Aux délices de la Torah

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"Hachem parla à Moché en disant : Voici, J'ai pris les Lévi'im de parmi (mito'h) les enfants d'Israël" (Bamidbar 3,11-12)

-> Rachi commente : c’est aux premiers-nés qu’incombait le service, mais ils sont devenus inaptes lorsqu’ils ont péché avec le Veau d’or. Tandis que les Lévi'im, qui n’avaient pas adoré d’idole, ont été choisis à leur place.

-> Les lettres du mots : Israël (יִשְׂרָאֵל) s'écrivent pleinement :
- le youd = יוד ;
- le shin = שין ;
- le réch = ריש ;
- le aléph = אלף ;
- le laméd = למד

=> Les lettres du milieu forment : לויים (Lévi'im).
La tribu de Lévi est bien située parmi (mito'h - מִתּוֹךְ) le milieu d'Israël.

Selon le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, note 2 choses :
- bien que la tribu de Lévi soit la seule qui n'a pas reçu de territoire attitré en terre d'Israël, elle n'a pas une valeur moindre par rapport aux autre tribus.
Tout le peuple juif doit la considérer comme étant au milieu/parmi d'elle, et non comme une entité à part, car étant la seule à ne pas posséder de terre.

- par ailleurs, la tribu de Lévi est à un niveau spirituel plus élevé que le restant de la nation, et cela ne doit pas la conduire à se considérer comme étant à part du restant du peuple.
Elle est au milieu/parmi les autres, constituant un membre égal de la nation juive (chacun a un rôle unique et nécessaire à remplir pour parvenir à une réussite collective totale).

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-> Le 'Hidouché haRim enseigne :
La tribu de Lévi est devenue sainte après que Hachem a "retiré" la sainteté aux premiers-nés lorsqu'ils ont pris part à la faute du Veau d'or.
Cependant, les membres de la tribu de Lévi n'ont pas été les seuls juifs qui ont refusé d'adorer l’idolâtrie.
Cela est évident par le fait qu'uniquement 3 000 personnes ont été punies [par la mort après le Veau d'or].
Néanmoins, lorsque Moché est arrivé et a déclaré : "Que tous ceux qui sont du côté de Hachem viennent vers moi" (mi laHachem élaï), les Lévi'im ont été les seuls à y répondre.
C'est uniquement les Lévi'im qui ont été prêts à se saisir des épées et à mener la bataille contre l’idolâtrie, tandis que le restant des juifs a refusé de prendre part à cette "controverse".
C'est pour cela que seuls les Lévi'im ont été sanctifiés.

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-> "Prends les Lévi'im à la place de tous les premiers-nés israélites" (Bamidbar 3,40-45)

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-> "Voici que J'ai pris les Levi'im ... à la place des premiers-nés" (Bamidbar 3,12)

=> A l'origine, le service d'Hachem devait être le lot des aînés. Mais suite à la faute du veau d'or, ils ont perdu ce mérite qui revint alors aux Lévi'im. Mais pourquoi avoir puni particulièrement les premiers-nés cette faute, alors que tout le peuple y avait participé?

-> On raconte qu'une fois, le 'Hafets-'Haïm (qui était Cohen) essaya de convaincre un élève de s'engager dans une certaine cause de mitsva. Voyant son refus, le Rav lui dit : "Es-tu Cohen?" L'élève répondit par la négative. Alors le Rav lui demanda : "Pourquoi n'es-tu pas Cohen?" Surpris, l'élève lui dit que ses ancêtres ne sont pas Cohanim. Alors le Rav d'insister : "Et pourquoi ne sont-ils pas Cohanim?". Le disciple n'avait rien a répondre.
Alors le 'Hafets 'Haïm dit : "Quand Moché proclama suite à la faute du veau d'or : ''Qui est avec Hachem? Qu'il vienne vers moi!'' mes ancêtres sont venus mais pas les tiens. Ils ont donc perdu ce mérite éternel"

Les premiers-nés sont les plus influents des familles. S'ils avaient émis leurs désaccords à la faute du veau d'or, ils auraient pu l'empêcher. Mais suite à leur silence, cette faute a été réalisée.
Parfois, ne pas s'engager peut entraîner de fâcheuses conséquences et faire perdre une récompense éternelle

Un étudiant en yéchiva ne doit jamais marcher les épaules voûtées. Il doit se tenir droit.
En effet, la posture d'une personne révèle l'image de soi, et quelqu'un qui étudie la Torah doit témoigner de son appréciation pour la grande valeur de ce dans quoi il est engagé.

