Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La 7e plaie : la grêle

+ La 7e plaie : la grêle

-> Cette plaie vaut à elle seule, les 6 premières plaies réunies.
[midrach haGadol - Vaéra 9,14]

-> Rachi (Vaéra 9,22) rapporte que Hachem a élevé Moché au-dessus du ciel, et il a alors levé son bâton pour que la plaie commence.

-> Les 2 armes que D. emploie souvent contre les impies sont le feu, comme à Sodome, et l'eau, comme pendant le déluge, à l'époque de Noa'h. [Siftei Cohen]
La grêle est une combinaison de ces 2 éléments incompatibles, qui vont faire la paix, afin d'accomplir la volonté de leur Créateur. [Yalkout Réouvéni]

Selon Rachi, l'extérieur était de la glace congelée, et l'intérieur des boules de feu brûlante.

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que Mickaël, l'ange préposé aux eaux, et Gavriel, l'ange préposé au feu, ont conjugué leurs efforts pour exécuter la plaie.

-> Cette plaie va détruire toute la végétation et les édifices tomberont en ruine.

Selon le midrach (Yalkout Chimoni Vaéra 186), on n'avait jamais vu de tels grêlons, et on n'en verra plus jamais de tels.
Selon le Séfer haYachar, les grêlons avaient la taille de briques, et lorsqu'ils s'abattent sur la terre, ils pulvérisent les arbres jusqu'à leurs racines, détruisant l'herbe, les récoltes, les fruits à travers tout le pays.

Selon le Léka'h Tov, chaque grêlon avait la taille de 6 poings d'homme adulte (environ 50 cm!).

[Selon le midach haGadol, en frappant le sol, les grêlons s'éclataient, libérant des flèches de feu et des balles de glace meurtrières]

-> Selon le midrach (Chémot rabba), de gros morceaux de glace tombaient et emprisonnaient les égyptiens à l'intérieur, comme les murs d'une prison.
Lorsqu'ils s'asseyaient, ils étaient brûlés par de la glace ; lorsqu'ils se tenaient debout, ils étaient brûlés par du feu.

-> Selon le rav de Brisk, la grêle n'est tombée en Égypte que là où il avait des personnes, des animaux ou de la végétation.

-> Le bruit du tonnerre et le fracas des grêlons résonnaient jusqu'aux confins de la terre.
[Tossefot sur la Torah - Vaéra 9,23]

-> Hachem frappe les égyptiens de coups de tonnerre assourdissants, par le mérite des juifs qui recevront bientôt la Torah, au milieu des sons de tonnerre.
[midrach Yalkout Chimoni Vaéra 186]

-> Hachem a dépassé les lois de la nature pour que les bruits des tonnerres et les lumières des éclairs, soient perçus au même moment.
[Malbim]

-> Le Malbim (Vaéra 9,23) écrit que la toute première vague de grêlons a miraculeusement voyagé à la vitesse de la lumière.
La raison en est que Moché, lorsqu'il a averti les égyptiens de l'imminence de la plaie, a été extrêmement précis quant au moment exact de son déclenchement (voir Vaéra 9,10).
Il fit une rayure dans le mur et annonça que lorsque l'ombre du soleil atteindrait ce point, la plaie de la grêle commencerait. Ainsi, si les grêlons étaient arrivés ne serait-ce qu'un instant plus tard, les égyptiens auraient prétendu que Moché était un charlatan.
Par conséquent, pour que le nom d'Hachem soit glorifié, les grêlons devaient commencer au moment précis où l'ombre touchait la ligne. Cependant, les grêlons commencent dans les nuages, ce qui signifie qu'il faut quelques instants avant qu'ils n'atteignent la terre. De même, le coup de tonnerre ne se ferait entendre qu'au bout de quelques instants.
Par conséquent, Hachem a miraculeusement apporté le barrage initial de grêle, ainsi que le grondement du tonnerre, à la vitesse de la lumière, de sorte que l'instant où l'ombre du soleil a atteint l'éraflure dans le mur a été l'instant même où les grêlons ont commencé dans le ciel et se sont simultanément écrasés sur le sol.

<--->

-> Le midrach haGadol écrit :
"Rabbi Yonathan explique que les grêlons d'Egypte avaient une taille de 6 téfa'him : le côté inférieur du grêlon était de 3 téfa'him de glace, tandis que le côté supérieur du grêlon était constitué de 3 téfa'him de feu.
Ainsi les égyptiens ne pouvaient y échapper : s'ils se mettaient en position assise, ils étaient frappés par la glace, tandis s'ils se tenaient debout, ils étaient frappés par le feu.
Cela nous rappelle le châtiment des réchaïm au guéhinam, jugés durant 6 mois par la chaleur et durant 6 autres mois par le froid".

<------------->

-> "Car pour le coup, Je déchaînerai tous Mes fléaux contre toi-même." (Vaéra 9,14)

Hachem dispose de 3 armées de destruction par lesquelles Il Se venge de ceux qui ne respectent pas Sa volonté : le feu, le vent et l’eau.
A Sodome, Il S’est vengé des pécheurs par le feu, à la génération de la tour de Bavel par le vent, en dispersant les rebelles sur toute la surface de la terre. Et en ce qui concerne le déluge, Il S’est vengé des réchaïm par l’eau.
Dans les plaies qui ont frappé l’Egypte, ces 3 armées ont participé.
Le sang et les grenouilles sont venus par l’eau, les sauterelles par le vent, comme il est mentionné dans les versets, et les ulcères ont été provoqués par le feu, au moyen de la suie du four.

Mais, souligne le gaon de Vilna, pour la grêle, les 3 éléments se sont associés. En effet, la grêle en elle-même est de l’eau ; il y a eu de plus "un feu tourbillonnant au milieu de la grêle" ; et même le vent a participé, car il est écrit "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle".
Tel est le sens de ce que Moché a dit (au nom de Hachem) à Pharaon : "Pour le coup" = pour la plaie de la grêle, "Je déchaînerai tous mes fléaux contre toi-même" = car les 3 armées destructrices ont participé à la venue de cette plaie.

<--->

-> "Voici que Je vais envoyer toutes Mes Plaies à ton cœur" (Vaéra 9,14)

-> La plaie de la grêle est considérée comme "toutes Mes plaies". De plus, Hachem ne frappa pas les récoltes d'Egypte avant cette plaie. En effet, le mérite de Yaakov, qui fut hébergé en Egypte, protégeait les égyptiens pour les préserver des plaies les plus terribles.
De plus, son mérite protégeait particulièrement la récolte car il bénit Pharaon pour que le Nil sorte vers lui et abreuve l'Egypte. Ce mérite eut la force de suspendre la gravité des plaies jusqu'à la 7e plaie.
En effet, nos Sages enseignent que l'avertissement avant la plaie durait 21 jours et la plaie elle-même 7 jours. De plus, Moché avertissait à chaque fois pour 2 plaies, la suivante frappait sans avertissement.
Ainsi, la plaie de la grêle ne frappa qu'après 147 jours d'avertissements et de plaies cumulées : 21+7(sang) + 21+7(grenouilles) + 7(poux) + 21+7(bêtes sauvages) +21+7(peste) + 7(ulcères) + 21(avertissement pour la grêle), soit en tout 147 jours.
Mais ensuite, le mérite de Yaakov, qui vécut 147 ans, s'estompa (une année pour un jour). Les récoltes purent donc être frappées et Hachem put envoyer toutes Ses plaies, sans retenue.
['Hatam Sofer]

<------------->

-> C'était un temps de grand soleil.
Normalement, la grêle vient dans un temps de gros nuages, mais dans ce cas afin d'attester que c'était un événement miraculeux, le temps était magnifique et ensoleillé.
Cela explique l'avertissement de Moché à Pharaon lorsqu'il a tracé une ligne dans le mur, comme le commente Rachi (Vaéra 9,18) : "Il lui a tracé une rayure sur le mur [et lui a dit] : "Demain, quand le soleil atteindra cette rayure, la grêle se mettra à tomber!"
[Béer Yossef]

-> La grêle a détruit tous les céréales murs (cf. Vaéra 9,31), et cela a entraîné en même temps une plaie de famine, ce qui est pire que tout.
[Mocha Zékénim]

<------------->

-> Toutes les créatures vivantes (hommes, animaux) qui ne seront pas mis à l'abri dans des refuges souterrains périront. [Rabbénou Bé'hayé]

En effet, selon le Malbim, les grêlons s'abattent sur le sol avec tant de violence qu'ils pulvérisent tout ce qui trouve à découvert.

-> Il est écrit : "Celui d'entre les serviteurs de Pharaon qui craignait la parole de Hachem fit fuir ses gens et son bétail dans les maisons" (Vaéra 9,20).

Selon le Meshech Chochma, Pharaon a exigé que chaque berger laisse son troupeau à l'extérieur, en opposition avec l'avertissement de Moché. Seuls ceux qui craignaient vraiment Hachem ne l'ont pas écouté.

Selon le rav Avraham Sid (bé'Hipazon Pessa'h), Hachem n'a donné la sagesse et l'envie de rentrer ses animaux, qu'aux égyptiens qui n'avaient pas fait de reproduction interdite de leurs bêtes.

Selon le Ramban, même si la majorité des égyptiens ne croyaient pas en la réalisation de ce que Moché avait annoncé, d'une façon inconsciente, ils ont tous pris leurs idoles qui étaient à l'extérieur, et les ont rentré pour les protéger de tout dommage éventuel.

Le Imré 'Haïm enseigne que ce verset nous apprend que ceux qui craignent Hachem (yéré Hachem) amènent leurs enfants dans les maisons afin de les protéger de la mauvaise influence qu'il y a à l'extérieure.
[à l'image de la grêle qui abîmait tout ce qui était dehors, il est très difficile de sortir dehors sans subir un minimum de dommages (ex: une mauvaise vision, une pensée contraire au judaïsme, ...), qui petit à petit génèrent une grosse fissure en nous.]

-> Selon les Tossefot sur la Torah, même s'ils en ressortiront vivants, ils seront de tout leur être terrorisés par le tonnerre des explosions et par les tremblements de terre, qui ont accompagné la chute de la grêle.
A partir là, les égyptiens vont commencer à souffrir de maladies nerveuses.

Selon le midrach (Tan'houma), le bruit était continu et très fort, quasiment insoutenable, et les éclairs anormalement lumineux, [au point d'en illuminer le monde entier].

Selon le 'Hatam Sofer, il n'y a jamais eu avant cette plaie de tonnerre ou d'éclair en Egypte.
Hachem a comptabilité tout ce qui aurait dû normalement y tomber, et Il a combiné tous les sons dans les tonnerres de cette plaie, de même pour les lumières des éclairs.

<------------------>

-> Les plaies témoignent du contrôle total d'Hachem sur la nature et sa capacité à manipuler le cadre "normal/naturel" du monde.
Dans cette plaie, le Midrach (Chémot rabba 12,4) explique que la glace et le feu, bien qu'ennemis naturels, ont fait la paix pour travailler ensemble pour D. contre les égyptiens.
En effet, ils sont tombés sur la terre comme une seule arme mortelle, avec une force sans précédent, accompagnée d'un bruit assourdissant, dans ce que le midrach décrit comme "un miracle dans le miracle" : le premier miracle étant la grande férocité des grêlons, et le second étant que le feu et la glace ont pu coexister (Maharal - Gour Aryé - Vaéra 9,24).

Les 2 puissantes forces de la nature ont travaillé en tandem : la glace a causé des dégâts considérables et le feu a ensuite consumé les environs.
Le bruit qui accompagnait les grêlons, explique Rabbénou Bé'hayé (Vaéra 9,28), était un coup de tonnerre qui provoqua une telle terreur et une telle confusion que les égyptiens se figèrent d'effroi. S'ils se trouvaient à l'extérieur, ils étaient incapables de bouger et étaient inévitablement frappés par l'un des grêlons, les tuant sur le coup.

-> Ainsi, le bruit du tonnerre était si fort que les égyptiens étaient paralysés par la peur et incapables de bouger (midrach haGadol 9,25).
En fait, Pharaon était si terrifié qu'il supplia Moché de faire disparaître la plaie, admettant pour la première fois : "Cette fois, j'ai fauté, Hachem est juste et moi et mon peuple sommes méchants" (Vaéra 9,27 avec Ibn Ezra).
À son tour, Moché dit qu'il priera Hachem d'éliminer cette plaie, disant à Pharaon que "le tonnerre cessera et la grêle ne sera plus" (Vaéra 9,29). On peut peut-être suggérer que le fait que Moché rassure Pharaon en lui disant que d'abord "le tonnerre cessera" et ensuite seulement "les grêlons disparaîtront", montre que le tonnerre assourdissant était plus dangereux pour les égyptiens que les grêlons proprement dits.
Le fait que les grêlons n'aient causé des dégâts qu'à l'extérieur des maisons égyptiennes confirme cette hypothèse, alors que l'on peut supposer que les terrifiants coups de tonnerre auraient été entendus même si les égyptiens s'étaient cachés à l'intérieur de leur maison.

<--->

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que tout au long du récit de cette plaie, le tonnerre est mentionné avant la grêle, car c'est le tonnerre qui ébranle et prédispose les égyptiens à la terreur que va leur inspirer la grêle.

Nos Sages (guémara Béra'hot 59a) disent que le tonnerre a été créé pour débarrasser le cœur de sa perversion.

C'est ainsi qu'après la fin de cette plaie (v.9,34), l'ordre est inversé ("la grêle et les tonnerres"), montrant que la résistance de Pharaon a refait surface dès que le tonnerre a cessé.

