Aux délices de la Torah

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"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le rabbi de Radzymin (Bikouré Aviv) s'interroge : pourquoi devaient-ils convaincre leur père que Yossef avait été tué?

La réponse est que tant qu'il existerait même une chance infime qu'il puisse revenir, alors Yaakov aurait un bita'hon parfait dans le fait que Yossef soit encore en vie.
En effet, selon nos Sages : "Même si une épée tranchante est posée en travers de notre gorge, on ne doit pas se retenir de prier pour [bénéficier de] la miséricorde Divine" (guémara Béra’hot 10a).
Yaakov qui avait un bita'hon a un niveau extrêmement élevé, aurait une confiance totale en Hachem que Yossef reviendrait.
Or, lorsque nous avons confiance en Hachem de tout notre cœur, alors cela amène l'aide Divine.
Yaakov avec son niveau phénoménal de bita'hon et de prières, aurait amené l'aide Divine à libérer Yossef d'Egypte, et à le ramener à la maison.
Yossef risquerait alors de tout raconter à son père, et Yaakov serait en colère contre eux.
Ils ont donc égorgé une chèvre, trempé la tunique de Yossef dans le sang, et l'ont transmise à leur père pour qu'il pense que Yossef a été tué.
Yaakov arrêterait alors de prier, et de témoigner du bita'hon ...

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Nissan : le mois de la parole

-> Le mois de Nissan (ניסן) a une guématria de 170, soit celle de 2 fois le mot : "bouche" (pé - פה).
Par ailleurs, le mot : Pessa'h (פסח) se décompose en : "pé sha'h" (la bouche parle - פה סח).
Or, le mot : sha’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie – חיים). Ainsi, Pessa'h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l'opposé, notre ennemi en Egypte était : Pharaon (פרעה), dont les lettres peuvent former : "pé ra" (la bouche mauvaise - פה רע).

=> En Nissan (dont Pessa'h), nous devons tout particulièrement travailler sur le pouvoir énorme qu'a notre bouche : émettre des paroles de vie, des paroles de mort. En ce début d'année juive (naissance du peuple juif), nous devons choisir la vie!

-> Selon le Zohar, l'essentiel de la guéoula d'Egypte a été la guéoula de la parole (guéoulat hadibour), c'est-à-dire la capacité d'apprendre à utiliser convenablement sa parole.
[rav Karelenstein - Kountres léPessa'h - p.56]

Au revoir à l’Egypte!

+ Yétsiat mitsrayim :

Sachant que ce sont les juifs qui ont quitté l'Egypte, on aurait dû dire : "yétsiat miMitsrayim", et non : "yétsiat mitsrayim", qui implique que c'est l'Egypte qui a quitté les juifs.

Le Divré Yoël enseigne que durant le Séder nous devons revivre la sortie d'Egypte, au point qu'à la fin nous ne devons avoir plus aucun lien avec l'état d'esprit égyptien (comme l’idolâtrie, la dépravation, le matérialisme).

=> Au-delà d'une sortie physique de l'Egypte, il faut également en prendre ses distances spirituellement parlant.

[Pendant toute l'année, nous vivons parmi les nations.
Sachons utiliser cette nuit de Pessa'h, qui est un moment très propice, afin de quitter la façon non-juive de voir la vie, que nous absorbons plus ou moins consciemment.
Cela nous permettra alors de redevenir pleinement juif!
(la sortie d'Egypte est la naissance de la nation juive).]

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-> Le Tanya enseigne que même le juif le plus bas et avec le plus de fautes, est prêt à offrir sa vie pour Hachem plutôt que de se convertir.

Le Tséma'h Tsadik précise que cela est valable uniquement si un juif ne fait pas certaines fautes, comme manger du 'hamets pendant Pessa'h.
Pourquoi cela?

Chaque Yom Tov a un apport unique : à Shavouot nous recevons la Torah (on devient la nation de la Torah), à Souccot nous sommes entourés par la présence divine (moment d'intimité après Elloul, Roch Hachana et Kippour), et c'est à Pessa'h qu'est fixée la ligne de différenciation entre les juifs et les non-juifs.

