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Le Séder – Nuit propice à enraciner la émouna

+ Le Séder - Nuit propice à enraciner la émouna :

-> L’une des mitsvot est : "Tu le raconteras à tes fils" : raconter la sortie d’Egypte à ses enfants.
Le Ohev Israël enseigne que toute l’année la Torah nous ordonne de rappeler la sortie d’Egypte.
Et si un fils le demande à son père, celui-ci a le devoir de lui raconter la sortie d’Egypte et les autres fondements de la émouna. Néanmoins, il arrive parfois que ces notions ne s’impriment pas dans le cœur de l’enfant qui n’est pas suffisamment réceptif à leur contenu.
Mais le soir de Pessa’h, une lumière formidable éclaire le cœur des enfants qui les aide à intérioriser profondément cette émouna et leur père peut alors la faire pénétrer en eux pour toujours.
Il devra pour cela leur parler selon leur niveau de compréhension, comme l’enseigne la michna (Pessa’him 10,4) : "Si l’enfant ne comprend pas, son père lui enseigne", car à ce moment, les choses resteront gravées éternellement dans leur cœur.

Dans les mots du Ohev Israël : "Le restant de l'année, lorsqu'il y a de l'obscurité [spirituelle] dans le monde, l'enfant n'est pas capable de prendre les mots de son père et de pleinement les croire ...
La nuit de Pessa'h, les esprits sont ouverts à la compréhension ... la lumière de la sagesse est révélée, et la émouna et le bita'hon survolent les juifs à ce moment où l'on répond à notre enfant et où nous lui disons tout le récit. Les mots du père vont très certainement pénétrer l'enfant et il va pleinement croire dans la sortie d'Egypte."

[même si nous ne voyons pas de résultat sur le moment, nos Sages nous assurent que chacun de nos mots dit au Séder a un impact profond et éternel sur l'âme de nos enfants.]

-> "Tu raconteras à tes enfants" (véhiguadéta lébiné'ha)
Le rabbi Yissa'har Dov de Belz enseigne que nous sommes tous les enfants d'Hachem, ainsi au Séder c'est Hachem, Lui-même, qui nous enseigne la émouna.
Il ouvre notre cœur pour saisir les merveilleux miracles qui s'y sont passés.
[en ce sens même une personne seule doit se raconter le récit].

-> Au moment du Ya'hats nous coupons la matsa en deux, en gardant le morceau le plus grand.
Le Sfat Emet (5652) explique que cela implique que l'inspiration et le développement [spirituel] qu'engendre cette nuit va nous accompagner tout le restant de l'année.

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+ La majorité du Séder consiste à émettre les questions des enfants, puis à les aider à comprendre le message.
Comment cette technique éducative peut-elle être utile pour des adultes?

-> Rabbi Eliyahou Dessler affirme : "Alors que l'esprit peut être sage, le cœur est un enfant simple et naïf.
Lorsque le message de liberté est exprimé à un niveau simple, il parvient au cœur."

-> "Je suis plein de foi quand je parle" (Téhilim 116,10 - הֶאֱמַנְתִּי, כִּי אֲדַבֵּר)
Rabbi Avraham de Slonim dit qu'il ne s'agit pas de l'esprit, mais du cœur et des émotions qui sont le siège de notre émouna.
L'expression verbale de nos certitudes de foi, les aide à pénétrer au plus profond de notre conscient et inconscient.

-> "La émouna est morte, elle est bannie de sa bouche" (Yirmiyahou 7,28 - הָאֱמוּנָה, וְנִכְרְתָה, מִפִּיהֶם)
La émouna se perd lorsque l'on arrête d'en parler.

-> Il est écrit dans la Haggada : "Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" (kol amarbé léshapèr bitsiat mitsrayim aré zé méchouba'h).

Rabbi Aharon de Karlin affirme que le mot : "léshapèr" (raconter - לספר) renvoie à la notion de briller (ספיר - Saphir).
Cette nuit a une faculté particulière de faire briller la émouna qui est en nous, par nos les paroles que nous tiendrons.
Egalement en cette nuit, plus nous parlerons de ce qu'a fait Hachem en Egypte, plus nous en serons exaltés. Cela va nous élever, et nous faire briller, à l'image d'un diamant [d'un saphir] dont on a retiré la boue qui l'entourée.
[voir la Haggada comme du Saphir, c'est parler en sachant que c'est des paroles très précieuses, et pas uniquement pour faire comme papa maman l'ont fait ...
Il faut faire les efforts pour que ces paroles brillent dans le cœur de nos proches, en les rendant intéressantes, pédagogique, à leur portée, ... ]

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-> A la fin du Séder, nous chantons : "é’had mi yodéa" (un qui sait?).
C’est pour suggérer à chacun la question : "Spontanément : que te rappelle le chiffre un?"
Dès lors, la personne a le choix de citer tout ce qui dans le monde lui rappelle le chiffre un.
Néanmoins, si elle a intériorisé sa foi de manière intègre, elle répondra : ''é'had élokénou ché bachamaïm ou baarets" (un c'est notre D. qui est dans les Cieux et sur la Terre [il n'y en a pas d'autre que Lui!])
[rabbi Yéhouda de Belz]

-> A la fin du Séder, nous disons : ''é'had ani yodéa'' (Un, je sais) car après tout le déroulement du Séder, nous savons désormais et nous vivons cette réalité que D. est Un dans le Ciel et sur la Terre.
De plus en hébreu, le verbe : "yodéa" (savoir, connaître) marque l’union avec le sujet (comme il est dit : "Adam connut (yada) ‘Hava" - Béréchit 4,1).
D’après cela, nous pouvons affirmer à la fin du Séder que nous intériorisons cette vérité selon laquelle D. est Unique et nous ne faisons qu’un avec elle.
Et nous mènerons ainsi notre existence en conséquence.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

La mitsva de raconter la sortie d’Egypte

+ La mitsva de raconter la sortie d'Egypte :

-> Avant Maguid de la Haggada, certains ont l'habitude de rapporter le Zohar suivant :
"Tout celui qui rapporte l'histoire de la sortie d'Egypte et qui en est heureux sera heureux avec la Présence Divine dans le monde à venir, ce qui est la plus grande de toutes les joies.
Il est joyeux avec le Maître, et Hachem est joyeux de l'histoire qu'il raconte.
Hachem réunit tous les anges dans le Ciel et dit : "Venez et écoutez Mes louanges que Mes enfants disent. Ils sont heureux avec la libération" ... Les anges louent Hachem pour les miracles et pour Sa sainte nation qu'Il a sur terre ...
Par cela, les juifs donnent de la force à leur Maître [Hachem], comme la force d'un roi qui augmente lorsque ses sujets le louent et lui expriment sa gratitude à son égard ...
C'est pourquoi, nous devons louer Hachem et raconter cette histoire ...
En rapportant [la sortie d'Egypte au Séder] nos mots montent au Ciel et tous les anges se rassemblent et louent Hachem. Cela amène de l'honneur à Hachem en Haut et en bas."

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-> Le Yessod Yossef (85) dit :
"Pour tout celui qui dit ... la Haggada avec joie, sans aucune colère, aucune paresse et sans le sentiment que c'est une routine, un moment à "expédier" ... alors la Présence Divine déploie Ses ailes sur lui afin de le sauver dans tous les endroits, dans tous ses déplacements, et il mérite des miracles".

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2 p.252) écrit :
"Nous avons la garantie que même dans cet exil amer, lorsque nous sommes assis et que nous racontons l'histoire de la sortie d'Egypte à nos enfants pour leur implanter la sortie d'Egypte, alors la bonté d'Hachem est sur nous, de la même façon qu'elle l'était au moment de la sortie d'Egypte."

