Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Rassemble le peuple : les hommes, les femmes et les enfants et l'étranger qui est dans tes villes, afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent, et ils craindront Hachem votre D., et ils veilleront à accomplir toutes les paroles de cette Torah.
Et leurs enfants qui en les connaissent aps encore écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D., tous les jours que vous vivrez sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir traversé le Jourdain"
(Vayélé'h 31,12-13)

-> Rabbi El'azar ben Azaria commente ainsi ce verset :
"Rassemble le peuple : si les hommes venaient pour apprendre et les femmes pour entendre, que venaient y faire les enfants?
Offrir du mérite à ceux qui les amenaient."
[guémara 'Haguiga 3a]

-> En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 31a-b) disent que celui qui fait une bonne action parce qu’il en a reçu un ordre, recevra une récompense plus grande que s'il la faisait sans ordre.

Puisque les parents devaient tous se rendre au rassemblement, alors ils auraient forcément pris leurs enfants avec eux pour ne pas les laisser seuls.
Ainsi, Hachem qui veut encore plus nous récompenser a tenu à l’enjoindre explicitement dans la Torah, pour que les parents reçoivent un salaire encore plus grand d’accomplir un acte avec un ordre.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le rav Yossef Shalom Elyachiv fait remarquer que la force de la Torah est tellement grande qu'elle a une influence même sur les petits enfants : la voix de la Torah pénètre dans le plus profond de leur être, comme le dit le verset : "Ils écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D. tous les jours que vous vivrez".

Nos Sages (guémara Yérouchalmi Yébamot 1,6) rapportent que rabbi Dossa ben Horkénos, parlant de rabbi Yéhochoua, dit : "Je me souviens de l'époque où sa mère amenait son berceau à la maison d'étude pour que ses oreilles s'attachent aux paroles de Torah".

S'appuyant sur cet enseignement de nos Sages, rav Elyachiv écrit qu'en ce qui concerne l'éducation des enfants, il existe 2 âges différents.
Celui de l'éducation pratique : un père doit enseigner la Torah à son fils dès qu'il commence à parler, et il devra accomplir, par exemple, la mitsva du loulav quand il saura comment l'agiter (guémara Soucca 42a).
Mais pour le développement de son esprit, c'est à partir de la naissance que l'homme doit exercer sur son enfant une influence positive.

[la Torah met en avant l'importance de s'occuper au plus tôt de nos enfants, et de ne pas attendre trop longtemps, pensant à tord que cela ne sert à rien avant (il est trop petit!).]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï déclara : "Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania heureuse soit celle qui l'a enfanté" (Pirké Avot 2,8)

Rav Ovadia de Barténoura de commenter : "[Enceinte, ] elle se rendait dans toutes les maisons d'étude de sa ville et disait aux étudiants : "Je vous prie! Implorez la miséricorde divine pour que cet enfant que je porte dans mon sein devienne un érudit."
Et depuis le jour de sa naissance, son berceau ne quitta jamais les maisons d'étude, pour que ses oreilles ne perçoivent aucune autre parole que celle de la Torah".

=> Ceci nous montre combien l'âme du nourrisson est sensible à son environnement, et quels impacts celui-ci aura sur tout son avenir.

La présence des enfants permettaient d'apprendre aux parents la formidable influence qu'ont les paroles de Torah sur leur âme dès leur plus jeune âge.
[l'inverse est malheureusement vrai : toutes paroles et influences contraires à la Torah les impactent négativement]

L'avenir du peuple juif dépend de l'éducation de ses enfants, au point que la loi juive stipule que la construction d'une synagogue elle-même passe après l'éducation juive des enfants.

=> Tâchons de construire un cocon familial les protégeant de l'environnement non-juif, afin qu'ils puissent grandir au biberon des valeurs de la Torah, avec la chaleur de l'amour de leurs parents et de leur papa Hachem.

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-> "Rassemble le peuple" (Vayélé'h 31,12)

La Mitsva du Hakel (rassemblement) consiste en ce que tout le peuple se rende à Jérusalem pour écouter le roi lire le livre de Dévarim et ainsi ils se rempliront de crainte Divine.
Mais de là nous apprenons l'importance de se rapprocher des tsadikim pour voir leurs comportements et entendre leurs enseignements. Il ne faut pas se dire que ce serait une perte de temps que de se rendre chez eux et que l'on pourrait se contenter d'étudier les livres qu'ils ont écrit. En effet, la Torah demande à tout le peuple de se déplacer pour aller écouter le roi lire la Torah, bien que chacun aurait pu aussi lire la même chose chez soi à la maison.
C'est bien que l'impact de sainteté et de crainte du Ciel est bien plus fort quand on entend les leçons de la bouche du tsadik lui-même.
[Tiféret Shlomo]

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=> Quel sens y a-t-il d'apporter des enfants qui ne comprennent rien, tels que des nourrissons ou des enfants de très bas âge? Au contraire, le fait de les amener risquerait plutôt de déranger et perturber les adultes. Hachem ne demande pas de faire des choses qui n'ont aucun intérêt juste pour donner des mérites! Il faut nécessairement qu'il y ait un sens à cela!

