Aux délices de la Torah

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"Tel est le rite relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale et au sacrifice rémunératoire" (Tsav 7,37)

=> Dans ce verset, les premiers sacrifices sont évoqués au singulier [en hébreu], alors que les é derniers le sont au pluriel. Pourquoi cette différence?

Rabbi Yossef Caro (Ohr Tsadik) explique que Hachem ne désire pas que Ses enfants fautent, aussi la Torah mentionne-t-elle au singulier les sacrifices apportés pour obtenir l’expiation d’un péché, laissant entendre le souhait qu’ils soient inexistants ou le moins nombreux possible.
Par contre, l’offrande inaugurale et le sacrifice rémunératoire figurent au pluriel, afin d’exprimer le vœu que ces sacrifices, apportés pour procurer de la satisfaction à Hachem et se plier à Sa volonté, soient le plus nombreux possible.

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-> "Tel est le rite relatif à l’holocauste (Ola - עֹלָה), à l’oblation (min'ha - מִּנְחָה), à l’expiatoire ('hatat - חַטָּאת) et au délictif (acham - אָשָׁם)" (Tsav 7,37)

-> Le ‘Hida (‘Homat Anakh) souligne que les initiales en hébreu des noms de ces sacrifices sont les mêmes que celles des mots avone (faute), mach’hit (ruine), ‘héma (courroux) et af (colère), allusion au fait que les sacrifices annulent ces forces malfaisantes.

-> Ceci explique également ce qu’écrit le Tour (Ora’h ‘Haïm, 237) : la raison pour laquelle nous disons "véhou ra’houm" dans la prière d’Arvit et non dans celles de Cha’harit et de Min’ha est que, pour ces dernières, on apportait un sacrifice perpétuel pour l’expiation des fautes du peuple juif, si bien que, comme le soulignent nos Sages, il n’arrivait pas qu’un homme dorme à Jérusalem avec un péché en main.
Concernant la prière d’Arvit, elle n’était pas accompagnée par l’apport d’un sacrifice, aussi nos Maîtres ont-ils institué qu’on y récite "véhou ra’houm".
D’ailleurs, le verset commençant par "véhou ra’houm" énumère ensuite toutes les forces malfaisantes précitées : "Mais Lui, plein de miséricorde, pardonne les fautes (avone), pour ne pas consommer des ruines (yachrit) ; bien souvent, Il laisse Sa colère (apo) s’apaiser et n’a garde de déchaîner tout Son courroux (‘hamato)".
=> Du fait qu’à Arvit on n’apportait pas de sacrifice, on prie Hachem d’annuler ces forces malfaisantes.

-> Le premier verset du Shéma commence par un Chin (ש) et se termine par un Dalet (ד), ce qui forme le mot chèd (démon - שד), allusion au pouvoir de la récitation du Shéma de détruire les démons.
En ôtant ces 2 lettres des premiers (שמע) et dernier mots (אחד) du verset, il leur reste les lettres Mèm, Ayin, Aleph et ‘Hèt, initiales de : mach’hit, avone, af et ‘héma, allusion supplémentaire au fait que la récitation du Shéma nous permet, tout comme les sacrifices, d’annuler les forces malfaisantes.
[d'après le Séfer Ets ha'Haïm]

"Tout ustensile d’argile où il aura bouilli sera brisé" (Tsav 6,21)

-> Si un ustensile absorbe le goût d'un aliment non casher, il prend le même statut halakhique que l'aliment absorbé. Toutefois, s'il est possible extraire ce 'goût' interdit des parois de l'ustensile (ex: en métal), on pourra "cachériser" cet ustensile et son utilisation redeviendra permise.
Cependant, il est impossible d'extraire le 'goût' absorbé par un ustensile en argile ; par conséquent, il n'y a aucune façon de rendre son utilisation possible.
[même trempé dans un mikvé, il ne devient pas pur]

-> Le Kli Yakar explique que l’homme plongé dans la faute, tel l'ustensile d’argile qui absorbe en lui le goût de l’interdit, n’a aucune réparation possible et doit briser son cœur et ses habitudes de faute.
C’est seulement avec un cœur brisé qu’il pourra en arriver à la pureté et la perfection véritables.
Selon le rabbi de Kotzk, il n’y a rien de plus entier qu’un cœur brisé.