-> Le Agra déKalla (Ekev) enseigne de même :
Pendant toute l'année, si une personne se trouve dans une situation dangereuse, il peut lui être utile de commencer à raconter les miracles de la sortie d'Egypte.
En effet, le fait de mentionner les miracles de la sortie d'Egypte peut réveiller la protection d'Hachem, et aider une personne à s'épargner des difficultés/problèmes.

-> A ce sujet, le Sfat Emet fait le développement suivant :
Selon le Choul'han Aroukh (481,2), le soir du Séder on a l'obligation de passer autant de temps que possible à développer le récit de la sortie d'Egypte jusqu'à ce que le sommeil nous emporte.
Ainsi, lorsque la Haggada déclare que celui qui passe beaucoup de temps à parler de la sortie d'Egypte, il est digne de louanges (aré zé méchouba'h) [cela indique que ce n'est relatif à une obligation, mais c'est très recommandé d'agir ainsi,] elle fait en vérité allusion aux autres moments où l'on en parle pendant le restant de l'année.

Le récit mentionné dans la Haggada à propos des Sages qui ont passé toute la nuit à discuter de la sortie d'Egypte, ne se déroulait probablement pas pendant la nuit du Séder, puisqu'il illustre le fait qu'on doit prendre du temps même pendant l'année pour parler de la sortie d'Egypte car cela est digne de louanges, comme nos Sages ont pu le faire.
[si eux qui faisaient tellement attention à leur temps ont passé une nuit entière à évoquer le récit de la sortie d'Egypte, c'est forcément que le fait de parler de cela nous est très bénéfique!]

Une preuve à cela peut être trouvée dans le fait que Rabbi Eliézer était assis avec les Sages à Bné Brak.
Or, puisque Rabbi Eliézer est d'avis qu'on ne doit pas quitter sa famille à Yom Tov (guémara Soucca 27b) et que lui-même vivait à Lod (guémara Sanhédrin 32b), comment pouvait-il passer Pessa'h à Bné Brak?
En se basant sur ce qu'on a vu auparavant, il nous est aisé de comprendre que cette histoire ne s'est pas déroulée pendant une nuit du Séder de Pessa'h.

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-> Le Nom d'Hachem est mentionné 1 820 fois dans la Torah (en détail : 165 dans Béréchit, 398 dans Chémot, 311 dans Vayikra, 396 dans Bamidbar, et 550 dans Dévarmim).
On constate que dans la Haggada de Pessa'h, il y a 1 820 mots, de Ha La'hma Aniya jusqu'à la fin de Gaal Israël.
[selon certaines versions du texte]
[Ahavat Israël]

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-> Pourquoi ne recitons-nous pas une bénédiction avant d'accomplir la mitsva de raconter la sortie d'Egypte?

-> Le 'Hessed léAvraham (2,54) répond :
Puisque si l'avions mérité, nous serions également en train de raconter le récit de notre sortie d'exil actuel, et pas uniquement celui d'Egypte.
En effet, il est écrit : "En vérité, des jours viendront, dit Hachem, où l'on ne dira plus : "Vive Hachem qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte!" mais "Vive Hachem qui a fait monter, qui a ramené les descendants de la maison d'Israël du pays du Nord et de toutes les contrées où je les avais relégués, pour qu'ils demeurent dans leur patrie!" (Yirmiyahou 23,7-8).
C'est pourquoi, si nous voyons que la délivrance finale (guéoula) n'est pas encore arrivée, on est rappelé de l'aspect négatif d'être toujours en exil, et par conséquent, nous ne faisons pas de bénédiction (brakha).

-> Le Ma'hané 'Haïm (3,28) donne la raison suivante :
Le Rachba (Shu"t 1,18) écrit que nous ne faisons pas de bénédiction avant de donner la tsédaka puisque le pauvre peut ne pas l'accepter.
De même la mitsva de "raconter la sortie d'Egypte" (lorsqu'on a des enfants assis autour de nous) dépend du fait que les enfants vont écouter, comme il est écrit : "afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j'ai fait aux égyptiens et les merveilles que j'ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que je suis Hachem" (Bo 10,2).
Puisqu'ils peuvent ne pas vouloir écouter ce qu'on leur raconte, alors nous ne faisons pas de bénédiction sur cette mitsva.

Les matsot

+ Les matsot :

-> La consommation de matsa possède de grandes propriétés spirituelles.
Selon le Zohar (2,183b), elle est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvouta), ou encore "l'aliment [qui enracine] la émouna [dans le coeur]" (mikhla dé Méémnouta).

Le Tiféret Chlomo explique que ces 2 appellations du Zohar ne font qu'une car celui qui manque de émouna est considéré comme nécessitant une guérison.
La matsa possède la propriété miraculeuse de guérir ce manque. Grâce à elle, l'homme mérite de reconnaître Celui qui a dit au monde d'exister.

Le Tiférét Chlomo ajoute que la matsa possède la particularité de s'accomplir à l'intérieur du corps de l'homme à l'inverse de toutes les autres mitsvot qui s'accomplissent à l'extérieur.
C'est ce qui lui confère son caractère de remède spirituel qui permet, à lui seul, de déraciner tout le mal qui est en lui et l'aide aussi à s'attacher au D. vivant.

Le rabbi Ména'hem Mendel de Riminov affirme que la consommation de matsa permet d'annuler toute passion [négative] pour les désirs matériels.

Le Zohar (3,151b) enseigne que la matsa purifie l'âme juive de tous ses défauts. Et pas seulement des fautes commises par le passé, mais elle a le pouvoir de purifier aussi pour l'avenir.

Le Yichma'h Israël rapporte que la matsa réveille en nous l'amour d'Hachem.
C'est ce qui est évoqué dans le mot "Afikoman" qui est l'acrostiche de l'expression : Afiko ("sortez" en araméen) Miné Métika ("les douceurs", en araméen).
Grâce à cette mitsva de la matsa, le juif se débarrasse de tous les plaisirs du monde matériel et s'attache à Hachem.
[notre amour profond pour Lui surpasse alors toute passion pour le monde matériel]

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-> Selon Zohar (Tétsavé 183b), elle est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvouta), cela suggère que le fait de manger de la matsa favorise une guérison spirituelle.
Néanmoins, pas tout celui qui mange de la matsa mérite de vivre un changement si spectaculaire. La guérison spirituelle de la matsa ne vient pas automatiquement, mais plutôt elle doit être gagnée.
Les premiers qui ont mangé de la matsa (nos ancêtres en Egypte) ont gagné ce [pouvoir de guérison du fait de manger la matsa] par la souffrance qu'ils ont subi en Egypte, tandis que les juifs de nos jours gagnent ce mérite [par les efforts investis] en racontant le récit de la sortie d'Egypte.
[Sfat Emet - 5655]

-> Le fait de manger de la matsa et de réciter la Haggada a un effet thérapeutique spirituel également pour les juifs contemporains.
[Sfat Emet - 5652
le Sfat Emet donne comme exemple que manger de la matsa nous aide à mieux prier, à mieux étudier la Torah, cela va également rectifier nos erreurs qu'on a fait en mangeant (ex: les aliments non cashers consommés même involontairement, ou bien lorsqu'on a pas récité la bénédiction)]

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-> Le Netsiv (Haémek Davar - Vayikra 2,11) explique l’interdit de ‘hamets à Pessa’h ainsi que l’interdiction d’apporter au Temple des offrandes de pain ‘hamets de la manière suivante :
"Le levain constitue un moyen d’ajouter à ce que D. a créé, grâce à un stratagème qui provient de l’homme. C’est pour cela que la Torah nous l’interdit au Temple, afin de nous enseigner que plus l’homme se rapproche d’Hachem, plus il incombe de réduire la mise en œuvre de moyens
humains.
C’est la raison pour laquelle la Torah nous défend le 'hamets à Pessa’h, car c’est le moment où un juif
enracine la émouna dans son cœur.
Néanmoins, à l’endroit où l’on vient apporter des sacrifices, cette défense est permanente."

