Aux délices de la Torah

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"Il agira de même pour la Tente d’assignation qui réside avec eux dans leur impureté" (A'haré Mot 16,16)

-> Rachi : "Bien qu’ils soient impurs, la Présence Divine est parmi eux".

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin enseigne :
Le Zohar rapporte qu’au moment où la générosité Divine s’éveille pour descendre dans le monde, la Présence Divine revêt une forme de femme, de mère.
Pourquoi en est-il ainsi?

C’est que le père et la mère aiment tous deux beaucoup leur bébé, tous deux le prennent dans les bras et l’embrassent de tout cœur. Malgré tout, quand le bébé se salit, [habituellement] le père ne sait plus quoi faire, et il n’a plus la patience de s’en occuper.
Alors la mère le prend et s’occupe de lui, le lave et le change, et même quand il est sale elle ne s’écarte pas de lui, et cela ne l’empêche pas de l’embrasser.
C’est ce que nous trouvons dans notre cas.

"Qui réside avec eux dans leur impureté", Rachi explique : "Bien qu’ils soient impurs, la Présence Divine est parmi eux".
Car même quand les juifs se salissent par leurs fautes, Hachem reste avec eux, mais à ce moment-là Il se dévoile sous la forme d’une "femme", la mère, qui veut nettoyer ses enfants de leurs fautes et les purifier.

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

=> Apparemment, quel rapport y a-t-il entre la fin du verset, "Je suis Hachem", et le début?

-> Rabbi ‘Haïm Vital, élève du Arizal, explique :
"Quand 2 personnes s’aiment sincèrement, Hachem souhaite leur proximité et fait reposer Sa Présence Divine entre eux.
On en trouve une allusion dans le mot ahava (amour), qui a la valeur numérique de 13 ; lorsqu’il y a un amour réciproque, cela fait 2 fois ahava, ce qui a la valeur numérique de 26, qui est également la valeur numérique du Tétragramme (יהוה).

C’est ce qui est dit ici : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = quand tu arriveras à un niveau d’amour du prochain dénué de toute arrière-pensée, tu éveilleras également chez lui un amour intègre envers toi, et le résultat de ce double amour est "Je suis Hachem", D. fera reposer Sa Présence Divine (chékhina) entre vous".

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-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant la prière, on doit dire : "Je suis prêt à réaliser la mitsva d'aimer mon prochain". Cet engagement contribue à éveiller la Miséricorde Divine pour que la prière soit acceptée.
=> Mais pourquoi faut-il le dire verbalement. Puisque cette parole ne fait pas partie de la prière à proprement parler, mais n'est qu'une préparation, il aurait pu suffire de se préparer mentalement à aimer son prochain.

-> Le Rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, au niveau des âmes, tous les juifs sont liés. En effet, toutes les âmes n'en forment en fait qu'une seule. C'est seulement au niveau des corps que s'effectue la division.
Ainsi, du côté de l'âme réside un amour total entre l'un et l'autre, car on ne forme qu'une seul entité. C'est le corps qui crée le manque d'amour, du fait de ses désirs et attraits physiques. C'est quand un homme veut satisfaire une volonté physique et que l'autre le freine qu'il peut en venir à le détester.
C'est pourquoi, il n'est pas suffisant de se préparer uniquement mentalement à aimer tous les juifs, car la pensée émane de l'âme, et à ce niveau, l'amour est déjà présent.
C'est pourquoi, il est nécessaire de formuler verbalement cet engagement, pour que le corps aussi exprime cette décision d'aimer les autres. Car c'est au niveau du corps uniquement que le manque d'amour peut s'installer. C'est donc le corps qui doit s'engager à aimer les autres. Il est donc nécessaire de s'y engager tout d'abord par la parole, pour faire participer le corps.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

L’Admour de Rozhin souligne que la fraternité et l’amour d’autrui sont des valeurs si fondamentales que, lorsque 2 juifs s’aiment sincèrement et sont prêts à tout faire l’un pour l’autre, D. dit "Je suis Hachem", autrement dit Il exprime Sa volonté de s’associer à leur amitié.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

-> Les 'hassidim du Baal haTanya lui demandèrent si c'était l'amour d'Hachem qui était plus grande, ou bien l'amour d'Israël. Il répondit que le verset atteste : "Je vous aime, dit Hachem".
Ainsi, l'amour d'un juif est encore plus grand, car quand on aime son prochain, on aime ce qu'aime celui qu'on aime. Cela atteste donc de la puissance de son amour d'Hachem au point d'aimer ceux qu'Hachem aime, c'est-à-dire chaque juif, même si on pourrait éprouver de la rancoeur personnelle envers lui.

