Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Quand on coupe une branche d'un arbre, une voix va d'un bout du monde à l'autre, mais elle ne s'entend pas."

[Pirké déRabbi Eliézer - chap.34]

=> Tou biChvat (le nouvel an des arbres) constitue pour un juif l'occasion de porter un regard sur le monde végétal, qui nous paraît à nous être "inerte", alors que nos Sages nous révèlent qu'il a des sentiments et même parfois exprime de la douleur.

Nous devons en tirer une grande humilité : ce que nous percevons du monde, ce qui s'y déroule réellement nous dépasse totalement : tout est entièrement dans les mains de papa Hachem.
A partir de ce constat, comment ne pas suivre avec joie la volonté de D., comme unique GPS nous permettant d'avancer sur le bon chemin de notre vie.

-> Dans le midrach (rabba Bamidbar 3), il est rapporté :
"Il y avait un palmier qui était à 'Hamatan, et qui ne donnait pas de fruits. On l'a greffé, et il ne donnait toujours pas de fruits.
Rabbi Tan'houma a dit : "Il voit un palmier dattier de Jéricho et le désire en son cœur".
On en a amené, on l'a greffé avec, et immédiatement il a donné des fruits."

[Plus on a conscience de notre petitesse, plus on permet à Hachem d'avoir une grande place dans notre cœur, plus on lui permet d'être grand à nos yeux!

Par ailleurs, on a tendance à se moquer, à parler d'autrui en se persuadant que cela n'est rien! (à l'image d'un arbre qui reçoit des rafales de vent, mais qui reste stoïque!)
Mais si nous prenons conscience que même l'inerte a des sentiments, alors à combien plus forte raison devons-nous faire attention à l'extrême à l'honneur et à la susceptibilité de notre prochain!]

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-> Que peut-on apprendre de l'arbre?

1°/ L'arbre n'est vivant que lorsqu'il est relié à ses racines. Quand il est détaché, il se flétrit.
De même l'homme, qui est comparé à un arbre, ne tire sa vie (une vie riche de sens) que lorsqu'il est relié par ses actes à son Créateur.

2°/ Sans eau, l'arbre se flétrit et ne peut pas vivre.
C'est une allusion à l'homme, qui sans eau se flétrit et ne peut pas vivre.
[ "L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]

3°/ Si l'arbre a de nombreuses racines, le vent ne peut pas le déraciner. Mais s'il a peu de racines, le vent le déracine.
De même, l'homme quand il est fortement enraciné dans sa foi, rien ne peut le détourner de servir Hachem. Mais si les racines de sa foi sont faibles, n'importe quoi le dérange dans son service de Hachem. [Yaavets - Pirké Avot 3,7]

4°/ L'écorce des fruits de l'arbre se forme avant le fruit.
De même, le mauvais penchant vient en l'homme avant le bon penchant. Malgré tout, il faut jeter l'écorce et ne manger que le fruit.

5°/ S'il y a une égratignure sur le noyau, cela va ensuite devenir un défaut voyant de l'arbre qui aura poussé à partir de ce noyau.
De même dans l'éducation des enfants, une petite déviation dans la petite enfance se transformera en un grand défaut à l'âge adulte.

6°/ Le tronc de l'arbre ne se renouvelle pas tous les ans, mais reste fixe ; les fruits, eux se renouvellent tous les ans.
C'est une allusion à la Torah qui est éternelle et existe perpétuellement, mais en qui on découvre tous les ans de nouveaux trésors de douceur et de charme.

[issu du Séfer Ziv haMinhaguim ]

"La prière consiste dans le fait que la sagesse supérieur [Hachem] a établi que les créatures doivent recevoir l'abondance de Lui.
Il faut que ce soit elles qui se tournent vers Lui, se rapprochent de Lui et recherchent Sa proximité.
Il leur accorde un épanchement d'abondance en fonction de leur éveil vers Lui, et sans cet éveil elles ne le reçoivent pas.

Hachem désire que les créatures aient une abondance de bien en tout temps, et Il leur a préparé ce service [la prière] tous les jours, [puisque] de cette façon Il leur accordera une abondance de réussite et de bénédiction."

[Ram'hal - Déré'h Hachem]

"L'homme doit savoir que pour chaque mitsva qu'il fait en ce monde, une semence spirituelle est créée, d'où fleurira sa part dans le monde à venir, ce qui sera extrêmement plaisant à son âme."

[Za’hor léMyriam – chap.22 ]

"Yitro, prince de Midian, beau-père de Moché, entendit tout ce que D. avait fait à Moché et à Israël Son peuple, que Hachem avait fait sortir Israël d'Egypte" (Yitro 18,1)

-> Rachi : Qu'a-t-il entendu qui l'ait incité à venir?
Le passage de la mer Rouge et la guerre de Amalek.

=> Pourquoi n'est-il pas venu directement après les incroyables miracles liés à la mer Rouge, attendant d'entendre la guerre contre Amalek pour se décider à rejoindre Moché?
Comment comprendre qu'une bataille l'a plus impressionné que ce qui s'est passé à la mer Rouge?

-> Rabbi Eliyahou Lopian explique que toutes les nations du monde ont eu connaissance des miracles incroyables qui se sont passés en Egypte, puis à la mer Rouge, et pourtant elles n'ont rien changé au quotidien : la vie continuait comme auparavant.
Il y avait une exception : Amalek, qui était si bouleversé à l'idée qu'un Etre supérieur soit en charge de leur vie, qu'ils étaient prêt à lui mener combat à tout prix.

Yitro, grand prête de Midian, était un expert de toutes les religions. En effet, il avait une telle soif de vérité, qu'il les avait essayé absolument toutes (cf. Rachi v.18,11).
Puisqu'il avait une recherche de vérité sincère (et non pas uniquement pour satisfaire ses désirs personnels), D. l'assista dans sa démarche.
Après la mer Rouge, Yitro était heureux de connaître la vérité (le D. d'Israël est l'Unique et Vrai D.!), mais cependant il a continué à vivre comme avant.

"Yitro entendit tout ce que D. avait fait " : Après la bataille d'Amalek, il a réalisé que face aux miracles de Hachem, il y avait 2 réactions :
- celle de toutes les nations = elles n'ont pas entendu : l'information n'a fait que passer dans leur tête, et la vie a ensuite continué comme si rien ne s'était passé.
- chez Amalek et chez Yitro = ils ont entendu, ils ont pris conscience du message derrière les miracles incroyables : il y a une Force Suprême qui dirige et contrôle tout.

Yitro a compris que face à ce choc : soit on agit comme Amalek (plutôt mourir que de devoir soumettre nos envies à celle d'un D.), soit accepter et devenir juif.
C'est pour cela qu'il est parti tout de suite rejoindre les rangs du peuple d'Israël, pour ne pas risquer de suivre l'exemple d'Amalek.

=> Il en est de même dans notre relation avec la Vérité : soit on la laisse nous passer au-dessus de la tête (mes capteurs sont éteints), soit comme Amalek je développe une attitude anti-Hachem pour me permettre de justifier de faire ce que j'ai envie, ou soit j'arrive à capter ces moments de Vérité afin d'en profiter pour faire des changements concrets et réels dans ma vie.

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-> Rabbi Yéhouda Zev Segal explique que Yitro a été très impacté par l'écoute de ce qui s'est passé à la mer Rouge. Cependant, il pensait qu'il n'était pas nécessaire de faire quelque chose, gardant cette sublime inspiration.

Au sujet de la bataille contre Amalek, il est écrit : "Lorsque Moché levait sa main, Israël prenait le dessus et lorsqu'il baissait sa main, Amalek prenait le dessus" (Yitro 17,11).
La michna (Roch Hachana 3,8) explique : "Lorsqu'Israël regardait vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père céleste, il avait le dessus ; lorsqu'il ne le faisait pas, il avait le dessous.".

Yitro a été choqué d'entendre que dans cette bataille qui s'est déroulée sur une seule journée, il était possible d'être inspiré par les mains de Moché au point de mériter la victoire, et qu'un bref moment après, lorsque les mains étaient baissés l'inspiration était partie au point qu'ils perdaient tout.

=> Cela a enseigné à Yitro qu'il n'était pas suffisant de ressentir une élévation suite aux miracles de la mer Rouge, puisque ces sentiments n'allaient pas rester, sauf s'il faisait un acte concret pour les rendre permanents, et c'est ce qu'il a fait en rejoignant les juifs et en se convertissant.

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-> "Yitro, le prêtre de Midiane, le beau-père de Moché, entendit" (Yitro 18,1)

=> Puisque ce verset relate que Yitro est venu se rapprocher du peuple d'Israël et se convertir, pourquoi rappeler ses origines en tant que prêtre de Midiane?

En fait, nos Sages disent que lorsque le peuple d'Israël est dans une phase de réussite et de grandeur, alors on n'accepte pas de convertis. En effet, on craint que la personne ne cherche à se joindre à Israël par intérêt pour accéder à leur grandeur, et pas sincèrement.
Or, à cette époque, les Hébreux étaient en phase de grande réussite, après tous les merveilleux miracles qu'Hachem a réalisés pour eux. Comment a-t-on donc pu accepter la conversion de Yitro?
C'est pour répondre à cette question que la Torah précise qu'Yitro était le prêtre de Midiane. Il était donc lui aussi un homme important et très honorable. De fait, il n'avait pas de raison de rechercher la grandeur en se convertissant. C'est pourquoi, on a donc pu malgré tout accepter qu'il se convertisse.
[Apiryon]

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-> Le Divré Israël explique que la victoire des juifs sur Amalek (symbolisé par Moché levant ses mains) a fait comprendre à Yitro l'importance de s'attacher à des tsadikim, d'avoir son rav, pour gagner sa lutte contre notre yétser ara, le Amalek en nous.