-> Le Bné Yissa'har rapporte l'enseignement du Zohar selon lequel la matsa est appelée : "l'aliment de la émouna" (mikhla déNéhémnouta), et il explique le lien entre la matsa et la émouna.
Le ‘hamets possède la propriété de gonfler et d’arriver à un volume supérieur à ce qu’il était lorsque l’artisan l’a formé en mélangeant l’eau à la farine.
La pâte ainsi constituée lève et sort des limites qui lui ont été assignées au départ.
La matsa, au contraire, demeure exactement telle qu’elle a été formée et n’ajoute rien par elle-même ...
C’est dans ce but que Hachem nous a ordonné de manger cette matsa. Celle-ci ne rajoute rien par elle-même de plus que ce que l’artisan a confectionné.
Elle évoque ainsi la émouna et le fait que tout est dirigé par l’Artisan du monde, Hachem.

Le Bné Issakhar conclut ainsi : "Et c'est ce qui a été dit au sujet de la raison de la matsa : car en ce jour, le 15 du mois de Nissan, où l'influence du signe du bélier, le premier de tous les signes, est à son paroxysme, "J'ai fait alors sortir vos légions de la terre d'Egypte". Cela afin que tu vois que les forces naturelles des astres sont impuissantes sans la Providence Divine.
C'est pourquoi l'homme est tenu de s'en remettre à Hachem et d'accepter Ses décrets, car Lui-seul sait ce qu'il y a de bien pour chacun, et c’est Lui qu’il doit supplier et c’est à Lui qu’il doit demander, car tout provient de Lui."

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-> "Ils cuisirent en gâteaux de matsot la pâte qu'ils avaient sortie d'Egypte, car ils furent expulsés d'Egypte et ne purent s'attarder" (Chémot 12,39)

Le Mahari Assod (Responsa chap.157) explique :
Le terme de gâteau suggère une forme circulaire.
A priori, on est en droit de se demander pourquoi la Torah juge nécessaire de préciser que leurs matsot étaient rondes et quelle différence cela peut faire.
A cette époque, les égyptiens avaient l’habitude de cuire leur pain en forme de carrés (à 4 coins) ou de triangles (à 3 coins), car ils croyaient stupidement qu’il existait plusieurs dieux et ils confectionnaient leurs pains en fonction du nombre de divinités (chacun cuisait son pain avec le nombre de coins correspondant au nombre de dieux qu’il servait).
Dès lors, les Bné Israël voulurent marquer leur distance avec l’idolâtrie égyptienne et firent leur pain sous forme de disque (sans coin) pour évoquer l’unicité, et montrer ainsi que nous croyons en un D. unique.
C’est dans ce but que la Torah précise des "gâteaux de Matsot", afin d’enseigner que le fondement de la sortie d’Egypte et le but des mitsvot consistent à montrer qu’il n’y a dans notre cœur qu’un seul D. en Lequel nous croyons et qu’Il est unique dans le monde.

La recherche et la destruction du ‘hamets

+ La recherche et la destruction du 'hamets :

-> Rabbi Akiva Eiger (dans ses lettres [Mikhtavé n°12]) écrit :
"Il faut rappeler au sujet de la veille de Pessa'h qu'à l'époque où Israël résidait sur sa terre, ce jour était celui des réjouissances où l'on sacrifiait l'agneau pascal (korban Pessa'h) et où l'on récitait le Hallel.
Aujourd'hui, malheureusement, il faut tout au moins faire un rappel de cela, adopter une conduite en accord avec la sainteté de ce jour et être empreint de crainte de D. en s'adonnant toute la journée aux mitsvot de destruction et d'annulation du ‘hamets et de préparation du Séder."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que cette lettre suggère les paroles de nos Sages : "Réjouissez-vous dans la crainte".
D’une part, il y a la joie et l’allégresse dues au sacrifice de Pessa’h, et d’autre part, la crainte qui doit nous accompagner lorsque nous faisons disparaître le 'hamets au sens propre et au sens figuré de destruction du yétser ara à l’intérieur de nos cœurs.

-> Le rav Yérouh'am Lévovitz de Mir enseigne :
"Est-ce que l'homme ne recherche au cours de cette vérification que le ‘hamets?
Nos Sages ont surnommé le yétser ara, le levain de la pâte. Il semble d'après cela que le ‘hamets représente donc le yétser ara. Par conséquent, on comprend bien toutes les prescriptions relatives au 'hamets : la défense d'en posséder et d'en conserver chez soi, la défense de manger un mélange qui en contiendrait même une quantité infime (tandis que pour les autres interdits, ceux-ci s'annulent dans une quantité 60 fois plus grande d'aliment permis).
On comprend également la recherche méticuleuse du 'hamets dans tous les trous et les recoins afin qu'il ne reste pas même une minuscule miette du "levain de la pâte".
Et de fait, la recherche du ‘hamets à elle-seule amène l'homme à une élévation spirituelle considérable, au point que l'on n'a aucune idée de la sainteté et de la pureté qu'acquiert un juif au cours de la recherche du ‘hamets le soir du 14 Nissan.

De même, lorsque l’on réfléchit à toutes les prescriptions relatives à la cuisson des matsot et à la vigilance extrême afin qu’elles ne fermentent pas ne fût-ce qu’un tant soit peu, on est saisi de frisson ...
En résumé, tout ce travail est destiné à se garder et à veiller à ce que même un soupçon de yétser ara ne s’introduise pas en lui et afin qu’il le fasse disparaître entièrement de son cœur.
Celui qui réfléchit aux mitsvot de la veille de Pessa’h constatera que la purification qu’elles opèrent sur chaque juif dépasse l’entendement humain.
Le juif de la veille de Pessa’h est déjà à un niveau tel qu’aucune créature ne peut l’approcher.
Personne ne peut connaître la valeur de ces mitsvot et l’influence que leur accomplissement produit En-Haut.
Le réveil dans le Ciel est fonction du réveil ici-bas.
Et si nous n’étions venus dans ce monde que pour accomplir les mitsvot de la veille de Pessa’h cela aurait suffi."

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-> Le Bat Ayin (Drouch léPessa'h - Métsora) écrit :
"On peut dire que c'est l’objet de la veille de Pessa'h à la 6e heure ... qui est le moment de l’annulation de tout. Et lorsqu'une personne revient en se repentant sincèrement vers Hachem et fait disparaître et annule de son cœur toutes ses mauvaises actions, cet instant est le temps le plus propice de toute l'année.
Et celui qui vient se purifier, on lui vient en aide."

-> Le rabbi Aharon de Tchernobyl dit :
"Au moment de brûler le 'hamets, il est possible d’annuler toutes sortes de mauvais et cruels décrets."

-> Rabbi Elimélé'h Biderman dit :
"Lorsque nous brûlons le 'hamets, le monde est nettoyé de ses impuretés, et les prières que nous disons à ce moment sont exaucées ...
Les tsadikim enseignent que la guerre de Gog et Magog, qui va annoncer la venue du machia'h, se tiendra la veille de Pessa'h, pendant les 3 heures où les gens sont en train de brûler le 'hamets".

[d'une certaine façon, plus nous allumons une lumière pour rechercher notre 'hamets intérieur, plus nous provoquons que la lumière du machia'h vienne.
L'idée est que le machia'h peut venir à chaque instant, pour peu que nous fassions téchouva, que nous brûlons notre 'hamets intérieur.]

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-> Selon le Pné Ména'hem, parfois une personne se dit : "Que puis-je faire? Hachem m'a donné ce yétser ara! Ce n'est pas de ma faute."
Mais nous devons répondre : "Des morceaux de pains sont placés dans notre maison, afin que nous les trouvions et que nous nettoyons notre maison d'eux.
De même, bien que le yétser ara nous a été donné, c'est notre travail de chercher à s'en débarrasser."