Par ailleurs, la guémara, dit que les juifs, même à Gochen, entendaient les tonnerres et voyaient les éclairs, mais ils s'en servaient afin d'insuffler en eux de la crainte de D., et d'acquérir d'avantage d'humilité dans leur cœur.

<--->

-> Le Nétsiv (9,26) donne une explication similaire :
Il est écrit dans le verset : "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle" (Vaéra 9,23) et "seule province de Gochen, où habitaient les enfants d'Israël, fut exempte de la grêle" (Vaéra 9,26).
Cela implique qu'il y avait des tonnerres dans la terre de Gochen, même s'il n'y avait pas de grêle.
La raison pour laquelle les tonnerres étaient également entendus à Gochen, c'est selon la guémara (Béra'hot 59a), car l'objectif du tonnerre est de rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur d'une personne.
Puisqu'il y avait des juifs qui suivaient les voies idolâtres des égyptiens, ils avaient besoin d'un rappel (sous la forme de tonnerres) afin d'en venir à quitter ces mauvaises voies et de retourner à Hachem.

<------------------>

-> "Le blé et l'épeautre n'ont pas été frappés" (Vaéra 9,32)

-> La Torah relate que la grêle n'a frappé que le lin et l'orge, et non le blé et l'épeautre. La raison que donne la Torah pour expliquer cette différence : "Car ils sont Afilot".
Dans une de ses explications, Rachi associe ce mot au terme "Pelaot", "merveilles".
La Torah viendrait dire que Hachem a réalisé de grandes merveilles pour conserver le blé et l'épeautre, alors que la grêle aurait dû naturellement détruire toutes les récoltes, sans sélection aucune.
=> Mais, cela n'explique pas pourquoi Hachem a-t-Il épargné le blé et l'épeautre. Pourquoi Hachem a-t-Il voulu réaliser de telles merveilles?

-> Le rav Moché Feinstein apprend de là un grand principe. Il dit que certes, Hachem a voulu punir les égyptiens pour le mal qu'ils ont fait aux Hébreux. Malgré tout, la punition qu'Hachem leur envoya, a été extrêmement précise. Il furent frappés uniquement par la quantité nécessaire de souffrance pour atteindre l'objectif de cette punition. Pas plus. Or, Hachem a estimé que l'objectif de cette plaie pouvait être atteint en frappant uniquement le lin et l'orge. Et le fait d'atteindre le blé et l'épeautre n'était pas strictement nécessaire pour atteindre le but souhaité. Car cette plaie n'est pas venue pour détruire toute la récolte et amener la famine. L'objectif était de servir d'avertissement et de créer une crainte devant la Puissance Divine.

Aussi, pour cela, il fallait préserver le blé et l'épeautre pour éviter la famine. Bien que pour épargner ces deux éléments, il fallut réaliser des merveilles, Hachem le fit. Car Il ne voulait pas frapper plus que ce qui était nécessaire. Cela doit nous apprendre la Bonté d'Hachem. Quand Il voit le besoin de punir du fait des mauvais comportements de l'homme, malgré tout, Son Objectif n'est pas de nuire. Dans Son Infinie Miséricorde, Il ne désire que réveiller la conscience de l'homme et lui indiquer qu'il doit se repentir. Il ne cherche qu'à le corriger et non à le punir.
Et pour cela, Il s'efforce à n'envoyer que la mesure de souffrance nécessaire pour cet objectif, sans rien ajouter de plus, pour ne causer aucune souffrance supplémentaire. Même si pour cela, Il doit réaliser de grandes merveilles.

<----------------------->

-> Hachem a envoyé des oiseaux de proie pour dévorer toute la viande des animaux morts, afin d'empêcher les égyptiens d'en tirer un quelconque profit.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,4]

-> Sur la terre de Gochen, où résident les juifs, la grêle n'est pas tombé. [Abravanel]

Lorsqu'un égyptien venait à Gochen, il n'échappait pas à grêle, tandis que le juif à côté de lui, n'avait rien [midrach haGadol].

Il en était de même pour tout juif qui se trouvait en Egypte, et qui ne subissait aucun dommage.

-> Dans la logique des plaies précédentes, certains égyptiens voulaient utiliser le stratagème de s'associer dans l'achat d'une propriété avec un juif.
Mais cette fois-ci, cela ne fonctionnait pas, et les grêlons s'abattaient sur la partie appartenant à l'égyptien, épargnant le reste.
[Tossefot sur la Torah]

-> Le blé et l'épeautre ont été miraculeusement épargnés par Hachem, qui veut laisser des récoltes à détruire par la plaie suivante (les sauterelles).
[Ramban]

<------------------>

-> Alors que Moché quittait la ville et traversait les champs, il constata la destruction provoquée par la grêle.
Plein de compassion pour la terre, il décida, au lieu d'attendre d'avoir atteint plus de 2 000 coudées depuis la capitale pleine d'idolâtrie, d'étendre les mains pour prier dès qu'il en a été à une distance de plus de 70 coudées. [Rokéa'h - Vaéra 9,29]

Avant même, qu'il ne prononce un mot, Hachem met fin à la plaie (répondant immédiatement à la prière des Justes).

-> Dès que la plaie disparaît, la grêle s'immobilise dans le ciel.

L'ange Gavriel, responsable du feu, et l'ange Berdaël, responsable de la grêle, descendent des cieux pour retenir les grêlons prêts à se déverser sur la terre.

Figés dans les airs, ces grêlons seront libérés en partie à l'époque de Yéhochoua, 41 ans plus tard, et pour les restants, ils le seront à l'époque de Gog et Magog

Les bruits restent eux aussi suspendus dans les airs, prêts à se faire entendre à l'époque de Yéhoram, environ 500 ans plus tard.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,7]

-> La Torah nous dit que Moché, une fois de plus, a prié pour que la plaie prenne fin, et qu'il a été exaucé (Vaéra 9,33).
La guémara (Béra'hot 54b) révèle l'instantanéité de cette réponse : une fois que Moché a prié pour que les grêlons s'arrêtent, ils l'ont fait, même s'ils étaient en l'air.
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot - Béra'hot 54b) ajoute que tous les grêlons ne sont pas tombés à ce moment-là, et que ceux qui restent sont gardés pour la guerre de Gog et Magog, lorsque Hachem apportera la guéoula ultime du peuple juif (Yé'hezkel 13,11 avec Rachi).

<------------------>

-> Au terme de cette plaie, Pharaon a dit : "J'ai pêché, cette fois ; Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables" (Vaéra 9,27).

Bien qu'il ait prononcé cela par la contrainte des souffrances, il va en être récompensé : la Torah interdit à un juif d'haïr un égyptien, et il méritera d'être enterré de façon convenable.
[Mékhilta - Béchala'h]

-> On remarque quelque chose d'intéressant dans ce verset : יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים (Hachem haTsadik vaani véami aréchaïm - Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables).
En effet, Pharaon désirait de toutes ses forces pousser le peuple juif jusqu'à la 50e porte d'impureté pour qu'il ne puisse plus jamais sortir d'Egypte.
Ainsi, pour ce faire, il sépara les lettres du Nom divin יהוה, et s'y intercala en plein milieu en disant : "et moi" (וַאֲנִי).
[יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים = en prenant la première lettre des 2 premiers et des 2 derniers mots, on obtient יהוה, avec entre ces 2 lettres le וַאֲנִי de Pharaon]

<--->

-> "J'ai fauté cette fois-ci" (Vaéra 9,27)

=> Pourquoi Pharaon ne reconnaît-il sa faute que "cette fois-ci", après la plaie de la grêle?

-> En fait, Pharaon pensait qu'il avait raison de garder les Hébreux en esclave, car l'Egypte avait sauvé la famille de Yaakov lors de la famine. Leurs descendants leur devaient donc reconnaissance.
Mais, à présent que suite à la grêle, l'Egypte souffrait de famine alors que les Hébreux avaient l'abondance, Pharaon comprit qu'en réalité, c'est le D. d'Israël Qui les nourrit et non l'Egypte. Et s'Il le souhaite, ils ont de quoi manger, même si l'Egypte souffre de famine.
=> De là, Pharaon en conclut que les Hébreux n'ont pas à avoir de dette envers lui pour avoir nourri leurs ancêtres lors de la famine, car en vérité c'est Hachem Qui les nourrit. Il les asservit donc pour rien.
Il comprit de tout cela qu'il a mal agi en refusant de les libérer. C'est donc à présent qu'il reconnut sa faute
['Hatam Sofer]

<------------------>

-> "Cette fois-ci, Je vais envoyer tous Mes fléaux sur ton cœur" (9, 14) :

Que signifie cette expression singulière : "Je vais envoyer... sur ton coeur", qui n'a été dite que concernant la plaie de la grêle?

En fait, jusque là, les égyptiens n'avaient encore eu aucun moyen pour échapper aux plaies envoyées par Hachem. Mais, concernant la grêle, il leur a été donné un moyen de ne pas être endommagé, en restant soi-même ainsi que ses animaux à la maison.
Ceux qui n'étaient pas à l'extérieur n'allaient pas être frappés. Malgré tout, dans sa perversion, Pharaon refusa et laissa ses esclaves et ses animaux à l'extérieur, et ils furent donc frappés.
Ainsi, cette plaie-là n'était véritablement une plaie que du fait du cœur mauvais et corrompu de Pharaon. Car sinon, Hachem leur a donné une solution pour échapper à cette plaie.
[Yessod haTorah]

<------------------>

-> "Pharaon ... endurcit son cœur, lui et ses serviteurs" (Vaéra 9,34)

Ainsi, à la fin de la plaie de la grêle, Pharaon et même ses serviteurs ont endurci leur cœur.
La raison à cela est qu'ils avaient entendu que Hachem allait amener 10 plaies sur l'Egypte.
Ils ont pensé à tord que la 7e plaie, comptait pour la n°7 à la n°10, car elle consistait en 4 éléments : la grêle, le feu, des sons déchirants (amenés par des vents de tempête apportant la grêle [selon le haKetav véHakabala], ou bien le bruit du fracas des grêlons sur le sol [selon le Nétsiv]), et ainsi que des torrents de pluie (Vaéra 9,33).
Ainsi puisque dans leur esprit les 10 plaies étaient déjà passées, ils pensaient qu'ils n'avaient plus rien à craindre, et ils ont donc endurci leur cœur.

Mais lorsque Moché est retourné voir Pharaon, l'avertissant qu'il y aura une autre plaie, alors les égyptiens ont conclu que les plaies n'étaient pas limitées à 10, mais qu'elles continueraient sans aucune fin en vue.
Les serviteurs de Pharaon ont immédiatement protesté à Pharaon : "Combien de temps celui-ci nous portera-t-il malheur? Laisse partir ces hommes ... ignores-tu encore que l'Égypte est ruinée?" (Bo 10,7).
[Tour - Pérouch haTour al haTorah - Vaéra 9,34]

<------------------>

-> "Tends ta main sur le ciel" (Vaéra 9,22)

Ce verset introduisit la plaie de la grêle, et Rachi explique qu'Hachem a élevé Moché au-dessus de la voûte céleste, pour qu'il tende sa main de là-haut. Cela est suggéré par les mots : "Tends ta main sur le ciel", quand tu seras au-dessus du ciel.
=> Mais on peut se demander pourquoi Hachem a-t-Il eu besoin de faire monter Moché jusqu'au ciel pour envoyer la plaie de la grêle?

En réalité, Hachem voulait placer Moché dans la situation du don de la Torah, quand Moché monta dans les cieux pour y chercher la Torah.
Quand Hachem fit cesser la plaie de la grêle, la Torah dit : "La pluie ne tomba plus à terre", et nos Sages expliquent qu'une partie de la pluie était en train de tomber, et cette pluie-là ne tomba plus à terre, c'est-à-dire qu'une part de pluie resta suspendue dans l'air.
Or, quand les juifs reçurent la Torah, nos Sages disent qu'en entendant la Voix d'Hachem, ils en moururent. Et alors Hachem les fit revivre en faisant tomber sur eux une pluie, comme il est dit : "Une pluie généreuse, Tu enverras Hachem".
Il s'agissait justement de cette pluie qui était restée suspendue depuis la plaie de la grêle.

=> Ainsi, Hachem fit monter Moché au ciel en vue d'envoyer la plaie de la grêle, pour faire allusion au fait que cette pluie servira lors du don de la Torah, quand Moché montera au Ciel.
['Hatam Sofer]

<------------------>

+ La synagogue de Moché :

-> Le Nétsiv (9,29) enseigne :
Lorsque Pharaon a demandé à Moché d'arrêter la plaie de la grêle, Moché lui a dit : "Au Moment où je quitterai la ville, j'étendrai mes mains vers Hachem" (Vaéra 9,29).
Rachi commente : "[Tant que Moché était encore] dans la ville, il n’a pas prié, car elle était pleine d’idoles".
Au sujet de la plaie des grenouilles et des bêtes sauvages, nous trouvons aussi que Moché a prié, mais la Torah ne mentionne pas où il a prié.
=> Pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle cela que maintenant, pendant la plaie de la grêle?