-> Le Kli Yakar enseigne :
"L'ustensile en argile où il (le sacrifice) aura été cuit, sera brisé"
Ce verset a été dit concernant le sacrifice expiatoire, lié à une faute. Mais en réalité, même l'ustensile en argile où aura été cuit un sacrifice volontaire, devra être brisé. Ainsi, pourquoi cette loi a été dite explicitement concernant les sacrifices expiatoires ?
En fait, la Torah fait allusion au fait que quelqu'un qui aura commis une faute devra avant tout briser son coeur et rabaisser son orgueil.
L'ustensile en argile fait allusion à l'homme, créé à partir de la terre. La Torah veut enseigner en allusion que si un homme a fauté, avant même d'apporter son sacrifice expiatoire, il devra briser sa fierté et son orgueil, qui est à l'origine de la faute. D'autant que l'humilité favorise grandement le repentir.

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+ "Tout ustensile en argile où y tomberait (quelque chose d'impur), tout ce qui sera à l'intérieur sera impur, et vous le briserez" (Chémini 11,33)

-> Rachi : Un récipient en argile ne devient impur que de son intérieur [et non de sa partie extérieure] (guémara ‘Houlin 25a).

=> Pourquoi en est-il ainsi?

Rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk explique :
En fait, l'argile c'est de la terre. Et la terre n'a pas de valeur et d'importance intrinsèque.
Ainsi, toute la valeur d'un ustensile en argile n'est pas de par sa matière, mais uniquement de par sa fonction qui est de pouvoir contenir autre chose.
Or, un ustensile peut contenir dans son espace intérieur. C'est pourquoi, un ustensile en argile ne contracte l'impureté que dans son espace intérieur, car c'est là que réside toute la valeur d'un tel objet.
Il en est de même pour l'être humain, qu'Hachem a créé à partir de la terre. Un homme n'a d'importance que s'il a de l'intériorité. C'est ce qu'il a à l'intérieur de lui qui lui donne de la valeur.

"Et le jour où apparaîtra de la chair vive, l’individu sera impur" (Tazria 13,14)

-> Rachi commente : "Et le jour : le texte nous enseigne qu’il y a des jours où tu peux procéder à l’examen et d’autres où tu ne peux pas. De ce verset, nos Sages ont dit qu’on laisse au jeune marié les 7 jours qui suivent le festin [du mariage avant d’examiner s’il y a cas de lèpre] sur lui-même, son vêtement ou sa maison."

=> Néanmoins, comment comprendre qu’un jeune marié puisse être atteint de lèpre, alors que celle-ci sanctionne un péché et que, le jour du mariage, tous les péchés sont absous?

-> Le rav de Kaziglov explique que, après que Hachem a pardonné ses fautes au ‘hatan, il a le statut d’un tsadik. Dès lors, D. se montre extrêmement pointilleux à son égard, comme Il le fait envers les justes, si bien que de très légers manquements peuvent lui être reprochés. Ceux-ci peuvent le rendre passible de lèpre, mais il ne sera examiné qu’après les 7 jours suivant son mariage.

->Certains commentent que le jour du mariage les fautes des mariés sont pardonnées.
Mais à l'image de Yom Kippour, il ne s'agit que des fautes vis-à-vis d'Hachem, car pour celles vis-à-vis d'autrui nous devons leur demander pardon.

"Si tout (le corps) est devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)

=> Comment comprendre que quand les tâches de Tsaraat (sorte de lèpre) blanches recouvrent une partie du corps, le lépreux est impur, mais quand elles recouvrent tout son corps, il est pur?

