Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quand un juif se réjouit de son Service d'Hachem et Le remercie pour toutes les bontés et les bienfaits qu'Il réalise constamment pour lui, cette joie-là a la force de le sauver de toutes sortes de fautes. Bien plus, par ce mérite, il sera même préservé de tout malheur et de toute épreuve difficile.
Grande est la force de la joie, quand un homme se réjouit d'avoir Hachem comme D.
[Rabbi de Kobrin - Torat Avot]

On fera très attention à s’habituer à être patient et satisfait de tout ce qui nous arrive.
Même si on nous insulte, il ne faut pas répondre du tout, mais on se rappellera que tout vient de Hachem à cause des fautes commises, qui sont le véritable agresseur.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna ch. 8]

"Ce fut au 8e (chémini) jour" (Chémini 9,1)

-> Les 2 enfants de Aharon : Nadav et Avihou, sont morts en ce 8e jour où fût inauguré le Michkan.
Nos Sages font remarquer que les lettres du mot : 'hanoucca (חנוכה) qui signifie : "inauguration", renvoient à :
- le ח = en ce 8e jour (de valeur ח) a eu lieu la חנוכה (inauguration) ;
- les lettres : נו = ont une guématria de 56, qui est la même que : Nadav (נָדָב‎) ;
- les lettres : כה = ont une valeur de 25, soit la même : Avihou (אֲבִיהוּא‎).

[quelle chance nous avons d'être juifs, et d'avoir une Torah incomparable et aussi infiniment sublime! Merci Hachem! ]

"Les chefs d'Israël, chefs de leur maison paternelle, apportèrent des offrandes" (Nasso 7,2)

-> Lors de l’inauguration du Michkan, les princes (nassi) d’Israël, chefs de tribus, voulurent procurer une satisfaction au Maître du monde en offrant des sacrifices dans Son sanctuaire en l’honneur de ce grand jour, où Sa Présence allait venir y reposer.
Les princes voulurent offrir leurs sacrifices de la façon la plus parfaite possible, pour procurer le maximum de plaisir à leur Père céleste. Et comment procédèrent-ils?

Le midrach (Bamidbar Rabba 14, 12) nous dit :
"Rabbi Chimon dit : Que veut dire le Talmud par ces termes “de la part des princes d’Israël”?
Cela nous apprend qu’ils se sont portés volontaires par eux-mêmes, et que leur sacrifice était équivalent, tant au niveau de la longueur, de la largeur que du poids, et qu’aucun d’entre eux n’a offert un sacrifice de plus que son ami, car s’il avait offert un sacrifice de plus que son prochain, aucune de ces offrandes n’aurait permis de repousser la pratique du Shabbath.
Hachem leur dit : Vous vous êtes mutuellement témoignés du respect, et Je vous traite avec égard en vous permettant d’offrir un sacrifice le jour de Mon Shabbath, de sorte à éviter une interruption de vos sacrifices."

Le Hafets ‘Haïm enseigne que les princes d’Israël connaissaient le secret : ils savaient que le meilleur moyen de réjouir notre Père Céleste consistait à offrir exactement le même sacrifice, à l’identique, sans accorder aucune préférence pour l’un ou l’autre.

La joie ressentie par Hachem grâce à leurs sacrifices, serait parfaite ; aucune trace de tristesse n’y serait dissimulée en raison d’une jalousie de l’un envers l’autre. Son plaisir serait extraordinaire en observant tous Ses fils s’aimer et se respecter de la sorte.
Et en effet, les princes eurent droit à un mérite exceptionnel grâce à cette attitude, et bien que selon la stricte loi, le sacrifice des princes ne reportât pas le respect du Shabbath (une offrande volontaire individuelle n’est pas censée repousser le Shabbath), malgré tout, Hachem leur a en quelque sorte transmis le message suivant : Puisque vous avez manifesté du respect l’un pour l’autre, Je vais Moi aussi vous en manifester, et pour éviter une interruption entre vos sacrifices, Je vous permets également d’offrir vos sacrifices le jour du Shabbath.

Plutôt que de tenter d’acquérir de l’honneur par le biais de la haine et de la concurrence, les princes en ont acquis à bien plus grande échelle, par le biais de l’amour fraternel et du respect du prochain.
Lorsque chacun tente de profiter de tout ce que ce monde propose, sur le compte d’autrui, il est capable de réussir ... mais honte à une telle réussite ; elle est tellement limitée et maigre.
En effet, comment l’homme peut-il accéder à l’honneur, à la richesse, ou à la réussite par ses efforts?

Nous vivons parfois avec le sentiment que la réussite vécue par l’une de nos connaissances se fait sur notre compte, et en conséquence, ne la voyons pas d’un bon œil ... or, bien entendu, c’est une erreur. Pour Hachem, cela ne fait aucune différence si vivent sur terre un seul homme ou des milliards d’entre eux. Il n’a aucune difficulté à nourrir toutes Ses Créatures en comblant tous leurs besoins, tout comme Il nourrit et sustente de la plus grande à la plus petite d’entre elles.

Mais ce n’est pas tout, c’est même tout le contraire : non seulement notre désir de voir réussir notre prochain ne porte pas ombrage à notre propre réussite, mais nous bénéficierons d’une abondance illimitée du Ciel, tout en procurant de la satisfaction au Maître du monde en ce que nous désirons le bien de Ses enfants bien-aimés.

[compilation personnelle d'un divré Torah issu de la Voie à suivre n°1025]

Rabbi Yo'hanan ben Zakaï dit : "Ne pleurez pas sur le Temple, j'ai une meilleure réparation (kappara) que les sacrifices, c'est de faire de la bonté (guémilout 'hassadim), comme il est écrit : "C'est que Je prends plaisir à la bonté et non au sacrifice" (ki 'hessed 'hafatsti - Ochéa 6,6).
[Avot déRabbi Nathan (chap.4)]

"Celui qui ne croit pas qu'il est possible cette nuit [du Séder] de sortir du plus profond des abîmes et d'atteindre les plus hauts niveaux, est le racha de la Haggada"
[Yichma'h Israël]

Le Yichma'h Israël explique que le racha de la Haggada n'est pas un apostat, mais quelqu'un qui a définitivement renoncé au repentir et qui s'imagine qu'il n'a plus de part dans le peuple d'Israël.
C'est à son sujet qu'il est dit "qu'il renie le fondement", parce qu'il se sort lui-même du peuple.
On lui répond alors : "C'est pour ceci qu'Hachem m'a fait sortir d'Egypte".
Cela s'adresse à chacun en particulier. Car même en Egypte, il y avait des juifs qui étaient noyés dans le 49e degré d'impuretés. Et malgré tout, Hachem les délivra et les fit sortir d'entre les ténèbres vers la lumière.
C'est pourquoi même aujourd'hui, chaque juif est tenu de croire et de dire : "c'est pour ceci qu'Hachem m'a fait sortir", précisément "moi".
Car cette nuit, même celui qui est plongé dans la pire des situations (dans les profondeurs de la faute, de l'impureté) sort des ténèbres vers la lumière.