Cela nous permet de comprendre comment on peut aimer chaque juif, même un impie et un méchant. Car en fait, quand on aime Hachem, et que l'on sait qu'Hachem aime chaque Juif, on en vient soi-même aussi à aimer chacun. Or, Hachem aime effectivement chaque Juif, même les impies.
Comme le disait rabbi Shlomo de Karlin : "Je me souhaite d'arriver à aimer le plus grand Juste (tsadik), comme Hachem aime le pire des impies (réchaïm)".
C'est cela que dit le verset : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = c'est-à-dire, puisque Moi Hachem J'aime chacun, et même les impies (réchaïm), toi aussi Je te demande d'aimer chacun, même le pire des juifs, et même celui pour qui tu pourrais avoir de l'animosité, par amour pour Moi.

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le ‘Hazon Ich écrit dans ses commentaires sur le Rambam (Hilkhot Déot) : La mitsva d’aimer son prochain comme soi-même s’applique aussi envers les juifs qui commettent des fautes, car eux aussi font partie du concept de "ton prochain".
En effet, les Sages nous ont enseigné dans la guémara (Sanhédrin 52b) que même un méchant (racha) qui est passible de mort par le tribunal, on lui choisit une mort douce et sans douleur, à cause de la mitsva "tu aimeras ton prochain comme toi-même".
L’enseignement selon lequel c’est une mitsva de haïr le pécheur (guémara Pessa’him 100b) concerne uniquement celui à qui l’on a fait des remontrances comme il convient. Or la guémara (Arakhin 16b) dit au nom de Rabbi Eliezer ben Azaria : "Cela m’étonnerait qu’il y ait quelqu’un dans cette génération qui soit capable de faire des remontrances correctement".
Par conséquent, quiconque commet une faute rentre dans la catégorie de celui à qui l’on n’a pas fait de remontrances, c’est pour quoi il est considéré comme contraint, et c’est une mitsva de l’aimer.
C’est ainsi qu’a statué le Rambam (Hilkhot Déot 6,3) : c’est une mitsva pour tout le monde d’aimer chaque juif comme son propre corps, et il faut par conséquent respecter son honneur et veiller à son argent, de la même façon qu’on veille à son propre argent et à son propre honneur. Quiconque se réjouit de l’humiliation d’autrui n’a pas de part au monde à venir!

"Telle sera (zot tiyé) la loi du métsora" (Métsora 14,2)

-> Rabbi Chmouël de Sochotchov (le Chem miChmouel) demande : pourquoi est-il écrit : "telle sera la loi", et non pas : "telle est la loi du métsora"?

Il répond que la métsora arrive suite à une faute liée à l'arrogance (cf. guémara Arakhin 16a).
Une fois qu'une personne est accablée par cela, et avec le fait que les gens s'éloignent d'elle, elle va être désolé de son attitude et devenir humble.
Ce sentiment d'humilité doit l'accompagner le restant de sa vie.
Même après sa guérison, il faudra tout faire pour ne pas retomber dans l'arrogance, mais plutôt en retenir la leçon car : "telle sera la loi du métsora".

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-> Un jour, Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev marchait dans la rue lorsqu'il a entendu un juif mal parler à un autre juif devant un groupe de personnes.
Rabbi Lévi Yits'hak a demandé : "Est-il possible, Reb Yid, que vous ne fassiez pas attention à calomnier les téfilin de Hachem?
En effet, la guémara (Béra'hot 6a) dit qu'il y est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël?" "

[faire du lachon ara, c'est émettre l'opinion qu'un juif n'a pas de grande valeur, et cela va à à l'encontre de ce qui est écrit dans les téfilin de D.]

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-> Le mot "métsora" est une combinaison de : "motsi chèm ra" (quelqu'un exprimant une mauvaise opinion sur autrui).
[guémara Arakhin 15b]

-> Un homme possède 248 membres et organes, et le plus important est la langue.
La langue va déterminer la façon dont va fonctionner tous les autres organes, comme il est écrit : "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21).
Si une personne utilise convenablement sa langue, alors cela a également un impact positif sur tous ses autres membres et organes.
A l'inverse, manquer de l'utiliser positivement, en disant à la place du lachon ara, va influencer négativement tout notre corps.
[le 'Hafets 'Haïm]

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-> Le Maguid de Doubno fait remarquer qu'à propos du lachon ara nous avons tendance à dire à nous-même : "Ce n'est que de simples mots. Je ne fais aucun de mal à mon ami uniquement en parlant".