-> Le Chaaré Sim'ha dit qu'on peut le comprendre d'après l'allusion suivante :
Si quelqu'un a de mauvais comportements, mais qu'en parallèle, il a des qualités, cette personne est plus dangereuse que celui qui est complètement mauvais, et il faut encore plus s'en éloigner. En effet, celui qui a des qualités, les gens voient en lui un certain modèle sur certains points et risquent de se laisser influencer par lui et alors de capter aussi ses défauts. Pour éviter ce danger, il convient de s'en éloigner.
Mais celui qui est entièrement mauvais, les gens ne voient en lui aucun exemple et ne vont pas être influencer par lui. Il n'est donc pas autant nécessaire de l'écarter.
Ainsi, celui qui est complètement atteint de Tsaraat, allusion à celui qui est entièrement impur et mauvais, il est ''pur'', c'est-à-dire qu'on n'a pas tellement besoin de l'écarter et de l'éloigner, car tous savent qu'il n'y a rien à tirer de lui et sa mauvaise influence sera donc neutralisée.

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-> "S'il est tout entier devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)

=> La couleur blanche pour une plaie est signe d'impureté. Mais quelqu'un qui est tout blanc, sera pur. Comment le comprendre?

-> En fait, le mal et l'impureté n'ont pas de réalité de par eux-mêmes. Le mal n'existe que du fait que soit mélangé en lui un peu de bien.
Ainsi, nos Sages disent qu'un mensonge a besoin de contenir un peu de vérité pour se maintenir. Mais quand le mal se révèle de façon totale, et que tout le bien qui y est contenu disparaît, cela conduit à sa propre autodestruction.
Quand l'impureté devient totale, elle disparaît d'elle-même. Sans un peu de vérité et de bien, le mensonge et le mal ne peut tenir.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

-> Les tâches blanches sur la peau étaient un signe d'impureté de Tsara'at (la lèpre). Malgré tout, la Torah dit que si toute la peau du corps devient blanche, alors la personne est pure. Comment comprendre cela?

En fait, Hachem a créé le Mal et l'impureté pour laisser place au libre arbitre. En réalité, le Mal n'a pas d'existence propre. Il n'existe que pour laisser place à l'épreuve et permettre ainsi à l'homme de choisir le Bien.
L'homme vit une lutte intérieure contre le Mal. C'est ainsi qu'il a plus de mérite et donc une plus grande récompense. A chaque fois qu'il se confronte au Mal, le but est de lutter contre pour choisir le Bien.
Tout le Mal ne vient que voiler le Bien, pour laisser place à l'épreuve. En fait, le Mal n'a été créé que pour être écarté et donner toute la valeur au Bien. Qu'il y ait du Mal total, sans aucune parcelle de Bien, cela n'est donc pas possible.
Dans un cas pareil, où le Mal se renforce au point de prendre toute la place, ce Mal disparaît aussitôt. Car il n'existe que pour mettre en valeur et donner du mérite au Bien. C'est pourquoi, un corps entièrement rempli d'impureté de Tsaraat, estautomatiquement pur. Cela nous apprend à ne pas craindre le Mal, car même pleinement renforcé, il n'est voué que à disparaître.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Il se rasera, mais ne rasera pas la partie affectée" (Tazria 13,33)

-> Le Séfer Ha’Hinoukh voit dans cette mitsva la leçon de morale suivante :
"Cela vient nous insinuer qu’il faut supporter toute la peine ou tout le châtiment envoyé par Hachem sans protester. On ne doit pas croire qu’il y a une possibilité de les annuler et de les cacher aux autres, il faut seulement supplier D. de nous guérir."

-> "Et la plaie, il ne la coupera pas" (Tazria 13,33)

Dans le cadre du thème des plaies, la Torah interdit de gratter la plaie pour l'enlever. Si un homme est frappé d'une tâche de Tsaraat (sorte de lèpre), il lui est interdit de tenter de l'effacer. Pour quelle raison?