[chaque année nous revivons la sortie d'Egypte = cette possibilité que nous offre Hachem, que même le plus misérable des juifs se hisse au plus haut des degrés]

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
On pourrait penser que le fait de se trouver au plus profond de l'abîme spirituel est en soi une raison d'être appelé racha. Mais le Yichma'h Moché nous dévoile que même dans une pareille situation, il n'est pas encore qualifié de racha.
Quand méritera-il ce titre?
C'est seulement s'il désespère de lui-même et pense qu'il ne peut sortir de là où il se trouve.
C'est seulement alors qu'il sera considéré comme le racha de la Haggada.

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-> La guémara (Pessa'him 116a) dit : "nous commençons par quelque chose de déshonorant [notre esclavage et notre bassesse spirituelle], et nous terminons par des louanges [sur le fait que Hachem nous a délivré et amené à Son service]."

Le Yichma'h Israël dit que cela se reproduit chaque année au Séder. Même quelqu'un qui au début du Séder est au plus bas [spirituellement], lorsque nous le terminons il est alors à un niveau plus élevé.
Par le simple fait d'accomplir les mitsvot du Séder, nous montons à d'énormes hauteurs spirituelles.

Il est écrit sur la 1ere nuit de Pessa'h : "je vous ai portés sur l'aile des aigles, je vous ai rapprochés de moi" (Yitro 19,4).
Pourquoi la Torah mentionne-t-elle spécifiquement un oiseau qui est non-casher?
C'est pour nous enseigner que quelqu'un qui est impur par ses fautes va automatiquement devenir pur par la sortie d'Egypte et par la célébration du Séder.

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-> Le 'Hatam Sofer écrit :
"De même que [chaque année au Séder] on est obligé d'imaginer que nous avons [personnellement] quittés l'Egypte, de même nous devons imaginer que nous étions un idolâtre [comme les juifs à ce moment] et que [maintenant en cette nuit du Séder] Hachem nous a rapproché de Lui pour le servir par l'observance des mitsvot de la nuit."

=> C'est l'explication du mot : Pessa'h, qui est lié à Passa'h = sauter.
En effet, à Pessa'h nous avons la possibilité de sauter à des niveaux [spirituels] qui sont inatteignables le restant de l'année.

-> Rabbi Shlomo de Karlin commente les mots : "zéva'h Pessa'h ou l'Hachem", ainsi :
"zéva'h" : si on égorge et domine son yétser ara, alors : "Pessa'h ou l'Hachem" : on saute d'un coup au Trône d'Hachem.

Le Beit Israël dit : "Pendant toute l'année, même si nous ne valons pas un radis, le jour du Séder on a la capacité de mériter d'être placé sur le plateau du Séder [et d'être élevé]."
[de même tout juif même celui qui est plus bas que terre (comme les radis), peut à Pessa'h être élevé, et être utilisé au centre de la volonté de D.]

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-> Le Beit Aharon enseigne (Pessa'h p.85) : "Le Séder n'est pas uniquement pour ceux qui sont à un niveau [spirituel] très élevé. Il est pour tout juif, indépendamment de son niveau [spirituel]."

En ce sens, le racha de la Haggada est celui qui dit : "qu'est-ce que ce travail pour vous" (ma aavoda la'hem).
La Haggada explique clairement son problème : "pour vous, et non pour lui" (la'hem vélo lo).
Le racha c'est celui qui pense que le Séder est pour les autres, et non pour lui. Il ne croit pas que son Séder peut avoir énormément de valeur et de mérite auprès de Hachem.

[ainsi un racha, c'est celui qui désespère en ses capacités sublimes qu'il a enfoui au fond de lui, qui oublie qu'il a une âme magnifique que rien ne peut tâcher, qui oublie qu'il a un papa Hachem qui l'aime plus que tout (la preuve c'est qu'il lui donne la vie à chaque instant), ...
Un racha, c'est celui qui voit la vie en noir alors que Hachem lui donne les plus belles choses dont il a besoin pour réussir sa vie.]

"A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé’hol dor vador ‘hayav adam lir’ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra’im - Haggada de Pessa'h)

-> Le Sfat Emet commente :
Nous devons s'imaginer cela, car c'est réellement ce qui se produit chaque année.
Plus nous croyons que nous avons [personnellement] quitté l'Egypte, plus nous donnons de la force pour pouvoir sortir de nos problèmes et des difficultés de notre vie.

-> "C'est la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte ... à toutes les générations des enfants d'Israël." (Bo 12,42)
Le Beit Aharon dit que ce verset indique qu'à "toutes les générations", Hachem nous fait sortir d'Egypte (la source de nos difficultés).
Il est écrit : "léotsi'am" (לְהוֹצִיאָם - pour les faire sortir). Le temps employé est le futur, bien que le verset aborde la sortie d'Egypte. La raison est qu'il fait référence à chaque génération, où nous sortons également d'Egypte [chaque année d'une façon identique].

-> "Lorsqu'on est persuadé que même dans notre génération Hachem continue à nous délivrer, alors on sera sauvé de tout type de problème"
[le Ohev Israël - le rabbi d’Apta]

-> Le Méor Enayim (Tsav) enseigne :
"A la mer Rouge, les anges ont protesté et ont dit que les juifs ont également voué un culte à l'idolâtrie [comme les égyptiens].
S'il en est ainsi, pourquoi ont-ils été sauvés?
C'est parce qu'en Egypte ils ont fait le Séder la nuit exactement de la même façon dont nous faisons le Séder de nos jours, et ils ont également raconté la sortie d'Egypte.
Ils ont eu la émouna totale qu'ils quitteraient l'Egypte.
C'est ce qui a fait descendre la bonté d'Hachem, et qui a entraîné leur délivrance.
Et de même qu'ils ont été délivrés, nous serons délivrés dans le futur."

-> Rabbénou Bé'hayé (Bo 12,13) écrit :
"Le sang sur les côtés de la porte n'ont pas empêché la plaie [de la mort des 1ers nés] de se produire dans nos maisons. Mais plutôt ... tout celui qui croyait et avait confiance en Hachem, qui n'avait pas peur de Pharaon et de ses décrets, sacrifiant publiquement le dieu des égyptiens (mouton) ... alors c'est un tsadik.
Puisqu'il croit en Hachem, alors il mérite d'être protégé des [anges] destructeurs".

-> Le Sforno enseigne également sur : "vous le mangerez : la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main; et vous le mangerez à la hâte" (Bo 12,11) :
"Le fait que vous vous êtes préparés à voyager ... cela témoigne que vous croyez sans aucun doute dans la délivrance. Ils avaient cette émouna alors qu'ils étaient encore esclaves."

