Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix à propos de ce que je t'ordonne. Va je te prie ... afin qu'il te bénisse avant sa mort."
Yaakov dit à Rivka sa mère : "... Peut-être mon père me tâtera-t-il et je serai à ses yeux tel un imposteur et j'amènerai sur moi la malédiction et non la bénédiction"
Sa mère lui dit : "[Je prends] sur moi ta malédiction, mon fils ; seulement écoute ma voix ..." (Toldot 27,8-13)

Comment comprendre que Yaakov se trouva rassuré en sachant que les malédictions iraient chez sa mère?

Selon nos Sages, c'est que les termes : "sur moi" (alaï - עלי) doivent s'interpréter autrement, et c'est ce que nous allons voir b'h.

-> Le Targoum Onkelos explique qu'en fait Rivka dit : "A moi il a été dit en prophétie que tu n’auras pas de malédiction".
Ainsi, Rivka rassura son fils. Il ne sera pas du tout maudit.

Le 'Hatam Sofer explique de quelle prophétie parlait Rivka.
Il est dit au début de la paracha, que Rivka ayant une grossesse difficile, elle alla consulter Hachem, à savoir Ses prophètes : Chem et Ever (selon nos Sages), et ils lui dirent entre autre : "Le grand servira le jeune".
Ainsi Rivka savait que Essav, le plus grand (car sorti du ventre en premier) devait servir Yaakov, né en deuxième. Par conséquent, il est certain qu’aucune malédiction ne pouvait advenir à Yaakov, puisqu’il était prévu par prophétie, qu’il domine son frère.

-> Le Gaon de Vilna explique que le terme עלי (sur moi) se compose en fait des initiales des 3 mots : Essav (עשו), Lavan (לבן) et Yossef (יוסף).
C’est que "ta malédiction" et tes souffrances viendront uniquement de ces 3 personnages et non pas de ton père. Il est donc sûr que ton père ne te maudira pas.

D'ailleurs, c'est pourquoi, quand plus tard, Yaakov fut confronté à l’épreuve de devoir laisser son fils Binyamin descendre en Égypte avec ses frères, il dit : "Sur moi (עלי) tout cela est advenu" (Mikets 42,36).
Par cela, il voulait faire allusion au fait qu'il avait déjà traversé les 3 épreuves de : Essav, Lavan et Yossef, qui sont en allusion dans le terme עלי (sur moi) et que sa mère lui a prédit. Ainsi, il se dit : comment pourrait-il m'arriver un autre malheur, par la perte de Binyamin, chose qui n’a pas été prédite?

-> Rabbi Heschel de Cracovie explique que cette malédiction qu'évoque Yaakov fait en fait référence à la malédiction du verset : "Maudit sera celui qui trompe l’aveugle sur son chemin" (Ki Tavo 27,18).

En effet, Yaakov pensait que s'il se présentait devant son père, se faisant passer pour Essav, il serait ainsi en train de tromper son père, aveugle. Il recevrait alors cette malédiction.

Sa mère lui dit alors qu’au contraire, il ne sera pas maudit car : "Selon moi, l’explication de ce verset n’est pas à prendre au sens strict. Ce verset fait allusion à quelqu’un qui induit en erreur non pas l’aveugle, mais celui qui ne sait pas, comparé ici à un aveugle".
Or, Its'hak voulait bénir Essav, car il ne savait pas qu’il était complètement racha.
=> En envoyant Yaakov, Rivka sauvait ainsi Its'hak de l’erreur. En cela, la malédiction du verset ne le concernait absolument pas.

-> Le 'Hidouché haRim explique que Essav avait un mérite particulier que n’avait pas Yaakov, c’était qu’il avait un très grand respect de son père.
A cause de ce mérite, Hachem ne voulait pas révéler à Its'hak que Essav est un racha pour ne pas lui provoquer de la peine et c’est à cause de cela que Yaakov ne pouvait pas recevoir les bénédictions.

C’est pourquoi, Rivka voulait trouver une solution pour annuler et contrer totalement le mérite de Essav, et cela en demandant à Yaakov d’accomplir la mitsva de respecter sa mère avec une totale abnégation. Ainsi, ce mérite va contrebalancer le mérite du respect qu’avait Essav pour son père.

C’est ainsi que Rivka dit à Yaakov : "Sur moi (alaï) ta malédiction mon fils", c'est-à-dire : "Même si à cause de moi tu reçois une malédiction", malgré tout "juste écoute ma voix et vas-y" = c'est-à-dire que Yaakov devait respecter la parole de sa mère même en prenant le risque de se faire maudire. Par là, il pourra annuler le mérite de Essav et pourra recevoir la bénédiction de son père.

Et c’est ce que Yaakov fit. C’est pour cela que par la suite, quand Essav arriva, le midrach rapporte que Its'hak sentit le feu de l’enfer qui entrait avec lui et ainsi, il comprit que Essav était un racha.
C’est que effectivement, Yaakov a réussi à annuler le mérite de Essav, et Its'hak pouvait alors connaître la vérité sur la perversité de Essav.

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+ Rivka dit à son fils Yaakov :
-> "Cette nuit, les anges ont prié si intensément Hachem que les portes de la bénédiction se sont ouvertes. Ton père a demandé à ton frère Essav de lui rapporter un plat raffiné afin qu'il puisse le bénir "en présence de Hachem", indiquant que D. acceptera sa bénédiction.
Si Its'hak bénit Essav, cette bénédiction sera prononcée sous l'influence de l'inspiration Divine et tu ne pourras plus jamais relever la tête."

[Targoum Yonathan - rapporté dans le Méam Loez - Toldot 27,6-7]

-> "Si tu m'écoutes, le peuple d'Israël en tirera un immense profit.
Va chez le marchand de petit bétail et achète-moi 2 agneaux de choix.
Aujourd'hui, veille de Pessa'h, nous avons besoin de 2 chevreaux : un pour le sacrifice de Pessa'h et l'autre pour l'offrande de la fête ('Haguiga).
Ces 2 chevreaux font référence aussi aux 2 boucs sacrifiés à Yom Kippour (Vayikra 16,7).
Ces 2 chevreaux que tu vas apporter à ton père vont te permettre de vaincre l'ange gardien d'Essav.
Dans le futur, les 2 boucs auront le même effet, et expieront les péchés de tes descendants.
[...]
Je vais les préparer comme ton pères les aime."
[Méam Loez - Toldot 27,8-10]

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+ Pourquoi Its'hak voulait-il bénir tout particulièrement Essav?

-> "Quand Essav s'occupait de son père, il le faisait dans ses plus beaux vêtements" (midrach Béréchit rabba 65,12)

C'est pourquoi avec une mitsva aussi importante, Its'hak pensait que s'il lui donnait une impulsion quelconque, il pourrait aider Essav (par le mérite de cette mitsva) à se repentir totalement de toutes ses fautes (à se sortir du mal). Il voulait donc le bénir, lui donner toutes les bonnes bénédictions, afin qu'il mérite la vie éternelle, une vie de Torah.

Its'hak n'avait pas besoin de bénir Yaakov, parce que Yaakov était depuis toujours rempli de Torah, de mitsvot et de bonnes actions.
Qu'a fait Its'hak?
Il a choisi justement la nuit de Pessa'h, la nuit qui est protégée des forces du mal, pour bénir Yaakov.
Il voulait ainsi lui évoquer par allusion la délivrance d'Israël de l'Egypte, la victoire d'Israël sur Pharaon roi d'Egypte, et la liberté du peuple d'Israël.
C'est pourquoi,  lui a-t-il suggéré, mieux vaut pour toi de te repentir, tu n'as pas intérêt à vivre dans la haine avec ton frère Yaakov, car cette nuit est celle de la délivrance des juifs.

Par ailleurs, nos Sages disent : "Quand quelqu'un arrive à l'âge où sont morts ses ancêtres, il doit se tenir prêt 5 ans avant et 5 ans après" (midrach Béréchit rabba 65,7).
Or, Its'hak avait l'âge de 123 ans, et il ne savait pas s'il devait prendre en considération l'âge auquel était morte sa mère (qui a vécu 127 ans), auquel cas il se serait trouvé 5 ans avant, ou s'il arriverait jusqu'à l'âge de son père.
C'est pourquoi, c'est à ce moment-là qu'il a voulu bénir Essav, car ce pouvait être avant sa mort.
En le bénissant avant sa mort, il voulait rappeler à Essav le jour de la mort, lui enseigner que la fin de tout homme est de mourir, et qu'il faut préparer des provisions en ce monde et se repentir.

Cependant, Essav était tellement plongé dans ses fautes que depuis toujours, il haïssait Essav.
Il se sentait supérieur à lui parce qu'il respectait ses parents mieux que Yaakov. C'est pourquoi l'orgueil lui a fait perdre la tête.
Nous voyons de là qu'à cause de l'orgueil d'Essav, les bénédictions lui ont été refusées, et qu'il n'a pas mérité de se rapprocher de D. comme son frère Yaakov.
[l'orgueil peut nous faire tout perdre, et l'humilité tout gagner!]
[Source : adaptation personnelle d'un dvar Torah du rabbi David Hanania Pinto]

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-> Its’hak était pleinement conscient de l’impiété d’Essav. Toutefois, il voulait le rapprocher afin d’atténuer cette tendance au mal.
C’est la raison pour laquelle, plutôt que de le repousser, il lui témoigna des marques d’honneur, d’amour et d’affection, dans l’espoir que ces manifestations suscitent sa honte de ses mauvais actes et l’encourage à les abandonner.
De même, il désirait lui donner ses bénédictions afin qu’elles aient une influence positive sur lui et le ramènent au droit chemin.

