Aux délices de la Torah

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Pourim – Réacceptation de la Torah

+ Pourim - Réacceptation de la Torah :

-> "Hachem prit le Har Sinaï et le suspendit au dessus du peuple, pour leur indiquer : "Si vous acceptez la Torah, tant mieux, sinon, vous serez enterrés sous cette montagne!"
[...]

Ravi dit : Les juifs acceptèrent de nouveau la Torah à l’époque d’A’hachvéroch, comme il est écrit : "ils confirmèrent et acceptèrent" (kiyémou vékibélou ayéoudim - méguilat Esther 9,27), ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà accepté [au mont Sinaï]".
[Rava - guémara Shabbath 88a]

-> Le Sfat Emet (5641) écrit que la fête de Shavouot correspond à celle de Pourim, car ce sont toutes les 2 des jours d'acceptation de la Torah.
[il relie également Souccot à 'Hanoucca ; Pessa'h au 9 Av (qui sera dans le futur un jour de fête de la guéoula, de notre exil actuel)]

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-> Avant le don de la Torah, les juifs ont déclaré par eux-mêmes : "nous ferons et nous comprendrons" (naassé vénichma).
Comment comprendre alors qu'il a été nécessaire d'accepter la Torah par la force ensuite?

Le rav Soloveitchik, se basant sur le midrach Tan'houma (début de Noa'h), répond que lorsque les juifs ont proclamé : "naasé vénichma", il s'agissait uniquement de la Torah Écrite, et c'est pourquoi Hachem a dû suspendre le mont Sinaï pour qu'ils en viennent à accepter la Torah Orale.

Ainsi, lorsque la guémara affirme que les juifs ont accepté d'eux-mêmes la Torah à Pourim, il s'agit de la Torah Orale.
=> Selon ce midrach Tan'houma, Pourim est le jour du don de la Torah Orale.

-> Le Beit haLévi (fin de ses Téchouvot - dracha 18) enseigne que normalement tout était écrit dans les 1eres Tables de la Loi, et à l'origine il n'aurait dû y avoir que la Torah Orale.

Avec les 2 Tables de la Loi, que Moché a amenée à Yom Kippour, il y avait une nouveauté : la Torah Orale.
=> Cela renforce l'idée que Kippour est le jour particulier du don de la Torah Orale, qui a été pleinement acceptée par les juifs à Pourim.

-> D'ailleurs, le Gaon de Vilna enseigne que ceux sont un seul et même jour : https://todahm.com/2016/10/20/kippour-et-pourim

-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Dévarim 10,1) écrit que personne n'a jamais vu les 2e Lou'hot.
Lorsque Moché est descendu du mont Sinaï avec les 1eres Lou'hot, il les portait dans ses mains, tandis pour les 2eme, il les portait dans le Aron.
Ainsi, les juifs ont du faire confiance à Moché sur le fait même que les 2e Tables de la Loi existent.

=> On voit que par essence, les 2e Lou'hot qui apportent la Torah Orale, reposent sur la confiance que l'on a en notre rabbin.

A Pourim, nous fêtons l'importance de faire confiance à nos Sages de la génération, même si nous ne comprenons pas leurs conseils, à l'image du fait que l'on aurait dû écouter Mordé'haï avant (ex: ne pas se rendre au festin, ne pas se prosterner devant haman), et que notre sauvetage est venu de l'avoir ensuite écouté (en jeûnant, en priant, en faisant téchouva à Hachem!).

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-> "Un homme juif était Chouchan la capitale et son nom était Mordé'haï" (Esther 2,5)

-> Les termes "ich yéhoudi" (homme juif) ont la même valeur numérique que le nom de : Moché, soit 345 (avec le kolel), pour nous faire comprendre par allusion que Mordé'haï avait des étincelles d'âme de Moché.
['Hida - 'Homat Anakh]

-> Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan 44) enseigne également que Mordé'haï contenait des étincelles d'âmes de Moché.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) : le terme "tétsavé" vient de "tsivita" qui signifie : l'union.
Hachem annonce à Moché qu'à l'avenir, il devra s'unir de nouveau avec le peuple juif, à l'époque de Mordé'haï, lorsque son âme s'unira à la sienne.

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma 58,3) que le peuple juif accepta de plein gré la Torah Ecrite, car elle est accessible sans trop de difficulté. Cependant, la Torah Orale ne peut s'étudier qu'au prix de nombreux efforts, incluant des discussions aiguisées et des recherches fastidieuses, et cela le peuple ne l'accepta que sous la contrainte. C'est pourquoi Hachem leur imposa la Torah Orale en déracinant la montagne pour la mettre au-dessus de leur tête car il est impossible d'envisager d'étudier la Torah sans effort.

Les Sages (midrach Chir haChirim rabba 6,21) ont enseigné que la Torah Orale est composée de 60 traités.
Cela explique pourquoi l'ange allongea le sceptre royal de 60 coudées : Israël allait accepter la Torah par amour, c'est-à-dire la Torah Orale qui contient 60 traités et ainsi mériter le miracle de Pourim.

-> Le Séfer Ir Mivtsar rapporte l'allusion suivante : nous pouvons constater que dans la Méguilat Esther, à 6 reprises la lettre "youd" (י) est en trop dans le mot "Yéhoudim" (juifs - יהודיים).
Les voici : Méguilat Esther 4,7 ; 8,1 ; 8,7 ; 8,13 ; 9,15 ; 9,18.

Nous constatons que les 6 lettres "youd" (י) qui furent ajoutées dans la Méguilat ont une valeur numérique de 60, correspondant aux 60 traités de la Torah Orale que le peuple juif acceptera par amour.

De plus, lorsque nous observons la totalité des 24 livres du Tanakh, nous pouvons constater que le nom de Mordé'haï est mentionné précisément à 60 reprises : 58 fois dans la Méguilat Esther, une fois dans le livre d'Ezra (2,2), et une fois dans le livre de Né'hémia (7,7) ce qui fait en tout 60, pour nous faire comprendre que par son mérite, le peuple d'Israël accepta les 60 traités de la Torah Orale.

Nous pouvons également ajouter que l'anneau du Roi, qui est mentionné à plusieurs reprises dans la Méguilat Esther, est une bague ronde, symbolisant la lettre samé'h (ס) dont la valeur numérique est de 60, faisant allusion à la Torah Orale.
Lorsque Hachem saisit la montagne pour la mettre au-dessus du peuple d'Israël, les Sages apparentent cela à une 'houpa, le Créateur aurait sanctifié Israël comme un 'hatan sanctifie sa kala. Ainsi, Hachem souhaita sanctifier Israël par une bague symbolisée par les 60 traités de la Torah Orale.
Cependant, puisqu'Israël refusa la Torah Orale, la bague resta entre les mains de D.

A présent nous comprenons le verset : "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman, fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs" (Esther 3,10).
Il est fait allusion ici au Roi suprême, le Maître de l'univers, qui retira son anneau qui symbolise les 60 traités de la Torah Orale, qui était resté jusque-là entre Ses mains.
Le Créateur "le remit à Haman fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs", ce qui entraînera une forte réaction du peuple juif, qui accepta de son plein gré les 60 traités du Talmud.
Nous comprenons à présent la Méguilat au sujet de la pendaison d'Haman : "Le Roi ôta son anneau, qu'il avait repris à Haman et le remit à Mordé'haï" (Esther 8,2). Il s'agit du Roi des rois, Hachem qui transmit l'anneau à Mordé'haï afin de parfaire le service divin du peuple d'Israël qui accepta alors avec amour les 60 traités de la Torah Orale.