=> Nous devons tout faire pour témoigner un maximum de émouna en Hachem, en vivant notre Séder, car alors Hachem nous sauvera de notre exil actuel, comme Il l'a fait pour nos ancêtres grâce à leur émouna.
[dans notre vie de tous les jours, plus nous avons de la confiance en D., plus nous pouvons mériter des délivrances personnelles]

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-> "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte"

-> d'après la michna (guémara Sanhédrin 37a), chacun a le devoir de se dire que le monde a été créé [seulement] à son intention. [bichvili niv'ra aolam]

=> En mettant ces 2 idées ensembles, on a :
Toute la sortie d'Egypte n'a eu lieu que grâce à moi!
Si nous internalisons ce concept et que nous comprenons que la sortie d'Egypte a eu lieu afin de recevoir la Torah, alors on en viendrait soi-même à bien observer la Torah. [c'est uniquement pour moi qu'elle a été donnée!]
[Nétsiv - sur la Haggada]

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+ L'impact de raconter les miracles :

-> Le Noam Elimélé'h (Bo) écrit :
"Lorsque Hachem fait un miracle pour les juifs ... dans le futur, quelque soit la génération, lorsque les juifs ont besoin [de ce miracle] ... Hachem le réalise pour eux, car la compassion Divine a déjà été suscitée dans ce sujet.
C'est l'explication du verset : "Afin que vous racontez ce que J'ai fait en Egypte" (oul'maan tessaper ... acher it'allalti bémitsaraïm) = lorsque nous racontons [les miracles de la sortie d'Egypte], cela éveille de nouveau la compassion [d'Hachem]."

-> Nous disons dans la Haggada : "celui qui fait la narration de la sortie d’Égypte plus longuement est digne de louanges" (vé’hol amarbé léssapèr bitsi’at mitsra’im aré zé méchouba’h).
Le Arizal explique qu'on gagnera ainsi beaucoup plus de bonté d'en-Haut, car par le fait de parler des miracles on fait descendre sur nous les mêmes miracles, pour qu'ils se reproduisent dans notre vie.

-> Le Sfat Emet (5648) enseigne que lorsque l'on étudie l'esclavage d'Egypte, c'est comme si on avait été esclave d'Egypte. C'est comme si cela nous était arrivé à nous.
Ainsi, il vaut mieux "souffrir" en racontant la sortie d'Egypte, à la place de véritablement souffrir dans notre vie.

Le Sfat Emet écrit : "Hachem nous a envoyés en exil en Egypte ... afin que lorsque les gens en parleraient, cela seraient à la place de réelles souffrances.
Comme nos Sages (guémara Ména'hot 110) disent : "Tout celui qui étudie le korban Ola, c'est comme s'il avait amené un [korban] Ola".
Cela s'applique également à la sortie d'Egypte. En parler est considéré comme si nous étions en exil."

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-> Le Ram'hal (maamar haHokhma) écrit :
"Voici qu'en ce jour de la sortie d'Egypte, les juifs ont été séparés et purifiés de toutes les Nations. Ils sont montés de niveau, ils sont sortis, et se sont détachés de l'Humanité qui jusque-là était obscurcie et enfermée dans la matérialité.
Jusqu'à ce jour, le monde était obscur, la matière était souveraine et la lumière de la Torah et de la sainteté (kédoucha) ne pouvaient pas briller.
Mais, après que les juifs aient tellement souffert en Egypte, et aient été rendus esclaves, alors la Rigueur Divine s'est apaisée.
Les accusations ont été mises de côté, et la Lumière Divine a pu se révéler.
C'est en cette nuit que cela s'est passé et cela se renouvelle et se réveille chaque année à l'image de la nuit de la sortie d'Egypte.
Il faut savoir que c'est également un pas en avant pour la guéoula finale."

-> Le Ram'hal insiste beaucoup sur le fait que tous les flux de délivrance et de kédoucha qui ont été envoyés à nos Pères à cette période se renouvellent chaque année à la même date. Comme nous le disons dans la bénédiction de Chéassa Nissim : "qui a fait des miracles à nos Pères, en ces jours-là (bayamim ha'em) en ce temps-ci (bazéman azé)".
Le Ram'hal dit que cela est vrai pour toutes les fêtes de la Torah, et en particulier pour la fête de Pessa'h. Comme le disent nos Sages : "ils ont été libérés [d'Egypte] en Nissan, ils seront délivrés en Nissan dans les temps futurs".
Cela signifie que nous avons besoin des mêmes flux exactement que nos Pères et spécialement, en cette période, pour mériter des délivrances individuelles et la grande Délivrance collective.
Le Ram'hal dit que le meilleur moyen de recevoir tous ces cadeaux spirituels et matériels qu'Hachem renouvelle chaque année, est de revivre la sortie d'Egypte comme si nous y étions, en racontant la détresse extrême de l'escalavage, la joie folle de la Délivrance, en racontant les miracles à nos enfants et les détails de l'histoire de la sortie d'Egypte.
Grâce à cela, nous pourrons revivre les événements et remercier Hachem pour Ses bontés, et également recevoir tous les énormes flux spécifiques à ce jour, dans la mesure où nous l'aurons justement revécu avec cœur.
[plus nous l'aurons vécu comme à l'époque, plus nous mettons en place un récipient apte à recevoir les énormes bénédictions de ce jour]
C'est sûrement la raison de toutes ces différences qu'il y a entre "cette nuit" et "toutes les autres nuits" = c'est une nuit qui est un échantillon de la délivrance d'Egypte, mais également de la Délivrance finale (la guéoula).

Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles

+ Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles :

-> L'intensité de l'énergie spirituelle qui rayonne pendant la nuit du Séder est incalculable.
Hachem se détourne (si l'on peut dire) de toutes ses occupations pour accomplir à notre intention des miracles à notre époque, de même qu'il a pu le faire à celle de la sortie d'Egypte.
En effet, le midrach (Panim A'hérim - 2e version, 6) enseigne à ce sujet : "Le D. de ce peuple est occupé à leur faire des miracles pendant cette nuit".

La traduction araméenne de Yonathan ben Ouziel commente le verset : "Il advint que lorsque Its'hak devint vieux, sa vue s'affaiblit" (Toldot 27,1), ainsi : "Its'hak appela son fils aîné Essav, le jour du 14 Nissan et lui dit : "Mon fils, cette nuit, tous les serviteurs célestes louent le Créateur du Monde et les trésors du Ciel sont ouverts".

Pour sa part, le Pirké déRabbi Eliézer enseigne que : "la nuit du Séder toutes les portes de l'abondance sont ouvertes".