Or, tout comme son père se souciait de l’avenir de son fils Essav, Yaakov en était lui aussi préoccupé. C’est justement pourquoi il lui acheta le droit d’aînesse, pour éviter que son statut d’aîné ne lui entraîne de lourdes punitions en regard à ses nombreux péchés. En effet, le jour où allait se faire l’échange entre un plat de lentilles et le droit d’aînesse, Essav avait enfreint 5 transgressions des plus graves. Yaakov ayant entendu cela, il se dit que D. lui tiendrait d’autant plus rigueur qu’il était l’aîné. Par pitié, il lui acheta ce statut dans le but d’amoindrir sa punition.

Par conséquent, Its’hak savait combien Essav était racha, mais il lui exprima son affection afin de l’encourager, de le rapprocher et d’éviter qu’il ne rejette tout ce qui a trait à la sainteté.
Une étincelle pure subsisterait ainsi en lui.
[d'après rabbi David Hanania Pinto (la voie à suivre n°1162)]

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-> Le Zohar nous révèle que si la tête de Essav fut enterrée auprès de son frère dans la grotte de Ma’hpéla, c’est parce que son esprit possédait un potentiel très élevé, auquel son cœur cependant n’avait pas accès.

-> Le Radak dit que Its’hak avait conscience de la grandeur spirituelle de Yaakov, et il pensait que Essav avait nettement plus besoin des bénédictions afin d’améliorer ses actions.

Le Ets haDaat Tov dit qu’il a pris exemple sur Avraham dont ses prières ont permis à Ichmaël de faire téchouva.
Cependant, Ichmaël avait fauté par l’idolâtrie, tandis que Essav par le meurtre, et il est beaucoup plus difficile de s’en sortir lorsque l’on porte atteinte à notre prochain.

Ceci explique pourquoi Rivka a dû intervenir, prenant conscience que ses actions antérieures (meurtres) rendaient inaptes les bénédictions, et pourraient avoir un effet contraire.

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+ "Its'hak aimait Essav" (Toldot 25,28)

=> Pourquoi Its'hak aimait-il tant Essav?

En réalité, Its'hak vivait déjà comme dans les temps futurs. Or, si Hachem voudrait ensuite rejeter le peuple juif du fait de ses fautes, Its'hak pourra à présent plaider en sa faveur en disant : "Les juifs sont malgré tout moins mauvais que Essav. Et pourtant, moi j'ai aimé Essav! Toi aussi, malgré leurs fautes, Tu ne dois pas les rejeter et Tu dois continuer à les aimer!"
[rabbi Meïr de Prémichlan]

-> Le Divré 'Haïm explique qu’Hachem souhaitait que Its'hak bénisse Yaakov en même temps qu’il pense s’adresser à Essav. En effet, ce n’est pas seulement Yaakov qui allait se faire bénir par Its'hak, mais c’est tout le peuple d’Israël à travers lui. Or, dans le futur, il arrivera que certains juifs ne soient pas à la hauteur de cette bénédiction, ne suivant pas le chemin de la Torah. Pour que même ces Juifs éloignés soient aussi bénis, il fallait qu'Its'hak bénisse Yaacov en pensant qu’il s’agissait d’Essav. Car ainsi, il adressait ces bénédictions à Essav.
Et comme bien-sûr, tous les Juifs, même les plus impies (réchaïm), sont mieux qu’Essav, ainsi en bénissant Yaakov, en pensant s’adresser à Essav, par cela, même les Juifs pouvant s’apparenter à Essav pourront recevoir cette bénédiction.

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-> Le Chem miChmouel se base sur les paroles de nos Sages (guémara Shabbath 30b) selon lesquelles la Présence Divine ne repose sur un homme que s’il est joyeux. Aucune tristesse ne se trouve auprès d’Hachem.
D'un côté, c’est Yaakov qui devait recevoir les bénédictions, mais d'un autre côté Its'hak voulait bénir Essav, son premier-né, qu’il pensait être un homme juste (Essav a réussi à lui faire croire cela).
Pour que Its'hak change d’avis et renonce à bénir Essav au profit de Yaakov, il fallait pour cela qu’il apprenne que Essav était un impie (racha) et qu’il ne méritait pas ces bénédictions. Or, il est clair que cette connaissance allait lui occasionner une profonde tristesse. Mais alors, même s’il décidera de bénir Yaakov, cette bénédiction sera prononcée avec des sentiments de peine, du fait de sa connaissance de la méchanceté de Essav.

=> C’est pourquoi, Hachem préféra lui cachait la vérité sur Essav, de sorte que Its'hak pense qu’Essav est un juste et s’en réjouisse. Mais alors, il fallait que Yaakov vienne à son insu, et c’est ainsi qu’il put recevoir une bénédiction dite avec joie par son père, qui continuait à croire qu’il bénissait Essav pensant qu’il était un homme juste. Et par cela, cette bénédiction pouvait être d’un niveau de prophétie très élevé.

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-> Le Assoufat Maara'hot explique qu’en vérité Essav aussi devait être bien, puisque Yaakov et Essav devaient se partager le Service Divin.
Yaakov devait s’investir dans l’étude, dans le spirituel, tandis que Essav devait allait dans le monde extérieur pour y accomplir les mitsvot et raffiner le monde.
Cependant Essav échoua et au lieu d’élever le monde matériel, il y sombra.

Il fallait donc quelqu’un pour le remplacer dans ce travail avec le monde extérieur, et c'est Yaakov qui prit sur lui ce rôle.
La bénédiction d'Its'hak visait à donner des forces à ses enfants pour réaliser leurs missions. C’est ainsi qu’à la fin de la paracha, Its'hak bénit Yaakov par les bénédictions d’Avraham, qui étaient spirituelles, pour réaliser son travail dans le monde spirituel. Mais, il voulait donner à Essav des bénédictions matérielles pour sa mission dans le monde matériel, car il pensait que ce rôle revenait à Essav. Mais comme ce dernier échoua et c’est Yaakov qui le remplaça, c’est ce dernier qui devait aller recevoir ces bénédictions pour sa nouvelle mission (vêtu des habits d’Essav).
Cependant comme il n’avait pas encore fait ses preuves dans le monde matériel, ces bénédictions ne pouvaient pas encore lui revenir de plein droit, car il ne les méritait pas encore. Il les reçut donc dans de façon détournée, le temps qu’il réalise sa nouvelle mission dans le monde extérieur, chez Lavan, et qu’il valide ainsi ces bénédictions.
C’est ainsi que quand il revint de ce séjour, l’ange d’Essav (après sa lutte) lui reconnaîtra ces bénédictions comme lui revenant de droit. C’est à ce moment qu’il les reçut de façon droite et claire.

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-> voir également le commentaire du Sifté 'Haïm dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/11/07/33594

-> voir l'enseignement du rav Shimshon Raphael Hirsch : https://todahm.com/2022/11/24/la-necessite-dune-education-sur-mesure

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-> Le Métsa'h Aharon explique que Yaakov avait choisi de vivre uniquement pour le monde futur, et pour cela, il avait aussi besoin de bénédictions matérielles, car beaucoup de mitsvot nécessitent des moyens matériels.
Cependant, l’opulence contient le risque de dévier l’homme vers les plaisirs et l’orgueil.
Nos Sages enseignent que quand les juifs se détournent, Hachem éveille la haine d’Essav contre eux, pour que ces malheurs les poussent à se repentir. Ainsi, pour que Yaakov reçoive les bénédictions matérielles de son père sans risque, il fallait prévoir qu’en cas de déviation, Essav soit prêt à le faire souffrir. Et pour cela, il fallait qu’Essav ait une raison logique de haïr Israël. C’est pourquoi, Hachem planifia que Its'hak promette à Essav ses bénédictions.
=> Ainsi, quand finalement c’est Yaakov qui les récupérera en cachette, Essav haïra son frère. De cette façon, non seulement Israël recevra les bénédictions, mais en plus, la haine de Essav sera éveillée, pour neutraliser le risque de déviance d’Israël du fait des bénédictions.

-> "C’est une halakha qu’Essav hait Yaakov" [midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722]
[d'une certaine façon, si tu ne suis pas les halakhot par toi-même, alors s'applique la halakha de la haine d'Essav, et ce dans en but que finalement tu en viennes à suivre les halakhot.]

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+ "Its’hak aimait Essav, car la feinte était dans sa bouche. Et Rivka aimait Ya'acov" (Toldot 25,28)

-> D’après Rachi, qui rapporte le midrach, "dans sa bouche" se réfère à celle d’Essav qui piégeait Its’hak et le dupait avec ses paroles.

En effet, Essav posait des questions qui montraient sa grande vertu (par exemple, "comment prélever la dîme sur le sel et la paille?", qui n’ont en réalité pas besoin de prélèvements). Par conséquent, Its’hak croyait que son fils était pieux et il l’aimait.
=> Bien que ce dernier fût aveugle et qu’il ne savait rien des tractations malhonnêtes de son fils, son esprit était très aiguisé ; on comprend donc mal comment il a pu se laisser duper et croire qu’un tel Racha était vertueux.

