Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Yaakov sortit de Béer Chéva et alla vers 'Haran" (Vayétsé 28,10)

-> Selon Rachi : Lorsqu’un juste quitte un endroit, il laisse un vide. Tant qu’il est dans la ville, il en fait la splendeur, l’éclat et la beauté ; une fois qu’il la quitte, sa splendeur, son éclat et sa beauté la quittent avec lui.

Avraham et Sarah, Its'hak et Rivka étaient aussi des tsadikim, et ont quitté plusieurs lieux.
Que vient nous apprendre ce concept appliqué uniquement pour Yaakov?

-> Lorsque Avraham et Sarah ont quitté leur localisation, ils n'ont laissé derrière eux aucun tsadikim.
Il était évident qu'ils ont laissé un grand vide.
Yaakov a laissé derrière lui : Yits'hak et Rivka, des êtres exceptionnels.

Nous apprenons de là que lorsqu'un tsadkim quitte un lieu où il y a d'autres tsadikim, son départ est ressenti.

[le Kli Yakar]

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-> Le départ d'un tsadik ne laisse de vide, que dans le cas où les personnes sont sensibles à la spiritualité.

Lorsque Avraham a quitté sa terre, il a laissé un lieu rempli d'idolâtres.
Puisqu'ils n'appréciaient pas la grandeur [spirituelle] d'Avraham, lorsque celui-ci vivait parmi eux, il est évidement qu'ils n'ont pas ressenti de vide à son départ.

Yaakov a laissé derrière lui son père et sa mère, qui avaient conscience de sa stature, et eux ont ainsi ressenti le vide causait par son départ.

['Hatam Sofer]

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-> Il est intéressant de noter que la paracha Vayétsé ne contient pas de sauts de paragraphe.
Cela fait allusion à l'idée suivante : bien que Yaakov a quitté physiquement la terre d'Israël, il n'a jamais coupé ses liens émotionnels avec elle.

Son cœur et son esprit sont restés en Israël de son départ à son retour.
Ses yeux sont toujours restés concentrés sur le futur, moment où il y retournera.

[Sfat Emet]

-> Le rav Yéhouda haLévi disait : "Mon cœur se situe à l'est (Israël), bien que je me trouve à l'ouest".

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+ "Yaakov sortit de Béer Chéva et alla vers 'Haran" (Vayétsé 28,10)

-> Selon Rachi : Lorsqu’un juste quitte un endroit, il laisse un vide. Tant qu’il est dans la ville, il en fait la splendeur, l’éclat et la beauté ; une fois qu’il la quitte, sa splendeur (oda - הוֹדָה), son éclat (ziva - זִוָּהּ) et sa beauté (adara - הַדָּרָהּ) disparaissent (pana - פָּנָה) avec lui.

-> Le rabbi Israël Bronstein fait remarquer que si nous faisons sortir la guématria de : Yaakov (182 - יַעֲקֹב), de celle de : Béer Chéva (575 - בְּאֵר שָׁבַע), on obtient le nombre 393, qui est l'exacte guématria des mots de Rachi : "pana hoda ziva véhadara" (sa splendeur, son éclat et sa beauté disparaissent [avec lui] - פָּנָה הוֹדָה זִוָּהּ והַדָּרָהּ).

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+ "Yaakov sortit de Béer Chéva et alla vers ‘Haran" (וַיֵּצֵא יַעֲקֹב מִבְּאֵר שָׁבַע)

-> Le Baal haTourim enseigne : Les dernières lettres ont la même valeur numérique que "Ever", ce qui nous enseigne qu'il est resté chez Chem et Ever pour étudier la Torah.
Le mot "miBéer Chéva" a la guématria de "haTorah", c'est-à-dire qu'il est allé étudier la Torah chez Chem et Ever.
[Bné Chouchan]

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-> "Yaakov sortit de Béer Chéva et alla à 'Haran" (Vayétsé 28,10)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle eu besoin de dire au préalable que Yaakov sortit de Béer Chéva, alors qu'il est chose connue que Yaakov vivait à Béer Chéva? Pourquoi n'est-il donc pas dit plus simplement : "Yaakov alla à 'Haran"?

-> Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) répond :
En fait, à Béer Chéva, Yaakov étudiait la Torah avec grande assiduité. Ainsi, quand il alla à 'Haran, chez Lavan le racha, où il travaillera dur et vivra avec des gens dépravés, on aurait pu penser qu'il a forcément baissé de niveau et s'est affaibli spirituellement et dans sa Torah.
C'est pourquoi, le Texte dit : "Yaakov sortit de Béer Chéva et alla à 'Haran", comme pour dire qu'il alla à 'Haran et y vécut, avec le même attachement à la Torah que quand il sortit de Béer Chéva.
Yaakov ne perdit rien. Sa sainteté n'en fut pas entachée. "Il alla à 'Haran" avec la même stature spirituelle que quand "il sortit de Béer Chéva".

"Et ce fut au matin, et voici que c'était Léa! Il dit à Lavan : 'Que m'as-tu fait là? N'est-ce pas pour Rachel que je t'ai servi? Et pourquoi m'as-tu trompé?' " (Vayétsé 29,25)

-> "Rachel, ta fille, la plus jeune (hakétana) (Vayétsé 29,18)
Rachi dit que Yakov savait que Lavan était un escroc, il a ainsi demandé :
- "ta fille" : et non une autre Rachel de la rue
- "hakétana" (la plus jeune) : afin d'éviter qu'il puisse changer le nom de Léa en celui de Rachel.
Rachi conclut que malgré tout cela, il a été piégé par Lavan.

Comment a-t-il pu se faire avoir malgré un engagement clair?

Le Roch donne la réponse suivante.
Rachel était très belle et plus grande en taille que Léa.
Lavan a changé le nom de Léa en Rachel, qui était alors la plus petite.
Lavan a ainsi donné : Rachel (anciennement Léa), sa fille, hakétana (la petite - en taille et non en âge), et a donc respecté la demande de Yaakov.

-> "Yaakov dit à Lavan : 'Que m'as-tu fait là? N'est-ce pas pour Rachel que je t'ai servi? Et pourquoi m'as-tu trompé?
Lavan dit : 'Cela ne se fait pas dans notre endroit de donner la cadette (atsé'ira) avant la plus grande ...' "
(Vayétsé 29,25-26)

Lavan utilise ici intentionnellement le mot : "atsé'ira" (la cadette) et non "akétana", comme utilisé par Yaakov lors de sa requête, et ce afin de mettre en avant à Yaakov de mieux utiliser le langage.

Yaakov a demandé : "la petite" (akétana), ce qui lui a été donné.
S'il avait demandé : "la jeune" (atséira), il lui aurait dit dès le début que ce n'est pas la coutume de marier la plus jeune avant la plus âgée.

=> Lavan a réussi à escroquer Yaakov, et à se montrer plus blanc que blanc (Lavan) à la fin.
A l'image du cochon qui montre ses sabots en disant : "Regardez-moi je suis casher!" [alors qu'il lui manque la faculté de ruminer]

-> Le Maharcha (Baba Kama 123a) dit que si Yaakov n'avait pas donné des signes (simanim) à Rachel afin de la reconnaître, il ne se serait pas fait avoir, car il aurait reconnu que ce n'était pas sa voix.
[Mais c'est Hachem qui décide du déroulement final des choses.]

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-> Le midrach (Eikha rabba 1) rapporte le fait suivant sur Rachel.
Au moment de la destruction du Temple, les juifs étaient aux mains de leurs ennemis, et Avraham, Its'hak, Yaakov et Moché ont prié afin de les sauver.
Hachem n'a pas accepté leurs prières.

Notre matriarche Rachel est alors venu et a plaidé la cause du peuple juif.
Elle a argumenté qu'elle avait sacrifié son avenir afin de sauver sa sœur de tout sentiment de honte, en lui permettant de se marier (malgré l'arnaque de Lavan).
Elle est allée aussi loin que de se cacher sous le lit et de donner à sa sœur les signes, afin que Yaakov ne découvre pas l'identité de Léa, lui causant alors une grande honte.