Le Nétsiv répond que Moché avait sa propre synagogue en Egypte où il allait pour prier.
Dans cette synagogue, Moché a prié pour que se terminent les plaies des grenouilles et des bêtes sauvages.
Le fait qu'il y avait des idoles dans les rues d'Egypte n'était pas un problème, puisque Moché était à l'intérieur dans sa synagogue.
Cependant, pendant la plaie de la grêle, Moché se devait de lever les mains vers le ciel afin de stopper la plaie, et c'est pourquoi il ne pouvait pas être à l'intérieur de sa synagogue.
Cependant, dehors il rencontrait les idoles des égyptiens, et par conséquent pendant cette plaie il a dû quitter la ville afin de pouvoir prier sans idole à proximité.

<-------------------------------------->

+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens n'ont pas laissé les juifs se rafraîchir à l'ombre des arbres, ou même se reposer dans l'herbe.
Hachem a détruit l'herbe et les arbres, et ainsi les égyptiens, ne pouvaient également pas en profiter.
[Shach]

[selon le Sifté Cohen, les égyptiens n'ont laissé aucune occasion aux juifs de prendre une pause de leur terrible esclavage, en se reposant à l'ombre d'un arbre ou bien en se rafraîchissant sur l'herbe. C'est pourquoi, ils ont été punis par la plaie de la grêle qui a frappé l'herbe et les arbres.]

-> Ils ont obligé les juifs à labourer les champs, à semer les graines, et planter des vignes.
Maintenant, la grêle a ruiné l'intégralité de cette récolte.
[midrach rabba Chémot 12,5]

-> L'Egypte fut punie par cette plaie parce que ses habitants avaient forcé les juifs à leur planter des vergers, des vignes et des jardins.
L'Egypte était agrémentée de jolis parcs aménagés à la sueur du front des juifs.
Tous ces jardins furent détruits par la grêle.
[Méam Loez - Vaéra 9,25-26]

-> Les grêlons et les vents frappaient les égyptiens, de la même façon que les gardes fouettaient fortement les juifs au travail.
[Haggada du Beit Avraham]

-> La plaie de la grêle était une punition appropriée pour les égyptiens, car ceux-ci frappaient les juifs avec leurs poings, jetaient des pierres sur eux, et ils leur criaient des malédictions.
[Abarbanel]

-> Les égyptiens hurlaient sur les juifs [un tonnerre verbal], leur jetant des pierres pour les pousser à travailler davantage.
Mesure pour mesure, le tonnerre les attaquait aux oreilles, et les grêlons faisaient les dommages de grosses pierres.
[Méam Loez]

-> Ils forçaient les juifs à accomplir des tâches dégradantes, et ce dans l'unique but de les embarrasser, leur visage devenant alors blanc de honte.
Hachem a envoyé aux égyptiens des grêlons et des tonnerres, faisant que leur visage est devenu pâle et blanc de peur.

Lorsque la nation adorée de Hachem faute, Il la libère de ses fautes, la rendant de nouveau pure et toute blanche.
Les égyptiens qui ont essayé d'anéantir cette nation innocente, ont été punis par de la grêle de couleur blanche.
[Sifté Cohen]

-> Le bruit fort est venu suite à la réaction de Pharaon, lorsqu'il a tourné en dérision Hachem, en s'exclama fortement : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix ... ?" (Chémot 5,2).
[Kli Yakar]

D'ailleurs, selon le Or ha'Haïm, jusque là, Pharaon pensait que les plaies étaient des actes de sorcellerie (Moché et Aharon étant de supers sorciers).
A partir de cette plaie (avec entre autre le mélange du feu et de la glace) Pharaon va être convaincu que : c'est Hachem, Lui-même, qui a amené chacune des plaies.

La 6e plaie : les ulcères

+ La 6e plaie : les ulcères

-> Hachem a ordonné à Moché et à Aharon de prendre chacun 2 poignées de suie d'une fournaise.
Aharon devra donner ses 2 poignées à Moché qui les prendra en plus des 2 poignées qu'il a prises lui-même, et il lancera toute cette suie vers le ciel [d'une seule main].
[midrach Chémot rabba 11,6]

=> Ainsi, il y a eu un grand miracle : Moché a été capable de tenir 4 poignées de suie en une seule main, sans rien en perdre

-> La suie lancée par Moché vers le ciel, a atteint le Trône de Hachem, dans le 7e et plus lointain Ciel.
[midrach rabba Vaéra 11,10].

=> Ainsi, c'est un autre grand miracle : malgré le fait que c'est une substance légère comme la plume, elle est montée directement au Ciel.

-> 4 poignées de suie ont été suffisantes pour se répandre sur l'intégralité des terres appartenant à l'Egypte, et sont tombées sur tout égyptien et leur troupeau.

Certains de nos Sages affirment que cette suie lancée par Moché s'est répandue sur une surface de 400 parsa, soit une distance d'environ 1800 km.

=> C'est encore une fois un miracle incroyable au regard de la légèreté de cette substance.

-> La suie s'est transformée en poussière, et lorsqu'un de ces grains de poussière entra en contact avec la chair d'un être humain ou d'un animal, elle causera des ulcères extrêmement douloureux [Abravanel].

-> Le Sforno (Chémot 9,8) rapporte que Pharaon a été directement témoin de tous ces prodiges.

Rabbi Ephraïm dit que l'objectif de tous ces miracles est de montrer à Pharaon la puissance de Hachem et Sa capacité de créer ce qu'Il désire à partir du néant.

<------------------------------>

-> Les magiciens, principaux conseillers de Pharaon, sont les premiers à souffrir de la plaie des ulcères.
[Kli Yakar 7,17]

Cette plaie va d'ailleurs marquer la fin de leur influence sur la cour royale.

Selon le Malbim, ils sont incapables de reproduire cette plaie puisqu'ils n'arrivent pas à trouver un seul égyptien en bonne santé sur lequel tenter l'expérience.
Selon le Abravanel, ils n'ont pas la moindre idée sur la façon de créer des ulcères à partir de la suie.

Bien qu'ils n'ont su imiter la plaie des poux, ils pouvaient alors toujours continuer à conseiller Pharaon.
Mais à présent, ils étaient incapables de se déplacer jusqu'à lui, puisqu'étant totalement couverts d'ulcères ils n'arrivaient pas à tenir debout (Rabbi Avraham - fils du Rambam - Vaéra 9,11).

Leur visage difforme les rend méconnaissables, si bien que même s'ils auraient pu se déplacer, ils seraient restés chez eux pour cacher la honte que leur cause leur apparence (selon le Ramban) et leur impuissance totale (selon les Tossefot sur la Torah).

-> Ils ne guériront jamais de leurs ulcères, et nombre d'entre eux finiront par en mourir.
Cette plaie marque la fin des magiciens.
[midrach Yalkout Chimoni 184]

-> Le Maharal (Guévourot Hachem 57) explique que "l'image d'Hachem" qu'Hachem a placée sur l'humanité (l'homme ayant été créé à l'image de D.) a été retirée des égyptiens lors de la plaie des ulcères/furoncles, car les égyptiens, en particulier les sorciers, ont développé de telles difformités à cause de cette plaie qu'ils n'avaient même plus l'air humain.

<----------------------->

-> Selon Abravanel, les animaux achetés par les égyptiens après la peste sont aussi affectés par les ulcères.
Selon Rachi (Vaéra 9,10), ceux qui avaient peur ont rentré leurs bêtes, et elles n'ont pas été touchées.

-> Les ulcères se développent et forment des cloques ayant du pus, qui rongent la peau comme le feu et s'étendent à tout le corps.
[Séfer haYachar]

-> Les nuages de poussière formés par la suie chaude attaquent le corps des égyptiens, brûlent leur peau et forment des ampoules.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam]

-> Absolument aucun morceau de la peau des égyptiens n'a été laissé indemne, au point qu'ils ne ressemblaient plus à des hommes.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> La chair infectée commence à peler, et les membres exposés se décomposent et se gangrènent.
[Séfer haYachar]

-> Hachem a envoyé sur l'Egypte, les 24 espèces d'ulcères qui existent (midrach haGodel).

Tous ces ulcères exigeaient des remèdes incompatibles les uns avec les autres, de sorte que le médicament utilisé pour soigner une affection aggrave les autres, causant des ravages mortels (guémara Baba Kama 80b).

Les égyptiens ne pouvaient cesser de se gratter à cause des démangeaisons.
Les importantes pertes de sang faisaient qu'ils étaient très faibles.

-> Rien ne pouvait soulager les douleurs.
[midrach haGadol 9,10]

-> Même après le départ des juifs, les égyptiens en souffriront pour le restant de leur vie.
[Siftei Cohen - Vaéra 9,11]

-> Selon le Sforno, si Hachem n'avait pas endurci le cœur de Pharaon (lui donnant la force de résister), il aurait certainement consenti à libérer les juifs, tellement les souffrances causées par cette plaie étaient insupportables.
Mais D. ne voulait pas qu'il abandonne en raison des souffrances, mais bien parce qu'il reconnaissait la puissance et l'autorité divine.

Ainsi, dans Sa grande miséricorde, Hachem a laissé l'opportunité à Pharaon de se sauver des plaies jusqu'à la 5e (la peste).
A partir de cette 6e plaie (l'ulcère), voyant qu'il s'obstinait toujours à refuser de laisser partir les juifs, Hachem a décidé qu'il devait subir toutes les 10 plaies.

<----------------------->

-> "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères" (Vaéra 9,11)

Rabbi Morde'haï Pessa’h de Kobrin a raconté :
Une nuit de Shabbat à minuit, je suis passé à côté de la maison du 'Hafets 'Haïm, dont la voix s’élevait jusqu’à mes oreilles. Je me suis rapproché de la fenêtre, et je l’ai vu assis sur son lit en train de consulter la paracha Vaéra dans le 'Houmach.
Quand il est arrivé au passage des plaies de l’Egypte, il a élevé la voix, et à chaque plaie il faisait entendre un cri d’émerveillement : "Aïe, aïe!"
Quand il est arrivé à la plaie des ulcères, il a lu le verset "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères", et tout à coup il a éclaté d’un rire bruyant comme je n’en avais jamais entendu de lui, il était entièrement rempli d’émerveillement, comme quelqu’un qui voit vraiment les plaies sous ses yeux.

<-------------------------------------->

+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont forcé les juifs à leur servir des bains, à leur chauffer de l'eau et à leur refroidir l'eau bouillante.
Mais le plaisir du bain était seulement le privilège des égyptiens, car ils ne laissaient aux juifs même pas le temps de se gratter.

A présent, ils sont couverts d'ulcères, tout à fait incapables de toucher ni eau froide, ni eau chaude, et les juifs peuvent en jouir à leur aise.
[midrach Chémot rabba 11,6 ; Tana déBé Eliyahou rabba 7]

-> Les égyptiens surchargeaient de travail les juifs, ne leur laissant pas la possibilité de soigner leurs blessures.
Maintenant, ce sont eux qui souffrent d'ulcères qu'ils ne peuvent soulager.
[midach Aggada - Vaéra 9,8]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à travailler si difficilement et pendant tellement longtemps, que leur peau se déchirait.
Les ulcères conduisaient à de douloureuses irritations, et à la rupture de la leur peau.
[Shach]

-> Ils ont séparé les hommes juifs de leur femme, et ils ont ainsi été punis par les ulcères, qui avaient pour conséquence de limiter tout contact avec leur femme.
[Kli Yakar]

-> Ils ont forcé les juifs à travailler sans pitié, les laissant souffrir de la chaleur implacable du soleil.
Maintenant, c'est eux qui souffraient de la suie brûlante, qui leur collait à leur peau, provoquant des cloques douloureuses.
[Siftei Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens obligeaient les femmes à accomplir les tâches des hommes, et les hommes celles des femmes, violant les lois de la nature.
De même, ils ont été punis par des ulcères totalement contraires à la naturalité.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> Ils ont égorgé des enfants juifs, et en ont vidé le sang afin que Pharaon puisse y prendre son bain (il souffrait de lèpre - tsaraat).
En réponse à cela, ils ont eu des ulcères, entraînant de la lèpre et un versement de leur sang.
[Rabbi Zalman Sorotzkin - haChir véHachéva'h]

-> Ils frappaient aussi les juifs jusqu'à qu'ils soient couverts de blessures. Mesure pour mesure, Hachem a envoyé cette plaie.

