Les personnes compatissantes, bienveillantes et généreuses n'auront pas besoin d'être purifiées [fût-ce] dans de l'eau tiède [d'en passer par de rudes épreuves] pour s'acquitter des douleurs [de la venue] du machia'h.
Ceux qui sont entièrement corrompus auront besoin d'être purifiés par de l'eau bouillante.
[Zohar III,153a]
La terre d'Israël est tellement sainte que seule la sainteté d'Hachem la surpasse.
[Tsror haMor - Matot]
=> Erets Israël constitue le degré de sainteté qui suit immédiatement D.
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-> Les pays des nations sont impurs, tout comme leur sol et même leur air.
Il n'est pas de lieu qui mérite d'être appelé "pur" en dehors de la terre sainte.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Tsav 6,4]
-> La terre d'Israël possède de grandes qualités et celui qui en possède une parcelle est considéré comme possédant une part dans le monde futur.
[Ibn Ezra - Vayichla'h 33,18-19]
[nos Sages disent qu'en héritant du pays d'Israël, les juifs sont devenus dignes du monde futur.]
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-> Lorsque le Baal haTanya évoque au rabbi de Berditchev (dans une lettre écrite en 1799) sa libération de la forteresse de Pétersbourg, il écrit : "Tout ceci fut l'œuvre de D., qui n'a permit à ces événements de se produire qu'au titre du mérite de la terre sainte et de ceux qui y demeurent."
Le rav Yissa'har Teichtal (Em haBanim Sémé'ha) rapporte ces propos, et en tire que lorsqu'un juif se trouve dans la détresse, il peut en être délivré et protégé par le mérite de la terre d'Israël et de ses habitants.
En effet, le mérite de la terre d'Israël surpasse tous les autres mérites, même celui de nos Patriarches. Et quand bien même ils ne seraient pas en mesure de nous venir en aide, le mérite de la terre d'Israël nous protège toujours et nous apporte la délivrance lors de nos périodes tourmentées.
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-> Le 'Hatam Sofer (intro à ses drachot - sur Vaét'hanan 6,3) fait un commentaire merveilleux :
"La [simple] mention [du nom : "(érets) Israël" (la terre d'Israël)] présente une merveilleuse vertu (ségoula) d'inspirer la sainteté au cœur de celui qui l'entend ...
Hachem a fait mention d'érets Israël chaque fois qu'Il désirait nous inspirer un regain de sainteté."
[ex: lorsque l'on dit à quelqu'un : "je vais en Israël", par le fait d'avoir mentionné "Israël", alors on éveille de la sainteté dans le cœur de cette personne!
Cela témoigne de la grandeur et de la sainteté de notre cher pays!!]
"Il y a de nombreuses raisons de respecter Hachem, mais la principale est de Le respecter comme une force grande et dominante, la Source et la Racine de tous les mondes"
[Zohar]
Il convient que l'individu se soucie davantage de ses paroles que de ses biens.
[Rambam - Iguéret HaChmad - chap.1 ]
La paix véritable est atteinte quand les gens s'aiment mutuellement et sont heureux du bonheur des autres.
[Ktav Sofer - Esther 10,3 ]
Si un juif ressent que son amour envers son prochain juif augmente chaque jour, alors son amour et sa crainte à l'égard d'Hachem s'intensifieront également.
[rabbi Bounim de Pschisha - le Yid Hakadoch - rapporté dans le Tiféret Yéhoudi 87 ]
Un être humain est un être humain, un ange est un ange. Mais si l'être humain le souhaite, il peut devenir meilleur qu'un ange.
[rabbi Leibel Eiger - Otzar Hagadot ha'Hassidim - Vol.15, p.68 ]
Un homme vient chez rabbi Mendel de Kotzk pour recevoir une bénédiction : "Bénissez-moi, rabbi, afin que mes enfants étudient la Torah!"
- "Il faut que tu l'étudies toi-même afin que tes enfants prennent exemple sur toi. Sans quoi, eux-mêmes se contenteront de prier à leur tour pour que leurs enfants étudient la Torah!"
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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne au sujet de l'éducation :
"Nous ne prenons pas suffisamment en compte l'influence de notre comportement vis-à-vis de nos enfants.