La Torah demande que le métsora soit amené au Cohen afin qu'il puisse être témoin de ce que le langage peut entraîner.
Par un seul mot (tamé - impur), le Cohen peut définir un statut de métsora, avec tout ce que cela implique.

[Hachem a créé l'intégralité de ce monde et de l'univers tout entier avec 10 paroles.
Sachant que nous avons une partie Divine en nous (la néchama), cela entraîne que chacun de nos mots peut construire ou détruire des mondes, même si nous ne le voyons pas sur le moment, et cela dans un soucis de pouvoir préserver le libre arbitre.]

"Vous observerez Mes statuts et Mes lois que l’homme accomplit et par lesquels il vit" (Kédochim 18,5)

-> Rabbi ‘Haïm de Volozhin enseigne :
"par lesquels (bahem) il vit" est à lire textuellement : "dans lesquels", à l’intérieur desquels.
En effet, dès qu’il vient à l’esprit de quelqu’un de faire une mitsva, cela fait tout de suite une impression au Ciel, d’où descend pour lui une émanation de lumière et de sainteté, qui l’entoure et l’aide à accomplir effectivement la mitsva.
C’est ce qu’ont voulu dire les Sages par l’enseignement selon lequel "Celui qui veut se purifier, on l’aide".

De même, une fois qu’il a fini la mitsva, la même lumière de sainteté augmente et se renforce de nouveau, le poussant à accomplir d’autres mitsvot.
Comme le disent nos Sages : "une mitsva en entraîne une autre".
En effet, comme il est entouré de sainteté d’en haut, il s’abrite à l’ombre de la Présence Divine qui le protège du mauvais penchant, lequel n’a plus aucun pouvoir sur lui.
Et celui qui prend à cœur d’y réfléchir au moment où il accomplit la mitsva sentira dans son âme comment il est entouré et revêtu de cette sainteté, et le désir d’accomplir la volonté de son Créateur se renouvellera en lui.

"Que l’homme fait et dans lesquels il vit" = car étant donné qu’à ce moment-là il est entouré de la sainteté de la mitsva elle-même, il vit vraiment à l’intérieur de la mitsva, et c’est une atmosphère de gan Eden dans laquelle il mérite de se trouver dès ce monde-ci.

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-> "Vous observerez Mes statuts et Mes lois ... et vous devez vivre par eux (vé'haï bahém)"

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan II,44) écrit :
"Une personne trop stricte n'est pas vraiment vivante, elle est toujours déprimée/triste et anxieuse à l'idée de ne pas remplir ses obligations correctement (c'est jamais assez bien!), ce qui enlève toute la vitalité et la joie de l'observance des mitsvot. On a alors des ruminations malsaines sur la question de savoir si l'on a ou non rempli correctement nos obligations. Il est impossible pour un être humain mortel de s'acquitter parfaitement de ses obligations (dans son service Divin)."

[notre yétser ara nous pousse à nous attrister, à ne pas être content, en pointant ce qu'on aurait pu faire de mieux. Nous devons en toute honnêteté avec nous même voir comment s'améliorer, mais sinon on doit aussi se satisfaire de ce qu'on a fait.
C'est l'application de : "vé'haï bahém" = on ne doit pas sortir d'une mitsva en étant mourant (c'est nul ce que j'ai fait, j'aurai dû faire ça, j'ai pas eu assez de kavana, ...), tout triste et obscur, mais plutôt on doit être fier et heureux de pouvoir faire la volonté d'Hachem, et d'ainsi Lui amener du plaisir.
On doit être "saméa'h bé'helko" = même au niveau spirituel on doit savoir être content de notre sort, des capacités spirituelles que D. nous octroie. (on doit aspirer/prier à davantage, mais on doit aussi avoir l'humilité de reconnaître nos limitations dans notre avodat Hachem, et ainsi être content de faire de notre mieux avec ce que l'on a (même si c'est loin de la perfection, des tsadikim, d'autrui). En effet, les mitsvot doivent être "vé'haï bahém"!! )

Chacun doit demander sans cesse à Hachem de l'aider à se repentir et à la sauver de son mauvais penchant.
[Rabbénou Yona - Chaaré téchouva 4,3 ]

"Chacun craindra son père et sa mère, et vous observerez Mes Shabbat" (Kédochim 19,3)

-> Le ‘Hida enseigne que nom du Arizal :
Il y a 2 sujets juxtaposés dans le verset : "Chacun craindra son père et sa mère – et vous observerez Mes Shabbat", la mitsva de respecter ses parents et l’observance du Shabbat.
Cela vient nous enseigner que celui qui mérite d’observer le Shabbat comme il convient et de donner des explications de la Torah le jour du Shabbat, fait un grand honneur à son père dans le monde à venir.