-> Yitro était prêt à quitter tout son confort, sa très haute position dans la société, ... pour aller dans le désert, qui symbolise l'humilité.
En effet, c'est uniquement lorsque l'on a tout vidé (ex: notre égo, nos désirs matériels), qu'il n'y a plus rien faisant écran entre nous et D., que l'on peut alors totalement soumettre sa volonté à celle d'Hachem, et il est possible de pleinement acquérir la Torah.
C'est ce que fit Yitro, et c'est une leçon pour nous tous. [dans sa quête de Vérité, il était prêt à tout quitter]
[adapté du Pri Tsadik - Rabbi Tsadok haCohen]

-> Par exemple, le Noam Mégadim commente : "Tu n'auras par d'autres D.", en le rapprochant de : "On ne doit pas être gêné face à ceux qui se moquent de nous lorsque l'on réalise la volonté de D. (Rama - Ora'h 'Haïm 1).

En effet, cela signifie qu'à nos yeux nous avons d'autres divinités que Hachem, puisque l'on se soumet à l'autorité du regard d'autres personnes, d'intérêts personnels, oubliant l'espace d'un instant que D. est au-dessus de tout.

[le désert représente le fait qu'il n'y a personne, ni aucune tentation : uniquement nous et D. (le roi David s'exclame : Je mets Hachem devant moi tout le temps - Shiviti Hachem lénegdi tamid)]

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+ "Yitro ... entendit tout ce que D. avait fait"

-> Le Maskil léDavid apporte l'explication suivante.
Hachem a provoqué Amalek contre les juifs suite à des mauvaises actions de leur part.
Mais alors, si les juifs étaient fautifs, pourquoi Hachem leur a accordé la victoire de cette guerre?

De ce raisonnement, Yitro a déduit que forcément, le peuple d'Israël bénéficiait de la faveur Divine, à l’image d’un père pour son fils, même s’il le trouve coupable et qu’il le punit, finalement il le prend en pitié et l’épargne.

=> Ainsi, si le peuple juif est tel un fils pour Hachem, s’il est particulièrement aimé par Hachem, même s’il faute, alors effectivement, Yitro a conclu qu’il convient de s’attacher à ce peuple : il est donc venu rejoindre le peuple d’Israël (spécialement après l'épisode de Amalek).

-> Le 'Hatam Sofer explique que Yitro se culpabilisait et considérait qu’il avait commis une faute d’avoir été un conseiller de Pharaon.
Certes, il ne disait rien de mal contre les juifs, mais nos Sages affirment que celui qui se joint à un racha sera puni comme celui-ci.
Ainsi, Yitro s’en voulait donc d’avoir été, pendant une certaine période, conseiller de Pharaon.

Bien que depuis longtemps il avait regretté ce manquement et s’était déjà repenti, malgré tout, après avoir entendu le miracle de l’ouverture de la mer Rouge, il comprit que Hachem procède mesure pour mesure.
Les égyptiens furent punis par Hachem selon leurs perversités (subissant chacun une mort proportionnelle aux souffrances qu'ils ont pu faire subir), et furent engloutis dans la mer pour avoir jeté les enfants mâles dans le Nil.

De là, Yitro comprit que son repentir devait être à l’image de son manquement et il décida qu’à présent, il serait un bon conseiller pour les juifs, quand ils en auraient besoin.
Cependant, il pensait qu’il pouvait rester chez lui et attendre que les juifs viennent le consulter pour les conseiller. Il ne se voyait pas dans l’obligation d’aller, lui-même, vers eux.

Mais lorsqu'il entendit qu’Amalek vint faire la guerre contre Israël et que, comme le disent nos Sages, il parcourut pour cela 400 Parsa (environ 1700 km), ce qui représente une distance énorme. Alors il se dit que si pour le mal, Amalek est prêt à venir de si loin, combien plus pour le bien des juifs, lui aussi devait venir vers le peuple.

-> Le Ktav Sofer (fils du 'Hatam Sofer), apporte l’éclairage suivant. Il dit que Yitro souhaitait rejoindre le peuple juif depuis longtemps, mais il craignait d’être mal reçu, en tant qu’ancien prêtre idolâtre.
Par mesure de reconnaissance vis-à-vis de lui, pour avoir hébergé Moché dans un moment difficile pour lui, et lui avoir donné sa fille en mariage, certainement les juifs l’accueilleraient bien.
Cependant, il voulait être sûr que le peuple d’Israël avait bien cette qualité de reconnaissance avant de venir les rejoindre.

Quand il entendit le miracle de l’ouverture de la mer, il se demanda pourquoi Hachem a-t-il eu besoin de faire un tel miracle. Pourquoi les juifs n’ont-ils pas tout simplement fait la guerre aux égyptiens ?

La réponse est que les égyptiens ont accueilli dans leur pays les juifs, et simplement pour cela ils ne pouvaient pas leur faire de mal, malgré toutes les souffrances qu’ils leur ont imposées.

De là, Yitro déduisit que le peuple d’Israël est très reconnaissant. Mais malgré tout, il n’en fut pas complètement sûr, car peut-être que les juifs ne pouvaient pas simplement faire la guerre aux égyptiens du fait de leur faiblesse et de leur fragilité dues au fait qu’ils étaient des anciens esclaves.

Ainsi,lorsque Yitro vit comment les juifs ont fait, malgré tout, la guerre contre Amalek et ont eu la victoire, de là il déduisit que les juifs n’ont pas peur de faire la guerre.
S’ils n’ont pas combattu les égyptiens, c’est donc bien du fait de leur sentiment de gratitude envers eux.

=> Yitro conclut de cette association entre l’ouverture de la mer et la guerre contre Amalek, que les juifs ont cette qualité de reconnaissance, alors il se sentit prêt à venir rejoindre le peuple d’Israël, sûr qu’il sera bien accueilli.

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-> Rachi explique sur les mots "Yitro entendit" : Qu’a-t-il entendu pour venir? L’ouverture de la mer Rouge et la guerre contre Amalek.

-> Le Béer Yossef enseigne :
Les nations furent très remuées par les miracles de la sortie d’Égypte, comme il est écrit dans le Chant de la Mer : "Alors les chefs d’Édom tremblèrent, les vaillants de Moav furent saisis de terreur, tous les habitants de Canaan, consternés" (Béchala'h 15,15).

Mais, lorsqu’Amalek attaqua, il atténua la crainte révérencielle que le monde avait envers le peuple juif. Les nations ne considéraient alors plus les juifs comme invincibles, et leur respect pour D. s’estompa.
Nos Sages utilisent, à ce sujet, la parabole d’une baignoire d’eau bouillante dans laquelle personne n’ose plonger. Soudain, quelqu’un y entre et se brûle, mais il refroidit l’eau (Rachi - Ki Tétsé 25,18).
Amalek perdit la bataille, mais il connut néanmoins certains moments de gloire, et ce combat, plus ou moins ordinaire, atténua les conséquences des prodiges de la sortie d’Égypte. Ainsi, l’attaque d’Amalek eut l’effet inverse des miracles.

=> En quoi cela incita-t-il Yitro à se convertir?
Le Béer Yossef poursuit : la considération première d’Yitro fut les répercussions de la guerre contre Amalek sur le Nom d’Hachem dans le monde. Si Amalek n’avait pas attaqué à ce moment, Yitro se serait peut-être contenté d’être un Ben Noa’h (Hachem a enjoint Noa’h et ses descendants d’accomplir 7 mitsvot) et de considérer les juifs avec respect ; il aurait certainement fait en sorte que son entourage agisse également ainsi.
Or, après cette attaque, Yitro ressentit le besoin de s’unir publiquement au peuple juif pour montrer que les nations devaient continuer de craindre et de respecter les juifs. Il était une personnalité très connue de par le monde et il réalisa que son voyage vers le désert depuis Midiane ne passerait pas inaperçu.
Nos Sages affirment qu’il voulut à tout prix publier son adhésion au judaïsme (Rachi - Yitro 18,6).
Le midrach rapporte qu’Hachem, Lui-même, dit à Moché que les aspirations de Yitro étaient réellement nobles.
Le Béer Yossef explique que la pureté de ses intentions était manifeste par son désir de contrecarrer les desseins ignobles d’Amalek.

Le Zohar (Zohar 2;69a) enseigne : "Lorsque Yitro, grand prêtre idolâtre dit : "Je reconnais à présent qu’Hachem est plus puissant que tous les autres dieux" (Yitro 18,11), l’honneur d'Hachem grandit et s’éleva au-dessus de tout. Du fait que [Yitro] se mit au service d'Hachem tout le monde se distancia immédiatement de l’idolâtrie [car les gens] réalisèrent qu’elle ne contenait aucune vérité. Le Nom d'Hachem fut alors sanctifié à travers le monde. » [5]

Ainsi, par son attitude il a réussi à sanctifier le Nom d’Hachem au sein des nations.