Nos mouvements, notre façon de nous asseoir, de manger, de parler ou de s'habiller. Ces exemples propres sont enfouis dans l'âme de nos enfants pour toujours, et ils les influenceront toute leur existence plus que tout.
Un comportement plus saint de notre part, entraînera plus de sainteté et de lumière pour nos enfants. L'influence de certains de nos actes ne se verra que dans 40 ans, mais elle se reconnaît, elle est gravée dans leur personnalité.
[ex: un enfant perçoit si une mitsva est une contrainte (un boulet qu'on est forcé de faire!) ou bien une joie. Si une mitsva est quelque chose de contraignant, alors l'enfant va tendre à s'en débarrasser une fois adulte!]
Le principe est que chaque mouvement de l'homme dessine la personnalité de ses enfants. Parfois, chez un des parents, se trouve un petit mépris. Ce mépris se déplace chez l'enfant, mais en ce qui le concerne, il s'agit déjà d'un désastre, comme un microbe qui se propage.
Il voit une chose négative, la capte, ne l'oublie pas et elle commence à moisir à l'intérieur.
Ce principe nous est dévoilé par la Torah succinctement : "Ceci est l'histoire d'Its'hak, fils d'Avraham", si nous désirons connaître l'histoire d'Its'hak, c'est-à-dire ce qui l'a porté à la grandeur, la réponse est : "Avraham engendra Its'hak" = Avraham a formé et développé la tour de lumière éternelle qu'est Its'hak, Avraham est celui qui l'a formé par ses actes.
[...]
L'exemple personnel est la meilleure façon de reprocher et de rapprocher les gens ...
Le comportement convenable d'un homme peut servir comme d'une tour de lumière éclairant tous ceux qui l'approchent ...
L'homme que l'on reprend n'a pas honte du reproche, car tu te tiens sans rien dire. Au contraire, il se reprend lui-même. Il ressent que son comportement diminue sa valeur. Il t'envie et veut te ressembler, alors il se dépensera de tout son cœur et de toutes ses forces pour atteindre ton niveau.
[...]
Si vous désirez que vos enfants soient obéissants, vous devez vous adresser à eux avec grande considération : "Mon tsadik, emmène-moi s'il te plaît mes pantoufles".
De cette manière, soyez garantis qu'ils s'exécuteront avec joie, et l'éducation que vous leur donnerez perdurera ...
Après qu'un reproche a été prononcé, il est recommandé de détendre l'atmosphère en soulageant le reproché. De cette façon, les paroles seront mieux acceptées.
Il est conseillé de rajouter des paroles affectives et d'encouragement : "Tu es un merveilleux garçon, tu as un bon esprit, tu te conduis exactement comme une grande personne, tu m'es très précieux".
En entendant ce genre de compliments, il acceptera également la première partie, celle qui fait mal. Lorsqu'on ne prononce que du négatif, il est difficile d'accepter nos paroles, mais lorsqu'on abonde également en bonnes paroles, celui qui reçoit le reproche ressent qu'il est apprécié et qu'on ne veut que son bien ...
Si on veut que notre reproche soit accepté, il faut atténuer la honte, et les paroles tomberont dans une oreille attentive.
Lorsqu'un enfant ne se comporte pas convenablement, il faut patienter, ne pas lui tomber dessus. Il n'est pas responsable de notre impatience ou de notre colère.
[nos Sages attendaient parfois plusieurs jours afin de se débarrasser de toute colère, avant d'exprimer un reproche à leur enfant (ou élève).]
Avec amour, avec tact, avec affection et miséricorde, on peut reprendre une personne, et nos paroles seront entendues ...
Le reproche doit être le résultat de mon amour, de mon intérêt pour les autres, et si je les reprends pas, c'est une preuve de mon manque d'intérêt envers eux.
[...]
Un des plus grands dangers, le plus sournois, pour l'enfant ou l'adolescent de nos jours, est celui du mauvais entourage ...
Parfois même lorsque les parents ont saisi la grandeur du risque, ils évitent de s'y opposer, afin de ne pas paraître aux yeux des enfants et de leurs amis comme "méchants" ou "dépassés" ...
Par conséquent, je demande à ces parents : si vous étiez au courant qu'untel avait l'intention de faire du mal à votre fils, comment auriez-vous réagi? Il est prévisible que vous l'auriez mis en garde!