[rav 'Haïm Mordé'haï Katz (roch yéchiva de Telshe)]

On a demandé à un sage : "Que peut faire une personne pour soulager son désir de revanche, puisque la Torah interdit de se venger?"

Il a répondu : "Faites quelque chose pour vous améliorer. Lorsque vous deviendrez une personne meilleure, cela tourmentera vos ennemies au plus haut point."

[rabbi Avraham Twerski]

-> "Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune" (Kédochim 19,18)

Les gens qui voyagent à bord d'un train ont la permission de bouger et de faire ce qu'ils veulent [pendant leur trajet].
En revanche, le conducteur doit maîtriser ses émotions et concentrer toutes ses capacités à contrôler chaque aspect du train.

De même, le rabbin d'une communauté conduit le train spirituel des personnes de sa communauté.
Tous leurs yeux sont levés vers lui, recherchant dans chacun de ses actes en privé et en public des conseils pour mener leur vie.
Ainsi, s'il se relâche [dans son comportement], il peut entraîner de tragiques défaillances dans l'ensemble de la vie spirituelle de la communauté.

[rav Yé'hiel Michel haLévi Epstein - Aroukh haShoul'han]

"Celui qui méprise et déshonore les sages en Torah (talmidé 'hakhamim) n'aura pas de part dans le monde à Venir."

[Rambam - Michné Torah]

"Le pouvoir de la prière est tellement puissant, que même les prières provenant d'un racha, qui devrait normalement n'avoir aucun crédit au Ciel, sont néanmoins acceptées et répondues.
C'est pourquoi, Moché a été forcé de demander à Hachem de ne pas écouter les prières, ni d'accepter les sacrifices de Kora'h et de ses acolytes."

[rav Shimon Moché Diskin]

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-> "Moché, fort contristé, dit à Hachem : N’accueille point leur hommage!" (Kora’h 16,15)

Le Saba de Slobodka déduit de ce verset la redoutable force de la prière.
Bien que les hommes ayant apporté l’encens à D. fussent en tort, Moché dut demander à D. de ne pas l’accepter, c’est-à-dire de repousser leur prière, à laquelle l’encens est équivalent.
Il craignait que Hachem l’agrée et donne ainsi Son aval à leur conception hérétique, ce qui aurait remis en question l’ensemble de la Torah.

"Kora'h a échoué car il voulait s'emparer de la grandeur pour lui-même.

La grandeur est une bonne chose, uniquement si elle est accordée à un homme par le Ciel.
On ne peut pas aller et "prendre" la grandeur pour soi-même."

[rav Sim'ha Bounim de Pshischa]

"Je suis Hachem votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,41)

Dans le 1er verset du Shéma, nous disons : "Écoute Israël, Hachem est notre D."
Dans le dernier verset du Shéma, à la fin du paragraphe des tsitsit, il est dit : "Je suis Hachem votre D."

=> Comment expliquer une telle évolution?

Au départ, c’est le peuple juif qui se glorifie d’Hachem, et avec fierté, déclare : "Hachem est notre D.".
Ensuite, tout au long du Shéma, on trouve de multiples mitsvot : l'amour d’Hachem, l’étude de la Torah, les téfilin, la mézouza, les tsitsit.

Lorsque Hachem voit toutes ces mitsvot qui sont accomplies par Son peuple, alors c’est Lui qui, à présent, se vante du peuple juif et est fier de lui.
C'est alors, qu'Il affirme : "Je suis Hachem votre D." = Je Me glorifie d’être votre D.

['Hatam Sofer]

"En général, tout problème finit par s'arranger, à des exceptions près. Quelle est donc la différence entre une personne confiante en D. et celle qui ne l'est pas?
Le souci et le doute"
[Rav Yé'hezkel Levinstein]

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-> "Le roi Salomon a écrit : "D. a fait les hommes pour être droits ; ce sont eux qui ont recours à de nombreux calculs/roueries" (Kohélet 7,29).