Pessa'h est le moment de l'année où l'on retire l'influence égyptienne de nos cœurs et où l'on réveille l'instinct juif de émouna qui est en nous.
=> Faire Pessa'h, c'est revenir à nos sources, c'est renaître pleinement en tant que juif pour toute l'année à venir.

"Et le feu sur l'Autel y brûlera et ne s'éteindra pas, le Cohen y allumera du bois chaque matin ... Un feu continuel brûlera sur l'Autel, il ne s'éteindra pas." (Tsav 6,5-6)

Bien qu'un feu descendu du Ciel brûlait continuellement sur l'Autel, la Torah ordonne aux Cohanin aussi d'allumer un feu.
Pour quelle raison?

Le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 132) dit que c'était pour cacher le miracles, et de dire aussi :
"Tout sage sait, que même les grands miracles que D. a opérés dans Sa grande bonté, ont toujours été un peu masqués par un côté naturel.
Par exemple, pour la mer Rouge, il est écrit : "D. fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et Il mit la mer à sec et les eaux se sont fendues" (Béchala'h 14,21). "

=> D. n'a donc pas fendu la mer brusquement, mais Il a d'abord fait souffler un vent violent toute la nuit pour donner l'impression d'un phénomène naturel, dans le but de cacher la grandeur du miracle.

De même pour le feu de l'Autel, dont le but était de montrer une révélation spectaculaire de D. à la nouvelle génération, de prouver très clairement Sa présence.

Hachem a ensuite caché le miracle du feu, car un miracle caché rapproche davantage l'homme de la confiance en D. (émouna).
Par exemple, c'est pourquoi les juifs ont mieux accepté la Torah pendant Pourim (où les miracles étaient cachés) qu'au mont Sinaï (miracles révélés et extraordinaires).

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-> Nous pouvons citer quelques exemples de la guémara montrant que nos Sages enseignent qu'il faut réduire au maximum les manifestations surnaturelles.

1°/ Guémara Shabbath (53a) :
On raconte qu'un homme qui venait de perdre sa femme et qui n'avait pas de quoi payer une nourrice pour son 1er né se vit pousser des seins pour nourrir son enfant.
La guémara conclut : "Quel dommage pour cet homme qu'on ait dû transformer la nature."

Le fait que D. ne lui ait pas fait parvenir d'argent pour une nourrice mais lui ait fait un miracle surnaturel n'était pas bon signe pour lui.

2°/ Guémara Ta'anit (24b) :
Elle rapporte l'épisode de Rabbi Yossi demin Yokrat.

Son fils avait demandé à D. de faire mûrir miraculeusement des figues pour satisfaire ses ouvriers impatients de manger.
Son père fut alors très contrarié qu'il ait sollicité une intervention surnaturelle de D.

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-> Le Ramban (fin de la paracha Bo) a écrit :
"On ne peut avoir une part dans la Torah de Moché Rabbénou tant que l'on ne croit pas que tout ce qui nous arrive est miracle et qu'il n'y a rien de naturel dans la marche du monde, du point de vue collectif comme du point de vue personnel."

=> Le Ramban nous enseigne qu'il n'y a pas de différence entre un grand miracle spectaculaire et un miracle caché qu'est la nature.
C'est une seule et même chose. Le "grand miracle" est celui auquel nous ne sommes pas habitués, tandis que le "miracle caché" est celui auquel nous sommes habitués.

C'est un des principes de base de la émouna, et nous devons donc remercier D. pour cela, comme lorsque nous disons dans le modim de la Amida : "Nous te remercions et racontons Ta louange ... pour les miracles quotidiens que Tu nous fait, pour Tes merveilles et Tes bontés de chaque instant, soir, matin et midi."