Si Rachel, faite de chair et de sang, à annuler son futur de Matriarche afin d'éviter toute humiliation à sa sœur, alors certainement Hachem ne doit pas être strict avec le peuple juif pour s'être égaré dans l'idolâtrie, chose vide d'existence.
Hachem a alors accepté ses prières.

Le prophète Yirmiyahou rapporte : "Une voix plaintive d'amers sanglots. C'est Rachel qui pleure ses enfants, qui ne veut pas se laisser consoler de ses fils perdus!
Hachem dit que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, il reviendront du pays de l'ennemi" (Yirmiyahou 31,14-16)

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï), cela nous montre que tous les mérites énormes de nos Patriarches et ceux de Moché Rabbénou ne pouvaient pas sauver le peuple juif de l'exil, et cela n'a pas se faire qu'uniquement par le mérite de Rachel.

Hachem prépare le remède avant la maladie.
Le Ben Ich conclut que si Rachel n'avait pas agit comme elle l'a fait, l'ensemble du peuple juif serait resté perdu dans l'exil pour l'éternité.

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-> "En récompense de sa tsniout (pudeur), Ra'hél a mérité d'avoir comme descendant le roi Chaoul (de la tribu de Binyamin fils de Ra'hel)" (guémara Méguila 13b)
[De même, grâce à sa pudeur (tsniout), Chaoul mérita d’avoir pour descendante la reine Esther qui fut également discrète, comme son nom l’indique, puisqu’elle ne divulgua pas ses origines]

-> On a pu se rendre compte de la bonté et de la miséricorde de Rachel, qui suite à la fraude de Lavan, a tout fait pour éviter le moindre sentiment d'embarras à sa sœur, prenant le risque de passer à côté du fait d'être la femme de Yaakov, d'être une des Matriarches à la base de tout le peuple juif.
Qu'en est-il de sa pudeur?

Yaakov a vu Rachel pour la 1ere fois au puits, et ensuite, il ne l'a plus revu durant les 7 années qu'il a travaillé pour avoir droit de la marier.
Même lorsque Yaakov devait venir voir son employeur (son père Lavan), elle faisait en sorte qu'il ne puisse pas la voir.
Si Yaakov l'avait vu pendant ces 7 années, il aurait su la différence entre Rachel et Léa, et ce même dans le noir.
Rachel était grande de taille, et Léa petite.

=> C'est uniquement parce que Rachel a été pudique pendant les 7 années, qu'elle a pu sauver Léa du moindre sentiment d'embarras, en pouvant se faire passer pour elle.
[Ben Ish 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Elazar de Garmiza dit que Rachel et Léa étaient des jumelles, et que Léa est née en 1ere.
Yaakov était d'accord sur le fait que la plus âgée devait se marier avant la plus jeune.
Cependant, il voulait se marier avec Rachel, car pour lui c'était la plus âgée.

Dans le cas de jumeaux, celui qui est conçu en 1er, et celui qui sort du ventre de sa mère en second (principe de la valise dans l'avion : la 1ere arrivée est la dernière à sortir de l'avion, car mise au fond).
Celui qui est conçu en 1er possède un supplément de sainteté, car même avant sa naissance, le fœtus dans le ventre peut avoir des pensées de kédoucha.

Lavan dans sa réponse ne prend pas en compte la notion de kédoucha (sainteté). Pour lui, celle qui est sortie en 1ere du ventre, c'est celle qui est la plus âgée, celle qui doit se marier d'abord.
A l'inverse, Yaakov prend en compte cette notion de sainteté, et pour lui, celle qui est conçue d'abord, est celle qui a le plus de sainteté.

[le Na’hal Kédoumim]

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-> Le Pardess Yossef reprend cette même idée : l'aînesse appartient à celui qui a été créé en premier, et non à celui qui est né en premier. Le fait que Yaakov ait acquis le droit d'aînesse n'est que pour se justifier aux yeux du monde, mais en réalité, c'était Yaakov qui était l'aîné.
[d'où la divergence entre Lavan et Yossef : "cela ne se fait pas chez nous"]

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-> Yaakov dit à Lavan : "Pourquoi m’as-tu trompé?" (v.29,25)

Le rabbi Bounim de Pshischa fait remarquer que tous les problèmes de l'histoire peuvent se retrouver dans ce moment.
En effet, si Lavan aurait donné Ra'hel à Yaakov, comme ils s'étaient mis d'accord au début, Yossef aurait été le premier-né indisputé. Par conséquence, les frères n'auraient pas été jaloux de Yossef, et ils ne l'auraient pas vendu à l'Egypte, et l'exil n'aurait pas eu lieu, ni la destruction du Temple.
Ainsi, tous les problèmes de l'histoire s'expliquent par ce moment où Lavan a trompé Yaakov.
C'est pourquoi Yaakov qui avait conscience de cela pouvait légitiment être bouleversé, et il en a d'ailleurs crié : "Pourquoi m’as-tu trompé?" [avec tout ce que cela implique dans le futur!]

Le rabbi Bounim de Pshischa nous dit que cependant Yaakov [à son niveau] n'aurait pas dû se plaindre. Il aurait dû réaliser que même cela était destiné du Ciel.
Certes Lavan sera puni car il est à l'origine de tous ces problèmes futurs, mais si cela n'aurait pas été Lavan alors il y aurait eu quelqu'un d'autre à sa place pour le faire, car rien ne peut se produire sans l'accord d'Hachem.

"[Yaakov] rencontra l'endroit et y passa la nuit parce que le soleil s'était couché (ki va hachéméch)" (Vayétsé 28,11)

-> Le midrach (Béréchit rabba 68,10) commente que "ki va" peut être interprété en un seul mot : "kiva", qui signifie : éteindre.
Le verset se lit alors comme : Yaakov rencontra l'endroit, car Hachem avait éteint le soleil.
Pourquoi cela?

Le midrach répond que Hachem a agit ainsi car il voulait parler en privé à Yaakov.
C'est comme un roi qui reçoit une personne qu'il aime beaucoup, et qui va demander d'éteindre les lumières autour, afin de pouvoir lui parler en toute intimité.

-> Cet épisode de Yaakov s'est déroulé alors qu'il allait en exil, quittant la terre d'Israël.
Selon le Zekan Aharon, le message est que l'exil est une façon pour Hachem "d'éteindre la lumière", Lui permettant alors de nous proposer des opportunités spirituelles si précieuses, qu'elles doivent nous être révélées qu'en secret et en privé.

Cela est vrai à l'échelle du peuple collectivement, mais aussi pour chaque juif individuellement.
On peut citer par exemple :

1°/ Nos Sages (midrach Bamidbar rabba 15,7) font remarquer que l’œil humain ne voit pas à partir du blanc, mais à partir du noir.
Le message est que c'est de nos moments les plus noirs, que nous pouvons acquérir la meilleure vision sur nous-même et sur la vie.
En effet, avec du recul, on se rend compte que ce qui nous a permis de nous améliorer, c'est souvent nos passages difficules.

Le petit point noir est nécessaire pour que le reste soit encore plus lumineux!

2°/ Il est écrit : "Il m'a relégué dans des régions ténébreuses comme les morts, endormis pour toujours" (Eikha 3,6)
Qu'est-ce que cela signifie?

La guémara (Sanhédrin 24a) explique que cela fait référence au Talmud de Babylone, qui a été écrit et compilé dans une période [d'exil] de grande obscurité.
Ainsi, la guémara, qui est la fondation et la base de pratiquement toute la vie juive, a pu prendre forme dans un moment l'obscurité totale.

==> Hachem éteint souvent la lumière, afin de nous montrer la lumière.

