Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici la loi du acham (l'offrande délictive), il a une sainteté supérieure" (Tsav 7,1)

-> Si quelqu’un s’imagine qu’il n’a pas de défaut et qu’il est net de toute faute, cela signifie qu’il n’a pas pris sur lui-même le joug du Royaume des Cieux.
Le Nézer Yossef (rabbi Yossef Lalzar) dit que cela se trouve en allusion dans le verset : "Voici la loi du acham" = qu’est-ce qui provoque que l’homme faute et soit coupable (achem)?
La pensée qu’"il a une sainteté supérieure" = cette idée qu’il est un juste parfait, c’est elle qui provoque la faute.

"Pour séparer entre l’impur et le pur… si une femme engendre et donne naissance à un mâle" (Chémini 11,47)

=> Pourquoi ce verset, qui est le dernier de Chémini, précède-t-il immédiatement la parachat Tazria?

Rabbi ‘Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo’hanan : Celui qui fait la havdala sur du vin à la sortie du Shabbat aura des fils mâles, ainsi qu’il est écrit : "pour séparer entre l’impur et le pur", et tout de suite après : "si une femme engendre et donne naissance à un mâle".
[guémara Chevouot 18b]

La raison pour laquelle nous ne récitons pas la bénédiction de Chéhé'héyanou pour la mitsva du décompte du Omer est que cette bénédiction est toujours liée à une joie.
Or, le décompte du Omer est liée au sacrifice du Omer que l'on réalisait dans le Temple. Dès lors, cette mitsva nous éveille la peine de la destruction du Temple qui a entraîné qu'aujourd'hui nous n'apportons plus ce sacrifice.
[Baal haMaor]

"La Torah qui n’est pas étudiée avec crainte et amour ne s’envole pas vers le haut"
[Tikouné Zohar]

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-> Le Ben Ich ‘Haï rapporte l’histoire d’un grand sage qui est entré au beit hamidrach et y a vu beaucoup d’élèves en train d’étudier par le "pilpoul" de façon acérée, mais il a compris que tous étudiaient la Torah avec un but ultérieur.
Il leur a dit : Je vois le beit hamidrach rempli de Torah jusqu’à ras bord, et les élèves se réjouirent de ces paroles, car ils pensaient qu’il parlait pour leur faire un compliment.
Quand le sage vit qu’ils n’avaient pas compris ses paroles, il leur dit : Sachez que le souffle de l’étude monte devant Hachem, car la Torah s’appelle "feu" et la nature du feu est de monter. Mais si l’étude a des raisons intéressées, le souffle de la Torah n’a pas la force de monter, car d’en haut on le repousse, et il reste dans le beit hamidrach.
C’est pourquoi j’ai dit que je vois le beit hamidrach rempli de Torah ...

Le Ben Ich 'Haï dit que ceci se trouve en allusion dans le verset (Tsav 6,2) : "voici la loi (Torah) sur l’offrande de l'élévation" (Torat aOla - תּוֹרַת הָעֹלָה - litt. la Torah qui monte), c’est-à-dire que la Torah de la meilleure qualité "c'est l'offrande d'élévation" qui monte (olé) immédiatement en haut et n’est pas repoussée vers le bas. A une condition, qu’elle soit "sur le feu de l'Autel" = que l’étude se fasse avec enthousiasme et pour l’amour du Ciel uniquement.

L'homme doit se réjouir de réaliser les mitsvot, car elles constituent les bijoux du Roi, et il a le mérite de pouvoir s'en parer.
Il convient donc de s'en réjouir. Encore plus si on prend conscience de la grande réparation que les mitsvot réalisent dans son âme.
[Réchit 'Hokhma]

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-> b'h, courtes idées sur la notion de mitsva : https://todahm.com/2016/04/25/4469-2

Même si un homme vit aussi vieux que le sable et qu’il étudie jour et nuit, il n’arrivera pas à une goutte de la mer de la Torah, car sa mesure est plus longue que la terre.
[Chla haKadoch - Chaar haOtiyot, Ot Lamed Lev Tov]

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-> Le Baal Chem Tov dit : "la Torah de Hachem est pure" (torat Hachem témima - Téhilim 19,8) = Cela veut dire que la Torah reste toujours pure et intacte, et que même si tu t’es donné du mal pour l’étudier, tu ne lui a même pas pris plus qu’un chien qui laperait le vaste océan.