C’est le sens direct de la juxtaposition des 2 mitsvot du respect des parents et de l’observance du Shabbat : dire en allusion que celui qui étudie et donne des explications le jour du Shabbat, c’est un respect envers son père dans le monde à Venir [éternel] qui est entièrement bon.

"Sache que la confiance en D. ne dépend pas des mérites.
Même l’homme qui n’est pas vertueux mais qui a une forte confiance en Hachem est protégé par la force de cette confiance et Hachem lui manifeste Sa bonté."
[Gaon de Vilna]

Chacun doit avoir pitié de chacun

+ Chacun doit avoir pitié de chacun (A'haré Mot - par Rabbi David Pinto) :

-> Les Sages disent qu’on faisait manger le bouc pour Azazel avant de l’envoyer, et c’est surprenant! Pourquoi le faisait-on manger, alors qu’il va tout de suite être précipité du haut de la montagne et mourir?

Mais le mot séïr (bouc - שער) est formé des mêmes lettres que racha (méchant - רשע), pour nous dire que même si l’homme est méchant, Hachem ne désire pas sa mort.
C’est ce que dit le verset : "car Je ne désire pas la mort du mort, parole de Hachem D., mais qu’il se repente et qu’il vive" (Yé’hezkel 18,32). Les Sages ont expliqué (cf. guémara Bera'hot 18b) : Qui est intrinsèquement mort? Ce sont les méchants qui de leur vivant sont appelés morts.
Or Hachem sait que demain ils vont faire le mal, mais Il leur donne tout de même leur subsistance.
De la même façon, on trouve chez Yichmaël que les anges du service l’accusaient (midrach Béréchit rabba 53,14) : "Maître du monde, un homme qui plus tard tuera Tes enfants par la soif, tu lui fais trouver un puits?" Il leur a répondu : "Qu’est-il maintenant, un juste ou un méchant?" Ils ont dit : "Un juste".
Il leur a répondu: "Je ne juge l’homme qu’au moment concerné." Et Il lui a fait trouver de l’eau et du pain.

On apprend de là que tout homme doit avoir pitié de chacun d’Israël, même un méchant (racha), tant qu’il n’incite pas les autres à l’idolâtrie, parce que c’est le comportement de D., qui a pitié de toutes Ses créatures, même des méchants.
On ne doit pas dire : pourquoi donnerais-je de mes biens à Untel, que j’ai vu commettre une transgression, mais lui donner de ses biens, car l’homme doit imiter le comportement de D. : De même qu’Il est miséricordieux, sois toi aussi miséricordieux (guémara Shabbat 133b).
La Guemara (Bera'hot 7a) explique le verset : "Sa miséricorde est sur toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9) : même sur les incroyants et les Saducéens.
Nos Sages (guémara Méguila 10b) ont également dit : Les anges du service ont voulu dire la chira, Hachem leur a dit : "Les œuvres de Mes mains [les égyptiens] se noient dans la mer, et vous dites la chira!"

"Voici quelle sera la règle imposée au lépreux " (Métsora 14,2)

Selon nos Sages, quiconque dit du lachon ara est frappé de lèpre (guémara Arakhin 15b).

=> Comment comprendre que nous constatons que beaucoup de gens disent du lachon ara et sont pourtant en parfaite santé.

Le Baal haAkéda répond : il faut savoir que la lèpre mentionnée dans la Torah peut toucher soit le corps, soit l’âme. Si elle n’atteint pas le corps, c’est l’âme qu’elle frappera.
Or la lèpre de l’âme est plus grave que celle du corps.
En effet, il est rapporté dans le Zohar que dans le palais de D., il y a un endroit spécifique appelé "plaies de lèpre" et où les âmes des médisants sont punies.