-> Les égyptiens étaient punis parce qu'ils avaient mené une campagne de calomnie contre les juifs, les décrivant comme un peuple dégoûtant et dépravé.
Cette plaie rendit les égyptiens encore plus répugnants que leur représentation des juifs.
[Méam Loez - Vaéra 9,10]

-> Les 1ers impactés étaient les sorciers, car ils ont conseillé Pharaon de jeter les nouveau-nés juifs dans le fleuve, et à faire périr Moché, lorsqu'enfant il a enlevé la couronne du souverain.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Puisque les sorciers de Pharaon ont manqué de respect à Hachem, il est probable qu'ils ont été punis par la plaie des ulcères plus davantage que les autres, afin que les gens en viennent à s'éloigner totalement d'eux. [à l'image de la lèpre, une personne ayant un cas contagieux d'ulcères devait s'isoler pour éviter la propagation.
D'une certaine façon, de la même façon qu'ils essayaient d'éclipser les miracles d'Hachem en essayant de les réaliser par la sorcellerie, magie noire, de la même façon cette plaie va les faire s'éclipser par une mise en quarantaine, et une mise au grand jour de leur incapacités totales face à Hachem.]
"Les sorciers ne purent se tenir devant Moché à cause de l'ulcère" (Vaéra 9,11) [selon le Bechor Shor, ils étaient tellement affectés que littéralement ils ne pouvaient pas se tenir debout face à Moché]
L'ulcère (ché'hin) est la seule plaie où la Torah décrit la souffrance des sorciers de Pharaon.
['Hokhmat Shlomo - Roua'h 'Hen 12]

-> Les sorciers de Pharaon ont essayé d'infliger à Moché des ulcères (ché'hin), mais ils n'y sont pas réussi.
Au buisson ardent, Moché a reçu de la tsara'at ("Il mit sa main dans son sein, l'en retira et voici qu'elle était lépreuse, blanche comme la neige" - Chémot 4,6), et il était ainsi plus susceptible d'attraper d'autres affections de la peau.
Le fait que les sorciers n'ont pas réussi à donner des ulcères (ché'hin) à Moché leur a causé un énorme embarras.
[Messé'h 'Hokhma 9,11]

-> La plaie des ulcères ressemblent à la plaie de la tsara'at qui vient sur celui qui parle du lachon ara.
Puisque les égyptiens ont diffusé des rumeurs et des fausses informations sur les Bné Israël, alors ils ont été punis par les ulcères.
[Sia'h Tsvi - p.187]

La 5e plaie : la peste

+ La 5e plaie : la peste

-> Un aboiement plaintif des chiens a donné le coup d'envoi de cette plaie.
[Sifté Cohen 9,4]

-> En un instant, 90% des bêtes des égyptiens moururent à cause de cette plaie.
[Séfer Hayachar p.287]

-> C'est un miracle que des animaux en bonne santé s'écroulent brusquement sans vie.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam - Mochav Zékénim]

-> Lorsqu'un animal (ex: âne, chameau, cheval) mourait de cette plaie, la personne qui était sur elle, mourrait également par l'impact brutal avec le sol.
[michnat Rabbénou Eliézer - pérek 19]

-> Bien que ne menaçant pas directement la vie des égyptiens, la perte des animaux avait beaucoup d'implication au quotidien : perte des moyens de transport, des moyens nécessaires à l'agriculture, une pénurie de nombreux biens (comme le lait, le blé, la laine), ...
L'économie égyptienne, normalement si forte, a été réduite à zéro en un instant.

L'agneau qui était l'espèce la plus idolâtrée par les égyptiens (car ayant des prétendus pouvoirs spirituels), mourrait avec impuissance, ce qui causait beaucoup d'angoisses aux égyptiens (y compris Pharaon).
[Sifté Cohen]

[de même, les chevaux étaient le symbole de la puissance égyptienne, que cette plaie a réduit à néant]

-> Un matin les égyptiens se sont réveillés et ils ont découvert que l'ensemble de leur troupeau avait péri.
Il leur a alors été très difficile d'accepter que celui des juifs était entièrement vivant.

Avant la plaie, certains égyptiens par crainte de l'avertissement de Moché, ont vendu leur bétail à des juifs, et ce en ayant l'intention de le reprendre dès la fin de la plaie.
Ce bétail est mort comme les autres.

Une bête appartenant à un juif, qui était mourante avant la plaie, en sortait totalement guérie.

Un troupeau d'un juif, qui était mélangé dans le même enclos avec celui d'un égyptien, restait sain et vivant, tandis que les bêtes appartenant à l'égyptien mourraient.

Si un troupeau était détenu à la fois par un juif et par un égyptien, il ne mourait pas, car appartenant partiellement à un juif.
[midrach Chémot rabba - chap.11]

-> Pour tenter d'échapper à la dévastation imminente de la plaie à venir, certains égyptiens ont conclu des accords avec des juifs pour leur donner leurs animaux pendant la durée de la plaie.
Une fois la plaie terminée, les animaux devaient être restitués.
Cependant, le Ohr ha'Haïm (Vaéra 9,6) explique que dans un tel cas, Hachem frappait également ces animaux.
Le midrach (Chémot rabba 11,4) écrit que seul un partenariat authentique entre un juif et un égyptien pouvait garantir que les animaux soient épargnés.

<-------------->

-> Selon Rachi (Vaéra 9,10), seul le bétail présent dans les champs est mort, et pas celui qui avait été dissimulé dans les maisons par les égyptiens "craignant la parole de Hachem" (suite à l'avertissement de Moché).

-> Le Séfer haYachar relate qu'ainsi 10% du bétail égyptien a survécu à la plaie, et ce afin que les juifs puissent le prendre avec eux lors de la sortie d'Egypte.

-> A la fin de cette plaie, les égyptiens ne pouvaient se réapprovisionner qu'en achetant des bêtes aux juifs, ce qui a enrichit considérablement ces derniers.
[Abravanel]

<--->

-> Avant la plaie de la peste, le verset écrit : "Hachem fixa le jour en disant : C'est demain que Hachem exécutera cette chose dans le pays" (Vaéra 9,5).
Ce message a été transmis aux égyptiens. En effet, de cette façon ils seraient d'accord de vendre leur bétail aux juifs à un prix pas cher, car sinon leurs animaux allaient mourir pendant la plaie.
C'est de cette façon que les juifs ont fini par avoir une grande quantité d'animaux lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
[Nétsiv 9,5]

-> Le Messé'h 'Hokhma (9,5) est d'accord sur le fait que les égyptiens ont vendu leur bétail aux Bné Israël.
Cependant, il ajoute qu'après la plaie de la peste, les Bné Israël ont décidé de montrer de la compassion, et ils ont rendu tous les animaux aux égyptiens.
Le Messé'h 'Hokhma explique ensuite que c'est pour cette raison que les égyptiens se sont si gracieusement séparés de leurs habits et ustensiles précieux lorsque les juifs les leur ont demandés (Bo 11,3).
Ils ne pouvaient tout simplement plus regarder dans les yeux les juifs et leur refuser cette requête après que les juifs leur aient rendu les animaux qu'ils avaient légalement achetés.

-> Le Ktav Sofer (12,38) explique que Pharaon a laissé de façon intentionnelle aux juifs une quantité importante de bétails, alors même qu'ils étaient esclaves et il ne leur a pas pris leurs possessions.
Ainsi, ces animaux étaient toujours la propriété des Bné Israël.
Pharaon a fait cela car : il savait que la dégradation d'une personne riche qui devient contrainte de faire des tâches d'esclave est largement pire que celle d'une personne pauvre. [la chute est encore plus brutale!]
C'est pour cela qu'il a laissé aux Bné Israël leur richesse afin qu'ils soient des esclaves "riches", les humiliant ainsi bien davantage.

<-------------->

-> "Voici la Main d'Hachem frappera sur ton bétail" (Vaéra 9,3)

=> Pourquoi pour la plaie de la peste, il est employé l'expression : "La Main d'Hachem", ce qui n'est pas le cas pour les autres plaies?

C'est que la peste attaqua 5 types d'animaux : "Sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail et sur le menu bétail".
On pouvait donc compter ces catégories d'animaux avec les cinq doigts de la main.
De plus cette plaie était la cinquième des 10 plaies.
Pour ces 2 raisons reliant cette plaie au chiffre 5, le Torah parle de la Main d'Hachem.
[Atéret 'Hakhamim]

<------------->

-> Pharaon n'essaie même pas d'appeler Moché, car il n'y a plus rien à négocier (la plaie s'étant terminée en quelques secondes), et qu'il est possible ensuite de racheter des animaux aux juifs.

Par ailleurs, il a entendu parler d'un juif dont son troupeau a été décimé.
Il s'agit en réalité du fils qu'a eu Chelomit bat Divri avec un égyptien, et dont ce dernier a été tué par Moché.
Ce fils était égyptien car avant le don de la Torah, la filiation était établie selon le père.
D'ailleurs, il ne sera considéré comme juif qu'après le don de la Torah, et à partir de ce moment la filiation dépendra de la mère (Ramban - Emor 24,10).

Les égyptiens le considéraient à tort comme juif, puisque sa mère était juive, et selon leur raisonnement erroné, son troupeau n'aurait pas dû mourir.
Pharaon s'en ai servi pour endurcir son cœur, et refuser de libérer les juifs.
[le Malbim]

-> A ce sujet, le Imré Emet rapporte que Pharaon avait volé des milliers d'animaux aux juifs.
Lorsqu'il a vu qu'ils n'étaient pas morts durant cette plaie (car appartenant aux juifs), il a endurci son cœur.

-> Le Netsiv rapporte que Pharaon s'est également appuyé sur l'exemple du bétail appartenant conjointement à un juif et à un égyptien, et qui n'est pas mort durant la plaie, afin d'endurcir son cœur.

<--->

-> "Pharaon envoya (vérifier) et voici que dans le bétail d'Israël, il n'y a pas eu de mort jusqu'à un" (Vaéra 9,7)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Il n'y a pas eu de mort, même un", et non pas "jusqu'à un (ad é'had)".

En réalité, cela vient signifier que lors de cette plaie de la peste, il se pouvait que dans le bétail d'Israël, il y eut un mort. L'expression : "jusqu'à un", veut ainsi dire "jusqu'à un" exclu, mais un : oui.
En effet, comme dans tous les royaumes, Pharaon a fixé des impôts à son peuple. Aussi, quand quelqu'un avait un bétail, il devait lui en donner une part en impôt.
Disons par exemple que Pharaon prenait un dixième du bétail, sur 10 animaux il en prenait un.
Si un juif avait par exemple 10 animaux, alors Hachem fit mourir une bête de ce troupeau pour qu'il n'en reste que 9 et que ce juif n'ait plus d'animaux à donner à Pharaon en impôt.
De la sorte, cela occasionnait une perte pour Pharaon : la perte de cet impôt, mais ce juif n'avait aucune perte, puisque de toutes les façons, il aurait dû donner cet bête en impôt.
=> Il se trouvait donc que dans le bétail d'Israël, il puisse y avoir un mort.
[Maharil Diskin]

<-------------------------------------->

+ Mesure pour mesure :

-> Lorsqu'ils sont arrivés en Egypte, Yaakov et sa famille étaient des bergers.
Les égyptiens les ont forcés à travailler dans la construction, ce qui a entraîné la mort de leur troupeau puisqu'ils n'avaient alors plus le temps de s'en occuper.
Mesure pour mesure, leur troupeau a également été décimé.
[Kli Yakar]

-> Les égyptiens attelaient les juifs aux charrues à la place de leurs bêtes afin de ménager ces dernières.
[...]
Egalement, ils avaient l'habitude de voler le bétail des juifs.
Hachem les a puni par la mort de leurs bêtes.
[Agadat Zéva’h Pessa’h]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à faire le travail de leurs animaux, comme le fait de labourer ou de porter des fardeaux.
Puisque les égyptiens faisaient travailler les juifs comme des animaux, ils furent punis en perdant leur bétail.

-> La plaie de la peste est venue sur les égyptiens en rétribution du fait d'avoir utilisés les esclaves juifs pour labourer les champs comme s'ils étaient des animaux.
[Abarbanel]

-> Après que la plaie de la peste a tué les animaux égyptiens, il n'y avait plus d'animaux égyptiens qui avaient besoin d'être tondus par les esclaves juifs. [alors qu'avant les égyptiens leur en donnés sans répit]
[midrach Yalkout Chimoni 182]

-> Les égyptiens envoyaient les juifs dans les collines et dans le désert pour faire paître leur bétail afin de les empêcher d’avoir des enfants.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Avant la plaie des animaux sauvages, c'était les enfants des égyptiens qui s'occupaient de leur bétail.
Mais cette plaie ayant entraînée la mort de nombreux enfants égyptiens, ce travail était alors revenu aux juifs.
Hachem les a libéré de ce fardeau, par le biais de plaie de la peste.
[midrach Tan'houma]

-> Les juifs avaient comme instruction stricte de leurs contremaîtres égyptiens de ne pas manger de la viande, comme il est dit lorsqu'ils se sont plaints de la manne : "Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (Béaaloté'ha 11,5).
En punition de ne pas avoir permis aux juifs de manger de la viande, Hachem a envoyé la plaie de la peste, qui a tué les animaux des égyptiens.
[Otsar Divré haMeforchim - p.337]

"Celui qui se contente de ce que le Créateur lui a destiné est le plus riche de tous les hommes"

[Rabbi Chlomo Ibn Gabirol - rabbin du 11e siècle]

"Les gens ont tendance à dire : si les choses ne vont pas comme on le veut, on n'a qu'à les accepter telles qu'elles sont.

Mais moi je dis que quand on les accepte telles qu'elles sont, alors les choses vont comme on le veut [Hachem accomplit notre volonté]. "

[Rabbi Moché de Kobrin]

La 4e plaie : les animaux sauvages

+ La 4e plaie : les animaux sauvages

-> Les animaux sauvages du monde entier ont mis 24h pour se réunir en Egypte, au moment exact fixé par Hachem.
[Malbim - Vaéra]

-> Normalement, il existe la loi de la jungle : les plus forts pourchassant les plus faibles.
Durant cette plaie, dans un objectif commun de punir les égyptiens, tous les animaux ont temporairement fait une trêve.
Ainsi, le lion ne recherchait pas l'agneau, ni le loup la chèvre, ...
[Rachi]

-> Selon le midrach, tous les animaux sauvages sont venus avec le sol naturel sur lequel ils sont habitués à vivre (ex : la jungle, la glace, ...).
En effet, lorsqu'ils sont dans leur habitat naturel, c'est là qu'ils sont le plus dangereux et capables d'infliger des dommages importants.
[Rav Itsélé de Volozhin]

-> Les oiseaux bloquaient les rayons du soleil.
Ainsi, ceux qui fuyaient l'attaque d'un animal trébuchaient et tombaient, incapable de voir où ils allaient.
[midrach bé'hiddouch]

-> Selon le Sforno, lorsque les égyptiens s'enfermaient chez eux (pour échapper aux animaux sauvages), le sol de leurs maisons était rempli de serpents.