-> Le Saba de Slabodka explique qu’Essav ne posait pas ces questions pour tromper délibérément son père. En réalité, à cette époque, il était vraiment vertueux et sincère. Son problème était de ne pas réussir à maintenir sa droiture sur le long terme.
Lui-même n’était pas sûr du genre de vie qu’il souhaitait mener et il vacillait donc entre le statut de tsadik et celui de Racha ; il posait tantôt des questions montrant piété et bonne foi et il était tantôt poussé par ses désirs matériels qui lui faisaient commettre les crimes les plus abominables.
Ceci explique pourquoi Its’hak ne réalisa pas que son fils était racha : à l’époque où Its’hak voyait 'Essav, il était vraiment tsadik!
Selon cette explication du Saba de Slabodka, quand nos Sages affirment qu’Essav trompait Its’hak, cela signifie qu’il lui faisait croire qu’il était tout le temps vertueux, alors que ce n’était pas le cas.

Cette approche peut nous aider à résoudre une autre difficulté dans cette paracha Toldot.
Nos Sages trouvent des allusions dans la Torah concernant le jour où Essav vendit son droit d’ainesse à Yaakov ; ce jour-là, il commit 5 autres graves fautes et l’une d’elles fut le déni de l’existence de D. que l’on déduit des mots "lama zé li bé'hora" (Que vaut ce droit d’ainesse pour moi? (Toldot 25,32).
Le terme "zé" se réfère à Hachem, comme le montre le verset du Chant de la Mer : "zé kéli véan'véhou" C’est mon D. et je Le glorifierai" (Béchala'h 15,2). Ainsi, en demandant "lama zé li", 'Essav montrait qu’il ne s’intéressait pas à D., ni à Son service, comme pour dire "Qui a besoin d’Hachem, de toutes les façons?"

Le rav Avigdor Nebenzahl souligne que dans le verset suivant, Yaakov demande à Essav de lui jurer de tenir son engagement. Si Essav déniait l’existence de D., quelle valeur avait un serment en Son nom?
Yaakov n’aurait certainement pas accepté un serment au nom de la avoda zara (l'idolâtrie), ni une déclaration superficielle, pour la forme. Donc, quand la Torah nous raconte qu’Essav jura et que Yaakov accepta cet engagement, c’est qu’Essav prêta serment au nom de D. et que Yaakov estima qu’il était sincère.
=> Comment le verset affirmant qu’Essav renia Hachem peut-il contredire le suivant qui raconte qu’il jura sincèrement au nom de D.?

Essav n’était pas un véritable racha ; il était extrêmement inconstant. Il pouvait changer d’une minute à l’autre, poser les questions les plus pointilleuses et commettre les pires fautes, renier Hachem et immédiatement après, jurer en Son nom.

Rav Yissakhar Frand enseigne que c’est l’une des différences entre le tsadik et le racha.
Un tsadik est constant. Il y aura toujours des défis, des tribulations au cours de la vie, qui mettront le niveau de l’individu à l’épreuve. L’homme vertueux tient bon, tandis que le racha se laisse rapidement entrainer dans les pièges du yétser ara.
C’est le sens du verset de : "Le cœur des réchaïm ne vaut pas cher" (Michlé 10,20).
De son côté, le prophète Yéchaya compare le racha à une vague qui n’a rien de régulier ; elle est tantôt très haute et menaçante et tantôt plate. C’était l’un des défauts d’Essav.

Le rav Barou'h Sorotskin rapporte une guémara (Yérouchalmi Nédarim 38a) qui nous raconte : "À l’avenir, le racha Essav s’enveloppera dans un Talith et s’installera avec les hommes vertueux au Gan Éden. Mais Hachem criera après lui et l’en chassera".
On peut comprendre de ce passage qu’Essav continuera d’être malhonnête et de tenter de duper tout le monde quant à sa grande vertu, tout comme il le fit avec son père.
Le rav Sorotskin comprend ce texte différemment. Il explique qu’Essav pense sincèrement qu’il a une part au Gan Éden, car il connut des moments de vertu qui le convainquent de son droit d’entrée au Olam Haba. Or, il oublia que juste après, il fit les pires actes et devint même hérétique. Donc, Hachem le rejette, car une vertu éphémère ne suffit pas.

Nous ne vacillons certes pas au niveau d’Essav, mais le manque de constance dans la Avodat Hachem (service Divin) est un problème qui nous concerne tous. On agit parfois avec grande piété, priant ou étudiant de manière très assidue et peu après, on se met à dire du lachone ara en bavardant. L’exemple d’Essav nous apprend qu’il faut s’efforcer de vivre conformément avec la Vérité de manière régulière et pas simplement ponctuellement.
[d'après un divré Torah du rav Yéhonathan Gefen]

[il faut faire attention qu'à l'image de Essav, le fait de réaliser quelques belles actions, ne viennent pas alors permettre/justifier, d'être plus dilettant dans d'autres domaines, voir d'en venir à fauter.
Ainsi par exemple on va être tsadik lorsque l'on veut, dans ce qui nous est agréable, dans la mitsva/domaine que l'on veut, au moment où l'on a envie, ... Cela à nos yeux est suffisant pour nous permettre de faire ce que nous voulons ailleurs. [à l'image d'Essav qui se voit comme un tsadik!]
[le terme "JE veux" revient souvent, au détriment de "HACHEM veut"]
La Torah demande plutôt de se mettre au service d'Hachem, et de se travailler en particulier dans ce qui n'est pas naturellement facile pour nous. Par cela nous attestons de notre constance à vouloir donner le meilleur de nous même selon la volonté de D. (et si l'on tombe, c'est humain et c'est pour mieux repartir de l'avant!)]

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Toldot 25,22) explique la raison pour laquelle Its’hak voulut accorder les bénédictions à Essav, plutôt qu’à Yaakov.
Its’hak avait certainement réalisé que Yaakov était d’un niveau spirituel plus élevé qu’Essav, mais il pensait que la mission de ce dernier était de soutenir matériellement Yaakov, pour que celui-ci puisse de consacrer à la spiritualité.
C’est, par la suite, la relation, couronnée de succès, qu’entretinrent Issakhar et Zévouloun, les fils de Yaakov ; Zévouloun subvenait aux besoins d’Issakhar pour que ce dernier puisse de concentrer sur son élévation spirituelle.
C’est la raison pour laquelle Its’hak pensait qu’Essav était la personne appropriée à recevoir les bénédictions (qui étaient plutôt axées sur l’abondance matérielle).
L’erreur d’Its’hak était de croire qu’Essav allait devenir une personne vertueuse et ennoblir le monde matériel en soutenant Yaakov. En réalité, Essav fut tellement englouti par la matérialité (gachmiout) qu’il n’eut plus aucun lien avec la spiritualité ; il était imbibé de toutes sortes d’attitudes immorales.

Ceci explique le raisonnement d’Its’hak, mais que pensait Essav?
Le rav Moché Feinstein écrit qu’Essav comprit le désir d’Its’hak et souhait l’exaucer!
Mais il fit l’erreur de penser que s’il accomplissait cette part de la mission, il serait dispensé de mener une vie dictée par la morale. Il estimait qu’en échange du soutien financier à Yaakov, il pouvait s’adonner à tous les plaisirs interdits de ce monde-ci (olam azé), et qu’Hachem le lui pardonnerait étant donné qu’il accomplissait Sa volonté en permettant à Yaakov de vivre une vie spirituelle.
C’est ainsi qu’il crut hériter du Olam Hazé en plus du Olam aba.
["Les enfants s’entre-poussaient en son sein" (v.25,22) : le rav Feinstein affirme que les 2 frères estimaient avoir un droit exclusif sur les 2 mondes (olam azé & olam aba)]

Le rav Feinstein ajoute qu’Hachem ne se laisse pas corrompre par une personne qui accomplit certaines mitsvot et ne la dispense pas, "en récompense", d’en respecter d’autres, qui lui sont moins agréables ou aisées.
Hachem nous demande de nous améliorer dans tous les domaines du Service Divin, même ceux qui nous sont difficiles.
Essav laissa passer sa chance et c’est Yaakov qui dut, à sa place, se charger des deux rôles, celui porté sur la spiritualité et l’autre, d’ordre matériel.

-> Le rav Yéhonathan Gefen dit : Chacun de nous a son point fort dans la Avodat Hachem, et il n’y a rien de mal à cela, mais il est essentiel de savoir que ce n’est pas une raison pour ne pas travailler et s’améliorer dans les autres domaines, pour lesquels on est naturellement moins porté.
Par exemple, celui qui s’investit beaucoup dans les besoins de sa communauté n’est pas dispensé d’étudier la Torah chaque jour. Celui qui excelle dans la prière doit aussi s’assurer de passer du temps avec sa famille.
=> Les exemples sont innombrables et le défi de chacun est unique, en fonction de la situation dans laquelle il se trouve et de ses capacités.

"Avram entendit que son parent (son neveu Lot) avait été fait prisonnier, il arma ses disciples qui étaient nés dans sa maison, 318, et il mena la poursuite jusqu'à Dan" (Lé'h Lé'ha 14,14)

-> Au moment de se séparer avec Lot, Avraham lui dit : "Où que tu viennes à t’installer, je ne m’éloignerai pas de toi et je serai pour toi un bouclier et une aide.
Et par la suite, Lot a eu effectivement besoin d’Avram (cf. verset ci-dessus)"
[Rachi - Lé'h Lé'ha 13,9]

Selon le Béer Yossef, c'est pour cela que Avraham a été prêt à risquer sa vie pour aller le sauver, afin d'éviter un 'hilloul Hachem : les gens disant que Avraham le fidèle de D. ne respectait pas ses promesses.