"L'homme enverra des présents à son prochain" (Esther 9,19), et le Choul'han Aroukh tranche : "Chaque homme enverra 2 présents à son prochain".
Il semble que la joie de Moché après le don de la Torah au mont Sinaï n'était que partielle car le peuple d'Israël n'avait pas accepté pleinement la Torah Orale jusqu'à l'époque de Mordé'haï, la réincarnation de Moché.
C'est alors que le peuple d'Israël recevra la Torah avec amour.
Mordé'haï (ich yéhoudi)envoya à Moché (va'ich Moché), 2 présents : Israël s'est réjoui d'avoir accepté la Torah Ecrite, ainsi que la Torah Orale.
C'est pourquoi nos Sages fixèrent la loi d'envoyer 2 présents à son prochain.
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "48 prophètes et 7 prophétesses ont prophétisé en Israël et ils n'ont ni retranché ni ajouté (pas même une lettre) à ce qui est écrit dans la Torah, à l'exception de la lecture de la Méguilat Esther" [guémara Méguila 14a]

-> Le Maharal (Tiféret Israël 32) commente :
Le commandement de la lecture de la Méguila à Pourim est donc la seule mitsva de plus qui a été agréée par Hachem.
Ainsi, si la mitsva de Pourim, la dernière de la Torah, a été acceptée de plein gré sans que Hachem ne fasse pression, à plus forte raison toutes les mitsvot qui leur avaient été ordonnées précédemment, à l'époque de Moché, ont été acceptées par eux volontairement.
La fin prouve le début : c'est comme si toutes les mitsvot avaient été acceptées de plein gré rétroactivement.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitch (Daat 'Hokhma ouMoussar) enseigne :
Lorsqu'un homme donne plus que son devoir ne l'y oblige, il manifeste un signe d'amour.
Donc, c'est dans le "surplus" (tosséfet) que l'on reconnait les preuves d'amour.
C'est pourquoi ici, en acceptant la mitsva supplémentaire de Pourim, les juifs ont prouvé qu'ils acceptèrent toute la Torah de plein gré et avec amour.

"Tu feras l’Autel en bois de Chittim : 5 coudées de long et 5 coudées de large, [de forme] carrée, et 3 coudées de haut" (Térouma 27,1)

-> Un Autel se dit en hébreu : "Mizbéa'h" (מִּזְבֵּחַ), mot qui provient de la racine zéva'h désignant : abattage d'un animal pour l'offrir en sacrifice (korban).

Le mot "Mizbéa'h" (מִּזְבֵּחַ) peut également être compris comme un acrostiche des mots : "mé'hila, zé'hout, béra'ha, 'haïm (pardon, mérite, bénédiction, vie)".
Tous ces avantages peuvent être acquis grâce à l'Autel : par les sacrifices offerts sur l'Autel, les péchés sont pardonnés (mé'hila). Par le mérite (zé'hout) des sacrifices, Israël reçoit la bénédiction (bérah'a) et une longue vie ('haïm).

C'est pour cette raison que D. a ordonné que le fer ne touche pas l'Autel lors de sa construction.
Habituellement, les pierres sont taillées au moyen d'outils de fer et de métal. Cependant, l'Autel est destiné à accroître la vie alors que le fer a été créé pour tuer et écouter les jours.
C'est pour cette raison que 2 objets si opposés : l'Autel en pierre et les outils en fer, ne devaient pas entrer en contact l'un avec l'autre.

L'Autel était couvert d'une couche de cuivre pour signaler qu'il expie l'effronterie du peuple.
Il est écrit : "Ta nuque est un nerf de fer et ton front est de cuivre" (Yéchayahou 48,4).

3 miracles se produisaient constamment sur l'Autel :
- 1°/ le feu brûlait jour et nuit sans consumer le plateau de cuivre ni calciner le bois dont il était fait ;
- 2°/ dans le Michkan, l'Autel se trouvait dans la cour, un lieu ouvert, sans toit. Pourtant, aussi forte que fût la pluie elle n'éteignait jamais le feu de l'Autel.
- 3°/ La fumée de l'Autel s'élevait droite comme une colonne. Même si les vents soufflaient très fort, ils ne déviaient ni ne dispersaient la colonne de fumée.
["La pluie n'éteignit jamais le feu sur l'Autel et le vent ne dispersa jamais la colonne de fumée" - Pirké Avot 5,5]

Les dimensions latérales de l'Autel étaient de 5 coudées sur 5 pour rappeler le mérite des juifs d'avoir accepté les 10 Commandements : 5 Commandements étaient gravés sur une Table et 5 sur l'autre.

L'emplacement surplombant le karkov (la corniche décorative sur la hauteur de l'Autel) mesurait 3 coudées de haut pour rappeler le mérite des 3 grands guides d'Israël : Moché, Aharon et Myriam.

[Méam Loez - Térouma 27,2]

"Tu feras des barres transversales de bois de Chittim ... La barre transversale centrale passera au milieu des poutres, d'une extrémité à l'autre" (Térouma 26,26-28)

-> Avraham a planté un arbre à Béer Chéva (Chémot 21,33).
Lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, des anges sont descendus du ciel, ont coupé cet arbre et l'ont jeté dans la mer Rouge non loin des juifs.
Comme l'arbre flottait sur l'eau, les anges se sont exclamés : "C'est l'arbre qu'Avraham a planté à Beer Chéva! C'est sous cet arbre qu'il a prié!"
Les juifs l'emportèrent avec eux.

C'est le bois de cet arbre qui a été utilisé pour fabriquer la traverse centrale qui s'étendait d'une extrémité à l'autre du Michkan.
Les barres transversales s'appelaient "béri'him" (בְרִיחִם), car elles ressemblaient aux barres de fer (béri'him) employées pour barricader une porte.
La transverse centrale introduite au centre des poutres était faite de l'arbre d'Avraham. Elle mesurait 70 coudées de long et pénétrait dans les 3 murs du Michkan.

Elle était flexible comme un serpent pour pénétrer dans les 3 murs et les tenir solidement en place.
Cependant, une fois retirée du centre des poutres, elle redevenait droite comme une barre/bâton.

Cette barre transversale médiane permettait à elle seule de serrer et desserrer les poutres.
Les juifs n'avaient aucun effort à faire : tout se faisait automatiquement.
[Targoum Yonathan ben Ouziel]

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-> C'est sous cet arbre que Avraham pratiquait une hospitalité exemplaire.
Le fait que cet arbre a été mis à une place centrale du Michkan, nous montre à quel pont l'hospitalité est fondamentale pour amener la Présence Divine parmi nous.

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-> "La traverse du milieu passera dans l’intérieur des poutres, les reliant d’une extrémité à l’autre" (Térouma 26,28)

Le Targoum Yonathan écrit que la barre transversale était faite en bois ; et ce bois provenait des arbres qu’Avraham Avinou avait plantés pour le profit des voyageurs.
=> Pourquoi ce bois eut-il une fonction si prestigieuse dans le Michkan?

-> Selon le rav Zelig Pliskin, c’est pour nous rappeler que même lorsque l’on se consacre au service d’Hachem, nous ne devons jamais oublier de nous soucier de notre prochain, qui fut créé à l’image de D.

-> Le Alter de Slabodka mettait grandement l’accent sur les mitsvot ben adam la’havéro (entre un homme et son prochain). Il enseignait que lorsqu’une personne accomplit une mitsva, elle doit faire très attention à ne pas causer de désagrément ou offenser son prochain, ce qui risquerait de lui faire perdre la récompense de sa bonne action.
Par exemple, il ne discourait jamais aux heures de repas et quand il priait à l’office, il finissait la Amida en même temps que les autres fidèles ou bien frappait sur son pupitre pour faire savoir à l’assemblée qu’elle ne devait pas l’attendre.