-> Le Saba de Kelm explique que tout ce qu'un individu voit ou entend laisse une empreinte en lui. Même si on ne s'en rend pas compte, on est influencé par tout ce que l'on peut voir ou entendre. Et même si cette influence sera extrêmement légère, malgré tout son comportement en sera impacté en finesse, d'une façon ou d'une autre. Et c'est avec le temps et l'accumulation de ces impacts, qu'un jour l'homme sentira réellement qu'il aura changé.
C'est pourquoi, la Torah demande d'amener les enfants, car même s'ils ne comprennent rien, ce que leurs sens auront perçus, ce qu'ils auront vu et entendu, laissera en eux une trace certes fine, mais profonde, qui finira par l'influencer de façon visible quand il grandira et accédera à l'intelligence.
Ainsi, ne négligeons pas le fait de montrer à nos enfants des objets sacrés, livres d'étude, Tefilin, de leur montrer des gens pieux, des lieux saints ... car même si à présent ils ne comprennent pas, on finira par voir les fruits.

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-> "Rassemble le peuple, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est Avec toi, afin qu’ils entendent et qu’ils s’instruisent, et craignent Hachem" (Vayélé'h 31,12)

-> Rachi commente sur les mots "enfants" = "Pourquoi venaient-ils? Pour récompenser ceux qui les amenaient".

-> Une fois tous les 7 ans, le premier jour de ‘Hol Hamoed Souccot, le peuple juif accomplissait la mitsva du Hakel (rassemblement) ; tout le monde allait au Temple pour écouter le roi lire le Livre de Dévarim. La Torah nous enjoint d’amener également les enfants.
La guémara (‘Haguiga 3a) déduit que même les tous petits sont inclus dans la mitsva. Quelle est la raison de ce Commandement? Elle répond que le but est de récompenser les parents qui les amènent.

=> Ce commentaire soulève une nouvelle question : si la venue des enfants ne leur était d’aucun bénéfice, pourquoi les parents méritaient-ils une récompense?

Le rav Its’hak Berkovits explique qu’en réalité, il y a un intérêt à amener les jeunes enfants au Hakel. Bien qu’ils soient trop jeunes pour retenir quelque chose de cet événement, le fait d’assister à un tel rassemblement pour l’accomplissement d’une mitsva, va les imprégner d’une certaine crainte d’Hachem (voir aussi le Ohr ha’Haïm haKadoch).
Ce petit bénéfice n’était peut-être pas suffisant en soi pour donner l’ordre aux parents d’amener de si jeunes enfants, entreprise qui pouvait s’avérer difficile. Elle prouvait cependant la grande Méssirout Néfech (dévouement) des parents qui déployaient de gros efforts pour un profit minime chez leurs enfants ; c’est pour cela que les parents étaient récompensés.

Ceci nous enseigne une leçon fondamentale sur le ‘Hinoukh (l’éducation). Le fait d’élever des enfants est essentiel pour l’élévation spirituelle des parents. L’un des plus grands défis pour les parents est d’assurer le bien-être spirituel et matériel de leurs enfants, et ce, à n’importe quel prix. Ainsi, quand un parent fournit de gros efforts pour amener son jeune enfant à un événement comme le Hakel, il montre son dévouement pour le ‘Hinoukh de son enfant.

On raconte que l’un des fidèles participant à un cours de Torah, s’endormait régulièrement pendant la majeure partie du Chiour. Le Rav lui demanda un jour pourquoi il continuait de venir s’il ne tirait aucun bénéfice de l’exposé. L’homme expliqua qu’il continuait d’y assister même s’il ne parvenait pas à rester éveillé, pour que ses enfants voient que leur père valorisait grandement la Torah, au point que même après une dure journée de travail, il faisait l’effort d’aller à un Chiour.
Évidemment, il aurait été bien mieux qu’il en écoute le contenu et qu’il apprenne de nouvelles choses, mais ce dévouement pour l’éducation de ses enfants montre qu’il réalisait que sa Méssirout Néfech est un élément essentiel dans l’éducation.