-> Selon Rachi, ces 318 guerriers ne sont en réalité qu'une seule et même personne : Eliézer (אֱלִיעֶזֶר), le fidèle serviteur d'Avraham.
Celui-ci équivalait à 318 personnes, comme le suggère la valeur numérique de son nom, égale à ce nombre.

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-> "Il arma ses disciples"

La guémara (Nédarim 32b) nous enseigne :
- selon Rav : Avraham a armé ses hommes avec la Torah.
Le Ben Yéhoyada commente : il les a rempli de Torah, afin que la Torah soit pour eux une protection pendant la bataille.

- selon Chmouël : Avraham les a armé d'or.
Le Ben Yéhoyada commente : Avraham a couvert ses talmidim de quantités importantes d'or fin, pour les rassasier sur le plan matériel afin qu'au cours de la guerre, ils ne soient pas tentés de prendre le butin du roi de Sedome.

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"Avram déplaça sa tente et vint s'établir dans les plaines de Mamré" (Lé'h Lé'ha 13,18)

Pourquoi la Torah vient nous spécifier que juste avant la guerre des rois, Avraham est venu vivre dans les plaines de Mamré?

Le midrach nous dit qu'au moment de la guerre avec les 4 Rois, des anges sont venus assister Avraham dans la bataille, mais il a refusait leur aide, car il voulait uniquement que Hachem l'accompagne.
En effet, Avraham avait une foi totale dans le fait que D. aura pitié de lui et le sauvera.

-> "Lui et ses serviteurs, il les frappa, il les poursuivit" (Lé'h Lé'ha 14,15)
Avraham est parti en guerre avec au minimum son serviteur Eliézer, alors pourquoi ce verset utilise-t-il le singulier?

Le Rokéa'h répond : le "Il" dans ce verset fait référence à Hachem.
Puisque Avraham était totalement dépendant de Hachem, alors Hachem a fait la guerre pour Avraham.

La plaine de Mamré était un lieu particulièrement dangereux pour y vivre, puisque les nations autour avaient d'importantes armées.
Le verset nous dit que Avraham y a vécu sans aucune inquiétude car il avait un bita'hon total en Hachem.

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+ Pourquoi Avraham a-t-il été sanctionné et ses enfants asservis en Egypte durant 210 ans?
Selon rabbi Abahou au nom de rabbi Eliézer : C'est pour avoir enrôlé de force les "talmidé hakhamim" (disciples des sages) pour faire la guerre (contre les 4 rois) ...
Selon Chmouel, c'est parce qu'Avraham est allé trop loin (dans sa réaction de scepticisme) à l'égard de Hachem, lorsqu'il a dit : "Comment saurai-je que je posséderai ce pays?".
Enfin, selon rabbi Yo'hanan, c'est parce qu'Avraham a privé des hommes d'une occasion d'entrer sous les ailes de la Présence Divine, lorsque le roi de Sodome lui proposa : "Donne-moi les âmes, et le butin garde-le" (Béréchit 14,21) (et Avraham rendit tout).
[...]
De plus, rabbi Ami bar Abba, à propos du nombre 318 (cf.v.14,14), explique : ils étaient 318 personnes à accompagner Avraham dans cette guerre (pour sauver son neveu Loth), et la force d'Eliézer (serviteur d'Avraham) équivalait à celle de tous.
Selon un autre avis, seul Elézer, de guématria 318, l'a accompagné à la guerre.
[guémara Nédarim 32a]

-> Les imperfections de émouna attribuées au tsadik Avraham, dans les 3 raisons qui ont conduit à l'exil de ses enfants, ne sont pas de véritables fautes.
La Torah a tenu à nous révéler des fautes insignifiantes et subtiles de nos tsadikim, que rav Dessler (Mikhtav méEliyahou tome.2,p.175) désigne des "ombres de fautes".
En effet, après qu'un tsadik ait maîtrisé son mauvais penchant (yétser ara) et perfectionné ses midot, il lui reste encore à purifier son inconscient de ces "ombres" de résidus, qui le conduiraient à certaines attitudes, et qu'on a peine à discerner à notre niveau.
[rav Lumbroso]

-> "Ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et oppressée durant 400 années" (Béréchit 15,13)
La révélation de cet exil long et difficile a donc causé une peine intense à Avraham et constitue une sanction personnelle. [pour ses "ombres de fautes"]
Elle est indépendante du séjour tourmenté que ses descendants vont subir en Egypte.
[Ben Ich 'Haï]

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-> Avraham avait armé ses 318 talmidim pour faire la guerre, mais ils refusaient d'aller avec lui.
Il choisit alors parmi eux Eliézer, fils de Nimrod, dont la force équivalait à celle des 318 jeunes talmidim, ce qui est confirmé par la guématria de : Eliézer (אליעזר), qui est de 318.
[Targoum Yonathan]

-> Eliézer est allé avec Avraham à la guerre, accompagné de 318 talmidim d'Avraham.
La victoire militaire a été assurée miraculeusement par Eliézer seul, et la présence passive des 318 talmidim n'avait pour but que d'atténuer ce grand miracle et de le dissimuler aux yeux de tous.
[Maharal - Gour Arié]

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-> Cette guerre où Avraham partit, sans hésiter, sauver son neveu Loth, bien que ce dernier eût abandonné sa foi en Hachem, s'est produite durant la nuit du 14 au 15 Nissan.
Par ce mérite, les descendants d'Avraham bénéficieront à cette même date de la générosité d'Hachem qui les sortira de l'exil d'Egypte, même s'ils n'en étaient pas dignes.
[rav Lumbroso]

"J'agrandirai ton nom, et tu seras bénédiction" (Lé'h Lé'ha 12,2)

-> Les mots : "ton nom, et tu seras bénédiction (chémé'ha vééyé béra'ha - שְׁמֶךָ וֶהְיֵה בְּרָכָה) ont une guématria de 613.
Cela fait référence au fait que Avraham respectait toutes les 613 mitsvot de la Torah, et que ses descendants accepteraient la Torah et garderaient ces mitsvot.

Les mots : "tu seras une bénédiction" (éyé béra'ha - הְיֵה בְּרָכָה) ont la même guématria que : Avraham.
Cela indique que la bénédiction était l'essence même de Avraham.

[le 'Hida - Pné David]

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-> Les Patriarches sont : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ) = il y a un total de 13 lettres.

Les Matriarches sont : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה) = il y a également un total de 13 lettres.

Les noms de nos Patriarches et de nos Matriarches ont en tout 26 lettres, comme la guématria du Nom de Hachem (יהוה).
C'est une allusion au fait qu'ils représentent Hachem dans ce monde.

[Rabbi Barou'h de Mezivin - petits-fils du Baal Chem Tov - Boutsina Dinhora]

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+ "Depuis le jour où Hachem a créé le monde, personne ne L'a appelé : Seigneur (Adon), jusqu'à ce que Avraham vienne et appelle Hachem : "Mon Seigneur" (Adonaï - אֲדֹנָי)." (Lé'h Lé'ha 15,8)"
[guémara Béra'hot 7b]

-> Le Maharcha commente que jusque là, Hachem était identifié par le Tétragramme (יהוה), et qu'Avraham a introduit le : אֲדֹנָי au monde, qui exprime Sa domination sur le monde entier.

-> Le midrach (Béréchit rabba 39,1) rapporte comment Avraham a regardé le monde en se demandant à lui-même : "Se peut-il que le monde n'a pas de maître (à l'image d'un magnifique palais sans propriétaire)?"

Hachem a regardé Avraham et a déclaré : "Je suis le Maître du monde!"

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-> Le Psikta Rabbati fait remarquer qu'en dédiant totalement sa vie à diffuser le Nom de Hachem au travers le monde, chacune des lettres du 1er mot des 10 Commandements : Ano'hi (אנכי) font référence à Avraham :

- le aleph : 1 = c'est l'unicité de Avraham ;
- le noun : 50 = c'est l'âge auquel il a pleinement reconnu Hachem ;
- le kaf : 20 = c'est le nombre de générations entre Adam qui est né circoncis, et Avraham, qui a reçu la mitsva de la circoncision (brit mila) ;
- le youd : 10 = c'est les 10 épreuves qu'il a surmonté.

"Je bénirai ceux qui te béniront et celui qui te maudira Je le maudirai" (Lé'h Lé'ha 12,3)

-> Pourquoi pour la bénédiction : la récompense (Je bénirai) précède le mérite (ceux qui te béniront), tandis que cela est l’inverse pour la malédiction?

Nos Sages enseignent qu’Hachem considère une bonne intention comme si c’était déjà une bonne action, alors qu’une mauvaise intention n’est pas comptée comme un acte.

Ainsi, pour le bien, Hachem bénira même la personne qui a seulement l’intention de bénir, avant même qu’elle bénisse concrètement. Il est donc dit : "Je bénirai" avant de dire : "Ceux qui te béniront".

Mais pour le mal, Hachem ne maudira que celui qui maudira concrètement. Il est donc dit en premier : "Celui qui te maudira", qui sera déjà passé à l’acte, alors "Je le maudirai".

[Kli Yakar]

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-> On peut rapporter le Tossefot (guémara 'Houlin 49a), qui nous enseigne que lorsque nous bénissons un juif, Hachem nous bénit.
Ainsi, à chaque fois que nous disons : "bonne journée!" ; "bonne chance" ; "mazal tov" ; "santé!" ; ... , en réalité nous bénissons cette personne, nous réalisons la mitsva d'aimer notre prochain juif, et nous nous retrouvons également bénis.
A l'inverse, maudire un juif, c'est entraîner le fait que Hachem nous maudisse!