-> La Torah enjoint : "Tu feras ce qui est droit et bien aux yeux d’Hachem".
Nos Sages disent que ce verset nous apprend à aller au-delà de la stricte loi dans nos affaires avec autrui.
Le Ramban explique qu’il ne suffit pas de se contenter du "ikar hadin" (du minimum prévu par la loi) dans les mitsvot ben adam la’havéro ; il faut savoir qu’Hachem souhaite que nous soyons très sensibles aux besoins de nos frères.

L’individu peut vouloir s’attacher aux ‘houmrot (rigueur, en allant au-delà de la loi stricte) dans les mitsvot ben adam laMakom, comme la cacherout. Ceci est très méritoire, mais il est tout autant nécessaire d’être "ma’hmir" (exigeant) dans les obligations ben adam la’havéro.
[de la même façon qu'on peut vouloir être exigeant sur la cacherout de notre viande, on doit être vigilant sur l'impact de nos actions sur autrui (est-ce qu'on voulant bien faire pour soi-même, pour Hachem, on en vient à déranger autrui, même un petit peu. Est-ce que comme pour la viande, notre attitude est 100% cashère selon tous les avis?)]

-> Le Imré Emet estime que le concept de "hidour mitsva" (embellir une mitsva) s’applique tout autant dans nos relations avec autrui que dans celles avec Hachem.

Un 'hassid lui demanda s’il pouvait lui emprunter une paire de tefillin, parce qu’il avait égaré les siens. Le rav lui prêta ses propres tefillin, qui avaient appartenu à son père, le fameux Sfat Émet. Quand on lui demanda pourquoi il avait prêté sa paire la plus précieuse, il répondit que le verset : : "zé Eli vé'anvéou" (c'est mon D. et je L'embellirai - Béchala'h 15,2) nous apprend qu’il nous faut accomplir les mitsvot de la meilleure façon possible. Ce principe s’applique également à la mitsva de ‘hessed (bonté).

=> La barre transversale dans le Michkan est un rappel éternel des 2 piliers dans la avodat Hachem : le ben adam laMakom (avec Hachem) et le ben adam la’havéro (avec autrui). Et même quand nous nous dévouons au maximum pour Hachem, il est primordial de se souvenir de nos obligations envers notre prochain.

"Il y avait [sur le côté ouest] 8 poutres et 16 socles d'argent, 2 socles sous chaque poutre" (Térouma 26,25)

-> Les socles sont appelés en hébreu : "adanim" (אֲדָנִים), de la même racine que : "adnout", signifiant souveraineté.
Ceci nous donne une leçon d'humilité : si un homme se considère petit, Hachem l'élève et le rend important parmi ses contemporains.
Les socles représentaient les éléments les plus bas du Michkan sur lesquels reposaient les poutres. Malgré cela, on les appelait les "adanim" : les "seigneurs".

Ceci nous apprend que l'homme doit se considérer petit et laisser les gens le piétiner sans y prêter garde. S'il ne se considère comme rien, il se laissera insulter sans répondre. Hachem l'élèvera alors et le rendra important.

Toutefois, lorsqu'il a atteint cette position importe, il doit rester humble et ne pas s'enorgueillir en voyant les gens l'honorer.
Il doit comprendre qu'il a reçu un cadeau de D.
Son Créateur le fait honorer parce que c'est un élément nécessaire dans Sa façon de diriger le monde. Malgré cela, l'homme restera conscient que ses nombreux défauts ne lui font pas mériter ces honneurs.

[Kli Yakar]

Signification de la Table & des pains de proposition

+ Signification de la Table & des pains de proposition (par le Méam Loez - Térouma 25,30):

Hachem créa le monde ex nihilo, à partir du néant (yéch méayin).
Cependant, après les 6 jours de la Création, Hachem ne désira plus faire de miracles en créant la matière à partir du néant. A présent, Hachem dirige le monde de façon à ce que la matière soit toujours créée à partir d'une autre (yéch miyéch).

La bénédiction, l'abondance, ne peut donc pas reposer sur rien : il doit y avoir quelque chose sur lequel la bénédiction Divine peut s'attacher.
[Par exemple,] Nous le constatons dans le récit du prophète Elicha. Après que la femme sunamite eut trouvé une cruche d'huile, Elicha fut à même d'y faire reposer la bénédiction.
La quantité d'huile s'accrut jusqu'à fournir à la femme de quoi payer toutes ses dettes et subsister avec son fils (Méla'him II 4,1-7).

Hachem nous ordonna de faire la table et le pain de proposition, pour qu'il y ait toujours quelque chose sur laquelle la bénédiction Divine puisse s'attacher.
Le pain de proposition était consommé par les prêtes. Ils se partageaient les 12 pains de sorte que chacun en recevait un morceau de la taille d'un haricot.
Cette petite quantité suffisait à les rassasier comme s'ils avaient pris un repas substantiel parce que la source de la bénédiction et de l'influence qui descendait dans ce monde passait par le pain de proposition.

Lorsque les juifs s'élevaient spirituellement, ils étaient tant aimés de Hachem qu'Il accordait la nourriture et l'abondance au monde entier.
A l'époque où les juifs vivaient dans leur pays, l'abondance descendant sur Israël. Ce qui restait était donné aux autres nations du monde.
A présent, nous sommes en exil et la situation s'est inversée ...

Tant que les juifs accomplissent la volonté de D., ils méritent de siéger à la "table qui est devant Hachem".
Le "repas" entier, c'est-à-dire la bénédiction Divine descendant sur le monde, ne vient que par leur mérite. Lorsqu'ils ne font pas la volonté Divine, ils doivent travailler dur pour leur nourriture et ne reçoivent que les restes des autres nations.
Ils ressemblent à un prince qui doit se contenter des miettes recueillies à la table d'un esclave ...

Hachem montrait Son amour envers Israël lorsque le Temple existait et que le pain de proposition était posé sur la table.
Par l'intermédiaire de ce pain, l'abondance descendait sur le monde entier.
C'est pour cela qu'il était interdit de laisser la table [du Temple] vide serait-ce un instant : la bénédiction ne peut reposer sur un endroit vide.
Par conséquent, lorsqu'une personne récite Hamotsi (la bénédiction sur le pain) ou les grâces après le repas, il faut qu'il reste sur la table du pain sur lequel les bénédictions Divines reposeront.
[...]

Les paroles de Torah dites à table la rendent très précieuse : un ange responsable de ces paroles les prend, les assemble en forme de table et les apporte devant Hachem.
D'une telle table, on peut dire : "C'est la table qui est devant D."
[...]

Un homme ne peut pas mériter de s'asseoir à la "table qui est devant D." dans le monde futur s'il ne veille pas, dans ce monde-ci, à réjouir les mendiants, à les faire asseoir à la sienne et à partager sa nourriture avec eux.
Il est écrit à ce sujet : "Tends ton âme vers les affamés et satisfais l'âme affligée" (Yéchayahou 58,10).
Si l'on fait un effort pour contenter l'âme des pauvres, on méritera de se délecter à la table de D. dans le monde futur.

Une telle table est honorée par la présence de 2 anges, l'un à la droite du maître de maison et l'autre à sa gauche. Ils le bénissent dans ce monde et dans le prochain que sa table soit entière et abondante ...

Le racine du mot "chol'han" (table) est : chala'h, qui veut dire : "envoyer".
Ce nom lui est donné parce que si l'homme veille à ce qu'il fait à sa table, en particulier en ce qui concerne les pauvres, Hachem lui enverra la bénédiction et la prospérité ...
Le mot "choul'han" est égalment l'acronyme de : "choél lé'ha 'hanina nétina" (Il te demande la pitié, le don) ...

