Aux délices de la Torah

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‘Hanoucca : miracles révélés et miracles dissimulés

+ 'Hanoucca : Notions de miracles révélés (niglé) et de miracles dissimulés (nichtar) :

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot - guémara Shabbath 21b) commente :
"La raison principale pour laquelle les jours de 'Hanoucca ont été établis provient de la victoire militaire sur les grecs, mais cependant il n'était pas assez clair que cette victoire soit survenue par le biais d'un miracle de Hachem, et non pas par la force propre des juifs ("on est les plus forts!").

C'est pour cela qu'a eu lieu le miracle de la fiole d'huile, afin que les juifs puissent savoir définitivement qu'absolument tout est miraculeux, y compris la victoire militaire."

-> Le Maharal vient éclairer le déroulement de 'Hanoucca :
- d'un côté nous allumons les bougies = par cela on se rappelle de la fiole d'huile, miracle incroyable, puisqu'allant totalement à l'encontre des lois de la nature.

-> d'un autre côté, dans nos prières (amida, birkat hamazon) nous ajoutons le passage de : "al hanissim" (sur les miracles de ce jour) dans lequel nous abordons en détail la victoire militaire, sans s'étendre sur le miracle de la fiole d'huile.
Pourquoi cela?

La réponse est qu'en réalité dans le "al hanissim" nous nous focalisons sur le vrai miracle de 'hanoucca : Hachem a sauvé nos vies par une victoire militaire, nous permettant ensuite de rétablir le service dans le Temple.

Le miracle de la fiole d'huile n'a été réalisé que dans le but de nous permettre d'ouvrir les yeux, afin d'en venir à reconnaître que la victoire militaire était également un miracle de D., et non pas un heureux hasard, le fruit de notre intelligence stratégique, de notre force personnelle.

=> On apprend de là que les miracles dévoilés/inhabituels, sont secondaires par rapport aux miracles habituels, qui sont le principal.

Plus que cela, lorsque Hachem a besoin de nous envoyer un électrochoc par le biais d'un miracle exceptionnel, afin que nous ouvrons les yeux sur la réalité, cela témoigne d'une faiblesse à reconnaître de nous même que tout n'est que miracles.

-> Rav Moché Feinstein développe l'idée que la présence de miracles exceptionnels est le signe d'un niveau faible des juifs, puisque signifiant que nous avons besoin de l'aide de D. afin d'en arriver à apprécier que tout vient de Lui.
A l'inverse, plus notre émouna est élevée, plus nous savons discerner dans les moindres petites choses de ce monde, l'intervention de la "main Divine"

=> Les lumières de 'Hanoucca ne sont pas la finalité de la fête, elles sont là pour illuminer l'essentiel : Hachem est derrière tout ce qui se passe dans ce monde.

-> Le rav Zalman Auerbach explique que puisque l'objectif de l'allumage des bougies de 'Hanoucca est d'en venir à remercier Hachem pour les miracles militaires, lorsque nous récitons la bénédiction de : "chéacha nissim" (qui a fait des miracles), nous devons avoir en tête particulièrement ces miracles, et non pas celui d'avoir trouvé une fiole d'huile qui a brûlé plus que de naturel.

==> 'Hanoucca doit nous ouvrir les yeux pour le restant de l'année : Hachem nous fait sans cesse des miracles (notre cœur bat, nos yeux voient, nous avons de l'air pour respirer, le soleil brille, ..), ce qui fait que nous devons Le remercier autant que possible, et également se réjouir de notre sort : nous sommes en vie, chouchoutés par papa Hachem.

[ce que nous n'avons pas, au-delà de ne pas nous être positif, est infiniment minime par rapport à tout ce que nous avons => Quel bonheur! Quelle joie!]

[la nature humaine est que même le plus grand des miracles, s'il se produit fréquemment, alors il devient à nos yeux, avec le temps, quelque chose de banal.
'Hanoucca est ce moment où l'on prend conscience d'à quel point nous sommes trop peu reconnaissant à Hachem, en n'appréciant pas Ses bontés permanentes à leur juste valeur! ]

Par ricochet, nous devons également moins prendre pour acquis ce que nous apporte autrui (directement et indirectement).

Par ailleurs, de même que nous illuminons l'environnement par la lumière des bougies, prenons la résolution d'illuminer notre visage d'un sourire, de mots de remerciement à notre conjoint, à nos parents, à nos enfants, à nos amis, à notre rav, ...

[la tendance humaine est de rendre petit ce qu'autrui nous apporte afin de ne pas être dans une situation de redevabilité. Tâchons de dépasser cela, pour sans cesse dire des mots positifs, qui ont le pouvoir de faire briller de joie autrui.]

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"C'est à partir du miracle des bougies de 'hanoucca, qu'il est devenu rétroactivement apparent que la victoire miraculeuse face aux grecs était le résultat de la présence de Hachem aux côtés du peuple juif.
Le miracle des bougies entraînant qu'elles ont duré pendant 8 jours, a été réalisé uniquement pour témoigner que Hachem avait accepté le retour du peuple juif avec les bras grands ouverts et avec un grand amour."
[le Séder haYom]

=> Les bougies de 'Hanoucca que nous allumons sont pour nous comme un "bisous" de notre papa Hachem!

Le Tiféret Shlomo fait remarquer que : 'hanoucca (חנוכה) a la même guématria que les mots : tov (טוב) et : 'hessed (חסד).
[c'est un moment exceptionnel d'intimité, de retrouvailles, durant lequel D. nous chouchoute en bien (tov) et de sa générosité gratuite ('hessed).]

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+ Annexe :

-> En apparence, on serait tenté de dire que le miracle principal de 'Hanoucca est la petite fiole d'huile qui a duré de façon incroyable pendant 8 jours.

Le rav Sim'ha Zissel de Kelm enseigne qu'en réalité, c'est Hachem qui donne en permanence à l'huile sa propriété de brûler selon des lois de la nature. Il peut à tout moment les modifier, entraînant alors qu'une même quantité d'huile brûle plus longtemps ou bien ne brûle plus du tout.

Ainsi, ce n'est pas parce dans Son énorme bonté, Hachem nous accorde des miracles en permanence, qu'ils doivent perdre leur aspect miraculeux, et que nous ne devons plus en remercier D. pour cela.

D'ailleurs, c'est une des explications du fait que 'Hanoucca dure 8 jours, alors que l'huile n'a duré que 7 jours de plus que ne le pouvait sa quantité initiale. En effet, tout n'est que miracle divin.
Le 1er jour lorsque la bougie a brûlé en accord avec l'huile qu'elle avait, est autant un miracle que les 7 jours suivants où elle a pu brûler en contradiction avec les lois de la nature.

Le rav Naftali Hexter dit : la nature n'est pas naturelle, elle est supernaturellement naturelle.

[nous récitons tous les jours dans la prière que Hachem refait tout le monde en permanence (mé'hadech bétouvo tamid), ce qui entraîne qu'il n'y a pas de notion de pilotage automatique du monde.
Si à un seul instant, D. ne refaisait pas le monde, alors il cesserait d'exister! ]

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-> Le 'Haon Ich enseigne :
Il y a un grand principe dans le service d'Hachem. Il existe un yétser ara spécial, connu pour apparaître suite à un miracle. Le but de ce yétser ara est d'affaiblir l'enthousiasme émotionnel qui a été suscité par le miracle. Son but est de saper et de détruire toute spiritualité que vous avez acquise. On est alors victime de ce yétser ara.

-> Le rav Brevda dit que lorsqu'un miracle nous permet de monter vite de niveau spirituel (face à un flash de Vérité on monte rapidement), alors le yétser ara nous accompagne sur cette échelle de la spiritualité, pour nous empêcher d'avancer davantage.
Selon le principe que plus une personne est grande spirituellement, plus elle a [en opposition] un grand yétser ara. C'est pour cela que pour maintenir l'inspiration spirituelle résultat d'une prise de conscience des miracles d'Hachem, alors il faut travailler très dur pour que l'inspiration perdure.
[ce qui vient vite peur partir vite car on est pas préparé/habitué à en avoir en parallèle ce nouvel yétser ara si renforcé. ]

Lumières sur ‘Hanoucca en se basant sur le mot : yavan

+ Mieux comprendre 'Hanoucca en se basant sur le mot : yavan (la Grèce - יון) :

-> On peut remarquer que chacune des lettres de ce mot (יון) devient plus grande.
Cela commence par le Youd (י), qui symbolise la sainteté des yédoudim (juifs - yuden), puis en descendant un peu plus vers le bas, celui-ci se transforme en la lettre vav (ו), qui en chutant encore davantage, devient un noun final (ן) qui elle est la lettre de l'alphabet descendant au plus bas.

=> Les grecques voulaient prendre la sainteté, la spiritualité du peuple juif, et la faire chuter au plus bas.

Cela renvoie à la stratégie du yétser ara qui ne va jamais nous pousser directement à faire une grande faute, mais il va procéder de façon progressive : partant du youd (י - de yéhoudi - juif), puis le faisant chuter peu à peu jusqu'à ce qu'il devienne un vav (ו), puis continuant dans cette stratégie, il va le transformer en un noun final (ן).
[passage du י au ן ]

Les grecs vont agir de la même façon avec les juifs, en leur demandant : on ne vous demande pas d'arrêter totalement d'être des juifs, mais uniquement de vivre un peu plus comme les non-juifs qui vous entourent.
Où en est le problème, ce n'est pas si grave!