"Il fit un rêve, et voici qu'une échelle était dressée vers la terre et son sommet arrivait au ciel ; et voici que des anges de D. [y] montaient et y descendaient.
Et voici que Hachem se tenait au-dessus de lui, et Il dit : 'Je suis Hachem, le D. d'Avraham ton père et le D. d'Its'hak ; le sol sur lequel tu es couché, c'est à toi que Je le donnerai ainsi qu'à tes descendants' "
(Vayétsé 28,12-13)

-> Les "anges de D." : font référence aux érudits en Torah, qui sont qualifiés de cette même façon par la guémara (Shabbath 119b).

La guématria : "des anges de D. [y] montaient et y descendaient" est de : 613 (מלאכי אלהים עולים וירדים).
Cela fait allusion au fait qu'accomplir les 613 mitsvot entraîne l'âme d'une personne à monter au Ciel sans défaut, et à en descendre totalement complète et pure lorsqu'elle se lève le matin.

[Sfat Emet]

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-> L'échelle, avec les anges montant et descendant, est une métaphore de la vie.
A chaque instant, une personne ne reste jamais à la même place : soit elle monte, soit elle descend.
[le 'Hafets Haïm]

Il n'y a pas d'action neutre : soit c'est en accord avec la volonté de Hachem est dans ce cas, comme le dit le Ram'hal, on fait monter le monde entier avec nous-même, sinon c'est le contraire.

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-> Apparemment, il aurait fallu écrire en accord avec les déplacements des anges : ils descendent d'abord, et ensuite ils montent.
=> Pourquoi le verset adopte-t-il l'ordre inverse?

"Celui qui fait une mitsva acquiert un défenseur" (Pirké Avot 4,11)
Ce défenseur, un bon ange, monte pour justifier la personne. Ensuite, il descend pour défendre cette personne qui a fait la mitsva.
C'est pourquoi le verset dit à juste titre : "y montent et y descendent", car c'est effectivement l'ordre, ils montent pour justifier puis descendent pour défendre.
[rabbi Yéhouda Berdugo - Mayim Amoukim]

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-> Le mot : "échelle" (סלם - soulam) a la même valeur numérique que : Sinaï (סיני).
Cela indique que Hachem a montré à Yaakov le don de la Torah au mont Sinaï.
De plus, סלם a la même guématria que : c'est le Trône de Gloire (zé kissé akavod - זה כסא הכבוד).

[Baal haTourim]

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Béhar) explique cette équivalence numérique : la Torah, qui a été donnée sur le Sinaï (סיני), est l'échelle (סלם) au moyen de laquelle nous devenons plus proches de D.

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni, Ki Tissa 394) enseigne que lorsque les juifs font la volonté de D., le lieu principal de résidence de la présence divine est en bas, sur terre.
Les anges qui recherchent Hachem doivent venir dans ce monde pour Le trouver.
[Alchikh - Dévarim 10,14]

Selon nos Sages, les anges venaient du Ciel (un niveau de moindre kédoucha) pour la terre (un niveau ayant davantage de kédoucha, de présence divine).
Ainsi, d'abord les anges "montaient" du Ciel vers la terre (à l'image de l'alya en Israël), puis "redescendaient" au Ciel.

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-> Le Binyan David commente : "des anges de D. y [בו] montaient et descendaient".

Les anges n'ont pas de yétser ara contrairement aux hommes, ce qui a entraîné que la Torah a été donnée aux hommes (cf.guémara Shabbath 88b).
Malgré le fait d'être "dressé vers la terre" (yétser ara), lorsqu'une personne suit la volonté de Hachem (le Ciel), les anges "descendent", dans le sens où ils sont à un niveau inférieur à cet homme (puisqu'ayant utilisé son libre arbitre positivement).

Cependant, si une personne ne suit pas la volonté de D. (la terre), les anges "montent" à un niveau plus élevé que l'homme.

=> Tout est dans les mains du peuple juif.

-> "Des anges de D. [y] montaient et y descendaient" : il est humain de tomber (les anges montant par rapport à l'homme), mais il faut surtout s'efforcer de se relever en faisant téchouva et en repartant de l'avant plein d'envie d'agir mieux (l'homme redevient alors supérieur aux anges, qui descendent).

C'est la dynamique de la vie, à l'image de nos jambes lorsque nous marchons, qui montent et ensuite redescendent, avançant pas à pas, échelon après échelon, vers papa Hachem.

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-> L'échelle est une métaphore de l'homme.
L'homme est formé depuis la terre, mais il est béni par une âme (néchama), qui est divine et qui atteint le Ciel.

Lorsqu'un homme permet à ses besoins matériels de le dominer, ils vont l'attirer en bas et il est "dressé vers la terre".
Cependant, si une personne se remplit de sainteté par le biais de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des mitsvot, l'échelle peut atteindre jusqu'au Ciel.

[Yichma'h Moché]

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-> L'échelle représente le lien entre le Ciel et la terre.
On doit faire tout son possible pour monter spirituellement de niveau, et ce pas à pas, comme si l'on montait une "échelle vers le Ciel".

Cependant, pendant que l'on grimpe l'échelle, on se doit d'être "dressé vers la terre", de toujours rester humble, car c'est la seule façon d'atteindre le haut l'échelle.

[Rav Yonathan Steif]

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+ L'échelle est une belle leçon sur la vie.

-> Lorsqu'on la monte, on regarde vers le haut (le ciel - la spiritualité).
Il est écrit : "La jalousie envers les sages augmente la sagesse" (guémara Baba Batra 21a).
Dans la spiritualité, il faut toujours regarder ceux qui ont plus que nous, les jalouser et vouloir à minima les rejoindre.
On a une obligation de moyen, d'utiliser toutes nos forces, nos ressources dans ce sens.

-> Lorsqu'on la descend, on regarde vers le bas (la terre - la matérialité).
Le 'Hovot haLévavot (chap.7) enseigne : "(Il est recommandé) de porter son regard en permanence sur celui qui est au-dessous de nous sur le plan matériel et non pas sur celui qui est au-dessus de nous"
Dans la matérialité, il faut s'efforcer de voir ceux qui nous sont inférieurs, afin d'apprécier et d'être content de notre situation.

-> Le midrach Chmouel (Avot 4,1) tire la même idée de la fin du 1er paragraphe du Alénou. Il est écrit : "bachamayim mimaal" = pour ce qui est spirituel (chamayim) regarde au-dessus (mimal) ; "véal aarets mita'hat" = pour ce qui est matériel (aarets) regarde en dessous (mita'hat).

Ce qu'on a dépend de D., et au-delà d'un manque de émouna, pourquoi passer toute sa vie à peiner pour obtenir quelque chose, plutôt que de l'accepter (Hachem a ses raisons) et de profiter pour monter l'échelle spirituellement, échelon par échelon, dès maintenant. Car après, il risque d'être trop tard ...

On peut citer 2 exemples illustrant ce dernier point.

1°/ La lune s'est plainte auprès de Hachem que 2 grands luminaires (la lune et le soleil) ne pouvaient pas exister en même temps.
Elle avait raison sur le fond de sa demande, mais il y avait une très légère pointe d'orgueil (vouloir être la plus grande).
D. a alors réduit la taille de la lune, mais ensuite pour la consoler, Il lui a dit qu'on fera chaque mois une bénédiction sur elle, et Il lui a également ajouté les étoiles.
Que viennent-elles lui apporter ces dernières?

Les étoiles permettent à la lune de se dire, il y a pire que moi (je ne suis pas la petite), et d'ainsi retrouver la sérénité et la joie de vivre.

[à l'origine le soleil et la lune avaient le même diamètre, mais après que la lune a été rapetissée, Hachem l'a repositionnée beaucoup plus proche de la terre (alors que le soleil est demeuré très éloigné de la terre). Grâce à cette "bonté" d'Hachem, la lune semble avoir les mêmes dimensions apparentes que le soleil, vues depuis la terre.
On voit de là à quel point Hachem punit avec précision, et l'importance de toujours préserver l'honneur d'autrui.]