Nous avons vu que le ‘Hinoukh sert autant à l’évolution de l’enfant qu’à celle du parent. Ainsi, le dévouement manifesté par les parents qui amenaient leurs jeunes enfants au Hakel mérite, en soi, une grande récompense.
[rapporté par le Collel de Sarcelles - Vayakél 5783]

"Si tu seras repoussé au bout du ciel, de là Hachem ton D. te rassemblera" (Nitsavim 30,4)

Normalement on peut être repoussé au bout de la terre, ainsi que signifie d'être repoussé "au bout du ciel"?

En fait, même les Juifs les plus éloignés, qui commettent le plus de fautes, même dans leurs fautes peut se trouver une pointe de bonne intention. Ainsi par exemple, s’il vole dans les affaires, il peut souhaiter aider un pauvre avec cet argent, et ainsi de suite.
Certes, cela n’est pas autorisé et le vol restera toujours répréhensible, mais malgré tout, c’est cette pointe positive qui le sauvera et qui "permettra" à Hachem de le récupérer.

C’est ce que dit le verset :
- "Si tu seras repoussé" et éloigné de la Torah, commettant toutes les fautes du monde, seulement même dans cet éloignement peut se trouver "un bout de ciel", une pointe d’intention positive, pour le Ciel, pour Hachem.

- Alors, "de là Hachem ton D. te rassemblera" : Hachem se servira justement de ce "bout de Ciel" et de cette pointe de bien, pour te rassembler et te récupérer.

[le Noam Mégadim]

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+ "Si tu seras repoussé au bout du ciel, de là Hachem ton D. te rassemblera"

-> "Même à l'heure où un homme d'Israël faute de quelque façon que ce soit, au fond de son cœur vibre une petite étincelle de crainte du Ciel.
Et même s'il était entraîné jusqu'à l'extrémité des cieux ["repoussé au bout du ciel"], si au fond il a une pointe de crainte du Ciel, de là Hachem le rappellera et de là Il ira le reprendre. ["ton D. te rassemblera"]
Cette pensée finira par le sauver et l'amènera à la téchouva."
[Baal Chem Tov - rapporté dans le Sia'h Yaakov Yossef]

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"Hachem, ton D. ... reviendra et te rassemblera d'entre tous les peuples où Hachem ton D. t'aura dispersé" (Nitsavim 30,3)

-> Nos Sages (guémara Méguila 29a) en déduisent que partout où Israël est exilé, la présence divine l'accompagne.

-> Rachi explique : "le jour du rassemblement des exilés sera si grandiose et si difficile [à réaliser] qu’il en sera comme si [Hachem] devait tenir chacun par la main pour l’emporter de là où il se trouve."

-> Concernant la venue du machia'h, le Rambam (Hilkhot Méla'him 11,1) écrit :
"Le roi machia'h se lèvera un jour et rétablira la royauté de David, lui restituant son pouvoir initial.
Il reconstruira le Temple et rassemblera tous les exilés d'Israël.
Toutes les lois seront rétablies telles qu'elles étaient à l'époque.
[...]
Quiconque ne croit pas en lui ou n'attend pas sa venue ne renie pas seulement ce qu'ont annoncé les autres prophètes, mais c'est la Torah elle-même et Moché notre maître qu'il renie, comme la Torah en témoigne explicitement (cf. Nitsavim 30,3-4 ci-dessus)."

"Lorsqu'une pensée de moquerie entre dans le cœur, une pensée de Torah en sort"

[midrach Chir haChirim 1,3]

"Lorsque l'homme étudie la Torah, il apprend à connaître les pensées de D."

[Avot déRabbi Nathan - chap.4,1]

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-> "Moi D., Je domine les hommes. Et qui Me domine?
Les tsadikim."
[Tana déBé Eliyahou - chap.2]

-> "Lorsqu'un homme étudie la Torah de façon désintéressée, D. lui permet de se soustraire aux lois de la nature, et de plus, celles-ci se soumettent alors à sa volonté!"
[Rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - Portique 4, chap.8]

"D. protège ceux qui Lui font confiance comme un homme protège la prunelle de ses yeux"

[midrach Tan'houma - Haazinou 32,1
- "Il le protège, Il veille sur lui, le garde comme la prunelle de Ses yeux"]

"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

[Rachi - Haazinou 32,2
- "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" - Le Cantique de Moché]