Petit à petit, le youd devient un vav, puis petit à petit il devient un noun final.
[le juif avec le temps s'assimile alors dans la masse!]

Les hauts (la tête) de ces lettres sont tous à la même hauteur (יון), témoignant du fait que dans notre tête on pense toujours que l'on se comporte bien, puisqu'on arrive à tout se justifier positivement (se créant notre propre Hachem, adaptant les mitsvot à nos envies).
Dans notre esprit, on s'auto-persuade d'être parfait, mais la réalité est qu'on chute toujours plus bas ...

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-> En hébreu, Jérusalem se dit aussi : tsion (ציון), et la Grèce se dit : yavan (יון).

Le rav Yossef Sitruk disait que la différence entre ces 2 mots réside dans la lettre tsadik (צ), car ce qui différencie les 2 peuples, c’est le caractère tsadik (être un homme juste par rapport à la Torah).

[en apparence, les êtres humains se ressemblent tous, mais en tant que juifs nous devons avoir à la tête de chacune de nos actions la lettre tsadik : est-ce ce que Hachem attend de moi?

Cela complète l'idée précédente : un juif doit vivre selon la vraie volonté de Hachem (en se pliant à la Torah et à nos Sages), et non pas selon celle qu'il se créé pour justifier ses envies, en faisant des interprétations allant dans son sens.
Un juif à l'image de l'huile : il est pur et ne peut pas se mélanger à d'autre liquide (nations)!]

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot : yavan (Grèce - יון) est composé des 3 seules lettres de l'alphabet hébraïque qui sont constituées uniquement de traits droits.

Cette caractéristique d'être tout plat, témoigne du fait que la Grèce n'a pas d'intériorité (pnimiyout), son approche étant : "ce que tu vois, c'est ce que tu as" (c'est superficiel, sans profondeur).
Les grecs idolâtraient leur corps et la nature, sans jamais voir la "main de Hachem" cachée dans la naturalité de ce monde.
[c'est : enlevons Hachem de notre pensée, pour mieux ériger l'homme en tant que dieu, maîtrisant le monde selon sa volonté! ]

-> Le Sfat Emet (fin 5761) fait remarquer que la guématria du mot Yavan (Grèce - יון) est de : 66, qui est la même que : galgal (un cycle, une orbite - גלגל), faisant allusion au cycle des étoiles dans le ciel, aux constellations.

En effet, les grecs s'enorgueillaient de leur compréhension de la science, du comment la terre et les étoiles bougent dans le ciel.
Ils croyaient uniquement en ce qu'ils voyaient, en opposition avec les juifs qui croient dans le fait que Hachem gouverne le monde en permanence et dans les moindres détails.

Le Sfat Emet note que : éloké'ha (ton D. - אלקיך) a également une guématria de 66, ce qui nous rappelle que Hachem est Celui qui est derrière le mouvement des étoiles et de la terre dans le Ciel (גלגל - guématria 66).

=> C'est cela toute la guerre de 'Hanoucca : est-ce que nous lions le galgal (le fonctionnement routinier du monde) à yavan (tout n'est que normalité!)? ou bien à Eloké'ha (tout n'est que d'énormes miracles totalement dissimulés dans leur récurrence, dans l'habitude)?

Le message de 'Hanoucca est que pour éviter d'être : yavan (Grèce - יון - valeur : 86), nous devons aller au-delà de la vision des grecs qui s'arrêtent uniquement à ce qu'ils voient : au galgal (le fonctionnement cyclique du monde - גלגל - guématria 66).
Nous devons aller plus en profondeur, en nous focaliser sur ce qu'y est derrière : Hachem, Ton D. (אלקיך - valeur : 66).

[à l'image du roi David : "Je mettrai D. en permanence devant moi" - Téhilim 16,8 - Chiviti Hachem lénegdi tamid]

-> Le Sfat Emet va plus loin, en rapportant que la guématria 66, est celle de la phrase : "aya, avé yéyé" (Il est, Il était, Il sera - היה הוה יהיה), qui est une description de Hachem.

=> 'Hanoucca est un moment privilégié pour réfléchir à l'éternité de D. : Il a été avant toute Création, Il est, et Il sera après toute Création (Lui seul est éternel car au-dessus du temps!).

[ Le mot : "haTéva" (la nature – הטבע), et le nom de D. : "Elokim" (אלהים), ont la même guématria : 86, car malgré les apparences, D. est aux manettes de Sa création en permanence.

Par ailleurs, en hébreu, le monde se dit : "olam", et est en relation avec "néélam" (caché), car Hachem s’est caché pour laisser place au libre arbitre.

=> 'Hanoucca est ce bref moment de l'année où l'on allume la lumière de l'obscurité de ce monde afin de mieux prendre conscience de cette réalité : Hachem n'est pas absent, bien au contraire! ]

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-> Le mot : "nissayon" (un épreuve - נסיון) est composé de : ness (un miracle - נס) et de yavan (יון).

Lorsque nous vivons un miracle anormal dans notre vie (un נס), nous sommes face à une épreuve (un נסיון) :
- la tendance de yavan : profite de ta vie sans trop te poser de question.
Ainsi, lorsque tu vis un miracle inhabituel : pourquoi chercher à comprendre ce qui se cache derrière? Profites-en et continue ta vie comme si de rien n'était!

- la vision juive : un miracle anormal, inhabituel, est une occasion d'éveiller en nous une appréciation, une reconnaissance pour tous les miracles cachés (car habituels) de ce monde, dont nous bénéficions en permanence (je respire, je vois, je marche, le soleil brille, ...).

=> Pour surmonter l'épreuve (נסיון), nous devons repousser le yavan (יון), et garder le ness (נס), l'émerveillement et la gratitude devant tout ce que Hachem fait pour nous.

'Hanoucca est une bonne occasion pour faire briller notre vie, par la prise de conscience d'à quel point papa Hachem nous chouchoute, nous accordant à tout moment une pluie de miracles!

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-> Pour continuer sur cette idée, il y a b'h le divré Torah intitulé : 'Hanoucca : Notions de miracles révélés (niglé) et de miracles dissimulés (nichtar) : https://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-miracles-reveles-et-miracles-dissimules

+ Le mot 'Hanoucca (חנוכה) est lié au mot : 'hinoukh (éducation - חינוך).

'Hanoucca est un moment pour éduquer et se préparer à la géoula (la délivrance ultime).
En effet, à 'Hanoucca, la lumière cachée de Hachem est révélée, ce qui est similaire à la lumière du Machia'h.

[Bné Yissakhar - Kislev 2,16]

['Hanoucca est l'occasion de rallumer notre attente en la venue du machia'h, où à l'image de nos bougies qui illuminent l'environnement obscur, il viendra remplir la terre de la lumière divine]

"La mitsva d'allumer les bougies de 'Hanoucca (חנוכה) est une continuation de l'allumage [passé] de la ménora, et il s'agit également d'une éducation (חינוך) pour l'allumage futur de la ménora [dans le 3e Temple suite à la venue du machia'h]."
[Sfat Emet 5638]

-> La valeur numérique du nom : machia’h (משיח) est de : 358, et peut renvoyer :
- aux mots : "ness gadol aya cham" (un grand miracle a eu lieu là-bas – נס גדול היה שם), dont la guématria est de : 358, et qui renvoient aux 4 lettres qui sont présentes sur une toupie en dehors d'Israël (exil) : נ, ג , ה, ש.
- à l’expression : "Hachem Mélé’h, Hachem Mala’h, Hachem yilo’h" (D. règne, D. a régné, D. régnera – יהוה מלך יהוה מלך יהוה ימלך), dont la guématria est de : 358.
Avec la venue du machia'h tout s'illuminera et deviendra totalement clair : Hachem règne, Il a toujours régné, et Il régnera pour l'éternité sur le monde : de la plus petite molécule à l'objet le plus volumineux.

-> Les lettres du mot : "machia'h" (משיח) forment : "mad'likin chémonat yémé 'Hanoucca" (on allume les 8 jours de 'Hanoucca - מדליקין שמונת ימי חנוכה).
En effet, le fait d'allumer les bougies de 'Hanoucca amène le machia'h.
[rabbi Naftali Tsvi Horowitz Ropshitz ]

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+ 'Hanoucca & l'importance du Shabbath :

+ Les lois de 'Hanoucca sont abordées dans le traité Shabbath avec les lois relatives à l'allumage des bougies de Shabbath (et non dans le traité Baba Kama, où la michna mentionne cette fête).
La raison est que les bougies de 'Hanoucca sont similaires aux bougies de Shabbath.
[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik - 'Hanoucca 1]

=> La fête de 'Hanoucca est "fraîche", magnifique à nos yeux, puisqu'ayant lieu une seule fois par an. Nous en sommes alors tous excités!
En appréciant d'allumer les bougies de 'Hanoucca, nous devons en profiter pour rallumer notre amour, notre appréciation du Shabbath, qui est le jour le plus important du calendrier juif.
En effet, la routine (tous les 7 jours) lui fait perdre toute sa superbe, à l'image de tous ces miracles qui se déroulent en permanence (je vois, je respire, j'entends, ...), et qui sont à nos yeux comme des acquis.
'Hanoucca est ce moment où Hachem réalise pour nous un miracle visible comme la fiole d'huile, dans un but de nous rendre la vue sur les autres miracles cachés par l'habitude.

=> 'Hanoucca doit rallumer toute la magnificence du Shabbath, que le restant de l'année lui a fait perdre.

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+ 'Hanoukia ou havdala?