-> Nous faisons un bénédiction lorsque nous recherchons du 'hamets, mais n'en disons pas lorsque nous le brûlons.
Cela fait allusion à notre obligation d'essayer, de faire de notre mieux pour se débarrasser du 'hamets en nous.
Mais nous ne pouvons pas faire de bénédiction sur le résultat car cela n'est pas entre nos mains (cela vient de D.).
Nous avons l'obligation de faire de notre mieux, de se nettoyer de tout mal, et c'est tout ce que Hachem attend de nous.
En ce sens la guémara (Pessa'him 8a) dit que nous devons vérifier qu'il n'y a pas de 'hamets aussi loin que la main peut atteindre (ad chéyado maguiya).
Hachem attend que nous fassions de notre mieux, au maximum de nos capacités, mais il n'attend pas plus de nous. [c'est le yétser ara qui nous pousse sur ce terrain pour nous faire déprimer!]

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-> Le Beit Aharon écrit :
"La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait (le ח est un ה dans le mot : matsa).
Cela signifie une goutte de mal.
On doit se débarrasser de la goutte de mal qui est dans notre cœur, et la jeter dans les profondeur de la mer, et venir proche de la goutte de bien qui est en nous".

[Le rabbi Shlomo David de Slonim dit que le ה est un ח qui s'est brisé en haut à gauche (comme le cœur humain : il n'y a rien de plus entier qu'un cœur brisé!). Cela fait allusion à l'humilité.
La différence entre de la matsa et du 'hamets réside dans un cœur brisé [face à la grandeur d'Hachem], à l'humilité.
Cela nous enseigne également l'importance d'évoluer spirituellement pas à pas, et pas brusquement. Il vaut mieux être l'héro de tous les jours (la constance), plutôt que l'héro d'un jour.
La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait. Cela implique qu'une petite amélioration de nos midot, un petit pas régulier vers Hachem, ... peut faire la différence entre 'hamets et matsa, entre la sainteté et l'impureté.
Ce qui semble insignificatif à nos yeux peut générer au final une croissance spirituelle immense.
(c'est pour cela que nos Sages nous conseillent à Roch Hachana, Kippour, de prendre une petite résolution qu'on va tenir toute l'année, plutôt qu'une grande qu'on risque d'abandonner. Par exemple, de nombreuses personnes ont pu étudier des guémarot entières en utilisant 5 minutes de libres par çi et par là.)]

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-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne ironiquement :
Pourquoi est-ce qu'on enterre les morts? C'est parce qu'il ne proteste pas.
De même, si nous ne protestons pas, et que nous laissons le yétser ara faire ce qu'il veut de nous, alors nous serons enterrés vivant. [nous serons des morts vivants]
Nous devons protester, prendre le contrôle de notre vie, et se bagarrer contre notre yétser ara.
[il essaie de nous endormir en mettant de l'obscurité, en se cachant, mais à l'image de la recherche du 'hamets, nous devons sans cesse en rechercher toute trace pour qu'il ne s'installe pas en nous, et qu'il n'en vienne à nous dicter quoi faire, quoi penser, ...]

Le rabbi de Satmar dit que la façon dont une matsa est faite représente l'idéal : cela nécessite un travail constant d'être en mouvement, à l'image du fait d'être toujours actif dans notre service Divin.
A l'inverse, laisser la pâte au repos, alors elle va fermenter, devenir 'hamets.
Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 459,2) énonce : "ne laisse pas la pâte seule sans la pétrir [donc en mouvement] même pas pendant un seul moment ... même si tu la pétrit toute la journée elle ne devient pas 'hamets. Par contre si tu la laisses au repos pendant 18 minutes alors elle devient du 'hamets."

[Selon le rav Yé'hia Benchétrit, l'expression "pierre qui roule n'amasse pas mousse", renvoie à cette idée que le fait d'être en mouvement empêche notre yétser ara de s'attacher à nous comme de la mousse à une pierre qui bouge constamment.]

-> Le rabbi de Kotzk disait : "Je n'attends pas de mes 'hassidim d'avoir le courage de ne jamais fauter. Mais j'attends d'eux de ne pas avoir le temps pour fauter".
[on doit être tellement occupé par faire de bonnes choses dans sa vie (assé tov), que par cela on a pas le temps à accorder à faire du mal, à fauter (sour méra).
[nos Sages enseignent que le yétser ara est tellement fort que sans l'aide d'Hachem on arriverait pas à le vaincre. Ainsi, on ne peut pas gagner à trop lui laisser de temps à discuter avec nous, car à la longue on ne peut pas gagner, il aura toujours le dernier mot. Ainsi, nous devons être en mouvement constamment pour ne pas lui laisser l'occasion de venir nous pousser petit à petit à la faute. (à l'image du levain dans la matsa qui devient 'hamets)]. ]

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).
Le rav Yéchayahou Alt dit qu'on peut le comprendre ainsi :
- lo tov éyot haAdam lévado = "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" = il n'est pas bon qu'un homme ne fasse rien ;
- "ééssé lo ézer kénegdo" = "faire une aide qui lui corresponde" = nous avons besoin de se créer des choses contre cela [l'inactivité], comme le travail, des amis, étudier la Torah, ...
Cela s'applique à tout moment, mais surtout à nos moments où l'on est moins bien, et si l'on n'est pas occupé alors le yétser ara s'en chargera (pour le mal).

Lorsque Yossef a été jeté dans le puits par ses frères, il est dit : "Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau" (Vayéchev 37,24).
Selon Rachi : "Il n’y avait certes pas d’eau, mais il y avait des serpents et des scorpions".
Lorsqu'une maison est abandonnée, alors c'est le champ libre pour les mauvaises herbes, les insectes, les rats, ...
De même si l'on est vide, alors le yétser ara vient prendre les commandes de chez nous.

La guémara (Baba Kama 82a) dit que l'eau fait référence à la Torah.
Ainsi, dans le puits "én bo mayim" (il n’y avait certes pas d’eau) = le don de la Torah correspond à notre mariage avec la Torah, qui est donc notre partenaire (ézer kénegdo). Si nous n'entretenons pas notre relation de vie avec la Torah, alors "mais il y avait des serpents et des scorpions" = il y aura de mauvais traits de caractère qui se développeront en nous.
De plus, si nous réarrangeons les lettres de "én bo" (אֵין בּוֹ), on obtient : "ba Yavan" (la Grèce vient), puisque s'il n'y a pas de sainteté, le vide est forcément rempli par de l'impureté.

Nettoyage de Pessa’h

+ Le nettoyage de Pessa'h :

-> Le rabbi de Berditchev ne tarissait pas d'éloges sur les juifs qui ne ménagent pas leurs efforts pour faire disparaître le moindre soupçon de 'hamets.
Il déclara un jour que toutes les actions entreprises dans ce but sont comparées aux sonneries du Shofar.
Et les anges créés par les frottements du nettoyage intercèdent en faveur d'Israël.
Il en donne même une allusion en soulignant le verset : "Et tu accompliras ce travail (aavoda azot) en ce mois-ci" (Bo 13,5) qui est écrit au sujet de Pessa'h, et qui évoque allusivement le travail de nettoyage du 'hamets.
De plus, le démonstratif employé pour désigner "ce travail" est l'adjectif démonstratif "zot" qui est également utilisé dans le verset : "Avec celle-ci (bézot), Aharon pénétra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3), qui est écrit au sujet de Yom Kippour.
Ceci vient nous enseigner que le nettoyage de la maison avant Pessa'h (mois de Nissan) ressemble au service du Cohen Gadol le jour de Kippour.

-> Le rabbi de Berditchev disait également que le bruit qui provient du frottement et du raclage des tables monte dans les cieux et annule tous les anges accusateurs dans le Ciel.