-> Cela nous apprend qu'il ne suffit pas de réfléchir à sa relation personnelle avec Hachem, mais que nous devons également nous soucier des conséquences que nos actions peuvent avoir sur les autres.

Le rav ‘Haïm de Volozhin écrit à ce propos, que nous disons, dans la amida de Roch Hachana, qu’Hachem juge "maassé ich oupékoudato". "Maassé ich" évoque les actions de la personne, mais à quoi se réfère "pékoudato"?

Il explique que chacun a une sphère d’influence qui touche les membres de sa famille, ses élèves ainsi que toute personne qui le côtoie. La façon qu’il a d’influer sur son entourage, par le biais de ses actions, est appelée "pékoudato" et l’individu est également jugé sur cela.
Si, en observant son comportement, d’autres personnes perfectionnent leur avodat Hachem, alors il sera largement récompensé, mais si c’est l’inverse qui se produit, il sera condamné pour la part qu’il aura dans leurs fautes (avérot), autant que pour ses propres fautes.

Le rav Yéhonathan Gefen commente : les actions de la personne ne se font pas en vase clos, nous sommes constamment observés par les autres, et par conséquent, nous devons constamment être conscients des éventuelles répercussions de nos actes, même quand nous ne communiquons pas directement avec une autre personne. Yitro comprit ceci et agit en fonction, c’est un modèle pour nous tous. [au point d'avoir une paracha portant son nom]

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Yitro 19,17)
Rabbi Avdimi bar ‘Hama bar ‘Hassa apprend que Hachem renversa sur l’assemblée d’Israël la montagne comme une coupole.
Puis Hachem leur dit : "Si vous acceptez la Torah, c’est bien, sinon là sera votre tombe!" [guémara Shabbath 88a]

-> Rabbi Yéhouda dit : Un jour viendra où Hachem fera venir le yétser ara et l’égorgera en présence des tsadikim et des réchaïm.
Le yétser ara apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne, et aux réchaïm comme un cheveu.
[guémara Soucca 52a]
[ => ainsi la montagne peut représenter le yétser ara]

-> Rabbi Moché Mordé'haï de Lelov dit qu'au moment du don de la Torah les Bné Israël ont atteint un niveau où ils étaient débarrassés de leur yétser ara.
Hachem leur a donc rendu ensuite leur yétser ara, ce qui est symbolisé par la montagne (allusion au yétser ara) qu'Il renversa sur eux.
Hachem ne manque pas d'anges au Ciel, qui le servent à la perfection.
Hachem attend que les juifs surmontent leur yétser ara en toutes circonstances, et cela lui procure un plaisir énorme.

Le rabbi Its'hak de Vork explique qu'au début Yitro pensait qu'il n'était pas méritant de recevoir la Torah, car il savait qu'il ne pourrait pas observer toutes les lois de la Torah.
Mais lorsqu'il a entendu la guerre contre Amalek (qui représente la guerre contre notre yétser ara), c'est-à-dire que Hachem désire que l'on combatte le yétser ara, alors il est venu.
Il a compris que l'essentiel n'est pas de servir Hachem à la perfection (comme un ange), mais plutôt du mieux que l'on peut (du haut de nos forces et faiblesses!).
[Hachem désire davantage nos combats à nos succès]

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-> Le Sar Shalom de Belz enseigne :
Selon le midrach, après l'ouverture de la mer Rouge, Amalek a parcouru 400 parsot (environ 1700 km) sans s'arrêter pour rejoindre les juifs.
Pourquoi Amalek n'a-t-il pas fait une pause au milieu de ce très long trajet?

Après qu'ils aient entendu les énormes miracles que Hachem a accompli à la mer Rouge, ils devaient avancer sans réfléchir. En effet, s'ils auraient fait une pause durant leur trajet, ils auraient pu en venir à réfléchir et auraient pu en venir à faire demi-tour.
Ainsi, Amalek est allé vite, en investissant toutes ses forces, ne se permettant pas une seconde de penser aux miracles d'Hachem.

Lorsque Yitro a compris le plan d'Amalek (il est venu si vite!), il a réalisé qu'il devait également se hâter de rejoindre les juifs dans le désert.
En effet, s'il aurait attendu, alors l'impact de la mer Rouge sur lui aurait refroidi, et il n'aurait jamais rejoint la nation juive.

[on voit de là que la capacité de non réflexion peut être un plus et un moins.
D'un côté le yétser ara nous laisse tellement occupé pour que nous n'avons pas le temps de réfléchir au sens de notre vie. D'un autre côté, parfois il ne faut pas réfléchir pour ne pas laisser le yétser ara nous refroidir nos bonnes intentions.]

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"Yitro le prêtre de Midiane entendit" (Yitro 18,1)

-> Yitro était parfaitement conscient que s'il ne venait pas immédiatement rejoindre Moché et les Bné Israël, le Satan aurait affaibli son empressement, retardant son élan au lendemain puis à la semaine suivante jusqu'à lui faire perdre définitivement cette opportunité unique.
C'est la raison pour laquelle il abandonna tout, instantanément et ne donna aucune possibilité au mauvais penchant d'avoir une emprise sur lui.
Il en est ainsi pour chaque juif, qui par son éveil de repentir et de bonnes actions, désire ardemment revenir vers son Créateur. Dans la majorité des cas, cette personne se dit : avec l'aide de D., demain, car aujourd'hui c'est trop compliqué! C'est alors que le mauvais penchant intervint et le freine sans que cet homme n'y prête attention.
C'est à ce sujet que nos Maître nous ont enseigné : "Sors faire la guerre contre Amalek, demain". [Rachi - guémara Yoma 52b]

Le combat que le mauvais penchant, que l'on appelle Amalek, mène contre l'homme peut se résumer en un mot : "Demain!"
Ainsi, notre réponse doit être sans équivoque "Moi, c'est aujourd'hui!"
Et ce combat est sans fin, tout au long de la vie de l'homme.
Ceci corrobore le verset de notre paracha : "Tu les sacrifieras aujourd'hui et demain" (Yitro 19,10). En effet, le mauvais penchant argumente ainsi : "Ecoute-moi, seulement aujourd'hui, et demain tu pourras commencer à te sanctifier et suivre la voie d'Hachem".
L'homme devra répondre aux mauvais penchant : "Je me sanctifierai en accomplissant les mitsvot et en étudiant la Torah dès aujourd'hui ainsi que demain et chaque jour de ma vie".
[Tsor ha'Haïm - Yitro]

[d'une certaine façon on doit dire au yétser ara : "tu as raison je vais t'écouter, mais là je suis occupé, repasse demain!"]

-> à ce sujet, également : https://todahm.com/2019/07/01/11104-2

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-> "Yitro entendit tout ce que Elokim fit à Moché et à Israël son peuple, car Hachem sortit Israël d'Egypte" (Yitro 18,1)

=> On peut se demander pourquoi Yitro a-t-il reproché à Moché d'être assis alors que le peuple était debout devant lui? Finalement, Moché les jugeait, s'investissait pour eux, leur enseignait la Torah, les guidait dans leurs affaires. Il méritait pour cela le respect et la gratitude de l'élève pour son Maître qui se tient debout devant lui. Alors pourquoi lui a-t-il reproché d’être méprisant envers le peuple?

-> C'est à cette question que vient répondre la fin du verset : " ''Du matin jusqu'au soir'', pour dire que celui qui juge le peuple est considéré comme associé d'Hachem". C’est en permettant à Moché de les juger, que le peuple lui faisait accéder au mérite de devenir l'associé d'Hachem, mérite qui n'a pas d’égal.
Ainsi, par respect pour le peuple qui lui permettait cette élévation, Moché ne pouvait pas exprimer du mépris à leur endroit, assis comme un roi, alors qu'ils étaient eux, debout. Il en ressort que la deuxième partie de ce verset, apporte un éclairage sur la première partie du verset.
[Imré Shefer]

Hachem nous aime!

+ Hachem nous aime! (paracha Béchala'h) :

"Hachem allait devant eux le jour dans une colonne de nuée pour leur montrer le chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils puissent voyager de jour et de nuit." (Béchala'h 13,21)

-> Un roi jugeait son peuple, ses fils à ses côtés.
Alors qu'ils se rendait au palais, le roi saisit une torche et marcha devant ses fils pour les éclairer.
Ses ministres se proposèrent de lui tenir la torche en disant : "Nous voudrions marcher devant vos fils et les éclairer".
Le roi répondit : "Non. La raison pour laquelle je tiens moi-même la torche n'est pas que je manque de serviteurs. Je veux montrer à tous combien j'aime mes enfants. Lorsque les gens verront cela, ils honnoreront mes fils à leur tour."

=> De même, Hachem voulait montrer au monde entier Son amour pour les juifs. Il voulait que toutes les nations respectassent et honorassent Ses enfants. Il portait donc devant eux une "torche" : la colonne de nuée le jour, et la colonne de feu la nuit.
[...]

La colonne de feu n'avait pas l'apparence d'un grande torche dont la lumière n'est pas très puissante et n'éclaire que ceux qui se trouvent à proximité. Au contraire, elle offrait une lumière [pendant la nuit] aussi forte que celle du jour ...