Nos Sages débattent à savoir si l'on doit allumer la 'hanoukia avant ou après avoir récité la havdala à l'issue du Shabbath.

-> dans une synagogue, la réponse est unanime : nous devons d'abord allumer la 'hanoukia, pour diffuser le miracle (pirsoumé nissa).

-> L'allumage dans notre maison :
- Le Rama (Ora'h 'Haïm 681,2), ainsi que le Gaon de Vilna disent que nous devons allumer la 'hanoukia d'abord, et ce pour 2 raisons : la 1ere : pour diffuser le miracle, et la 2e : afin de repousser la sortie du Shabbath le plus possible.
En effet, en récitant tout d'abord la havdala, nous risquons de laisser apparaître que le Shabbath est pour nous un fardeau indésirable dont l'on souhaite se débarrasser au plus vite (à la seconde où il sort!), afin de se décharger de toutes les lois applicables à ce saint jour.

- d'un autre côté, il y a la loi juive (halakha) statuant : si nous avons 2 mitsvot, celle qui est la plus fréquente doit être réalisée avant celle qui est moins fréquente (guémara Zéva'him 89 - tadir véchééno tadir, tadir kodem).
Ainsi, puisque la havdala a lieu tous les 7 jours, et l'allumage de la 'hanoukia 8 jours par an, la havdala a préséance.

== La michna broura écrit que les 2 options sont permises.
Cependant, la pratique courante dans la plupart des maisons est de faire la havdala d'abord, et ensuite d'allumer la 'hanoukia.

=> On peut retenir de cette discussion que le Shabbath est extrêmement précieux, et qu'ainsi nous ne devons pas nous dépêcher de le laisser partir.
'Hanoucca est un moment opportun pour réaliser cela!
[même si d'habitude on fait d'abord la mitsva la plus fréquente sans se poser plus de question. Cependant, dans ce cas : Shabbath est tellement important, que la loi juive n'a pas été tranchée de façon claire!]

-> Le Tour enseigne que lorsque le Shabbath arrive, les réchaïm au guéhinam (Enfer) profite également de la tranquillité de ce jour, car il n'y a pas de guéhinam durant le Shabbath. Cependant, à la minute où Shabbath sort, les réchaïm y retournent subir leurs terribles punitions.
Le rav 'Haïm Yossef Kofman rapporte que selon nos Sages, les réchaïm retournent au guéhinam au même moment où ils avaient l'habitude de finir leur Shabbath lorsqu'ils étaient encore en vie. C'est ainsi, que ceux qui terminent leur Shabbath au plus tôt, vont retrouver leurs punitions au plus tôt, ce qui est une raison supplémentaire de ne pas trop se hâter à la fin "officielle" de Shabbath.

‘Hanoucca : Hachem rend visite à chacun d’entre nous!

+ 'Hanoucca : Hachem rend visite à chacun d'entre nous!

-> Le Arizal explique que si pendant toutes les fêtes juives l'âme d'une personne peut s'élever de plus en plus haut proportionnellement à sa préparation, il existe une exception : 'Hanoucca.

En effet, uniquement pendant cette fête, Hachem, dans toute Sa gloire, descend vers chacun d'entre nous et déverse Son éclat, où que nous puissions être et quelque soit le niveau spirituel que nous possédons.
[Arizal - Chaar haKavanot - drouché 'Hanoucca 1]

C'est pour cela que nous allumons les lumières une fois qu'il fait totalement nuit.
En effet, même si par notre comportement nous avons pu descendre au plus bas dans une obscurité totale, Hachem est quant même toujours là pour nous!

Rabbi Na’hman de Breslev appelle ‘Hanoucca : "La fête de Bikour 'Holim" = Hachem descend même au près de ses âmes les plus malades.

-> "Le pouvoir des bougies de 'Hanoucca est tellement énorme, qu'il n'existe pas d'âme qui ne sera pas éclairée par la lumière de Hachem pendant l'allumage des bougies, même le plus grand des racha."
[rav Gamliel Rabinovitch]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne au sujet de la bénédiction : "chéacha nissim lavoténou bayamim ahèm bazéman azéé" :
- "bayamim a'hém" (en ces jours passés) = il d'agit du miracle passé ;
- "bazéman azé"(en ces jours actuels) = chaque année, le miracle répand son éclat [d'une puissance identique à la 1ere fois].

=> 'Hanoucca n'est pas qu'un souvenir d'événements passés.
Nous devons avoir conscience que chaque année nous bénéficions d'une illumination toute aussi puissante de nos âmes et du monde entier, comme ont pu en bénéficier nos ancêtres.
Ainsi, au-delà d'une expression de gratitude envers Hachem pour le passé, 'Hanoucca témoigne que même si nous sommes au plus bas niveau, même si nous lui avons totalement tourné le dos, Hachem vient quand même vers nous, nous entourant de Son amour infini.

=> L'idée que tous les juifs sont des lumières aux yeux de Hachem, doit illuminer notre intériorité, nous poussant à notre tour à vouloir illuminer l'obscurité de ce monde, car telle est la volonté de mon papa Hachem, qui est le Boss de ce monde et qui m'aimera toujours plus que tout!

La force de nos pensées

"Au moment de la nuit de noces, le cœur de Yaakov était orienté vers Ra'hel, car il pensait avec certitude être avec elle.
De cette pensée et de cette volonté profonde, Léa tomba enceinte.
Mais malgré cela, cette pensée initiale retrouva sa place dans la réalité : puisque le cœur de Yaakov était entièrement tourné vers Ra'hel, c'est l'aîné de cette dernière, Yossef qui reçut le droit d'aînesse".
[Zohar - chap.1,p.176]

Le fils aîné de Yaakov était Réouven, fils de Léa.
Mais concrètement, c'est Yossef, le fils aîné de Ra'hel, qui reçut un héritage double, puisque ses 2 fils (Ménaché et Efraïm) furent considérés comme 2 tribus à part entière quant au partage de la terre d'Israël.
Yossef a eu ainsi 2 parts d'Israël, en accord avec la loi juive statuant que l'aîné d'une famille reçoit un héritage double par rapport à ses frères.

=> Nous voyons ici un exemple que la force de la pensée, est plus puissante que l'acte même, avec des conséquences mêmes de nombreuses années plus tard!

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+ La force de nos pensées :

-> "Lorsqu'un bateau en percute un autre, si le bateau touché est plus robuste que le premier, c'est le premier bateau qui se brisera par la puissance du choc.

Il en est de même de la pensée, qui lorsqu'elle ne se concrétise pas, revient en force vers son émetteur.
C'est ce qui se passa pour Haman : il désira anéantir les juifs et on l'en empêcha. Mais puisque sa pensée avait déjà été conçue et qu'elle n'atteignit pas son but, elle se rabattit sur lui.

De la même manière, si l'on jette une balle et qu'elle n'est interceptée par aucun obstacle, elle suit sa trajectoire. Mais si un mur l'intercepte, elle rebondit de plus belle vers celui qui l'a lancée.
Il en va exactement de même de la pensée : lorsqu'un élément la stoppe dans sa course, elle revient en force vers celui qui l'a conspirée."
[le Sifté 'Haïm - Moadim]

-> "Il en est ainsi de la pensée pourtant si volatile. Sa fin est de se retourner contre celui qui l'a conspirée quand elle ne prend pas forme dans la réalité."
[Maharal - Méguila 9,25]

-> "Rech Lakich dit : Celui qui suspecte à tort reçoit des coups" (guémara Shabbath 97a)
En effet, sa pensée négative n'a ici aucune prise et elle n'a pas non plus sur quoi se fonder, elle va lui retomber forcément dessus de manière négative.

-> Il est permis d’être "jaloux" des érudits et d’envier leur vaste connaissance de la Torah car cela stimule et inspire à étudier davantage.
[Zohar ; guémara Baba Batra 21a]

Les autres formes de jalousie sont négatives, car quand l'homme les éprouve, il désire au fond de son cœur que son ami perde son bien. La réussite de l'autre est douloureuse pour l'homme ; il souhaite qu'il lui arrive du mal.
Or, comme on a pu le voir, une telle pensée revient vers celui qui en est la source.

=> Ainsi, être jaloux n'aide en rien à atteindre ce qui est jalousé, mais en plus d'être triste de sa situation, cela nous amène des conséquences négatives suite à nos pensées négatives sans fondement réel (autre qu'un aveuglement lié à notre jalousie).

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-> "La manière dont l'homme agit se répercute sur lui" (guémara Baba Métsia 33a)

Le Maharal ('Hidouché Haggadot sur cette guémara) enseigne que lorsqu'un homme éprouve une crainte particulière pour quelque chose, il donne à cette chose la possibilité d'agir contre lui.
Comme le précise Iyov (3,25) : "C'est que tout malheur dont j'avais peur fond sur moi, ce que je redoutais vient m'assaillir".

Ainsi, ce dont je m'inquiétais par avance vient justement m'assaillir parce que je m'y suis inquiété.

Le Maharal ajoute :
"Et même si cette crainte était celle d'une chute, comme le disent les Richonim, c'est cette même crainte qui entraînera justement sa chute.
En effet, si un homme prenait une planche de bois et la plaçait au-dessus des eaux d'un fleuve afin de le traverser, il aurait de fortes chances de tomber lorsqu'il marcherait sur cette planche.
Par contre, s'il la posait au sol, son pied n'en dévierait pas d'un millimètre.
Pourquoi en est-il ainsi?