"Offrez votre sacrifice du bétail" (Vayikra 1,2)

Le Tiférét Chlomo (rabbi Chlomo de Radomsk) explique ce verset par un raisonnement a fortiori : Si une simple bête, quand un juif l’appelle explicitement "sacrifice" (korban), devient consacrée d’une sainteté supérieure au point que son sang sera répandu à l’endroit le plus saint, à plus forte raison s’il dit sur lui-même : "Je prends sur moi d’être consacré à Hachem à partir d’aujourd’hui", il est évident qu’une sainteté supérieure repose sur lui.

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-> "Lorsqu’un homme, parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem, c’est d’une bête d’entre le gros bétail ou le petit bétail que vous apporterez votre sacrifice" (Vayikra 1,2)

-> Le Tiférète Chlomo apporte à ce verset l’explication suivante :
La Torah vient ici, dit-il, nous enseigner que lorsqu’un homme désire se rapprocher d’Hachem, il s’inspirera de la "bête" que l’on offrait en sacrifice. En effet, celle-ci, qui était un animal, et qui demeure tel quel dans son essence, se voit cependant empreinte d’une sainteté immense au point d’être élevée au degré de Kodech Kodachim ("saint des saints").
Et tout cela uniquement parce que l’homme a prononcé quelques mots et a dit : "Qu’elle soit un holocauste." De là, on peut déduire la force que l’homme possède à travers sa parole, en particulier lorsqu’il prononce des paroles de Torah ou des prières, celles-ci conférant à sa propre personne une grande sainteté.

Pour reprendre ses propres mots :
"Lorsqu’un homme parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem » s’explique ainsi : lorsqu’un homme ne ressent dans son existence aucune proximité avec Hachem, il pensera au fait que ses paroles ont le pouvoir de sanctifier une bête et la rendre apte à être offerte en sacrifice, bien que cet animal ne subisse en lui-même aucun changement et demeure tel qu’il était. Cependant, la parole énoncée par l’homme est imprégnée d’une sainteté extrême et c’est elle qui fait que cette bête soit consacrée à Hachem. L’homme pourra dès lors en déduire l’intensité de la sainteté qui réside en lui, et combien plus lorsqu’il s’agit d’une parole de Torah ou de prière.
C’est le sens du verset : "Lorsqu’un homme parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem", à savoir lorsqu’il désirera se rapprocher d’Hachem, "c’est d’une bête", autrement dit il s’inspirera de la bête, afin de comprendre la sainteté que lui-même détient grâce à sa parole, et "c’est (de cela) que vous apporterez votre sacrifice", car Hachem se suffit que vous soyez pour Lui un sanctuaire où Il puisse faire résider Sa présence.

C’est à ce propos que certains tsadikim expliquent le verset (Amos 4,13) : "Car voici qu’Il forme les montagnes, crée le vent et raconte à l’homme sa conversation", que nos Sages (guémara ‘Haguiga 5a) commentent : "Même une conversation légère entre lui et sa femme, on lui rappellera au moment du jugement" et y voient une allusion à la prière, car "le terme (שיחה - si'ha - conversation) suggère toujours (dans la Torah) la prière" (guémara Béra'hot 26b).
Cela signifie, d’après cela, qu’au moment du jugement, après qu’un homme aura achevé son existence, on lui rappellera et on lui montrera combien il aurait pu influencer les choses grâce à sa prière, et on lui reprochera de ne pas avoir utilisé ce précieux présent que Hachem a offert à Ses créatures.

