations.
Un acte minime accompli dans la présente génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies lors des précédentes générations.
Il en est ainsi du fait que les forces du mal (klipot) se sont à ce point amplifiées dans notre génération qu'elles ont atteint l'incommensurable. Ce n'était pas le cas lors des précédentes générations.
Si j'avais vécu à ces époques, mes actes et ma sagesse auraient été prodigieux et auraient surpassé ceux de nombreux tsadikim de ces époques, les tanaïm (maîtres de la michna) et des Amoraïm (maître du talmud)."

-> Rabbi Its'hak Eisik de Komarno (Nétiv Mitsvoté'ha) commente :
"A présent mon frère, médite bien ceci : si, à l'époque de notre maître le Arizal, les forces du mal connaissaient déjà un tel regain, que devons-nous dire des temps amers que nous vivons?
Il ne fait aucune doute que nous devons étreindre quiconque est désigné du nom d'Israël [tout juif] et lui témoigner indulgence et affection.
Tous les péchés qu'il a pu commettre sont à mettre au compte des forces du mal et sont le produit des souffrances et des épreuves qui l'ont conduit à se détourner du bon chemin."

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-> Le midrach Tana déBé Eliyahou (rabba 22 à la fin) écrit :
"Quand bien même un individu aurait commis de nombreux et graves péchés, Tu [Hachem] affirmes : "J'éprouve de la compassion pour lui et J'accepterai sa téchouva".
Quand bien même il se serait levé pour maudire et blasphémer Ta grandeur, lorsqu'il revient et se repent, ô Toi le Saint, Tu lui pardonnes tout."

-> Le Zohar (III, 36b-27a) dit que même les pêcheurs d'Israël sont à la droite d'Hachem et sont enracinés dans la sainteté.

-> Le midrach (Tan'houma Bamidbar 25) enseigne :
"Hachem ne désire pas qu'un seul juif périsse, ainsi qu'il est dit : "Que l'étranger ne puisse pas dire ... Hachem me manquera pas de m'exclure" (Yéchayahou 56,3).
Dès lors, si Moi-même [Hachem] J'ai affirmé que Je ne rejetterai jamais un étranger, à fortiori ne rejetterai-Je jamais Mes enfants."

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-> "La communauté d'Israël est vertueuse, ainsi qu'il est dit : "Les membres de ton peuple sont tous des tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21).
Ainsi, même si des individus parmi eux viennent à fauter, la collectivité garde son caractère de sainteté et il n'est nul défaut ou perversion en son sein.
Leur image est gravée pour l'éternité [devant D.] dans les cieux."
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

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-> Le rav Yaakov Galinsky (Véhigadéta) enseigne :
"La paracha Bamidbar commence par le décompte des juifs. Ce recensement se fait en 2 temps. Tout d'abord, il y a le compte individuel où chaque personne par tribu fut comptée (Bamidbar 1,20-43). Puis, intervient le décompte global où la Torah donne le nombre de tous ceux qui ont été dénombrés.
La 2e partie de la paracha Bamidbar consiste à placer chaque tribu sous des drapeaux autour du camp d'Israël. Là aussi tout d'abord chaque tribu, placée à une certaine position, est comptée. C'est la dimension individuelle. Puis la Torah englobe tout le peuple et
donne le nombre de toute la communauté.
=> On peut se demander pourquoi la Torah, qui est d'une précision et d'une exactitude absolue, a tenu à réaliser ces deux décomptes : l'un individuel, et l'autre collectif ?

Chaque juif a son importance de par lui-même. Il a un rôle spécifique à jouer que personne d'autre ne pourra faire à part lui. Il a son originalité et des forces uniques ...
Personne n'est parfait, comme le dit si bien le verset : "Il n'existe point d'homme sur terre qui fasse le bien sans jamais fauter".
Quand un homme est observé de façon individuelle, ses défauts apparaissent. Mais, quand il est intégré dans la collectivité, alors tous ses défauts sont neutralisés. On ne les voit plus.
Si au titre personnel, l'individu a des défauts, au titre global, la collectivité d'Israël est parfaite. Comme le dit le verset :
"Tu es toute entière belle, ma compagne, et tu n'as aucun défaut".
C'est à dire que quand tu es ''toute entière'', c'est-à-dire que toute la communauté est rassemblée, alors ''tu es belle, sans aucun défaut''. Tous les défauts de l'individu se dissolvent quand il fait partie de l'ensemble.
Ainsi, les accusations qui peuvent exister quand on regarde chacun séparément n'ont plus de place dans la collectivité.

C'est pourquoi, dans la paracha Bamidbar après avoir dénombré chaque juif pour faire apparaître sa spécificité, il est nécessaire de l'inclure ensuite dans le groupe. C'est alors que les accusations disparaissent.

Après la paracha de Bé'houkotaï, qui décrit les malédictions, la Torah doit introduire Bamidbar, pour inclure chaque juif dans la totalité, de sorte que par rapport à cette collectivité, toutes les malédictions et les accusations se taisent.
On peut dire que Bamidbar permet de se protéger de Bé'houkotaï, c'est le remède à ses malédictions.
Quand Balak cherche à obtenir les malédictions de Bil'am à l'encontre d'Israël, il l'amène à un certain endroit et lui dit que là "tu le verras en partie, mais pas en entier" = c'est le moyen que Balak a trouvé pour maudire Israël. Quand on le voit en partie. Là les défauts apparaissent. Mais, si on le voit en entier, on ne peut plus maudire.
"Ton peuple est tout entier des Justes (tsadikim)" = Quand le peuple est réuni, tout entier, il n'y a alors que des Justes. Les imperfections de chacun disparaissent.

A l'image de Bamidbar pour Bé'houkotaï, la paracha de Ki Tetsé aussi rapporte de dures malédictions. Mais là aussi, la paracha qui la suit, Nitsavim, vient s'en prémunir. En effet, cette Paracha commence par les mots : "Vous êtes debout aujourd'hui vous tous". Là encore, c'est le "vous tous", c'est l'union de toute la communauté, qui a la force de se protéger des malédictions et de s'en prémunir."