Le Séfer ha'Hinoukh explique que la Torah enseigne là que quand Hachem met l'homme à l'épreuve, ce dernier ne doit pas se révolter contre Lui, ni chercher à s'échapper du Décret Divin qu'il refuse d'accepter. Au contraire, l'homme devrait plutôt se remplir de émouna (foi) et accepter que le monde est dirigé par Hachem pour le Bien.
Même si les Décisions Divines ne vont pas dans le sens de la volonté personnelle de l'homme éprouvé, Hachem sait ce qui est bien pour lui. En lui causant des souffrances, Il lui fait vivre cela pour obtenir un Bien meilleur.
L'homme devrait parvenir à faire confiance à Hachem, exactement comme s'il faisait confiance à un grand médecin lui imposant des traitements douloureux avec une promesse de guérison. Hachem assure à l'homme éprouvé, la guérison en finalité. Alors, l'être éprouvé saura accepter ce que Hachem lui envoie, même si c'est douloureux, car il saura que Hachem recherche son véritable bien. Quand Hachem veut accorder à l'homme une grande lumière spirituelle, quand Il veut le rapprocher de Lui, si l'homme n'est pas prêt à recevoir ce Bienfait, il ne saura pas faire bon usage de ce Cadeau Divin. Et ce cadeau pourra le détourner du bien.

Ainsi, Hachem envoie au préalable certaines difficultés qui lui causent de la peine. Et de cette façon, s'il accepte la Volonté d'Hachem avec confiance, cette démarche permettra de le préparer et le construire en vue de recevoir ce don de Hachem, dans les meilleures conditions.
Mais, le critère est de ne pas se révolter ni de se débattre pour échapper à la Décision Divine. Si l'homme éprouvé accepte de recevoir ce que Hachem lui envoie, s'il est conscient que Hachem est le Roi du monde, et nul ne peut échapper à Sa Royauté, alors cette acceptation le préparera à recevoir le Bien que Hachem lui destine. En revanche, l'homme qui se révolte envers Hachem, exprime implicitement une forme de réaction de rejet : "Ecarte-Toi de moi!"
Refusant ainsi la préparation que Hachem lui fait vivre pour le rapprocher de Lui et lui accorder ce Bien. L'interdiction de retirer la plaie de Tsara'at vient nous enseigner que l'attitude à adopter devant les épreuves, est l'acceptation de la Volonté Divine, avec la confiance que Hachem prépare notre Bien.
Cela ne s'oppose pas aux démarches naturelles pour régler le souci. Mais l'essentiel se trouve dans la émouna. Ensuite, Hachem saura "habiller" Sa Délivrance à travers les voies de la nature.

Il doit crier "Impur, impur!" (Tazria 13,45)

-> Nos Sages (guémara Shabbat 67a) expliquent : "Le lépreux doit informer les autres de sa souffrance."
Rachi commente : "Il doit le faire lui-même."

=> Pourquoi le lépreux devait-il informer le public de son état, plus que les autres malades?

L’auteur du Midrach Yonathan nous éclaire en s’appuyant sur l’interprétation de Rachi du verset : "D. entendit la voix du jeune homme" = "Nous en déduisons que la prière du malade lui-même vaut mieux que celle d’autrui pour lui".

Le Zohar s’interroge : pourquoi le lépreux est-il appelé "enfermé"?
Il répond : parce que l’accès à sa prière est fermé dans le ciel.
[impact du lachon ara sur nos prières : https://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie ]
C’est la raison pour laquelle il doit renseigner les gens sur son état, afin qu’ils prient en sa faveur. Quant aux personnes atteintes d’une autre maladie, il est préférable qu’elles prient elles-mêmes.

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-> "Et ''impur impur'' il criera" (Tazria 13,45)

=> Le lépreux criera qu'il est impur pour que les autres puissent s'écarter de lui. Mais pourquoi la Torah répète deux fois le mot "impur"?