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-> "Je bénirai ceux qui te béniront, et qui t’outragera, Je le maudirai"

=> Pourquoi, concernant la bénédiction, celle de Hachem précède-t-elle celle des gens, alors que pour la malédiction, cet ordre se trouve inversé ?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que Hachem anticipe intentionnellement la bénédiction des hommes, afin de lui donner une assise et de lui permettre de se réaliser. Il bénit Avraham avant que ses contemporains l’eussent béni, de sorte à placer la bénédiction dans leur bouche et à garantir qu’elle ait l’effet escompté.

-> Rabbi Chwadron rapportait ce Ohr ha'Haïm en ces termes : Hachem bénit l’homme s’apprêtant à bénir son prochain, afin d’assurer la réalisation de sa bénédiction.

["Ne refuse pas un bienfait à ceux qui y ont droit" (Michlé 3,27) = nous ne devons pas se gêner de bénir autrui (ex: qui suis-je pour le faire?), car en réalité à ce moment Hachem nous bénira pour assurer la réalisation de notre bénédiction! ]

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-> [Hachem a dit : ] "Ne crains point Avram : Je suis un bouclier pour toi" et pas uniquement le tien, mais aussi celui de tes descendants, pour peu qu’ils se vouent à Ma Torah comme tu t’y es voué. Je serai alors leur bouclier, comme il est dit : "La parole de Hachem est infaillible, Il est le bouclier de quiconque espère en Lui" (Chmouel II 22, 31).
[midrach Tan’houma - Lé'h Lé'ha 11]

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-> Le Gaon de Vilna demande pourquoi il est écrit : "Je bénirai ceux qui te béniront et celui qui te maudira Je le maudirai", alors qu'il aurait plutôt fallu écrire : "Je bénirai ceux qui te béniront et Je maudirai ceux qui te maudiront"?

Il répond :
Hachem dit : "Je bénirai ceux qui te béniront" = celui qui veut te bénir, je le bénis lui-même avant, pour qu'il ait des concepts qui lui permettent de te donner une belle bénédiction.
Mais celui qui veut te maudire, qu'il maudisse d'abord, d'après les concepts d'un homme riche, et ensuite seulement Je le maudirai et Je le rendrai pauvre.

[en effet, avant que la malédiction ne s'applique, il est encore riche, et sa malédiction est du type : "Puisses-tu ne jamais avoir plus de 100 000 euros", tandis qu'une fois pauvre, cela devient : "Que tu n'aies plus de pain à manger!"
A l'inverse, en rendant auparavant celui qui bénit riche, il bénira alors selon des standards de riche, avec toute la largesse que cela implique.]

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+ "Je bénirai ceux qui te béniront"

-> Quelle est la bénédiction qu'Il lui a donnée?
Quand Avraham est arrivé, Hachem a dit : "ce n'est pas un honneur pour Moi de devoir bénir Mes créateurs. Je vais mettre les bénédictions entre les mains d'Avraham et de sa descendance, et quiconque ils béniront, Je signerai ce qu'ils disent, ainsi qu'il est écrit : "Tu seras une bénédiction ..."

Que signifie "Je bénirai ceux qui te bénissent"?
Hachem a dit : "Je mets les bénédictions entre les mains de quiconque tu béniras, et je signerai ce que tu as décidé."
[midrach Tan'houma Yachan]

La prière peut modifier la nature

+ La prière peut modifier la nature :

-> Le séfer Ezri Mé'im Hachem rapporte ce qui suit au nom du rav Moche Soloveitchik : Une personne est obligée de croire pleinement que ses prières sont toujours entendues et qu'elles ont le pouvoir d'apporter des délivrances à nos problèmes (yéchouot).

Le rav Soloveitchik s'adressait un jour à un malade que les médecins n'espéraient plus voir guérir. Il lui dit : il est écrit : "Mon aide vient d'Hachem, créateur du Ciel et de la terre" (Téhilim 121,2). Pourquoi ne dit-on pas simplement que notre aide vient d'Hachem? Pourquoi ajoute-t-on qu'Il est le créateur du Ciel et de la terre?
La réponse est que nous disons qu'Hachem a créé ce monde à partir de rien, ce qui nous enseigne que même s'il n'existe aucun moyen naturel d'aider quelqu'un, Hachem peut créer quelque chose à partir de rien pour sauver cette personne. C'est ce que nous devons garder à l'esprit lorsque nous faisons la prière.
[selon nos Sages, Hachem recrée le monde à chaque instant, et en ce sens tous nos soucis peuvent être résolus. ]

C'est dans cet esprit qu'il a expliqué la grandeur de l'acte de Yéhochoua, qui a arrêté le soleil à sa place. Il semblerait que la grandeur de cet acte réside dans le fait qu'il avait le pouvoir d'arrêter le soleil dans sa course. En réalité, la grandeur de Yehoshua réside dans le fait qu'il a prié Hachem et lui a demandé de changer la nature.
La plupart des gens ne penseraient même pas à prier pour une telle chose. Mais Yéhochoua possédait une si forte émouna qu'il demanda à Hachem que ce miracle se produise comme s'il demandait n'importe quoi d'autre.
Une prière prononcée avec une émouna aussi intense sera toujours entendue et peut modifier le cours de la nature.
[on ne doit pas compter sur des miracles, mais la prière est une voie naturelle pour obtenir des miracles. ]

Le mot 'Hanoucca (חנוכה) peut se décomposer en : חנוך ה ('hinoukh hé) = c'est l'éducation à reconnaître Hachem comme l'Unique, digne de remerciements et de louanges (léodod oul'hallél).

[Rav 'Haïm Pin'has Scheinberg]

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-> Dans le Téhilim à propos du Shabbath (mizmor shir léyom aShabbath), nous commençons par dire : "il est bon de remercier Hachem!" (tov léodot l'Hachem).

-> b'h, Au sujet de 'Hanoucca et de la gratitude : https://todahm.com/2014/12/21/hanoucca-la-gratitude

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-> Le Ben Ich 'Haï et le 'Hida, comparent le visage d'un être humain à une ménora.
Cette dernière a 3 branches de chaque côté, plus une au milieu, soit 7 branches en tout, qui sont à mettre en parallèle aux 7 jours de la semaine.

En effet, nous avons :
- une bouche = c'est la branche centrale, qui correspond au jour du Shabbath, qui est la plus importante et sur laquelle se tiennent toutes les autres ;
- 2 narines = le dimanche et le vendredi ;
- 2 yeux = le lundi et le jeudi ;
- 2 oreilles = le mardi et le mercredi.

Le rav Avraham Schorr fait remarquer que le Shabbath est représenté par la bouche, car en ce jour nous devons tellement être en train de reconnaître que tout ce que nous avons provient uniquement de Hachem, que nous devons en être sans voix pour parler de business ou de potins, ..., n'ayant qu'une envie de Le remercier, de Le louer!

Dans les Téhilim nous disons : "Il nous a fait, et pas nous!" (ou achanou vélo ana'hnou).
Le plus haut niveau de gratitude est de dire merci, mais également d'avoir conscience que nous sommes entièrement dépendants de Sa bonté.

==> Imaginons le Shabbath qui se combine avec 'Hanoucca, où plus qu'un autre, nous devons renforcer notre conviction qu’absolument tout est sous le contrôle de Hachem, nous laissant alors bouche bée de paroles inutiles!

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[Rien que la conscience d'être en vie, d'avoir tous ces organes qui fonctionnent, doit rallumer notre ménora interne par notre sourire à la vie!]

+ "Il y a des personnes qui ont fauté si gravement que le Shabbath seul, n'est pas suffisant pour permettre de les faire remonter des basses profondeurs où elles se trouvent.
Cependant lorsque le Shabbath est rejoint par 'Hanoucca, alors la force combinée de ces 2 jours saints a la capacité d'élever mêmes les âmes les plus éloignées.

Comme il est écrit : "A celui qui créa les grands luminaires, car Sa grâce est éternelle" (Téhilim 136,7 - léossé orim gédolim, ki léolam 'hassdo).
Dans Sa bonté, Hachem a créé 2 grands luminaires : le Shabbath et 'Hanoucca, afin de faire briller la lumière même chez les âmes de ceux qui ont pu commettre les pires fautes."

[le Tiféret Chlomo - Rabbi Shloime Rabinowitz de Radomsk]

‘Hanoucca et Torah Orale

+ 'Hanoucca & la Torah Orale :

-> 'Hanoucca est le seul Yom Tov qui n'est pas mentionné dans le Tana'h.
En effet, même s'il y a des prophéties ou des allusions à 'Hanoucca (comme par exemple Rachi - 'Hagaï 2,6), il n'y a aucun livre du Tana'h qui rapporte l'histoire de 'Hanoucca.

La guémara (Yoma 29a) enseigne qu'on a accordé le droit d'écrire la méguilat Esther (ניתנה לכתוב), par opposition avec l'histoire de 'Hanoucca.

Le Sfat Emet (fin de 5644) enseigne que non seulement 'Hanoucca ne se trouve nulle part dans le Tana'h, mais les lois de 'Hanoucca ne sont pas discutées dans les michnayot (même si le mot 'Hanoucca y est mentionné).

=> Ainsi, 'Hanoucca est encore plus d'ordre Oral que peuvent l'être les autres lois juives.