Hachem envoya 7 Nuées de Gloire pour protéger Israël.
6 nuages entouraient les juifs des 4 côtés, au-dessus et au-dessous, les protégeant des intempéries ainsi que des serpents et des scorpions au sol.
Les nuages les transportaient jour et nuit tel un immense paquebot.
Le 7e nuage avançait à leur tête, aplanissant collines et vallées pour leur préparer une route lisse. Ce nuage précédait les juifs d'une distance de 3 jours de marche.
[le transport était ainsi le plus agréable possible, sans la moindre secousse!]

[Méam Loez (Béchala'h 13,21 ; chap.5)]

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+ "Vers la fin de la nuit, Hachem baissa le regard vers le camp égyptien par la colonne de feu et de nuée. Il jeta la confusion dans le camp égyptien." (Béchala'h 14,24)

-> A ce moment les anges voulurent chanter leur louange, mais Hachem dit : "Mes armées en bas souffrent. Comment pouvez-vous chanter?"

Hachem parlait des juifs terrorisés à la vue des égyptiens chargeant à leur poursuite. Ils étaient pris au piège dans la mer, serrés entre 2 murs d'eau et poursuivis par leurs ennemis mortels.D'un instant à l'autre, les égyptiens allaient les rattraper.
A cause de la terreur des juifs, Hachem empêcha les anges de chanter.

=> Ceci nous montre à quel point Hachem aime Son peuple. Pendant leur souffrance, Il ne voulait pas entendre la louange des anges.
Hachem dit : "Je suis avec [Israël] dans sa souffrance" (Téhilim 91,15) ...

Par ailleurs, D. ne désire pas la mort des réchaïm mais leur perfectionnement. Il les préfère forts et en bonne santé pour Le servir ...
[Cependant,] lorsqu'un peuple fait du mal aux juifs, Hachem le punit même avant son temps [avant que le moment qui leur est accordé pour se repentir a pris fin].

C'est pourquoi Hachem noya les égyptiens qui poursuivaient les juifs.
Quiconque attaque Israël peut être puni même avant son temps.
Dans ce cas, il y a une grande tristesse devant Hachem.
Mais lorsque la mesure des réchaïm est atteinte et que leur temps est passé, leur châtiment Lui cause de la joie.

[Hachem ne laissa pas chanter les anges, pour attendre l'aube où le monde entier constaterait la puissance de D., et on célébrerait alors la sanctification de Son nom.]

[Méam Loez - Béchala'h 14,23-24]

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+ "Les eaux reflueront sur l'Egypte, leurs chars et leur cavalerie" (Béchala'h 14,26)

-> La Torah dit littéralement : "les eaux reviendront sur l'Egypte"
Leur plan d'extermination des juifs par l'eau revint à présent contre eux : ce fut eux qui se noyèrent.

Il y avait une autre raison pour laquelle les égyptiens méritaient de mourir noyés : la peine encourue pour l'adultère est la strangulation.
Israël étant la fiancée de D., l'asservissement que lui fit subir l'Egypte constituait un acte d'adultère. Or la noyade est un des aspects de la strangulation.

[Méam Loez - Béchala'h 14,26]

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-> b'h, un dvar Torah sur la traversée de la mer Rouge : https://todahm.com/2018/02/20/la-traversee-de-la-mer-rouge

-> Le Méam Loez (Béchala'h - chap.5) rapporte la liste des 50 miracles qui se sont produits à la mer Rouge.

Voici une compilation personnelle, de quelques incroyables miracles que D. a fait pour nous, et qui nous aide à développer notre confiance et notre amour en Hachem :

-> 1°/ La mer méritait d'être punie pour avoir à l'origine refusé de s'ouvrir sur l'ordre de Moché, et ce même après qu'il lui eût montré le bâton portant le Nom Divin.
Son châtiment consista à être d'abord solidifiée, puis fendue comme un morceau de bois dur.

Deuxièmement, D. ne voulait pas que l'on pût croire à un phénomène naturel. Par conséquent, la mer se solidifia avant de se fendre.
Par conséquent, la mer se solidifia avant de se fendre.
Lorsque les égyptiens avancèrent sur le lit de la mer, l'eau reprit sa forme liquide et les y noya.

Il y eut un double miracle : la mer se solidifia comme des montagnes des 2 côtés des juifs, mais cette mer solide et salée leur offrit de l'eau fraîche et potable, alors que la chaleur faisait souffrir les égyptiens de soif.
Il est écrit en allusion : "Il transforme un étang en rocher ; [puis] une pierre dure en fontaine d'eau" (Téhilim 144,8) ...

Tous les juifs avaient de l'eau potable pour eux, et pour leur bétail.
Ils pouvaient trouer de leurs doigts les murs d'eau séparant les tribus et faire couler comme des fontaines des ruisseaux d'eau fraîche ...
Dès qu'ils avaient terminé de boire d'une fontaine coulant des murs qui les entouraient, l'eau se solidifiait.

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-> 2°/ En ce 7e jour de Pessa'h, toutes les eaux du monde s'ouvrirent.
La Torah ne dit donc pas : "la mer fut divisée", mais "l'eau fut divisée" (Béchala'h 14,21).

Ce miracle s'étendit aux rivières, aux citernes et aux puits, ainsi qu'à l'eau recueillie dans les carafes, les tonneaux et les bouteilles.
En voyant toutes les eaux se fendre en 12 percées, les peuples du monde entier furent effrayés.
Les nations du Moyen-Orient vinrent trouver Bil'am pour lui demander la signification de cet étranger phénomène.
[...]

Lorsque l'eau dans les carafes, les tonneaux et les bouteilles se fendit, elle le fit jusqu'au fond du récipient. L'eau déplacée remonta sur les côtés.

Le seul cours d'eau qui ne se divisa pas de cette façon était le Jourdain, qui inversa son cours pour laisser le lit du fleuve sec.
Telle est la signification du verset : "le Jourdain retourna en arrière" (Téhilim 114,3).
Par contre tous les autres fleuves se fendirent dans la longueur.

L'eau coulait sur les côtés, laissant un passage sec au milieu. Ensuite, les fleuves se solidifièrent comme et se dressèrent comme un mur le long de leur courant.

Le grondement de la mer Rouge résonna à travers le monde entier, comme il est écrit : "les nations entendirent et tremblèrent" (Béchala'h 15,14).

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-> 3°/ La mer formait comme une tente qui couvrait les juifs de tous côtés ... Hachem perça la mer par le bâton de Moché, formant une grotte dans laquelle, protégée de toutes parts, marchèrent les juifs ...

Ce phénomène constituait la récompense des juifs pour avoir placé le sang du sacrifice de Pessa'h sur les 2 montants et le linteau de leur porte. Comme le sang entourait la porte, ainsi la mer formait-elle un tunnel au cours de leur traversée.

De plus, un si grand nombre de juifs furent circoncis la nuit avant la sortie d'Egypte que le sol fut recouvert de leur sang figé. A présent, Hachem figea la mer en leur honneur.
Comme toujours, la récompense correspondait à l'acte.

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-> 4°/ Au cours de la traversée, lorsque les enfants se mirent à pleurer, Hachem produisit pour les calmer, des fruits et des friandises qui sortirent des murs du tunnel ...

D. donna aux juifs de la nourriture et des friandises lors de la traversée de la mer Rouge. Ils y eurent autant de fruits que dans un verger.
De plus, Hachem parfuma le chemin des juifs des arômes les agréables.
Il est dit à ce sujet : "Il rendit la mer comme une parfumerie" (Iyov 41,23) ...
Les vents exhalèrent les odeurs du gan Eden dans la mer qui coulait comme du parfum.

Des plantes poussèrent dans le lit de la mer pour nourrir les animaux des juifs.

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-> 5°/ Malgré la présence de profonds abîmes et de crevasses dans le lit de la mer, les juifs marchèrent sur un terrain lisse. Dans les zones profondes, l'eau resta en place et se solidifia, permettant aux juifs de marcher sur l'eau durcie.
Il est écrit : "Les profondeurs durcirent au cour de la mer" (Béchala'h 15,8).

Bien que le lit de la mer fût dur comme la pierre pour les juifs, la colonne de nuée le transforma en boue lors de la traversée des égyptiens.
Puisqu'ils avaient forcé les juifs à passer leurs journées dans la boue, ils y furent eux aussi embourbés jusqu'aux genoux.
En plus de cela, la colonne de feu rendit cette boue si brûlante que les chevaux en perdirent leurs sabots.

Bien que boueux, le sol était aussi dur que la pierre quand les égyptiens tombaient et ils s'y brisèrent les os. De même, l'eau qui s'abattait sur eux des 2 côtés était aussi dure que de la pierre.
L'eau devint si dure qu'elle fracassa la tête des égyptiens.

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-> Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg enseigne que c'est la première fois de l'histoire qu'un chariot va diriger des chevaux. C'était un miracle énorme!
En effet, les chariots sont des objets inanimés, et les chevaux des animaux vivants.
Normalement c'est le vivant qui guide l'inanimé.
Mais à la mer Rouge, les chariots ont comme pris vie et ils ont tirés les chevaux vers la mer, alors que les chevaux apeurés voulaient fuir dans le sens opposé.

Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg ajoute que cette scène particulière se produit constamment chez les humains.
L'âme (néchama) est vivante, tandis que le corps est inanimé, une masse d'os et de chair.
[d'ailleurs lorsque l'âme quitte le corps, le corps ne peut plus bouger, ce qui prouve que le corps est inanimé et qu'il tire sa vitalité de l'âme.]

