Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La joie authentique consiste à se sentir heureux d'avoir le privilège de servir le Maître sans pareil, d'étudier Sa Torah et d'accomplir Ses commandements.
[...]
Plus l'homme avance dans la découverte de la grandeur de D., plus il est joyeux."

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19]

"Et pourtant, même alors, quant ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, Je ne les aurai ni dédaignés ni repoussés au point de les anéantir, de dissoudre Mon alliance avec eux ; car Je suis Hachem leur D." (Bé'houkotaï 26,44)

La guémara (Méguila 11a) de commenter :
- "Et pourtant, même alors [...] Je ne les aurai ni dédaignés" = c'est une allusion à l'exil des Chaldéens (Babylone), où J'ai désigné Daniel, 'Hanania, Michaël et Azarya pour les guider ;

- "ni repoussés" = c'est une allusion à l'invasion grecque, pendant laquelle J'ai désigné Chimon le Juste, 'Hachmonaï et ses fils, et Matitya le Cohen Gadol pour les guider ;

- "au point de les anéantir" = c'est une allusion à l'époque de Haman, pendant laquelle J'ai désigné Mordé'haï et Esther pour les guider ;

- "de dissoudre Mon alliance avec eux" = c'est une allusion à l'époque des Perses, où J'ai désigné la maison de Rabbi et les maîtres des générations pour les guider.

=> Selon le Yalkout Léka'h Tov, au terme du long passage décrivant les malheurs appelés à frapper le peuple juif, ce verset vient nous annoncer qu'une lumière jaillira toujours au sein de l'obscurité.
Au fil de tous nos longs et douloureux exils, la flamme des Maîtres d'Israël accompagnera éternellement le peuple juif.

Cette promesse est un réconfort (Hachem ne nous abandonnant jamais!) et un encouragement, car à la conscience de l'accomplissement des paroles de la Torah, une génération après l'autre, notre foi en D. en est stimulée.

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-> La paracha commence par : "Si vous obéissez à Mes décrets …" (Im bé’houkotaï télé’hou - v.26,3)

Le terme "im" (אִם) fait allusion aux personnages qui ont pour mission de délivrer Israël, lors des exils passés et futurs.
En effet, les 2 lettres du mot "im " sont les initiales de :
- Aharon (אהרן) et Moshé (משה) qui ont sauvé les enfants d’Israël d’Egypte ;
- Esther (אסתר) et Mordé’haï (מרדכי) qui ont délivré le peuple du décret d’Haman ;
- Eliahou (אליהו) et Mashia’h (מש’ח) qui délivreront le peuple dans l’avenir.

Avant de commencer le long passage de la paracha Bé'houkotaï comportant les 45 malédictions, la Torah nous prévient que la délivrance a déjà été préparée.
Si (אִם) nous suivons le chemin de Hachem alors nous aurons le mérite de voir la guéoula.
[Min’ha Béloula]

[à chaque génération, à tout moment, le machia'h est prêt, attendant uniquement que nous en soyons méritants!
Sur un plan individuel et collectif, Hachem crée toujours la solution, avant d'amener une problématique]

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-> Rabbi Its'hak Karo (Toldot Its'hak) nous enseigne :
La paracha commence par la lettre : aleph (אִם - im bé'houkotaï - v.3) et elle termine la partie des bénédictions par la lettre : tav (komémiyout - קוֹמְמִיּוּת - v.13).
Cela signifie que lorsque les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot, et ce de la lettre "aleph à tav" (de A à Z), ils seront bénis.

Le passage des réprimandes commencent par la lettre : vav (vé'im - וְאִם - v.14) et se termine par la lettre : hé (Moché - מֹשֶׁה - v.46).
Ces 2 lettres (וה) composent la moitié du Nom Divin (יהוה), pour nous signifier : "Hachem est parmi nous, lorsque nous souffrons" (imo ano'hi bétsrara).

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-> Le Mechekh 'Hokhma enseigne :
Hachem déclare sur ce verset (v.26,44) à propos de Son peuple : "Si Je les ai rejetés ou les ai dédaignés au point de les forcer à résider dans les pays de leurs ennemis, ce n'est pas parce que Je cherche à les détruire ou à annuler Mon alliance. Au contraire, Je suis leur D.!

Si Je les exile, c'est parce que, souvent, c'est la seule façon d'empêcher une assimilation qui finira par entraîner leur disparition en tant que peuple".