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Ekev) témoigne avoir entendu de la bouche du Baal Chem Tov qu’une humilité exagérée a pour effet d’éloigner l’homme du service d’Hachem. Lorsqu’il se sent trop inférieur, l’homme ne peut, en effet, concevoir que sa prière et son étude de la Torah soient sources d’abondance dans tous les mondes, dont même les anges se nourrissent. Car s’il en était convaincu, combien servirait-il D. avec joie et crainte et combien se sentirait-il comblé.
Il veillerait alors à chaque mot, à chaque lettre, et à chaque accent tonique, afin de les prononcer comme il se doit. Cela constitue une réponse à tous ceux qui prétendent : "Après avoir tellement fauté, ma prière ne monte plus
dans les hauteurs."
Cet argument découle d’une humilité déplacée et d’une perspective erronée, car Hachem entend la prière de chaque créature!

"Hachem appela Moché" (Vayikra 1,1)

-> Le Likouté bétar likouté explique pourquoi la lettre Aleph (א) du mot vayikra (ויקרא) est écrite en petit : vayikra signifie que D. appelle l’homme, tandis que sans le Aleph, on lit vayikar (ויקר), verbe connotant le hasard (mikré).
Au cours de son existence, l’homme est confronté à diverses sortes de malheurs. Or, ils visent tous le même but : le réveiller et le ramener vers son Créateur.
Cependant, cette finalité lui échappant généralement, il pense que ses souffrances sont le fruit du hasard. Hachem se trouve alors contraint de les amplifier de plus en plus.
Celui qui continue à croire que tout est dû au hasard devra endurer des souffrances plus douloureuses, jusqu’à ce qu’il comprenne que c’est en réalité Hachem qui l’appelle ...

Lorsque D. désire réveiller un homme, Il lui envoie d’abord des souffrances relativement éloignées de lui, touchant par exemple ses amis proches. Si cela ne suffit pas pour le secouer, Il lui inflige des malheurs plus proches, commençant par de petits ennuis comme une détérioration de sa machine à laver ou la perte de son portefeuille. S’il ne réagit toujours pas, les souffrances deviendront insupportables. Il n’aura alors d’autre choix que de se repentir sincèrement ...

Lorsqu’un bouton tombait de son manteau, le ‘Hatam Sofer s’empressait de dire : "Maître du monde, c’est bon, j’ai compris le message, je n’ai pas besoin d’un rappel à l’ordre supplémentaire ..."
[d'après des écrits de rabbi David Pinto]

[le yétser ara nous fait voir la vie comme si tout provient du hasard (vayikar - ויקר), à nous de rajouter le "aleph" (ויקרא) pour comprendre qu'en réalité Hachem nous appelle personnellement pour notre bien.
Dans ce monde de la matière et du libre arbitre, Hachem est tellement caché, qu'il est comme un petit aleph face à l'évidence du hasard, de la force de la matérialité, de la science, de l'égo de l'homme (ça va Hachem je gère tout seul!), ..., mais cette présence de l'Unique (du Un - א) en fin de mot, nous suffit pour percevoir qu'au final de chaque événement il n'y a qu'une réalité : Hachem qui parle avec nous.
Plutôt que de désespérer, que de se plaindre, nous devons nous interroger : "Qu'est-ce que D. souhaite que j'améliore? Sur quoi dois-je faire téchouva?"
D'une certaine façon, plus j'ai une manifestation de l'Unique qui sera petite (comme le petit א) , mieux c'est pour moi, car cela implique que Hachem n'a pas besoin de me réveiller avec une manifestation plus grande : par de grandes souffrances, car j'ai perçu rapidement son message.]