=> Ainsi, normalement c'est à notre âme de diriger le corps. Lorsque l'âme désire prier, étudier la Torah, observer les mitsvot, ... le corps doit lui obéir.
Mais chez la majorité des personnes, c'est le contraire qui se produit. Lorsque le corps désire un plaisir de ce monde, il force l'âme à l'écouter et à lui obéir.

On trouve une allusion à cela dans le verset (Chir haChirim 1,9) :
- "A une cavale, attelée aux chars de Pharaon" (léssoussati bérir'hvé Phar'o) = lorsque les chariots inanimés ont mené les chevaux vivants ;
- "c'est ainsi que se comporte Ma [nation] bien-aimée" (dimiti'h rayati) = car majoritairement c'est vos âmes qui suivent ce que le corps dicte de faire, à la place d'avoir l'âme qui tire et dirige le corps.

Nous avons donc l'obligation d'aller contre cette tendance naturelle là, et faire de notre âme le maître sur nous même.
Ce n'est pas chose facile, mais c'est notre Grande Guerre contre le yétser ara.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne à ce sujet :
Le corps et l'âme ont chacun des fonctions spécifiques.
Le corps gère le fait de manger, de boire, ... et l'âme l'aspect spirituel comme la Torah et la prière.
Si le corps et l'âme changent de place, c'est catastrophique pour les deux.
Par exemple, si c'est le corps qui étudie et récite les prières, et non l'âme (c'est-à-dire qu'il n'y a que les lèvres qui bougent, mais pas le cœur ou l'âme), et inversement (c'est-à-dire manger de toute son âme = mettre tout son cœur, toute son énergie dedans), c'est également problématique.
[C'est en utilisant au mieux l'un l'autre, chacun à sa place, que nous pouvons donner le meilleur de nous-même!]

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-> 6°/ Les flèches et missiles que les égyptiens lançaient contre les juifs se retournaient contre eux.
De plus, des pierres, de la grêle et des braises ardentes s'abattaient du ciel sur les égyptiens.

-> 7°/ L'eau poursuivit et noya les égyptiens qui réussirent à regagner le rivage.
Certains utilisèrent leurs pouvoirs occultes pour échapper aux eaux, mais l'ange gardien de la mer les poursuivit sans merci.

Par exemple, 2 des sorciers les plus renommés d'Egypte : Yohni et Mamré, utilisèrent leurs pouvoirs pour s'élever dans l'espace au moment où les eaux se refermèrent.
L'ange Mikhaël les saisit par leur chevelure sacrée et les précipita au fond de la mer.

Pharaon emmena avec lui 600 chars transportant les plus grands sorciers d'Egypte.
Soudain, une main immense, sur laquelle étaient inscrits tous les symboles magiques du monde, apparut dans le ciel. Tous les sorts que les magiciens égyptiens tentaient de lancer étaient renversés par cette main
La Torah dit à ce sujet : "Israël vit la grande Main avec laquelle Hachem avait agi contre l'Egypte" (Béchala'h 14,31).

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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-> 8°/ Hachem souleva le pays d'Egypte afin que les survivants, restés chez eux, assistassent à la débâcle de leur armée.
En effet, le verset dit : "L'Egypte dit : Fuyons devant Israël! D. combat en leur faveur en Egypte" (Béchala'h 14,25).
Bien que l'Egypte se trouvât à plusieurs journées de marche de la mer, les égyptiens restés au pays virent jusqu'aux visages des soldats noyés.

Hachem "combattait en leur faveur en Egypte" = d'une autre façon également : la mer souleva d'immenses montagnes d'eau qui gagnèrent l'Egypte et noyèrent un bon nombre d'égyptiens restés chez eux.
Quant aux soldats, ils virent depuis la mer leur pays en flammes.

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-> De même qu'Hachem frappa les égyptiens à la mer Rouge, de même Il frappa tous les égyptiens qui restèrent en Egypte.
Ainsi, aucun égyptien ne resta, et lorsqu'on dit que le roi Shlomo s'est marié avec la fille de Pharaon, c'est parce qu'elle n'était pas vraiment égyptienne (puisqu'ayant survécu).
Selon le Radak, elle descendait d'une autre nation, qui s'est établit en Egypte par la suite.

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-> 9°/ Chaque juif reconnut sur le rivage son maître d'autrefois, maintenant totalement impuissants (mourants).

A ce moment là, les juifs virent également l'ange gardien de l'Egypte mort.
Ainsi, la Torah dit :"Israël vit l'Egypte (au singulier) mort sur le rivage" (Béchala'h 14,30).
La Torah n'emploie pas le mot "mort" au pluriel (métim), mais bien au singulier (mét), car elle fait référence l'ange gardien de l'Egypte.

Le fait que les juifs aient pu voir de leurs yeux une entité spirituelle constituait un grand miracle.

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-> 10°/ Lorsque Pharaon poursuivit Israël, il emmena avec lui de nombreux soldats étrangers.
Bien que ceux-ci fussent également balayés par la mer, ils ne se noyèrent pas. La mer choisit uniquement les égyptiens.

En effet, la Torah dit : "Pas un ne survécut parmi eux" (Béchala'h 14,28). L'emploi "parmi eux" (bahèm) plutôt que "d'entre eux" (méhem), vient nous apprendre qu'aucun égyptien ne survécut parmi les soldats étrangers.

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-> 11°/ Bien que Pharaon eût mené ses troupes au combat, il fut épargné afin de pouvoir relater au monde entier la puissance de D.

De plus, Pharaon se repentit en voyant la mer approcher vers lui pour l'engloutir.
Alors qu'il avait dit : "Qui est D. que je doive écouter Sa voix?" (Chémot 5,2), il s'exclama à présent : "Qui est comme Toi, ô D., parmi les puissants?" (Béchala'h 15,11).

Au lieu de rentrer en Egypte, Pharaon s'établit à Ninvé où il devint un important gouverneur.
Après avoir perdu toute l'armée égyptienne, il eut honte de retourner dans son pays.
Sous son influence, Ninvé allait devenir, à l'époque de Yona, le modèle du repentir.

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-> 12°/ Aucun juif ne perdit même un seul de ses bagages dans la mer.

De plus, la mer rejeta sur le rivage, en plus des soldats égyptiens, tous les trésors royaux qu'ils avaient emportés avec eux au combat. [Pharaon les ayant distribuait aux soldats pour les motiver à partir en guerre.]

Les juifs s'emparèrent alors d'un butin encore plus abondant que les richesses privées emportées à leur sortie d'Egypte ...
[le midrach Chir haCharim (1,11) comparent la différence entre ces 2 butin à : des "paillettes d'argent" face à des "chaînons d'or" (le trésor royal).]

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-> 13°/ L'ange de la mer comme celui de la terre refusaient de garder les égyptiens.
Lorsque la mer rejeta les égyptiens sur la plage, la terre les renvoya dans l'eau.
Ceci se produisit à plusieurs reprises, si bien que les égyptiens furent rejetés de la terre à la mer comme des ballons.

[Finalement,] Hachem accorde aux égyptiens un enterrement honorable car :
- toute l'Egypte accompagna Yaakov avec de grands honneurs (Béréchit 50,7), lorsque celui-ci fût amené pour être enterrée en Canaan.
Hachem récompensa les égyptiens en leur accordant d'être enterrés ;
- D. récompensa Pharaon d'avoir admis : "D. est juste" ;
- Hachem avait accompli tous ces miracles et fait connaître Sa grandeur au monde entier à cause des égyptiens. Ils méritaient donc une récompense pour avoir servi d'instrument au dévoilement de D.

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-> 14°/ Hachem ramena Yaakov à la vie ...
En effet, au moment de la traversée de la mer Rouge, D. réveilla Yaakov et lui dit : "Lève-toi. Vois tes enfants quitter l'Egypte. Vois les miracles que J'accomplis pour eux".

Conduisant Yaakov à la mer Rouge, D. lui montra les égyptiens morts.
La Torah y fait allusion dans le verset : "Israël (Yaakov) vit les égyptiens morts sur le rivage" (Béchala'h 14,30).

Les juifs virent aussi Yaakov, et dans leur cantique, dirent : "C'est mon D. et je Le glofierai, le D. de mon père (Yaakov) et je L'exalterai" (Béchala'h 15,2).

Il est également écrit : "Sous les yeux de leurs pères, Il fit des prodiges" (Téhilim 78,12).
Hachem accomplit le miracle de la mer Rouge sous les yeux de Yaakov.

Ceci explique également la structure du verset : "Israël (Yaakov) vit la grande Main avec laquelle D. avait agi contre l'Egypte et le peuple craignit D." (Béchala'h 14,31). La Torah mentionne d'abord "Israël" puis "le peuple".

Selon une autre opinion, Hachem ressuscita les 3 Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, et les posta sur la rive de la mer Rouge pour qu'ils assistent au miracle.
Les juifs chantèrent donc : "Je chanterai à D. car Il est haut (gaa)" (Béchala'h 15,1). Le mot : gaa (גָּאָה) est un acronyme des mots : guimél avot haolam (les 3 Pères du monde = les Patriarches).

[De plus, ]Les juifs portaient les 12 fils de Yaakov pour les enterrer en Terre Sainte. Tous furent ressuscités pour assister au miracle de la mer Rouge.