N'est-ce pas? Vous auriez été prêts à le poursuivre et à le menacer, sans aucune crainte.
S'il en est ainsi, pourquoi l'attention portée à un ami qui a conduit votre fils dans des lieux qui ne sont pas convenables serait-elle différente? Car lorsqu'il le blesse physiquement, il raccourcit seulement sa vie dans ce monde, tandis qu'un mauvais ami lui fait perdre sa vie éternelle!
Il ne l'a pas assassiné dans ce monde, mais dans le monde futur à tout jamais!
Il est même beaucoup plus dangereux qu'un assassin, et l'attention à lui porter doit être en conséquence.
[...]
Une grande signification relative à l'avenir de l'enfant est représentée par le nom que ses parents ont décidé de lui donner ...
Des parents qui nomment leur enfant selon un être impropre et impur, qu'ils ne s'étonnent pas qu'en grandissant leur fils se comporte comme un animal ...
Le nom a un impact majeur sur l'avenir de l'enfant, il faut le choisir avec soin, car il reflète nos aspirations sur son éducation futur et le chemin qu'il va emprunter.
[...]
Si nous sommes reconnaissants envers notre épouse, alors nos enfants seront reconnaissants à notre égard. Mais si le mari arrive à la maison et son épouse lui lance une salve de reproches, comme pourquoi as-tu fait cela ou pourquoi n'as-tu pas fait ceci, les enfants reçoivent alors une leçon de manque de reconnaissance, qui se manifestera plus tard dans leur attitude vis-à-vis de leurs parents. Il ne reste plus aux parents qu'à s'en prendre à eux-mêmes!"
-> Nos Sages disent que dans le désert la manne avait le goût de tout ce qu'une personne pouvait souhaiter.
Mais que se passerait-il si quelqu'un ne pensait pas à un aliment spécifique? Il mangeait la manne sans y penser. Quel était son goût?
Le 'Hafets 'Haïm a répondu immédiatement :
"Celui qui ne pensait à rien ... ne goûtait rien! C'était la plainte de ce que se plaignaient de la manne.
Mais cela ne devrait pas nous surprendre. Le verset témoigne que la Torah est plus douce que le miel et le nectar. Celui qui plonge dans ses profondeurs en verra l'étonnante profondeur [et goûtera à du miel].
Mais celui qui se contente de réciter les mots sans réfléchir à leur signification (sans kavana) les trouvera fades et sans saveur. Pour lui, ce seront des mots sans signification ...
Il en sera ainsi lorsque machia'h viendra. Celui qui aspire [dans ce monde] à la spiritualité gravira les échelons de la spiritualité.
Celui qui a soif de Torah verra les portes de la lumière s'ouvrir devant lui.
Et ceux qui sont apathiques constateront que leurs jours n'auront aucun sens, tout leur semblera fade et sans saveur."
[Mayan Beit haChoéva - p.175]
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[ainsi le désir que l'on a pour la spiritualité va donner son goût dans ce monde, mais surtout va nous ouvrir sans fin de nouveaux horizons spirituels dans l'éternité du monde à Venir. ]
"[Moché] réunit 70 Anciens du peuple et les fit se tenir autour de la tente. [Hachem] fit émaner l'esprit prophétique octroyé à [Moché] et le reporta sur les 70 Anciens ...
2 hommes étaient restés dans le camp et l'esprit [saint] se posa [aussi] sur eux.
L'un s'appelait Eldad, le second Médad. Bien qu'ils fussent sur la liste [des Anciens], ils ne s'étaient pas rendus à la Tente d'audience mais prophétisèrent dans le camp." (Béaaloté'ha 11,24-26)
-> Moché tira au sort 70 Anciens d'Israël en écrivant le mot "ancien" sur 70 morceaux de papier et en laissant 2 bulletins vides.
Parmi les 72 Anciens (6 pour chacune des 12 tribus : 6*12=72) que Moché avait assemblés, Eldad et Médad fuyaient les hautes fonctions. Ainsi, lorsque Moché demanda à tous d'entrer dans la Tente d'audience pour procéder au tirage au sort, ces 2 anciens restèrent dans le camp.