-> Les abeilles piquaient les égyptiens dans les yeux et volaient dans leurs oreilles.
Ils essayaient de les fuir, mais les abeilles les poursuivaient avec leur dard pointu.
[Séfer haYachar]

-> Il y avait un énorme monstre marin (appelé "silonith" ou, selon d'autres : "sironith"), qui avait de multiples tentacules mesurant chacune plus de 4 mètres de long.
Le monstre parcourait les rues d'Egypte, et par les plafonds et les toits, il plonge ses tentacules à l'intérieur des maisons puis force les verrous.
Les autres bêtes sauvages n'éprouvent alors aucune difficulté à pousser les portes ouvertes et à se précipiter à l'intérieur.
[Séfer haYachar]

-> Les oiseaux et autres rapaces entrent également à leur tour par les portes grandes ouvertes et remplissent l'air d'un battement d'ailes furieux, et poussent de grands cris aigus en fondant sur leurs proies.
[Rokéa'h - Vaéra]

-> Même les animaux non venimeux, non sauvages, sont devenus des chasseurs d'égyptiens.
Hachem a mis dans les glandes de ces animaux du venin et leur a insufflé un instinct de chasser et de tuer.

Les animaux mordaient les arbres, y laissant des gouttes de venin.
Par la suite, lorsque les fruits étaient mangeaient par les égyptiens (se doutant de rien), ils en mourraient alors empoisonnés.
[Or ha'Haïm]

-> Même les animaux domestiques s’attaquèrent aux égyptiens.
[Midrach haGadol Vaéra 8,17]

-> Le 'Hanoukat haTorah nous rapporte que selon nos Sages, il existe une créature parmi les espèces végétales qui ressemble à un être humain.
Elle s'appelle : "avné hassadé" (les pierres du champ) ou "adoné hassadé" (le maître du champ).
Elle se nourrit comme toute autre plante, et dès qu'elle est détachée du sol, elle meurt immédiatement.
Durant cette plaie, ces créatures sont venues avec leur sol, et cela n'empêchait pas les animaux sauvages de l'occuper également.

<--->

-> Même si un égyptien marchait au milieu d'un groupe de juifs, les animaux ne s'en prenaient qu'à l'égyptien.
Si les égyptiens se réfugiaient dans des maisons juifs, ils n'étaient pas préservés des assauts des bêtes féroces.

Dès que les égyptiens virent les animaux approcher, ils condamnèrent leurs fenêtres et verrouillèrent leurs maisons.
C'est alors que d'immenses pieuvres et des calmars géants émergèrent des profondeurs de la mer, escaladèrent les murs des maisons, et grâce à leurs tentacules immenses, en arrachèrent les toits.
Ils introduisirent leurs tentacules dans les maisons, soulevèrent du sol les égyptiens affolés et provoquèrent une destruction complète. [Séfer haYachar]
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

<------------------------>

-> Le midrach Tan'houma rapporte un scénario entre un père égyptien de 5 enfants et sa gouvernante juive.

L'égyptien demanda à la juive de sortir ses enfants.
Lorsqu'elle est retournée à la maison, elle n'avait plus aucun des enfants, et le père a alors hurlé : "Où sont mes enfants?"
La gouvernante lui a répondu : "Assieds-toi! Je vais vous raconter ce qu'il s'est exactement passé.

Un groupe d'animaux nous a attaqué : un lion a mangé le plus âgé, un autre l'a été par un ours, un autre par un tigre, encore un autre par un loup, et le plus jeûne a été pris au loin par un aigle. "

<---------->

-> Concernant la plaie des bêtes sauvages, nous trouvons une expression que la Torah n'emploie pas pour les autres plaies : "Je distinguerai en ce jour-là".
Cela signifie que D. fera la distinction entre le pays d'Egypte et celui de Gochen (territoire des juifs) où la plaie ne sévira pas.
Pourtant ceci fut également le cas de toutes les autres plaies qui ne frappèrent pas les Bné Israël, installés à Gochen.
=> Ainsi, pourquoi la Torah n'insiste-t-elle sur cette distinction qu'à propos de la plaie des bêtes féroces?

Hachem a implanté dans la nature une loi selon laquelle l'homme domine sur tout le règne animal et inspire de la crainte même aux bêtes les plus dangereuses et cruelles.
La raison en est qu'est inscrite sur son visage l'image de D., laquelle suscite la criante des animaux, conformément au plan Divin.

Cependant ce principe ne se vérifie que chez l'homme dépourvu de fautes.
Par contre, celui qui s'est souillé par des péchés, ceux-ci portent atteinte à son âme et à l'image Divine inscrite en lui qui se dissipe.
En l'absence de celle-ci, il n'inspire plus de crainte aux animaux auxquelles il ressemble désormais et qui ont dès lors le pouvoir de lui faire du mal.

En Egypte, les Bné Israël endommagèrent grandement l'image Divine inscrite en eux, puisqu'ils déchurent jusqu'à tomber dans le 49e degré d'impureté.
Dans de telles conditions, lors de la plaie des bêtes féroces, celles-ci auraient logiquement dû s'attaquer à eux et les déchiqueter, de même qu'elles firent leur pâture des égyptiens.

Pharaon, conscient de ce fait, se réjouit lorsque Moché lui annonça que cette plaie frapperait son pays, pensant qu'elle sévirait également en Gochen.
C'est pourquoi Hachem lui annonça qu'Il ferait un miracle, dépassant totalement les lois de la nature, en distinguant Gochen de l'Egypte.
Bien que le peuple juif fût alors entaché par de nombreux péchés, une distinction fut faite et leur territoire ne fut pas envahi par les bêtes sauvages. Et c'est sur ce point particulier que la Torah insiste.
[rapporté par le rav David Pinto]

<--->

-> "Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gochen où réside mon peuple, en ce qu'il n'y paraîtra point d'animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l'Éternel, je suis au milieu de cette province" (Vaéra 8,18)
=> Pourquoi plus que pour toute autre plaie, la Torah surligne le fait que la terre de Gochen a été mise à part pour ne pas être attaquée par les bêtes sauvages?

Le Maharil Diskin explique :
Puisque la plaie des animaux sauvages impliquait que des animaux étant à l'extérieur d'Egypte entrent dans le pays pour l'endommager, de nombreux animaux ont dû passer par le biais de la terre de Gochen pour atteindre l'Egypte, et malgré cela il n'y a eu aucun dégât.

<--->

=> Comment la plaie des animaux sauvages a-t-elle créé une amitié entre les juifs et les égyptiens?

-> Le Nétsiv (8,19) explique :
Les égyptiens cherchaient refuge des bêtes sauvages dans la terre de Gochen, et de la sorte ils ont tissé des liens d'amitié avec les juifs.
Lorsque Hachem a dit à Moché : "Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son ami [égyptien - רֵעֵהוּ - rééou] et chacune à sa amie [égyptienne - רְעוּתָהּ - réouta], des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,12), il était clair qu'ils avaient des amis [chez les égyptiens].
Cette amitié est venue par le biais de la plaie des animaux sauvages.

<------------>

+ Le zoo de Pharaon :

-> Lorsque Moché a averti Pharaon de l'arrivée imminente de cette plaie, il lui a dit que Hachem allait envoyer des des animaux sauvages pour tourmenter les égyptiens.
Le haKétav véHakabbala explique que l'article défini : "les animaux sauvages" (é'arov - הֶעָרֹב - Vaéra 8,25) vient nous enseigner que Moché faisait référence au zoo de Pharaon : "De même que tu [Pharaon] peux voir tous les animaux [qui existent] en face de toi [dans ton zoo personnel], de même toute l'Egypte sera remplie de tous ces animaux".
Une autre explication est que sur les murs du palais de Pharaon, il y avait tous les animaux qui y étaient sculptés. Moché disait à Pharaon que l'Egypte sera pleine de tous les types d'animaux comme le sont les murs de son palais.

C'est pourquoi Moché a averti Pharaon à propos de la plaie des animaux sauvages dans son palais et non pas au Nil.
Puisqu'il avait besoin de pointer vers les animaux du zoo (en réel) ou bien des animaux sculptés sur les mûrs, et qui étaient dans le palais de Pharaon.

<--------->

-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,2) explique qu'en réalité les juifs méritaient la punition des animaux sauvages, mais Hachem les en a sauvés, punissant les égyptiens à la place.

=> En quoi est-ce juste que les égyptiens aient été puni pour les fautes des juifs?
De plus, pourquoi les juifs méritaient-ils d'être punis par la plaie des animaux sauvages plutôt que par les autres plaies?

-> Le rav Avigdor Miller explique :
les animaux sauvages venaient d'un mélange de toutes les espèces existantes au monde. Ceci est en soi non naturel, puisque les animaux errent généralement seuls ou en meute de leur espèce.
C'est pourquoi cette punition était appropriée aux juifs, qui devaient être une nation demeurant seule (à Gochen), cependant dans l'exil égyptien ils se sont mêlés à la population égyptienne. [Chémot 1,7 ; Chémot rabba 1,8]
Hachem dans Sa bonté a jugé les juifs avec indulgence, puisque l'influence négative des égyptiens a été la source de leur mauvais comportement.

<--------------------------------------------->

+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens entretenaient de beaux zoos. Pour ce faire, ils envoyaient les juifs afin de capturer des animaux
Les égyptiens envoyaient délibérément les juifs pour les missions les plus dangereuses, souvent dans le seul but de les faire souffrir.
De façon ironique, maintenant ces mêmes bêtes abondaient.
[midrach Tan'houma - Bo 4 ; midrach Chémot rabba]

-> Les gardes égyptiens ont tout fait pour que les juifs ressentent une peur similaire à celle que peut générer une rencontre avec un animal sauvage.
Hachem leur a envoyé ces bêtes afin qu'ils puissent vivre cette même peur, qu'ils ont si facilement octroyé par le passé.

-> Les contremaîtres égyptiens apparaissaient aux juifs comme des animaux, puisqu'ils les effrayés, les terrifiés, sans cesse.
Ils ont été punis avec justesse en étant visités par les animaux sauvages.
[Sifté Cohen]

-> De même que les égyptiens ont pu dominer par la force les juifs, de même ils sont devenus la proie d'animaux sauvages sans pitié.

-> De même, qu'ils se sont réunis ensemble afin de torturer les juifs, de même toutes les bêtes ont convenu de s'unir afin de tourmenter et de dévorer les égyptiens.
[midrach Chémot rabba]

-> Cette plaie était également une punition contre Pharaon pour s'être baigné dans le sang de bébés juifs qu'il obtenait en assassinant 150 enfants le matin et 150 autres le soir.
Hachem avait donné aux animaux la responsabilité de venger ces meurtres délibérés ...
[En effet, ] si un meurtrier n'est pas puni par le tribunal, il le sera souvent par des bêtes sauvages.
Pharaon avait versé tant de sang innocent que sa nation entière fut punie par la plaie des bêtes sauvages.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

[Au-delà du fait que Pharaon était leur dirigeant, il faut se rendre compte que chaque égyptien à son niveau se comportait de la même façon avec les juifs. C'est ainsi que le Méam Loez (Chémot 5,14) écrit :
Les adolescents égyptiens faisaient irruption en bande dans les maisons juives, prétendant être entrés par erreur en se bousculant au cours de leurs jeux. Une fois dans les maisons, ils frappaient les juifs à mort.
Si ces derniers tentaient de les chasser, la police égyptienne les arrêtaient pour avoir maltraité des "enfants".
Les plus jeunes enfants égyptiens étaient tout aussi cruels. Ils erraient à travers les quartiers juifs pour guetter les naissances. Lorsqu'ils entendaient qu'un enfant était né, ils le dénonçaient aux autorités afin qu'il soit noyé dans le Nil.
=> Ainsi, de même qu'ils se sont comportés en animaux sauvages envers les juifs, de même les animaux sauvages envers eux!
Selon le midrach rabba, à chaque plaie (à part la 1ere), le premier à souffrir fut Pharaon. En effet, en tant que roi, il portait la principale responsabilité des souffrances infligées aux juifs.]

-> Pharaon a pris peur durant cette plaie, car même les animaux qu'il avait domptés par sorcellerie [l'Egypte excellait dans la sorcellerie] et placé devant son palais pour le garder se sont attaqués à ses serviteurs, les dévorant. [midrach Chémot rabba 11,11]
Il s'est alors lui-même trouvé en danger.

-> Hachem a amené les animaux sauvages afin de dévorer les enfants égyptiens, car les égyptiens entraient dans les maisons juives et voler les enfants, afin de les mettre à leur service.
[Abravanel]

-> A cause de leur servitude, les juifs n'avaient plus le temps de s'occuper de leurs troupeaux.
Sans berger, les troupeaux juifs étaient mis en pièces par les animaux sauvages.
Une punition semblable fut donc administrée aux égyptiens.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

-> Une raison de cette plaie est l'immoralité déplorable qui régnait parmi les égyptiens.
En effet, ils organisaient des orgies où 10 hommes étaient avec une femme et 10 femmes avec un homme.
Puisqu'ils renversèrent les barrières de la retenue, Hachem renversa également les barrières de la nature.
Etant donné que les égyptiens s'étaient assemblés de façon interdite, Hachem assembla les animaux d'une manière que la loi de la nature aurait normalement empêchée.
[midrach rabba (Bo) - rapporté par le Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Les égyptiens forçaient de façon cruelle les juifs à manger du lait cuisiné avec la viande d'un animal, ce qui est une transgression des lois de cachroute.
Un mélange d'animaux sauvages s'est réuni afin de les punir.
[Tiférét haRichonim]

-> La tribu de Yéhouda est comparée à un lion fort, le symbole de celle de Dan est le serpent, et celle de Binyamin est représentée par le loup.
Les juifs sont comparés à un assortiment d'animaux, qui ont tous envahi l'Egypte afin d'attaquer leurs oppresseurs.
[midrach rapporté par le Shach]

"Le bien n'est perceptible que par son absence"

[le 'Hatam Sofer]

=> Tâchons b"h d'apprécier ce que nous donne Hachem, sous peine qu'Il nous le retire pour qu'on en vienne à l'apprécier.