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-> "Et Je Me ressouviendrai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

Le nom de Yaakov est écrit ici avec un Vav supplémentaire (יַעֲקוֹב).
Rachi commente : "Cinq fois, le nom Yaakov est écrit plein (avec un Vav) et cinq fois, le nom Eliahou est écrit défectueux (sans Vav) : Yaakov a reçu une des lettres du nom d’Eliahou comme gage et promesse qu’il annoncerait la délivrance de ses enfants."

Sur le mode allusif, le Avné haChaham fait remarquer que le nom Yaakov correspond aux initiales de l’expression : "OuméEliyahou kibel Yaakov arvon bé’hamicha" (Yaakov reçut par cinq fois un gage d’Eliyahou).

Pourquoi le patriarche prit-il 5 fois un gage du prophète?
Le chiffre 5 renvoie aux cinq livres de la Torah ; en l’observant et en l’étudiant, on rapproche la venue du prophète Eliahou.

Cela étant, pourquoi lui prit-il précisément la lettre Vav?
Car sa valeur numérique complète équivaut à 13 (ואו), allusion à notre devoir de nous attacher aux 13 attributs de Miséricorde du Créateur. De même qu’Il est clément et miséricordieux, nous nous devons de l’être.

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-> "Je Me rappellerai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

-> Le nom Yaakov est écrit d'ordinaire sans la lettre Vav (יעקב). Mais dans ce verset, il est écrit avec un Vav : יעקוב.
Rachi nous explique que dans toute la Torah, le nom Yaakov est écrit à 5 reprises avec le Vav. De même, le nom du prophète Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) est écrit 5 fois sans Vav : Eliah (אליה).
C'est que Yaakov a pris en gage la lettre Vav de Eliyahou et lui a dit : "Je te la rendrais quand tu viendras annoncer la Délivrance", c'était un moyen pour lui d'assurer la Délivrance (guéoula).

=> Mais pourquoi Yaakov a-t-il choisi de prendre en gage particulièrement la lettre Vav (ו) de Eliahou et pas une autre lettre de son nom?

-> En fait, à sa naissance, Essav était déjà bien développé physiquement (avec de la pilosité, des dents, ...). C'est pourquoi, il a été nommé Essav (עשו) qui signifie "il est fait". Néanmoins, le terme "il est fait", se dit plutôt " עשוי", avec la lettre Youd en fin de mot.
De même, Yaakov a été nommé ainsi, car il a saisi le talon de Essav à la naissance. Il aurait dû ainsi s'appeler Ekev (עקב - le talon), sans la lettre Youd. Néanmoins, Yaakov s'est approprié la lettre Youd qui aurait dû apparaître chez Essav. Cette lettre, qui fait partie du Nom de Hachem, est une lettre appartenant à la sainteté.
Yaakov l'a prise du nom de Essav, car son travail est d'élever toute la sainteté capturée dans les forces du Mal.
Dans les temps futurs, Yaakov va encore saisir la lettre Vav, qui finit le mot Essav et qui relève aussi de la sainteté. Son nom deviendra alors יעקוב (avec un Vav) et le nom de son frère deviendra alors עש (Ach), qui signifie la vermine.
Dépossédées de toute la sainteté qui les alimente, les forces du mal représentées par Essav, seront réduites à néant, comme de la vermine.

En attendant que Eliyahou fasse tout en son pouvoir pour que la Délivrance arrive au plus vite, Yaakov lui a pris la lettre Vav de son nom. Comme pour lui dire : pour l'instant, mon nom ne porte pas encore de Vav.
Ce n'est qu'après la Délivrance, qu'il portera le Vav de Essav. Ainsi, pour l'instant, je te prends le Vav de ton nom, pour que mon nom porte dès à présent ce Vav. Viens vite annoncer la Délivrance du peuple d'Israël pour que je puisse te le rendre, car alors je porterai enfin le Vav de Essav et mon nom sera Yaakov (יעקוב), avec le Vav de Essav.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Ils confesseront leur faute" (Bé'houkotaï 26,40)

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit un jour :
"A quoi bon réciter ces supplications (les séli'hot), en racontant à Hachem que nous avons fauté, alors qu'Il connaît chacune de nos pensées et chacun de nos gestes.
Ces prières n'ont de sens que si elles nous incitent à prendre la ferme résolution de ne plus jamais réitérer nos écarts."

[il faut taper contre sa poitrine pour se réveiller et changer, et non comme pour tasser un sac de farine pour pouvoir encore davantage le remplir (de fautes)! ]

"Je marcherai au milieu de vous, Je serai votre Divinité et vous serez Mon peuple" (Bé'houkotaï 26,12)

-> Rachi commente : Je Me promènerai avec vous dans le Gan Eden, comme si J'étais l'un de vous.