Ils dirent : "Nous ne méritons pas d'accéder à une fonction si éminente".
Lors du tirage au sot, 68 anciens prirent un morceau de papier portant le mot "ancien" et 2 tirèrent un papier vierge.
Il resta donc dans l'urne 2 morceaux de papier portant le mot "ancien", destinés aux 2 anciens [Eldad et Médad] qui n'avaient pas quitté le camp.
Tel est le sens de l'expression : "bien qu'ils fussent sur la liste", littéralement : "bien qu'ils fussent inscrits", c'est-à-dire bien que leur bulletin portât le mot "ancien".
Hachem leur dit plus tard : "Vous vous êtes faits petits, aussi Je vous grandirai davantage que tous les autres".
La supériorité de Eldad et Médad sur les autres Anciens prit 4 formes :
1°/ Les anciens n'étaient capables de prophétiser que les événements du lendemain, comme il est écrit : "Quand au peuple, dis-lui ainsi : "Sanctifiez-vous pour demain"".
Par contre, Eldad et Médad prophétisèrent les événements des 40 années à venir, notamment que Moché allait mourir et que Yéhochoua conduirait les juifs en Terre sainte.
2°/ Les noms Eldad et Médad sont mentionnés dans la Torah alors que celui des autres anciens ne l'est pas.
3°/ La prophétie des anciens cessa par la suite car elle provenait d'un être humain, Moché ("Je ferai émaner sur eux une partie de l'esprit qui et sur toi").
Par contre, la prophétie de ces 2 Anciens venait directement de Hachem ("l'esprit se posa sur eux") et ne les quitta pas jusqu'à leur mort.
4°/ Contrairement aux Anciens, Eldad et Médad entrèrent en terre d'Israël.
Eldad est "Elidad fils de Kislone", le chef de la tribu de Binyamin, l'un de ceux qui allaient partager la terre (v.34,21), et Médad est "Kémouel fils de Chiftane", le chef d'Efraïm.
[Méam Loez - Béaaloté'ha 11,26]
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"Eldad et Medad prophétisent dans le camp" (Béaaloté'ha 11,27)
-> Que disaient-ils?
Moché va mourir, et Yéhochoua va faire entrer les bnei Israël dans le pays (guémara Sanhédrin 17a).
-> Le 'Hanoukat haTorah enseigne :
Dans la parachat Chémot, il est écrit : "Elle l’appela Moché, ‘car je l’ai tiré de l’eau (min hamayim - מן המים)’".
Apparemment, elle aurait pu dire simplement "mimayim" (de l'eau - ממים), les lettres "noun" (נ) et "hé" (ה) paraissent superflues.
C’est parce que les lettres de "mimayim" sont les initiales de "Moché met Yéhochoua makhnis" (Moché est mort et Yéhochoua fait entrer), or Batya fille de Pharaon n’était pas d’accord avec cela, c’est pourquoi elle a délibérément ajouté deux lettres et a dit "min hamayim".
Eldad et Medad ont prophétisé "bama’hané" (dans le camp - בַּמַּחֲנֶה), c’est-à-dire "moa’h" (למחות - lim'not = effacer), en effaçant les lettres "noun hé" que Batya avait ajoutées, pour qu’il ne reste que "mimayim", initiales de "Moché met Yéhochoua makhniss".
Car c’était un décret du Ciel, c’est pourquoi "le garçon courut le dire à Moché".
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-> "Eldad et Meidad prophétisent dans le camp"
Les Sages ont expliqué qu’ils disaient : Moché va mourir et c’est Yéhochoua qui fera entrer le peuple dans le pays.
Le Roch enseigne :
Le mot "mitnabim" (prophétisent - מִתְנַבְּאִים) est un acrostiche de "Moché Tanoua’h Nafcho BaEden Az Yéhochoua Makhnis" (l’âme de Moché se reposera dans le gan Eden, alors Yéhochoua fera entrer).
C’était cela leur prophétie.
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-> A propos de notre verset (Béaaloté'ha 11,26) qui relate la prophétie de Eldad et Médad dans le camp d'Israël, le Targoum Yonathan dit que Eldad et Médad étaient les enfants de Yo'hévét, donc les demi-frères de Moché, car après qu'Amram ait divorcé de Yo'hévét, cette dernière épousa Elitsafane fils d'Ouziel, et petit-fils de Kéhat, donc neveu de d'Amram.