-> Cela fait allusion au fait que quelqu'un qui impute un défaut sur les autres, cela indique qu'il a ce défaut en lui-même. On ne voit le mal chez les autres que si on a ce mal en soi.
Ainsi, ce verset peut être lu ainsi : "Et l'impur, ''impur'' il criera" = celui qui est impur, criera à l'encontre des autres qu'ils sont impurs. On ne criera ''impur'' à l'encontre d'autrui que si on est impur soi-même.
[Chla haKadoch]

Que conseiller aux étudiants en Torah pour qu’ils réussissent dans leur étude?
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Rabbi Méir Abou'hatsira (Baba Méïr, fils de Baba Salé) répond à cette question du rav Yéhouda Adès : "Qu’ils gardent leurs yeux et leurs bouches ; c’est le secret de la réussite."

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-> Le Chla haKadoch a assuré à ses élèves que s’ils évitaient les spectacles et les propos interdits, ils mériteraient d’atteindre des niveaux de sainteté d’une grande élévation. En effet, c’est de là que dépend l’essentiel de la pureté et de la sainteté d’une personne.

-> Le rav Eliyahou Lopian a dit à une certaine occasion que les jeunes gens peuvent atteindre, en un court laps de temps, des niveaux très élevés, si seulement ils le souhaitent. "Ils doivent s’exercer à se protéger dans trois domaines : garder leurs yeux, leur bouche et leur pensée. Mais, a-t-il ajouté, tous les débuts sont difficiles, alors à eux de savoir que dans chaque chose, c’est par l’habitude qu’on acquiert la maîtrise de soi".

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev a expliqué la juxtaposition des lettres dans l'alphabet : "samé'h, ‘ayin, pé, tsadik" en disant : "La lettre ‘‘samé'h’’ est bien fermée de tous les côtés, contrairement aux autres lettres de l’alphabet hébraïque. De plus, elle est la première lettre du mot ‘‘séguira’’ qui signifie ‘‘fermeture’’.
Voici donc l’allusion : ‘‘Ferme (ségor)’’ ‘‘tes yeux (éné'ha)’’ et ferme ‘‘ta bouche (pi'ha)’’ afin de ne pas voir ce qui n’est pas à voir et ne pas dire ce qui n’est pas à dire ... alors, tu mériteras d’être un ‘‘tsaddik’’."

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-> La guémara (Baba Batra 57b) dit au sujet du verset : "Il ferme ses yeux pour ne pas voir le mal" : s’il existe un autre chemin, plus propre, mais qu’il emprunte celui qui est moins pur, il s’appelle "racha" même s’il ferme les yeux. En effet, il n’aurait pas dû se rapprocher de la faute, mais plutôt s’en éloigner, comme il est dit : "Eloigne-toi du mal!"

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La sainteté d’un homme dépend essentiellement de son souci de préserver ses yeux des visions indécentes ; plus il veille à ceci, plus il est à même de se sanctifier et de s’élever dans les degrés de la Torah et de la crainte de D.
[Tiféret Chlomo - Balak]

Avant tout, juger selon le bénéfice du doute

+ Avant tout, juger selon le bénéfice du doute (Tazria - Métsora) :

-> Lorsque l’homme ne parvient pas à déceler la vérité pure, comme Hachem en est capable, il ne juge pas positivement son prochain et médit de lui.
Tel est le lien existant entre les 3 parachiot : Tazria, Métsora et A’haré Mot, dont les initiales forment le mot émèt.
Après la mort (a’haré mot), l’homme réalisera combien il s’est trompé en prenant la vérité pour le mensonge et inversement.
Par exemple, il pensait bien faire en médisant d’autrui, du moment qu’il ne disait que la vérité à son sujet. Arrivé au monde futur, il réalisera son erreur grossière et les immenses dommages causés à son prochain par ses paroles, outre le fait qu’en médisant, il a aussi entraîné le départ de la Présence divine de son être.

La Guémara (Pessa’him 50a) rapporte l’histoire de Rabbi Yéhochoua ben Lévi qui, après être revenu du monde de la Vérité, le décrivit à son père comme un "monde à l’envers", où les individus honorés dans ce monde ne le sont pas, tandis que ceux qui ne l’étaient pas sur terre y jouissent d’une grande estime.
Le jugement du monde futur est extrêmement subtil et l’homme est scrupuleusement jugé en fonction de chacune de ses moindres conduites terrestres.