De plus, l'homme charitable recevra une récompense dans le monde futur, pour lui et pour ses descendants.
Le mot "choul'han" lu à l'envers est une abréviation de : "notsère 'hessed laalafim chamour" : quiconque montre de la bonté à des milliers [de générations] sera gardé.
En d'autres termes, la bonté envers les pauvres est gardée et préservée pendant de nombreuses générations.

Le Michkan comptait 48 poutres, 100 paires de brides (loula'ot - cf.v.26,5) et 100 crochets (les agrafes d'or (v.26,6) se terminaient par un crocher à chacune de leur extrémité), ni plus ni moins.
Ce nombre n'est pas arbitraire : il fait allusion aux 248 commandements positifs de la Torah et aux 248 membres du corps humain.

Ceci explique les paroles de Hachem à Moché : "Selon tout ce que Je te montre, le modèle du Michkan et le modèle de tous les objets, ainsi ils feront" (Térouma 25,9).
Ces paroles signifient : "Moché, Je t'ai montré les 248 membres du corps humain. Faites le Michkan avec exactement le même nombre d'éléments.
"Ainsi ils feront" = en observant les 248 commandements que Je te donnerai"."
[Yalkout Réouvéni]

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-> Le Méam Loez (Térouma 27,19) enseigne :
Ceci nous apprend à ne pas croire que la Présence Divine reposait sur le bois et les divers matériaux du Michkan. Elle réside principalement sur les 248 commandements positifs.

Par conséquent, l'homme doit veiller à sanctifier et à purifier ses 248 membres pour permettre à la Présence Divine de résider sur lui.

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-> Hachem a dit à Yé'hezkel : Ce que Je te dis est un précieux cadeau pour eux [les juifs]. Tant qu'ils seront en exil, qu'ils liront la section expliquant la façon de construire le Temple et qu'ils contempleront mentalement sa forme, Je leur compterai cela comme s'ils l'avaient construit!"

Ainsi en est-il de celui qui lit les sections de la Torah décrivant la confection du Michkan et des vêtements sacerdotaux et qui s'applique à bien les comprendre.
Hachem lui compte cet effort comme s'il les avait lui-même fabriqués.

De même, lorsqu'une personne étudie les lois des sacrifices et y médite, Hachem considère son étude et sa réflexion comme une offrande de sacrifices.
[Yalkout Chimoni (Yé'hezkel) - rapporté dans le Méam Loez (Térouma 27,19)]

Téchouva : mois d’Adar et Pourim

+ Téchouva : mois d'Adar et Pourim

1°/ Le mois d'Adar :

-> Le rav Karelenstein explique que le mois d'Adar est un mois de téchouva.

Il existe une discussion à savoir quand est-ce que l'année juive commence : en Tichri ou en Nissan.
Avant Tichri, nous avons le mois d'Elloul, durant lequel nous commençons notre processus de téchouva.
De la même façon avant le mois de Nissan, nous avons Adar, où nous devons commencer un processus similaire, où il est propice d'examiner nos actions et de savoir si l'on a exploité les capacités que D. nous a octroyé, le mieux possible.

Le rav Karelenstein rapporte le verset : "Si nous ne nous étions pas attardés, nous serions, à présent, déjà revenus 2 fois" (Mikets 43,10) :
- "Si nous ne nous étions (loulé - לוּלֵא) attardés" = a les mêmes lettres que : Elloul (אֱלוּל) ;
- "nous serions, à présent (ki ata chavénou - כִּי-עַתָּה שַׁבְנוּ), déjà revenus 2 fois" :

-> le terme revenu (שַׁבְנוּ) fait allusion à la téchouva, et le midrach (Béréchi rabba 21) enseigne : qu'il n'y a pas de "maintenant" (עַתָּה) si ce n'est pour un langage de téchouva (en véata ella lachon téchouva ) [le yétser ara cherche à ce que l'on repousse à plus tard ce que nous devons réellement faire!] ;
-> "déjà 2 fois" (zé paamayim - זֶה פַעֲמָיִם) : le terme zé a une guématria de 12 renvoyant au mois d'Adar le 12e de l'année, et "2 fois" = c'est le seul mois qui est parfois doublé.

=> Si nous ne nous sommes pas assez attardé en réalisant une téchouva parfaite durant le mois d'Elloul, alors nous avons la possibilité de parfaire cela en Adar.

[le sentiment de se sentir propre de toutes fautes, grâce à ce moyen si facile qu'est la téchouva (sublime cadeau que nous fait Hachem!), procure une profonde joie en nous.
Or en Adar = augmente la joie = > fais téchouva = retourne vers papa Hachem!]

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2°/ Pourim & Téchouva :

-> "Plus grande fut la cession de l’anneau royale [de A'hachvéroch à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d’Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d’avoir ôté l’anneau royal les ramena sur la bonne voie [à faire une téchouva totale]."
[guémara Méguila 14a]

=> La puissance de la téchouva est un thème essentiel de Pourim, car le miracle fût possible grâce à leur téchouva et à leur cri (de prière).

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Le rav Nevenzahl explique que chaque mitsva de Pourim vient en réparation de nos fautes :

-> 1°/ La lecture de la méguila :
Seuls les juifs de Chouchan ont fauté en allant au festin de A'hachvéroch. Si c'est ainsi, pourquoi le décret de mort concernait tous les juifs?
La guémara (Méguila 12a) répond que c'est parce que tous les juifs se sont prosternés devant l'idole faite par Névou'hanezzar, à l'exception de 'Hanania, Michaël et Azaria.

Pourquoi alors n'ont-ils pas été tués?
La guémara répond qu'en réalité les juifs n'ont pas véritablement servi l’idole, car c'est uniquement en apparence (extérieurement) qu'ils ont agi en prétendant suivre l'ordre du roi de se prosterner devant l'idole.
De la même façon, Hachem a agit avec eux en apparence, en prétendant vouloir les détruire, mais finalement il a annulé le décret.

=> Une des mitsvot propres à Pourim est la lecture de la méguila de jour et de nuit.
En effet, par cela nous expions notre faute en témoignant publiquement et largement que c'est Hachem qui dirige tout dans le monde.
A Pourim, on reconnait l'intervention Divine même dans les petites choses de la vie (miracles cachés), et ceci est l'opposé de l’idolâtrie.
Cette proclamation extérieure de l'Unicité de D., vient réparer notre faute extérieur (et non dans notre cœur) [de s'être prosterné devant l'idole].

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-> 2°/ Les michloa'h manot et la séouda (repas de fête/festin) :
Nous n'aurions pas dû nous rendre au festin de A'hachvéroch, car une des problématique était le fait de trop se mélanger avec les non-juifs.
En s'envoyant les uns les autres des mets, on s'ouvre à autrui, ce qui permet de s'attacher plus fortement avec notre prochain juif (l'amour se développe par le don), réparant ainsi notre erreur [s'en éloigner pour se mélanger avec les non-juifs].
De même que notre Sage Mordé'haï avant interdit de se rendre au festin, de même nous réparons cette faute en suivant la volonté de nos Sages en réalisant un festin à Pourim, dans le respect de la loi juive (même en ayant bien bu!).

-> 3°/ Les matanot laév'yonim :
Pour combattre le mérite de Haman d'avoir donné 10 000 kikar d'argent à la tsédaka, nous donnons de la tsédaka supplémentaire à Pourim.

[de même que nous avons fauté en voulant se faire bien voir des responsables du pays (ceux qui comptent) en allant au festin et en se prosternant devant Haman, de même nous réparons cette attitude en témoignant de la compassion et de l'attachement à ceux qui n'ont rien (ceux qui à priori ne nous apportent rien).]