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-> "Léa conçut et enfanta un fils. Elle dit : "cette fois, je remercie D.", c'est pourquoi elle lui donna pour nom Yéhouda" (Béréchit 29,35)

La guémara (Béra'hot 7,2) de commenter :
"Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï : "Depuis le jour où D. a créé le monde personne n'a remercié D. jusqu'à ce que vienne Léa et Le remercie en disant : "Cette fois, je remercie D." "

Comment est-il possible que Léa Iménou ait été la 1ere à remercier D.?
Noa'h ne l'a-t-il pas précédée par des sacrifices de reconnaissance et bien d'autres encore?

Rabbi 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question, au nom de son maître, le Ktav Sofer ('Hokhmat 'Haïm 187) :
"Toutes les louanges qui ont précédé étaient à la suite d'événement extraordinaires, tels que le sauvetage de Noa'h des eaux du déluge. Il est normal que l'émerveillement et l'émotion suscitent un grand élan de gratitude.

Chez Léa Iménou ce n'était pas le cas,
Quoi de plus naturel que de mettre au monde un 4e enfant?
Et pourtant, elle a remercié D. comme si c'était le plus grand miracle.
Par cela, elle a été la 1ere à louer D. pour un miracle caché, pour un phénomène apparemment ordinaire.

Elle nous a enseigné que la nature est Miracle, et que les bontés de D. ne se manifestent pas moins à travers les événements naturels "ordinaires" qu'à travers les miracles spectaculaires."

==> Dans le service des sacrifices du Temples, l'homme devait alimenter sur l'Autel le feu descendu du ciel pour masquer le miracle, et ce afin de nous habituer à nous émerveiller des miracles cachés plus que des prodiges surnaturels.

Il ne faut pas attendre de voir de grands miracles avant de remercier Hachem, mais au contraire, il faut savoir faire une pause dans le tourbillon de notre vie, et apprécier tous les miracles dont D. nous comblent (et encore, ce n'est que ce qu'on arrive à voir parmi les très nombreuses bontés dont Il nous comble en permanence!).

On a peut rapporter les paroles du ‘Hafets ‘Haïm (Nid’hé Israël): "Vivrions-nous 1000 ans que nous ne parviendrons pas à louer D. pour Ses bontés d’un jour."

=> Ainsi, n'attendons pas l'exceptionnel/l'inhabituel, avant de dire à D. et à autrui : Merci !!

[D'ailleurs, en remerciant nous prenons conscience des bontés dont nous bénéficions, et nous apprécions alors davantage la vie : quelle chance j'ai !!
Ne pas faire cela, c'est vivre une vie plus triste, et avoir plus de mal à faire face aux difficultés car il n'y a alors pas de bontés pour contrebalancer, pour faire passer la situation. ]

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+ "Un feu continuel sera entretenu sur l'Autel, il ne devra point s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Baal Chem Tov commente :
Notre cœur est l'Autel (mizbéa'h).
Dans tout ce que vous entreprenez, laissez une étincelle de feu sacré brûler en vous, afin de la transformer en flamme.

"La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves.

C'est au moment de la sortie d'Egypte, que nous sommes nés en tant que nation.
Ce soir (du Séder de Pessa'h), est donc la date d'anniversaire de cet immense événement. Nous devons revivre ce moment, et prendre sur nous d'agir afin de faire honneur à l'énorme majesté qu'implique notre titre (fils du Roi). "

[Rabbi Moché de Kobrin]

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-> Le Nétivot Shalom fait remarquer que Hachem nous a choisi alors que nous étions à notre plus bas niveau spirituel (le 49e niveau d'impureté sur 50 possible!), et ce afin de bien souligner que Son choix n'était pas basé sur notre droiture, mais c'est plutôt l'expression de Son amour intrinsèque et inconditionnel envers Ses enfants.

Un tel amour existera toujours, comme il est écrit : "Tout amour qui dépend d'une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui ne dépend d'aucune condition ne s’éteint jamais" (Piré Avot 5,16).

Pourquoi s’habiller en blanc pendant le Séder?