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-> "Ce n'est pas en vain que vous peinez pour l'apprendre [la Torah] : une grande récompense lui est attachée "car elle est votre vie"."
[Rachi - Haazinou 32,47]

-> Rabbi Méïr dit : "Quiconque étudie la Torah de façon désintéressée ... est appelé ami, bien-aimé, adorateur du Créateur, un homme qui aime les hommes, qui réjouit D. et ses semblables ; la Torah le revêt d'humilité et de crainte." (Pirké Avot 6,1)

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"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

Rachi enseigne également que Moché demande que la Torah soit absorbée par Israël comme la pluie qui permet de vivre et comme la rosée qui est toujours accueillie avec satisfaction car contrairement à la pluie, elle ne dérange jamais personen.
Les rafales de vent donnent de la force et de la vigueur à la végétation, de même que les efforts pour assimiler la Torah font grandir ceux qui l'étudient.

-> Moché veut que ses paroles de Torah pénètrent la nation et la rendent féconde, comme la pluie et la rosée, qui sont toujours productives.
[Ibn Ezra]

-> Pour les érudits capables d'assimiler de grandes connaissances, la sagesse de la Torah est comme une pluie forte et pénétrante et comme de puissantes rafales de vent ; pour ceux qui ne peuvent saisir qu'une petite partie de son infinité, la Torah est comme la rosée ou les gouttelettes d'eau qui même en petite quantité, sont toujours bienfaisantes.
[Sforno]

-> Il y a une différence entre la pluie et la rosée.
La pluie a pour origine les vapeurs qui montent de la terre, qui ensuite se condensent en nuages.
La rosée a pour origine le ciel.
Nos Sages nous disent que pour acquérir la Torah nous devons faire des efforts, et également que nous devons mériter de l'aide Divine.
A l'image de la pluie, la Torah doit provenir de la Torah [nous devons y investir tous nos efforts, capacités].
A l'image de la rosée, qui provient du ciel, au final c'est l'aide Divine qui nous permet de véritablement acquérir la Torah.
[le verset cite d'abord la pluie (nous devons chercher à l'acquérir de notre mieux), et ensuite la rosée (nous obtiendrons la Torah alors comme un cadeau du Ciel)]
[Ktav Sofer]

En ce sens, le Sfat Emet enseigne qu'au début nous devons nous forcer à acquérir la Torah quelques soient les efforts que cela nous demande (à l'image de la pluie qui peut tomber très fort et être dérangeante, désagréable sur le moment), et ce n'est que par la suite que nous pouvons réaliser à quel point la Torah est douce et agréable (à l'image de la rosée).

-> Pourquoi la Torah est-elle comparée à la pluie et à la rosée?
La pluie vient d'en-haut et est un élément actif dans le processus de croissance de la production de la terre.
La rosée va entraîner que la terre va libérer ses propres minéraux, ce qui va aider la production à se développer.
La Torah Ecrite ressemble à la pluie, qui vient directement d'en-Haut ; la Torah Orale ressemble à la rosée.
La Torah repose en chacun des juifs. Nous avons besoin de faire sortir la Torah qui est en nous afin de nous aider à accomplir la volonté de Hachem.
[Avné Nézer]

[l'homme = arbre des champs, a besoin de la pluie et de la rosée, de la Torah Ecrite et Orale, afin de s'épanouir et de produire de beaux fruits!]

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+ "Car ce n’est pas une chose vide pour vous (מכם)" (Haazinou 32,47)

Le terme "מכם" (mikèm) ayant pour valeur numérique 100, c’est comme si l’on disait : « Si vous la (la Thora) trouvez vide, c’est parce que vous l’étudiez 100 fois (comme la valeur de מכם) » et non pas 101 fois.
Si vous trouvez la Torah vide, cela vient de vous (מכם), de votre faute!
[Péninim Yékarim]

=> Selon le Nétsiv, si la Torah est vide, c'est à cause de vous, c'est-à-dire par notre faute les versets ne nous sont pas compréhensibles, car nous ne nous donnons pas assez de mal.
Rabbénou Bé'hayé dit que c'est un manque (le fait que la Torah soit vide à nos yeux) qui a son origine dans notre intelligence, nous ne sommes pas arrivés au niveau nécessaire pour la comprendre.

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-> "Car ce n'est pas une chose vide de vous" (Haazinou 32,47)

=> Ce verset parle de la Torah et dit à son propos qu'elle n'est pas vide "de vous". Nos Sages s'interrogent sur le sens de ces 2 mots. Que signifie qu'elle n'est pas vide "de vous"?
Et nos Maîtres de répondre : "La Torah n'est pas vide. Et si vous la trouvez vide, sachez que c'est "de vous"!"
Que signifie cet enseignement?

