Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"[Le peuple d'] Israël ne peut pas être délivré tant qu'il ne forme pas un ensemble unifié."

[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

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-> "Toute âme louera Hachem" (Téhilim 150,6)
Le rav Moché Sherer fait remarquer que ce dernier verset des Téhilim utilise la forme au singulier (âme - néchama), et non pas plurielle (néchamot).

=> L'élément principal qui empêche la venue du machia'h est notre manque d'unité.
Si nous voulons véritablement le machia'h, alors dans chacune de nos interactions avec autrui, nous devons agir de telle façon à se rapprocher, et non pas à s'éloigner l'un de l'autre.

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-> b'h, voir également la partie : "L'unité & la venue du machia'h" : https://todahm.com/2021/05/23/limportance-de-lunite

"La durée de notre vie est de 70 ans, et à la rigueur, de 80 ans" (Téhilim 90,10)

-> Rabbénou Don Its'hak Abarbanel écrit que les 7 jours de Pessa'h symbolisent les 7 décennies de la vie d'une personne.

1°/ Pendant le Séder, il y a de nombreuses mitsvot, en particulier celle d'enseigner à nos enfants les miracles de la sortie d'Egypte.
Cela correspond aux premières années de la vie, qui sont celles de l'éducation, où l'on se développe et apprend énormément.
C'est un jour saint (Yom Tov), symbolisant le fait que ces premières années de la vie sont les plus importantes pour être consacrées à la sainteté, et à apprendre la Torah.

[ à l'étranger il y a 2 jours de Yom Tov, comme les 20 années environ d'apprentissage avant de rentrer dans le monde actif]

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2°/ Il y a ensuite des jours de 'hol hamoéd, où les travaux sont permis, mais le 'hamets reste interdit.

En dehors d'Israël, il y a 4 jours de 'hol hamoéd, symbolisant les 40 années environ de travail avant de parvenir à sa retraite.
Durant ces années, on travaille pour obtenir sa parnassa, mais il faudra toujours rester vigilant à ne pas consommer et à rester éloigné de toute forme de 'hamets (qui représente le yétser ara en nous, ce qui va à l'encontre de la sainteté, de la volonté de D.).

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3°/ Pessa'h dure 7 ou 8 jours (hors Israël), en allusion aux mots du Téhilim : "la durée de notre vie est de 70 ans, et à la rigueur, de 80 ans".

Pessa'h se termine par de nouveau 1 ou 2 jours de sainteté (Yom Tov), qui sont ces 10-20 années environ où une fois à la retraite nous pouvons les consacrer totalement à des fins saintes, dans l'étude de la Torah et la réalisation de mitsvot.

Avant de commencer à réciter la Haggada de Pessa'h, nous procédons à l'annonce suivante : "Quiconque a faim vienne et mange, quiconque est dans le besoin vienne et célèbre Pessa'h avec nous" (dans le passage du : "a la'hma anya").
L'objectif de cela est de faire pénétrer en nos enfants et en nous, l'idée que : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (chékoulam arévim zé bazé - guémara Sanhédrin 27b).

Puisque aucun juif ne peut être pleinement libre tant que son frère juif reste dans l'asservissement et dans l'exil [personnel], par conséquent notre première obligation est d'inviter nos frères qui ont moins de chance que nous à venir partager notre repas.
Ce n'est qu'alors [que nous sommes assurés qu'aucun juif n'est abandonné dans sa misère], que nous pouvons observer le Séder comme il le faut, et sortir de l'exil [tous ensemble].

[le rabbi de Loubavitch - rabbi Mena'hem Mendel Schneerson]

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+ "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère (oni)" (Eikha 1,3 - גָּלְתָה יְהוּדָה מֵעֹנִי)

La matsa est appelée : "un pain de misère" (lé'hem oni - לחם העוני).

Dans ce verset, nos Sages voient une allusion au fait que notre exil actuel provient d'une négligence de la matsa, c'est-à-dire de notre mépris des besoins des pauvres.
Cela met en avant l'échec du peuple juif à remplir ses obligations envers Hachem et envers son prochain juif.

=> Au début du Séder, en levant la matsa et en accueillant les pauvres à notre (a la'hma anya), nous prions de mériter la guéoula très rapidement, en conséquent.

[le 'Hatam Sofer]

[d'ailleurs c'est pourquoi dans ce même passage nous souhaitons l'année prochaine à Jérusalem. En effet, par le mérite de notre tsédaka aux pauvres nous méritons d'activer la venue du machia'h, ce qui implique que l'année prochaine nous serons déjà tous installés à Jérusalem avec le Temple reconstruit. Amen!]