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-> Rabbi Israël de Rouzhin enseigne :
Yom Kippour n'expie que les fautes des repentants mais pas celles des non-repentants (d'après l'opinion des Sages), alors que Pourim expie même celles des non repentants.
Cela est possible en vertu de l'enseignement de la guémara (Méguila 7a) : "Dans le Ciel, on a accompli ce que les juifs acceptèrent d'accomplir ici-bas".
Or, en ce jour, ils prirent sur eux de donner à tout celui qui le demande, même s'il ne le mérite pas, comme il est enseigné : "On ne vérifie pas à qui on donne à Pourim mais tout celui qui tend la main on lui donne" (Choul'han Arou'h 694).
C'est pourquoi il en est de même dans le Ciel : Hachem pardonne les fautes de tout le monde quelle que soit sa situation (à condition seulement qu'il tende la main pour solliciter le pardon).
[Pourim est un jour tellement énorme que Hachem nous accorde tout ce que nous lui demandons, même le fait d'expier nos fautes!]

Pourim et l’unité

+ Pourim et l'unité :

-> "Haman dit au roi A’hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et dispersé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

Selon la guémara (méguila 13b), les mots : "un peuple disséminé " (Yéchno am é’had) signifient : endormi (yochèn) et négligeant à l’égard des commandements.

Il n'y est pas spécifié quelles mitsvot en particulier, mais le Kli Yakar (Chémot 17,8) et le Sfat Emet (5641) viennent expliquer qu'il s'agit des mitsvot entre l'homme et son prochain, et de l'unité.
D'ailleurs, Haman observe que c'est : "un peuple disséminé et dispersé". Il fait alors remarqué à A'hachvéroch que puisqu'il y manque de l'unité, alors il est possible de les attaquer. (à l'image d'Amalek, dont il était un descendant).

En effet, le Kli Yakar explique que la 1ere attaque de Amalek a immédiatement suivi le lieu de : Massa ouMériva (Béchala'h 17,7) qui veut dire littéralement : "épreuve et querelle".
Dans le sens simple, cela signifie que les juifs se sont rebellés contre Hachem car ils manquaient d'eau, mais le Kli Yakar affirme que cela fait référence aux querelles et disputes entre les juifs.

-> "Israël y campa face à la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,16)
Rachi commente : Comme un seul homme, d’un seul cœur [d’où l’emploi du singulier], tandis que les autres étapes ont eu lieu dans des récriminations et des querelles

=> On voit que si Amalek a pu nous attaquer c'est à cause du manque d'unité, et que si on a pu recevoir ensuite la Torah c'est grâce à notre unité.
D'ailleurs, Hachem dit : "Puisqu’ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah." (traité Déré’h Erets Zouta)

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-> Dans le désert Amalek a également attaqué le peuple juif à Réfidim (רפידים), et le Kli Yakar fait remarquer que c'est les mêmes lettres que le mot : פרידים qui signifie : séparés.

Puisque les juifs étaient divisés entre eux, alors Hachem a donné la permission à Amalek de nous attaquer.
[=> se souvenir de Amalek/Haman et vouloir le combattre, c'est se souvenir de la raison qui lui a permis de nous nuire!]

-> Lorsque le peuple juif a combattu Amalek, la Torah rapporte que Aharon et 'Hour tenaient les bras de Moché (lorsqu'ils étaient au-dessus de sa tête les juifs étaient en train de gagner la bataille).
=> Quelle est la signification de Aharon et 'Hour dans ce contexte?

Le Kli Yakar explique que 'Hour était le fils de Myriam.
Myriam est le symbole ultime des mitsvot entre un homme et son prochain. En effet, pendant l'esclavage en Egypte elle était une sage-femme qui passait son temps à aider autrui pour donner la vie, elle a également aidé Moché en le plaçant sur le Nil.

Hillel dit : "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures" (Pirké Avot 1,12). Il passait son temps à développer l'harmonie dans le peuple.
D'ailleurs, dans la paracha 'Houkat (21,1), il est rapporté une autre attaque de Amalek contre les juifs.
Rachi commente : "[Amalek] entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu"
Selon le Kli Yakar, Amalek a attaqué car il savait qu'en l'absence de Aharon, l'unité des juifs s'est trouvée affaiblie, les rendant vulnérables.

=> On comprend mieux pourquoi c'était particulièrement ces 2 personnes qui soutenaient les bras de Moché, pendant la bataille contre Amalek.

[Les mains devaient être grandes ouvertes vers le haut pour gagner, symbolisant la nécessité de témoigner de l'amour l'un envers l'autre et de l'unité (mains grandes ouvertes à autrui = tu es le bienvenue mon frère, ta présence me comble de joie!)]

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-> Le Manot haLévi fait remarquer 3 points de la méguila sur ce sujet :

1°/ Esther fait dire à Mordé'haï : "Va rassembler tous les juifs" (Esther 4,16) = elle voulait signifier que tout le peuple se rassemble dans l'unité pour jeûner.
[lorsque l'heure est grave, toutes les petites disputes de la vie s'envolent, laissant place à l'amour!
La force du peuple juif réside dans son unité, lorsque tous ses composants sont dans le shalom!]

2°/ " Des jours de festin et de réjouissances et une occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres" (Esther 9,22)

[Mordé'haï et Esther ont instauré ces mitsvot pour développer l'unité et l'amitié entre les juifs, annulant ainsi la revendication de Haman de leur nuire.
De même les déguisements font qu'il n'y a plus de différents externes, permettant de se focaliser sur l'intériorité : on est tous des juifs, une même famille!]

3°/ "Ils confirmèrent et acceptèrent [la Torah]" (Esther 9,27)

Dans le texte écrit du parchemin de la méguila, cela est écrit au singulier : קִיְּמוּ וקבל (kiyémou vékibel), mais nous lisons comme si c'était écrit au pluriel : קִיְּמוּ וְקִבְּלוּ (kiyémou vékibélou).
Le Manot haLévi écrit que cela nous enseigne que les juifs ont atteint à Pourim la même unité qu'au moment du don de la Torah, qui est le préalable pour recevoir la Torah.

Le Sfat Emet (5631) enseigne que l'unité au mont Sinaï a permis de recevoir la Torah, et il en a été de même à Pourim.
Il dit ensuite que c'est également cette unité qui a conduit, tout de suite après (l'histoire de Pourim), à avoir la construction du 2e Temple.

=> De même que c'est la haine gratuite entre les juifs qui a provoqué la destruction du 2e Temple, de même nous parviendrons à construire le 3e Temple en témoignant de l'amour gratuit entre nous.

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-> La michna Béroura nous dit : "Même si quelqu'un a 100 personnes chez lui à la maison pour la lecture de la Méguila, mais que la communauté est en train de la lire à la même heure, c’est quand même une mitsva de l’écouter à la synagogue avec un groupe plus important.
Cela s’explique par le concept de "Bérov am adrat méleh" ("avec la multitude de la nation le Roi est honoré" - Michlé 14:28)."

=> Il y a une nécessité d'être uni le plus nombreux possible ensemble!

-> Le Shabbath précédant Pourim, nous devons lire la paracha Shékalim, qui traite du don demi-Shékel (makhatsit aShékel). L'idée est que chacun se voit comme une moitié faisant partie d'un tout, ayant besoin des autres et les considérant avec respect.
D'ailleurs, Hachem a instauré cette donation de chaque juif, pour contrebalancer la donation de Haman à Mordé'haï.

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-> Le Maharal (Oh 'Hadach) demande pourquoi la mitsva du michloa'h manot est imposée à Pourim. De toutes les fêtes que nous célébrons, pourquoi la mitsva des michloa'h manot n'est-elle prescrite qu'à Pourim?

Le Maharal explique que la mitsva des michloa'h manot est une attaque directe contre Haman, contre Amalek. Leur raison d'être autoproclamée est de fragmenter le nom d'Hachem.