+ Quelques raisons de la coutume de certains de s'habiller en blanc (kittel) pendant le Séder de Pessa'h :

1°/ Par le passé, le blanc était la couleur des habits royaux.
De même, en se revêtant de blanc nous proclamons notre lien très privilégié avec le Roi des rois.
[le Péer Aharon]

Le Touré Zahav (472,3) rapporte que d'un côté, cette couleur renvoie au fait que nous sommes passés d'esclaves à des personnes libres et nobles.
Mais d'un autre côté, les morts sont enterrés dans des habits blancs, cela est un rappel au fait que nous ne sommes pas immortels et que nous devons être vigilants à nos actions.

Le Rabbi Shmouël de Nikolsbourg dit que le fait de prendre conscience que nous sommes habillés comme les morts, mais que nous sommes toujours vivants, nous enseigne que nous avons toujours l'opportunité de faire téchouva et de nous améliorer.

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2°/ La guémara (Shabbath 114a) rapporte que les juifs en Egypte sont restés distincts par leur langue, leur nom et leur habillement.

Selon Rachi (guémara Kiddouchin 72a), ils avaient des habits blancs.

[le Malbim]

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3°/ Le Cohen Gadol, l'homme le plus saint de sa génération, entrait dans le Saint des saints du Temple, lieu le plus saint de la terre, pour réaliser son service à Kippour, le jour le plus saint de l'année.
A ce moment, il revêtait des habits en lin blanc.

Le soir du Séder, nos actions sont comparables au service du Cohen Gadol, et c'est pour cela que certains s'habillent en blanc.

[le Maharal]

"Toute personne a des qualités et des défauts.
Si l'on se focalise sur les qualités de sa femme, on vit le gan Eden sur terre.
Mais si l'on se focalise sur les défauts de sa femme, on a l'enfer sur terre.

C'est uniquement un fou qui pense que son rôle dans le mariage est de changer sa femme et de la rééduquer."

[Rabbi Mordé'haï Mann - roch Yéchiva de Beit Hillel]

[ Notre bonheur ne doit pas dépendre du fait d'avoir autrui exactement en fonction de ce que l'on voudrait, mais plutôt du fait de voir autrui briller et s'épanouir en fonction de ses potentialités et envies qui lui sont propres.
L'amour se construit en se focalisant en permanence sur le positif de l'autre, car sinon il se fane, se détruit.
Personne n'est parfait, mais toujours se convaincre que notre femme est la plus parfaite des parfaites pour nous, c'est indispensable! ]

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-> "La définition de l’amour : c’est le plaisir que l’on trouve à voir les qualités de son prochain."
[Rav Noah Weinberg]

Les souffrances & la sortie d’Egypte

+ Les souffrances & la sortie d'Egypte :

-> Rabbi Avraham Grodzinski, le machguia'h de la yéchiva de Slabodka a écrit (Torat Avraham) :
"Souffrir dans ce monde est mieux que souffrir en enfer (guéhinam), car peu de douleur ici est équivalent à beaucoup de douleur dans le monde à venir"

-> Rabbi Grodzinski a également écrit :
"Si parmi toutes les générations de l'histoire, Hachem voulait en choisir une seule, Il aurait dû choisir celle de l'époque des Tanaïm ou des Amoraïm, ou bien des prophètes à l'époque du Temple.
Pourquoi a-t-Il choisi la génération en Egypte, qui était au 49e niveau d'impureté ?

En réalité, c'est spécifiquement eux que Hachem a sélectionné car ils ont énormément souffert par d'atroces travaux.
En effet, il n'y a pas de purification comme celle résultant des souffrances.
C'est pourquoi, ils ont mérité être LA génération qui a vécu d'incroyables miracles, et qui a pu recevoir la Torah."