Les "nombreux calculs" sont les ennemis du bonheur."
[Rav Shimshon Raphael Hirsch]

[à partir du moment où l'on prend la place de D., en sachant mieux que quiconque ce qu'il nous faudrait dans la vie, alors nous nous privons d'une vie de bonheur. ]

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-> "Les jours du pauvres sont tous mauvais, mais qui a le cœur content est toujours en fête" (Michlé 15,15)

Selon nos Sages, il s'agit du pauvre dans sa tête.
Le 'Hovot haLévavot (Chaar haBita'hon - chap.5) explique qu'un pauvre dans sa tête correspond à quelqu'un qui manque de émouna et de bita'hon, et [par conséquent] tous ses jours sont assombris par la négativité, le pessimiste.

[autrui à plus/mieux que moi, je suis inquiet car il se peut que dans le futur je n'aurai pas assez, ...
Ce que j'ai déjà c'est normal, et ce que je pense être manquant n'est qu'injustice Divine à mon égard!]

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-> Un des passages les plus connus de la prière est le : achré, dont la 2e phrase (issue du Téhilim 144) est : "achré a’am chéka’ha lo" (Heureux est le peuple dont c’est ainsi pour Lui).

Rabbi Méchoulam Feybusch de Zbarza (disciple du Maguid de Mézérich), explique ce passage par : Heureux est le peuple qui possède le : "c'est ainsi / c’est comme ça" (chéka’ha lo), véritable gage de sérénité.

D'ailleurs, il est écrit juste ensuite : "achré a’am chéHachem Elohav" (Heureux le peuple qui a Hachem comme D.).

=> Dans notre vie, n’hésitons pas à utiliser la puissante arme des juifs, qu'est le : "c’est comme ça!" = telle est la volonté de D.
[certes c'est difficile, certes je comprends rien, certes sur le moment je pense que c'est une mauvaise chose pour moi, ... mais si telle est la volonté de Hachem (ka'ha lo = c'est ainsi pour D.!), alors en réalité c'est bien! ]

-> Le Séfer ki Ata Imadi rapporte les paroles d'une personne :
"Chaque fois que je suis sur le point de m'énerver ou de m'inquiéter, je pense en moi-même : Cela est sous le contrôle de Hachem. Si c'est ce que D. veut, alors cela doit être le meilleur scénario possible. Et alors pourquoi dois-je me sentir mal, si Hachem est en train de réaliser le meilleur pour moi!"

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-> "Il n'y a rien d'autre que Lui (D.), et vous ne pouvez pas me porter atteinte ...
Une personne ne souffre, même de la plus petite blessure à son doigt, que s’il en a été décidé ainsi dans les cieux."
[Rabbi 'Hanina - guémara 'Houlin 7b]

-> "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur" (Vaé'hanan 6,5)
Rachi de commenter : il ne faut pas que ton cœur soit divisé à l’égard de Hachem.
=> Quoiqu'il puisse nous arriver, nous ne devons jamais avoir de mauvais sentiments à l'égard de D.

Dans ce commentaire en hébreu, Rachi utilise ler terme : "amakom" (litt.l'endroit - הַמָּקוֹם) pour dénommer D., qui est partout.
[midrach Béréchit rabba 68,9 : "ou mékomo chél olam, vé'én olamo mékomo"]

Le rabbi Shlomo de Karlin explique qu'on ne doit jamais se dire : "L'endroit dans lequel je suis n'est pas bon pour servir Hachem."
En effet, si D. nous a mis ici, c'est que c'est spécialement ici qu'Il souhaite que nous accomplissions Sa Volonté.
[de même avec nos ressources, capacités, ... ]

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-> "En vérité qui que tu sois ,ou que tu sois, tu es là où D. veut que tu sois pour naviguer là où Il veut que tu navigues"
[Rav Yossef Bentata]

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-> Une des questions à laquelle nous devrons tous répondre après notre mort est : "As-tu attendu la Délivrance?" (tsipita lichoua - guémara Shabbath 31a)

Généralement, cela fait allusion à : "As-tu attendu avec impatience la venue du machia'h?"

Le Beit haLévi (mitsvot haBita'hon) explique que cela signifie également : "Est-ce que tu as attendu avec impatience la délivrance de Hachem, peu importe la gravité de la situation?"
En effet, une des obligations de tout juif est de croire que Hachem peut nous sauver de tout problème, de toute maladie, ... et ce en un instant.

Le Beit haLévi nous enseigne qu'il n'est pas suffisant de croire en cela, il faut également attendre avec impatience notre délivrance personnelle, au point où l'on devra répondre de cette question après notre mort!