"A Pessa'h, lorsque nous racontons la sortie d'Egypte, le même miracle se reproduit à nouveau.
De cette façon, à notre époque, nous espérons éveiller la même miséricorde Divine qu'il y a eu au moment où nous avons quitté l'Egypte."

[le Noam Elimélé'h - rabbi Elimélé'h de Lizhensk]

Le nom Pessa'h (פסח) peut se décomposer en : פה סח ("pé sha'h" - la bouche parle).
Puisque les lettres ס et צ sont généralement interchangeables, nous pouvons lire Pessa'h comme : פה צח (pé tsa'h - une bouche propre/pure).

[le Arizal]

=> Alors que nous sommes tous occupés à déployer d'énormes efforts pour nettoyer notre maison de tout 'hamets, ne devons-nous pas investir au moins autant d'efforts pour nettoyer notre langage?

A Pessa'h, notre bouche va manger pour accomplir des mitsvot (ex: matsa, maror, koré'h, les différents repas), va parler pour faire des mitsvot (ex: raconter la sortie d'Egypte, transmettre la Torah à ses enfants).
=> Nous devons savoir avaler nos mots pour ne pas dire de lachon ara, et nous devons savoir parler pour exprimer des paroles positives à autrui.

"Au 10e jour de ce mois, que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle" (Bo 12,3)

-> Le 10 Nissan, Shabbath précédant la sortie d'Egypte, les juifs ont reçu l'ordre de prendre un agneau (shé - שֶׂה) pour le Korban Pessa'h.
Les lettres de ce mot sont l'acronyme de : שבת הגדול (Shabbath Gadol).

Ce Shabbath marquait la fin officielle des 430 années d'exil en Egypte.
Une allusion à cela se trouve dans les dernières lettres de Shabbath Gadol : ל et ת, dont la guématria est de 430.

Lorsque l'on prend les lettres restantes (autres que les 1ers et dernières) de ce mot : le ב de Sabbath, et גדו de Gadol, on a une guématria de : 15.
Cela correspond à la date du 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h, où ce Korban Pessa'h devait être mangé entièrement, avant la sortie d'Egypte.

[Rabbi Zalman Bass]

"Ce sont eux Mes moments fixés (moadaï). Durant 6 jours, l'ouvrage sera fait et le 7e jour est jour de repos complet (Shabbath Shabbathon)" (Emor 23,2-3)

Le Gaon de Vilna dit que nous trouvons dans ce verset une allusion aux fêtes durant lesquelles il nous est permis de faire une méla'ha (travail/activité créatrice) afin de préparer de la nourriture.

En effet :
-> "Durant 6 jours, l'ouvrage sera fait" = il y a 6 jours de fêtes durant lesquels il nous est autorisé de cuisiner (en Israël).
Il s'agit : du 1er jour de Souccot, de Chémini Atsérét, du 1er jour de Pessa'h, du 7e jour de Pessa'h, de Shavouot (1 jour), et du 1er jour de Roch Hachana (le 2 jour étant une décision de nos Sages).

-> "le 7e jour est jour de repos complet" = à Yom Kippour, il nous est interdit de réaliser une méla'ha pour préparer de la nourriture, ce qui explique que la Torah le dénomme : " jour de repos complet" (Shabbath Shabbathon).

"Le 10e jour, le chef des enfants de Dan" (Nasso 7,66)

Il existe une coutume de lire pendant les 12 premiers jours du mois de Nissan les passages de la Torah se rapportant aux offrandes amenées par les chefs de tribu pour l'inauguration du Michkan.

-> Le rav Zalman de Volozhin, un des proches élèves du Gaon de Vilna a dit à ce sujet :
"Le jour de la semaine durant lequel nous lisons les offrandes apportées par la tribu de Dan est également le jour de la semaine durant lequel tombera le prochain Roch Hachana, jour durant lequel Hachem juge (dan) toute l'humanité.

Cela est également en allusion dans la bénédiction que Yaakov donne à Dan, comme il est écrit : "Dan yadin amo" (Dan jugera son peuple - Vayé'hi 49,16)."

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[lorsque Yaakov a béni ses enfants, il a associé la force du jugement terrestre avec la tribu de Dan, et c'est ainsi que cette tribu a apporté son offrande le 10e jour de Nissan qui tombe toujours le même jour de la semaine que le 1er jour de Roch Hachana, jour où D. juge l'humanité.]

Un juif ne peut pas s'imaginer à quel point il sera heureux au Ciel, si rien qu'une seule pensée interdite pouvait lui être retirée de ses actions de ce monde.