-> Selon le Ramban : [Dans le futur,] D. s'occupera d'Israël avec tant de générosité et de façon si manifeste, que Sa présence sera ressentie aussi fortement que celle d'un roi terrestre marchant parmi ses sujets.

-> "Quatre types d'individus ne mériteront pas d'accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

Le 'Hafets 'Haïm ('Homat haDat - chap.9) remarque que manifestement, seuls ces 4 types d'individus seront privés de ce privilège, mais tout le reste d'Israël y aura bel et bien droit.

"La Torah est littéralement l'âme du peuple juif, elle est sa raison d'être, son but et son identité ici-bas."

[rav Aharon Kotler - dans le livre Marbitsé Torah ouMoussar - tome III p.253]

"Le but essentiel de la venue de l'homme ici-bas est de découvrir sa propre part dans la Torah.
[...]
Ces hommes qui s'adonnent à la Torah avec peine, hormis le mérite que leur procure l'étude proprement dite, ont l'immense privilège d'accroître et de renforcer la émouna dans le monde.
[...]
Rachi (Ekev 11,16) dit : "L'abandon de la Torah conduit à s’attacher à l’idolâtrie".
[...]
Vous autres, chers jeunes troupeaux de D., attachez-vous à l'étude, soyez de fidèles soldats et le jour où Hachem révélera Son pouvoir au monde, vous deviendrez ainsi l'élite du Royaume divin.
Le Tana déBé Eliyahou (chap.3) enseigne en ce sens : "Dans les temps futurs, Hachem siégera dans Sa grande maison d'étude, à Jérusalem, et Il accordera à chacun une illumination en fonction de la Torah qu'il aura étudiée. Certains rayonneront comme une étoile ... d'autres brilleront comme la lune ..."
[...]
Chacun a le devoir de peiner dans l'étude de la Torah, selon les capacités que Hachem lui a accordées. Quiconque est doté de grandes aptitudes et a la possibilité de devenir un maître de la Torah, mais cède à la paresse, devra rendre des comptes devant le Créateur.
[...]
Toutes les âmes du peuple juif étaient présentes au moment de la Révélation du Sinaï, et D. accorda à chacune d'elles un part spécifique dans la Torah. Chacun peut donc accéder à cette part, pourvu qu'il persévère et ne se relâche pas.
[...]
Nous disons quotidiennement dans nos prières : "Éclaire nos yeux dans la Torah ... afin que nous ne soyons pas humiliés à jamais." ...
Si l'homme cède à la paresse dans ce monde-ci, se laissant convaincre par son mauvais penchant que quelques menues connaissances suffisent, il subira une humiliation éternelle!"

['Hafets 'Haïm - dans une lettre écrite au rav Avraham Eliyahou Kaplan
- rapportée dans le livre béDérekh Ets ha'Haïm (p.556)]

Le mot "Omer" partage la même racine que : "méamer" (des 39 travaux de Shabbath) qui signifie : regrouper.
Pendant les jours du compte du Omer, nous regroupons tous nos désirs et nous les dirigeons vers notre Service d'Hachem.

Shavouot (שבועות) a en lui le mot : "shvi" (שבי - un prisonnier/captif), en allusion au fait que l'objectif du Omer est d'arriver à Shavouot (50e jour) en ayant fait le maximum pour capturer notre yétser ara.
[Nous sommes alors prêts à nous lier de tout cœur, sans interférence, avec papa Hachem, en recevant la Torah!]

[Séfer Iyoun Téfila (322)]

"Qui est le véritable héro?
Celui qui transforme son ennemi en ami."

[Avot déRabbi Nathan - chap.23]

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

Peut-on vraiment ordonner à une personne d'aimer une autre personne?
Si la Torah fait suivre ce commandement par les mots : "Je suis Hachem", c'est parce que Hachem est prêt et désire [ardemment] nous aider à réaliser cette mitsva, à l'unique condition que notre désir soit sincère.
[Sfat Emet]

[de plus, tous les juifs sont liés les uns les autres. En remplissant son cœur d'amour pour un autre juif, alors à l'image de l'eau qui reflète notre visage, le cœur d'autrui va être affecté positivement par notre amour à son égard.]

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["Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17)]

Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher) dit que lorsque l'on voit son prochain mal se comporter, plutôt que par ses fautes il devienne un ennemi, nous devons plutôt faire de lui une personne aimée aux yeux de Hachem et des autres, [en agissant avec amour ou priant pour qu'il quitte son mauvais chemin.]