Dans toutes les générations, les juifs méritèrent des miracles et des prodiges pendant cette nuit.
La première fois, ce fut au temps d'Avraham lorsqu'il combattit les rois et qu'il les vainquit, comme il est écrit : "Il se partagea cette nuit, lui et ses serviteurs, contre eux" (Béréchit 14,15).
Hachem est venu en rêve à Avimélé'h la 1ere nuit de Pessa'h pour lui dire de ne pas faire de mal à Sarah. De même, Hachem est venue en cette nuit en rêve à Lavan pour l'avertir de ne pas faire de mal à Yaakov.
Its'hak a béni Yaakov, en cette nuit-là.
C'est aussi cette même nuit de Pessa'h que Hachem se révéla à Yaakov dans un rêve nocturne lorsqu'il était chez Lavan.
Yaakov a combattu l'ange et l'a gagné, en cette nuit.
De même, toute l'armée de San'hériv périt la nuit du Séder.

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) explique que ce n'est pas les miracles de la sortie d'Egypte qui se sont produits cette nuit l'a, qui l'ont rendu spéciale, mais plutôt c'est parce que cette nuit est spéciale de façon inhérente, que les miracles se sont produits.
Il écrit : "Il y a des jours où Hachem déverse Sa bonté sur Sa nation [les juifs], et Il révèle Son amour pour eux. Le jour le plus propice pour cela est : Pessa'h."

-> "Il accomplit de grandes choses insondables et des prodiges incalculables" (Iyov 9,10)
=> Comment comprendre le terme "incalculable", car même s'ils sont extrêmement nombreux, les prodiges accomplis possèdent néanmoins encore une limite.

Le Sfat Emet explique :
"En réalité, comme Hachem renouvelle chaque année les prodiges qu'il accomplit pour les juifs, il en résulte qu'ils sont incalculables puisqu'ils ne sont pas encore parvenus à terme".

Cela nous permet de comprendre le langage employé par la Haggada : "Et si Hachem ne nous avait pas fait sortir d'Egypte, nous serions nous et nos enfants encore asservis en Egypte".
En effet, il n'est pas dit "nous aurions été asservis" au passé, mais "nous serions asservis" encore aujourd'hui. Car cela concerne l'Egypte de nos jours, chaque génération avec ses oppresseurs spirituels.
Cette nuit-là, nous nous libèrerons grâce à la force spirituelle contenue dans la sortie d'Egypte qui eut lieu alors, et qui se manifeste chaque année à notre époque.

La raison profonde en est que cette nuit, toute la création se hisse à un niveau qui se situe au-dessus de l'ordre naturel.
De fait, chacun a la possibilité de modifier son mazal en bien.
Certains y voient une allusion dans l'étape du Séder appelée Ya'hats, et dans la coutume répandue de faire les matsot du Séder de forme ronde.
Elles représentent ainsi ce monde qui est rond. Dès lors, lorsque nous brisons la matsa, nous évoquons par ce geste que nous sommes en mesure de briser l'ordre naturel de ce monde symbolisé par la forme ronde et de nous élever, grâce à cela, au-dessus des contingences naturelles.

De manière générale, tout ce qui se produisit à l'époque de la sortie d'Egypte se reproduit de nos jours.
Le Zohar (2,38a) enseigne que cette nuit fut pour les Bné Israël illuminée comme par le soleil en plein jour. Et non seulement l'année où ils sortirent d'Egypte, mais chaque année une immense lumière [spirituelle] brille réellement comme au midi.

Rabbi Elimélé'h Biderman commente que la nuit du Séder "illumine comme ne plein jour" par :
La lumière dont il est question est celle de la émouna qui éclaire le cœur des Bné Israël. La présence Divine qui se voile d'ordinaire dans la Création, brille alors d'un éclat extraordinaire. Cette lumière de la émouna aide chaque juif à abandonner les calculs, à faire taire les soucis qui le tourmentent et à se reposer entièrement sur Hachem.
Car lorsque le juif est convaincu que toutes les actions de l'homme passées et futures sont dans les mains du Créateur, son existence devient sereine et remplie de confiance en D.
[le Maharal dit que Pessa'h tourne autour de la matsa qui est faite de 2 éléments basiques (eau + un céréale), car lorsqu'un juif a Hachem dans sa vie, alors il n'a pas besoin de superflu. Lorsque l'on a Hachem dans notre vie, alors on a tout.]

Les 3 matsot du Séder représentent les actions passées, présentes et futures.
Au Ya'hats, nous prenons la matsa du milieu, qui symbolise le présent, car l'essentiel du travail de cette soirée est d'enraciner en nous qu'au présent aussi, Hachem se trouve à chaque pas de notre existence.
En brisant cette matsa du milieu, nous exprimons notre soumission totale à Hachem et que le présent appartient à Lui seul et non aux hommes.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente le verset : "Le D. qui les fait sortir d'Egypte", qui est exprimé au présent, ainsi : à chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte.
Chaque année lors de la nuit du Séder, les forces de sainteté sortent de leur écorce et rejoignent purifier le peuple juif.

=> Il en ressort que même si quelqu'un se trouve à un niveau spirituel très bas, à l'instar des Bné Israël qui étaient plongés en Egypte dans le 49e niveau d'impureté, il est encore en mesure d'en sortir en s'élevant pendant cette nuit là.
C'est ce que le Beit Aharon déduit du verset : "Nuit de protection pour Hachem afin de les faire sortir de la terre d'Egypte" (Bo 12,42).
Le Beit Aharon dit : "Ce verset est écrit au futur parce qu'Hachem est amené à les faire sortir perpétuellement chaque année pendant cette nuit-là, "c'est cette nuit qui est pour Hachem une nuit de protection pour tous les Bné Israël dans leurs générations (fin du verset précédent), même dans les générations futures, car dans chaque génération, Hachem fait sortir Israël de l'Egypte cette même nuit".

Le Maguid de Koznitz (Haggada du Guévourot Israël) enseigne : "Dans chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte. Cela a commencé en Egypte qui était le début de toutes les délivrances jusqu'à la fin des temps. Chaque année, la nuit de Pessa'h, cela se renouvelle et on peut alors annuler tous les mauvais décrets et les transformer en bien".

C'est nuit a un potentiel si important que le Pricha (chap.473) rapporte au nom du rav Amram Gaon que : "la raison pour laquelle on ne prononce pas à Pessa'h la bénédiction de "Al Hanissim" est que c'est un jour de délivrance, et en cela, il est supérieur à n'importe quel miracle".
Le fait de prononcer une bénédiction sur ce miracle diminuerait l'ampleur de tout ce qui se produisit cette nuit-là. Car la délivrance qui se manifeste en ce jour entraîne que tout se retourne en bien.

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-> Le rabbi Eliyahou Gutmakher (Shabbath haGadol 5598 [1838]) fit le discours suivant : "Même celui qui est né sous une mauvaise étoile que ce soit en ce qui concerne les enfants (comme leur éducation), la vie elle-même (les problèmes de santé) ou la subsistance, doit prier en cette nuit du Séder. Et il agira ainsi pour changer son mazal en bien".