2°/ Rabbi Akiva et sa femme étaient extrêmement pauvres, et dormaient réellement à même la paille.
Hachem leur a envoyé un homme qui leur a demandé de la paille, car sa femme allait accoucher, et il n'avait pas de paille.

Cela a contribué à redonner totalement le moral à Rabbi Akiva et à sa femme : "Regarde, nous avons de la paille, et d'autres n'en ont même pas. Quelle chance nous avons! Comment pouvons-nous nous plaindre de notre situation!"

=> L'échelle symbolise la façon dont un juif doit voir la vie afin d'en être pleinement heureux.

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-> De même que la lune, bien que secondaire au soleil et ne faisant que refléter sa lumière, a une quantité énorme d'étoiles pour la consoler, de même la Torah Orale, un reflet de la lumière de la Torah [Écrite], possède des millions d'âmes juives qui l'étudient et accroissent son rayonnement.
[Sfat Emet]

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-> L'échelle que Yaakov a vu avait uniquement 4 échelons, correspondant aux 4 attributs nécessaires à une personne afin d'avoir la prophétie, comme la guémara (Nédarim 38a) l'enseigne : "la prophétie ne réside que sur celui qui est sage, fort, riche et humble"
[Séfer ha'Ikarim 3,10]

Le Ben Yéhoyada commente cette guémara, en disant qu'en réalité, il n'y a qu'une seule condition nécessaire, et c'est l'humilité.
Si une personne est pauvre, faible ou pas intelligente, elle n'a pas de véritable humilité, car elle n'a pas vraiment de raison d'être orgueilleuse.
Cependant, celui qui est intelligent, fort et riche, et qui est malgré tout humble, fait preuve d'une véritable humilité.

-> Le Maharal explique cette guémara en disant que seule une personne qui est similaire aux 4 corps Céleste du Chariot Divin ('hayot hamerkava), peut mériter la prophétie.
En effet, sur le Chariot Divin, il y a :
- un lion = qui représente une personne forte ;
- un bœuf = allusion à une personne riche ;
- le visage d'un homme = la sagesse ;
- un aigle = l'humilité (puisqu'étant le plus petit des 4 éléments, et renvoyant également à l'idée que lorsqu'une personne s'abaisse, alors Hachem l'élève très haut).

-> Le Ran dit que l'on peut facilement comprendre qu'un prophète doit être sage et humble.
On peut également comprendre la nécessité qu'il soit fort, car il en a besoin au moment d'affronter les prophéties difficiles pour le peuple juif.
Mais pourquoi la richesse?

Un prophète, en plus d'être personnellement complet dans son service d'Hachem, doit également amener les juifs sur le bon chemin du service Divin.
Le roi Salomon écrit : "la sagesse du pauvre est dédaignée et ses paroles passent inaperçues" (Kohélet 9,16).
Puisque les gens n'écoutent pas les pauvres, alors un prophète se doit d'être riche afin de pouvoir influencer autrui et être écouté.

-> D'ailleurs le Maharam Shick fait remarquer qu'au moment des 1eres Lou'hot, tous les juifs étaient purs et avaient un niveau élevé où ils acceptaient pleinement le message de Moché sans qu'il soit riche.
La faute du Veau d'or a entraîné de l'impureté et une baisse importante du niveau spirituel, faisant que pour le don des 2e Lou'hot, Moché devait être riche pour que ses paroles soient pleinement entendues par le peuple juif.

[A la sortie d'Egypte, Moché n'avait pas amassé de richesse préférant prendre les ossements de Yossef. Par contre, il est devenu extrêmement riche en ramassant des morceaux de saphirs issus des Tables de la Loi.
Le Méam Loez (Ekev 10,2) rapporte que Moché a pris une part plus active à la fabrication des 2e Tables de la Loi. D. lui avait donné les 1ere Tables toutes prêtes, mais cette fois-ci, Il lui a demandé de les tailler lui-même.
Hachem lui a montré une carrière de saphir céleste où prendre le matériau pour les Tables.
Le midrach rapporte que D a donné à Moché la permission d'emporter avec lui les débris de saphir qui restaient après la gravure des 10 Commandements sur les Tables. Ces débris ont suffi à enrichir Moché.]

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-> "Il fit un rêve, et voici qu'une échelle était dressée (moutsav - מצב) ... Et voici que Hachem se tenait (nitsav - נצב) au-dessus de lui" (Vayétsé 28,12-13)

Le mot "moutsav" implique que cela a été mis en place par d'autres personnes, tandis que "nitsav", qui est une forme différente de ce même mot, implique que Hachem se tient par Lui-même.
[le Rachbam]

A chaque instant, un être humain ne peut exister et faire quoique ce soit, que grâce à la bonté et l'aide de D. (moutsav renvoyant à cela).
Uniquement Hachem existe par Lui-même, n'étant dépendant de personne et existant au-delà de toute limitation (nitsav renvoyant à cela).

Par nos actions (Torah, mitsvot, ...) nous avons la possibilité de monter l'échelle spirituelle, d'amener la présence divine dans ce monde, et de devenir des êtres très au-delà des anges.

C'est là toute la dualité de l'être humain : extrêmement insignifiant car totalement dépendant de Hachem ; mais infiniment grand car il a une âme et des capacités énormes.

Il ne faut surtout pas se contenter de notre situation, mais toujours avoir une ambition folle (monter l'échelle jusqu'au Ciel), afin de mettre au grand jour nos magnifiques potentialités.

Comme l'écrit le Kouzari, les différentes catégories de ce monde sont : les minéraux, les végétaux, les animaux, les hommes et puis les juifs.
Un juif peut être supérieur à toute autre créature (même les anges), il peut même devenir quasi-divin, au point où D., Lui-même, a dû préciser que nous ne pourrions pas totalement l'égaler.

Mais, si nous en faisons une mauvaise utilisation, nous pouvons être pire que des animaux.

=> b"h, à nous de prendre l'échelle spirituelle dans le bon sens.

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-> Le Baal haTourim dit que la métaphore de l'échelle vient nous enseigner qu'il ne faut jamais perdre espoir.
Toute personne est toujours sur cette échelle, qui atteint le Ciel (le lien avec Hachem n'est jamais perdu, rompu, quoique nous ayons pu faire).

-> Ce qui compte dans la vie, ce n'est pas à quelle hauteur de l'échelle je suis, mais combien d'efforts j'ai fait pour monter en spiritualité, par rapport à l'effort théorique que j'aurai pu produire.

Chacun à sa propre échelle de la vie à monter, en fonction de ses capacités et de son unicité.

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-> Selon le Ora'h lé'Haïm, cette échelle symbolise l’homme.
S’il est planté à terre, c’est-à-dire s’il est modeste et humble, se considérant comme de la terre, alors sa tête atteindra le ciel.
En effet, dans le Ciel, pour Hachem, cet homme sera très important et sa personnalité aura une grande valeur.
Cela rejoint l’enseignement du Zohar qui dit : "Celui qui est petit, est grand". C’est-à-dire que celui qui est modeste et se voit petit, en réalité il est grand et Hachem lui accordera beaucoup de valeur et d’importance.

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-> Le rabbi de Rizhin (rabbi Israël Friedman) disait que le mot : soulam (échelle - סֻלָּם) est l'acronyme de : séouda mélavé malka (סעודת מלוה מלכה), le 4e repas de Shabbath.
Elle est "dressée sur le sol" (moutsav artsa) : on a tendance à la jeter à terre, à la mépriser/oublier ; bien que "son sommet arrive au Ciel" (rocho maguia achamayéma) : elle est si élevée et sainte, que sur un plan spirituel elle a la capacité d'amener une personne plus proche de D.