Yo'hévét et Elitsafane ont donné naissance à Eldad et Médad.
-> Selon le commentateur Adéret Eliyahou, après que Yo'hévét quitta Elitsafane, elle se remaria avec Amram avec une cérémonie très discrète, afin que les égyptiens ne le sachent pas et ne les surveillent pas sur une éventuelle naissance.
Mais Amram a constaté que tous les autres n'avaient pas repris leur repris leurs épouses, car ils ignoraient le remariage discret d'Amram avec Yo'hévét.
Ainsi, après avoir conçu Moché, après leur remariage, Amram et Yo'hévét firent une nouvelle cérémonie, 3 mois après leur remariage, mais cette fois avec faste et publicité, afin que chacun des Bné Israël reprenne sa divorcée.
C'est pourquoi, ce mariage fastueux a eu lieu alors que Yo'hévét était déjà enceinte de 3 mois de son fils Moché.
[à cette époque, avant le don de la Torah, un homme pouvait épouser une seconde fois la femme qu'il avait divorcée même si elle avait épousé un autre homme entre temps ce qui est un interdit de la Torah aujourd'hui (voir Ki Tétsé 24,4). Ainsi, Eldad et Médad sont les demi-frères de Moché, Aharon et Myriam du côté de leur mère. ]
-> Tossefot apporte une autre version des faits : après le don de la Torah, lorsque tout le peuple dut arrêter les relations interdites, Amram se sépara de sa femme, Yok'évet. Il se remaria et de cette union naquirent Eldad et Médad.
D'après cet avis, Eldad et Médad sont les demi-frères de Moché, Aharon et Myriam du côté de leur père.
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-> "Deux de ces hommes étaient restés dans le camp, l’un nommé Eldad, le second Médad. L’esprit se posa également sur eux, car ils étaient sur la liste, mais ne s’étaient pas rendus à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp" (Béaaloté'ha 11,26)
-> Parmi les 72 hommes que Moché choisit pour désigner parmi eux les [70] Anciens, Eldad et Médad, 2 tsdadikim exceptionnels, ne se présentèrent pas devant la "tente d’Assignation". Ils se cachèrent dans le camp, disant : "Nous ne méritons pas le grand honneur de devenir chef". [Sifri]
-> Alors Hachem a dit : "Parce que vous vous êtes faits vous-mêmes si petits, Je vous accorde un honneur encore plus grand que l’honneur qui vous était fait". Et quel est l’honneur que D. leur a ajouté?
C’est que tous (les autres) avaient reçus l’Esprit prophétique pour ce moment-là et pas davantage, tandis qu’Eldad et Médad ont continué à jouir sans arrêt de l’Esprit prophétique [guémara Sanhédrin 17a].
Par ailleurs, Eldad et Médad entrèrent dans le Pays et survécurent à Yéhochoua ; leurs noms sont mentionnés dans la Torah (ce qui constitue un mérite éternel) contrairement aux autres Anciens ; ils restèrent Prophètes jusqu’à la fin de leur vie, ce qui ne fut pas le cas des autres Anciens ; ils reçurent leur Prophétie directement d’Hachem, et non pas par l’intermédiaire de Moché, comme ce fut le cas des autres Anciens. [midrach Bamidbar Rabba 15,15 – Tif Tsion]
-> Tandis que les Anciens étaient encore dans la tente d’Assignation, l’Esprit d’Hachem reposa sur Eldad et Médad, et ils se mirent à prophétiser. Eldad prédit : "Moché va mourir, et c’est Yéhochoua Bin Noun qui sera son successeur comme chef du Peuple ; il conduira les Bné Israël au Pays de Canaan, et ils en prendront possession".
Médad prophétisa : "Bientôt, des cailles viendront de la mer, couvriront le camp et seront un piège pour les Bné Israël".
