+ Les mitsvot - changer le monde :
-> Lorsque Adam a mangé du Eits HaDaat (l'Arbre de la Connaissance), il a détruit le monde.
Hachem a ensuite divisé l'âme d'Adam en 600 000 âmes plus petites, qui sont les âmes du peuple juif.
Chaque juif est en réalité un Adam Harichon microcosmique.
Adam a détruit le monde. Le peuple juif, en tant qu'Adam miniature, doit le réparer. En effet, le travail du peuple juif est de réparer le monde.
Adam a détruit le monde en n'écoutant pas Hachem. Nous le réparons en écoutant Hachem.
Chaque fois que nous accomplissons une mitsva, nous réparons le monde.
Nous ferions n'importe quoi pour changer positivement le monde. Lorsque les difficultés de la vie rendent la Torah plus difficile, il est agréable de savoir qu'en nous efforçant de respecter la Torah malgré la douleur, nous changeons littéralement le monde, et ce plaisir peut faire en sorte que la douleur en vaille la peine.
Sauver un nageur en train de se noyer vaudrait la peine de le faire. Sauver le monde en vaut d'autant plus la peine.
Plus nous nous efforçons de poursuivre la Torah malgré l'effort, plus nous changeons littéralement le monde pour le meilleur.
Cela va encore plus loin. Selon nos Sages, l'acronyme de "Israël" est "yech chichim ribo otiyot la Torah" (il y a 600 000 lettres dans la Torah).
L'âme de chaque juif est liée à une lettre de la Torah (Zohar 'hadach Chir haChirim p.74). Chaque lettre hébraïque contient un pouvoir spirituel, et c'est le pouvoir unique de cette lettre que chaque juif est censé apporter au monde.
C'est cette lettre qui, une fois révélée, rendra le monde meilleur, plus saint, plus bon.
Nos Sages expliquent que la Torah tout entière est le nom d'Hachem, de sorte que, par essence, on attend de chacun qu'il manifeste une expression unique d'Hachem dans le monde, qu'il sanctifie Hachem à sa manière unique (personne dans l'histoire ne pourra le faire ainsi).
Tout comme une Torah à laquelle il manque une lettre est incomplète, s'il manque un juif, le monde sera incomplet.
Si c'est le cas, ce n'est pas seulement que je change le monde chaque fois que je fais une mitsva ; je change en fait le monde d'une manière dont je suis le seul à pouvoir le faire, en apportant ma lettre unique au monde. Personne d'autre ne peut faire ce que je dois faire.
C'est pourquoi les circonstances de vie de chaque personne sont différentes. Chaque personne a un impact unique sur le monde, une partie différente à réparer.
D'où le fait qu'on a chacun des défis particuliers dans la vie ... qu'on a des halakhot plus difficiles que d'autres ...
Hachem donne à chaque personne une vie dans laquelle des halakhot spécifiques sont difficiles parce que ce sont celles qui lui permettront de réparer la partie spécifique du monde qu'elle est désignée pour réparer.
Une personne peut se demander, dans un monde où il y a tant de gens, si j'ai vraiment de l'importance. Qu'est-ce qui me rend spécial? Important? Suis-je vraiment pertinent?
En effet, nous sommes absolument importants. Personne ne peut faire ce que nous devons faire, nous sommes uniques dans notre genre, au sens le plus littéral du terme.
Il y a un plaisir très profond à savoir que le monde a besoin de moi et que je suis tout sauf insignifiant... en fait, je suis essentiel.
[rabbi Zoucha d'Anipoli dit que si on lui proposait d'être comme Avraham, il le refuserait, car il y a déjà un Avraham qui a agit à la perfection, et un deuxième Avraham n'apporterait pas comme avantage une sanctification unique du Ciel. ]
... Lorsque la douleur fait que le défi de respecter la halakha semble écrasant, il y a un plaisir à savoir que je suis en train de changer le monde. J'apporte au monde une lumière de kiddouch Hachem que personne d'autre que moi ne peut apporter.
... Chaque juif est essentiel à la mission juive de réparer le monde, et si un juif renonce à grandir, le monde ne sera plus jamais le même.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - dans son Aish Kodech - Shabbath Shouva 5702]
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-> Il semblerait que le kiddouch Hachem particulier dont chaque juif est responsable, tout trouvant sa force dans notre lettre de la Torah, vient réparer la partie du monde qui lui correspond, cette "lettre" correspondante qui est actuellement détruite.
-> Alors qu'il souffrait en plein Holocauste dans le ghetto, le rabbi de Piaseczno (Shabbath Souva 5602 [soit 1942]) écrit :
"Il est dit dans Eitz 'Haïm (chaar 3 perek 2) qu'il n'y a pas deux tsadikim semblables, et qu'il n'y a pas deux créations semblables. Et lorsqu'un juif sert Hachem, il se dégage de chacun d'eux une lumière et une sainteté qu'un autre juif ne révèle pas.
Et même aujourd'hui, pendant une période de souffrance et de destruction des juifs (la Shoa), il est possible qu'à partir d'eux (les juifs) soit révélé ce qui n'a pas pu être révélé pendant les périodes de bien-être".
Son point de vue était que cette période de défi dans l'observance de la Torah leur offrait une opportunité sans précédent de révéler Hachem dans le monde en essayant de l'observer, malgré le défi, accomplissant ainsi ce qui aurait été impossible dans des circonstances moins pénibles.