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-> Le midrach (Sechel Tov 31) nous enseigne sur le verset : "Israël vit Mitsraïm" (Vayar Israël ét mitsraïm) :
il s'agit Mitsraïm, fils de 'Ham et petit-fils de Noa'h. Celui-ci est le père fondateur de toute la nation égyptienne et était déjà mort à ce moment-là.
Hachem le fit sortir de sa tombe afin de le faire assister à la punition de ses descendants et c'est là le sens du verset : "Israël vit Mitsraïm".

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-> 15°/ Avec le Cantique de la mer Rouge, chanté mot à mot avec Moché, même les enfants et les personnes les plus simples parvinrent au niveau spirituel de prophètes expérimentés.
La preuve est que tous les juifs ont récité le cantique comme une seule personne, sans répétition, uniquement parce qu'ils connaissaient les mots par inspiration prophétique.

Les juifs eurent une vision des anges et de toute l'Assemblée Céleste. Ils virent également Jérusalem et le Temple céleste.
Ils atteignirent un degré de prophétie supérieur à celui d'Ekhezkiel ...

D'après la guémara, même les embryons se trouvant dans le ventre de leur mère pouvaient chanter, la matrice se transformant en une sorte de chambre spacieuse et éclairée.
Rabbi Lévi dit qu'à la fin du cantique, les embryons retournèrent à leur état normal dans le ventre de leur mère, et les nourrissons, ayant fini de chanter reprirent le sein.

-> "Hachem allait devant eux, le jour, dans une colonne de nuée pour les diriger sur la route et la nuit, dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils puissent marcher jour et nuit" (Béchala'h 13,21)

-> On remarque que 2 parachiot plus tard, il est écrit : "Voici, J'envoie devant toi un ange pour te garder sur le chemin et pour te conduire au lieu que J'ai préparé pour toi" (Michpatim 23,20).

-> Les juif, face à la mer, furent saisis de frayeur devant les égyptiens qui les poursuivaient : ils placèrent alors toute leur confiance en Hachem.
C'est pourquoi, ils bénéficièrent de la conduite de Hachem ("Hachem allait devant eux").

Cependant quand leur confiance s'amoindrit, même s'ils savaient pertinemment que le puits, la manne et les nuées venaient de Lui, ils ne se sentirent plus en danger comme au moment de la traversée de la mer Rouge.
Ainsi, l'assistance Divine s'estompa, et ce ne fut qu'un ange qui les conduisit.

=> Le rav 'Haïm Friedlander conclut que la conduite de Hachem dépend de la confiance que l'homme Lui accorde. En effet, l'aide Divine que nous recevons est proportionnelle à l'intensité de notre reconnaissance que tout vient de Hachem, à notre confiance en Lui.

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[par nature l'homme n'aime pas avoir des dettes de gratitude envers autrui. Cela est valable envers Hachem, avec qui nous oublions tellement facilement à quel point Il nous donne à chaque moment.
De plus, la routine et les préoccupations de notre vie, nous empêchent de se poser quelques instants pour développer en nous des sentiments d'appréciation pour ce que Hachem fait pour nous.
=> Ainsi, nous devons constamment travailler pour reconnaître et apprécier ce que D. fait pour nous, et de là développer une confiance pour la suite!
Plus nous allons dans cette direction, plus Hachem ira dans la nôtre, se rapprochant alors de nous! Quel kiff ultime!!!
Plus nous apprécions ce que D. fait pour nous, plus Il nous enverra davantage de belles choses dans la vie, pour que nous ayons encore davantage d'occasions de le remercier!]

"Ce fut (vayéhi) lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple" (Béchala'h 13,17)

-> Nos Sages (guémara Méguila 10b) expliquent que lorsque la Torah emploie ce terme, elle veut exprimer la souffrance.

Ainsi, ici il s'agit de la souffrance matérielle ressentie par Pharaon suite à la libération des juifs et de leur départ d'Egypte, car ils étaient pour lui une main-d'œuvre abondante et gratuite.

Cependant, le midrach (Chémot rabba 20,7) nous enseigne d'une autre manière la douleur de Pharaon.
Il s'est dit : "Lorsque les juifs se trouvaient en Egypte et que Hachem Lui-même avait besoin de moi, il m'envoyait Moché pour me demander de les libérer. J'étais alors important devant Lui et j'étais honoré!"
Ainsi, c'est cet honneur perdu qui le fit souffrir.

Le rav David Povarsky explique que l'âme de Pharaon ressentait une certaine souffrance de son éloignement de Hachem, car comme tout homme, Pharaon était formé d'un corps et d'une âme, et dans sa souffrance matérielle se mêlait une souffrance spirituelle.

Le rav Povarsky conclut que dans toutes nos actions le corps et l'âme interviennent.
Le but de la vie est que l'âme (néchama) prenne le dessus, et finisse par purifier au maximum l'intention des mitsvot, afin qu'elles soient toujours faites en l'honneur de Hachem.

[en s'épanouissant spirituellement, on en vient à être heureux de ce que l'on a, ce qui apporte une paix intérieure totale.
A l'inverse, en cherchant en priorité l'épanouissement matériel, on ne peut jamais être vraiment satisfait, car par nature nous désirons toujours davantage (nous souhaitons ce que nous n'avons pas, au lieu de profiter de ce que l'on a!), et en venons à négliger notre âme, entraînant une souffrance interne!
Si même Pharaon souffrait de son éloignement avec Hachem, alors à combien plus forte raison cela est-il vrai pour nous!!]

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-> "Il arriva (vayéhi) quand Pharaon renvoya le peuple" (13,17).

Selon la guémara (Méguila 10b) : Partout où il est dit "Vayéhi", c’est une expression de tristesse.
Il est dit ici "vayéhi béchala’h", ce qui nous enseigne que Paro souffrait d’être devenu faible aux yeux des rois.
Le mot "béchala’h" (בְּשַׁלַּח) comporte les lettres du mot "‘halach" (faible).
[rav David Pinto]

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-> "Ce fut, quand Pharaon renvoya le peuple, Hachem ne les a pas guidés sur le chemin du pays de Pélichtim" (Béchala'h 13,17)

-> Nos Sages expliquent que les termes "Pharaon renvoya" signifie qu'il raccompagna le peuple.
Or, celui qui raccompagne un invité accomplit une mitsva qui lui permet de mériter une grande récompense. Mais pour accomplir cette mitsva, il faut le raccompagner sur une distance d'au moins 4 coudées en dehors de la ville sur la direction qu'il va emprunter. Or, comme le chemin le plus proche était celui du pays de Pélichtim, comme le dit justement la suite de ce verset, ainsi Pharaon pensait que c'est ce chemin que les Hébreux emprunteraient et il les raccompagna donc vers cette direction. Mais, pour ne pas que Pharaon ait le mérite et la récompense de cette mitsva, alors "quand Pharaon renvoya (et raccompagna) le peuple, Hachem ne les a pas guidés sur le chemin du pays de Pélichtim qui était proche", de sorte qu'en réalité, il ne les a pas raccompagné sur le bon chemin.
Hachem a fait cela et a changé ensuite l'itinéraire, pour ne pas faire bénéficier Pharaon de la mitsva de raccompagner les invités et de sa récompense.

Donc, il se trouve que ce qui a entrainé que les enfants d'Israël ne sont pas rentrés en terre d'Israël immédiatement par un court chemin, en raison du fait que Pharaon a voulut les accompagner.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

Les causes de l’exil en Egypte

+ Les causes de l'exil en Egypte (par le Méam Loez (Chémot 6,1)) :

-> 1ere raison = les juifs n'auraient jamais pu recevoir la Torah sans avoir connu de souffrances ...
En effet, ils auraient été occupés à manger, à boire et à satisfaire toutes leurs mauvais habitudes et auraient considéré tout changement de mode de vie comme pratiquement impossible.
Or si les juifs n'avaient pas accepté la Torah, le monde n'aurait pu se maintenir en existence, l'univers entier n'existant que par le mérite de la Torah.

Lorsque Hachem les fit échapper à ces tourments, ils en furent si reconnaissants qu'ils acceptèrent joyeusement la Torah, de tout leur cœur et de toute leur âme.
Bien que la Torah fût difficile à observer et que la compréhension et l'accomplissement des mitsvot demandaient un grand effort, cela leur serait très facile comparé à la vie pénible qu'ils menaient en Egypte.

Grâce à leur labeur en Egypte, les juifs furent également prêts aux sacrifices que nécessite la véritable étude de la Torah. Ils avaient subsisté avec de l'eau et du pain dur, dormi là où ils le pouvaient et n'avaient jamais eu le temps ni la force pour des plaisirs physiques.
Une vie de dévouement total à la Torah leur serait donc, comparativement plus facile.
[...]

Avant de pousser, une graine doit être enterrée. De même, les juifs durent-ils être enterrés en Egypte avant de pouvoir grandir dans leur foi.

De plus, sans l'exil en Egypte, les juifs n'auraient pas été spirituellement préparés à comprendre la grandeur de D. ou la réelle signification de la Torah.
Leur asservissement en Egypte avait purifié leur corps, éveillé leur personne physique et les avait rendus extrêmement humbles.
Pendant la sortie d'Egypte, c'est comme s'ils étaient nés à nouveau.
Ils se rendirent compte qu'ils n'auraient jamais reçu la Torah sans cette purification du corps et l'abandon total du péché.