-> Selon Rabbi Grodzinski, les souffrances élèvent une personne, même si elle ne se repent pas.
Les juifs en Egypte ne se sont pas améliorés, et même au contraire, ils sont descendus au plus bas jusqu'au 49e niveau d'impureté (sur 50!).
Cependant, ils ont gagné énormément de leurs souffrances, au point d'être l'unique génération (dor déa) méritante de recevoir la Torah.

=> On doit avoir conscience que chaque souffrance élève, nous est utile, même si seul Hachem en a l'explication avec précision.
[Par exemple, cela permet de réparer nos fautes à un tarif ultra intéressant, par rapport au monde futur où c'est plein pot!]

La fête de Pessa'h nous enseigne qu'à la seconde près, l'esclavage des juifs s'est arrêté, et que chaque miette d'effort qu'ils ont fait leur a été utile pour atteindre des hauteurs qu'aucune autre génération n'a pu atteindre.

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-> Pour chaque petite souffrance, Hachem accordera des récompenses innombrables et élèvera la personne encore plus que les anges.
Sachant cela, il est certain que l’on pourra accepter les décrets d’Hachem avec amour, et qu’on pourra même L’aimer encore plus, comme il nous incombe de le faire, nous, descendants d’Avraham, Yits’hak et Yaacov.
[le Chomer Emounim]

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-> "Tout ce que fait Hachem c'est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b)

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-> Pendant tout le Séder nous avons face à nous : la matsa et le maror.
Les événements qui sont ouvertement positifs (la matsa : symbole de la sortie de l'esclavage) et les moments difficiles (le maror : au goût amer) sont tous les 2 nécessaires au processus amenant à la libération.
[le Sfat Emet]

En cette nuit de Pessa'h, nous nous devons de faire des louanges sur les moments de "matsa" et de "maror", car sinon c'est penser que la bonté de Hachem n'est que partielle.

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-> Il est écrit dans la Haggada : "kémo shénéémar" (comme il est dit).
Le 'Hidouché haRim commente que toute chose qui arrive aux juifs est le résultat direct d'un décret divin, rien ne peut arriver si Hachem n'en a pas donné Son accord.

Etant humain, nous percevons les événements différemment de D. (à tord : comme bien ou mal), mais nous ne devons pas penser que c'est le résultat d'une absence de Hachem (le monde fonctionnant en pilotage automatique).

Absolument rien ne vient par hasard, tout est le fruit d'une logique divine pour notre bien ultime.

[avoir de la émouna, c'est accepter de ne pas tout comprendre et d'être persuadé de toujours être entre de bonnes mains : celle de papa Hachem!]

La puissance des mitsvot de Pessa’h

+ La puissance des mitsvot de Pessa'h :

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה et 120= סמך et ainsi que 408= חת, soit un total de : 613.

Selon le rav Horowitz (Panim Yafot), c'est parce que les mitsvot de Pessa'h ont la même force que les 613 mitsvot, ce qui nous procure le mérite immédiat de recevoir la guéoula.

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-> Nos Sages nous enseignent que la personne veillant à manger la matsa de la façon prescrite est comme un partenaire avec Hachem dans l'acte de Création.
Observer Pessa'h revient à observer les 613 commandements de la Torah.
Lorsque les lettres du Pessa'h sont épelées, elles forment : פה et סמך et חת, dont la valeur numérique est 613.
[Méam Loez - Bo 12,15]

+ "Comment accède-t-on à la liberté, au sens juif du terme?

Nos Sages le dévoilent : le seul homme libre qui existe sur terre est l'homme qui consacre sa vie à la Torah ...., en y conformant toutes ses aspirations.
[...]
Ce n'est que par cet attachement à la Torah que le juif devient un homme libre, un homme qui a fait le choix de ne plus être l'esclave de son mauvais penchant et de ne plus être prisonnier de ses passions et de ses désirs."

[Rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Hachem nous a délivré de l'esclavage égyptien, non pour faire de nous des hommes libres selon la définition des nations, mais pour nous accorder le mérite de Le servir et d'accepter Ses préceptes."

[le Séfer ha'Hinoukh]

Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d’Israël?

+ Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d'Israël?