-> Le rav Shlomo Wolbe explique que parfois, un homme étudie un texte de Torah et se confronte à une difficulté qui lui laisse l'impression que l'enseignement qu'il étudie ne peut pas être juste ou qu'il est exagéré, ou encore qu'il est trop surprenant ... Il se confronte à un passage qu'il trouve quelque peu "vide" et creux. Il ne correspond pas à sa réalité, à son mode de raisonnement. Ce Texte ne lui parle pas, ne fait pas écho en lui.

C'est là que la Torah apporte son éclairage en affirmant : "Si tu le trouves vide, c'est "de toi"". C'est-à-dire que quand un homme trouve un "vide" dans la Torah, cela vient révéler qu'en fait ce "vide" en lui. Et c'est ce vide qui se projette dans son étude.
Chaque homme a de nombreuses facettes dans sa personnalité. Il a des forces intellectuelles : d'abstraction, de synthèse, de logique, d'approfondissement, de concentration ... Ainsi que des forces au niveau du caractère : patience, volonté, maîtrise de soi, organisation, générosité ...
Au moment où un homme se met à étudier, il se confronte avec la Torah qui est "Torah de vérité". Et là, toutes les facettes de sa personnalité sont en réadaptation par rapport à la Vérité Divine. Et c'est là que peuvent apparaître les difficultés. Tous les manques et les failles qu'un homme a en lui sont les véritables causes des difficultés et du sentiment que ce passage est "vide", problématique ou incongru.
La Torah est tel un laser qui passe au scanner toute notre personnalité. Nos problématiques et conflits intérieurs vont se refléter et se projeter dans cette étude. On s'y verra en fait soi-même comme dans un miroir. Ainsi, à chaque embûche ou blocage que l'on rencontre dans son étude, on doit savoir qu'il y a là l'indication qu'on a en soi une certaine faille à corriger. Et quand on l'aura corrigé, ce passage nous deviendra alors clair, logique et éclatant de vérité.
La Thora incarne la perfection, elle exige de nous, pour la comprendre au mieux, de se remettre soi-même en question pour corriger par elle, nos propres imperfections. Soyons Sages et humbles et acceptons de voir les failles en nous-mêmes et pas dans la Torah, D. Préserve, car elle est Divine et parfaite.
C'est ainsi qu'elle nous fera avancer et atteindre le perfectionnement de soi.

-> "Chaque Roch 'Hodech est comme un Roch Hachana en miniature."
[Séfer haTodaah]

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-> "Le jour précédant Roch 'Hodech est appelé : "Yom Kippour Katan", car il est comme un jour de Kippour en miniature, un moment où les fautes du mois précédant peuvent être expiées."
[Pri 'Hadach 17 ; Chlah sur Pessa'him 29 ; Michna Broura 566,12]

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-> S'il n'y avait pas eu la faute du Veau d'or, le jour de Roch 'Hodech aurait été un Yom Tov, comme tous les autres.
Cependant, c'est uniquement dans ce monde que Roch 'Hodech est diminué.
Au Ciel, Roch 'Hodech a la même sainteté que les autres Yamim Tovim
, et lorsque que l'on dit : "mékoudach ha'hodéch" dans ce monde, le mois reçoit toute sa sainteté au Ciel.
[Tour, Pirké déRabbi Eliézer]

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-> ‘Hodech (le mois - חדש) a une valeur numérique de 312.
Il y a 12 façons de combiner les lettres du Tétragramme (יהוה), et chaque mois est éclairé par une de ces combinaisons.
Et 12 fois le Tétragramme [de guématria 26] a la valeur numérique de 312, à savoir « ‘hodech" (חדש).
Le mot désigne un renouvellement (ex: 'hodech -> 'hadach (nouveau) -> lé'hadech [renouveller - לְחַדֵשׁ]), tous les mois le temps se renouvelle en fonction de la combinaison des lettres du Tétragramme.
Et pourtant, il nous a été remis le pouvoir de changer les temps et les combinaisons pour passer de la justice à la miséricorde, ainsi qu’il est dit : "ha’hodech hazé la'hem" : le mois est pour vous, la chose est entre vos mains.
[Bné Yissa'har]

Faire téchouva sur des fautes que nous n’avons pas faites

+ Faire téchouva sur des fautes que nous n'avons pas faites :

A Kippour, une des raisons pour laquelle nous devons confesser des fautes (parfois très graves) que nous n'avons à priori pas faites, est à cause de notre lachon ara sur autrui, qui a le pouvoir de transférer toutes les fautes de cette personne sur nous-même (selon le 'Hovot haLévavot).