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+ La Ménora et la Torah Orale :

-> Le Netsiv (Haémek Davar) enseigne que dans le Temple :
- le aron qui contenait les 2 Table de la loi = il représente la Torah Ecrite ;
- la ménora = elle représente la Torah Orale.
Le Nétsiv rapporte (début de la paracha Béaaloté'ha) que Moché entrait dans le Sanctuaire (heichal) pendant la nuit, lorsque les lumières de la ménora étaient allumées afin de réviser la Torah Orale.

-> L'huile d'olive symbolise la sagesse de la Torah (Hokhmat haTorah).
D'ailleurs, en discutant l'interprétation des rêves, la guémara (Béra'hot 57a) identique que si l'on voit de l'huile d'olive (chemen zayit) dans un rêve, on peut s'attendre à percevoir la lumière de la Torah.

-> La ménora se trouvait à l'extérieure du rideau séparant le Saint des Saints (kodech haKodachim) du reste du Michkan.
Elle devait apporter au monde entier la lumière de la Torah.

La Torah Ecrite est en apparence un "simple" livre fermé, mais bien qu'on puisse le lire, il nous est impossible de le comprendre correctement.
En effet, la lumière de la Torah Ecrite ne peut briller que par le biais de la ménora, symbole de la Torah Orale, qui vient l'expliquer, lui donnant alors tout son éclat.

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-> Le Ohr Guédaliyahou émet l'idée que : le 1er Temple correspond à Torah Ecrite, tandis que le 2e Temple correspond à la Torah Orale.

Le Sfat Emet écrit que la majorité de la Torah Orale s'est développée au moment du 2e Temple, et en particulier pendant la période suivant le miracle de 'Hanoucca.

De même, Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik - ot 2) enseigne que la diffusion de la Torah Orale a eu lieu pendant les jours des 'Hachmonaïm.

D'ailleurs, le aron, symbole de la Torah Ecrite, était manquant dans le 2e Temple.
C'est pourquoi le Ohr Guédaliyahou explique que pendant le 2e Temple, la ménora jouait un rôle plus important, devenant le symbole principal du Temple.

Cette idée est basée sur les paroles du Nétsiv (Haémek Davar - Chémtot 27,20) qui affirme que : la force de la Torah Orale s'est renforcée pendant le 2e Temple, puisque le pouvoir de la ménora est devenu beaucoup plus puissant suite au miracle de 'Hanoucca ("משום הכי נתחזק כח המנורה על ידי נס חנוכה").

=> L'idée du Nétsiv est incroyable : puisque la ménora a servi de symbole pour le miracle de 'Hanoucca, alors cela a entraîné qu'elle est devenue dominante au sein du Temple, permettant davantage de diffusion de la Torah Orale, illuminant le monde d'explications sur la Torah Ecrite.

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-> La guémara (Sanhédrin 24a) compare les érudits en Torah d'Israël et de Bavél, à des oliviers et à de l'huile d'olive.

Selon Ohr Guédaliyahou, c'est eux qui vont permettre d'alimenter l'illumination de la ménora, symbole de la diffusion de la Torah Orale dans le monde.

Le rav Schachter fait remarquer que pendant la majorité de la période du 2e Temple (à l'exception des premières années), nous n'avons plus de prophètes, comme ce fût le cas durant le 1er Temple.

La guémara (Baba Batra 12a) enseigne : "Un Sage est plus grand qu'un prophète" (חכם עדיף מנביא).

Nos Sages ont acquis leur connaissance par une étude intensive de la Torah Orale, et c'est eux qui guident le peuple depuis que la prophétie (névoua) a disparu durant l'époque du 2e Temple.

=> Ainsi, cette disparition des prophètes, qui passent le relais aux érudits en Torah (Orale], témoigne du développement de la Torah Orale, dans la période qui va suivre 'Hanoucca.

[si une chose est techniquement possible selon la loi juive, mais que nos géants en Torah reconnus de tous, s'y opposent, alors nous devons nous en abstenir! ]

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+ Les bougies de 'Hanoucca :

-> Rachi au début de la paracha Béaaloté'ha, écrit : Aharon, lorsqu’il a assisté à l’inauguration du michkan par les chefs des tribus (nési'im), il s’est affligé de ne pas avoir été avec eux [pour offrir des korbanot], ni lui ni sa tribu.
Hachem lui a alors déclaré : "Par ta vie! Ta part est plus grande que la leur! Car c’est toi qui allumeras et entretiendras les lumières [de la ménora]".

-> Le midrach Tan'houma explique que Hachem a dit à Moché de dire à Aharon : "Ne t'inquietes pas. Ta part est plus grande. Ces korbanot cesseront avec la Destruction [du Temple], mais la ménora continuera [d'être allumée] pour toujours".

=> Comment comprendre cela? A priori nous n'avons pas de Temple, et à plus forte raison nous n'y allumons pas de ménora (que nous n'avons plus en notre possession)!

-> Le Ramban (au début de Béaaloté'ha) explique : "La mitsva [des bougies de 'Hanouca] est également applicable après la destruction du Temple".
Il explique que non seulement l'allumage des bougies de la ménora est plus "grand" que le fait d'apporter des sacrifices (korbanot) au Temple, mais également l'allumage des bougies de 'Hanoucca est la prolongation de l'allumage de la ménora du Temple.

-> "La mitsva d'allumer les bougies de 'Hanoucca (חנוכה) est une continuation de l'allumage [passé] de la ménora, et il s'agit également d'une éducation (חינוך) pour l'allumage futur de la ménora [dans le 3e Temple suite à la venue du machia'h]."
[Sfat Emet 5638]

-> "L’allumage de la ‘Hanoukia remplace en quelque sorte celui de la Ménora.
Ainsi, au moment où le juif allume les bougies, une lumière similaire à celle qui accompagnait l’allumage de la Ménora apparaît."

[Rav Karlenstein]

-> Même une personne extrêmement simple devient comme le Cohen Gadol lorsqu'elle allume les bougies de 'Hanouca, et sa maison devient comme un Temple (beit haMikdach).
[Yichma'h Israël - Béaaloté'ha - 4]

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De même que la ménora était le symbole de la Torah Orale, de même les bougies de 'Hanoucca sont pour nous un symbole de la Torah Orale.

Puisque l'allumage des bougies de 'Hanoucca est une continuation de celui de la ménora, les règles afférentes sont également identiques.
Par exemple :
1°/ La guémara (Shabbath 21b) rapporte une discussion pour savoir s'il est permis de tirer un profit des bougies de 'Hanoucca (comme le fait d'utiliser leur lumière), et conclut que cela est interdit.
Le Ran (guémara Shabbath 9a) explique : "Puisqu'ils ont établi la mitsva d'allumer les bougies de 'Hanoucca en se basant sur les miracles de la ménora, ils ont fixé que les lois des bougies soient les mêmes que celles relatives à la ménora, dont on ne doit pas en tirer profit."

2°/ Le Rama (Siman 673) dit qu'il est préférable d'utiliser de l'huile d'olive pour allumer les bougies de 'Hanoucca.
Le Maharal explique que par cela nous voulons agir en parallèle avec l'allumage de la ménora dans le Temple où l'on utilisait de l'huile d'olive.

3°/ La guémara (Shabbath 22b) discute de savoir si l'élément principal de la mitsva réside dans le fait d'allumer (hadlaka) ou bien dans le fait de placer les bougies (hana'ha) de 'Hanouca.
Rachi explique que l'opinion : "l'allumage fait la mitsva" (hadlaka ossé mitsva) consiste en un parallèle avec le Temple, où l'élément principal était l'allumage.

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-> Le Divré 'Haïm enseigne :
D'une certaine façon la 'hanoukia (ménora de 'Hanouca) est même plus importante que la ménora du Temple.
La loi juive est que si les lumières de la ménora s'éteignent, le Cohen doit les allumer de nouveau.
Cependant, si les bougies de 'Hanouca s'éteignent, on n'est pas obligé de les rallumer.

-> Dans le "Al haNissim" nous disons : "Ils ont allumé les bougies dans Ta sainte cour" (véid'likou nérot bé'hatsrot kodché'ha).
Dans Temple la ménora était placée dans le 'Heikhal, et non pas dans la cour ('hatser).
Comment comprendre une telle différence?

Le Sar Shalom de Belz explique que ces mots font référence aux bougies de 'Hanouca que chaque juif va allumer dans la cour de sa maison.
Lorsque nous allumons les bougies de 'Hanouca, alors notre maison devient : "Ta sainte cour". Notre maison est sainte comme si nous nous trouvons dans le Temple.

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=> Qu'est-ce qui est si unique à 'Hanouca pour que nous soyons considérés comme servant Hachem dans le Temple?

-> Le rabbi de Kozhiglov (Erets Tsvi - Moadim) donne l'explication suivante, en se basant sur le midrach (Yalkout Chimoni - Mala'him 148) :
Le 25 Kislev le Michkan a été achevé, et il est resté en l'état jusqu'au 1er Nissan ...
Les juifs chuchotaient entre eux ... : "Pourquoi le Michkan n'est-il pas inauguré immédiatement? Peut-être que nous avons mal fait quelque chose?"
Mais tel était le plan d'Hachem, car Hachem voulait que la joie du Michkan corresponde avec le mois durant lequel Its'hak est né (le mois de Nissan) ...
Cependant le mois de Kislev n'a pas été oublié ... Hachem a promis de compenser ce mois [on a certes terminé le Michkan, mais on a attendu pour l'inaugurer].
La compensation a eu lieu à l'époque des 'Hachmonaïm, lorsqu'ils ont fait une inauguration du Temple ('hanoukat habayit) [en Kislev].