"En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)."

[Zohar - Pin'has 231a]

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-> La guémara (Kidouchin 49b) rapporte que 10 mesures de sagesse descendirent dans le monde, 9 furent attribuées à la Terre d'Israël tandis que le reste du monde se partagea la mesure restante.
D'après cela, nous pouvons expliquer pourquoi les Sages ont enseigné que la durée des fêtes est de deux jours en dehors d'Israël et d'un seul jour en Israël. (guémara Taanit 28 ; Erouvin 10b)
En effet, le Ben Ich 'Haï explique qu'en dehors d'Israël, nous n'avons pas la capacité de faire descendre toute l'abondance de la fête en un seul jour. La terre et l'atmosphère sont bien plus opaques, les âmes qui y résident manquent également de pureté. Même pour ceux qui viennent passer les fêtes en Israël, ils ne restent pas assez longtemps pour pouvoir s'épurer et faire descendre l'abondance des mondes supérieurs de façon optimale.

C'est le secret de la parole de nos Sages dans le Talmud qui nous enseigne qu'un érudit en Israël équivaut à deux érudits en dehors d'Israël. (guémara Kétoubot 75a).
Comment comprendre que deux érudits qui étudient de façon identique durant de longues années ne sont pas considérés comme ayant atteint le même niveau d'élévation?
La réponse se trouve dans la nature même de la Terre d'Israël et on y appliquera le même raisonnement que précédemment.

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-> La michna (Roch Hachana) raconte qu'autrefois, on envoyait des signaux lumineux à l'aide de torches que l'on agitait de montagne en montagne, afin que tous les habitants d'Israël, même les plus éloignés soient informés.
Il fût décidé que les habitants hors d'Israël, en raison de leur éloignement, feraient 2 jours de fêtes.

Vers l'an 360, après la mort de Rava, Hillel II, le dernier Nassi d'Israël, craignant que les lois relatives à la sanctification du mois ne soient oubliées au milieu des persécutions et turbulences de l'exil, institua les règles du calendrier hébraïque qui détermine la date de Roch 'Hodech selon des calculs, sans avoir recours au Sanéhdrin ni aux témoins.

Toutefois, la guémara (Beitsa 4b) proclame que l'on devra continuer à célébrer 2 jours de fête, comme avant.

-> Le rav Saadia Gaon affirme que Moché rabbénou avait reçu cette ordre avec les autres lois au Sinaï, de D. Lui-même.

-> Le Rambam (Kiddouch ha'Hodech 3,12) écrit que : "afin de ne pas faire de différence entre les fêtes, les rabbins ont institué que tout endroit que les messagers ne pourraient atteindre avant le milieu du mois de Tichri ou de Nissan, devra célébrer 2 jours de Yom Tov, ceci incluant la fête de Shavouot."

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has ; et sur Beitsa 15b) enseigne :
Il existe le principe suivant : la récompense que l'on reçoit pour faire une mitsva avec joie est plus importante que la récompense que l'on reçoit pour la mitsva en elle-même.
La raison de célébrer le jour après un Yom Tov (le Isrou 'Hag) est de nous fournir le moyen d'exprimer notre joie d'avoir eu l'opportunité d'accomplir avec joie les mitsvot liées à la fête [qui vient de s'achever].

Un juif qui réussi à célébrer les fêtes en exil a une plus grande raison d'être joyeux que ceux qui l'ont célébré en Israël.
Comme le Rif l'écrit, il serait convenable de faire un festin de fête pour chaque mitsva qu'un juif réalise en exil, car cela implique beaucoup de difficulté et de sacrifice de soi.
Puisqu'un juif a davantage de raisons d'être joyeux de pouvoir accomplir le Yom Tov en exil, nos Sages ont institué un jour supplémentaire de Yom Tov pour les juifs en dehors d'Israël.

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-> Roch Hachana = l'exception : 2 jours pour tous : https://todahm.com/2020/09/21/roch-hachana-2-jours-pour-tous