"Chacun a en lui quelque chose de précieux que l'on ne peut trouver chez personne d'autre"

[Rabbi Pin'has de Koritz]

"N'accepte pas de rapport mensonger" (Michpatim 23,1)

-> Selon Rachi, ce verset constitue l'avertissement, adressé au juge, de ne pas recueillir la déposition d'un plaignant en l'absence de son adversaire.

-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot - lo taassé 281) :
"La Torah met en garde le juge de n'entendre les arguments d'aucun plaignant tant que son adversaire ne s'est pas présenté ... pour éviter que ne se dessine dans son cœur une image des faits injuste et erronée."

-> "Qui parle le premier dans un jugement a raison ; viendra la partie adverse, on approfondira ses arguments" (Michlé 18,17)
Le Ralbag de commenter : "Ce verset signifie qu'aux yeux du juge, le premier venu est considéré comme étant dans son bon droit, car il tiendra ses déclarations pour vraies.
Et lorsque le second surviendra et avancera des propos contraires, il n'acceptera d'y croire qu'après une minutieuse enquête.
C'est pourquoi la Torah interdit au juge de recueillir la déposition d'un plaignant avant que son adversaire se présente."

-> "Que désigne-t-on comme un "fourbe rusé"?
Rabbi Yo'hanan dit : Celui qui expose son point de vue au juge avant que son adversaire se présente"
[guémara Sota 21b]

Rachi explique : "Parce que lorsque le bon droit de ce plaignant prend racine dans le cœur du juge, il devient difficile de l'en déloger.
C'est en cela que consiste la ruse de cet homme."

-> Le Rav 'Haïm Chmoulévitch note que la Torah connaît la nature de tout être humain.
Un juge (même si c'est un grand sage!), a beau savoir qu'un autre plaignant viendra ensuite contredire les propos du premier, la version du second n'aura jamais le même poids que celle du premier.
En effet les premières paroles entendues seront désormais imprimées dans son cœur, et le jugement sera obligatoirement faussé!

<------------------------>

"Éloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7)

-> "D'où savons-nous que si 2 hommes se présentent au Bet Din, l'un vêtu de haillons et le second d'une tunique d'une valeur de 100 pièces, on dit au second de s'habiller comme le premier pour éviter aux juges de corrompre leur verdict?

Du verset qui dit : "Éloigne-toi de paroles mensongères". "
[guémara Chvou'ot 31a]

-> "A tout moment, le juge doit considérer qu'une épée est plantée entre ses jambes et que l'enfer est ouvert sous ses pieds"
[guémara Yébamot 109]

Normalement, le souci premier de tout juge est de prononcer un verdict droit, juste et impartial.

=> Nous pouvons réaliser l'immense pouvoir de nos yeux sur notre conscience.
En effet, selon la Torah, même le plus saint et le plus sage des juges, ne peut s'empêcher d'obéir aux sollicitations de ses yeux (ex: en voyant un plaignant magnifiquement vêtu et un autre au look misérable), et réciproquement, dès l'instant où une image s'efface de sa vue, il reprend aussitôt ses esprits.

[d'où la nécessité que les 2 parties soient habillées de la même façon]

<---------->

-> b'h, également à propos du mensonge : https://todahm.com/2019/02/14/8339

<------------------------>

"N'accepte pas de présent corrupteur, car la corruption trouble la vue des clairvoyants et fausse la parole des justes" (Michpatim 23,8)

-> "Pour quelle raison les pots-de-vin sont-ils interdits?

Parce que dès qu'un homme en reçoit, son esprit se rapproche de celui de son bienfaiteur et le considère comme coupable.
Que signifie le mot "cho'had" (pot-de-vin)?

"Chéou 'had" (il n'est qu'un). "
[guémara Kétouvot 105a]

-> Selon le Slaba de Slabodka (Ohr haTsafoun), lorsqu'un homme reçoit une gratification quelconque, il s'attache tellement à son bienfaiteur que : "le donneur et le bénéficiaire s'unissent en un seul cœur!" (Rachi sur la guémara précédente).

Inconsciemment, le bénéficiaire perd toute lucidité et son esprit ne peut désormais plus condamner le donateur, ses décisions deviennent totalement partiales.

-> La Torah connaît en profondeur la nature humaine, et cela s'applique même aux personnes les plus élevées.
On peut citer :

1°/ Selon Rachi (sur ce verset 23,8) : "Même un sage en Torah, s’il prend un présent corrupteur, son esprit finira par sombrer dans la confusion"

2°/ Selon le Rambam (Hilkhot Mélakhim), quiconque accède au trône est reconnu comme un homme d'une moralité irréprochable.
Mais la Halakha établit qu'on ne peut "demander à un roi de statuer sur l'embolisme" [qui consiste à ajouter un second mois d'Adar à l'année courante], et ceci, ajoute la guémara (Sanhédrin 18) : "à cause des pensions militaires".

Selon Rachi : "comme le roi distribue une certaine somme d'argent à ses armées par an, il est donc intéressé à ce qu'elles soient toutes embolismiques [afin que ses hommes le servent un mois supplémentaire pour le même prix]".

=> Ainsi, même l'un des plus grands justes du peuple juif est susceptible d'être influencé par des calculs pécuniaires.

3°/ Pour être nommé Cohen Gadol, il fallait avoir le roua'h haKodech. [guémara Yoma 73b]
De plus, le Cohen Gadol ne devait pas se lever devant le roi, alors qu'inversement, ce dernier était tenu de se lever devant lui.

Pourtant, ce très haut personnage ne pouvait également pas décider en matière d'embolisme.
Pourquoi?

La guémara (Sanhédrin 18b) répond : "Le froid".
En effet : "De crainte qu'il n'ait intérêt à ne pas déclarer l'année embolismique, pour éviter que le mois de Tichri ne tombe pendant la saison froide, attendu qu'il devait à 5 reprises se tremper dans un mikvé pendant Yom Kippour" (le Rambam - Hilkhot Kidouch ha'Hodech).

=> Ainsi, même si en Israël, au mois de 'Hechvan (environ novembre), il ne fait pas si froid ; et qu'on pouvait ajouter de l'eau chaude au mikvé du Temple, le Cohen Gadol pouvait quand même inconsciemment être enclin à juger l'année embolisme de manière erronée.

<----------------------------------------->

+ Conclusion & implication dans notre vie :

-> On a vu que tout juge doit :

1°/ Ne pas recueillir la déposition d'un plaignant en l'absence de son adversaire ; [v.23,1]

2°/ Avoir les 2 parties habillées de façon identique ; [v.23,7]

3°/ Ne recevoir aucune gratification de la part d'une des parties. [v.23,8]

-> Le rav Israël Salanter (Iguéret haMoussar) disait qu'à chaque instant, nous sommes les juges de notre propre vie.

Toutes les idées et les moindres pensées, les actes et leurs intentions, tout transite inévitablement par le jugement et l'appréciation de la conscience.
Naïvement, les hommes suivent aveuglément "l'opinion" vers laquelle les dirigent leurs innombrables partis-pris (plus ou moins consciemment), sans prendre conscience du piège grand ouvert sous leurs pieds.

-> Ainsi, dans une démarche de sincérité et d'objectivité, par exemple :

1°/ il ne faut pas laisser son yétser ara venir donner seul ses arguments.

A certains moments, on perd le contrôle et le yétser ara prend seul les commandes, souhaitant nous inciter à la faute.
Il faut lui dire qu'en tant que juge, je me dois d'attendre le retour de mon yétser atov, afin de pouvoir arbitrer (yétser ara : patiente donc un peu!).

On doit avoir une attitude pleine d'humilité où l'on ne se refuse pas d'entendre les arguments des autres parties, afin de ne pas s'empêcher de découvrir ses erreurs (sinon on risque de devenir têtu, préférant penser avoir toujours raison, quitte à rester dans le mal).

<---------->

2°/ Le yétser ara est spécialisé pour vendre du rêve, pour nous vendre la faute comme une mitsva, comme une affaire indispensable.
Il faut veiller à ce que nos 2 penchants soient "habillés" pareils : "Qu'est-ce que je gagne? Qu'est ce que je perds?" ; "Qu'est-ce qu'en pense Hachem?".

Nous devons également ne jamais juger quiconque en fonction de son apparence ou de sa condition sociale, mais uniquement en fonction de ses véritables valeurs.

La guémara (Béra'hot 5) préconise : "Que l'homme excite continuellement son bon penchant contre son mauvais penchant."

En s'appuyant sur la suite de la guémara, nous pouvons poursuivre :
- Si tu parvient à vaincre ton yétser ara, tant mieux, sinon si tu t'es laissé séduire par ses belles parures : "qu'il étudie la Torah" et qu'il se délecte de ses merveilleux enseignements.

- Si ce conseil ne suffit pas, parce que le yétser ara est encore "trop beaux" à tes yeux, alors "qu'il lise le Chéma", car en acceptant sur soi le joug divin, l'homme prend conscience de la beauté du judaïsme et de l'Unité de Hachem ;

- Si cela ne suffit pas pour réduire l'attrait du yétser ara à nos yeux, il faudra "se souvenir du jour de la mort", où seulement les mitsvot accompagnent l'homme pour l'éternité (et non son argent).

Rabbi Na'hman dit que toutes les fautes prennent racine dans le fait que nous pensons être immortel.

=> Grâce à cette lucidité acquise en "déshabillant" le mauvais penchant (de ses fausses promesses et tentations), on pourra prononcer un verdict juste et positif.

<---------->

3°/ Seul la vérité doit compter, et aucun présent corrupteur ne doit intervenir.

Les pots-de-vin peuvent avoir de nombreuses formes, comme par exemple le fait que nous nous jugeons nous-même (influence du regard d'autrui, paresse, orgueil, environnement, ...).
A l'image de nos Sages, lorsque nous avons reçu un pot-de-vin, ou bien lorsque la décision sur le problème est trop dure à prendre, il nous faut laisser place à un autre juge, comme par exemple un rav compétent, une personne avisée.

Il faut avoir conscience que personne n'échappe à cette influence, même inconsciemment, et il faudra donc être vigilant dans les décisions que nous prenons en tant que juge de notre vie, pour qu'elle soit la plus réussie possible.

<----------------------->

-> "Fausse la parole des justes" (Michpatim 23,8)

A chaque fois que le mot "tsaddikim" est écrit dans la Torah, c’est sans youd, sauf une fois où il est écrit avec youd, dans ce verset (צַדִּיקִים).
Le verset vient nous enseigner que même un juste parfait (tsadik) peut être tenté d’infléchir la justice à cause d’un cadeau corrupteur.
[midrach ‘Hasserot VéYétérot]

<----------------------->

b’h, sur ce même sujet :
- https://todahm.com/2015/10/24/3805
- https://todahm.com/2019/10/02/10740

"Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne te conduis pas envers lui comme un créancier" (Michpatim 22, 24)

-> "Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple (ami - עַמִּי) : tu seras avec Moi ('imi), tu mériteras de siéger proche de Moi."
[midrach Tan'houma]

-> "Prêter de l'argent aux pauvres est une grande mitsva, plus grande que la tsédaka" (Choul'han Aroukh - Hochen Michpat 97,1)

-> "Tout homme qui prête de l'argent à son prochain sans prélever d'intérêts, la Torah considère qu'il a accompli toutes les mitsvot."
[midrach rabba - chap.31]

-> "Sache que la mitsva de prêter concerne non seulement le prêt d'argent, mais également le prêt d'objet ou de biens.
Hachem souhaite voir l'homme accomplir des gestes de bienveillance, qui inclut toutes les preuves de bonté que l'homme peut manifester à autrui.
[...]
Que personne ne laisse ces pensées lui traverser l'esprit : "Combien cet homme me pèse, lorsqu'il vient sans cesse m'emprunter de l'argent et me le rembourser ensuite!", car nul ne se plaint des clients qui viennent sans cesse frapper à la porte de son magasin pour lui permettre de réaliser des bénéfices.

Qu'on soit au contraire conscient qu'on accomplit par la une mitsva de la Torah, qui suscitera sur nous la bénédiction du Créateur. "
[le 'Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed]

-> Le Kli Yakar dit en ce sens : "au pauvre qui est avec toi" : le pauvre que tu soutiens est "avec toi", car ainsi, vous devenez partenaires.
Tu lui viens en aide, et lui en te permettant de le faire, te vient en aide. "

[lui te donne des mérites éternels, en échange d'un peu d'argent. Qui doit remercier qui?]

-> Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg enseigne :
Parfois une personne se fixe un montant spécifique d'argent qu'elle donne à la tsédaka, mais alors que ses richesses augmentent, ce montant donné va rester le même.
La Torah dit : "ét aani ima'h" ("le pauvre qui est avec toi") = de même que nous avons pu nous enrichir, de même nous devons également enrichir le pauvre qui est avec nous.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk dit :
Selon nos Sages, lorsque nous quittons ce monde, nous ne sommes pas accompagnés par des personnes importantes ou bien par des richesses, mais par notre Torah et les bonnes actions que nous avons pu accumuler dans ce monde.
C'est ainsi que l'argent qui va nous accompagner est celui que l'on aura donné en tsédaka "au pauvre qui est avec toi".

[les pauvres nous permettent d'échanger notre argent éphémère de ce monde, contre de l'argent valable éternellement dans le monde à venir!
Il faut se considérer comme pauvre en mérites (moi = "le pauvre qui est avec toi"), pour ressentir de la joie à donner son argent, car ainsi on s'enrichit pour l'éternité. Quelle affaire, il me permet de faire! ]

-> "Au pauvre qui est avec toi" :
Le Ktav Sofer enseigne que même si nous sommes riches et que nous avons beaucoup d'argent à donner aux autres, il ne faut pas en faire étalage.
Pour nous même, il faut agir comme un pauvre ("au pauvre qui est avec toi"), en sachant se satisfaire de peu, en ne laissant pas libre recours à la matérialité (le superflu). Il faut avoir conscience que si nous avons de l'argent en plus, c'est pour aider les pauvres, car au final ce que j'aurai et que l'on ne pourra jamais m'enlever, c'est ce que j'aurai pu donner.
Pour les autres, je dois avoir une vision riche, large, pour combler au mieux ses besoins.
[on a trop tendance à faire le contraire : voir nos besoins personnels avec des yeux de riches, et ceux d'autrui avec des yeux de pauvres!]

<--->

-> L’interdit de prêter ou d’emprunter d’un autre juif avec intérêt (connu comme l’interdiction de Ribbit) est tellement grave qu’elle touche tous ceux qui sont impliqués dans la transaction : l’emprunteur, le prêteur, le courtier, l’avocat qui rédige le contrat, les témoins, le scribe et toute autre personne associée.
De plus, le prêteur transgresse six interdits et l’emprunteur en transgresse trois.

-> La guémara nous précise que celui qui transgresse cette mitsva de Ribbit risque une grande perte financière, et pire encore, il ne sera pas digne de bénéficier de la résurrection des morts (té'hiyat hamétim).
["Qui prête avec intérêts et accepte le surcroît, il vivrait? Il ne vivre pas" (Yé'hezkel 18,13) = le rav 'Haïm Chmoulévitch commente : D. dit au prophète : celui qui a vécu dans ce monde en prenant des intérêts pour un prêt consenti ne pourra pas vivre dans le monde futur.]

-> Le yétser ara est très fort dès que l’on parle d’argent.
Le Tour (Yoré Déa - Siman 160) écrit : "Il faut faire très très attention à l’interdit de Ribbit".
Le Beit Chmouël souligne que le Tour et le Choul’han Aroukh ne répètent les mots "très très" qu’à 3 reprises, et l’une d’elles est dans la règle précitée. [les 2 autres concernent les interdits de soudoiement et d’immoralité]
Le Beit Chmouël en explique la raison, sur la base d’une guémara (Makot 23b) ; l’individu a un fort désir naturel d’acquérir de l’argent, et il faut donc redoubler d’efforts pour ne pas transgresser les lois de Ribbit.
Sur la base de cette explication, il est probable que la cupidité aveugle les gens quant aux lois de Ribbit, surtout quand celles-ci risquent de causer une dégradation de leur situation financière.

<--->

-> "N’exigez pas de lui des intérêts" (Michpatim 22,25) = Ceci fait référence à l’interdit de ribbit (prêter de l’argent avec intérêt).
Le rav ‘Haïm Chmoulewitz (Si’hot Moussar) rapporte plusieurs paroles de nos Sages qui soulignent la gravité du prêt avec intérêt. Il rapporte par exemple, un midrach affirmant qu’après chaque faute, des anges tentent de vanter les mérites de la personne qui l’a commise, à l’exception du prêt avec intérêt.

Le rav Chmoulewitz ajoute :
(v.22,24-26 : ne pas mettre la pression sur l'emprunteur s'il sait qu'il ne peut pour l'instant rembourser le prêt, ne pas demander des intérêts, rendre les biens en garantie quand l'emprunteur en a besoin, comme par exemple restituer les vêtements nécessaires la journée).
La Torah souligne ici l’importance de faire du ‘hessed de la manière la plus parfaite possible en évitant de causer un quelconque désagrément à autrui. Par conséquent, bien que ce soit une grande mitsva de prêter de l’argent à autrui, le prêteur doit faire très attention à ne pas affadir son bienfait, en faisant, par exemple, pression sur l’emprunteur.

Le rav Chmoulewitz note : Plus la personne attache de l’importance au ‘hessed, plus elle est jugée sévèrement dans le cas où elle commet un manquement quant à cette reconnaissance. Ainsi, celui qui prête et exige des intérêts sera jugé très durement, parce qu’il manifeste une volonté d’aider l’emprunteur, mais décide néanmoins de lui prendre des commissions.

-> Le rav Moché Sternbuch tire un enseignement similaire d’une guémara qui affirme qu’une personne qui entame une mitsva, mais qui ne la termine pas est très lourdement punie.
[la guémara rapporte l’exemple de Yéhouda qui entama la mitsva de sauver Yossef, mais qui ne la termina pas : il perdit, à cause de cela, sa femme et deux fils.]
Ceci semble très difficile à comprendre : une telle sanction n’est pas infligée à celui qui n’accomplit pas du tout une mitsva, alors pourquoi punir sévèrement celui qui se contente de la commencer?

Cette guémara nous apprend que celui qui entreprend une mitsva montre qu’il la valorise. Par conséquent, s’il ne la termine pas, il est jugé plus durement du fait de sa plus grande appréciation de la mitsva. En revanche, celui qui ne commence même pas son accomplissement n’est pas puni, parce qu’il se trouve à un niveau inférieur et est donc jugé avec plus d’indulgence.

Nous apprenons de ces mitsvot concernant le prêt d’argent que lorsqu’une personne fait un ‘hessed à son prochain, elle doit à tout prix s’efforcer de maximiser l’effet positif de son bienfait, sans l’endommager d’une quelconque façon.
[cela appuie les paroles du rav Chmoulévitch : celui qui prête et exige des intérêts sera jugé très durement, parce qu’il manifeste une volonté d’aider l’emprunteur, mais décide néanmoins de lui prendre des commissions.]

-> Dans un sens similaire, quand quelqu’un donne de la tsédaka, il peut le faire avec le sourire ou bien en esquissant une moue. Nos Sages (Baba Batra 9b) affirment que celui qui donne avec joie reçoit 17 bénédictions en récompense de sa mitsva, tandis que celui qui donne sans enthousiasme n’en reçoit que 6.
Le manque de joie diminue donc grandement la portée du bienfait.

<-------------------->

-> "Si tu prêtes ... Ne te conduis pas envers lui comme un créancier (noché - כְּנֹשֶׁה)"

Le Rav Yaakov Beifuss (Léka'h Tov) rapporte que le riche doit prendre conscience que :
- la forme conditionnelle (si tu) implique que si tu possèdes tant d'argent que tu peux le prêter, alors sache que celui-ci revient : "au pauvre qui est avec toi" ;

- il ne faut tirer aucun orgueil de ce fait, car sinon on devient créancier (même émotionnellement!).
Il faut être reconnaissant envers Hachem qui nous a permis d'être dans cette situation.

-> Rav Shimshon Raphaël Hirsch enseigne :
"En prêtant de l'argent à celui qui en a besoin, la Torah nous laisse entendre qu'on s'attache à lui et à son infortune.
Il n'est plus seul car on se trouve à ses côtés pour l'aider à affronter les obstacles et à acquérir son indépendance financière. "

Lorsque papa Hachem voit l'entraide, qui règne entre ses enfants, Il les couvre de bisous (de bénédictions).

<------------------------------------>

"Si tu prêtes de l'agent à un membre de Mon peuple" (Michpatim 22, 24)

-> Le midrach Tan'houma (8) de commenter :
"Hachem éprouve tous les hommes : les riches, s'ils tendent la main aux pauvres, ils pourront jouir de leur richesse et la récompense de la charité accomplie leur sera conservée dans le monde futur.
[...]
Les pauvres [sont aussi éprouvés], car s'ils ne se révoltent pas dans ce monde-ci, ils recevront leur récompense dans le monde futur."

=> Il faut accepter le rôle que Hachem nous a attribué et agir en conséquent.
Par exemple, si un riche ne reverse pas ce qui lui a été donné en dépôt, on peut le lui retirer, et en faire profiter une autre personne.

En effet, nos Sages disent que la tsédaka est ce qui permet de conserver sa richesse, voir d'en avoir davantage.
On peut citer à ce sujet :

-> Le verset suivant : "Or s'il se plaint à Moi, Je l'écouterai car Je suis compatissant" (Michpatim 22,26)
Le Sforno de commenter : "Car en toutes circonstances, lorsqu'il M'implorera concernant sa pauvreté ... Je lui donnerai une part de cet argent superflu que Je t'accordais jusque-là pour subvenir aux besoins d'autrui."
[Je lui donnerai un peu de ce que Je t'aurais donné en plus de ce dont tu as réellement besoin pour vivre et qui est destiné à aider autrui.]

-> La guémara (Témoura 16a) :
"Au moment où le pauvre se rend chez l'homme aisé et lui dit : "Nourris-moi!", si ce dernier le nourrit, tant mieux.
Sinon, "le riche et le pauvre sont sur la même ligne" (Michlé 22,2) : Celui qui (Hachem) a enrichi le premier, le rendra pauvre, et celui qui (Hachem) qui a appauvri le second le rendra riche. "

Rachi de commenter : A chaque instant, D. renouvelle leur situation.

Ainsi, l'état actuelle des choses n'apportent aucune certitude quant à l'instant suivant.
Seul le fait d'assumer notre rôle dans la redistribution des richesses peut nous aider à rester parmi les riches.

<---------------------->

-> Il est intéressant de noter que cela est également vrai pour les richesses spirituelles :

- la même guémara (Témoura 16a) dit : "Mais si le sage (par rapport à une autre personne) refuse de lui enseigner la Torah ... celui qui (Hachem) a rendu le premier sage le rendra sot, et celui qui (Hachem) a fait le second sot le rendra sage".

- Nos Sages disent (guémara Taanit 7a) : "La guerre est déclarée aux érudits qui étudient la Torah en solitaire ... ils en deviennent eux-mêmes sots."

=> Ainsi, aussi bien matériellement que spirituellement, celui qui refuse de partager ce qu'il possède verra ses biens attribués à autrui.

<--------------------------------------->

"Plus le poids des richesses augmente, plus il devient difficile d'ouvrir sa main à la charité"

[le 'Hafets 'Haïm]

=> Il ne faut pas s'excuser en pensant : "J'attends d'être riche avant de donner un maximum à la tsédaka" ou "Si j'avais beaucoup d'argent, alors je donnerai beaucoup à la tsédaka", car en même temps qu'arrive la richesse, il se renforce en nous un yétser ara de ne pas la redistribuer.

<--------------------------------------->

-> Hachem désire nous soyons bons et compatissants afin de mériter le bien qu'Il nous donne. Si les hommes ont pitié les uns des autres, ils mériteront que Hachem ait pitié d'eux et envoie la bénédiction dans tout ce qu'ils font.
Par contre, si les gens n'ont pas de compassion pour autrui, Hachem n'aura pas pitié d'eux.

D. peut venir en aide au pauvre d'une autre façon, nombreux sont les moyens dont Il dispose.
Il peut fournir à l'homme ce qu'Il désire avec une main ouverte. Mais l'homme qui s'abstient d'aider les pauvres perd sa qualité d'agent de D.
S'il avait aidé un être humain à survivre, comme son mérite aurait été grand!
[...]

Le monde est une roue ... Si tu ne deviens pas pauvre, peut-être tes enfants ou tes petits-enfants le deviendront-ils.
Lorsque tu fais du bien tu en profiteras car D. te protégera et ne te laissera pas en arriver à cet extrême.
La Torah te dit de prêter de l'argent "au pauvre avec toi". Lorsque tu prêtes de l'argent, le pauvre n'est pas le seul à en profiter. Tu en bénéfices "avec lui", et parfois encore davantage.
[tu donnes du matériel (tsédaka) en échange d'une récompense éternelle (mitsva), et de plus tu te protèges de devenir pauvre "comme lui", et bénéficies d'une pluie bénédictions pour ton acte!]
[...]

"A part (milvad) l'holocauste du matin" (Chémini 9,17).
Le mot "milvad" (מִלְּבַד) peut être compris comme une abréviation des mots : "malvé léani bécha'at do'hako" = prêter au pauvre dans le besoin.
Ceci indique que consentir un prêt à un pauvre dans le besoin donne autant de mérite qu'offrir le sacrifice quotidien du matin dans le Temple." [Sifté Cohen]
[...]

La guémara (Sanhédrin 76b) enseigne : "A propos de la personne qui prête à un pauvre lorsqu'il est dans le besoin, le verset : "Alors tu appelleras et D. répondra" (Yéchayahou 58,9)."
En d'autres termes, si tu demandes quelques choses à D., Il te le donnera.
Le Sifté Cohen commente que la guémara parle d'un homme qui prête de l'argent alors qu'il est lui-même dans le besoin. Il ne tient pas compte de sa situation personnelle mais prête au pauvre le peu qu'il possède.
Cela dénote un [très] haut niveau spirituel et cet homme mérite que D. lui réponde.
[...]