C'est pourquoi, ne sachant pas ce que notre prochain a pu faire, nous devons demander pardon à Hachem, de la plus petite à la plus grave des fautes.
[de A à Z : comme le vidouï qui va de la lettre aleph à la dernière tav!]

=> Profitons-en pour réfléchir à l'énorme facture à payer pour avoir prononcés quelques mots à l'encontre d'une autre personne.
Ironiquement, on pense "casser" autrui par notre bouche (lachon ara), mais en réalité on lui fait le plus beau des cadeaux : prendre toutes ses fautes!!

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+ Autres explications :

-> Selon le Rambam : Chaque mitsva a des branches, et ces branches ont des subdivisions, qui sont elles-mêmes divisées en de plus petits morceaux, ... , faisant que chaque mitsva a une portée considérable.
Le Rambam de dire : "Nos obligations envers Hachem sont illimitées : elles sont complexes, et aucun homme dans le monde ne peut les réaliser [entièrement]".

Par exemple, le 'Hafets 'Haïm faisait le Vidouï pour ne pas avoir ressenti assez de joie dans la réalisation d'une mitsva!

[faire rougir de honte son prochain est semblable à l'avoir tué ; se mettre en colère est semblable à avoir pratiqué l’idolâtrie ; ...]

-> Nous devons confesser toutes les fautes, car nous ne savons pas ce que nous avons pu faire dans une réincarnation antérieure, pour laquelle nous avons dû revenir en réparation dans ce monde. [le Vayé'hi Yossef]

-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Ainsi, chaque homme doit aussi reconnaître verbalement les fautes qu'ont commises ses frères juifs.

-> "Quiconque a la possibilité de protester mais ne le fait pas est puni pour cette faute" (guémara Shabbath 55a)
Nous nous confessons car nous avons une part dans la faute de nos prochains du fait que nous n'avons pas protesté contre ceux qui la commettaient (et qu'ils auraient pu entendre notre message).

"Car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

Selon le Ménorat haMaor, il s'agit de la téchouva qui est "très proche de toi", et de ses 3 phases :

-> "dans ta bouche" = qui doit reconnaître nos fautes et déclarer que nous les abandonnons ;
-> "dans ton cœur" = qui doit être brisé par nos regrets d'avoir fauté ;
-> "pour l'accomplir" = la sincérité de notre téchouva doit se manifester dans nos actions, en ne retournant pas à nos mauvaises actions passées.

Le jour de l’année : c’est Shabbath!!

+ Le jour de l'année : c'est Shabbath!!

-> Le Shabbath précédant Yom Kippour est une occasion en or pour porter un regard plus juste sur la véritable valeur du Shabbath.
En effet, prenons toute la magnificence que Yom Kippour impose en vous, et bien à chaque Shabbath, on devrait au moins ressentir cela.

Si Shabbath se produit très fréquemment ce n'est pas le signe d'une valeur inférieure, mais plutôt d'une bonté infinie de notre papa Hachem, qui multiplie les occasions de revenir vers Lui.

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayétsé 3) dit que la sainteté de chacune des fêtes juives prend racine dans la sainteté du Shabbath.
Il souligne que cela est vrai même pour Yom Kippour.

La guémara (Yoma 86a) enseigne qu'il existe 4 niveaux de faute, et à chacun il existe un moyen de réparation de la faute :
-> Pour une mitsva positive, un repentir sincère suffit.
-> Pour une mitsva négative, suite au repentir de la faute, le repentir reste en suspend, jusqu'à ce que Yom Kippour procure un pardon absolu pour cette faute.
-> Pour une faute entraînant la peine de Karett (retranchement de ce monde et de l'autre) ou bien par la peine de mort exécutée par le Beth Din (à l'époque du Temple), il est nécessaire d'avoir le repentir, le jour de Kippour et également des épreuves (souffrances) pour totalement laver une personne.
-> Enfin, il y a la faute la plus grave : la profanation du Nom Divin ('hilloul Hachem), dont seule la mort permet d'expier totalement une personne.
[il est néanmoins possible de réparer en faisant du kiddouch Hachem]

La guémara (Shabbath 118b) affirme : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l'idolâtrie figure au nombre de ses fautes."
Rav Tsadok haCohen écrit que l'observance du Shabbath entraîne l'expiation pour toutes les fautes, même pour l'idolâtrie, qui est la pire forme de 'hilloul Hachem.
Dans un sens, le pardon que permet le Shabbath est largement supérieur à celui de Yom Kippour.