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+ Il restera isolé, en dehors du camp est sa place" (Tazria 13,46)

-> "Quatre personnes sont considérées comme mortes, le pauvre, le lépreux, l’aveugle et celui qui n’a pas d’enfant." (guémara Nedarim 64b)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°774) commente :
"L’explication en est que la Présence Divine a quitté le lépreux et qu’il est complètement séparé de Hachem, Qui est la source de vie. Hachem l’a éloigné implacablement, ainsi qu’il est écrit : "Il restera isolé, en dehors du camp est sa place" (Tazria 13, 46).
Et le message de D. à ce lépreux est : "Je ne tiens pas à toi!"
Il s’ensuit qu’il est considéré comme mort, peu importe ce qu’il possède ou non.
Nous voyons de là la gravité de la faute du lachon ara, qui a l’air d’une petite chose, mais dont les résultats engendrent des catastrophes.
[...]
Le ‘Hafets ‘Haïm cite ce que dit le Zohar (paracha Pékoudé) : de cet esprit mauvais dépendent plusieurs forces qui éveillent d’autres accusateurs, dont le rôle est de s’attacher à une parole mauvaise ou sale [lachon ara] que l’homme a fait sortir de sa bouche.
Lorsque ensuite il dit des paroles de sainteté, malheur à lui et malheur à sa vie, malheur à lui en ce monde et malheur à lui dans le monde à venir.
En effet, ces esprits d’impureté s’emparent des paroles impures, et quand l’homme prononce ensuite des paroles de sainteté, ils s’attachent à elles et les rendent impures aussi, si bien qu’elles ne sont d’aucun mérite pour leur auteur, et pour ainsi dire la sainteté se trouve affaiblie.
[...]
Les commentateurs disent également que la prière du lépreux ne s’élève pas non plus, car il se forme un écran qui le sépare de Hachem, et il ne s’adresse qu’à du bois et de la pierre. C’est comme une idolâtrie, et toutes ses prières vont aux forces de l’impureté, que D. nous en préserve."

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-> Rabbi Yossef Caro rapporte le midrach Béréchit suivant :
Au début, à l’époque du premier homme, le chat et la souris étaient associés. Un jour, un désir de confrontation envers le chat a monté dans le cœur de la souris, et elle a dit à l’homme : "Donne-moi la permission de tuer le chat, qui est un voleur".
L’homme lui a répondu : "Comme tu as dit du lachon ara, tu deviendras sa nourriture".
Immédiatement, le chat s’est jeté sur la souris et l’a tuée.
Quand les enfants de la souris ont vu cela, ils se sont enfuis dans les fentes des rochers et les trous de la terre.

Rabbi Yossef Caro commente : Nous apprenons de ce midrach la gravité du châtiment de celui qui dit du lachon ara, puisque la souris a dit la vérité, et pourtant elle a reçu un châtiment qui s’étend à toutes ses générations : être poursuivie par le chat, parce qu’elle avait dit du lachon ara sur lui.

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-> "Qu'il soit aussi difficile à tes yeux de faire sortir un mot de la bouche qu'un dinar de la poche"
['Hovot haLévavot]

-> "Celui qui désire la vie doit garder sa langue du mal, car elle est le cadeau le plus merveilleux qui a été donné à l’homme par son Créateur, et il doit veiller à ce qui sort de sa bouche avec la plus grande attention et la garder de paroles interdites."
[‘Hafets ‘Haïm]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°670) enseigne :
"L'exil vient en punition de la médisance ...
On trouve une allusion au lien entre exil et médisance dans les mots mêmes. En effet, les 2 dernières lettres de "lachon ara" sont Noun et ‘Ayin, celles là mêmes qui composent le mot hébreu "na" (נע) qui signifie "errer".

J’ai une fois découvert le lien de causalité qui existe entre la calomnie et l’exil : c’est une "mesure pour mesure". En effet, en calomniant son prochain on cherche à le dénigrer aux yeux des gens afin que ceux-ci le déconsidèrent et ne lui fassent plus confiance.
En décrétant la fuite et l’errance pour le médisant, D. fait que ce dernier se trouve toujours en situation d’étranger. Par conséquent on ne lui fera pas confiance, on ne prêtera pas attention à ses paroles et il s’en trouvera dénigré."

->Dans son livre "Pa’had David" (Yitro), Rabbi David Pinto a objecté à la guémara (Shabbat 31a) selon laquelle au moment du jugement de tout homme, on lui demande : "As-tu espéré la délivrance?" que de 2 choses l’une : si l’on pose la question aux tsadikim, ils ont évidemment espéré, la question n’a pas de raison d’être ; et si elle s’adresse aux réchaïm, ils ne savent pas ce que c’est que la délivrance ni qui est le machia’h pour l’espérer, par conséquent dans tous les cas, il semble que D. n’ait rien à demander!