[Gaon de Vilna]

=> La téchouva n'est possible que dans ce monde, et nous négligeons trop souvent l'impact phénoménal de quelques mots/secondes de repentir!

"Aujourd’hui (hayom azé) Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir ces lois" (Ki Tavo 26,16)

-> Le ‘Hafets ‘Haïm de commenter :
Le yétser ara a l’habitude de toujours se dire : aujourd’hui je n’ai pas le temps, j’étudierai la Torah et j’envisagerai de me repentir plus tard, demain est un autre jour, je m’amenderai.
Il lui dit cela le lendemain aussi, et il se comporte ainsi avec lui pendant toute sa vie.
C’est pourquoi, la Torah nous met en garde : "aujourd’hui Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir" = aujourd’hui, sans remettre à demain.

[le yétser ara souhaite que nous soyons un tsadik, mais demain.
Ainsi, tout notre travail est de le vouloir, mais dès maintenant, aujourd’hui!
Par ailleurs, on peut se retrouver étouffé devant l’ampleur du travail à accomplir en spiritualité. Cependant, la Torah nous conseille d’aborder cela, jour par jour, en y investissant le meilleur de nous-même (aujourd’hui je me donne à fond pour être au top, demain on verra!)]

[b'h, l'intégralité de ce divré Torah : https://todahm.com/2019/04/16/8855 ]

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-> "Que signifie "en ce jour"?
C'est que Moché s'est ainsi adressé à Israël : "Que chaque jour, la Torah soit précieuse à vos yeux comme si le jour même, vous veniez de la recevoir au mont Sinaï".
[midrach Tan'houma]

-> "La Torah est aussi précieuse aux yeux de ceux qui l'étudient que le jour où elle fut donnée au mont Sinaï" [rabbi Yéhouda - guémara Béra'hot 63b]

Dans la suite de cette guémara, rabbi Tan'houma étaye l'opinion de rabbi Yéhouda en disant :
"Pour preuve qu'il en est bien ainsi : même si un homme lit le Shéma chaque jour matin et soir, et qu'un seul soir il oublie de le faire, il est semblable à quelqu'un qui ne l'aurait jamais lu de toute sa vie."

=> Pourquoi tant de sévérité envers cet homme, qui durant toute sa vie, n'a omis qu'une seule fois de lire le Shéma?
Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 5731) répond que c'est parce que chaque lecture du Shéma constitue une nouvelle acceptation du joug Divin, indépendante de celle des jours précédents.
Bien que les mots restent toujours les mêmes, la lecture d'aujourd'hui n'est pas une répétition de celle d'hier, mais une prise de conscience nouvelle et inédite.
Il en va de même pour la Torah : chaque instant consacré à l'étude est comme une nouvelle réception de la Torah, et en aucun cas la continuité de celle de la veille, bien que son contenu soit le même.

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-> Le Yaavets (commentaire Pirké Avot 1,4) écrit :
"Bois les paroles des Sages avidement" = étant donné que la nature humaine déteste les répétitions, cette michna nous exhorte à ne pas dire : "J'ai déjà entendu ces propos à de nombreuses reprises", mais au contraire à boire les paroles des Sages avec avidité, comme si nous ne les avions encore jamais entendues".

[ => Ainsi, en travaillant sur nous-même à toujours regarder les enseignements de Torah comme si on les entendait pour la 1ere fois, alors on peut en éprouver une sensation de soif.
(cela va à l'encontre d'une tendance naturelle à s'enorgueillir : je connais déjà, j'ai déjà entendu, je sais, ...)
Il en découle que plus nous sommes persuadés de pouvoir apprendre de nouvelles choses de Torah (comme la 1ere fois où nous ne savions rien!), plus nous mettons en place un grand récipient permettant de recevoir le liquide (la Torah étant comparée à l'eau).
A l'inverse, si nous croyons déjà tout savoir, alors nous ne sommes qu'une surface plate sur laquelle l'eau (la Torah) coule, sans nullement y rester! ]

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-> "Atem nitsavim hayom kouléh'em lifné Hachem" = Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem [en ce jour de jugement : Roch Hachana, Kippour] = tâchons d'y venir bien préparés.
[de même on doit s'imaginer le jour du jugement après notre mort, où nous devrons tous nous tenir devant Hachem et répondre de tout ce que nous avons pu faire ou ne pas faire durant notre passage dans ce monde.
Ainsi, si tu as en tête le "hayom" (ce jour où il faudra rendre des comptes), alors tu pourras exploiter au mieux chaque instant de ta vie!]