"Tout ce que tu présenteras comme oblation, tu le garniras de sel" (Vayikra 2,13)

-> Le Pélé Yoets (Eleph haMaguen) écrit que le terme méla’h (sel - מֶלַח) peut, en inversant ses lettres, se lire ma’hal (pardonné), tandis que le terme timla’h (tu le garniras de sel - תִּמְלָח) peut aussi se lire tim’hal (tu pardonneras).

Ces allusions nous enseignent : le plus grand sacrifice que l’homme puisse faire à Hachem est de passer l’éponge à son prochain, même si, d’après la stricte justice, il a raison.
Il n’est pas de sacrifice plus sublime que lorsqu’un juif renonce à ses droits.
De plus, on ne perd jamais en renonçant, comme le souligne le rav Steinmann zatsal dans son Ayélèt Hacha’har.
[b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

Ainsi, à notre époque où nous n’avons pas de Temple ni de Cohen pour nous apporter l’expiation, le pardon et la renonciation que nous accordons aux autres sont le seul sacrifice que nous sommes en mesure d’apporter à Hachem.
A chaque fois que nous nous comportons de la sorte envers notre prochain, notre voisin ou notre conjoint, souvenons-nous que notre conduite est considérée comme un sacrifice apporté au Créateur.

"Quand Aharon fera monter (allumera) les bougies ..., on brûlera les encens" (Tétsavé 30,8)

=> Les encens étaient brûlés en même temps que l'allumage de la Ménora. La simultanéité de ces deux actes montre qu'il existe une corrélation entre eux. Quel est-il?

-> Le Likouté Halakhot explique que les encens (Kétoret) étaient brûlés pour réparer le Mal existant dans le monde et lui permettre ainsi de se soumettre au Bien.
Les encens comprenaient 11 parfums. Dans la tradition, le chiffre 10 représente la Sainteté. La Présence Divine repose dans un endroit où 10 Juifs sont réunis. 10 des 11 parfums de la Kétoret avaient une odeur exquise.
En revanche, la 11ème épice sentait très mauvais. Il s'agit de la 'Helbena. Elle représentait le Mal.
Mais lorsque l'ensemble des 11 parfums étaient consumés par le feu, la mauvaise odeur du 'Helbena ne se faisait plus ressentir. Elle s'effaçait dans la bonne odeur globale. C'est de cette façon que les Kétoret apportaient une réparation au Mal.

Ce travail se trouve en chaque homme. Chacun a des forces émanant de la Sainteté. Mais il a aussi en lui un mauvais penchant, qui l'incite à agir de manière négative ou à ressentir des émotions négatives. Son travail consiste donc à corriger ses propres défauts pour réussir à les éradiquer.
Au moment où il corrige un défaut, on aurait pu penser que seul ce défaut a été corrigé et l'homme est ainsi devenu moins mal. Mais la réalité est tout autre. Quand on s'efforcera d'éradiquer le Mal existant de par ses défauts et ses mauvais comportements, il y aura une répercussion sur l'ensemble des qualités de sa personnalité.
En corrigeant le Mal, le Bien aussi sera alors encore plus éclairé. Oui, le Bien qui est en lui sera encore plus prononcé et plus lumineux. Un défaut corrigé apportera une élévation considérable sur son Service Divin dans son ensemble. Il sentira encore plus d'élan, plus de force, plus de lumière, dans toutes ses actions et ses qualités.
L'homme n'est pas simplement devenu moins mauvais, mais il est devenu encore bien plus bon, plus lumineux.

C'est pourquoi, la combustion des encens était concomitante à l'allumage de la Ménora. Brûler des encens pour élever l'odeur du 'Helbena, corriger le Mal, tout cela permet de faire monter la lumière et d'éclairer encore plus les bonnes facettes de l'homme. Il est difficile d'imaginer quel impact pourrait avoir sur sa personnalité, le fait de corriger ne serait-ce qu'un seul défaut. Même si cela lui est pénible, le gain qu'il récoltera est extraordinaire. Toute sa vie sera élevée et brillera d'une nouvelle lumière qui le remplira de joies et de satisfactions.