Telle était la signification de la promesse de D. à Avraham : "Après cela [les 400 ans d'exil], ils partiront avec de grandes richesses" (Béréchit 15,14).
Or, il ne peut s'agir ici de richesses matérielles.
[...]

Hachem dit à Avraham que ses descendants partiraient avec "de grandes richesses" (ré'houch gadol), plutôt que "beaucoup de richesses" (ré'houch rav). L'expression hébraïque indique que la richesse est évaluée en qualité, mais non en quantité ...

La grande richesse que D. promit à Avraham ne consistait pas en or, en argent ou en diamants, qui en vérité n'ont aucune valeur.
En réalité, Hachem voulait expliquer à Avraham la raison de l'exil de ses descendants en Egypte : l'asservissement qu'ils endureraient en Egypte allait les préparer à accepter la Torah et reconnaître la grandeur de D.
C'est cela que représentait la "grande richesse".

[Le Méam Loez (Bo 11,1-2) enseigne de nouveau que la promesse de grandes richesses désigne une richesse spirituelle plutôt que matérielle ...
Toutefois, du fait que pris littéralement les termes de "grandes richesses" désignent la richesse matérielle, Hachem dit aux juifs de réclamer de l'or et de l'argent afin qu'Avraham n'ait plus la moindre doléance ...
Les juifs allaient effectivement s'approprier toute la richesse de l'Egypte à la Mer Rouge, mais puisqu'au moment de la sortie d'Egypte, Avraham ne le savait pas encore, il aurait pu en être contrarié.
Hachem ne voulait pas que même pour quelques jours Avraham ait l'impression que la promesse Divine n'était pas tenue, et Il ordonna donc au peuple de demander aux égyptiens leur or et leur argent.]

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-> 2e raison = purifier les juifs de la souillure de l'idolâtrie

Depuis l'époque d'Enoch, on commença à adorer des idoles ...
La majorité des hommes pensait que tout était soumis aux lois de la nature, que D. ne s'intéressait pas aux simples mortels ... L'idée même des miracles leur semblait saugrenue.
[...]

Avraham fut le 1er à se couper de ces cultes et à rendre public le fait que le monde est dirigé par un D. invisible et omnipotent ...

Après la mort des fils de Yaakov, les juifs commencèrent à s'assimiler aux égyptiens et à d'autres peuples environnants. Ils se mirent à adopter les pratiques idolâtres acceptées partout à cette époque.
Bientôt, les juifs furent totalement plongés dans l'idolâtrie.

Cependant, comme il étaient les descendants d'Avraham, Its'hak et de Yaakov, Hachem par bonté et plutôt que de les anéantir, les fit être asservis.
Les rudes travaux les purifièrent des dernières traces d’idolâtrie.
[...]

Ceci explique la réaction d'Avraham lorsque Hachem lui dit clairement : "Ta descendance sera étrangère dans un pays qui ne sera pas le sien, ils les asserviront et les opprimeront pendant 400 ans" (Béréchit 15,13).

Or, Avraham accepta calmement ce décret, et nous n'avons pas de preuves qu'il fît la moindre prière pour que D. l'annule.
Ceci est d'autant plus difficile à comprendre, que lorsque D. avait annoncé à Avraham la destruction imminente de Sodome, Avraham avait passé une journée entière en prière, suppliant D. d'épargner cette ville perverse.

Or ici, alors que ses propres descendants doivent être sujets à d'affreuses souffrances, il ne dit pas un mot.
Nous nous attendrions à ce qu'il verse des larmes de sang, qu'il jeûne et prie pendant des semaines pour faire annuler le décret.
Pour des étrangers [pervers], il pria du matin au soir, alors que pour ses propres descendants, il ne fit rien.

En réalité, Avraham avait une bonne raison de rester silencieux.
Il savait que, sans la servitude, les juifs n'auraient jamais été dignes de la Torah.
Ils devraient être raffinés comme l'argent par leur longue période d'esclavage.
Avraham comprit que l'asservissement n'était pas envisagée comme une revanche, mais comme un processus de purification dû à la bonté de D., par le mérite des Patriarches.

Bien que nombreux seraient les blessés et les morts, la nation entière en serait purifiée, et elle serait alors prête à croire totalement en Hachem.

C'est pour cette raison que [dans Chir haChirim (4,11-15)], l'Egypte est appelée le Liban (lévanon), littéralement ce qui blanchit (lavan) et purifie.
C'est leur expérience en Egypte qui lava les juifs de leurs péchés et les purifia spirituellement.
Il est d'ailleurs écrit : "Si tes péchés sont comme l'écarlate [rouge vif], ils deviendront blancs comme la neige" (Yéchayahou 1,18).

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-> 3e raison = en Egypte, les juifs avaient abandonné le rite de la circoncision ordonné à Avraham, et par cela ils montraient clairement qu'ils ne désiraient plus être soumis à Hachem ...
D. les punit mesure pour mesure : s'ils ne voulaient pas être les esclaves de D. (abandonnant le signe de l'alliance), ils deviendraient donc les esclaves de Pharaon.

De plus, de nombreux juifs refusaient la circoncision parce qu'elle réduit le plaisir sexuel.
C'est d'ailleurs là une des raisons du commandement (affaiblir ce désir pour rester kadoch). Leur punition fut donc d'être si éreintés par leur travail que leur désir sexuel en serait totalement affaibli.
C'est pour cette raison que la tribu de Lévi ne fut jamais asservies, car ce fut la seule tribu où chacun de ses membres avait gardé la brit mila.
[...]

Bien entendu, ce n'était pas tous les juifs qui négligeaient la brit mila. Il y avait beaucoup de pieuses personnes qui l'accomplissaient en courant de grands risques pour leur personne ...
D'ailleurs ces juifs répondaient aux égyptiens : "Commençons par circoncire nos enfants [même si vous allez les jeter à l'eau ou au feu]. Pour ce qui est de la suite, leur destin sera entre les mains de D."

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-> 4e raison = l'ange du mal Samaël dénonça Yaakov pour avoir recouru à la ruse lorsqu'il voulut obtenir la bénédiction que Its'hak destinait à Essav.
Par leurs rudes travaux en Egypte, les juifs allaient mériter la bénédiction. [d'après le Yalkout Réouvéni]

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-> 5e raison = l'ange gardien de l'Egypte : Amon de No, avait saisi un chevreau en main et dénoncé les fils de Yaakov d'avoir vendu Yossef et trempé son manteau dans du sang de chèvre pour leurrer leur père (Béréchit 37,31).
En conséquence, il fut décrété que 10 des plus grands sages seraient brutalement assassinés par les romains.

Une 2e conséquence de cet incident fut le décret d'asservissement brutal des juifs en Egypte ... Toutefois l'esclavage ne commença pas pendant la vie des fils de Yaakov car leur mérite suffisait à les protéger, eux et leurs enfants ...

Nos Sages enseignent que le réel asservissement des juifs débuta à la naissance de Myriam et dura 83 ans et 4 mois.
Car les 12 tribus sont mises en parallèle avec les 12 heures de la journée.
Or, un jour de D. représente 1000 ans (Téhilim 90,4), et une heure de Hachem, 83 ans et 4 mois.
Puisque les fils de Yaakov voulaient détruire l'une des 12 tribus qui représente l'une des 12 heures du jour, il fut décrété, selon le principe de mesure pour mesure, que leurs descendants seraient asservis pendant une heure de D., soit 83 ans et 4 mois.

D'autres autorités affirment que les juifs durent asservis pendant 86 ans.
En mille ans, le mois d'Adar est doublé 368 fois. Il y a donc 1030 années de 12 mois lunaires, plus 8 mois.
Si l'on divise ce chiffre par 12, on obtient 86 ans moins 40 jours.

Benjamin n'avait pas participé à la vente de Yossef, mais puisque les égyptiens avaient reçu d'en-Haut la permission d'asservir les juifs, ils ne firent pas de différence entre les coupables et les innocents.
Nos Sages (Baba Kama 60a) enseignent la règle suivante : "Lorsque le destructeur reçoit autorité, il ne distingue pas entre le coupable et l'innocent".

La tribu de Yossef fut asservie elle aussi, car Yossef avait sa part de responsabilité dans ces événements, car par sa calomnie, il avait provoqué la haine de ses frères (cf. Béréchit 37,2).
[Pourtant, si l'une des tribus avait observé la brit mila, ce mérite aurait suffi à la protéger de l'asservissement, et c'est pour cela que la tribu de Lévi fut épargnée.]

Le châtiment correspondait bien à la faute puisque ses frères avaient vendu Yossef comme esclave, alors leurs enfants devinrent des esclaves.
Du fait qu'ils l'avaient jeté dans un puits, les égyptiens, en retour, jetèrent leurs enfants dans le Nil.

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-> 6e raison = les fils de Yaakov avaient fait souffrir leur père.
Yaakov porta le deuil de son fils pendant 22 ans : depuis la vente de Yossef jusqu'à ce qu'il ait appris qu'il était vivant.

10 frères (en excluant Yossef et Binyamin) étaient responsables de ce crime.
Les juifs méritaient un exil de 22 ans pour chacun des frères, soit 220 ans au total. Mais puisque les 10 frères moururent hors de la terre Sainte, cette punition réduisait leur sentence d'un an pour chacun.
Les juifs demeurèrent donc en Egypte pendant 210 ans.
[...]