Tous deux déclarèrent prophétiquement : "A la fin des Temps, ce roi (Gog) sortira de la terre de Magog et se rassembleront autour de lui des rois couronnés, des princes, et des soldats avec des boucliers. Tous les peuples l’écouteront [Gog et Magog (גוג ומגוג) a pour valeur numérique 70, ce qui correspond aux 70 Nations du Monde – Arizal] et viendront livrer bataille en Terre d’Israël, à ceux qui reviendront d’Exil. Cependant, Hachem leur préparera l’instant de leur malheur, et les fera tous périr en brûlant leurs âmes à l’aide d’une flamme ardente sortie du dessous de Son Trône de Gloire. Leurs cadavres tomberont sur les montagnes de la Terre d’Israël et tous les animaux de la forêt et les oiseaux du ciel viendront dévorer leurs chairs. Après cela, tous les morts d’Israël revivront et connaîtront ce dont on leur aura préparé et ils recevront la récompense de leurs bonnes actions" [Yonathan Ben Ouziel – guémara Sanhédrin 17a].
=> Quelle relation existe-t-il entre ces 3 Prophéties?
Moché pensait que les Bné Israël allaient continuer à manger exclusivement la Manne, le pain du Ciel aux vertus spirituelles, jusqu’à atteindre le niveau qui était le sien, celui de la Réparation (Tikoun) [qui ouvre à l’ère messianique], afin que leur entrée au Pays provoque l’élévation de la Terre d’Israël, nécessaire pour qu’il puisse lui-même y entrer. Malheureusement, ils succombèrent à la convoitise des cailles, provoquant du coup, le décret de mort de Moché (du fait qu’il ne pouvait entrer en Terre Sainte) et l’annonce de la venue de Gog et Magog en Israël pour achever le Tikoun. [Chem Michmouel]
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-> Il faut expliquer que la prophétie sur la mort de Moché ne fut révélée qu'à Eldad et Médad et non aux 70 Anciens, car ces derniers recevaient leurs prophéties de Moché lui-même et ne pouvaient donc pas révéler une prophétie encore inconnue de Moché. De plus, comment pouvaient-ils transmettre une prophétie qui annonçait la disparition de celui qui était à la source de leur force spirituelle, comme nous l'évoque adage : "On ne jette pas de pierre dans un puits dans lequel on a bu" (guémara Baba Kama 92b).
Quant à Eldad et Médad, ils reçurent la prophétie par leurs propres mérites et c'est le sens de la réponse de Moché à Yéhochoua lorsqu'il demanda de les enfermer. Moché confirma qu'ils reçurent cette prophétie d'Hachem Lui-même.
[Tsor ha'Haïm]
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=> Comment Eldad et Médad ont-il mérité de recevoir l'Esprit de prophétie directement par Hachem sans passer par Moché?
-> Commençons par introduire l'histoire racontée par nos Sages (guémara 'Haguiga 3a) au sujet de deux muets qui habitaient dans le quartier de Rabbi Yéhouda Hanassi. Chaque fois que Rabbi entrait dans le Bet Hamidrach pour étudier la Torah, ils entraient également et s'asseyaient près de lui. Ils inclinaient la tête et bougeaient leurs lèvres pour lui indiquer qu'ils comprenaient ses enseignements. En voyant combien d'efforts ils déployaient dans l'étude de la Torah, Rabbi implora la Miséricorde divine en leur nom.
Ils furent guéris et commencèrent à parler. Il était clair aux vues de leurs réflexions et de leurs débats avec les autres étudiants qu'ils connaissaient bien toute la Torah, toute la Michna, tout le Talmud et tout le Midrach.
-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano enseigne au nom de son maître Rabbi Israël Saroug élève du Ari Zal, que ces deux muets étaient la réincarnation de Eldad et Médad. Ce handicap constituait leur réparation pour avoir fait connaître leur prophétie sans y avoir été autorisés.
En effet, s'ils y avaient été autorisés, la Torah aurait employé le terme "en disant" (לאמר - lémor) pour nous faire comprendre que leurs paroles étaient destinées à être transmises au peuple.
Or, la Torah emploie le terme "prophétisent" (mitnabé'im - מִתְנַבְּאִים).
Ainsi, n'ayant pas été autorisés à transmettre cette prophétie, ils durent se réincarner en muets, incapables de prononcer le moindre mot, afin de réparer cette transgression.
En mettant toutes leurs forces dans l'étude de la Torah malgré leur handicap, ils méritèrent d'être guéris grâce à la prière de Rabbi Hakadoch.