Il est très difficile de savoir pourquoi untel a agi d’une certaine manière ; si l’on s’efforce de le juger selon le bénéfice du doute, on pourra supposer qu’il a été contraint d’agir ainsi à cause d’un cas de force majeure.
Nos Sages nous mettent en garde : "Ne juge pas ton prochain tant que tu n’es pas arrivé à sa place" (Pirké Avot 2,4).
Si on était à sa place, on en aurait sûrement fait de même. Par conséquent, en le blâmant pour cet acte, on transgresse l’interdit de médisance, puisqu’on octroie à autrui un défaut qu’on possède soi-même.

Tel est le lien étroit existant entre ces parachiot.
Celui qui sème (tazria) de la médisance devient lépreux (métsora) ; ayant publié le blâme de son prochain, il est puni de lèpre. Il ne trouvera la réparation de son péché qu’après sa mort (a’haré mot), seule celle-ci lui apportant l’expiation.
En effet, tout homme porte en lui l’image Divine. Or, en médisant d’autrui, on lui retire la grâce qu’il trouvait aux yeux de la société.
Personne ne veut plus le regarder, comme s’il était mort, privé de son image Divine. Ceci corrobore les propos de nos Sages (guémara Arakhin 15b) : "La médisance tue 3 personnes : celui qui la prononce, son auditeur et l’homme auquel elle se rapporte".

[d'après rabbi David Pinto - la voie à suivre n°1183]

"Nous sommes remplis de gratitude envers la Providence d'avoir le mérite de voir les premiers bourgeons de la délivrance, avec la création de l'état d'Israël."
[rav Shlomo Zalman Auerbach]

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-> "Nous entendons les coups du bien-aimé [le machia'h] à notre porte sur la scène de l'histoire politique.
Il est impossible de nier, que notre renaissance nationale et la création de l'état d'Israël relèvent d'un évènement quasi-surnaturel."
[rav Yossef Dov Soloveitchik - Kol Dodi Dofek]

->"Nous sortons de la servitude vers la liberté, d'un joug étranger vers l'indépendance politique, les portes d'Israël sont ouvertes à tous les juifs du monde, et notre pays est un centre spirituel immense.
Il s'agit de signes évidents de la délivrance."
[rav Mordé'haï Eliyahou]

-> "Le début de la délivrance apparaît devant nos yeux [avec le processus menant à la création de l'état d'Israël] ...
Il ne s'agit pas uniquement d'actions humaines, mais bien de la volonté de la Providence "qui sème les délivrances".
Il est certain "que le bien-aimé [le machia'h] frappe à la porte"."
[rav Avraham Its'hak haCohen Kook]

-> "Et maintenant [avec la création de l'état d'Israël], il n'y a plus aucun doute qu'il s'agit du début de la délivrance.
Chacun doit être capable de remercier mille fois la Providence pour notre libération, car D. nous fait revenir et nous sort d'exil."
[rav Moché Halfon haCohen]

-> "Mes frères, est-ce possible d'être indifférents en ce moment si important?
Comment exprimer par les mots la grandeur de ce qui nous arrive, face aux délivrances et aux victoire en Israël et à Jérusalem [après la guerre des 6 jours]?
Qui comme moi, ayant vécu les affres de l'exil, peut voir la force de cette délivrance et la grandeur de ces événements?
[rav Yossef Kahanman - roch yéchiva de Ponevitch]

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-> "Nous [le peuple juif], nous trouvons en exil et nous sommes soumis à D. au milieu de peuples qui nous persécutent et nous causent du tort.
Celui qui réalise cela prend conscience du grand miracle dont nous avons bénéficié en ayant survécu depuis la destruction du Saint Temple jusqu'à aujourd'hui.
Pour moi [rav Emden], ce miracle est le plus grand de tous.
Il dépasse toutes les merveilles que D. a accomplies en Egypte, lorsqu'Il nous a délivrés de l'esclavage et qu'Il a ouvert la Mer Rouge."
[rav Yaakov Emden - Yaavetz - dans son introduction à son Sidour]