-> Le Chout Min haChamaïn (71) souligne que "nos Sages ont été très sévères en général et jusque dans les moindres détails (sur l'interdit du 'hamets)", et il promet que : "celui qui s'attarde minutieusement au respect de cet interdit verra sa vie se prolonger".

-> Le Kav haYachar écrit : "J'ai pour tradition que celui qui peine en l'honneur de la fête de Pessa'h tue grâce à cela tous les anges destructeurs".
[grâce à ses efforts, l'homme repousse tout le mal de lui-même!]

-> L'Admour de Loubavitch a dit : "Les efforts physiques fournis dans ce domaine [du nettoyage de Pessa'h] ont la ségoula de nettoyer le corps de l’homme de son aspect matériel dominant et d’octroyer une dimension spirituelle à son existence. "
De même selon le rabbi Pin’has de Koritz, ces travaux de nettoyage, de rangement, de tri d’objets superflus nous mènent à épurer et renouveler notre âme.
[rapporté dans la voie à suivre n°1179]

-> Le Chomer Emounim témoigne avoir pris une fois une décision dès le début du mois de Nissan : cette année, il désirait recevoir l'influence spirituelle qui rayonne la nuit du Séder.
Ainsi, il ordonna à tous ses serviteurs de réduire autant que possible les moments réservés à la réception du public. Il désirait en effet s'enfermer dans sa chambre afin de procéder à la "grande préparation" que cette décision nécessitait.
De fait, il ne participa pas au nettoyage.
Or, lorsque la fête arriva, il constata qu'il n'avait jamais vécu un Séder aussi lamentable et aussi dépourvu d'émotions que cette année.
[on culpabilise à tord sur le fait que le nettoyage de Pessa'h vient nous faire perdre tellement de temps, que nous pourrions par exemple consacrer à étudier la Torah.
Cependant, au contraire, toutes ces contraintes sont précisément ce qui nous permettra d'accueillir la fête et de profiter de tout son apport spirituel.]

-> Rabbi Chimchon Aharon Polanski aperçut une année à la maison d'étude (beit midrach) plusieurs Avré'him s'adonnant avec ferveur à l'étude de la Torah lors des jours précédant Pessa'h.
Il comprit que leur absence devait se ressentir dans leur foyer en cette période intensive de préparatifs.
C'est pourquoi il monta sur l'estrade et annonça : "J'ai en main une liste de malheureuses veuves qui supplient qu'on vienne les aider pour les besoins de la fête. Qui est donc prêt à se dévouer?"
Comme un seul homme, tous ses levèrent avec empressement pour proposer leur soutien.
Il leur demanda alors de se mettre en rang afin de recevoir une feuille comportant le nom et l'adresse de la famille qui leur serait attribuée.
Lorsqu'ils la lurent, chacun y découvrit sa propre adresse.
L'intention du rav par ce subterfuge était de réprimander leur conduite : en effet, ils étaient disposés à aider des étrangers davantage que leur propre famille.
Or Hachem désire exactement l'inverse, puisqu'il est écrit : "Ne fait pas fi de ta propre chair" (Yéchayahou 58,7).

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+ Le danger de se mettre en colère :

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha dit :
"Pour toutes les mitsvot, il ne convient pas de multiplier les 'houmrot (application de la loi de la manière la plus rigoureuse possible). Néanmoins, dans les lois de Pessa'h, il est préférable d'être strict car chaque 'houmra est comparée à un bijou dont on pare une mariée".
=> Ainsi, on comprend que les préparatifs de Pessa'h doivent s'accomplir dans la joie et la sérénité, sans énervement ni colère à l'instar d'une mariée qui se pare de ses attraits avec une immense allégresse.

-> Le rabbi de Berditchev déclare : "grâce aux préparatifs de Pessa'h, l'homme a la possibilité de parvenir au niveau d'inspiration Divin (roua'h haKodech). Cependant, la colère l'empêche d'atteindre ce degré spirituel si élevé."
[on prendra donc garde à ne pas s'irriter sur son conjoint ni sur ses enfants]

-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne :
A priori, on ne comprend pas vraiment l'argument provocateur du "Racha" de la Haggada : "Qu'est donc ce travail pour vous?"
Pessa'h est en effet un temps de libération où tous sont assis comme des princes et il n'y a pas apparemment de plus grand plaisir que celui-ci.
Qu'est-ce qui entraîne cette animosité envers la mitsva de Pessa'h? On se serait plutôt attendu à entendre sa plainte à un moment où tout le monde jeûne ou pour d'autres mitsvot qui n'impliquent aucune jouissance pour le corps.

La raison est qu'en fait lorsque le "Racha" assiste aux préparatifs de Pessa'h et voit que toute la famille procède au nettoyage dans un état de tension nerveuse et qu'au lieu de se réjouir de l'accomplissement de cette mitsva d'Hachem, chacun s'irrite et se met en colère, alors il en vient à détester le service Divin.
Et tout le bénéfice de la mitsva est perdu.
[cela peut s'appliquer à toutes les mitsvot, où les parents doivent être certes un exemple vivant, mais surtout doivent l'accomplir dans la joie et la fierté.
Par exemple, si un enfant voit que le Shabbath est une corvée, un jour de privations, un moment dont on attend impatiemment la fin, alors l'enfant recevra une mauvaise image de la religion, et en deviendra un racha.]

-> Le 'Hida enseigne :
"Il me semble que c'est parce que cette nuit éclaire comme le soleil à son zénith tous les mondes supérieurs que le yétser ara s'ingénie par tous les moyens à vouloir pénétrer dans l'un des membres de la famille ou par l'intermédiaire des servants (en semant la discorde).
L'homme sage s'armera donc de patience sans "fermer la porte" à ceux qui l'entourent. Il répudiera les disputes et fera régner l'amour chez lui.
Heureux est celui qui agit de la sorte".
[en succombant à la colère même une fois, on se prive de recevoir un maximum de lumière sainte!]

-> Rabbi Asher de Stolin rapporte l'allusion suivante : "Tu ne te feras pas de divinité en métal" (Ki Tissa 34,17), et le verset juste après est : "Tu respecteras la fête des matsot" (v.34,18).
Il est en effet fréquent que l'on se mette en colère à l'occasion des préparatifs de Pessa'h et même lors de la fête elle-même.
Or, nos Sages (guémara Shabbath 105b) nous enseignent que celui qui se met en colère est comparé à un idolâtre. C'est pourquoi la Torah nous met particulièrement en garde pendant cette période de ne pas sombrer dans l'idolâtrie de la colère, mais au contraire d'agir sereinement et de nettoyer sa maison de tout soupçon de 'hamets, heureux d'accomplir une mtisva.
[réjouissons-nous de l'immense mérite que nous avons de procurer de la joie à Hachem, en éliminant le mal qui est en nous.]

-> Le Pélé Yoets (Erekh Galout) écrit :
"Lorsque l'on fait déambuler le maître de maison d'un endroit à l'autre de la maison lors des préparatifs de Pessa'h et qu'il est obligé de s'asseoir entre les meubles, cela constitue pour lui un exil expiatoire.
Car quelle différence y a-t-il entre un exil total ou partiel?
Il y a cependant une condition à cela : qu'il en ait la ferme intention et qu'il accepte ce désagrément avec amour."

-> "Tout levain, et tout miel, vous n'encenserez pas comme sacrifice en l'honneur d'Hachem" (Vayikra 2,11).
Rabbi 'Haïm 'Haïkel fait le commentaire suivant :
Le levain symbolise en effet l'orgueil, puisqu'il provoque la montée de la pâte.
Le miel, quant à lui, rappelle la colère.
Ces 2 défauts sont réprimandables même lorsqu'ils sont dirigés vers un but sacré.
Le Maguid a une fois mis en garde le Beit Yossef à ce sujet en lui disant que même lorsqu'il s'agit de défendre l'honneur d'Hachem, il fallait s'abstenir de la colère car rien de bon n'en sort.
C'est pourquoi le verset vient nous enseigner allusivement que "tout levain" = tout orgueil, "et tout miel" = toute colère, "vous n'encenserez pas" même "comme sacrifice en l'honneur d'Hachem", même pour un but sacré.