Rabbi David Pinto répond que la question s’adresse à ceux qui certes, savent ce que c’est que la délivrance et qui est le machia’h, mais qui par ailleurs sont ceux qui retardent la délivrance.
Ce sont ceux qui disent du lachon ara et sont habités de la haine gratuite qui chassent la Présence Divine (chékhina), et à plus forte raison retardent son habitation parmi nous.
A eux, on demande : "Si vous savez ce que c’est que la délivrance, comment se fait-il qu’à cause de vos intérêts personnels vous l’ayez retardée, vous empêchant ainsi vous-mêmes de l’espérer comme il convient?"

Lachon ara : s’élever en rabaissant autrui

+ Le Lachon ara : s'élever en rabaissant autrui (par le Sifté 'Haïm) [Métsora]

-> Le Maguid qui s’est révélé à notre maître rabbi Yossef Caro lui a dit : "Celui qui dit du lachon ara sur autrui, on lui enlève ses mérites et on les donne à la personne dont il a parlé, et c’est absolument vrai. Si les hommes savaient cela, ils se réjouiraient en entendant qu’on dit du lachon ara sur eux, comme si on leur faisait un cadeau d’argent et d’or."

Il faut comprendre la signification de ce châtiment. Quelle justice y a-t-il dans le fait que les mérites de celui qui parle passent à celui dont il parle? Nous ne trouvons pas à propos des autres fautes qu’à cause de la faute, d’autres mérites soient perdus.
Quelle est donc la raison de ce châtiment spécial de la faute du lachon ara?

Le rav Dessler a expliqué que l’attirance que l’on éprouve à dire du lachon ara vient d’un défaut qui existe en l’homme, à savoir sa tendance à se mesurer non pas selon sa valeur intrinsèque réelle, mais en se comparant aux autres.
Quand on se trouve en compagnie, on évalue les mouvements, les paroles et l’habillement en se demandant comment l’autre va y réagir. Comment est-ce que je vais lui apparaître, qu’est-ce qui ne va pas lui plaire?
C’est un sentiment qui appauvrit les mouvements de l’homme, consciemment ou inconsciemment.
Cette dépendance provient d’une attitude erronée. En effet, on estime qu’une qualité n’est à considérer comme telle que lorsque l’autre la reconnaît, si bien que celui qu’on méprise devient méprisable.
A cause de ce sentiment erroné, l’homme risque de prendre plaisir aux compliments dont on l’abreuve, alors qu’il sait au fond de lui même qu’il ne possède pas les qualités dont il est question. Ce critère est faux!

A partir de là se développe le goût de dire du lachon ara.
En racontant ce que l’autre a fait de mal, celui qui parle met en valeur sa propre supériorité par rapport à lui, puisqu’aucun homme ne parle d’un défaut qui existe également chez lui.
Quand il raconte, c’est comme s’il disait : "Voici le défaut qui s’attache à Untel, alors que moi j’en suis exempt".
Celui qui dit du lachon ara veut s’élever, se mettre en valeur, non au moyen de ses propres qualités, mais en rabaissant l’autre.
Même si ce n’est pas dit explicitement, cela existe dans l’inconscient. On tire de l’honneur de la honte de l’autre!

Comme le but du locuteur était de se construire en détruisant l’autre, de s’élever sur les ruines de l’autre, il est puni par un châtiment mesure pour mesure : C’est l’autre qui sera construit à ses frais!
Ses mérites passeront à celui dont il a dit du lachon ara, et le passif de l’autre passera à celui qui a parlé. Ainsi, il sera racheté de ses fautes en étant puni mesure pour mesure.
Ce qu’il voulait faire à autrui, c’est à lui qu’on l’a fait.

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+ "On le mènera au Cohen, et le Cohen sortira" (Métsora 14,2-3)

=> Si le Cohen sort vers le lépreux à l’extérieur du camp, que signifie donc "on le mènera au Cohen"?

Le Ktav Sofer répond :
On sait que celui qui dit du mal de son prochain lui donne toute sa Torah et ses mitsvot.
C’est ce qui se trouve ici en allusion dans le verset : "Ceci sera la loi (Torah) du lépreux", c’est la fin de la Torah du lépreux, qui a dit du lachon ara, "on le mènera au Cohen" = on amènera cette Torah au mérite du Cohen, à savoir du tsadik dont il a dit du mal.
En effet, de façon générale, on dit du lachon ara sur les tsadikim. Ceux qui dirigent la génération sont appelés du nom de "Cohen".