"Les enfants s'agitèrent en son sein" (Toldot 25,22)

-> Selon Rachi : "Ils se heurtaient l'un contre l'autre, se disputant l'héritage des 2 mondes"

On pourrait penser que Yaakov voulait le monde à venir, et Essav ce monde-ci.
Mais ce n'est pas le cas.

Le Chem miChmouël explique, qu'en réalité, chacun voulait les 2 mondes, et que l'unique différence réside dans lequel donner sa préférence.
Pour Yaakov, l'essentiel est la poursuite du monde futur, tandis que pour Essav le principal est la recherche des plaisirs de ce monde temporaire.

Le midrach (Béréchit 63,10) rapporte que Essav demandait à son père comment prélever la dîme sur le sel et la paille, afin de tromper son père et de créer une impression qu'il était méticuleux dans l'observance des mitsvot.
Le Chem miChmouël dit qu'on peut y apprendre un message plus profond.
Essav prenait quelque chose de secondaire (la paille, le sel) et en faisant quelque chose de principal (sur lequel on doit prélever la dîme).
La paille est accessoire au blé qu'elle protège, et le sel ne vient qu'après la nourriture pour la relever ou la préserver.

On sait que le yétser ara a pour objectif de créer en nous des doutes, faisant un grand mélange entre nos priorités.
Il veut qu'à nos yeux l'accessoire devienne l'essentiel, afin que notre vie soit au final la plus vide possible.

De notre côté, nous devons tout faire pour garder fermement la barre et naviguer dans la vie selon le GPS de la Torah, n'oubliant jamais pourquoi un juif est dans ce monde.

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-> "De même que l'eau et le feu ne peuvent pas demeurer ensemble dans un récipient, de même l'amour pour ce monde et l'amour pour le monde à venir ne peuvent pas résider ensemble dans le cœur du croyant"
['Hovot haLévavot - Chaar 'Hechbon haNéfech - chap.3]

=> A nous de choisir si l'on veut un vie à la Yaakov ou bien à l'Essav, car vouloir être sur les 2 tableaux n'est pas possible : le feu et l'eau ne pouvant co-exister.

Avant d'agir, on peut se demander : est-ce que Hachem, mon rav, serait d'accord avec mon choix?

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-> Hachem a mis un sentiment d'hostilité dès le début entre ces 2 frères jumeaux, pour éviter que Yaakov ne demande des conseils ou bien apprenne des voies de Essav.
C'est ce sentiment qui va se manifester lorsque les juifs vont souffrir des mains d'Essav et de ses descendants au travers les siècles.
[Séfer 'Hassidim]

[dès que nous commençons à trop nous comporter comme les non-juifs, cette animosité se développe pour nous remettre à notre place de juif]

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-> Selon Rachi : "Ils se heurtaient l'un contre l'autre, se disputant l'héritage des 2 mondes"

Apparemment, cela signifie que Yaakov a choisi le monde futur et Essav, ce monde-ci. Si tout était si simple, pourquoi se disputaient-ils ?

C’est que Yaakov voulait aussi ce monde-ci pour l’élever et le sanctifier au niveau du monde futur.
Quant à Essav, il cherchait aussi le monde futur, pour le mélanger avec ce monde et ainsi renforcer le mal par son mélange avec le bien.
En effet, le mal tout seul n’a pas tellement de force, tout son pouvoir émane du fait qu’il est relié au bien et c’est de ce bien qu’il puise sa force.
C’est ce que Essav souhaitait : rabaisser et mélanger le monde futur au niveau de ce monde, en vue de renforcer la matérialité.
[le 'Hidouché haRim]

-> Rivka pensait qu’il n’y avait qu’un seul enfant dans son ventre, ce qui lui causait une grande souffrance, croyant que le même enfant avait des tendances pour la Torah et pour l’idolâtrie. C’est ainsi qu’elle a consulté Chem et Ever. L’explication a été : "Deux peuples se trouvent dans ton ventre".
C’est à dire que tu n’as pas qu’un seul fils avec les 2 tendances, mais 2 enfants, un bon et un mauvais.
Comment cela pouvait-il la rassurer, car finalement un de ses fils aura totalement une tendance mauvaise.

On voit de là qu’il est préférable de choisir définitivement son clan qu’il soit bon ou mauvais, plutôt que de rechercher en même temps les deux.
Celui qui est entièrement mauvais pourra un jour s’en rendre compte et se repentir, mais celui qui fait les deux, se donnera bonne conscience par le bien qu’il fait. Il aura donc plus de mal à se repentir.  Le bien réalisé par l’homme qui a les 2 tendances va renforcer le mal qu’il réalise.
[au regard des nombreuses bonnes choses que je fais, ce n'est pas si grave, voir même humain, s'il m'arrive de fauter! D'une certaine façon inconsciente, plus je suis tsadik d'un côté, plus cela est défendable si je n'agis pas selon la volonté de D. quand cela m'arrange.]
En revanche, celui qui ne fait que le mal, ses méfaits n’auront pas l’appuie de la sainteté.
[le Tiféret Chelomo]

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+ "Deux nations sont dans ton ventre"

-> Selon Rachi : Le mot "nations" (goyim - גֹיִים) fait allusion à Antoninus [descendant de Essav] et à Rabbi [Rabbi Yéhouda haNassi, descendant de Yaakov], à la table desquels il n’a jamais manqué ni radis ni laitues, en été comme en hiver.
Le Maharal dit que le radis et la laitue sont des produits en général peu chers, mais saisonniers, et le fait de les avoir en permanence sur la table était un signe de richesse.
En effet, Antoninus et Rabbi étaient extrêmement riches (cf.guémara Avoda Zara 11a ; Pessa'him 119a ; Sanhédrin 110a). En quoi cela allait-il réconforter Rivka?

Le Pardess Yossef explique que le radis est utilisé comme un apéritif, qui permet de stimuler l'appétit pour le repas à venir.
La laitue a beaucoup de fibres, et sert de digestif à la fin d'un repas.

A la fin de sa vie, Rabbi Yéhouda haNassi a levé ses mains et juré qu'il n'avait pas profité de ce monde.
En effet, la guémara (Kétoubot 103b) rapporte qu'au moment de sa mort, il redressa ses 10 doigts et les tendit vers le ciel en disant : "Maître du monde, il est clair et établi devant Toi que mes 10 doigts ne se sont occupés que de Torah, et que je n'ai tiré aucun profit, ne serait-ce qu'avec le petit doigt".
=> Comment concilier cela sachant qu'il avait des produits hors saison à sa table?
Les Tossafot (Avoda Zara 11a) apprennent de là que ces produits étaient uniquement destinés à ses invités.

Antoninus, bien que descendant de Essav a appris du comportement de Rabbi Yéhouda haNassi.
Il n'y avait pas d'horaire pour les personnes de passage chez eux, et à tout moment, ils avaient de quoi manger.
C'est ainsi qu'il y avait en permanence des radis et de la laitue.
En effet, à tout moment un invité pouvait terminer son repas (laitue/désert), tandis qu'un autre pouvait juste le commencer (radis/apéritif).
C'était comme un restaurant ouvert et fonctionnant 24h sur 24h.

=> Cela réconforta Rivka.
Non pas le fait qu'ils soient richissimes, mais le fait qu'ils marchaient dans les pas de Avraham et Sarah en usant convenablement de leurs richesses pour l'hospitalité.

-> Rabbi David Feinstein fait remarquer que le terme : "nation" (גֹיִים), a une guématria de 63.
Au moment où Its'hak bénit ses 2 enfants (jumeaux), ils avaient un âge de 63 ans.

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-> Baba Salé a dit lors d'un 3e repas de Shabbath :
Le radis (tsnon) est une allusion à la froideur. Cela signifie que si le mauvais penchant se présente, lui qui est un feu ardent, pour faire tomber l'homme dans la faute, on doit le refroidir (tsnin) et ne pas transgresser.
La laitue/raifort ('hazéret) indique la révision ('hazara) dans l'étude, il faut revoir de nombreuses fois ce que l'on étudie.