La sainteté d'une synagogue est la même que celle du Temple.
De la même manière que nous nous conduisons actuellement dans une synagogue, de la même manière nous nous comporterons dans le futur Temple.
[...]
Si nous ne nous efforçons pas d'honorer une synagogue, alors [pour l'éternité] nous n'aurons aucune compréhension de ce qu'est réellement la sainteté du Temple.

[Rav Avraham Pam]

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-> Le Smak écrit que de nos jours, la synagogue est un Temple miniature (mikdach méat).

-> Le Kav haYachar ajoute que les murs d'une synagogue sont tellement saints que la lumière de la présence Divine plane constamment au-dessus.

"Rabbi Akiva avait 24 000 disciples, depuis Guévat jusqu’à Antipras, et tous sont morts dans une même période parce qu’ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre."
[guémara Yébamot 62b]

=> Pourquoi une telle tragédie?

Précision : au regard du niveau très élevé des élèves de Rabbi Akiva, les réponses apportées ci-après visent surtout à en tirer des voies d'amélioration pour nous-mêmes, plutôt que d'émettre un jugement/accusation sur eux.

1°/ Le rav Aharon Kotler explique la sévérité de la punition en se basant sur : "Hachem est exigeant avec ceux qui sont proches de Lui (les tsadikim), [les jugeant] selon l’épaisseur d’un cheveu"(guémara Yébamot 121b).

Ainsi, il arrive que Hachem juge avec beaucoup plus de sévérité la faute des tsadikim, leur octroyant une punition sans aucune mesure avec celle des gens normaux.

Le Maharcha (Yébamot 121b) explique que D. les punit plus durement dans ce monde, afin qu'ils puissent mériter davantage de récompenses pures dans le monde à venir.

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2°/ Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 62b) explique que la faute des élèves de Rabbi Akiva était non seulement car : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre", mais également en raison du 'hilloul Hachem qui a pu en résulter.

-> Le rav Dan Roth dit : "Le 'Hilloul Hachem dépend du statut de celui qui l’accomplit. Ce qui est considéré comme un 'Hilloul Hachem pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre. Ceci est dû au fait que plus une personne est érudite, plus les gens attendent d’elle un haut niveau de raffinement et plus ils scruteront la moindre de ses actions ...

De plus, le 'Hilloul Hachem dépend de la manière dont les gens nous perçoivent, notre réel statut n’a pas d’importance.
Par exemple, un étudiant de yéchiva ordinaire peut ne pas se considérer comme un érudit en Torah, et ainsi ne pas sentir que la remarque sévère des sages au sujet de l’érudit en Torah négligé s’applique à lui.
Mais son humilité serait déplacée car, pour le monde extérieur ; il apparaît comme un érudit en Torah."

-> La guémara (Yoma 86a) rapporte que lorsqu’une personne se comporte bien, on va dire d’elle : "Heureux soient les parents et les maîtres qui ont élevé une telle personne." (et inversement)

=> Nous réalisons un kiddouch Hachem, lorsque nos actes poussent autrui à dire : "Heureux soit le D. d’une telle personne!"

D'un côté les gens savaient que les élèves de Rabbi Akiva étaient extrêmement élevés spirituellement (des tsadikim exceptionnels), mais d'un autre côté ils savaient également qu'ils ne se comportaient pas convenablement l'un envers l'autre.
=> Plus ou moins consciemment, ils en venaient à se dire : "Malheur à celui qui étudie la Torah!"

-> Le Ramban explique que le 'Hilloul Hachem est le plus grave péché que l’homme puisse commettre.
La seule manière de s’en repentir est le Kidouch Hachem (sanctifier le nom de D).

=> Cela est vrai pour les vrais tsadikim, pour celui qui est nettement plus religieux qu'un autre (il est tsadik aux yeux d'un autre!), mais aussi pour toute personne car nous influençons directement ou indirectement notre entourage.

De plus, le ‘Hafets ‘Haïm disait souvent : "Chaque juif est comparable à un officier haut gradé.
Du fait qu’il revêt un uniforme orné de médailles et de décorations, il lui incombe de se comporter d’une manière qui convient à son statut et à sa distinction.
Sinon, il porte atteinte à l’honneur du Roi (à Hachem) qu’il sert et représente."

=> Cette période du Omer nous apprend qu'en tant que juifs, nous devons être en permanence vigilants à notre comportement.

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3°/ Le midrach (Béréchit rabba 61,3) précise que les élèves de Rabbi Akiva étaient avares dans leurs connaissances en Torah, ne se les partageant pas l'un l'autre.