Comment pouvons-nous comprendre cela?

Le Bné Yissa'har (Maamaré 'Hodech Tichri 4), cite le 'Hida, qui assure que lorsque la guémara parle de différents moyens permettant de réparer différents types de fautes, elle fait référence à celui qui fait téchouva par la crainte (méyir'a) de la punition.
Cependant, si un fauteur fait une téchouva par amour (méaava), alors il obtient immédiatement le pardon, et ce quelque soit la faute qu'il a pu commettre.

Le Bné Yissa'har définit la téchouva par amour, comme une aspiration sincère à revenir vers Hachem, comme un enfant qui aspire à retourner à son père.
Cette téchouva n'est pas motivée par la peur de la punition, mais par un désir de reconstruire le lien, une connexion avec Hachem.

Ainsi, à Shabbath, on fait téchouva par amour comme des enfants qui sont trop occupés la semaine et qui sont très heureux de pouvoir retrouver leurs parents le week-end (ou pire après une longue absence).
C'est un moment où l'on a envie de pouvoir développer notre relation avec Hachem, un moment agréable de proximité où l'on fait une téchouva véritablement par amour, et qui entraîne le pardon total de toutes nos fautes.

A Yom Kippour, on fait principalement téchouva par crainte du Jugement Divin en cours.

Le Bné Yissa'har cite le Maharcha, qui dit que la téchouva par crainte, entraîne que l'on agit uniquement en fonction de ce qui nous ai demandé (strict minimum), tandis que la téchouva par amour fait que l'on agit au-delà (quand on aime, on ne compte pas les efforts pour l'être aimé : Hachem!). Toute occasion est bonne pour faire plaisir à D. (embellir les mitsvot, faire plus que le minimum).

A Shabbath, nous ne manquons pas d'occasions pour exprimer notre grand amour de Hachem, en acceptant par exemple le Shabbath plus tôt, démontrant l'impatience et la joie de Le retrouver.
=> Nous méritons grâce à tout cette amour un pardon total de nos fautes, ce que ne permet pas Yom Kippour où la crainte du Jugement Divin règne, nous terrorise.

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-> Lorsque Shabbath et Yom Tov coïncident, nous récitons dans nos prières et dans le Kiddouch, la bénédiction : "mékadech haShabbath véIsraël vé'azémanim" (Qui sanctifie Shabbath, Israël et les fêtes [juives]).
Nos Sages notent que Shabbath est mentionné en premier, avant le peuple d'Israël et les fêtes juives, car Shabbath est la source de toutes les autres saintetés (kédoucha).
Hachem a fait que Shabbath soit saint/sacré, et c'est cela qui nous permet d'être des gens saints, et également que les fêtes juives soient des moments saints.
Shabbath est la source de toutes les saintetés.

Cela nous mène à la conclusion que d'une certaine façon tous les Yamim Tovim (fêtes juives) prennent leur origine dans le Shabbath.
[rabbi David Sutton]

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-> Plus encore : "Celui qui fait téchouva par amour, ses fautes volontaires sont transformées en mérites." (guémara Yoma 86b)

[d'ailleurs, c'est pour cela que nos Sages sont jugés, avec une grande précision, sur des fautes extrêmement fines (de l'épaisseur d'un cheveu).
En effet, puisque toute faute peut se transformer en mérites, alors Hachem par amour pour les Sages va prendre même les minuscules miettes, pour que rien ne leur soit perdu pour leur éternité!]

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-> "Une personne qui profane le Shabbath publiquement et intentionnellement renie le fait que D. a créé le monde, comme un idolâtre renie l'existence de Hachem.
Les 2 sont punis de la même façon : la lapidation.
[...]
Tout le monde est dans un état de crainte le jour de Kippour.
Les gens y jeûnent, s'affligent, et font très attention d'éviter la moindre transgression.
Cependant, la sainteté du Shabbath ne les touche pas autant.

Nous sommes impressionnés par Yom Kippour parce qu'en ce jour D. pardonne nos fautes.
Mais nous devons prendre conscience que le Shabbath amène plus de pardon que ne le fait Yom Kippour.
En effet, en observant le Shabbath, D. pardonne toutes nos fautes."

[Michna Béroura - Introduction aux Hilkhot Shabbath]

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-> Selon le 'Hizkouni (Vayikra 23,32) :
- Shabbath est appelé : Shabbatot l'Hachem : un Shabbath pour Hachem ;
- et Yom Kippour : Shabbaté'hem = vos Shabbath.