Pourim est le jour où nous fêtons notre triomphe sur Amalek. Nous cherchons à publier que si nous volons vaincre le Haman de notre époque, le rendre incapable de nous nuire, alors nous devons développer l'unité entre les juifs.
En ce sens, les michloa'h manot matérialisent la nécessaire d'entreprendre des actions visant à rapprocher les cœurs des juifs entre eux. Nous exprimons qu'il est important et nécessaire, par un présent, par un sourire, par des mots, une écoute, ...

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-> Le rav Shlomo Alkabetz (Manot haLévi) écrit que l'argument principal d'Haman à A'hachvéroch était que le peuple juif est "méfousar ouméforad" (éparpillé et dispersé - Esther 3,8).
Il prétend qu'il n'y a pas d'unité parmi les juifs, qu'ils sont un peuple de division et de discorde. Haman a affirmé qu'il serait capable de vaincre les juifs parce qu'ils n'ont aucun sens de la communauté et de la cohésion.

Haman savait que l'unité du peuple juif reflètent l'unicité d'Hachem. Il a compris que l'unité protégerait les juifs de ses efforts pour les tuer. Il y a un seul D., une seule Torah et une seule nation, c'est pourquoi Hachem protégera son peuple. Or, s'il y a de la discorde et de la dispute au sein du peuple juif, ils ne peuvent plus prétendre au statut de am é'had, et ils ne bénéficieront plus de la protection d'Hachem et de la Torah.

-> Le rav Yonathan Eibeschutz et le Chlah haKadoch écrivent qu'Esther reconnut qu'il n'y avait qu'une seule solution pour contrer les efforts d'Haman.
Elle donna donc des instructions à Mordé'haï : "Va, rassemble tous les juifs" (Esther 4,16).
Il n'était pas nécessaire de faire quoi que ce soit de plus que de simplement les rassembler dans une démonstration ouverte et publique d'unité.

La solution pour triompher d'Haman est de s'unir en tant que peuple unifié. Nous devons agir comme un seul corps, comme une seule entité.
Nous pouvons nous habiller différemment, parler différemment, avoir une apparence différente et des coutumes différentes, mais nous devons nous considérer comme les membres d'une seule entité.
Indépendamment des différences qui peuvent exister entre les individus ou les communautés, tous les juifs doivent s'identifier en tant que parties d'un même tout.

"Tu feras une Ménora" (Térouma 25,23)

-> Nos Sages expliquent que Moché avait des difficultés à réaliser la Ménora, et alors Hachem lui montra une Ménora pour lui faire comprendre comment elle devait être faite.
Par ailleurs, un autre enseignement dit que la Ménora s'est faite d'elle-même, par Hachem Lui-Même.

=> Si elle s'est faite d'elle-même, pourquoi Hachem avait-Il besoin de montrer à Moché comment elle devait être faite?

Dans toute action qu'un homme réalise, l'essentiel de sa part, c'est sa volonté complète de faire cette action, et le reste, c'est Hachem Qui parachève l'action.
Il en est ainsi pour chaque mitsva, et ce qu'Hachem attend de l'homme, c'est qu'il renforce sa volonté d'accomplir cette mitsva.
En ce qui concerne la réalisation concrète, Hachem aidera et finalisera le tout.

Ainsi, Hachem montra à Moché la Ménora pour qu'il ait la volonté et l'envie de la réaliser dans ses détails. C'était cela l'essentiel : éveiller la volonté.
Et une fois que Moché a cherché au maximum à réaliser la Ménora, alors l'essentiel de sa contribution était apportée et Hachem pouvait réaliser la part concrète de la Ménora.

=> Pour qu'Hachem apporte Sa Contribution et Son Aide à l'homme, Il attend que celui-ci témoigne de sa volonté et qu'il fasse le maximum de ses efforts.
Une fois cela obtenu, Hachem intervient et apporte Sa Contribution pour finaliser l'action.
Une fois la volonté obtenue, pour le reste, c'est Hachem qui s'en occupe.

[Sfat Emet]

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-> "La Ménora (sera) face à la table"

-> Le verset ne dit pas que c'est la table qui doit être face à la Ménora. En effet, la Ménora fait allusion à la lumière de la Torah, et la table symbolise l'opulence matérielle. Or, la richesse doit être mise au profit de l'étude. Celui qui dispose de moyens, doit les investir pour subvenir aux besoins de ceux qui étudient la Torah.
Quand il en est ainsi, alors le riche, qui pourvoit aux besoins du Sage, est alors considéré par la Torah comme étant encore plus important que le Sage. Au point que la Torah considère que la table du riche est l'essentiel, et la Ménora du Sage ne fait que se positionner comme étant face à la table. Mais c'est la Table qui prime.
[Chaaré Sim'ha]

Les miracles de la manne

+ Les miracles de la manne :

b'h, quelques exemples :

1°/ La Torah fut donnée 20 jours après que la manne ait commencé à tomber. La manne tomba pour la 1ere fois le 16 Iyar (un mois après la sortie d'Egypte) et la Torah fut donnée le 6 Sivan.

La manne était une nourriture très spirituelle. Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte leur esprit était encore trop brut pour recevoir la Torah, Hachem les nourrit donc de manne afin de les purifier afin de d'être ensuite dignes de recevoir la Torah.

La manne développait l'intelligence et la sensibilité spirituelle des juifs.
[C'est ainsi,] qu'au bout de quelque temps, ils méritèrent le nom de "génération de la connaissance" (dor déa).
Ils parvinrent à ce niveau grâce à la manne préparée dès le crépuscule de la Création. [Zohar]

[selon le Sifté Cohen, chaque jour la manne purifiait et rendait davantage spirituels chaque juif.]

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2°/ La manière dont tombait la manne était exceptionnelle.
Durant toute la nuit, un vent du nord soufflait qui glaçait le désert.
La pluie tombait et en lavait le sol. Ensuite, du sol montait de la rosée que le vent répandait sur toute la surface du désert, brillante comme une table d'or pure. C'était alors que la manne tombait sur la surface reluisante du désert.

C'est pourquoi la Torah dit que la manne tombait "sur la face du désert" (Chémot 16,14).
Elle tombait uniquement aux endroits nettoyés (pana) si parfaitement que l'on pouvait y voir son visage (panav) refléter sur le sol ...

Elle tombait si délicatement que les juifs ne s'en rendaient pas compte ...
Comme un sandwich, la manne était recouverte de rosée au-dessus et au-dessous.
Ainsi, était-elle protégée de la saleté, de insectes ainsi que des sables du désert.

A leur lever, les juifs récitaient leur prière, puis sortaient de leur tente où ils trouvaient toute la nourriture dont ils avaient besoin ...

[D'ailleurs, de nos jours nous avons la coutume de placer une étoffe au-dessus et au-dessous des pains du Shabbath, en souvenir de la rosée recouvrant la manne au-dessus et en dessous.]

La manne tombait dans la maison et dans la bouche des juifs saints, ainsi qu'il est écrit : "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne comme nourriture, Il leur octroya du blé du ciel" (Téhilim 78,24).
La manne leur tombait réellement dans la main, ils n'avaient plus qu'à la porter à leur bouche pour la manger.

Par contre, au sujet des réchaïm, la Torah dit : "Le peuple s'éparpilla et ramassa [la manne]" (Bamidbar 11,8). Ce verset implique qu'ils devaient aller loin dans le désert pour ramasser la manne ...

[le Méam Loez enseigne que : le érev rav ne mangeait pas la manne dès qu'elle tombait, mais une fois qu'elle avait commencé à fondre au soleil. De plus, il ne pouvait pas la manger nature mais il la broyait, puis la pétrissait comme du blé, et il en faisait ensuite des gâteaux qu'il consommait (Bamidbar 11,8). Il n'en appréciait pas la nature spirituelle, c'était comme un produit végétal quelconque.]