Selon le 'Houpat Eliyahou, la Torah en employant : "au pauvre avec toi", nous enseigne que si tu prêtes de l'argent à un pauvre, ne le lui remets pas en public. Il aura honte parce que les gens pourraient croire qu'il reçoit la charité.
La Torah précise donc qu'il faut le prêter "au pauvre avec toi". Personne d'autre que le pauvre ne doit se trouver avec toi à ce moment-là.
Il faut faire très attention à ne jamais faire honte à qui que ce soit.
[...]

"Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi" (Michpatim 22,24) = l'argent que tu donnes au pauvre restera avec toi, c'est cela ton véritable patrimoine.
Tu peux compter sur cet argent : personne ne peut te le prendre et il reste éternellement tien.
[ma réelle richesse = ce que j'ai donné à ceux dans le besoin!]

L'homme ne doit pas se vanter de sa richesse. Il doit savoir que dans ce monde, personne ne peut être sûr de sa fortune.
En effet, chaque lettre du mot ani (עני), signifiant pauvre, se trouve juste à côté des lettres du mot "kessef" (כסף), voulant dire argent.
Le ayin est juste à côté du pé ; le noun à côté du samékh, et le youd à côté du kaf.

Nous voyons également que toutes les lettres du mot "achir" (riche) peuvent désigner soit la richesse, soit la pauvreté :
Le ayin peut servir à dire : "ani" (un pauvre) ou "achir" (un homme riche).
Le chin est la 1ere lettre du mot "sar" (un noble) ou "achir" (un homme riche).
Le réch est la 1ere lettre du mot "roch" (la tête) et du mot "rach" (le pauvre).

=> Ceci nous enseigne que le riche et le pauvre sont liés l'un à l'autre : le riche ne peut éviter le pauvre.
Si Hachem donne sa fortune au riche, c'est uniquement pour qu'il soutienne les pauvres. Si le riche réalise le but pour lequel sa richesse lui a été confiée, il sera autorisé à la garder.
Sinon, il doit se souvenir que la pauvreté est toujours à ses côtés.
[Méam Loez - Michpatim 22,24]

<--------------------------------------->

-> "Si tu prêtes de l’argent à quelqu'un de mon peuple" = cela signifie que si tu vois que tu as de l’argent en surplus de tes besoins personnels, et que tu le prêtes à Mon peuple, sache que ce n’est pas ta part, mais celle du pauvre que D. a déposée chez toi pour te donner l’occasion de pratiquer la mitsva de donner.
C’est pourquoi tu dois lui donner ce qui est à lui, et ne pas être envers lui comme un créancier, car il t'est interdit de te sentir supérieur à lui.
En effet, c’est ce qui est à lui que tu lui donnes.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

<---------------->

Rashi explique :
– "A quelqu’un de Mon peuple" par : "Ne te conduis pas envers lui avec mépris quand tu lui prêtes car il est de Mon peuple!"
– "Au pauvre qui est avec toi » par : « considère toi toi-même comme si toi, tu étais le pauvre".

Le Sabba de Kelm expliquait à ce sujet qu’avoir pitié ne suffit pas, la Torah nous demande de ressentir ce que l’autre ressent, lui qui est dans le besoin, à tel point que l’on puisse "s’observer" dans cette situation délicate.
[nos Sages disent par exemple qu'un des objectifs de nos jours de jeûnes et de pouvoir se mettre à la place de ceux qui ont du mal à se nourriture, et ce tous les jours de l'année.
A l'image de Moché en Egypte (avec ses frères juifs esclaves), nous devons pleinement nous mettre à la place des pauvres, et ressentir leur souffrance/douleur physique et psychologique.
Comment ensuite pouvoir rester insensible? Comment ensuite ne pas remercier Hachem de tout cœur d'avoir une vie si agréable en comparaison!! ...]

<--->

– "Ne sois pas pour lui comme un créancier" = Rachi commente : "ne lui réclame pas ce qu’il te doit avec violence. Si tu sais qu’il n’a pas de quoi te rembourser ne sois pas envers lui comme si tu lui avais prêté mais plutôt comme si tu ne lui avais pas prêté, c’est-à-dire ne lui fais pas honte".

<--------------------------------------->

-> b'h, également au sujet de la notion de tsédaka : https://todahm.com/2019/07/07/9542
-> ainsi que : https://todahm.com/2015/10/24/la-charite

<--------------------------------------->

-> "Grande est la charité (tsédaka), puisqu’elle rapproche la guéoula"
[guémara Baba Batra 10a]

-> Les mots : "Si tu prêtes de l’agent à [quelqu'un de] Mon peuple" (Michpatim 22, 24) ont la même valeur numérique que : "Je vous enverrai rapidement le machia'h fils de David".
[Imrot Téhorot]

<--------------------------------------->

"Si tu prends le vêtement de ton prochain en gage, tu le rendras avant le coucher du soleil.
C'est là son seul habit, le vêtement pour sa peau. Avec quoi se couchera-t-il? S'il crie vers moi, J'écouterai car Je suis compatissant." (Michpatim 22,25-26)

-> Hachem dit que si tu prêtes de l'argent à ton prochain et que à l'échéance il n'a pas les moyens de te rembourser, tu peux prendre un objet en gage (machkon).
Si le gage est un vêtement dont il a besoin le jour, tu dois le lui rendre pour toute la journée, et il le gardera jusqu'au coucher du soleil.
A ce moment-là, tu pourras le reprendre mais tu le lui rendras au matin. Tu dois faire cela chaque jour.

De cette façon, tu agiras comme Hachem le fait avec ton âme toutes les nuits.
Chaque nuit, l'âme monte pour rendre des comptes et avouer ses mauvaises actions de toute la journée.
Hachem est compatissant et rend l'âme chaque jour quelle que soit la dette de l'homme envers D. à cause de ses fautes ...

Hachem termine [ce verset] par les mots : "car Je suis compatissant".
Le monde entier a été créé par l'attribut de miséricorde.
Par conséquent, J'ai pitié de ceux qui crient vers Moi. Je t'ordonne d'être compatissant et de rendre le gage au pauvre lorsqu'il en a besoin, en particulier si c'est une chose dont il a besoin pour vivre.
Ainsi, J'ai pitié de ton âme que Je prends en gage chaque soir, Je te la rends au matin. Si tu n'as pas pitié des pauvres, Je n'aurai pas pitié de toi.

Même si le pauvre n'est pas particulièrement un homme de valeur, ne pense pas que Je ne l'écouterai pas.
"Je suis compatissant" = J'aurai pitié du pauvre même s'il ne le mérite pas C'est pour cette raison que Je suis appelé compatissant : le fait que Je l'écoute est un cadeau inconditionnel, indépendant de ses bonnes actions.

Certes, J'écoute parfois les cris des autres hommes et parfois non.
Par contre, lorsque c'est un pauvre qui crie vers Moi, Je m'empresse toujours de l'écouter.

Il est proche de Moi, comme il est écrit : "Hachem est proche des hommes au cœur brisé".
=> Par conséquent, quiconque fait de la peine au pauvre et agit durement envers lui sera sévèrement puni.
Hachem Lui-même s'occupe de lui, Il est un Juge qui n'a besoin d'aucun témoin et qui ne peut être soudoyé.
Hachem ne renvoie le pauvre à nul autre juge : Il arbitre Lui-même sa cause. Le gage que D. prend alors est l'âme de celui qui l'a persécuté.
[Zohar - Yitro 86b]

[Méam Loez - 22,25-26]

[imaginons l'impact positif que peut avoir le cri de joie que va pousser un pauvre après que nous lui ayons donné des mots d'encouragements, de l'intérêt/écoute, de l'argent, ...
"Lorsque c'est un pauvre qui crie vers Moi, Je m'empresse toujours de l'écouter" = toute personne dans le besoin (pauvre) émotionnel, matériel, ... que je peux aider, va m'entraîner à coup sûr de magnifiques bénédictions Divine, de part la proximité du "pauvre" avec Hachem!
Comment alors ne pas sauter sur les occasions de redonner du sourire aux gens, de leur donner de la confiance/valorisation en eux, de les aider financièrement, ... ]

<--->

-> "S'il advint qu'il crie vers Moi, J'écouterai car Je suis compatissant" (Michpatim 22,26)

Le Sforno explique : "J'ai de la compassion pour tout celui qui prie à Moi, lorsqu'il n'a personne qui peut l'aider mis à part Moi".

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Lorsque nous sommes désespérés, et que nous nous tournons vers Hachem persuadés que c'est le seul qui peut nous aider, alors Hachem va se tenir à notre droite pour nous aider.
Mais tant qu'une personne ressent (même un peu) qu'elle peut gérer toute seule (Hachem n'étant qu'un de ses moyens pour s'en sortir!), alors la compassion d'Hachem ne s'exprime pas totalement.

[nos Sages conseillent de prier comme un pauvre, qui tape à la porte de l'unique personne qui peut l'aider.
L'heure est grave, les espérances sont toutes tournées vers ce "riche", car sinon c'est la mort assurée!
Nos Sages (guémara Béra’hot 30b) disent : "Les premiers hommes pieux ('hassidim) se préparaient à la prière pendant une heure" = en effet, plus nous avons une conscience forte de devant qui nous prions, de notre dépendance à 100% (et pas à 80%, voir moins!), plus nous pouvons espérer obtenir de l'aide d'Hachem.
D'où la nécessité de travailler la conscience de cette réalité avant de prier!]

["N'affligez pas la veuve et l'orphelin" (Michpatim 22,21) = la Torah met particulièrement en garde au sujet de ces personnes car n'ayant personne pour les aider (pas de mari, pas de parents), ils ont davantage tendance à mettre tous leurs espoirs en Hachem, et ils ont donc un énorme pouvoir de prière et peuvent bénéficier d'une grande compassion Divine.
Tandis qu'une autre personne, au moment de sa prière aura également en tête ses plans B, les autres personnes à contacter pour s'en sortir si la prière ne "fonctionne" pas.]

<-------------------->

-> "Si quelqu’un emprunte à un autre" (Michpatim 22,13)

Le Pélé Yoets écrit : "La mitsva de prêter est un acte très charitable. “Abondance et richesse régneront dans sa maison, sa vertu subsistera à jamais.” Même si l’objet prêté s’abîme un peu, le prêteur gagnera plus qu’il n’aura perdu, car Hachem le récompensera pour sa bienfaisance. De plus, son emprunteur le bénira."

Le rav David Pinto dit : Le devoir de générosité inclut de nombreux domaines. Il faut être prêt à aider son prochain physiquement, [moralement], par sa sagesse et par ses conseils.
Nous ne devons pas le priver de tout bienfait que nous sommes en mesure de lui rendre et le faire avec cœur, selon nos possibilités. En agissant ainsi, nous procurons de la satisfaction au Créateur, qui nous rétribuera dûment.

<------------------------------------>

-> La Torah dit au prêteur qu'il doit rendre à l'emprunteur démuni l'objet qu'il veut laisser en gage "car c'est son seul vêtement sur la peau, comment pourrait-il alors dormir, et s'il crie vers Moi, Je l'écouterai car Je suis miséricordieux" (Michpatim 22,26)

-> Le Sfat Emet explique le verset autrement.
Au départ, la Torah s'adresse au prêteur, l'enjoignant de restituer au pauvre son gage, mais par la suite, Hachem s'adresse directement au pauvre et lui dit : "Si tu cries vers Moi, Je t'écouterai car Je suis miséricordieux" = "Pourquoi fais-tu la manche comme un mendiant? Pourquoi t'adresses-tu à cet homme? Tourne-toi vers Moi, car chez Moi se trouve toute l'aide possible! Pourquoi fais-tu une hichtadlout absurde en demandant de l'aide à des êtres humains? Fais la bonne et réelle hichtadlout, prie Celui qui peut vraiment t'aider, et tu verras la délivrance".

<--->

-> "Si tu as pris en gage la tunique de ton prochain, tu la lui rendras avant le coucher du soleil. Car c'est sa seule couverture, c'est le vêtement de son corps, avec quoi dormira-t- il Et lorsqu'il criera vers Moi, Je l'entendrai, car Je suis compatissant" (Michpatim 22,25-26)

-> Le Sfat Emet commente :
La Torah s'adresse ici à la fois au prêteur et à l'emprunteur. Elle dit au prêteur : "Tu dois rendre le gage à l'emprunteur. Tu lui as pris sa seule couverture, c'est pourquoi tu dois la lui rendre."
Mais elle s'adresse aussi à l'emprunteur : "Si tu as un souci, et qu'il te manque la seule couverture que tu avais parce qu'on te l'a prise, ne te tourne pas vers ton créancier pour la récupérer, ce n'est pas la bonne adresse'. Car en réalité, ce n'est pas lui qui te l'a prise ... Tu dois te tourner vers D. directement!", comme il est écrit : "Lorsqu'il criera vers Moi" et pas « vers lui ». Et alors, si tu te tournes vers Moi, "Je t'entendrai, car Je suis compatissant".

-> Le rav Yaakov Israël Pozen ajoute :
Ne te rabaisse pas à quémander auprès de ton créancier, pour le supplier de te rendre ta couverture. Cesse ta course effrénée en quête d'argent, de possession, de salaire ... Investis tes efforts au bon endroit : la prière! C'est là que tout prend sa source.