En effet, il voyait leur douleur dans l'Holocauste comme une opportunité sans précédent de changer le monde et d'y apporter plus de lumière d'Hachem en travaillant dur pour garder la Torah.
[on apprend de là l'importance d'accepter nos situations (ex: je suis très malade, fatigué), et ce dire que c'est justement dans ce scénario de vie qu'Hachem veut me voir évoluer, tout en faisant autant que possible sa volonté. ]
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-> Le rabbi de Piaseczno dit que l'ensemble des difficultés halakhiques de chaque personne est conçu pour faciliter la "réparation" particulière pour laquelle elle est désignée. Ce que le rabbi n'explique pas, cependant, c'est pourquoi une personne reçoit une désignation particulière et une autre personne une désignation différente. Les paquets de certaines personnes semblent plus difficiles que d'autres. Comment la distribution des paquets est-elle déterminée?
Une réponse peut être la suivante : Le midrach (Rabba Chémot 40,3), raconte que Iyov a demandé à Hachem de lui expliquer les circonstances de sa vie afin qu'il puisse mieux comprendre les voies d'Hachem. Hachem a répondu que sa situation est déterminée par son "emplacement" dans l'âme (néchama) d'Adam.
En d'autres termes, Adam a détruit le monde, c'est à nous de le réparer. [voir le Béér Mayim 'Haïm - Nasso]
La partie particulière du monde que nous devons réparer, et par conséquent notre situation dans la vie, est déterminée par le rôle que nous avons joué dans la destruction.
En tant que partie d'Adam, nous avons participé à la faute originelle, chaque partie de notre âme contribuant à une autre composante de la destruction [spirituelle].
Chaque personne est chargée de réparer la partie du monde que son âme a été responsable de détruire, et son paquet est déterminé en conséquence.
Il est inspirant de comprendre que, vraisemblablement, la raison pour laquelle je suis spécifiquement chargé de réparer la partie que j'ai cassée est que si mes muscles spirituels ont détruit cette partie, ce sont uniquement mes muscles spirituels qui ont la capacité de la réparer.
Je suis le seul capable de réparer cette partie particulière. C'est la raison profonde pour laquelle je suis le seul à pouvoir faire mon travail.
De plus, il est stimulant d'apprécier que, si c'est le cas, j'ai vraiment ce qu'il faut pour réussir à faire mon travail. Aussi difficile que cela soit, j'ai les muscles spirituels pour le faire, et je suis le seul à pouvoir le faire.
En effet, le rabbi de Piaseczno (dans son Déré'h haMélé'h - Roch Hachana), nous assure : "Hachem ne mettra personne à l'épreuve [avec un test qui exige] plus que ce que ses capacités lui permettent de supporter."
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-> Selon le Baal Shem Tov, la "bat kol" (voix Divine) qui sort quotidiennement de 'Horev [mont Sinaï] (voir Pirké Avot 6,2) est le rappel constant d'Hachem à chacun d'entre nous de faire téchouva.
[d'une certaine façon, Hachem nous demande de revenir vers Lui par la téchouva, et de mener à bien les réparations dans ce monde que nous pouvons y faire. ]
-> Le rabbi de Piaseczno (dans son Déré'h haMélé'h - Shavouot) enseigne :
"On doit reconnaître qu'en tant que juif, nous avons un pouvoir incroyable d'influencer le monde, avec la responsabilité qui va avec.
On ne peut pas simplement constater que notre journée n'est pas pire que la veille, nous devons se demander en toute honnêteté : "Quel bénéfice ai-je apporté aujourd'hui (au monde), et comment me suis-je élevé (en niveau spirituel) depuis (le niveau) où je me trouvais!"
C'est le concept de "réparation" dans son expression la plus simple. C'est en lui que se trouve le pouvoir de réparer le monde avec la royauté d'Hachem, et alors, en lui, sera révélée l'étincelle du machia'h.
... celui qui ne fait pas sa part pour réparer le monde ne peut pas être en colère contre Titus pour avoir détruit le Temple, parce qu'il a lui aussi contribué à sa destruction".
[en spiritualité, soit on avance, soit on recul, il n'y a pas de point neutre. Ainsi, si nous ne faisons pas d'efforts de réparation, c'est qu'on gâche, détruit des occasions de reconstruire.
La réalité qu'aura le monde suite à la venue du machia'h dépend des actions qu'on aura accomplies avant sa venue. Ainsi, chaque chose que je n'ai pas faite (sauf téchouva), est une sorte de destruction car on ampute la beauté de la réalité du monde post guéoula. ]
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-> Le rabbi de Piaseczno (dans son Déré'h haMélé'h - paracha ha'Hodech 5685) explique pourquoi le calendrier du klal Yisraël compte en fonction de la lune. Il dit que bien que la lune soit essentiellement sombre (voir absente en apparence), lorsqu'elle surmonte son obscurité, elle ne se contente pas de briller mais illumine le monde (à l'image de la pleine lune) ; de même, un juif, lorsqu'il surmonte son obscurité personnelle, aura un impact, il "illuminera" le monde d'une manière dont il est le seul à pouvoir le faire.
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-> b'h, on vient de voir que les réaliser les mitsvot c'est réparer le monde. Ce divré Torah montre que c'est également se recréer soi-même : https://todahm.com/2017/02/03/les-mitsvot-devenir-un-createur-de-soi-meme-pour-kiffer-le-monde-a-venir-avec-hachem