Car dans le premier cas, l'homme pense qu'il va tomber et l'élément le plus actif et le plus influent est véritablement le cerveau.
Il en va de même lorsque l'homme a peur de la pauvreté, il laisse son cerveau agir dans ce sens et il finit par être effectivement affligé par la pauvreté."

-> "L'homme est sa pensée" (Sifté 'Haïm - Moadim)

-> "La pensée exerce un grand impact sur l'homme et même une simple intention ou un éveil aussi minimes soient-ils sont déjà une très grande chose"
[Rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

-> Cela peut éclairer l'interprétation de certaines paroles de nos Sages, comme :
- "Quand la tête est saine, tout est sain" (Zohar haKadoch - chap.3,135) ;
- "Le corps suit la tête" (guémara Erouvin 41a) ;
- "Un esprit abattu dessèche les membres" (Michlé 17,22)
- "Une bonne nouvelle est une sève bienfaisante pour le corps" (Michlé 15,30)

=> Le fait d'avoir des pensées positives, nous fait regarder la vie pleine de bonne humeur, mais également cela va contribuer à changer positivement notre réalité (et inversement).

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-> "L'homme est conduit vers le chemin qu'il veut emprunter"
[guémara Makot 10b]

-> "Celui qui veut se corrompre est aidé dans ce sens, comme celui qui veut se purifier"
[guémara Shabbath 104a]

Le Maharcha de commenter : "Selon la volonté et la pensée de l'homme, des anges l'orientent, ceux-ci ayant été créés justement par cette volonté."

=> C'est ainsi que notre pensée, expression de notre volonté, va véritablement créer des anges, qui vont conduire l'homme vers le lieu de son désir.

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-> "Lorsque l'homme désire de tout son cœur et de tout son être quelque chose, cela se réalise."
[Gaon de Vilna - Michlé 23,12]

-> "Sache que la pensée a un impact extrêmement puissant.
Un homme qui concentre sa pensée sur quelque chose de précis peut ni plus ni moins actionner cette chose. Et même si l'objet de sa pensée était d'acquérir de l'argent, c'est certain qu'il y parviendrait!

Il en va de même pour n'importe quel domaine, à condition que sa pensée soit dénuée de tout sentiment ou affect (c'est-à-dire qu'il est déconnecté de tout ce qui l'entoure, totalement absorbé par sa pensée précise)."
[Rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 193]

=> La pensée a une telle puissance qu'un homme pourrait acquérir tout ce qu'il désire par son biais!

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne également (Si'hot haRan 62) :
"Sache que des forces inouïes sont recelées en l'homme, car il peut véritablement donner forme à la réalité par le biais de sa pensée. Mais pour cela, il faut qu'elle soit exclusivement tournée et concentrée sur un jet précis, c'est-à-dire que chaque strate de la pensée, aussi bien intérieure qu'extérieure soit orientée vers ce point précis.

Et lorsque la pensée dans toutes ses dimensions est actionnée et que vient s'allier la conviction que l'objet de la pensée se réalisera, sans qu'aucune autre pensée ne vienne troubler la pureté de la pensée initiale, alors la réalité prend la forme selon cette pensée."

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-> "L'excès de pensée de l'homme empêche la réalisation de son projet, fut-ce même dans le domaine de la Torah."
[guémara Sanhédrin 26]

Rachi commente : "Lorsqu'un homme pense : je ferai ceci ou cela, j'acquerrai ceci ou cela, la chose est vouée à ne pas se faire, même s'il s'agissait d'un projet spirituel, comme terminer en un temps précis une étude particulière".

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
"S'il est fixé à Roch Hachana que l'homme jouira de telle réussite, de telle abondance, mais qu'il a fait une prière détaillée (iyoun téfila) négative, en imaginant toutes les actions dont il serait l'auteur et qui lui apporteraient la réussite, comment ces simples pensées peuvent-elles modifier ce qui a été fixé pour lui à Roch Hachana?
["Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre." - guémara Beitsa 16a]
Comment peut-il perdre les bienfaits qui devaient lui revenir au cours de cette année et qui étaient de surcroît écrits dans le grand Livre du Ciel?

La réponse est la suivante : il visualise déjà dans son esprit la réussite qui sera la sienne, la manière dont il l'atteindra et même le plaisir qu'il en retirera.
Il jubile déjà, se croyant détenteur et maître de cette satisfaction, mais sa pensée est erronée à sa source, puisqu'il fait dépendre sa réussite de la force de son bras et non de Hachem.

Il recevra donc sa punition, mesure pour mesure, du Tribunal céleste qui déclarera que puisque la simple pensée de sa réussite lui a procuré du plaisir, la réussite n'a pas besoin de se concrétiser dans sa réalité."

=> Ainsi, un homme peut provoquer sa perte par sa propre pensée.
Lorsque cette dernière est dénuée de émouna, elle ne peut être le réceptacle de la bonté de Hachem, et les sentiments de joie ressentis en plaçant sa confiance en ses propres actes, vont lui service de rétribution.

-> En ce sens, il est écrit au sujet des rêves plausibles : "Rabbi 'Hida a dit : lors d'un mauvais rêve, la peine suffit, lors d'un bon rêve, la joie suffit" (guémara Béra'hot 55a).

Cela signifie que :
- la peine éprouvée par la personne qui fait un mauvais rêve est une punition suffisante.
Par exemple, la pauvreté n'aura plus besoin de venir l'accabler.
- la joie qu'elle éprouve au moment de son rêve remplace la véritable joie qui devait lui être octroyée dans la réalité.

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Ki Tissa) rapporte que : "L'homme doit être pleinement conscient que ces pensées fictives qui lui viennent à l'esprit ne sont ni plus ni moins l'oeuvre du yétser ara, dont le but est de lui faire perdre son vrai bien. L'homme s'empressera donc de chasser ces pensées stériles de son esprit dès qu'elles surgiront."

[on peut programmer le futur dans un but nécessaire et constructif, mais pas dans un but de renforcer la conviction que sa réussite dépend uniquement de notre force et de nos capacités.]

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-> Selon la guémara (Sanhédrin 26b), la pensée peut entraîner à oublier son étude, comme il est dit : "Il fait échouer les projets des gens de ruse : leurs mains n'exécutent rien qui vaille" (Iyov 5,12).
Rachi explique : "La pensée qu'un homme a accompli tel acte, ou de parvenir à tel objectif, a la capacité d'inhiber son accomplissement. C'est le cas même pour l'étude de la Torah, par exemple, si l'on dit : Jusqu'à tel jour, je finirai d'étudier tel sujet".

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Kéter Malkhout) ajoute :
"Souvent, de nombreuses bénédictions sont prêtes à être envoyées à l'homme, mais il les perd lui-même par le fait qu'il vagabonde avec son imagination et rêve déjà d'avoir reçu ces bénédictions. Il tire profit de ces rêves, se conforte dans ses illusions et repousse par cela l'envoi prévu des bénédictions".

On peut se demander comment cet homme pourrait perdre ce qui est prévu pour lui, simplement à cause de son imagination ...
Le Ben Ich 'Haï répond qu'en réalité, cet homme a déjà tout reçu en pensée et il s'est déjà réjoui de la bénédiction comme s'il l'avait reçue.

Il est intéressant de rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï dans notre commentaire : "Il est un problème dont la plupart des gens souffre, que ce soit les hommes de Torah ou ceux qui travaillent, et j'avoue en faire aussi partie ..."

[nous devons faire attention sur le fait que ces pensées qui montent à notre esprit ne sont que l'acte du Satan qui cherche à tout nous faire perdre. Il est donc très important de surmonter cet instinct qui nous pousse à vivre le rêve comme s'il état réel.]

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-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras une barrière autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d'une mort, si quelqu'un venait à tomber" (Ki Tétsé 22,8)

Le Ben Ich 'Haï commente :
Lorsque l'homme inaugure une nouvelle construction, fête un nouveau concept qu'il a inventé grâce auquel il peut s'enrichir, la Torah lui demande de faire un acte, une barrière aux pensées qu'il a dans la tête, qui représente le toit de l'homme, et qu'il ne vive pas dans l'illusion de devenir milliardaire.
La raison en est : "Pour éviter que ta maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à tomber" = les illusions le feront tomber, lui feront perdre le bien qui est prévu.

Même s'il a été décrété pour cet homme, le jour de Roch Hachana, qu'il mérite richesse et bonheur, il risque de tout perdre par les illusions qu'il entretient.

Le Ben Ich 'Haï conclut en expliquant : "Car nous avons déjà reçu la récompense dans notre imagination, puisque nous nous sommes déjà réjouis comme si elle était déjà réelle et présente".

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-> b'h, également  : pense bien et tout ira bien : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

Rabbi Yéhouda dit : "S'il n'y avait pas eu la prière des défunts au profit des vivants, ces derniers n'auraient pu vivre"

[Zohar haKadoch - part.2, p.17]

Nos proches qui nous ont quitté physiquement dans ce monde, prient pour nous au Ciel et plaident notre cause.
Ne les oublions pas en tâchant qu'ils soient fiers de nous dans le monde de Vérité, et envoyons leurs des mérites par notre comportement selon la Torah.

"Le puits était vide, il n'y avait pas d'eau dedans" (Vayéchev 37,24)

-> De façon assez surprenante, la guémara (Sabbath 22a) fait suivre les 2 sujets suivants :
"Rabbi Tan'houm enseigne que si les lumières de 'Hanoucca sont au-dessus de 20 amot, cela n'est pas valable.
[Rachi explique : car un passant ne pourra pas la voir, et il n'y aura alors pas de publication du miracle]

Rabbi Tan'houm demande : Quelle est la signification du verset : "le puits était vide, il n'y avait pas d'eau dedans"?
Il n'y avait pas d'eau dans le puits, mais il y avait des serpents et des scorpions."