-> Tossefot (Avoda Zara 10) explique que le radis est un légume qui est enfoui sous la terre à l'exception de ses fanes qui sont à l'extérieur. Alors que le raifort est au contraire un légume complètement visible sur la terre : ceci pour apprendre qu'Antonin et Rabbi échangeaient à table des paroles de sagesse dévoilée comme de sagesse cachée.

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-> Selon le Arizal, Rabbi Yéhouda haNassi était la réincarnation de Yaakov.
Antonin était l'empereur de Rome, il était également la réincarnation des étincelles positives de l'âme d'Essav le racha. Aussi, est-il venu au monde pour se rapprocher de Yaakov, c'est-à-dire Rabbi Yéhouda haNasso, qui était la réincarnation de ce dernier, afin de réparer tout le mal qu'il lui fit sa vie durant.

-> Lorsqu'Antonin décéda, Rabbi dit : "Les liens des cordes se sont séparés"(guémara Avoda Zara 10b).
Rachi commente : "Malgré la séparation, subsiste l'affection qui reliait leurs âmes".

-> Une amitié fraternelle lia Antonin et Rabbi. Antonin fit creuser des tunnels souterrains depuis sa demeure jusqu'à celle de Rabbi, qu'il empruntait [secrètement] chaque jour. Antonin reconnut la grande sagesse de Rabbi, et prit conseil auprès de lui, tant à propos de sujets publics qu'au niveau personnel.
Le guémara (Avoda Zara 10a) raconte qu'une fois, Antonin lui demanda comment agir envers la noblesse romaine qui complotait contre lui au sein du Sénat de Rome. Il lui répondit par allusion : "Rends-toi au jardin chaque jour, et arrache un seul légume". Antonin comprit son intention : celle de tuer ses opposants un par un, et non pas d'un seul coup, afin d'empêcher toute rébellion générale.

-> Tossefot (Avoda Zara 10b) demande : comment Antonin a-t-il pu avoir le mérite d'étudier la Torah de la bouche de Rabbi Yéhouda Hanassi?
À l'époque de la naissance de Rabbi Yéhouda, l'empire romain avait décrété une interdiction formelle de faire la Brit Mila. Son père et sa mère lui firent malgré tout la Brit Mila. Les autorités locales ayant appris la nouvelle, envoyèrent la famille de Rabbi Yéhouda se présenter devant César.
Durant leur long périple, à l'approche de la capitale, ils s'arrêtèrent dans une auberge qui appartenait aux parents d'Antonin qui venait de naître. Lorsque la mère de Rabbi rencontra la mère d'Antonin, elle raconta la raison de son voyage. Lorsqu'elle entendit son histoire, elle lui dit : "si tu le souhaites, prends mon nouveau-né qui n'est pas circoncis, et donne-moi ton enfant ainsi tu pourras te présenter devant le roi et préservé ta vie et celle de ton enfant." [Ménorat haMaor 83]
Durant cet échange Antonin fut allaité par la mère de Rabbi jusqu'à ce qu'il rencontre César et trouve l'enfant incirconcis. Le gouverneur qui était venu se plaindre à César à propos de cette circoncision déclara : "j'ai vu de mes propres yeux que cet enfant a été circoncis seulement Hachem leur prodigue des miracles à chaque instant".
Le roi annula son décret et renvoya toute la famille en paix.
En récompense au lait qu'Antonin but de la mère de Rabbi Yéhouda, il devint roi parmi son peuple et hérita du monde ici-bas et du monde futur. (Ménorat haMaor 83).
Il est également rapporté dans le talmud de Jérusalem qu'Antonin s'est finalement converti et se fit la Brit Mila lui-même.

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-> Le jour où Rabbi Yéhouda haNassi quitta ce monde, une voix céleste dit : "Tout celui qui était présent au discours funéraire de Rabbi est invité au monde futur". Il y avait un teinturier qui venait chaque jour s'enquérir des besoins de Rabbi, lorsqu'il entendit que Rabbi était mort, il monta sur un toit, tomba à terre et mourut. Une voix céleste dit : "Même ce teinturier est invité au monde futur". [guémara Kétoubot 103b]

-> Il y a 3 niveaux d'accès au monde futur : il y a celui qui a "une part au monde futur" comme il est dit dans la Michna : "Tout Israël a une part au monde futur" (Sanhédrin 70a). Il y a également celui qui est "invité au monde futur" ; et le plus haut niveau des trois est : "le fils du monde futur" (ben olma aba).

Rabbi Mena'hem Azaria de Pano écrit au nom du Arizal que Rabbénou haKadoch (Rabbi Yéhouda haNassi) était la réincarnation de Yaakov, et le teinturier était le guilgoul de Lavan. [lavan : signifie "blanc"]
Nous trouvons une allusion à cela à travers son travail, car il blanchissait la saleté des vêtements, et par le mérite d'avoir servi Rabbi, qui était la réincarnation de Yaakov, il blanchit les fautes de Lavan l'araméen et mérita ainsi d'être invité au monde futur.

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-> Rachi donne une autre explication à notre verset : lorsque Rivka passait devant un lieu d'étude de Torah, Yaakov se mettait à courir et 'heurtait' pour sortir. Il en était de même pour Essav devant les lieux d'idolâtrie.

Puisque Yaakov était à l'intérieur du ventre de sa mère comment pouvait-il être conscient qu'elle passait devant un lieu de Torah?

Le rav Yérou'ham Lévovitz dit que c'est comparable à une boussole.
De même qu'une boussole indique la direction du nord, l'âme de Yaakov était toujours pointée dans la direction de la sainteté et de la Torah.
Il savait naturellement lorsque sa mère était à proximité d'un lieu de Torah.

Notre Patriarche nous a transmis dans nos gènes spirituels cette attirance naturelle envers la Torah.

-> Rabbi Chlomo Zalman Bregman rapporte des exemples illustrant cette attirance innée :

1°/ La guémara (Béra'hot 61b) compare les juifs aux poissons dans l'eau, qui ne peuvent pas survivre en dehors de son habitat.
Nos Sages de conclure : "De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver. Sans elle, nous allons certainement mourir."
Un juif ne peut pas survivre spirituellement sans Torah.

A l'image des poissons, on peut imaginer qu'à l'approche d'un lieu de Torah, Yaakov s'agitait, courait afin de pouvoir prendre des bouffées d'oxygène de Torah, si vitales à sa vie spirituelle.

2°/ "De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les Bnei Israël, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."
[guémara Avoda Zara 19a]

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah : "Un poisson vit dans l’eau, et lorsqu’une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s’il n’avait jamais goûté d’eau auparavant."

=> Bien qu’un poisson vive entouré d’une quantité phénoménale de gouttes d’eau, chaque nouvelle goutte qui tombe du ciel, lui est pour lui manquante, comme si c’était la 1ere, l’unique.
De même si un homme est entouré de milliards de livres de Torah, il en veut toujours plus.

A l'image des poissons, on peut imaginer qu'à l'approche d'un lieu de Torah, Yaakov s'agitait, courait afin de pouvoir capter un nouvel enseignement de Torah.
Tant qu'il y a de la vie, il y a possibilité d'ingérer encore davantage de Torah.

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-> Il est intéressant de noter que cette attitude qu'ont nos Patriarches, se retrouve également chez les anges.
En effet, le Zohar (3,173a) rapporte que les anges et les êtres célestes, qui malgré le fait de ne vivre que dans une réalité complètement spirituelle, descendent dans ce monde afin d'écouter chaque nouvelle idée en Torah que les juifs révèlent.

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+ "Les enfants s'agitèrent en son sein"

-> En principe, il est interdit de marcher près d'un temple idolâtre, mais Rivka, à l'image de Sarah, allait et venait près des temples idolâtres afin d'enseigner aux femmes les voies de D., et c'est dans ces moments-là qu'Essav tentait de sortir, attiré par les idoles.