On l'apprend également de la matsa.
Tandis que le 'hamets gonfle et ressemble à une poche remplie d'air, ce qui illustre parfaitement la personne lorsqu'elle s'enfle de colère, d'arrogance (c'est pas comme JE veux) ; la matsa, elle, évoque l'humilité et la modestie qui permettent à l'homme de conserver sa sérénité et de ne pas élever de plaintes contre Hachem.
Car il ne se considère pas comme important et sait que si l'on s'en tient à la stricte justice, il n'est pas digne de recevoir quoi que ce soit.

Nous devons avoir à l'esprit les paroles de nos Sages (guémara Kidouchin 41a) : "Il ne reste dans les mains de celui qui se met en colère que sa colère", car celle-ci ne l'aidera en rien à changer la situation.
En plus de tout le mal que nous amenons sur notre corps et notre âme, que gagnons-nous à se laisser submerger par la colère!
[en brûlant notre 'hamets, nous matérialisons notre conscience que le 'hamets (la colère) n'est que négativité, et doit être détruit à tout prix!]

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-> Tous les préparatifs pour Pessa'h sont là pour nous aider à nous oublier un instant.
[rabbi Pin’has de Koritz]

[d'une certaine façon les préparatifs de Pessa'h demandent tellement d'investissement personnel, qu'on en arrive à être vidé, à tuer notre égo de fatigue pour Hachem, et alors on peut mieux mettre au monde notre réel soi-même spirituel. On peut pleinement vivre la sortie d'Egypte [de cette année], plein d'amour et de reconnaissance pour notre papa Hachem.]

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-> "Ne faites pas de Pourim un jour si joyeux qu'il en devient non casher, et ne faites pas de Pessa'h un moment si casher qu'il n'en devient plus joyeux"
[la Bostoner rabbanite]

[comme on dit : "la poussière n'est pas du 'hamets", et elle ne doit pas nous faire passer à côté de l'essentiel : vivre la fête de Pessa'h! On ne doit pas avoir la tête dans la poussière, et ne plus voir la grandeur de la sortie d'Egypte qui a lieu cette année!]

Le 7e jour de Pessa’h

+ Le 7e jour de Pessa'h :

-> "Le moment le plus idéal pour obtenir une émouna chéléma (complète/parfaite) est la nuit du 7e jour de Pessa'h."
[Noam Elimélé'h]

Le rabbi Mendel de Riminov commente : Car il est dit sur ce jour : "vayaminou b'Hachem ouvMoché" (ils eurent foi en Hachem et en Moché)".
A la mer Rouge : "ils eurent foi en Hachem" = cela semble indiquer qu'avant l'ouverture de la mer Rouge (qui a eu lieu le 7e jour de Pessa'h), leur émouna n'était pas parfaite.

-> Le Beit Aharon (p.93) écrit :
"Les 6 jours de Pessa'h sont une préparation pour le 7e jour, qui est le jour essentiel de Pessa'h.
C'est le jour le plus parfait, celui où les juifs ont chanté la Chira".

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-> "Le 7e jour de Pessa'h est le Roch Hachana pour la messirout néfech"
[Tséma'h Tsédek]

Le midrach rapporte que Nachson ben Aminadav a sauté en premier dans la mer Rouge, l'eau lui arriva jusqu'à ses narines. Il a alors crié : "Sauves-moi [Hachem] car l'eau va étouffer mon âme", et c'est alors que la mer s'est séparée.
Selon nos Sages (comme rabbi Michel Zlotchev), la leçon de ce yom tov est de servir D. avec messirout néfech. En effet, par le fait d'aller au-delà de notre nature pour Hachem (comme Nachson qui est entré dans la mer agitée en se sacrifiant jusqu'aux narines), mesure pour mesure, Hachem va agir au-delà des règles de la nature et Il va accomplir des miracles pour nous.

-> Le Réchit 'Hokhma (Chaar Ahava 8,6) écrit que la leçon du 7e jour de Pessa'h est d'avoir de la messirout néfech pour Hachem, et alors des miracles se produisent pour nous.

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-> Hachem dit à Moché : "Pourquoi m'implores-tu (ma tits'ak élaï)? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche" (Béchala'h 14,14)
Le Ohr ha'Haïm haKadoch dit que les juifs n'étaient pas méritants pour que Hachem fasse un miracle pour eux, l'Attribut Divin de rigueur l'empêchant.
La solution est que les juifs se renforcent dans leur émouna d'un coeur entier.
Ils doivent rentrer dans la mer avant qu'elle ne s'ouvre, et par le mérite de ce bita'hon alors Hachem a alors la possibilité de réaliser des miracles pour eux ...
C'est cela [ce bita'hon] qui a généré le miracle et qui a fait que la mer s'ouvre."

-> Le Sfat Emet dit que les juifs devaient être sauvés, mais la question était de savoir s'ils le seraient par leur propre mérite, ou bien par la bonté d'Hachem.
Hachem voulait que les juifs méritent d'eux-même leur libération.
En effet, par le mérite de leur mésirout néfech, ils étaient alors dignes des [énormes] miracles à la mer rouge.

[cela nous fait prendre conscience du pouvoir phénoménal d'avoir de la émouna, du bita'hon, en Hachem.
En effet, la prochaine fois que nous sommes sur une plage, imaginons-nous que la mer s'ouvre en deux, que le sol soit sec, qu'il y est des fruits, ...
Notre émouna permet de faire des miracles similaires, et même si on ne s'en rend pas bien compte au quotidien, telle est la réalité du monde : avoir du bita'hon, c'est générer d'énormes miracles dans notre vie!]

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-> Le 'Hozé de Lublin dit : les miracles de la mer Rouge sont commémorés 2 fois par an : une fois le 7e jour de Pessa'h, jour où le miracle a eu lieu, et une autre fois lorsque nous lisons la paracha Béchala'h à Shababth Shira.
Le 'Hozé de Lublin écrit que chaque année à ces 2 occasions, Hachem envoie de la bonté et une immense compassion sur les juifs.

-> Le Atérét Tsvi enseigne : "Lorsque la mer se sépare, cela débloque des libérations pour toutes les générations, individuellement et collectivement.
Même si les portes de la subsistance (parnassa) ou les portes des chidou'him sont fermées, à ce moment si spécial et si propice de l'ouverture de la mer Rouge, on doit prier ... et Hachem sauvera les juifs lorsqu'ils crierons [en prières] vers Lui."

-> Le Beit Aharon dit : "la Chirat haYam (az yachir Moché ...) a tout en elle ... Toutes les libérations et tous les concepts se trouvent dans cette chira.
Si une personne la dit de tout son cœur, avec mesirout néfech, selon son niveau, tout peut être corrigé pour son corps et pour son âme."

"Quand un homme meurt dans la tente" (‘Houkat 19,14)

-> Selon la guémara (Shabbath 83b) :
Même proche de la mort, l’homme doit étudier la Torah.
Reich Lakich explique pour sa part : "Les paroles de Torah ne s’accomplissent que chez celui qui est prêt à mourir pour elle."

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot) commente :
"la Torah est du domaine de l’intellect, comment peut-elle s’implanter chez l’homme qui est entièrement matériel? Les deux sont absolument antinomiques!
C’est pourquoi cette Torah (intellect) ne peut se réaliser que chez celui qui est prêt à mourir pour elle, qui fait abstraction de son corps, de sa vie matérielle. Se séparant de son corps, il n’est plus considéré comme tel par rapport à la Torah et celle-ci, qui est ‘intellect’, pourra alors s’accomplir en lui, et non en celui qui, à côté de la Torah, donne de l’importance à son corps."