=> Quel est le lien entre ces 2 affirmations?

Le Gaon de Vilna donne la réponse suivante.

Les lumières de 'Hanoucca doivent être placées au maximum à 20 amot (environ 9,6 mètres) de hauteur afin que les passants puissent les observer.

"Ils le jetèrent (vayachli'hou) dans le puits" (37,24)
Le Tossafot Yom Tov (Tamid 1,4) dit que le mot "vayachli'hou" fait référence à une chose qui est jetée à au moins 20 amot de haut, ce qui permet d'affirmer que le puits avait une hauteur de plus de 9,60 mètres (20 amot).

Pour cette même raison, les frères de Yossef n'ont pas pu savoir qu'il y avait des serpents et des scorpions dans le puits, car ne pouvant pas regarder jusqu'au fond.

=> La juxtaposition des 2 sujets vient nous avertir qu'une compréhension du sujet des lumières invalides de 'Hanoucca, est nécessaire pour comprendre le comportement des frères de Yossef.

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-> La guémara (Soucca 2a) enseigne :
Une Soucca qui fait plus de 20 amot de hauteur n'est pas valable.
Rava affirme qu'on apprend cela du verset : "afin que vos générations sachent que [c'est] dans des Souccot [que] J'ai fait résider les enfants d'Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d'Egypte." (Emor 23,43).

Jusqu'à 20 amot, on a conscience d'être assis dans une Soucca [puisque sans effort nous voyons son toit qui nous rappelle la mitsva]
Au-dessus de 20 amot, on n'a plus conscience d'être assis dans une Soucca, car nos yeux ne peuvent plus voir involontairement le toit en raison de sa hauteur.

-> Le Maharam Schick dit qu'il existe une énorme différence entre savoir et regarder.
Dans ce monde matériel, on a beau "savoir" quelque chose, cela ne deviendra une certitude dans notre esprit qu'à partir du moment où on la voit.
C'est ainsi, que nous devons regarder le toit de la Soucca pour être certain de résider dans une Soucca

-> Il est écrit : "ils tirèrent Yossef et [le] remontèrent du puits, et ils vendirent Yossef" (37,28)

=> Comment les frères de Yossef ont-ils pu le vendre alors qu'il venait juste de survivre miraculeusement au puits?

La réponse est qu'ils n'étaient pas certain à 100% que Yossef ait été sauvé de serpents et de scorpions, puisque le puits faisait plus de 20 amot de hauteur, ils ne pouvaient pas les voir.
Ainsi, ils "savaient" qu'un puits dans le désert à de très fortes probabilités d'être rempli de bêtes vénéneuses, mais puisqu'ils ne les "voyaient" pas, ils n'ont pas pris pleinement conscience de ce fait.

Il en résulte que lorsque Yaakov est sorti vivant du puits, à leurs yeux ce n'était pas un si grand miracle que cela, et ils n'en ont pas déduit que c'était un tsadik.
Il n'y avait alors aucune raison solide s'opposant à le vendre.

Il en est de même à 'Hanoucca, où il est nécessaire d'avoir les lumières situées à une hauteur de moins de 20 amot, pour que cette vision permette une prise de conscience ferme du grand miracle qui a eu lieu pour le peuple juif.

La vision est ce qui nous permet d'internaliser et de vraiment s'approprier une notion, pour peu que nous ayons la volonté personnel d'en absorber le message latent.
Le rav Moché Feinstein dit que l'on peut très bien regarder les bougies de 'Hanoucca, sans se focaliser sur le message qu'elles nous transmettent (ex: l'idée que Hachem est derrière chaque chose de ce monde, pas uniquement les miracles grandioses, ...).

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+ "Son maître vit que Hachem était avec lui et que tout ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir dans sa main" (Vayéchev 39,3)

-> Le Zohar explique : Même si Yossef avait une certaine chose dans sa main, et que son maître voulait une autre chose, Hachem faisait changer ce qui était dans la main de Yossef pour qu'il devienne exactement ce que son maître demandait.
C'est ce que son maître a vu : que Hachem était avec Yossef dans tout ce qu'il faisait.

=> Pourquoi est-ce que Hachem a -t-il réalisé des miracles aussi visibles?

Selon le Adéret Eliyahou, c'est parce qu'il n'y a pas de comparaison entre "savoir" qu'une chose se passe et la "regarder".
C'est pourquoi Hachem faisait changer les objets dans sa main à chaque instant en fonction de la demande de son maître. Cela avait pour objectif de faire bénéficier Yossef d'un bisous divin du plus haut niveau : c'est-à-dire "voir" les miracles/bontés que D. lui faisait, plutôt que d'uniquement le savoir (en théorie).

[le fameux : je ne crois que je que je vois, témoigne de la force de la vision!]

-> Le Pné Yéhochoua dit qu'il en est de même à 'Hanoucca, où Hachem a fait un miracle clairement VISIBLE afin de nous faire prendre conscience au plus haut niveau possible de l'énorme amour qu'Il a pour nous.

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"Et voici qu'une caravane d'Ichmaélites arrivait de Guilad, et leurs chameaux transportaient des aromates, du baume et du lotus, qu'ils allaient faire descendre en Egypte." (Vayéchev 37,25)

-> Rachi commente : Les arabes ne transportent, d’habitude, que du naphte et du pétrole, dont les relents sont nauséabonds. Mais il s’est agi ici de parfums, afin que Yossef ne soit pas incommodé par de mauvaises odeurs.
[il a pu voir que ses habits sont restés propres, qu'il sentait bon, ... comme une bulle agréable dans un univers de marchands de pétrole : d'ordinaires sûrement grossiers, sales et sentant mauvais!]

=> Hachem a fait en sorte que Yossef puisse voir, sentir, ... des choses agréables.
Cela a permis d'accroître le pouvoir de sa consolation, de sa prise de conscience que Hachem était avec lui, à un niveau beaucoup plus élevé que d'intellectualiser sa émouna

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-> Ces signes, nous pouvons peut-être les considérer comme petits si nous les comparons à la gravité de sa situation, mais malgré tout cela a suffi à Yossef pour ressentir l'affection de Hachem envers lui, et par conséquent, il n'y a pas de plus grande joie que cela.
Regarder un point de lumière au milieu de l'obscurité, c'est cela le secret.

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-> Dans une situation aussi misérable que celle-ci, où il allait être vendu et exilé de sa maison paternelle à tout jamais, dans l’ignorance de son sort tant spirituel que matériel, cela faisait-il une différence si l’odeur qui se dégageait du chargement était bonne ou mauvaise?

Le Saba de Kelm donne la réponse suivante :
Hachem n'impose pas à un homme une épreuve ne serait-ce qu’un peu plus difficile que celle qui a été décrétée à son encontre.
Et puisqu'en dehors de sa vente comme esclave, il n'avait pas été décrété qu'il sente des mauvaises odeurs, le Ciel fit en sorte que les arabes transportent des parfums contrairement à leur habitude.

=> Si l'on garde à l'esprit ce principe, nous pouvons transformer entièrement notre existence car nous saurons que la moindre peine que nous endurons est pesée avec précision et que nous n'endurons jamais la moindre épreuve en plus de ce qui a été décrété sur nous [par Hachem] pour notre plus grand bien.

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+ Autre explication de ce lien entre les 2 idées de la guémara ('Hanoukia et le puits) :

-> "Yossef rapportait des paroles médisantes sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

Le rav Nevenzahl explique que c'est pour cette raison qu'il y avait spécifiquement des serpents dans le puits, puisque c'est le serpent qui a parlé du lachon ara à propos de Hachem à 'Hava.
Ainsi, à un certain niveau Yossef aurait dû être puni par le biais des serpents pour avoir été impliqué dans la même faute que lui.
Pourquoi alors a-t-il été sauvé?

Rav Nevenzahl explique que Yossef avait un mérite particulier : chaque fois qu'il en avait l'occasion, il parlait de l'implication de Hachem dans le monde, d'à quel point Il gouverne la naturalité du monde et tous les événements.
Nous retrouvons cette attitude à plusieurs reprises dans la Torah, comme par exemple :
- "son maître (Potiphar) vit que Hachem était avec lui" (Vayéchev 39,3) ;
Rachi explique : "Le nom de Hachem sortait fréquemment de sa bouche".
- Yossef leur dit [à l'échanson et au panetier] : Les interprétations ne sont-elles pas à D.?" (Vayéchev 40,8) ;
Le Radak de commenter : "Racontez-moi votre rêve, peut-être que D. me donnera-t-Il la sagesse nécessaire pour le comprendre".
- "Yossef dit à Pharaon : C'est au-dessus de moi ; c'est D. Qui répondra du bien-être de Pharaon" (Vayéchev 41,16).
Rachi de dire : "La sagesse n’est pas de moi, mais "c’est D. (Elokim) qui donnera une réponse". Il mettra dans ma bouche la réponse qui "donnera la paix à Pharaon"."

=>Yossef ne révélait pas les miracles évidents, mais plutôt ceux qui sont dissimulés, et dont l'homme peut facilement voler la vedette à Hachem.
Yossef non seulement était certain que c'est D. qui contrôle toute la nature, mais il enseignait cette idée à d'autres.