Chaque nuit, de l'herbe poussait dans le désert pour nourrir les animaux des juifs.
Quelque fût la quantité qu'ils mangeassent, chaque matin, de l'herbe nouvelle avait poussé.

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-> "Hachem dit à Moché : Je vais faire pleuvoir pour vous une nourriture céleste" (Béchala'h 16,4)
-> "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne" (Téhilim 78,24)

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne que la Torah utilise pour la manne le terme "pleuvoir" pour nous rappeler que : combien nous gagnerons d'argent, quand et comment, cela ne dépend pas de nous à l'image de la pluie. C'est entièrement dans les mains d'Hachem!
Nous ne pouvons rien faire pour avoir davantage de pluie (si ce n'est prier pour cela).
De même, il est impossible d'augmenter notre subsistance (sauf par notre prière). Certes nous faisons notre hichtadlout, mais le montant final obtenu ne changera pas, pas une goutte de plus, pas une goutte de moins.

-> 4 clés sont entre les Mains d’Hachem, qu’Il ne confie à aucun émissaire, pas même à un ange : la clef qui commande les naissances (‘haya – accouchement), la clef qui commande les pluies (guéchamim), la clef qui commande la résurrection des mots (té’hiat hamétim) et enfin la clef de la subsistance (parnassa).
[d’après la guémara Taanit 2a et 2b]

-> b'h, sur la notion que la subsistance est déterminée à Roch Hachana : https://todahm.com/2020/12/26/29603

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3°/ De hautes montagnes de manne tombaient pour les juifs, et il existe une tradition selon laquelle la hauteur de la manne dépassait celle des eaux du Déluge de l'époque de Noa'h ...
Par conséquent, puisque les eaux du Déluge atteignirent 15 coudées (Béréchit 7,20), la manne tombait à une hauteur de 60 coudées.

Des rois du monde entier venaient dans le désert pour assister à ce phénomène miraculeux.
Ils observaient les juifs tranquillement assis en train de manger leur manne.
Il est fait allusion à cela dans le verset : "Tu as disposé une table devant moi en présence de mes adversaires" (Téhilim 23,5).

Selon une autre opinion : ["Chaque jour, lorsque la manne tombait dans le désert, il y avait suffisamment de nourriture pour que le peuple tout entier puisse vivre pendant 2000 années.
Les juifs prenaient ce qu’ils avaient besoin pour la journée, et le reste fondait au soleil." - midrach Téhilim 78]

C'est pourquoi, la Torah dit [littéralement] : "Le peuple sortit pour la ramasser, pour chaque jour de Son jour" (Chémot 16,4). Or, un jour de Hachem représente 1000 ans .
[ex: le monde existe sous cette forme pour maximum 6000, comme les 6 jours de la semaine avant le Shabbath]

La manne tombait chaque jour sur 2000 coudées (environ 800 mètres) autour du camp des juifs.
C'était la récompense des juifs pour avoir observé Shabbath, y compris les lois du té'houm, qui leur interdisaient de s'éloigner du camp de plus de 2000 coudées.

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4°/ Lorsque le peuple ramassait la manne, certains en prenaient une grande quantité et d'autres très peu.
Pourtant, lorsqu'ils rentraient dans leur tente et mesuraient leur récolte, ils trouvaient ni plus ni moins d'un omère pour chaque membre de la maison (Chémot 16,18).

Ce miracle avait pour but d'enseigner aux juifs qu'ils devaient se satisfaire de leur lot et ne pas rechercher de superflu.
Si un homme veut mériter la couronne de la Torah, il doit se satisfaire de ce qu'il possède et se dévouer au service de D.
De plus, puisque tous les juifs recevaient en fin de compte la même part de manne, la jalousie était inexistante.

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5°/ Bien que d'ordinaire, la manne que les juifs laissaient pour le lendemain pourrît et empestât, elle demeurait fraîche le Shabbath (Chémot 16,24).
C'était là un témoignage de la sainteté du Shabbath.

Lorsque la Torah déclare : "Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3), elle fait allusion à la manne. [Rachi - Béréchit 2,3]

Le vendredi, il y avait une double part, comme il est écrit : "Le vendredi, ils ramassaient une double part de pain, 2 omères par personne" (Chémot 16,22).
Ce verset peut être interprété de 2 façons :
-> le vendredi, chacun en ramassait 2 fois plus que les autres jours, ce qui suffisait pour le vendredi et le Shabbath.
Hachem dit : "Le vendredi, Je vous ai donné du pain pour 2 jours" (Chémot 16,29) = une double part tombait le vendredi.

-> ou bien : il y avait une double part pour le Shabbath = Le vendredi les juifs ramassaient 3 omères par personnes : un pour vendredi et 2 pour Shabbath.
Ainsi le vendredi, ils ramassaient 2 omère par personne, mais le omère du Shababath, objet de la bénédiction, était équivalent à 2 omères (2 fois la quantité habituelle) ...

Le Shabbath, la manne avait un meilleur goût encore que les autres jours.
Elle paraissait aussi plus brillante.

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6°/ La manne était la nourriture spirituelle des anges, concept incompréhensible pour un être humain.

Le peuple pouvait savourer, dans la manne, toutes sortes de goûts.
A la fin des déplacements dans le désert, Moché leur dit : "Ces 40 ans, Hachem votre D. a été avec vous, vous n'avez manqué de rien" (Dévarim 2,7).
Bien que les juifs n'eussent mangé que de la manne, ils n'en ressentirent aucune frustration.

Si une personne disait : "J'ai envie de faisan rôti" ou "J'aimerais bien un peu de gibier", la manne prenait immédiatement ce goût et cette consistance.

Les saints n'avaient même pas à exprimer ce désir verbalement : dès qu'ils y pensaient, la manne prenait exactement le goût de la nourriture qu'ils désiraient.

La manne pouvait prendre jusqu'à 546 goûts différents.
Il est écrit à ce propos : "Le fruit [de D.] m'est agréable (matok - מָתוֹק) au goût" (Chir haChirim 2,3).
La valeur numérique du mot "matok" est de : 546 ...

Selon une opinion, non seulement la manne prenait-elle le goût et la consistance de tous aliments possibles, mais elle en prenait également la forme.
Elle prenait immédiatement la forme de ce que tout juif souhaitait manger.

Les seuls aliments auxquels la manne ne s'apparentait pas étaient ceux que les juifs mentionnèrent dans leur plainte : "concombre, melon, poireau, oignon et ail" (Bamidbar 11,5).
La raison en est que ces aliments sont malsains pour les bébés et les femmes enceintes. [guémara guémara Yoma 75a]
De plus, ces aliments lourds empêchent de se concentrer dans l'étude. [Pessikta - Béaaloté'ha]

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7°/ La manne était une nourriture spirituelle complètement assimilée par le corps, et qui ne laissait absolument aucun déchet.

Pour y faire allusion, la Torah qualifie la manne de "petits grains (mé'houpass)" (Chémot 16,14).
Le mot "mé'houpass" (מְחֻסְפָּס) a une valeur numérique de 248, le nombre de membres du corps humain.
Ce mot fait donc allusion au fait que la manne était absorbée par les 248 parties du corps et ne laissait pas le moindre déchet.

[Selon le Méam Loez : Au cours de la 1ere année, les juifs se plaignirent (Bamidbar 11,6), et à partir de ce moment ils devaient se soulager uniquement pour la nourriture achetée aux nations voisines, qui n'était alors plus absorbée totalement par le corps, contrairement à la manne.
A la fin des 40 ans, lorsqu'ils se plaignirent à nouveau de la manne (Bamidbar 21,5), c'est alors qu'ils perdirent cet avantage, ils devaient se soulager à nouveau même pour la manne.
De ce point de vue, ils n'étaient plus différents des animaux, alors qu'avant ils ressemblaient aux anges.]