-> Rabbi David Pinto écrit :
Comment se détacher de tout ce qui est corporel au moment où l’on étudie? Après tout, l’homme a été créé à partir de la matière!
La matière peut-elle se dissocier de la matière?
En réalité, en se consacrant à l’étude de la Torah avec abnégation, on se détache de son côté matériel pour permettre aux paroles de Torah d’entrer dans son cœur.

De quelle abnégation s’agit-il ?
De celle que décrivent nos Sages lorsqu’ils commentent l’expression ‘de toute ton âme’ : "Même si on t’enlève la vie (ton âme)". Cela signifie qu’au moment où l’on étudie la Torah, on doit avoir l’esprit libéré de toutes ses préoccupations matérielles, et que même si on est absorbé toute la journée par son activité professionnelle, on doit fixer des temps d’étude au cours desquels on oublie totalement ses affaires.

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-> "Voici la loi (la Torah), lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" (19,14)

Nos Maîtres déduisent de ce verset : "La Torah ne se maintient qu’en celui qui se tue à la tâche pour elle".

Lors d’un de ses cours, rav ‘Haïm de Brisk prononça les mots suivants :
"Imaginez-vous qu’un jour, D. décide de permettre à tous les morts de se relever et de quitter leur tombe pour une heure, de laquelle ils peuvent profiter à leur gré. Les vivants se précipiteraient alors aux cimetières pour y rencontrer leurs proches décédés et prendre de leurs nouvelles. Cependant, dès l’instant où les sépultures seraient ouvertes, les défunts ne regarderaient même pas leurs visiteurs, mais courraient tous, à grande allure, en direction des lieux d’étude pour étudier assidûment la Torah.

Tel est le sens de l’enseignement de nos Maîtres selon lequel "la Torah ne se maintient qu’en celui qui se tue à la tâche pour elle" = En d’autres termes, elle ne perdure que chez l’homme considérant le temps qui lui est alloué dans ce monde comme l’opportunité, pour un mort, de quitter sa tombe l’espace d’une heure."

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-> on peut également y lier le récit suivant : https://todahm.com/2014/12/21/2511-2

"Voici la loi (la Torah), lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" = plus nous sachons faire le mort face aux tentations matérielle, aux pertes de temps de ce monde, plus nous aurons de vie dans le monde à venir.
Notre véritable âge le jour de notre mort est le cumul de tous nos instants de vie bien exploités selon la volonté de D.

["j'ai mis devant toi la vie et la mort : choisis la vie" => le problème c'est que notre yétser ara nous propose une réalité inversée. Il nous vend de la mort pour de la vie (profites!). D'ailleurs, la Torah nous dit : choisis! (cela n'est pas naturel, à cause du yétser ara).
Nous devons faire le mort à notre yétser ara, pour ne pas se laisser embrouiller et pour mieux se focaliser sur la réelle vie de ce monde!]

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-> "Quand un homme meurt dans la tente" (‘Houkat 19,14)

Nos Sages (guémara Béra’hot 63b ; Shabbath 83b) explique que les les paroles de la Torah ne se maintiennent que chez celui qui se tue pour elles.
[au moment où l’on étudie, il faut faire le mort, dans le sens où rien d’autre n’existe pour venir nous déconcentrer]

La tente fait allusion au fait que de même qu’elle ne comporte pas de porte ni de clef, et qu’elle est ouverte à quiconque veut y entrer, ainsi la Torah est placée dans un coin et quiconque veut l’étudier peut venir le faire (cf. guémara Kidouchin 66a)

Le mot : "Ohél" (tente - אוהל) a une valeur numérique de 42, ce qui correspond à "tu parleras d’eux" (bam), où le mot "bam" (בם) a aussi une guématria de 42.

Les lettres dé : bam (בם) renvoient à la 1ere lettre :
-> du 1er mot de la Torah écrite (בְּרֵאשִׁית – Béréchit)
-> du 1er mot de la Torah orale (מאימתי – michna Béra’hot).

[il faut se considérer comme de passage dans ce monde éphémère (à l’image d’une tente), et se consacrer de toutes ses capacités à la Torah, qui est l’essentiel, puisque chaque lettre que nous y étudierons nous accompagnera et nous servira d’habitat pour l’éternité.]

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-> "Ceci est la loi (Thora), un homme qui meurt dans une tente" (19,14)

Le 'Hafets 'Haïm commente :
La Thora (loi) ne peut se maintenir que pour un homme qui se fait mourir dans la tente d'étude. C'est-à-dire qu'il étudie en sacrifiant son bien-être et en renonçant à ses plaisirs physiques.
Mais, cela fait aussi allusion à une autre idée. Au moment où une personne étudie la Thora, il doit se considérer comme s'il était mort. De la sorte, il n'interrompra pas son étude pour aucune raison au monde, même la meilleure. En effet, s'il était mort, il n'aurait pas pu s'occuper de ses affaires même la plus urgente. Au moment de l'étude, il faudra se voir comme s'il était mort. Rien ne pourra ainsi l'interrompre de son étude.
C'est de cette façon que sa Thora se maintiendra.

[plus on considère la Torah comme étant la vie (le reste devenant "mort" en comparaison), plus la Torah pourra avoir d'impact en nous.]

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-> "Ceci est un statut de la Loi (…) lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" ('Houkat 19,2-14)

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1092) enseigne :
"Le Baal Chem Tov explique pourquoi il existe malheureusement de nombreuses personnes étudiant la Torah et qui manquent pourtant de crainte de D.
D’après lui, tout dépend de la manière dont l’homme entame sa journée. Dès son lever, il doit s’impliquer en premier lieu dans des activités spirituelles, se lever avec zèle pour servir son Créateur, réciter Modé ani avec une grande ferveur, remercier Hachem de tout son cœur pour la magnifique création, puis s’empresser de rejoindre la synagogue pour prier cha’harit.
S’il donne ainsi priorité à des mitsvot et à des actes accomplis pour l’honneur divin, le reste de la journée sera à cette image et la crainte du Ciel l’accompagnera.
Par contre, s’il se réveille avec paresse et ne pense qu’à satisfaire ses divers besoins physiques, comme l’alimentation, pour seulement ensuite se souvenir de son devoir de prier, la crainte de D. lui fera défaut, car son ego aura pris le dessus, empêchant la présence Divine de résider en lui.

Tel est le sens des versets : "Ceci est un statut de la Loi ... lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" = Le lien d’un homme avec la Torah dépend essentiellement du début de sa journée, du moment où il gît dans son lit comme un mort trouvé dans une tente. Lorsqu’il se réveille de cette mort apparente qu’est le sommeil, s’il se lève avec zèle pour servir Hachem, considérant cela comme "un statut de la Loi", comme une obligation incontournable, il continuera, tout au long de la journée, à Le servir avec joie et entrain, car la Torah représentera pour lui une priorité et il sera continuellement animé de la crainte de D.

Cependant, s’il ne considère pas cette conduite comme une obligation immuable, mais se lève avec paresse pour se consacrer à ses besoins personnels, se laissant chaque jour convaincre par un autre prétexte soufflé à son oreille par le mauvais penchant (ex: "Je suis fatigué" ; "Je suis faible"), la paresse continuera à prendre le dessus le reste de la journée et il sera perdant sur tous les bords.
Telle est la mauvaise racine du manque de crainte du Ciel."