Le rabbi de Kozhiglov explique que lorsqu'arriva le 25 Kislev et que le Michkan fut achevé, les juifs aspiraient de tout leur cœur à pouvoir y amener les korbanot (sacrifices). Mais on leur a dit qu'ils devaient attendre encore quelques mois jusqu'au 1er Nissan, avant de pouvoir apporter des korbanot.
Cela n'a fait que beaucoup augmenter leur désir (on a très envie de quelque chose que l'on ne peut pas faire immédiatement).
Tout cet intense désir n'a pas été perdu. En effet, chaque année, le 25 Kislev et durant tout 'Hanouca, nous ressentons de nouveau dans notre cœur ce désir d'antan.
Or puisque nous avons un tel désir puissant, alors au Ciel on compte notre allumage de la 'hanoukia comme si nous allumions la ménora dans le Temple.

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+ 'Hanoucca & le Ohr haGanouz :

-> "D. vit que la lumière était bonne, et Il sépara entre la lumière et les ténèbres" (Béréchit 1,4)

Rachi commente : Il vit que les réchaïm ne mériteraient pas de profiter de la lumière, de sorte qu’Il la mit en réserve à l’usage des tsadikim pour les temps à venir.

-> Le Rokéa'h (Hilkhot 'Hanouca 225) dit que cette lumière spéciale (ohr haganouz) a été dans le monde durant 36 heures avant qu'elle ne soit mise de côté pour les tsadikim.

Certains expliquent que le soleil et la lune ont été créés le 4e jour, entraînant que cette lumière a fonctionné pendant 12 heures par jour, les 3 premiers jours de la Création (le 4e, D. l'ayant mise en réserve).

D'autres sont d'avis que cela fait référence aux 36 heures : 12 heures de la veille de Shabbath, et les 24 heures du Shabbath.

Ces 36 heures durant lesquelles a pu briller cette lumière spéciale, correspondent aux 36 bougies qui sont allumées pendant 'Hanoucca, et qui sont ainsi un reflet de la lumière originelle issue de la Création.

-> Dans le midrach Tan'houma (Noa'h 3), nos Sages enseignent que tout celui qui peine dans la Torah Orale mérite de recevoir cette lumière spéciale (ohr haganouz).

On a pu voir que : La ménora symbolise la Torah Orale, et que les bougies de 'Hanoucca sont l’extension actuelle de la ménora ==> Il en découle que les bougies de 'Hanoucca représente la Torah Orale.

=> On voit l'application de ce midrach : en allumant les bougies de 'Hanoucca correspondant à la Torah Orale, on mérite de bénéficier de la ohr haganouz, lumière qui a existé pendant 36 heures, en parallèle aux 36 bougies de 'Hanoucca.

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-> Le Bné Yissa'har continue ce raisonnement en disant : les 36 bougies de 'Hanoucca correspondent également aux 36 traités du Talmud Bavli, qui est notre source principale de Torah Orale.

[Précision : le traité Shékalim n'y est pas compté puisqu'il est considéré comme une partie du Talmud Yérouchalmi ; et le traité Edouyot n'est pas comptabilisé car ce n'est "que" des michnayot.]

=> Ainsi, les bougies de 'Hanoucca renvoient : à la Torah Orale --> à la ohr haganouz qui est la récompense pour ceux étudiant la Torah Orale --> au Talmud Bavli qui est la source de la Torah Orale.

'Hanoucca tombe le 25 Kislev (כסלו).
Le Bné Yissakhar commente : כס est la racine de : mé'houssé (couvert/dissimulé - מכוסה), et le restant du mot : לו équivaut à 36.
=> Kislev (כסלו) nous enseigne que bien que la ohr haganouz nous est dissimulée à nos yeux, elle peut se retrouver dans les bougies de 'Hanoucca, et également dans l'étude du Talmud Bavli.

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-> Un traité entier de guémara est consacré à Pourim, tandis que seulement quelques pages dans le traité Shabbath discutent de 'Hanouca.
Cela montre que la lumière de 'Hanouca est une lumière dissimulée.

-> Le Bné Yissa'har enseigne :
La fête s'appelle : 'Hanoucca (חנוכה) car c'est une "éducation" ('hinoukh - חנוך), une préparation à la guéoula, moment où la lumière dissimulée va se révéler.
Pendant toute notre difficile exil, depuis que la prophétie s'est arrêtée au sein de notre peuple, Hachem brille sur nous par une lumière cachée ... par le biais des lumières de 'Hanouca.
Avec le "Or haganouz" nous pouvons voir d'un côté à l'autre du monde.
La lumière de 'Hanouca est une petite partie de l'intensité de cette énorme lumière, et c'est ainsi que nous pouvons trouver le Or haganouz dans la Torah.

Le rav Elimélé'h Biderman explique que grâce au Or haganouz qui brille dans les bougies de 'Hanouca, nous avons ensuite la possibilité de trouver le Or haganouz (cette lumière originelle dissimulée) qui se trouve dans la Torah lorsque nous l'étudions.
["Il la mit en réserve à l’usage des tsadikim pour les temps à venir" = elle se retrouve dans l'étude de la Torah au cours des générations, à la condition de l'avoir vue au préalable dans les bougies de 'Hanouca.]

-> Le Bné Yissa'har conclut :
Dans les dernières générations, celles les plus proches de la guéoula, nos Sages en Torah parlent beaucoup de la mitsva des bougies de 'Hanouca, et ils révèlent davantage que ce qui a pu être révélé par les richonim.

Le rav Elimélé'h Biderman explique : car nous approchons de l'époque du machia'h où le Or haganouz va puissamment briller. C'est pourquoi, comme nous sommes plus proches de cette période, alors la lumière de la 'Hanouca, qui représente un petit pourcentage de cette énorme lumière, augmente également.

=> Non seulement les miracles de 'Hanoucca se reproduisent chaque année, mais en plus chaque année nous nous rapprochons de la venue du machia'h, et ainsi chaque année les lumières de 'Hanouca brûlent plus puissamment (le Ohr hagouz étant moins dissimulé).
Quelle chance nous avons!

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-> La guémara (Shabbath 22a) écrit que le meilleur emplacement pour allumer la 'hanoukia est en face de la mézouza.

Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) explique que la mézouza représente la Torah Ecrite, puisqu'elle contient des passages du 'houmach, et les bougies de 'hanoucca représente la Torah Orale.

=> La Torah Orale vient illuminer la Torah Ecrite, de même que la 'hanoukia illumine la mézouza.

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+ 'Hanoucca et les Sages en Torah :

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) fait remarquer que les miracles de 'Hanoucca ont été réalisés principalement par les Cohanim (ex: c'est eux qui ont mené la guerre!).
Pourquoi cela?

Les Cohanim étaient les enseignants du peuple juif, comme il est écrit : "Ils enseigneront Tes statuts à Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,10 - יוֹרוּ מִשְׁפָּטֶיךָ לְיַעֲקֹ).
[selon le Or ha'Haïm, par leur fidélité à D. et n'ayant jamais favorisé personne, même leurs proches parents, ils ont mérités (les membres de la tribu de Lévi) d'être les guides et les juges de tout le peuple, et pas seulement de leur propre tribu. ]

-> Le Tour (fin du siman 417) enseigne que les 12 mois de l'année correspondent aux 12 tribus.
Le Kédouchat Lévi (Inyané 'Hanoucca) écrit que Kislev est le 3e mois de l'année (en commençant par Tichri), et correspond ainsi à la tribu de Lévi.

=> C'est pourquoi, c'est en Kislev, que Hachem a réalisé un miracle par le biais des Cohanim, qui font partie de la tribu de Lévi.

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach développe une idée similaire.
Il fait remarquer que les juifs ordinaires n'ont pas pu observer ce qui s'est passé dans le Temple, puisque seuls les Cohanim ont pu le voir (étant les seuls à avoir "librement" accès à l'intérieur du Temple).

=> Tout le miracle de 'Hanoucca repose donc sur notre confiance en nos dirigeants rabbiniques, dont les Cohanim en étaient alors les représentants.

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-> La guémara (Pessa'him 16a) rapporte des opinions affirmant que les liquides trouvés dans l'enceinte du Temple ne reçoivent pas d'impureté selon la Torah Ecrite (midéoraïta).
C'est ainsi qu'apparemment, tout le miracle des fioles d'huile est inutile, car l'huile n'était pas considérée comme impure selon la Torah Ecrite. Les Cohanim auraient très bien pu l'utiliser pour allumer la ménora.

=> Tout le miracle de 'Hanoucca n'a été nécessaire qu'en raison de l'avis de la Torah Orale (selon l'avis de nos Sages en Torah - déRabbanan), statuant que de telles fioles abandonnées peuvent recevoir l'impureté.

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach fait remarquer que cela vient témoigner du fait que 'Hanoucca est le yom tov de la Torah Orale.

‘Hanoucca et étude de la Torah

+ 'Hanoucca & l'étude de la Torah :

-> Un des décrets des grecs était l'interdiction aux juifs d'étudier la Torah.

-> "La mitsva est [comparée à] la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23).

Le 'Hidouché haRim explique que ce verset est lié à 'Hanoucca.
En effet : "Par le mérite de la mitsva des bougies [de 'Hanoucca], nous méritons la lumière de la Torah"
[al yédé nér mitsva, zo'hin léor aTorah].