Le rav Nevenzahl dit que cela peut expliquer le lien entres les 2 notions abordées dans la guémara ci-dessus.
Une bougie de la 'hanoukia allumée à une hauteur supérieure de 20 amot n'est pas valable, car elle est trop haute pour rendre convenablement public du miracle.
Juste ensuite, la guémara parle du puits dans lequel Yossef a été jeté, et dont il a pu être sauvé des serpents par son attitude de toujours publier autour de lui les miracles cachés de la nature, la totale implication de Hachem dans le monde.
=> Ainsi, de même qu'on ne pouvait pas voir Yossef a une profondeur de plus de 20 amot, de même on ne peut pas partager le miracle au-dessus d'une telle hauteur.

5 Questions/Réponses – Paracha Vayéchev

+ 5 Questions/Réponses - Paracha Vayéchev :

1°/ Le Tossafot haChalem fait remarquer que tous les versets de la paracha Vayéchev commencent par la lettre vav (ו), à l'exception de 8.
Quel autre livre du Tana'h partage cette particularité inhabituelle? Quel est le lien avec la paracha Vayéchev?

-> Le Tossafot haChalem répond qu'à la fois la paracha Vayéchev et à la fois la méguilat Ruth, ont en commun d'avoir tous leurs versets commençant par un "vav", à l'exception de 8.
Cela est en relation avec les pleurs, les cris de : וי וי [en yiddish : vé - וויי est l'expression de la souffrance (oh vey!).]

La paracha Vayéchev est remplie de tragédies, comme la vente de Yossef, les morts de Er et Onan, et ainsi que l'emprisonnement de Yossef.
De façon similaire, la méguilat Ruth discute d'une génération dans laquelle les dirigeants étaient corrompus : cela commence par les morts de Elimélé'h, de Ma'hlon et de Kilyon, et aborde également la situation difficile de Ruth.

De façon remarquable, les 8 versets qui ne commencent pas par la lettre "vav", correspondent aux événements positifs qui s'y trouvent (dans Vayéchev et méguilat Ruth).

-> Rav Matis Bloum (Torah léDaat vol.9) ajoute quelques autres parallèles.

Les 2 (Vayéchev et méguilat Ruth) parlent de grands dirigeants : Yéhouda et Eliméle'h, qui avaient chacun 2 enfants : Er et Onan (pour Yéhouda), Ma'hlon et Kilyon (pour Elimélé'h), qui sont tous morts en raison de leurs fautes.

De plus, dans chacun des cas, des efforts inhabituels ont été entrepris afin de perpétuer le nom des morts par le biais d'une forme atypique de yiboum :
- D'un côté, Tamar va se déguiser comme une prostituée afin d'avoir une relation avec son beau-père Yéhouda.
- D'un autre côte, à la fin des récoltes, Ruth va s’allonger aux pieds de Boaz, alors qu’il dort profondément, en lui découvrant le bas des pieds, et après s’être enduite d’huile parfumée, de s’être revêtue de ses habits de Shabbath, et de s’être parer de ses bijoux. [c'est comme cela que Naomie voulait provoquer la rencontre des 2]

De façon incroyable, chacune de ces situations atypiques va entraîner la continuation de la lignée d'ancêtres menant au roi David, et ensuite au Machia'h.
C'est ainsi que ces 8 versets ne commençant pas par la lettre "vav", font allusion aux 8 générations allant de Yéhouda à Boaz.

En effet :
-> "Elle [Tamar] accoucha, que voici des jumeaux ... il [Yéhouda] l'appela Pérets ... il l'appela Zara'h" (Vayéchev 38,27-30)
-> "Voici les générations de Pérets : Pérets engendra 'Hétsron ... engendra Ram ... engendra Aminadav ... engendra Na'hchon ... engendra Chalma ... engendra Boaz ... engendra Ovéd ... Yissaï ... engendra (le roi) David." (méguilat Ruth 4,18-22)

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2°/ "Ses frères lui dirent : "Régnerais-tu donc sur nous? Nous dominerais-tu donc?" Et ils le haïrent encore plus à cause de ses rêves et à cause de ses paroles. Il fit encore un autre rêve et le raconta à ses frères" (37,8-10)

=> Pourquoi Yossef leur a-t-il raconté son 2e rêve, dans lequel "11 étoiles se prosternaient devant moi" (v.9), au lieu de le garder pour lui même (évitant ainsi d'éveiller davantage de jalousie et de haine)?

-> Le Moshav Zékénim est d'avis que les rêves de Yossef étaient une forme de prophétie, et la michna (Sanhédrin 11,5) statue qu'une personne qui va garder pour elle sa prophétie, refusant de la partager avec d'autres est passible de mourir.
Ainsi, Yossef a raisonné qu'il valait mieux partager ses prophéties avec ses frères, et prendre le risque d'éventuelles répercutions liées à leur jalousie, plutôt que de taire ses prophéties devenant alors assuré d'être puni du Ciel.
[Le Haémek Davar (Mikets 42,9) dit également que Yossef se rendait compte que ses rêves étaient de nature prophétique, et par conséquent il avait l'obligation de communiquer cette prophétie à ceux qu'elle concernent (ses frères), car sinon selon la guémara (Sanhédrin 89a) il commettait une faute capitale.
(d'ailleurs Rachi y rapporte l'histoire du prophète Yona qui s'est enfui de la terre d'Israël pour ne pas avoir à communiquer sa prophétie).]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond que Yossef espérait qu'en racontant ses rêves à ses frères, cela leur montrerait qu'ils auront véritablement besoin de son aide ultérieurement.
Puisque qu'ils auront besoin de lui dans le futur, ils devront donc éviter de lui témoigner de la haine d'ici là, afin de ne pas prendre le risque qu'il ne se venge lorsqu'ils auront besoin de lui.

Par cela, il espérait également leur signifier que sa supériorité sur eux, a été décrétée du Ciel, ce qui fait qu'ils ne doivent pas ressentir que leur père Yaakov témoigne d'un traitement de faveur envers lui.

-> La guémara (Béra'hot 55b) enseigne que la signification d'un rêve est déterminée par l'interprétation qu'en font ceux qui l'ont écoutée.
La guémara conseille de raconter ses rêves à ses amis, afin qu'ils lui donnent une explication positive.

C'est pourquoi Yossef a dit ses rêves à ses frères, dans un but de leur montrer qu'ils les aimaient et avaient confiance en eux, au point de laisser entre leurs mains l’interprétation de ses rêves.

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3°/ Après que la femme de Potiphar ait accusé à tord Yossef, du fait qu'il a essayé de la violer, "la colère [de son mari] s'enflamma" (v.39,19).
Nos Sages disent que s'il s'était conformé aux principes de la société égyptienne, Potiphar aurait mis son esclave à mort.
=> Qu'est-ce qui a défendu Yaakov, le sauvant d'une mort certaine?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni 146) relate que lorsque Potiphar a entendu les allégations de sa femme envers Yossef, il a voulu le tuer, jusqu'à ce que sa fille Osnat vienne au secours de Yossef en lui disant secrètement ce qui s'est réellement passé.

Par son mérite d'avoir sauvé la vie de Yossef, Hachem a déclaré que les 2 tribus qui devaient émerger de Yossef (Efraïm et Ménaché) viendrait par Osnat, puisqu'elle va finalement se marier avec Yossef (Mikets 41,50).

Précision : Le Daat Zékénim nous enseigne que lorsque Shé'hem a "souillé" Dina, fille de Yaakov, cette dernière est tombée enceinte d'une fille, qui va être envoyée au loin jusqu'à arriver par les miracles de la providence divine en Egypte. Là-bas, elle sera connue sous le nom de Osnat, et elle se mariera avec son oncle Yossef.
Selon le midrach (Yalkout Chimoni Vayichla'h 134), l'épouse de Potiphar était stérile.
[la Torah emploie : "Osnat fille de Potiphar". Est-ce pour garder l'honneur d'Osnat au regard des conditions dans lesquelles elle a été conçue? Est-ce pour dire que ce couple de la bourgeoisie égyptienne l'a élevé depuis son plus jeûne âge, à l'image d'une fille adoptive?]

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-> Le 'Hizkouni (39,20) écrit que l'ange Gavriel est apparu sous l'apparence d'un être humain, et a suggéré qu'il fallait examiner quel vêtement a été déchiré.
- Si c'est les habits de la femme de Potiphar qui ont été déchirés, alors cela vient conforter sa version des faits : que Yossef a tenté de l'agresser (d'où une déchirure sur ses vêtements à elle).
- A l'inverse, si c'est les habits de Yossef qui ont été déchirés, cela témoigne que c'est elle qui a initié l'incident, et donc que sa demande lui a été refusée (les déchirures sur les vêtements de Yossef témoignent de son insistance).

Cette proposition a été acceptée, et lorsqu'il a été découvert que c'était l'habit de Yossef qui a été arraché (v.39,12), on lui a alors épargné son exécution à mort.
Cependant, en même temps, afin de protéger la dignité de la femme de Potiphar, et pour qu'elle ne soit pas connue publiquement comme une menteuse, Yossef ne pouvait pas être libéré immédiatement, devant aller en prison.