=> Il a écrit cela au 18e siècle! Imaginons alors l'ampleur du miracle d'être en sécurité et dans le confort sur notre propre terre d'Israël de nos jours.
[tant de très fortes nations ont disparu de ce monde, alors que le peuple juif constamment persécuté, est toujours là. Il possède de nouveau sa sainte et sublime terre!]
Combien devons-nous en exprimer de la gratitude à notre papa Hachem?
Combien devons-nous être fiers et confiants d'avoir notre vie qui dépend en permanence du boss des boss, de l'Unique qui est au-dessus de tout et qui peut tout : Hachem.

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-> "Si l'on pouvait accrocher une banderole sur le Kotel, elle proclamerait : "Cet endroit est l'argument qui s'oppose à ceux qui nient l'origine Divine de la Torah"."
[rav Eliya Lopian]

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-> "Lorsqu'un élève du rav Chlomo Zalman Auerbach lui demanda l'autorisation de voyager en Galilée afin de prier sur les tombes des tsadikim, il répondit : "Aller si loin pour prier auprès des Justes (tsadikim)?! Si je sens le besoin de prier auprès de tsadikim, je me rends au mont Hertzl, sur les tombes des soldats qui sont morts en sanctifiant le Nom de D."

->De même, on raconte qu'un juif d'Eilat a rendu visite au Rabbi de Loubavitch et lui a dit : "J'aimerais pouvoir prier sur les tombes de tsadikim mais nous n'en avons pas à Eilat".
Le Rabbi a répondu : "Allez à la section militaire du cimetière, vous trouverez là-bas des tsadikim purs".

"Observez les gardes de Hachem et vous ne mourrez pas" (Tsav 8,35)

Le souvenir de la mort et la peur du jugement céleste est l’un des moyens assurés que nous conseillent les Sages pour veiller constamment aux gardes de Hachem, et s’éloigner de la faute.
Par exemple : "Regarde 3 choses et tu n’en viendras pas à la faute ... et où tu vas".

=> Alors pourquoi l’homme est-il si loin de ressentir le jour de la mort, et de la connaissance concrète que la vie doit s’arrêter un jour?

Rabbi Yossef Chlomo de Poniewitz répond que c'est parce que l’âme qui se trouve dans le corps est éternelle et vivra toujours, et elle n’a pas la possibilité de ressentir cette réalité que la vie s’arrêtera un jour.
C’est pourquoi nous trouvons que le Roch (Or’hot ‘Haïm) écrit : "Souviens-toi toujours de la mort, et prépare des provisions pour la route", car l’âme ne sent pas le passage du temps, elle est au-dessus de lui, et c’est seulement par une réflexion perpétuelle que l’homme est capable de comprendre et d’assimiler cette idée.

"Quiconque s’efforce d’étudier la Torah, c’est comme s’il avait offert tous les sacrifices du monde devant Hachem".
[Zohar III 159a]

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-> Il répondit à Moché : “Ils [les juifs] étudieront la Torah et ceci leur apportera le pardon plus encore que tous les sacrifices du monde".
[Rabbi Yo’hanan - Zohar (Vayéra 100,1)]

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-> "Parle à Aharon et à ses fils, ainsi qu’à tous les enfants d’Israël, et dis-leur : Voici la parole que l’Eternel m’a ordonné de dire (…) » (A'haré Mot 17,2)

-> Hachem savait que le Temple viendrait à être détruit. Aussi posa-t-Il le principe suivant : tant que le Temple existe et que vous y apportez des offrandes, vos fautes sont expiées, mais en l’absence de Temple, comment les expierez-vous?
En vous consacrant aux paroles de Torah, comparées aux sacrifices et qui font expiation pour vous, ce à quoi fait allusion la tournure "Voici la parole (zé hadavar)".
Ce qui nous renvoie également aux indications du prophète : "Armez-vous de paroles (dévarim)" (Hochéa 14,3).
[Midrach Tan’houma]