[plus nous avons conscience que ce qui nous arrive provient à 100% de D., plus nous avons conscience que la fin de nos difficultés dépend à 100% de D.]

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-> "Hachem est le Roi, Hachem était le Roi, Hachem sera pour toujours le Roi" (Hachem mélé'h, Hachem mala'h, Hachem yimlo'h léolam vaéd)

=> Pourquoi commencer par le temps présent? Il aurait été plus logique de débuter par le passé, puis le présent et enfin le futur.

-> Le rav Shimshon Pinkous répond que lorsqu'une personne traverse un moment compliqué, quelque soit la problématique, il lui est difficile de percevoir que Hachem est avec elle.

En pensant au passé, une telle personne arrive à la certitude que : "Hachem s'occupe de moi".
En pensant au futur, elle a de l'espoir et pense : "Un jour sûrement Hachem viendra m'aider.
Mais concernant le présent, on a tendance à ne pas ressentir D., à se sentir tout seul, car après tout si c'est un moment difficile, cela ne peut être que le signe que Hachem m'a [momentanément] abandonné.

=> Nos Sages ont décidé d'appuyer d'abord sur : "Hachem est le Roi" = Il est le Roi, c'est Lui seul qui a décrété mes souffrances avec précision et pour mon bien ultime.
Ce qui se produit est forcément ce qu'il y a de mieux pour moi, même si sur le moment c'est désagréable et que je ne peux le comprendre (je ne suis pas D.).
Et seulement ensuite, nous pouvons parler du passé et du futur.

Il est garanti qu'une prière [sincère] amène de la bénédiction.
Si une personne voit que ses prières sont répondues, cela est une forme de bénédiction.
Mais même dans le cas où une personne a prié encore et encore pour une même chose, et qu'elle n'a toujours pas obtenu ce qu'elle désirée, alors Hachem considère comme si elle avait reçu ce qu'elle demandait, et qu'ensuite cela lui avait été repris.
Dans ce cas, c'est également une bénédiction, sous forme d'expiation (kappara).

Cela est une énorme bonté de Hachem, puisque uniquement en implorant D. pour une chose et en ne l'obtenant pas, nous pouvons parvenir au même résultat qu'en subissant des souffrances.
Par exemple, en priant pour une maison encore et encore, et en ne l'obtenant pas, cela est similaire au fait de perdre toute sa maison (idem pour des sommes d'argent, ...).

[rav Aharon Kotler sur la prière - citée par le rabbi Lugassi - rapportée par le rav David Ashear (Séfer li'hyot émouna tome 4 - p.201)]

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-> Le Maharcha (guémara Kidouchin 29b) écrit que toute chose obtenue par le biais de la prière, ne vient jamais réduire nos mérites.
Même si une personne n'est pas digne d'une certaine bénédiction, la prière elle-même en est le paiement.

[ne pas prier, c'est se priver de faire descendre les flux de bénédictions qui n'attendent que d'arriver sur nous, c'est également risquer d'obtenir des choses par un miracle d'Hachem, ce qui viendrait alors réduire nos mérites éternels du monde à Venir.
A l'inverse, même un racha s'il prie, il peut obtenir l'aide de D.!

Hachem est impatient de nous entendre pour avoir la possibilité de nous combler du meilleur, et notre yétser ara fait tout pour que notre prière apparaisse routinière, sans véritable importance à nos yeux, afin que nous négligeons cette opportunité incroyable!]

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-> Le rav Wolbe (Alé Chour) écrit que les difficultés se produisent car la Présence Divine est cachée.
Chaque fois qu'une personne dit une bénédiction avec une conviction que Hachem est activement impliqué dans le monde, alors cela révèle Sa Présence ici, et cela amène une lumière spéciale de Hachem dans ce monde.
C'est alors que d'une manière automatique, les difficultés disparaissent.

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On peut comprendre l'importance des prières (dualité : remercier & demander), par le fait que :
-> "Tout l'objectif de la Création [de ce monde] est afin que nous réalisions que Hachem est notre D., et pour Le remercier de nous avoir créés" (Ramban - fin paracha Bo)

-> "L'objectif des mitsvot est de nous amener à aimer et à nous attacher à D.
Le plus nous avons Hachem à l'esprit, le plus nous Le remercions, et le mieux nous réalisons notre mission dans ce monde." (Ibn Ezra)