[Abarbanel (v.39,20) rapporte que c'est Potiphar lui-même qui l'a accompagné personnellement en prison, ce qui montre sa profonde estime pour lui! ]

-> Selon le 'Hida (se basant sur le Séfer haYachar), lorsque sa femme a accusé Yossef d’avoir tenté de la séduire, Potiphar est devenu fou de rage et a décidé de le tuer.
Hachem a alors réalisé un miracle : un enfant dans son lit de bébé a commencé à parler, et a révélé qu’en réalité c’était la femme de Potiphar qui avait essayé de séduire Yossef.
Potiphar et son foyer ont été témoins de ce grand miracle, et ont pris conscience de la réalité.
Ils ont alors laissé Yossef en vie, mais afin de préserver leur honneur, ils l’ont condamné à de l’emprisonnement.

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-> Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

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4°/ "Yéhouda dit : "Faites-là sortir et qu'elle [Tamar] soit brûlée!" (Vayéchev 38,24)

=> Est-ce que Yéhouda comptait la brûler entièrement?

-> NON :
Le Baal haTourim et le Panéa'h Raza (sur 38,24), citant le rav Yéhouda ha'Hassid, sont d'avis que Yéhouda n'avait pas l'intention de la brûler vivante et de la tuer, mais plutôt de lui graver au feu une marque sur sa joue, comme signe qu'elle a été engagée dans des relations interdites.

-> OUI :
D'autres commentateurs, comme le rav Its'hak Katz (beau-fils du Maharal), et le rav Sim'ha Zissel Broide, rapportent la guémara (Sotah 10b) qui tire de la volonté de Tamar d'être prête à se faire tuer plutôt que de faire honte à Yéhouda, qu'une personne doit préférer se jeter dans une fournaise ardente plutôt que d'humilier son prochain en public.
La guémara ajoute qu'une voix venue du Ciel (bat kol) a proclamé, que par le mérite de Yéhouda annulant son décret et épargnant Tamar ainsi que ses 2 garçons qui étaient alors dans son ventre, de brûler jusqu'à la mort, Hachem va de la même façon épargner 3 des futurs descendants de Yéhouda : 'Hanania, Michaël et Azaria, de mourir brûlés par le feu.
Ces affirmations indiquent que le plan de Yéhouda était véritablement de brûler Tamar, et pas uniquement de la marquer comme une immorale prostituée.

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5°/ Le midrach (michlé 1) nous enseigne que les 10 martyrs du peuple juif (assara arougué malkhout), sont morts pour expier la faute de la vente de Yossef ("vendons-le" - Vayéchev 37,27).

=> Puisque Réouven et Binyamin n'étaient pas présents au moment où Yossef a été vendu, il n'y avait alors que 9 frères qui ont participé à cette vente. Pourquoi 10 éminents rabbanim ont-ils alors été tués, au lieu de 9?

-> Rabbénou Bé'hayé suggère que le 10e Sage qui a été puni, est à mettre en correspondance avec Yossef.
En effet, puisque Yossef s'est conduit d'une manière arrogante envers ses frères, encourageant leur jalousie et leur colère à son égard, il était partiellement responsable d'avoir causé sa vente.

-> Selon un autre avis, le 10e était Réouven, non pas à cause de la vente de Yossef dont il n'avait pas pris part, mais en raison de sa faute lorsqu'il a déplacé le lit de Yaakov : de la tente de Bilha dans la tente de sa mère Léa (v.35,22 ; guémara Shabbath 55b).

[tous les frères ont fait une téchouva totale sur leur faute, mais en raison du fait qu'ils étaient tous égaux à un niveau exceptionnellement élevé, il restait une petite réparation nécessaire par la mort des 10 martyrs.
D. jugeant les tsadikim selon l'épaisseur d'un cheveu ...]

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-> Le Méam Loez (Vayéchev 39,21-23) écrit à ce sujet :
Tant que les fils de Yaakov vécurent, ils ne furent pas punis pour la vente de Yossef. L'ange accusateur Samaël, craignait de les dénoncer de leur vivant, tant ils étaient respectables.
[...]
Après leur mort, il dénonça au tribunal Céleste que leur crime n'était pas expié, et ce même si Yossef se réconcilia avec eux.
C'est pourquoi à l'époque de la destruction du 2e Temple, on décréta que 10 des plus grands Sages d'alors, seraient remis aux mains de Rome (Edom).
Les âmes des fils de Yaakov furent enlevées du paradis, et placées dans le corps des 10 sages voués au martyr.
[...]
La principale raison de la sévérité de ce décret repose sur l'émission séminale vaine de Yossef.
En effet, ce dernier était destiné à engendrer 12 tribus, comme son père. Mais à cause de 10 gouttes de semence, 10 tribus lui furent retirées, et il n'en engendra que 2 : Ménaché et Efraïm.
Pour la même raison, le décret concernant les 10 martyrs fut scellé.

L'autre motif de ce décret provient des 10 façons dont les frères tourmentèrent Yossef, et on peut citer :
1°/ ils lancèrent leurs chiens dans l'intention de le tuer ;
2°/ ils le dépouillèrent de ses vêtements (avant de le jeter dans le puits) [la tunique et le vêtement que Yossef mettait dessus pour la cacher.] ;
3°/ ils le jetèrent dans le puits ;
4°/ ils le vendirent aux Ismaélites ;
5°/ les Ismaélites le cédèrent aux Midianites ;
6°/ il fut battu tout le long de la route ;
7°/ il fut à nouveau vendu en Egypte ;
8°/ il fut tourmenté par la femme de Potiphar ;
9°/ Potiphar le mit en prison, où il demeura 12 ans.

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-> Selon le Zohar, le Arizal (Chaar haGuilgoulim) explique que les 10 martyrs de l'époque du Talmud sont une conséquence directe de l'épisode de Yossef avec l'épouse de son maître, car bien qu'il n'ait pas fauté, néanmoins Yossef perdit 10 gouttes de semence, une à chacun des doigts de sa main.

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-> Il existe plusieurs liens entre la vente de Yossef et Yom Kippour.
En ce jour, nous lisons l’histoire des Dix Martyrs (Harougué Malkhout), dont la mort vint expier la vente de Yossef. De plus, les kabbalistes enseignent que l’interdit de porter des chaussures en cuir durant Yom Kippour, est lié au fait que les frères s’achetèrent des chaussures avec l’argent obtenu lors de la vente.
Enfin, le Rambam (Hilkhot Téchouva 2,8) compare le Vidouï que nous récitons à Kippour avec les mots employés par les frères : "Aval Achémim Ana’hnou" (Mais nous sommes coupables - Mikets 42,21).
[rav Yissa'har Frand]

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-> On a vu (midrach Tan'houma Michlé 1) que les 10 martyrs étaient les réincarnations des pères des chévatim, et que par leur mort, ils ont expié cet acte de vente de Yossef.
S'il avait tord d'agir ainsi, comment comprendre que Hachem s'est associé à leur serment (pour arriver au 10 personnes nécessaires à un 'hérem), comme le rapporte le midrach (Tan'houma Vayéchev 2)?

Tout d'abord la punition que les frères ont infligée à Yossef se justifiait par le fait, qu'à son niveau, il était passible de mort. En effet, il avait pris à son compte un rêve qui portait atteinte au respect des parents (ses parents se prosternaient devant lui), et de plus il s'était rebellé contre la royauté de Yéhouda.
Enfin, il avait calomnié ses frères devant son père.
Ces derniers ont donc été pointilleux avec lui et l'ont condamné à mort.
En les entendant discuter de son jugement, Yossef l'a accepté, car il savait qu'il méritait ce verdict. En effet, Hachem se montre exigeant avec les tsadikim sur l'épaisseur d'un cheveu.
C'est pourquoi Hachem s'est associé à leur serment, puisqu'Il a vu que leur jugement était juste, et que même Yossef l'a accepté. De plus, maintenant qu'il était en détresse et en souffrance, il a procédé à un examen de conscience et s'est rendu compte à quel point il aurait dû surveiller ses paroles.
[selon nos Sages (rapporté dans le Séder haDorot), en chemin Yossef a arrêté la caravane des Ichmaélites pour se recueillir sur la tombe de sa mère. Là, il a entendu la voix de Ra'hél lui recommander de reconnaître le jugement et de l'accepter sans hésitation.]

De plus, nos Sages (guémara Sotah 36b) racontent au sujet de l'épisode avec la femme de Potiphar, que son père lui était apparu en disant : "Yossef, les noms de tes frères ainsi que le tien sont destinés à être inscrits sur les pierres du éphod à l'avenir. Veux-tu que ton nom en soit effacé?"
En apprenant que les noms de ses frères étaient censés apparaître sur les pierres du éphod, Yossef a compris qu'ils étaient innocents, car sinon, ils n'auraient jamais mérité d'atteindre un tel niveau.
Pourtant, à ce moment-là, Yossef éprouvait encore [un résidu] de colère contre ses frères pour le tort qu'ils lui avaient causé. Un petit instant aurait suffi pour qu'il désespère. C'est pourquoi il a fallu que son père lui apparaisse pour l'encourager et le dissuader de tomber dans le désespoir et la faute.
Cet encouragement lui a d'ailleurs permis de se révéler [à eux sans la moindre rancune], et de reconnaître la droiture exceptionnelle de ses frères, ne les aimant que davantage.

=> Mais alors pourquoi les frères ont-ils tout de même été punis?
Même si les frères avaient raison, ils auraient dû alléger la punition de Yossef en le voyant pleurer sur son triste sort. Ils auraient dû adoucir leur verdict, ne pas le jeter dans un puits plein de serpents ni le vendre comme esclave, mais plutôt se conduire avec lui comme un père miséricordieux qui continue de frapper son fils, mais avec modération, en réduisant la punition qu'il aurait pensé donner, et ce face à son fils implorant/pleurant son pardon.