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Par ailleurs, dans le Zohar, rabbi Its'hak enseigne que si les juifs n'avaient jamais mangé la nourriture des égyptiens ni tiré profit d'eux, ils n'auraient jamais été asservis et les égyptiens n'auraient eu aucun pouvoir sur eux.
Mais dès que les juifs eurent mangé le pain des égyptiens, ils tombèrent sous leur domination.
[...]

Le fait que la souffrance des juifs s'aggravât après la visite de Moché à Pharaon était pour le bien d'Israël ...
En effet, constatant qu'ils étaient persécutés au lieu d'être libérés, ils n'avaient pas d'autre espoir que de se tourner de tout leur cœur vers Hachem, et d'implorer Son pardon pour toutes leurs fautes.

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-> "Maintenant tu verras ce que Je ferai à Pharaon" (Chémot 6,1)

=> Comment comprendre le terme "maintenant"?

En fait, certes le peuple d'Israël souffrait terriblement en Egypte. Mais il pouvait toujours exister des accusateurs au Ciel qui empêcheraient la délivrance.
Cependant, quand Moché s'est rendu chez Pharaon pour lui commander, au Nom d'Hachem, de libérer le peuple, Pharaon répondit : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa Voix?" = Ainsi, désormais, l'exil constituait une profanation du Nom d'Hachem. Et en tant que tel, plus aucun ange ne pourrait émettre des accusations pour empêcher la délivrance, en sachant qu'il en va de l'Honneur d'Hachem.

C'est ce que dit le verset : "Maintenant" que l'exil devient aussi une atteinte à l'Honneur d'Hachem, suite aux propos de Pharaon, "tu verras ce que je ferai à Pharaon". Et il ne pourra plus y avoir d'empêchements.
[Chem miChmouel]

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=> Quelles sont les causes de l’Exil d’Egypte?

On peut rapporter :

1°/ Le Alchikh haKadoch nous explique que la raison du décret divin de les exiler en Egypte était de les faire souffrir en vue «d’écumer l’humidité de la morsure du Serpent originel», de même que l’on polit de ses scories et déchets l’argent dans un four, afin de leur donner le mérite du Don de la Torah.
Ainsi, les hébreux furent comme de l’argent pur lors de la Sortie d’Egypte, les scories quant à elles moururent durant la Plaie de l’Obscurité (les 4/5e du peuple qui refusèrent la Délivrance).
Le Alchikh apporte comme preuve, le verset de : "Mais vous, Hachem vous a adoptés, Il vous a arrachés de ce creuset de fer, l’Egypte, pour que vous fussiez un Peuple Lui appartenant, comme vous l’êtes aujourd’hui" (Dévarim 4,20). L’exégète poursuit son développement et explique que c’est le sens de la promesse faite à Avraham :
- "Sache que ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant 410 ans" = afin qu’ils fassent disparaître la "morsure du Serpent" marquant chaque être ;
- "Mais Je jugerai aussi la Nation à laquelle tes descendants seront asservis ; et ensuite ils sortiront avec de grandes richesses" = l’intention là est la richesse de la Loi Ecrite et la Loi Orale qu’ils mériteront de recevoir grâce à la purification de l’Exil égyptien.

2°/ Avraham quitta à tort la terre d’Israël pour descendre en Egypte à cause de la famine (mettant ainsi sa femme Sarah en danger). En effet, le Ramban explique qu’il aurait dû mettre sa confiance en D., certain qu’Hachem pourvoirait à ses besoins.
Ainsi, la conséquence de ce "faux pas" d’Avraham fut-il qu’Hachem décréta que sa descendance finirait par être exilée en Egypte
[Ramban - Lé'h Lé'ha 12,10].

3°/ La guémara (Nédarim 32a) enseigne : "Rabbi Abahou a dit au nom de Rabbi Éleazar : De quoi notre ancêtre Avraham fut-il puni, pour que sa descendance ait été ainsi réduite en esclavage pendant 210 ans?
[La guémara rapporte 3 réponses: ] a) D’avoir enrôlé de force les disciples des Sages [dans l’armée] : ‘Il arma des enseignants, enfants de sa maison, 318, et suivit la trace des ennemis jusqu’à Dan’ (Lé'h Lé'ha 14,14).
b) Selon Rabbi Samuel Ben Na’hmani, il fut puni parce qu’il mit à l’épreuve sans mesure la Bonté du Saint, béni soit- Il: ‘Seigneur Éternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai?’ (Lé'h Lé'ha 15,8) demanda-t-il.
c) Selon Rabbi Yo’hanan, c’est parce qu’il empêcha des êtres humains de venir sous l’aile de la Chékhina (se convertir): ‘Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses’ (Lé'h Lé'ha 14,21)."

4°/ L’Exil et l’esclavage en Egypte sont la conséquence fâcheuse de la vente de Yossef par ses frères [guémara Méguila 16b].
D. punit les frères (et leurs descendants) en Egypte selon la mesure de leur hostilité envers Yossef [Abravanel sur Lé'h Lé'ha 15,13]

5°/ L’Exil d’Egypte est un décret du Ciel, dont seule la Sagesse divine connait la raison, comme le sous-entend le midrach (Chémot Rabba 5,22). [Séfer haSi’hot]

"Ils marchèrent pendant 3 jours dans le désert et ne trouvèrent pas d'eau" (Béchala'h 15,22)

-> La guémara (Ta’anit 7a) affirme : "l'eau, c’est la Torah".

Nos Sages (Mékhilta) en déduisent que les juifs ont négligé l'étude de la Torah (l'eau) pendant 3 jours, et qu'en conséquence, ils ont chuté jusqu'à la rébellion.
=> C'est à cause de cet épisode que les prophètes ont institué la lecture de la Torah le Shabbath, le lundi et le jeudi, pour éviter de laisser passer 3 jours sans Torah.

-> Le Kli Yakar explique que le peuple, occupé à amasser du butin sur le rivage au point d'en négliger l'étude de la Torah, comparée à l'eau, a commis une faute pour laquelle ils ont été punis par un manque physique/réel d'eau.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Kama 82a) nous enseigne :
Les jours du lundi et jeudi, durant lesquels nous devons lire la Torah, ont été choisis afin de rappeler aux juifs que le but de ce monde est la Torah.

Il y a 2 témoins : le ciel et la terre, attestant que le monde a été créé grâce à la Torah, que le peuple juif étudiera et pratiquera.
En effet, il est écrit : "Je prends aujourd'hui le ciel et la terre à témoin contre vous" (Nitsavim 30,19).

- Le lundi = le 2e jour de la semaine = c'est le 2e jour de la Création que sont apparus le ciel et de la terre.
- Le jeudi = le 5e jour de la semaine = le 5e jour de la Création ont été créés les poissons. De même que les poissons ont besoin d'eau pour survivre, de même un juif a besoin de Torah a tout moment pour survivre.

Les jours de la semaine où l'on ne lit pas la Torah sont : le dimanche (1er jour), le mardi (3e jour), le mercredi (4e jour) et le vendredi (6e jour de la semaine).
En les cumulant : 1+3+4+6, on obtient : 14, qui est la guématria du mot : préoccupez-vous! (daagou - דאגו).
Ainsi, les jours où nous n'avons pas de lecture de la Torah, nous devons [particulièrement] nous préoccuper que le yétser ara risque d'infiltrer notre âme, nous poussant à la faute.

La guémara (Nidda 13b) nous enseigne la façon de procéder du yétser ara : le 1er jour, il nous dit de faire un chose ; le jour suivant il nous demande une autre chose ; et le jour suivant, il nous demande de se prosterner devant une avoda zara (idolâtrie).
Ainsi, il en ressort que cela lui prend 3 jours, et c'est pour cela que nous ne devons jamais laisser passer 3 jours de suite sans Torah, pour nous protéger du yétser ara.
En effet, Hachem nous enseigne (guémara Kiddoushin 30b) : "J’ai créé le yétser ara et J’ai créé la Torah comme antidote".

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+ "Si tu écoutes avec attention la voix de Hachem ton D. ..." (Béchala'h 15,26)

-> Le Shach (rabbi Shabtaï HaKohen) dit que ce verset commence par la lettre vav (ו) et se termine par la lettre kaf (כ), ce qui fait une guématria de 26, renvoyant au Nom Divin.
Cela nous enseigne que par le mérite de la Torah, Hachem a témoigné de la miséricorde au peuple juif.

De plus, il y a 27 mots dans ce verset, qui est une allusion aux 27 lettres de l'alphabet hébraïque, avec lesquelles la Torah a été écrite.

=> Ce verset exprime que c'est grâce au mérite de l'étude de la Torah, que Hachem veille sur nous.

+ "Elle [la Torah] est plus précieuse que les perles, tes plus chers trésors ne la valent point" (Michlé 3,15)

-> De même que les perles coûtent cher, car elles ne se trouvent pas sur terre, là où l'homme vit, mais dans un autre élément : la mer. De même, la sagesse [de la Torah] ne prend pas sa source dans le cerveau humain qui est matériel, mais dans l'esprit Divin dont il est doté et qui est encore plus lointain que les fonds marins.
[le Malbim]