Mordé'haï décréta de jeûner depuis le 14 Nissan jusqu'au 16 Nissan. Pourquoi se hâta-t-il autant et entraîna-t-il par cela d'annuler toutes les mitsvot de la nuit du Séder, alors que le décret d'Hahman ne devait s'appliquer que le 13 Adar, à savoir 11 mois après?
De plus, cela est d'autant plus étonnant qu'il aurait été plus judicieux de fixer ce jeune le jour du jugement à Roch Hachana et à Yom Kippour, où les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant D.

Le rabbi Gutmakher répond qu'en fait : "Mordé'haï comprit tout ce qui s'était passé".
Il comprit que le décret d'exterminer tous les juifs ne venait pas du roi stupide qu'était A'hachvéroch mais du Roi du monde Lui-même.
Il comprit également qu'aucune prière ne pourraient annuler ce décret, et que le seul et unique moment où il demeurait encore possible de fendre tous les Cieux était la nuit du Séder.
En effet, cette nuit [du Séder de Pessa'h] avait déjà été définie depuis les temps anciens comme un moment de délivrance pour les Bné Israël : Avraham avait combattu et vaincu les 4 rois la nuit du 15 Nissan.
Et il est écrit à ce sujet (Lé'h Lé'ha 14,15) : "Il se partagea lui et ses serviteurs cette nuit-là", et Rachi de rapporter le commentaire de nos Sages : "La nuit se partagea ; la 1ere moitié, il eut droit à un miracle, et la 2e fut conservée pour la nuit de la sortie d'Egypte".
Et depuis ce temps-là, cette nuit a été fixée comme "nuit de protection dans leurs générations".
C'est pourquoi Mordé'haï décréta un jeûne précisément la nuit du Séder qui est le temps le plus approprié pour fendre les portes en fer qui nous séparent d'Hachem et élargir ainsi la brèche dans la muraille de la Rigueur Divine.
Même s'agissant d'un décret scellé, il serait encore possible de l'annuler pendant cette nuit.
[le Séder est un moment de l'année tellement propice pour l'acceptation de nos prières, qu'immédiatement après Haman a été pendu : soit le 2e jour de Pessa'h.]

-> Le Tiférét Shlomo écrit :
"C'est incroyable toutes les énormes choses ... qui se produisent [au Séder] dans les mondes supérieurs avec la matsa, avec le récit de la sortie d'Egypte et avec toutes les autres mitsvot que les juifs font lors de la nuit du Séder."

Le Tiféret Shlomo donne une autre vision sur ce que rabbi Gutmakher rapporte.
Esther a décrété 3 jours de jeûne, qui comprenaient la nuit du Séder. Ainsi, en cette année à la place de manger de la matsa, les juifs ont jeûné.
Pourquoi n'ont-ils pas jeûner plus tard, afin de ne pas compromettre le Séder?
Il explique que Mordé'haï voulait montrer au Ciel à quoi ressemblerait le monde si le plan d'Haman réussissait et si le peuple juif était détruit.
Chaque année à la nuit du Séder, il y a une joie immense au ciel. Tous les anges fêtent les nombreuses mitsvot que les juifs accomplissent.
En jeûnant plutôt qu'en faisant le Séder, Mordé'haï voulait montrer au ciel, un monde sans les juifs, un monde sans les incroyables mitsvot du Séder.
Toute la joie et les célébrations qui se produisent normalement au Ciel pendant le Séder ont été manquantes, et cela a réveillé le Ciel pour sauver les juifs.

Le Tiférét Shlomo écrit : "Une grande agitation a eut lieu à ce moment où personne n'a fait le Séder.
Les anges ont demandé : "Que ce passe-t-il? [Où est toute la spiritualité et la bonté qui descend sur le monde lorsque les juifs font le Séder? On leur a dit que les juifs ne faisaient pas le Séder cette année] ...
Cela a témoigné au Ciel que si le plan d'Haman réussissait et que les juifs étaient détruits, alors le monde entier cesserait d'exister".

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-> "Ainsi parle Hachem, au temps favorable Je t'ai mortifié et au jour de la délivrance Je t'ai aidé" (Yéchayahou 49,8)

Le rav de Greïditch explique : au temps favorable, il s'agit de Yom Kippour où Je t'ai ordonné 5 actes de mortifications (ne pas se laver, ne pas manger ni boire, ...), et le jour de la délivrance, il s'agit de la nuit du Séder où Hachem délivre Son peuple de toutes les épreuves.
Cela ressemble à un homme qui aurait demandé un prêt à son ami. Ce dernier, n'ayant pas l'argent à sa disposition, l'aurait envoyé alors chez l'une de ses connaissances en lui faisant savoir qu'il se porterait garant de l'emprunter.
Il en est de même de celui qui a besoin d'être délivré : même si cela était impossible, on lui trouverait quand même dans le Ciel un moyen de l'être d'une autre manière. Car cette nuit possède intrinsèquement la force du salut, à l'instar d'une source qui aurait déjà jailli par le passé et qu'il serait facile de recreuser pour la raviver à nouveau.
De même, cette nuit, au cours de laquelle nos pères ont déjà vu se réaliser maintes miracles est prédisposée à toute délivrance.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Les trésors du Ciel sont ouverts la nuit du Séder, sachons utiliser ce temps propice pour prier pour tous nos besoins.
Cette nuit est un temps très propice à la prière, car Hachem et Son cortège céleste sont alors présents autour de nous et observent tout ce que nous faisons.
L'amour du Créateur pour Ses enfants se réveille alors.
Les portes de la miséricorde sont ouvertes et Hachem nous comblera de tous Ses bienfaits si nous le lui demandons ...

La nuit du Séder est un moment particulièrement approprié afin de prier pour la subsistance, et cela pendant toute la fête. On demandera à Hachem de pouvoir à tous nos besoins.
La guémara (Roch Hachana 16a) enseigne en effet qu'à Pessa'h, nous sommes jugés sur la récolte. C'est donc le temps de supplier pour l'abondance.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

-> Le rabbi Rayatz de Loubavitch enseigne :
"Le monde se trompe en pensant que nous sommes différents de la génération de ceux qui sortirent d'Egypte parce qu'il nous manque Moché pour nous libérer de nos épreuves, chacun suivant ce qu'il traverse dans l'existence.
C'est faux, car les Bné Israël en Egypte méritèrent qu'Hachem leur envoie Moché pour les libérer uniquement parce qu'ils "crièrent vers Hachem".
Et il en est de même à notre époque : si nous savons crier comme il se doit, nous serons nous aussi délivrés sur le champ de toutes nos souffrances et nous mériterons ainsi de faire venir le machia'h dans la joie, très bientôt b'h."

La sainteté de Pessa’h

+ La sainteté de Pessa'h :

-> "A toutes les fêtes juives (Souccot, Shavouot, ...), la sainteté de la fête ne vient pas sur une personne d'un seul coup. On fait descendre la sainteté du yom tov sur nous graduellement par nos prières du soir, du matin et de l'après-midi.
Cependant à Pessa'h, la sainteté du yom tov nous parvient d'un seul coup.
C'est pourquoi elle est appelé : Pessa'h, qui signifie littéralement : "sauter" [car dès son entrée on saute au sommet de la sainteté du yom tov].