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-> "Voici la règle (zot haTorah), lorsqu’il se trouve un mort [mot à mot: un homme qui meurt] dans la tente (adam ki yamout baOhel)"(‘Houkat 19,14)

=> Ce verset est interprété par nos Sages dans le sens de l’étude de la Torah [Voici la règle (זֹאת הַתּורָֹה) = c’est-à-dire : "voici la manière idéale d’étudier la Thoraé].
On peut rapporter les commentaires suivants à ce sujet :

1°/ Rabbi Chimon Ben Lakich (guémara Béra'hot 63b) enseigne : "D’où apprenons-nous que la Torah ne se maintient que chez celui qui se tue pour elle [qui consacre toutes ses forces pour la Torah]? Du verset: ‘Voici la règle: un homme qui meurt dans la tente [la maison d’étude]’."

2°/ La Torah, purement spirituelle, ne peut subsister seulement chez une personne qui s’éloigne autant que possible de la matérialité [Maharal de Prague].
Aussi, le rav Niventzal explique-t-il que "mourir pour elle" signifie diminuer notre jouissance de ce Monde. Ainsi, moins un homme profite des bienfaits matériels que cette terre lui offre plus la Torah peut résider chez lui.
Lorsque nous réduisons la place du matériel dans nos vies, alors automatiquement nous faisons de la place au spirituel (la Torah).
Et c’est ainsi qu’il est enseigné (Pirké Avot 6,4]) : "Voici le chemin pour acquérir la Thora : mange du pain avec du sel, bois de l’eau avec mesure, dors à même le sol, endure une vie de souffrances et étudie la Torah de toutes tes forces. Si tu fais cela, tu seras heureux dans ce monde-ci et tu auras une bonne part dans le monde futur".

3°/ La guémara veut dire qu’il faut tuer son "moi", c’est-à-dire ses défauts et ses idées préconçues, afin de parvenir à la vérité en toute objectivité [voir Maor Enayim].

4°/ "L’abnégation qui convient aux érudits de la Torah est définie par le verset : ‘Un homme qui meurt dans la tente’, tel que l’expliquent nos Sages : il faut tuer le plaisir que procurent les attraits du monde matériel, car même les plaisirs terrestres les plus anodins empêchent de se consacrer à la ‘tente’ de la Thora" [Hayom Yom - 1er Tamouz].

5°/ "Si un homme veut acquérir un peu de Torah, il doit faire pendant son étude comme s’il était ‘mort’, et quoi qu’il advienne, ne jamais s’interrompre ni repousser ce moment sacré" [Si’hot ha’hafets ‘Haïm].

6°/ La guémara (Shabbath 83b) rapporte : "Rabbi Yonathan dit : Un homme ne doit jamais se limiter dans l’étude de la Torah ... et ce même lorsqu’il est sur le point de mourir comme il est dit : ‘Voici la règle [de la Torah], lorsqu’un homme meurt dans la tente’, même au moment de la mort il faut se consacrer uniquement à la Thora".

A ce propos, il est enseigné dans la guémara (Béra'hot 61b) que lorsque les Romains interdirent l’étude de la Torah, Rabbi Akiva continua d’enseigner en public. Un juif qui était sorti du chemin, et qui se nommait Papous Ben Yéhouda, lui demanda : "Akiva, n’as-tu pas peur des Romains?"
Le Rav lui répondit : "Voilà à quoi cela ressemble : un jour, un renard vit des poissons qui fuyaient dans tous les
sens. Que faites-vous? demanda-t-il. Nous évitons les filets des pécheurs! Pourquoi ne venez-vous pas sur la terre à côté de moi, au moins vous ne serez plus embêtés par les pièges des pécheurs?
Les poissons lui répondirent : imbécile que tu es! Si nous sommes en danger dans notre environnement naturel, alors à plus forte raison si nous allons dans un endroit où la mort nous est promise. Pareil pour nous : tant que nous étudions, nous sommes en vie comme il est écrit: ‘Car elle est ta vie...’ mais si nous arrêtons de l’étudier, nous sommes déjà morts".

On raconte également qu’à la fin de sa vie, le ’Hatam Sofer souffrait d’une grave maladie et son état de santé ne laissait guère d’espoir.
Toute la communauté priait nuit et jour et lisait des psaumes pour la guérison du Rav. Celui-ci était étendu, son chapeau couvrant son visage, les membres de la ‘Hévra kadicha pensant qu’il était à l’article de la mort commencèrent à prier également. Le ‘Hatam Sofer dit alors à un de ses proches de leur demander d’arrêter de prier car ils le dérangeaient dans son étude. En effet, il tenait à réviser tout ce qu’il avait étudié durant sa vie avant de mourir.
[b'h, d'après le feuillet de la communauté de Sarcelles - Chémini 5782]

"De toutes les fautes qui empêchent une prière d’être exaucée, la plus grave est le vol.
En effet, si une personne est mêlée à un vol, elle aura beau crier et implorer, sa prière restera bloquée."
[Yessod véChorech haAvoda]

Les mots ‘"Mitsraïma" et "Ché'hina" ont la même valeur numérique.
Cela nous indique que la Présence Divine (Ché'hina) était présente même en Egypte et que tout se faisait sur ordre de D.

Un grand secret de la Torah nous est révélé ici : même dans le lieu le plus impur du monde, l’Egypte, appelée "nudité de la terre", le nom Divin était présent [aux côtés de Ses enfants adorés les juifs]!
[rabbi David Pinto]

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-> Le Arizal (Séfer haLikoutim) demande pourquoi le mot : "Egypte" (מצרים) a été écrit dans le 1er verset de Chémot (début de l'exil) de façon singulière "Mitsraïma" (מִצְרָיְמָה)?

Le Arizal répond que la valeur numérique du mot מִצְרָיְמָה est égale à 385, soit la même valeur que le terme : "Chékhina" (שכינה), afin de nous apprendre que la Présence Divine descendit avec Yaakov et ses enfants, et demeura parmi les Bné Israël durant toute la durée de l'exil égyptien jusqu'à leur délivrance.

"Hachem frappa l'Egypte en frappant et en guérissant" (Yéchayahou 19,22)

-> Le Zohar (Paracha Bo 36a) commente : ''en frappant" = cela concerne l'Egypte ; "en guérissant'' = cela s'adresse à Israël.
Chaque plaie qui était un malheur pour l'Egypte était dans le même temps un remède et un immense bienfait pour Israël.

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que, selon nos Sages, les 10 plaies purifièrent les Bné Israël qui étaient plongés dans l'impureté de l'Egypte et hâtèrent leur guérison spirituelle afin de les rendre aptes à être libérés.
La Torah est éternelle et tout ce qu'elle contient concerne toutes les générations.
Même à notre époque, les 10 plaies continuent à purifier les Bné Israël afin de les délivrer de leur yétser ara qui est ''l'esclavage d'Egypte'' actuel.
Dès lors, il nous incombe de réfléchir au contenu profond de ces plaies avec lesquelles Hachem a livré bataille pour nous délivrer de notre mauvais penchant.

-> Le Arizal explique (Pri Ets 'Haïm - Chap.7) que les 10 plaies sont parallèles aux 10 Séphirotes (les sphères kabalistiques qui correspondent aux différentes sortes de forces spirituelles d'un homme), depuis la Séphira (sphère) la plus basse jusqu'à la plus élevée.
Cela signifie par exemple que la plaie du sang (la première des 10 plaies) vient purifier la vertu de "Malkhout" (royauté, la première des 10 Séphirotes).
Ensuite, Hachem envoya la plaie des grenouilles afin de purifier la vertu de Yessod (le ''fondement'', la deuxième Séphira,), puis la plaie des poux pour la vertu de Od (la splendeur) et ainsi de suite.
[Il explique par cela pourquoi les 10 plaies ont été écrites dans 2 parachiotes : 7 dans Vaéra et 3 dans Bo, car les 10 Séphirotes sont également, dans la Kabbale, divisées en 2 groupes, 3 d'un côté qui sont : 'Hokhma, Bina, Daat, et 7 autres qui sont : 'Hessed, Guévoura, Tiférèt, Netsa'h, Od, Yessod et Malkhout.)