-> Le Shvilé Pin'has commente cela :
L'acte de profaner le Nom de D. ('hilloul Hachem) dépend du niveau spirituel de chacun. Plus une personne s'élève dans la spiritualité par l'étude de la Torah, plus elle doit veiller à ce que ses enseignements et ses actions ne profanent pas le Nom d'Hachem.
Cet érudit doit absolument éviter que les gens disent : "voyez comment un grand érudit de la Torah se comporte!"
Voici plusieurs exemples donnés par la guémara (Yoma 86a) : "Qu'est-ce que la profanation du Nom de D.? Rav dit : si quelqu'un comme moi prenait de la viande chez un boucher et ne le payait pas rapidement, cela constituerait une profanation du Nom de D. car le boucher pourrait penser qu'un érudit en Torah n'a pas l'intention de le payer ...
Rabbi Yo'hanan dit : si quelqu'un comme moi marchait quatre coudées sans étudier la Torah ou sans porter les téfiline, cela serait considéré comme une profanation du Nom de D."
Eldad et Médad durent accomplir une réparation, car bien que la raison de leur refus de faire partie des 70 Anciens était louable, pour ne pas embarrasser deux autres Anciens, ils induirent en erreur Yéhochoua et beaucoup d'autres en les amenant à penser qu'ils étaient de faux prophètes car personne ne songea un seul instant que la prophétie pouvait émaner directement du Créateur.
À leur niveau, ce soupçon est considéré comme une profanation involontaire.
Or, la Michna (Pirké Avot 4,4) enseigne : " Celui qui profane le Nom Céleste en secret en sera puni en public, que la profanation du Nom ait été commise par inadvertance ou sciemment".
Ils durent donc expier cette faute en se réincarnant dans deux muets. En effet, "le Maître de l'univers est pointilleux avec ses proches comme le fil d'un cheveu" (guémara Yébamot 121b).
À présent, observons comment Hachem orchestra tous ces événements de manière magistrale :
Il envoya les âmes de ces 2 justes se réincarner en é muets qui apprenaient la Torah de Rabbi. Cependant, ils n'étaient pas destinés à être muets durant toute leur vie. Rabbi pria pour leur guérison et ils recouvrèrent la parole rapidement. Or, Rabbénou Yona (Chaar téchouva 47) explique que la réparation de la profanation du Nom de D. est la sanctification du Nom de D.
Il est écrit dans la guémara (Taanit 7a) : "Rabbi Bana avait l'habitude de dire : quiconque étudie la Torah de façon désintéressée, son étude devient pour lui un élixir de vie, comme il est écrit : "C'est un arbre de vie pour ceux qui le saisissent" (Michlé 3,18) ... Mais quiconque étudie la Torah de façon intéressée, cette étude devient un poison mortel".
Ainsi, nous comprenons pourquoi Rabbi pria pour leur guérison. En effet, après avoir réalisé la profondeur de leur compréhension, il comprit qu'ils étudiaient la Torah de façon totalement désintéressée.
En effet, un homme qui a la capacité de parler et de transmettre ses vastes connaissances en Torah peut le faire dans le but d'impressionner les autres. Ces deux muets ne pouvaient révéler quoi que ce soit à quiconque, néanmoins ils assistèrent assidument à chaque cours de Torah. Il était donc évident qu'ils étudiaient la Torah au nom du Ciel uniquement.
Tous ceux qui n'étaient pas conscients de leurs véritables intentions pensèrent qu'il s'agissait de faux prophètes. Cette pensée partagée par des membres du peuple constituait à leur niveau une profanation du nom de D.
Par conséquent, ils durent réparer cette faute involontaire en étudiant la Torah toute entière chez Rabbi avec un handicap majeur.
Au final, tout le monde comprit qu'ils avaient étudié la Torah de manière désintéressée durant de longues années ce qui constitua une véritable sanctification du Nom de D.
Une réparation de longue haleine, motivée par un amour inconditionnel du Créateur et de Sa Sainte Torah, qu'Eldad et Médad accomplirent pour avoir profané involontairement le Nom de D. dans le but de ne pas faire honte à d'autres Anciens. Un niveau d'élévation spirituelle hors norme qui nous fait prendre conscience de la valeur inestimable du peuple juif.