Il en résulte que Pessa'h nécessite une préparation, car ainsi une lumière puissante descendra sur nous, et nous devons être purs pour la recevoir ...
Le 'hamets symbolise le yétser ara. Nous détruisons le 'hamets (yétser ara) la veille de Pessa'h, afin de pouvoir recevoir la grande lumière qui se révèle la nuit de Pessa'h."
[Avodat Israël - Shabbath haGadol]

-> Le Imré Emet dit que la quantité de sainteté que nous recevons dépend d'à quel point nous nous sommes préparés auparavant.
[en se nettoyant et en se purifiant soi-même, nous mettons en place le récipient pour recevoir un maximum de l'énorme sainteté de la fête.]

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-> Le Sar Shalom de Belz dit : "Eliyahou haNavi vient au Séder de chaque juif, et il y a des tsadikim qui le voit. Mais un niveau encore plus élevé est de croire que Eliyahou vient dans notre maison [sans même le voir]".

Selon le 'Hidouché haRim, le soir du Séder le Noda biYéhouda raccompagnait Eliyahou haNavi dehors de chez lui, sans le voir réellement, mais en étant totalement persuadé de sa présence.
Or, croire dans le fait qu'il soit là est un niveau bien plus grand que de voir Eliyahou haNavi.

-> Rabbi Mendel de Kotzk dit à l'un de ses élèves : "Tu crois que je t'ai demandé d'ouvrir, en cette soirée de Pessa'h, la porte de la maison afin que le machia'h puisse entrer. Pas du tout! Sache que ce n'est pas par la porte qu'entre le machia'h mais par l'esprit."

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-> Le Maharal (Haggada chel Pessa'h) compare l'habitude qu'ont certains de porter un kittel au Séder aux vêtements blancs que portait le Cohen Gadol le jour de Yom Kippour, lorsqu'il entrait dans le kodech kodachim.

Rabbi Elimélé'h Biderman dit que nous pouvons comprendre de là que l'accomplissement du Séder est similaire à entrer dans le saint des Saints (kodech kodachim).
En ce sens, lorsque le Séder tombe un vendredi soir, certains ne disent pas le "Shalom Alé'hem", le chant qui accueille les anges avant le kidouch.
Une explication est qu'au moment du Séder nous sommes comme dans le kodech kodachim, à propos duquel la guémara (Yérouchalmi Yoma 5,2) dit qu'aucun ange ne peut y pénétrer.
Ainsi nous ne chantons pas "Shalom Alé'hem" car au Séder notre maison reçoit une sainteté similaire au kodech kodachim et les anges ne peuvent alors pas rester avec nous pour le Séder.
[c'est un moment de face à face en proximité avec papa Hachem]

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+ La Présence Divine est parmi nous au Séder :

-> Le Tiféret Chlomo commente les mots de la michna (Pessa'him 114) : "aviou léfanav" (ils amènent devant lui) par : tout ce que nous faisons lors de la nuit du Séder est "devant Lui" (léfanav), devant Hachem.

Nous disons également dans la Haggada : "vénéémar léfanav chira 'hadacha" (nous dirons devant Lui un nouveau chant) = pendant la totalité du Séder nous nous trouvons devant Hachem.

-> Le Chla haKadoch (cité dans la Michna Broura 473,71) enseigne que nous ne devons pas réciter le maguid de la Haggada en étant accoudés, car la Présence Divine est présente.
[cela est semblable à la halakha où l'on ne doit pas s'accouder au Séder lorsque son rav est présent (par respect)]

-> "Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d’Israël" (Bo 12,27)
Le Maharal explique que Hachem a élevé les juifs à Son niveau.
Si l'on peut dire, ils sont devenus comme unis avec Hachem ('helek élokim mimaal), et ils ont ainsi été sauvé.
C'est pour cela que ce yom tov s'appelle : "Pessa'h", qui signifie : "sauter" (Rachi - Chémot 12,23), car à cette fête nous sautons au niveau d'Hachem (si l'on peut dire).
[nous revivons cela de la même façon chaque année au Séder, et quelque soit notre niveau spirituel, Hachem nous élève, nous fait sauter, jusqu'à être face à Lui!]

-> Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our’hatz (nettoyer [de nos fautes] - la pureté).
Cela ressemble à l'ordre des anges, comme nous le disons dans la prière du matin : "vékoulam pot'him ét piém bigdoucha ouvta'ora" (la sainteté précède la pureté).
Généralement, d'abord on est nettoyé (our'hats) pour être purs, et ensuite seulement nous devenons saints (téhora oukédoucha).
Mais au Séder, nous "sautons", nous sommes élevés, au niveau des anges.
C'est pour cela que nous commençons par "kédoucha" (sainteté).

Les différentes étapes du Séder s'appellent les simanim (qui veut dire littéralement : les signes).
Lorsque quelqu'un réclame un objet qu'il a perdu, il doit donner des signes attestant qu'il en est le propriétaire et alors il obtient l'objet perdu.
Pendant toute l'année, à cause de nos fautes, une personne peut perdre une partie de sa sainteté.
Au Séder, en faisant les "simanim" (signes) du Séder, alors on peut récupérer toute la sainteté que nous avons perdu pendant l'année.
[le Yessod véChorech haAvoda dit que rien qu'en disant les noms des simanim (kadech, our'hats, ...), nous obtenons déjà de la sainteté.]
[rabbi Elimélé'h Biderman]
[or, plus nous sommes kadoch, plus nous sommes proches de D.]

-> Le Lev Simchah citait son père, le Imré Emet, qui disait qu'en général, l'ordre dans le judaïsme est que "our'hats", être nettoyé et purifié, est le premier pas vers "kadéch", l'expérience de la sainteté, mais en cette nuit, c'est le contraire qui est vrai.
Lors du soir du Séder, nous commençons par être saints, tout comme Hachem nous l'a montré lorsqu'Il nous a sortis de l'abîme de l'impureté. Par le fait de nous rapprocher alors que nous n'en étions pas dignes, Il nous a enseigné que nous possédons une sainteté intrinsèque qu'aucune salissure extérieure ne peut ternir.
En cette nuit, nous le montrons en récitant d'abord le Kidouch ; nous sommes saints avant même de nous être lavés.

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-> La guémara (Shabbath 12) dit qu'on ne doit pas prier en Araméen car les anges ne comprennent pas cette langue.
Cependant, lorsque la Présence Divine est présente, on peut parler en araméen, car les mots sont parlés directement à Hachem. Il n'y a alors pas besoin des anges, qui doivent les comprendre pour pouvoir les élever et les transmettre ensuite à Hachem.
Par exemple, il est écrit : "D. le soutiendra sur le lit de douleur" (Tehilim 41,4).
La guémara (Nédarim 40a) en tire que la Présence Divine se trouve au-dessus de la tête du malade.
En ce sens, par respect pour la Présence Divine, il ne faut pas s’asseoir à un niveau plus élevé que le malade.
On peut donc prier en araméen à proximité du lit d'un malade, car c'est comme parler directement à Hachem sans l'intermédiaire des anges.