En faisant Shabbath nous attestons que Hachem a créé le monde en 6 jours, se reposant le 7e, tandis qu'à Kippour l'objectif est de stopper la routine quotidienne afin de pouvoir se purifier en expiant nos fautes.

[On dit sur Kippour : Shabbath Shabbaton : le Shabbath des Shabbath.
Si le Shabbath ne suffit pas à ce que tu fasses téchouva (par amour) à cause de la routine (ça a lieu tout le temps!), alors il y a un dernier recours (la der des der) : Kippour (ce n'est qu'une fois pas an, alors faut pas se louper!) pour faire téchouva (par crainte) ]

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-> Le rav Michel Yéhouda Lefkowitz dit qu'en un sens le Shabbath est plus sacré que Yom Kippour, pour preuve le niveau de punition pour celui qui transgresse Shabbath qui est plus élevé.

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-> Le nombre de montées atteste de la sainteté du jour. Ainsi :
- un jour ordinaire de la semaine où l'on lit la Torah (lundi et jeudi) il y a 3 montées ;
- à Roch 'Hodech et à 'Hol haMoed, où il y a un certain niveau de sainteté, on a 4 montées ;
- à Yom Tov, qui est un niveau supérieur, il y a 5 montées ;
- à Yom Kippour, on a 6 montées ;
- et enfin il y a Shabbath, où on a 7 montées
=> Ainsi, Shabbath est un moment spécial de proximité et d'affection entre Hachem et nous, pas moins que ne l'est Yom Kippour.
[rabbi David Sutton]

[de même que Hachem multiplie les mitsvot pour multiplier nos mérites. De même dans Sa bonté et Son amour infini pour nous, Il a fait en sorte que Shabbath a lieu tous les 7 jours, et cette fréquence ne doit pas mettre en place une routine où l'on en vient à déprécier sa valeur.
(le fait que Shabbath a lieu souvent ne doit pas nous laisser penser qu'il a moins de valeur qu'une autre fête qui a lieu une fois par an. C'est tout le contraire!)]

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-> La sainteté de Shabbath est plus grande que celle de Kippour, car alors qu'à Kippour on devient similaire à un ange retiré de toute matérialité, activités physiques ; pendant Shabbath nous atteignons quelque chose de plus haut : nous élevons nos activités physiques/matérielles à un plan supérieur.
D'ailleurs c'est pourquoi les anges viennent dans nos maisons à Shabbath et ils sont émerveillés par la façon dans nous nous conduisons dans notre vie ordinaires, d'une manière si élevée.
Ils sont alors obligés de concéder que nous sommes supérieurs à eux, et ils nous accordent alors des bénédictions.
C'est d'ailleurs pourquoi on se permet à la fin du chant de Shalom Alé'hem (tsété'hem léShalom) de leur demander de partir et de nous laisser seul avec Hachem. En effet, ils ont pu constater que seulement nous pouvons mériter une telle intimité, proximité, avec Hachem.

De plus, la guémara rapporte qu'au Ciel, Moché a vaincu les anges avec cette argument (que contrairement à vous on met en pratique la Torah), les anges se sont alors avoués vaincus et ils ont donné à Moché des cadeaux.
De même à Shabbath, les anges visitent nos maisons et voient à quel point nous avons pu élever la réalité matérielle de ce monde, chose qui leur est impossible de faire, et s'avouant vaincu, ils nous accordent leurs bénédictions en cadeau.
Puisque la Torah a été donnée un Shabbath, alors chaque Shabbath nous recevons ces cadeaux [bénédictions] de nouveau, puisque nous réaffirmons de nouveau notre supériorité aux anges en élevant nos vies matérielles et en y infusant de la sainteté ...

C'est pourquoi le Shabbath est appelé la "mékor habérakha" (la source de toutes les bénédictions), car c'est le jour où les anges, qui se sont opposés à notre création et au fait que nous recevions la Torah, n'ont alors plus d'autre choix que de reconnaître notre supériorité et ils nous comblent alors de leurs bénédictions.
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) rapporte le Zohar disant que le pouvoir/la puissance des prières du Shabbath est le même qu'à Kippour.

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2016/12/27/le-jour-le-plus-saint-de-lannee-juive-est
-> et aussi b'h : https://todahm.com/2015/03/17/donner-au-shabbath-toute-sa-valeur

-> b'h, Comparaison entre Yom Kippour et Pourim : https://todahm.com/2016/10/20/kippour-et-pourim