Nos Sages comparent à de nombreuses reprises la Torah avec la lumière.
On peut citer la guémara (Méguila 16b) qui commente : "Pour les enfants d’Israël c’était la lumière" (layéhoudim ayéta ora – méguilat Esther 8,16), par : "la lumière c'est la Torah" (ora zé Torah).

-> "Ces saints jours [de 'Hanoucca] sont les jours de l'année où il est le plus approprié d'être assidu dans l'étude de la Torah"
[le Chla haKadoch - fin du Inyané Téfila békriat haTorah]

En effet, puisque 'Hanoucca a un lien spécial avec l'étude de la Torah, nous devons utiliser ce jour comme une opportunité de redoubler nos efforts pour étudier avec assiduité (hatmada).

[cela témoigne de notre conscience que de même nous illuminons notre environnement en allumant des bougies, de même nous illuminons spirituellement notre environnement en étudiant la Torah!]

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-> "De même que Shavouot est le moment où l'on reçoit la Torah Ecrite, 'Hanoucca est le moment où l'on reçoit la Torah Orale.
C'est pourquoi durant les jours de 'Hanoucca, chaque personne doit accepter sur elle de s'investir dans la Torah Ecrite et la Torah Orale."
[Magen Avraham - paracha Mikets]

[les grecs voulaient nous faire oublier la Torah. Ainsi, 'Hanoucca est un jour spécial pour l'étudier, mais surtout pour la réviser, puisque c'est le meilleur moyen de s'en souvenir!]

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-> Le décret des grecs était particulièrement destiné à interdire l'étude de la Torah Orale.
En effet, les grecs sont ceux qui ont traduit la Torah Ecrite en 70 langues, car ils souhaitaient qu'elle devienne aux yeux des juifs un livre d'histoires et de philosophie parmi d'autres.

Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot : yavan (Grèce - יון) est composé des 3 seules lettres de l'alphabet hébraïque qui sont constituées uniquement de traits droits.
Cette caractéristique d'être tout plat, témoigne du fait que la Grèce n'a pas d'intériorité (pnimiyout), son approche étant : "ce que tu vois, c'est ce que tu as" (c'est superficiel, sans profondeur).

Les grecs idolâtraient leur corps et la nature, sans jamais y voir la "main de Hachem" cachée dans la naturalité de ce monde.
C'est pour cette raison que les grecs n'avaient pas de problème avec la Torah Ecrite, contrairement à la Torah Orale, car tout le but de cette dernière est de découvrir ce qui se cache derrière la surface, et cela était inacceptable pour eux.

-> Le midrach compare l'exil de la Grèce (yavan) à l'obscurité.
Lorsqu'il fait nuit, les choses deviennent incertaines et déroutantes.
On peut apercevoir au loin un profil sans savoir si c'est une personne ou bien un lampadaire.

La Torah Ecrite sans la Torah Orale conduit à la confusion.
Par exemple : la Torah nous demande de mettre des téfilin, mais seule la Torah Orale vient nous éclairer sur ce dont il s'agit ; la Torah Ecrite nous parle du "pri ets hadar" à Souccot, mais pour comprendre ce que c'est il est nécessaire d'avoir la lumière de la Torah Orale.

=> C'est pourquoi, les grecs acceptaient uniquement la Torah Ecrite sans la Torah Orale, symbolisant leur désir que l'on reste dans un état d'obscurité spirituelle.

A 'Hanoucca, moment où nous avons vaincu les grecs, nous célébrons spécialement la victoire de la Torah Orale, qui peut de nouveau illuminer notre spiritualité.

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-> "L'obscurité sur la surface de l'abîme ... D. dit : "Que soit la lumière" " (Béréchit 1,2-3)

Le midrach dit que l'obscurité fait référence à l'exil de la Grèce (yavan).

Le mois de Kislev est le 3e mois de l’année juive, et dans le 3e verset de la Torah, il est écrit : "Que soit la lumière".

Le mot : "lumière" (or - אוֹר) est le 25e mot de la Torah, en allusion à 'Hanoucca qui tombe le 25 Kislev.
De plus, la guématria de : "que soit" (yéhi - יְהִי) est de 25.
[ces 2 mots ont 3 lettres, comme le fait que Kislev est le 3e mois de l'année juive!]

Les mots : "la lumière" se disent en hébreu : "ét aor" (את האור), dont la valeur numérique est de 613, comme les 613 commandements de la Torah.

=> Avec la fin de l'exil de la Grèce, il y a alors eu davantage de lumière spirituelle, davantage de Torah.
C'est cela que nous fêtons à 'Hanouca : notre joie de pouvoir illuminer notre vie, par notre contact avec la vraie source de la lumière : notre Torah.

-> On peut également rapporter que :
- Le 25e lieu de campement du peuple juif pendant la traversée du désert, suite à la sortie d’Egypte, est : ‘hachmona. Cela rappel les : ‘Hachmona’im.

- Il est écrit dans la Torah (paracha Noa’h 7,11-12) que le déluge commença : "le 2e mois, au 17e jour du mois" (soit le 17 ‘Hechvan), et que : "la pluie fut sur la terre 40 jours et 40 nuits."
A quelle date, la pluie s’arrêta-t-elle?

Les eaux du déluge cessèrent le 25 Kislev !!
Ainsi, de même qu'elles cessèrent de se répandre le 25 Kislev, les influences dévastatrices des grecs prirent fin un 25 Kislev.

- Le Gaon de Vilna rapporte que dans le désert, on a terminé de construire le michkan le 25 Kislev.
Hachem a demandé que son inauguration se fasse plus tard : à Roch 'Hodech Nissan.

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-> La loi juive statue que nous devons mettre dans la 'Hanoukia suffisamment d'huile pour que les bougies puissent rester allumées au moins 30 minutes.
Cependant, si elles s'éteignent avant, nous n'avons pas l'obligation de les rallumer.

Le rav Karlenstein commente que c'est une allusion au fait que l'essentiel dans l'étude de la Torah réside dans les efforts que nous y investissons.
En effet, tant que nous y avons mis toutes nos forces, nos capacités, notre récompense sera maximale quoi que nous ayons pu réaliser dans notre étude.

[une personne qui aura fait le nécessaire pour que les bougies brûlent au moins 30 minutes, si elles s'éteignent très rapidement ne doit pas en être déprimées, car elle recevra le même mérite que si elles avaient brûlé plus de 30 minutes.
De même dans notre étude de Torah, tant que l'on a fait notre maximum, nous aurons une récompense totale quelque soit la quantité de Torah que l'on aura pu parcourir!]

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-> Nos Sages nous enseignent que l'emplacement idéal pour allumer la 'hanoukia est en face de la mézouza.
Quelle en est la signification?

Le Sfat Emet explique que la mézouza se situe sur notre maison tout le temps.

De même que la mézouza est fixe toute l'année, de même nous souhaitons garder fixe en nous, toutes les réflexions sur 'Hanoucca que nous avons pu avoir, afin qu'elles illuminent positivement toute notre année à venir.

La mézouza représente la Torah Ecrite (cf. les textes qu'elle contient), et la 'hanoukia renvoie à la Torah Orale.
Notre engagement pour la Torah Ecrite et la Torah Orale doit être renforcé à 'Hanoucca, et il doit continuer à nous accompagner pendant le restant de l'année.

[en arrivant et en partant de chez soi, à la vision de la mézouza, on doit se rappeler de la 'hanoukia.
De même, que l'environnement autour de la mézouza a été illuminé suite à l'allumage des bougies de 'Hanoucca, de même il en est, à chaque fois que nous étudions la Torah : nous illuminons spirituellement le monde.

Si tu veux que ta vie soit brillante, alors allume-la par la Torah et les mitsvot. ]

Date du 25 Kislev et présence divine

+ La date du 25 Kislev ('Hanoucca) est liée à la présence divine :

-> Le Gaon de Vilna, rapporte un midrach, établissant que les juifs, dans le désert, ont terminé la construction du michkan le 25 Kislev, mais Hachem a attendu jusqu'à Roch 'Hodech Nissan pour réellement l'inaugurer.

Hachem a alors promis de "rembourser le mois de Kislev", et Il l'a fait en faisant que la fête de 'Hanoucca se déroulant pendant ce mois.

[ => D'une certaine façon, sur une balance la fête de 'Hanoucca vient compenser l'importance de l'inauguration du michkan! ]

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-> Le rav Karelenstein enseigne que lorsque Avraham et Its'hak s'approchaient du mont Moriah pour la Akéda, Avraham dit : "moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5)

Les mots : "jusque là-bas" se disent : ad ko (עַד-כֹּה).
Le Séfer Méor Enayim écrit que le mot : ko (là-bas - כֹּה - valeur de 25) est une allusion à 'Hanoucca, qui se déroule le 25 Kislev.

Le mont Moriah, lieu de la Akéda, est également le lieu du Temple (symbole de la résidence de D. dans ce monde).

[ => D'une certaine façon, la fête de 'Hanoucca est dans le temps ce qu'est la sainteté du Temple dans l'espace.]

['Hanoucca se passe le 25, comme une invitation pour que l'on fasse un pas de plus vers Hachem, arrivant alors au 26, qui est la guématria du Nom divin (יהוה).
=> 'Hanoucca est cette invitation à illuminer le monde, pour être plus proche et avoir davantage conscience de D.]