Le conflit des 2 fœtus portait également sur leur héritage, à qui allait échoir ce monde et à qui reviendrait le monde à Venir.
Evidemment, les 2 fœtus ne se querellaient pas eux-mêmes.
L'ange Mi'haël et celui cruel Samaël avaient été désignés pour être les anges gardiens respectifs de Yaakov et d'Essav. Ces anges menaient une lutte sans merci.
Samaël tenta de tuer Yaakov, mais Mi'haël vint à son secours et faillit détruire Samaël par le feu.
En effet, les anges sont constitués de feu, un ange supérieur pouvant consumer un ange inférieur (Mi'haël étant supérieur à Samaël).

Hachem sépara le 2 anges, et Il partagea lui-même l'héritage.
Essav reçut ce monde, et Yaakov le monde à Venir. La décision Divine mit fin à leur conflit.
[...]

En réalité, Rivka devait engendrer 12 enfants, c'est-à-dire les 12 tribus. Mais en disant : "A quoi suis-je destinée! Je ne supporte même pas la douleur de mes premiers enfants, comment pourrai-je en avoir 12?", alors Hachem la libéra de sa destinée.

[Méam Loez - Toldot 25,22]

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-> Rivka apprend que les deux enfants présents dans son ventre deviendront deux nations opposées, en conflit, et que lorsque l’une tombera, l’autre grandira. Selon le sens simple, le peuple juif et celui d’Essav se feront contrepoids, quand l’un monte, l’autre descend.
Une analyse plus approfondie montre que la lutte oppose le corps (Essav) et l’âme (Yaacov) et les deux forces sont en conflit continu. Si l’âme prend une place prépondérante, le corps est automatiquement affaibli et l’inverse est vrai également.

Comment réussir à engager le combat et éventuellement à remporter la victoire?
Le roi David (Téhilim 34) nous apprend qu’il y a 2 façons de travailler sur soi et de s’améliorer : abandonner le mal et faire le bien. L’abandon du mal signifie, dans ce contexte, affaiblir l’emprise du corps. Mais il faut aussi "faire le bien" ; en s’élevant spirituellement, notre attache au monde matériel sera alors forcément amoindrie.
[-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.]

Le Maharal (Gour Arié - Toldot 25,23) fait une remarque sur le commentaire de Rachi à propos du destin inversement proportionnel de Yaacov et d’Essav. Quand Yaacov tombe, Essav s’élève ; quand Yaacov s’améliore, Essav trébuche. C’est Yaacov qui mène la barque : Essav ne peut s’élever qu’en résultat de la chute de Yaacov et si Yaacov triomphe, Essav est impuissant.
=> Il en est de même pour la lutte entre le corps et l’âme. On peut décider de celui qui vaincra : si l’on s’efforce de renforcer notre âme, la force du corps décline.

"Its'hak implora Hachem, en face de sa femme, car elle était stérile" (Toldot 25,21)

Nous sommes habitués à un monde dans lequel une circonstance engendre une réaction.
Ainsi, nous aurons pensé que le verset nous dise d'abord : "elle était stérile" (le problème), puis ils implorèrent Hachem (la solution).
Pourquoi l'ordre semble-t-il inversé?

Rabbénou Bé'hayé (Torah Témima) répond qu'il existe une règle : D. désire ardemment les prières des justes (guémara Yébamot 64a).

-> La guémara (Yebamot 64a) nous apprend que Rivka était stérile parce que D. prend plaisir aux prières des justes. Il sait que ceux-ci réagissent à la souffrance par des requêtes et suppliques, raison pour laquelle Il les soumet à des épreuves.

-> "Pourquoi les matriarches (Sarah, Rivka et Ra’hel) étaient-elles stériles? Parce que D. aspirait à leurs prières.
Il dit : 'Elles sont riches, elles sont belles, … Si Je leur donne [également] des enfants, elles ne prieront pas devant Moi.' "
[Midrach Tan’houma – paracha Toldot]

=> Ainsi, la cause est : Hachem veut entendre ses prières, et non : "elle était stérile" (la conséquence).
Le verset suit donc le bon ordre des choses.

[b'h, ce sujet est abordé plus en détails ci-dessous]

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-> Le 'Hazon Ich disait aux personnes qui ont des soucis dans la vie : "C'est que D. a vraiment envie de vous entendre!"

En effet, Hachem a donné au serpent la pire des punitions : ne pas manquer de nourriture (la poussière), car par cela, il n'a plus d'occasion de se tourner vers Lui en vidant son cœur.

La vision juive est que suite à une prière, on a plus gagné à renforcer notre lien avec Hachem, que d'obtenir ce que l'on souhaitait.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hochma ouMoussar) dit que c'est une grave erreur de penser que nous avons des soucis dans notre vie, et qu'ensuite seulement nous prions.
La réalité est que Hachem aime tellement entendre nos prières, qu'Il va utiliser les problèmes comme déclencheur permettant de casser, briser notre cœur vers Lui.

Le midrach (Chémot rabba 21,5) rapporte qu'une fois que D. nous a délivré d'Egypte, nous nous sommes arrêtés de crier vers Lui.
Mais Il voulait encore nous entendre!
C'est pourquoi, Il a envoyé Pharaon après nous à la Mer Rouge, afin de nous amener à crier de nouveau vers Lui, puisque c'était alors l'unique possibilité de s'en sortir.

=> Dans notre vie, même quand tout va bien, il ne faut pas se relâcher en prière, et toujours s'efforcer de vider toutes nos forces, tout notre cœur vers Hachem, car sinon, Il risque de nous envoyer des difficultés pour arriver à ce même résultat.

Il ne faut pas voir nos souffrances comme un échec (D. ne m'aime pas!), au contraire, c'est un signe certain que Hachem tient à toi!

D. donne des combats dans la vie, en fonction des capacités de chacun.
Traverser des difficultés, c'est signe que nous sommes un soldat de grande valeur!

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-> "Its'hak implora Hachem, en face de sa femme, car elle était stérile" (Toldot 25,21)

"Nos Sages nous apprennent un principe fondamental (guémara Baba Kama 92a) : "Celui qui prie pour autrui tout en ayant besoin de la même chose est exaucé en premier".

Selon le Maguid de Doubno, le fait de prier pour son prochain possède un autre avantage : celui d'être plus bavard, de tout oser dire à Hachem, car on le fait dans le cadre d'un acte de bonté, d'amour d'autrui, et non que pour soi-même.

Rachi commente (Yits‘haq implora) : "[Le verbe est à la forme active]. Il a multiplié sa prière avec insistance."

=> Its'hak se met en face de sa femme (il se met à sa place afin de ressentir pleinement ses besoins), multiplie sa prière avec insistance (implora) pour autrui (sa femme) tout en ayant besoin de la même chose (un enfant).
Il en a résulté que Hachem a accepté sa propre prière, et qu'Il lui a accordé ce dont il avait besoin lui-même (avoir un enfant par le biais de Rivka).

N'hésitons pas à utiliser cette astuce de nos Sages.
Si j'ai besoin de quelque chose, alors je vais plutôt prier pour un autre juif qui en a besoin.
b"h, On peut compléter cette réflexion, ci-après : https://todahm.com/2017/09/27/5606

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-> Its'hak a amené son épouse Rivka au mont Moria pour prier avec elle sur le lieu de la Akéda.
[Pirké déRabbi Eliézer 32]

-> Its'hak était certain qu'il aurait des enfants (cf.Béréchit 17,19), mais il suppliait D. que cela soit par le biais de la femme vertueuse qui se tenait face à lui : Rivka.
[le Sforno]

-> Le midrach (Béréchit Rabba 63,5), nous indique que Its'hak s'est ainsi adressé à Hachem :
"Maître de l'univers! Puissent tous les fils que Tu me donneras naître de cette femme vertueuse!"