Au Séder, nous disons quelques mots en araméen (ha la'hma aniya ...).
Le Arougat haBosem explique que Hachem est présent du début à la fin du Séder.
Cela explique pourquoi le Séder est un moment si propice pour nos prières. En effet, puisque Hachem est présent parmi nous, alors tout ce qu'on pourra lui demander à un impacter au Ciel.

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-> Au début de la Haggada nous disons : "Que tout celui qui a faim vienne et mange" (kol di'hfin yité véyékhol).
=> Que se passera-t-il si de très nombreuses personnes affamées acceptent notre offre et viennent à notre Séder? Où trouverons-nous assez de place pour elles? Comment aurons-nous assez de nourriture à leur donner?

Le 'Hatam Sofer (drachot Shababth haGadol) répond qu'en cette nuit du Séder, nos maisons reçoivent la sainteté de la terre d'Israël, et partout où il y a de la sainteté, il y a beaucoup de place et de l'abondance.
Nos Sages disent : "on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance ... Jamais personne ne dit à autrui : "Je n’ai pas de place où loger cette nuit à Jérusalem"." (Pirké Avot 5,5).
En raison de la sainteté de Jérusalem, il y avait toujours de la place pour toute personne qui y venait.
De même, le "pain de proposition" (lé’hem apanim) était suffisant pour tous les Cohanim présents. Et même si un Cohen en recevait un tout petit bout, c'était suffisant pour le rassasier.

Le 'Hatam Sofer explique la raison de cela : lorsqu'il y a de la sainteté, il y a de la place et de la bonté.
Il ajoute par la suite :
""Que tout celui qui a faim vienne et mange" = il y en aura assez.
Nos Sages disent : "Tout le peuple juif peut manger le même sacrifice Pessa'h".
Nos appartements et nos maisons deviendrons spacieuses, et il y aura de la place pour nos invités.
Ceci est parfaitement logique car [la nuit du Séder] fait des miracles au point que notre maison devienne similaire à la terre d'Israël en miniature.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".
Nos maisons vont également être déplacées en Israël. C'est le sens des mots : "Nous sommes là maintenant. L'année prochaine cette maison sera en Israël" (achana akha, léchana abaa béar'a déIsraël)."

[Du fait qu'il y a au Séder un aspect de la sainte terre d'Israël, il y a de la place et de la nourriture pour tous ceux qui veulent venir à notre table.
De plus, le Séder, où l'on reçoit la sainteté d'Israël, nous sommes en face à face avec Hachem, comme il est écrit : "Les yeux de D. y [en terre d’Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Ekev 11,12)]

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-> Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".

Le 'Hatam Sofer ajoute que les maisons juives dans lesquelles la Torah a été étudiée, dans lesquelles les mitsvot ont été accomplies, et qui ont été maintenues dans la sainteté, vont également être physiquement transportées en terre d'Israël lorsque le machia'h viendra.
Si une maison est un lieu saint (makom kadoch), alors elle est considérée comme une part de la terre d'Israël, et donc elle fait partie des bâtiments qui seront apportés en terre d'Israël lors de l'arrivée du machia'h.

Au Séder de Pessa'h, nous proclamons : "cette année nous sommes ici, l'année prochain en terre d'Israël" (achata akha léchana abaa béar'a déIsraël).
Le 'Hatam Sofer dit qu'en réalité nous prions que certes cette année notre maison se trouve en dehors d'Israël, mais l'année prochaine elle se sera déplacée en terre d'Israël, dans le cadre de la guéoula ultime.
Ainsi, nous ne prions pas seulement pour que les participants de ce Séder se trouvent en Israël, mais également la maison dans lequel se tient le Séder. En effet, puisque c'est une maison de sainteté, alors également elle aura le mérite de monter en Israël.

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-> La michna Broura (472,6) écrit que le Maharil plaçait des ustensiles qu'il avait reçu en tant que garantie de non-juifs sur une table spéciale pour profiter de les voir pendant le Séder.
Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2,p.155) ajoute qu'au Séder on est autorisé d'utiliser les ustensiles des non-juifs, même en tant qu'ustensiles pour la nourriture, avant même de les tremper au mikvé.
En effet, la sainteté de la nuit du Séder en elle-même va retirer toutes les traces d'impureté, ce qui fait qu'on a pas besoin de tremper ces ustensiles au mikvé.
[attention : malgré cette réalité, cela n'est pas la coutume commune de nos jours. ]

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-> Le 'Hatam Sofer écrit qu'à partir du moment où une personne commence le Séder et rapporte les louanges d'Hachem, alors sa maison prend toute la sainteté qui pouvait se trouver au Temple.

-> Le Vavé haAmoudim (67) écrit :
Si une personne réalisait la sainteté qui est apparente en cette nuit [du Séder], elle gérerait son Séder en fonction de cela, et elle n'en viendrait pas à perdre son sang-froid à cause de n'importe quelle petite chose qui ne se passerait comme elle le voudrait.
Puisque se mettre en colère est comparé à de l'idolâtrie (avoda zara), la colère peut potentiellement transférer sa maison d'un lieu d'une sainteté similaire à celle présente au Temple, en un lieu d'impureté d'idolâtrie.

Le Séder – Moment propice pour prier

+ Le Séder - Moment propice pour prier :

-> Le Rema (Darké Moché) écrit :
"Parler de la sortie d'Egypte est similaire à une prière, car nous disons des louanges d'Hachem.
C'est pourquoi nous lavons nos mains [dans le Our'hats], comme nous lavons nos mains avant une prière."

-> Rachi sur la guémara (Béra'hot 4b) explique : "Une personne doit apaiser Hachem par les louanges de la sortie d'Egypte, et en suite Hachem viendra tout proche de lui. Et lorsque Hachem est à proximité, on peut Lui demander tous nos besoins."
[en ce sens, nous commençons la amida en liant la bénédiction de : "gaal Israël" (qui a délivré les juifs d'Egypte). Si cela est vrai avec 2 mots, combien à plus forte raison lorsque nous multiplions nos paroles sur le récit de la sortie d'Egypte lors du Séder. A ce moment Hachem est très proche de nous, et c'est un moment très propice pour lui exprimer nos besoins, pour qu'Il nous les accorde.]