Par exemple, celui qui était spécialiste dans Taharot, ne partageait rien avec un expert dans Moéd.
Il souhaitait être considéré comme le grand connaisseur, que l'on vienne le voir avec des questions que lui seul pouvait répondre, et pour cela il était prêt à conserver égoïstement son savoir en lui.

-> Le rav Aharon Kotler ajoute en rapportant le Pirké Avot (6,5) : "la Torah est acquise avec 48 choses à savoir : ... [la 11e est ] l'analyse méticuleuse avec des compagnons d'étude [qui s'éclairent l'un l'autre]".

=> Sans cela il est impossible de parvenir à une Torah de Vérité, et l'on ne peut pas acquérir convenablement la Torah.
Si ces élèves seraient devenus les responsables de la transmission de la Torah à la génération suivante, il y aurait eu un défaut dans la transmission de la tradition juive (la messora).
==> Ils sont morts afin de préserver la perfection et la pureté de la messora.

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-> La guémara (Ména'hot 68b) rapporte qu'un Tanna (sage dont les opinions sont rapportées dans la michna), a posé une question difficile à Rabbi Tarfon, et que Rabbi Tarfon ne connaissait pas la réponse.

Le visage du Tanna qui a posé la question, est devenu rayonnant, et Rabbi Akiva l'a réprimandé : "Ton visage a rayonné pour avoir réussi à contester le vieux sage? Je serais surpris que tu vives longtemps!"
La guémara conclut qu'il en a été ainsi, et qu'il est mort avant Shavouot.

Le rav Nevenzahl comprend de ce texte que ce Tanna était un des élèves de Rabbi Akiva.
De tout notre cœur, nous devons désirer que chaque juif domine la Torah, et le fait de se réjouir de l'ignorance d'autrui est un défaut.

-> La guémara (Béra'hot 28b) rapporte la prière spéciale que nous devons réciter chaque jour avant de commencer notre étude de Torah.
Le rav Nevenzahl note une partie de cette prière : "que mes collègues [d'étude] ne se trompe dans aucun sujet de halakha, et que je me réjouisse d'eux".

=> Une partie intégrante de la prière pour MON étude est que les autres réussissent également

==> Pendant le Omer, nous devons développer cette notion qui est contre nature.
Pour les juifs, c'est : "un pour tous, et tous pour Un (Hachem)" = nous devons désirer la réussite d'autrui en Torah, puisque nous sommes tous liés [les uns les autres] vers un seul objectif : comprendre la Torah d'Hachem.

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)
Rachi commente : Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah.

-> La guémara (Baba Métsia 62) mentionne 2 opinions dans le cas où 2 personnes marcheraient dans le désert avec une bouteille d'eau qui ne permettrait la survie que d'une seule personne.
- Ben Pétoura est d'avis que les 2 doivent boire, même si cela entraînera finalement la mort des 2, et ce afin qu'aucun des 2 ne soit témoin de la mort de l'autre.
- Rabbi Akiva n'est pas d'accord, s'exclamant : "ta vie passe d'abord" ('hayékha kodmin) sur celle de ton prochain. Celui qui a la bouteille d'eau doit boire, laissant l'autre mourir de soif.

=> Comment Rabbi Akiva peut-il dire : "aime ton prochain comme toi-même" est un principe fondamental de la Torah, et en même temps : "ta vie passe d'abord"?

Le 'Hatam Sofer explique qu'une personne vit 2 vies : une physique, et une autre spirituelle (la Torah).
- "Ta vie passe d'abord" = il s'agit de la vie physique. Ta santé et ton bien-être nécessaire passent avant ceux des autres, même si tu vois ton prochain mourir!
- "aime ton prochain comme toi-même" = selon Rabbi Akiva, il n'y a pas de plus grand idéal que de donner de son temps pour partager la Torah à autrui.
"Un principe fondamental dans la Torah" = c'est tout particulièrement dans le domaine de la Torah que doit s'exprimer ton amour d'autrui [car rien n'a plus de valeur que de grandir dans une vie de Torah!].

=> Les 24 000 élèves de Rabbi Akiva sont morts car ils n'ont pas suivi l'enseignement de leur Rabbi.
Il est écrit : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre" (lo naagou kavod zé bazé - guémara Yébamot 62b).
Or le mot : "respect" (כבוד - kavod) a une guématria de 32, et c'est pour cette raison qu'ils sont morts durant les 32 premiers jours du Omer, la tragédie s'arrêtant à Lag baOmer (le 33e jour).