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8°/ Selon la guémara (Béra'hot 57b), la manne avait un goût [extrêmement savoureux] : "60 fois plus doux que le miel" ...

Bien que la manne prenait le goût recherché par celui qui la mangeait, elle avait généralement le goût du lait pour les nourrissons, du pain pour les jeunes gens et du miel pour les vieillards.

Le goût naturel de la manne était donc celui qui convenait le mieux à chacun. Il arrive parfois que l'on en réfléchisse pas à ce que l'on fait, et que l'on ne veille pas à éviter les aliments nocifs.
Hachem fit donc que la manne prenne automatiquement le goût et la consistance la plus bénéfique pour celui qui la mangeait, sans qu'il n'ait à y penser.

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9°/ Le vent du nord soufflait au-dessus du Gan Eden et apportait aux juifs toutes sortes d'arômes exquis. Ainsi, jusqu'à l'odeur de la manne était très rafraîchissante. [Zohar]

Elle parfumait les femmes juives au point que durant les 40 années passées dans le désert, elles n'eurent pas besoin d'autre parfum.

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10°/ Pour les juifs, toutes sortes de pierre précieuses tombaient avec la manne.

Les dirigeants les ramassaient et les gardaient en sûreté.
Moché avait instruit que seuls les dirigeants prissent les pierres précieuses pour les utiliser plus tard, pour la construction du Michkan.

[ils y avaient un grand nombre d'autres pierres précieuses emportées d'Egypte et de la mer Rouge, mais elles ne convenaient pas à la réalisation d'objets précieux/kadoch comme le Pectoral et l'éphod du Cohen Gadol.]

Selon Rabbénou Bé'hayé, pas toutes ces pierres ne furent utilisées pour le Michkan, mais par son mérite, des pierres précieuses et des perles tombèrent dans le désert avec la manne durant 40 ans.

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11°/ La manne restait sur le sol durant les 4 premières heures du jour. Ensuite, lorsque les juifs avaient terminé leur cueillette, elle fondait en ruisseaux qui se jetaient dans la mer.

Ces ruisseaux étaient si profonds qui'il était possible d'y nager.
Des animaux venaient de loin pour y boire, si bien que les juifs pouvaient les capturer et s'en nourrir.
Les nations voisines capturaient elles aussi ces animaux, et constataient qu'ils avaient un goût délicieux et inhabituel en raison de la manne. Ainsi, tous eurent connaissance de ce que D. offrait à Israël.

Cependant, si les non-juifs buvaient l'eau de ces ruisseaux, elle était amère comme la galle.
[même pour les juifs la manne fondue n'était pas consommable, afin que l'on n'en gardât pas d'un jour pour l'autre.]

La manne restante fut gardée pour les saints au Monde futur.
Quiconque a foi en la Torah méritera d'en manger dans le futur. Par contre, les incroyants ne pourront pas même la voir.

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12°/ La manne que Hachem prescrit de garder dans un récipient se conserva de nombreuses années.
Alors que la manne fondait à la chaleur du soleil, celle gardée dans le récipient resta intacte et visible jusqu'à la destruction du 1er Temple, près de 900 ans plus tard. [Abarbanel] ...

Avant la destruction du 1er Temple, 5 choses furent dissimulées dans une catacombe sous la pierre d'assisse (évène chétia) : l'Arche du Témoignage, les Tables des 10 Commandements, le bâton d'Aharon, l'huile d'onction et le récipient de manne. [Yalkout Réouvéni]

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13°/ Hachem envoya aux juifs des oiseaux appelés "slav" [généralement traduit par "cailles"].
Les oiseaux volaient à 2 coudées du sol si bien qu'il n'y avait qu'à étendre la main pour les capturer. Il n'était pas même nécessaire de se pencher pour s'en saisir.
[...]

Durant la 1ere année, la caille accompagnait la manne chaque jour mais Hahem ne s'irrita pas contre le peuple puisqu'il ne consommait qu'une petite quantité de viande.
L'année suivante, à Kivrot hataava (Bamidbar 11,4-34), le peuple protesta que cette quantité était insuffisante. [Abarbanel ; Kli Yakar]

Durant les 40 ans que les juifs passèrent dans le désert, il y eut des cailles (slav) tous les jours.
La nuit, la manne tombait et en fin d'après-midi, la caille apparaissait.
La Torah insiste sur la fait que "les juifs mangèrent la manne pendant 40 ans" (Chémot 16,35) pour la seule raison que la manne représentait un miracle manifeste.
La caille pouvait, quant à lui, être interprété comme un phénomène naturel.

Ainsi, les juifs avaient à la fois, la manne et la caille durant 40 ans dans le désert. Ils avaient également le puits miraculeux [de Myriam] qui les suivait partout". [Rabbénou Bé'hayé]

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-> D'après la tradition (guémara Kidouchin 38a), la manne cessa de tomber le 7 Adar, à la mort de Moché.
Recueillie ce jour-là par les juifs, elle dura jusqu'au 16 Nissan, ce qui constitue un miracle évident.
[ils en mangèrent jusqu'après avoir traversé le Jourdain, et être entrés en Terre sainte, où ils ont alors mangé de la récolte du pays (cf. Yéhochoua 5,12).]

[b'h, compilation personnelle des divré Torah du Méam Loez (Béchala'h 16,36)]

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-> La manne pouvait avoir le goût de ce que l'on voulait. [Mékhilta Yitro]
Selon une opinion, ce n'était qu'après le don de la Torah. [Michoul'han Rabbi Eliyahou Barou'h Béhaaloté'ha]
Un autre avis affirme qu'elle ne pouvaient avoir le goût que d'aliments qu'ils connaissaient. [Kédouchat Lévi - Béhaaloté'ha]
Un autre avis encore affirme qu'elle avait 546 goûts, ce qui correspond à la guématria du mot "doux" (matok). [Yalkout Chimoni - Chir hachirim 986]

Yona et le poisson qui l'a avalé ont tous deux mangé des restes de Manne. [Rachi - Yona 2,1]

La manne était absorbée par les membres de celui qui la mangeait, sans former de déchets. [guémara Yoma 75b]
Il est intéressant de noter que celui qui en mangeait ne ressentait plus la faim et n'était pas rassasié. [Yoma 74b]
Une autre opinion affirme qu'elle avait la même texture que la nourriture. [Yoma 75a]
Le plus étonnant, c'est qu'elle était si spirituelle qu'elle descendait dans la trachée au lieu de passer dans le tube digestif. [Kétsipéhcat Dvach - au npm du Ména'hem Tsion - Vayé'hi ]

Elle changeait également d'apparence et prenait toutes les couleurs du monde ('Hemdat Yamim - Béhaaloté'ha ; Ména'hem Tsion 106), bien que le Shabbath, elle était blanche (Malbim - Béchala'h 31).

Elle était parfumée comme tous les aliments du monde (Kli Yakar - Béchala'h 16,15), alors qu'une autre opinion est qu'elle était si parfumée que les femmes n'avaient alors plus besoin de parfums (Sifré Béhaaloté'ha 89).
Avec la manne descendirent des pierres précieuses, des bijoux de femmes (Yoma 75a) et des vêtements (Tossefot Hachalem - Béchala'h 16,19).

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-> La manne était transparente tous les jour de la semaine, à l'exception du Shabbath, où elle était blanche.
[Malbim - Béchala'h 31]

-> La manne sera également servie lors du festin du Léviatan, ce sublime repas réservé aux tsadikim (justes) dans le monde à Venir. [ajout du Ba'h sur 'Haguiga 12b ; Tiféret Tsvi sur Zohar Béchala'h 62b ]