-> "Je suis, Moi, Hachem, ton D. qui t’ai tiré du pays d’Egypte. Ouvre largement ta bouche [en demandant beaucoup de choses petites et grandes] et je la remplirai." (Téhilim 81,11)

Hachem nous assure, Lui-même, qu'il exaucera nos prières!
Rabbi Elimélé'h Biderman ajoute un autre aspect :
Lorsqu'on ouvre largement notre bouche, on sourit. Ainsi, nous pouvons [également] expliquer ce verset ainsi : "Souris, sois joyeux, et alors Hachem exaucera toutes tes demandes".
[c'est pourquoi nous devons véritablement vivre la Haggada : s'imaginer en train de crouler sous les terribles souffrances de l'esclavage en Egypte, puis de vivre les miracles incroyables de D., menant jusqu'à la libération d'Egypte. Nous devons mettre du cœur, une joie infinie en papa Hachem. Par cela, nous maximisons l'efficacité de nos prières.]

-> Toutes nos 3 prières quotidiennes (cha'harit, min'ha et Arvit) ont été instituées par nos Patriarches, et à chaque fois cela l'a été le 1er jour de Pessa'h.
[Beit Aharon]

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-> Lorsqu'on écrit pleinement les lettres du mot מצה, on a :
-pour le mémé ( מ) : מם ;
- pour le tsadik (צ) : צדיק ;
- pour le hé (ה) : הא.
Les lettres qui sont cachées (autres que pour : מצה) forment le mot : אקדים (je viendrai en premier).
Le Sar Shalom de Belz dit que cela fait allusion que certaines prières ne sont pas répondues immédiatement, mais les prières de Pessa'h (אקדים) ont la capacité d'être répondues immédiatement par Hachem.

En ce sens, rabbi Leibele Eiger dit que nous mangeons des œufs au Séder pour indiquer que de même qu'un simple œuf devient un poulet lorsqu'il est couvé au chaud sous une poule, de la même façon de nombreuses choses peuvent se passer pour nous durant le Séder. En effet, notre chaleur, notre enthousiasme et notre joie, on la capacité de nous faire mériter d'énormes choses.

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-> Selon le Ohèv Israël, lorsque nous disons dans la Haggada : "vanits'ak él Hachem" (ils crièrent vers Hachem) est un moment tout spécial pour prier [dans ce moment déjà spécial du Séder].

-> Le rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch dit que de nos jours les gens pensent que tout ce qu'il manque est la venue du machia'h. Mais en Egypte, ils avaient compris qu'attendre n'est pas suffisant.
Il est aussi nécessaire de prier. La guéoula leur est arrivée car "ils crièrent [en prières]" (vanits'ak).

-> Le Vayaguéd Moché dit que d'après la kabbala, le fait de dire "Ma Nichtana" est propice pour ouvrir son cœur à l'étude de la Torah.

-> Le Akédat Its'hak dit qu'au "Ma Nichtana", il est bien de prier pour ses enfants et pour avoir de bons enfants.

-> Le Beit Ahraon enseigne que de même qu'après avoir servi le 2e verre de vin, que les enfants vont poser des questions (ad kan abén choél), il est alors bien de demander à notre Père au Ciel tout ce que l'on désire, et en particulier d'avoir des enfants.

-> "Par le mérite de raconter les miracles de la sortie d’Egypte, Hachem va vous bénir d’enfants à qui vous pourrez leur dire ce qui s’y est passé."
[Or ha’Haïm – Chémot 13,8]
[ainsi la Haggada en elle-même est une sorte de louange, de prière à Hachem, réveillant Sa miséricorde sur nous.
En racontant dans la joie et en détails la sortie d'Egypte, on témoigne à Hachem notre désir de le partager à nos enfants (véigadéta lébin'ha), et Hachem nous l'accorde par ce mérite.]

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+ Séder : moment propice pour trouver son conjoint, pour la santé, pour la parnassa, avoir des enfants, ... et plus généralement pour toute demande à Hachem :

-> La nuit de la sortie d'Egypte, les juifs étaient habillés des vêtements de la royauté qu'ils avaient "empruntés" à leurs contremaîtres égyptiens.
Cela a été la cause d'un nombre immense de shiddou'him, qui avaient lieu entre les jeunes hommes habillaient comme des rois, et les jeunes filles sublimement vêtues des plus beaux vêtements.
Il n'y a jamais eu autant de mariages en même temps dans l'histoire juive, qu'au moment de la sortie d'Egypte.
De plus, les juifs ont été guéris de leurs maladies au moment de la sortie d'Egypte.
[rav Its'hak Abouhav , Magen Elokim, Pirké Avot 5,4]

=> Quel est le lien avec le Séder de nos jours?
Le Ram'hal (Déré'h Hachem - chap.4) développe l'idée que tout ce qui a pu se passer lors d'un événement de l'histoire juive laisse ses marques et il se reproduit d'une façon identique chaque année à ce même moment.
Le rav Abba Levin dit que c'est pourquoi la nuit du Séder est un moment opportun pour se tourner vers Hachem et lui demander Son aide, et cela à la fois pour trouver son conjoint(e) et également pour la santé.
[à Pessa'h : de même qu'à la sortie d'Egypte Hachem Tu as permis à nos ancêtres de trouver leur conjoint et également Tu les as guéris de leurs maladies, alors de même de nos jours permets nous tous de trouver notre conjoint(e) et d'être guéris de toute maladie. Amen! ]

-> De plus, à Pessa'h Hachem juge les récoltes des champs (guémara Roch Hachana 1,2), ce qui inclut également notre subsistance, et c'est pourquoi Pessa'h est un moment propice pour demander à Hachem Son aide pour avoir une bonne parnassa.
[Béer ha'Haïm]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bo 13,8) écrit que si on raconte le récit de la sortie d'Egypte à soi-même lorsqu'on n'a pas d'enfant, par cela on peut mériter de la dire à nos propres enfants.
C'est pourquoi la nuit du Séder est un moment propice pour demander à Hachem d'être béni par des enfants.
[rav Its'hak Zilberstein - Vavé haAmoudim 67]

-> Les prières du 1er jour de Pessa'h sont particulièrement efficaces, car toutes les prières : cha'harit, min'ha et Arvit, ont été instituées par Avraham, Its'hak et Yaakov, un 1er jour de Pessa'h.
[Divré Yatsiv , Even haEzer 83]

-> En hébreu, il est courant d'entendre : "hakol béséder" (tout va bien! - הכל בסדר).
Cette expression révèle également quelque chose d'unique à propos de la nuit du Séder (סדר).
hakol béSéder = cela peut signifier que "tout est dans le Séder", que tout provient du Séder = on peut comprendre cela dans le sens où absolument tout peut être obtenu en priant pour cela le soir du Séder, que ce soit spirituellement et matériellement parlant.
La vérité est que le Séder est une nuit extrêmement puissante, et cela dépend de nous de l'utiliser au mieux.
[Imré 'Haïm - Ots'rotéhem chel tsadikim p.4]

[si tu veux que dans ta vie "hakol béséder" (tout aille bien), alors utilise au mieux cette opportunité du Séder, car tout est possible en cette nuit (même que les esclaves juifs obtiennent leur délivrance la tête haute d'Egypte)!]