[les 10 martyrs ont connu des morts atroces, comme si leur Père au Ciel (Hachem) n'entendait pas leur atroce douleur, et d'une certaine façon cela est venu réparer la faute des frères de ne pas avoir écouter la grande douleur de leur frère Yossef.
- On peut citer rabbi Yichmaël à qui l'on arracha vivant la peau du visage, et en arrivant à l'emplacement des téfilin, il lança un cri terrifiant. Ensuite on lui coupa la tête.
- Ou bien également le cas de rabbi Akiva, dont les bourreaux commencèrent à lui arracher la chair avec des fourches métalliques, jusqu'à ce qu'il meure en prononçant le mot "é'had" du Shéma.
D'ailleurs c'était tellement incompréhensible qu'à ce moment, tous les anges se plaignirent devant Hachem : "Est-ce là la Torah et sa récompense?"
[Le Arizal explique que rabbi Akiva a enduré les pires souffrances, car il était la réincarnation de Shimon, qui a encouragé ses frères à tuer Yossef, en disant : "Venez et tuons-le!" (cf. Rachi Vayé'hi 49,5)]
- Ou bien encore rabbi 'Hanina qui a été attaché à un poteau, entouré de fagots de bois, et les bourreaux lui placèrent des tampons de laine sur sa poitrine de sorte qu'il ne meure pas trop vite. En effet, les romains voulaient le voir souffrir brûlé par le feu.
- Ou encore : rabbi El'azar ben Chamoua qui fut tué un vendredi soir, au moment où il récitait le Kiddouch, et un romain lui coupa la tête d'un seul coup d'épée avant la fin de la bénédiction.]

[b'h, pour d'autres réflexions sur l'attitude des frères, voir également : https://todahm.com/2018/12/09/7728 ]

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-> Selon le Arizal, la mort de rabbi Akiva devait expier la faute de Chimon.
De même que rabbi Akiva était le plus grand Sage parmi les 10 Martyrs, Chimon a eu le plus d'influence dans la vente de Yossef.
[le nom de ce Sages, Akiva ben Yossef, évoque que son sort a été déterminé par ce qui est arrivé à Yossef.]

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-> "Hachem est sévère avec son entourage dans les plus infimes détails"
[guémara Yébamot 121b]

-> "Voici mon D. et je l'embellirai (anvéhou)" (Chémot 15,2), il faut être semblable à Lui (ani véhou).
De même qu'il est bon et miséricordieux, toi aussi sois bon et miséricordieux. Et quiconque ne l'est pas s'écarte des qualités de D.
[guémara Shabbath 133b]

Le jour d’anniversaire

"Chaque année, le jour de notre naissance, notre mazal est fort et couronné de succès.
[Par exemple, ] Le jour du 18e anniversaire de rav Elazar ben Azarya, un miracle s'est produit et 18 rangées de cheveux blancs ont poussé sur sa tête, comme il sied à son statut [de Nassi, président du Sanhédrin].

Par conséquent, c'est une coutume de faire de son jour d'anniversaire un Yom Tov pour soi-même."

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Béra'hot 28a]
[ "Le 3e jour, jour d'anniversaire de Pharaon" (Vayéchev 40,20)]

[ainsi selon le Ben Ich 'Haï, le jour d'anniversaire d'un homme est un jour favorable, propice à sa réussite, c'est pourquoi il est considéré comme un jour de fête personnel.]

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-> Le Ben Ich 'Haï (paracha Réé - Halakha 17) enseigne également que la joie ressentie durant ce jour doit être suite aux sentiments de reconnaissance envers Hachem de nous avoir donné la possibilité de vivre afin d'accomplir Ses mitsvot et d'étudier Sa Torah.

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-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) affirme : "le jour d'anniversaire d'une personne, son mazal est renforcé".

-> La guémara (Méguila 13b) dit que le mérite de l'anniversaire de Moché Rabbénou a sauvé le peuple juif du complot diabolique d'Haman.

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-> La naissance est la façon dont D. affirme : "Tu es important".
L'anniversaire est Sa façon à Lui de te le rappeler.
[pensée 'hassidique]

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-> L'anniversaire, on célèbre le jour où nous sommes nés. Ce jour sans lequel le monde n'aurait pas pu exister sans nous. Nous avons un apport unique à y faire.
[à l'inverse, la réincarnation indique que puisque nous n'avons pas accompli notre tâche, alors nous devons être réincarné, car personne d'autre que nous ne peut la faire]

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Le mazal d'un homme brille et se révèle dans toute sa force le jour de son anniversaire.
C'est l'occasion d'établir un bilan moral, de prendre de bonnes décisions pour réparer le passé afin de préparer l'avenir.
Ce jour nous offre le pouvoir de bénir.

[Rabbi de Loubavitch]

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-> On allume une bougie de plus à chaque anniversaire afin de nous pousser à s'interroger : est-ce que tu as ajouté de la lumière à ton monde intérieur et environnant?
La bougie allumée renvoie à notre âme, que nous devons illuminer par nos actions (ex: torat or).
Nous devons également savoir apprécier ce qui illumine notre vie = savoir dire merci à nos parents, amis, à Hachem, ... [apprécier notre situation et ce que l'on a dans la vie, plutôt que d'être dans l'obscurité en se focalisant sur ce qu'on aimerait avoir!]
La bougie d'anniversaire renvoie également à la bougie qu'on allumera après notre mort en notre mémoire = ainsi la bougie de notre anniversaire doit nous faire prendre conscience que la vie passe vite!  [je fête le fait d'être encore en vie, pour réparer (téchouva) et pouvoir réaliser encore tellement de belles choses!]
[pensées issues d'un cours du rav David Touitou]

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-> Le jour de notre anniversaire est prédisposé au succès et à un bon mazal :
La guémara (Béra'hot 28a) rapporte que le jour où Rabbi El'azar ben Azaria a atteint le poste de Nassi, il était âgé de 18 ans, et il y a eu un miracle : 18 rangées de ses cheveux sont devenus blancs.
[il n'aurait pas été convenable qu'il soit à la tête des Sages (certains âgés) sans avoir des signes de vieillesse.]

La guémara emploie l'expression : "aou yoma" (ce jour-là - הָהוּא יוֹמָא) pour désigner ce jour où ce miracle se produit. Mais quel jour si particulier était-ce?

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Béra'hot 28a) est d'avis que la guémara utilise cette expression pour expliquer pourquoi rabbi El'azar ben Azaria méritait ce miracle précisément en ce jour : c'était celui de son anniversaire.
En effet, le jour de sa naissance, une personne a un mazal qui est fort, et c'est un moment propice où l'on peut obtenir des succès qui nous sont autrement impossibles.
Rabbi El'azar ben Azaria a mérité un miracle car c'était son anniversaire.

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-> Rabbi Tsadok haCohen est l'auteur d'un livre de 'hidouchim qui lui ont été révélés dans ses rêves.
Il y écrit (קונטרוס דברי חלומות אות ה) : "Le mazal d'une personne est le plus fort le jour de son anniversaire, et c'est le jour où il n'a rien à craindre".

"Yaakov demeura dans le pays du séjour de son père" (Vayéchev 37,1)

-> Le 'Hida affirme que le mot : "vayéchev" (demeura) nous témoigne de la grandeur de Yaakov.
Comment cela?

Ce mot (וַיֵּשֶׁב) est constitué de la 2e lettre de chacune de ses épreuves majeures :
- Yossef (יוסף) => le ו ;
- Dina (דינה) => le י ;
- Essav (עשו) => le ש ;
- Lavan (לבן) => le ב.

Malgré avoir subi de nombreuses souffrances, son état d'esprit n'en a jamais été brisé et il n'a jamais abandonné. Plutôt, il était "vayéchev, " = "il demeura" fixe dans sa confiance en Hachem.

Le 'Hida conclut : c'est par le mérite de sa confiance qu'il a été libéré de toutes ses difficultés.

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-> Rachi : au terme d'un long exil, Yaakov espérait enfin s'installer en toute tranquillité, mais les tourments de la disparition de Yossef se sont abattus sur lui.

-> Le Kli Yakar nous enseigne que Hachem désirait raccourcir la durée pendant laquelle les juifs resteraient en exil.
A cette fin, Il commença par compter les années d'exil à partir du moment où Avraham et Its'hak se déplaceraient de place en place durant leur vie.

Ainsi, si Yaakov avait vécu tranquillement de la façon dont il le voulait, les années de sa vie n'auraient pas pu compter parmi celles de l'exil, entraînant que les juifs devraient rester davantage d'années en Egypte.
=> C'est pour cela que Yaakov a enduré les souffrances de la vente de Yossef.

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-> Comme les tsadikim craignent constamment que la faute n'ait provoqué une perte de leur part dans le monde à venir, automatiquement il leur manque quelque chose dans ce monde-ci, car la peur ne les laisse pas installés [tranquillement] dans la paix.
Ce n'était pas le cas de Yaakov, parce qu'il lui avait été donné un signe particulier : si tous ses fils étaient en vie, il lui était promis qu'il aurait le monde à venir, il n'avait donc aucune raison de s'inquiéter.
Ainsi, tant qu'un de ses fils ne mourait pas avant lui, il était en paix et sûr de son lot.

Quand il a cru que Yossef était mort, immédiatement "le malheur de Yossef l'a assailli", et il a commencé à se faire du souci pour sa part du monde à venir.
[d'après rabbi Akiva Eiger]