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+ "Its'hak implora Hachem face à sa femme" (Toldot 25,21)

=> Pourquoi justement "face à sa femme"?

-> Le Maharil Diskin enseigne:
Hachem avait promis à Avraham : "Je multiplierai ta descendance".
C'est pourquoi Its'hak savait qu'il aurait des enfants, mais il voulait que ce soient ceux de Rivka.
=> C'est pourquoi, il a imploré Hachem face à son épouse, car il ne voulait pas d'enfants d'une autre femme!

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+ "Its'hak implora Hachem au sujet de sa femme parce qu'elle était stérile" (Toldot 25,21)

-> "ki akara hi" (car elle était stérile) ne signale que la stérilité de Rivka.
D'après le Méchekh 'Hokkhma, le mot "hi" (elle - הִוא) a volontairement été écrit avec la lettre vav : הִוא de guématria 12, pour faire une allusion à la durée de l'état de stérilité de Rivka.
En effet, Its'hak avait 40 ans lorsqu'il a épousé Rivka qui avait 3 ans.
Its'hak est devenu le père d'Essav et Yaakov à l'âge de 60 ans et Rivka a donc enfanté à l'âge de 23 ans.
Or, une femme ne peut pas enfanter avant l'âge de 11 ans, selon la guémara (Yébamot 12b).
=> Ainsi, Rivka n'a été stérile durant : 23-11 = 12 ans, ce qui est suggéré par la valeur numérique 12 du mot écrit anormalement "hou" (הִוא) au lieu de : "hi" (היא).

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-> "Its'hak Avinou était stérile, car il est écrit : "Its'hak implora Hachem en face de sa femme (Rivka), car elle était stérile".
Il n'est pas écrit : "à propos de sa femme", mais "en face e sa femme", pour t'apprendre que les 2 étaient stériles.
S'il en est ainsi (qu'Its'hak et Rivka étaient tous 2 stériles), pourquoi alors la fin de ce verset dit-il : "Hachem l'exauça ("lo") et non pas "Hachem les exauça ("lahem")"?
C'est que la prière d'un tsadik, enfant d'un tsadik, n'est pas comparable (est supérieure) à la prière d'un tsadik, enfant d'un racha ...

Pourquoi nos Patriarches (et nos Matriarches) étaient-ils stériles (initialement)?
C'est parce que Hachem désire entendre la prière des tsadikim ...
La prière des tsadikim fait passer les décret de Hachem de la rigueur (midat hadine) à la miséricorde (midat hara'hamim).
[rabbi Its'hak - guémara Yébamot 64a]

-> Le mot : "en face" (lénokha'h) signifie qu'ils ont prié l'un pour l'autre, l'un en face de l'autre, c'est-à-dire que chacun a prié Hachem pour guérir la stérilité de son conjoint.
[Maharcha]

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=> Comment justifier que la prière d'un tsadik fils de tsadik est mieux écoutée que celle d'un tsadik fils de racha?

-> Le Pardess Yossef enseigne :
La prière d'un tsadik fils de tsadik est plus efficace que celle d'un tsadik fils de racha lorsqu'il prie pour lui-même (ou pour son époux), car il est aidé par le mérite de ses pères (zékhout avot).
Par contre, c'est la prière d'un tsadik fils de racha, qui a su abandonner les mauvaises actions de ses pères et emprunter la vie droite (yachar) de la Torah, qui a plus d'importance au yeux d'Hachem lorsqu'il prie en faveur d'autrui.

-> Le Maharcha dit que la guémara prouve que la prière d'un tsadik fils de tsadik est mieux acceptée dans le Ciel pour annuler un décret de stérilité que la prière d'un tsadik fils de racha.

Le Ben Ich 'Haï explique ainsi cette affirmation du Maharcha :
D'après la guémara (Baba Batra 62b), les petits-enfants sont considérés comme des enfants. Ainsi, lorsqu'un homme prie pour avoir des enfants, cette prière concerne aussi son père, car ses enfants, s'il est exaucé, seront les siens et ceux de son père.
C'est pourquoi le tsadik fils de tsadik est aidé dans ses prières par le mérite de son père qui est concerné.
Par contre, le tsadik fils de racha, privé du mérite de son père, n'est aidé que par son propre mérite.

Le Ben Ich 'Haï écrit également :
Le terme "tsadik" (צדיק) a pour guématria : 204.
Lorsque le père et le fils sont tous 2 tsadikim (tsadik fils de tsadik), la guématria totale est : 204+204= 498, ce qui est la même que celle du pronom démonstratif : "zot" (זאת) de valeur 408.
Or, nos Sages dans le midrach rabba, signalent que le mot "zot" (ceci - זאת) est, entre autres, associé à la prière.
=> Ainsi, la prière la plus considéré est celle d'un tsadik fils de tsadik.

["C'est avec ceci (zot - זאת) qu'Aharon entrera dans le Sanctuaire (à Kippour)" (Vayikra 16,3).
Les midrachim expliquent que le Cohen Gadol se présente le jour de Kippour, afin d'annuler les mauvais décrets qui pèsent sur le peuple d'Israël, avec ceci (zot - זאת) : la prière (kol - קול) de guématria 136, le jeûne (tsom - צום) de même guématria 136, et l'argent (maon - ממון) de la tsédaka, de même guématria 136.
La somme totale de ces 3 outils (téfila, téchouva, tsédaka), de même efficacité (même guématria 136), donne un total de : 136*3= 408.
Ainsi, le mot zot (זאת) de guématria 408, symbolise les 3 "outils" cités.]

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=> Hachem ne répond-Il pas à la prière de tout tsadik? Pourquoi ici n'a-t-Il répondu qu'à la prière d'Its'hak et non celle de Rivka?

-> Le rabbi de Kotsk donne la réponse suivante :
La prière de tout tsadik, fils de tsadik ou non, est importante aux yeux d'Hachem, et Il répond en général à chacun d'eux.
Lorsque [dans la guémara ci-dessus] rabbi Its'hak affirme que la prière du tsadik fils de tsadik ne ressemble à celle du tsadik fils de racha, son intention n'était pas de dire que l'un est écouté dans le Ciel et l'autre non.
En réalité, tous 2 savaient par intuition Divine (roua'h hakodech) que si leurs prières étaient exaucées, ils auraient un enfant tsadik, et un enfant racha, mais les prières d'Its'hak et de Rivka étaient différentes :
- Its'hak, tsadik fils de tsadik, priait pour que l'enfant tsadik soit un tsadik parfait (tsadik gamour) en sainteté et en pureté, afin de continuer la chaîne de véritables tsadikim, quitte à ce que l'autre fils soit un racha total (racha gamour), privé de toute étincelle de sainteté ;
- Rivka, tsadékét fille de racha, priait au contraire pour que l'enfant racha ne soit pas racha gamour, quitte à ce que l'autre enfant ne soit pas un tsadik gamour.

Hachem a finalement exaucé la prière d'Its'hak, tsadik fils de tsadik, qui ne ressemblait pas à celle de Rivka, puisqu'il est écrit qu'Il a répondu à lui (lo - לו) et non à elle (la - לא).

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=> Pourquoi Hachem aime-t-Il entendre la prière des tsadikim?

-> La fin de la guémara (ci-dessus) affirme que : "La prière des tsadikim fait passer les décret de Hachem de la rigueur à la miséricorde".
De plus, selon la guémara (Béra'hot 7a), Hachem "prie" que Sa miséricorde l'emporte sur Sa colère envers Ses enfants.
=> Ainsi, Hachem aime entendre les prières des tsadikim qui par leur pouvoir de transformer la colère d'Hachem en miséricorde, réalisent Sa volonté.
[Iyoun Yaakov]

-> Puisque Hachem est la source de bontés et de bienfaits ('hessed), il ne peut émaner de Lui que du 'hessed.
Même les situations difficiles (dine) ont une racine de 'hessed.
Ainsi, lorsque rabbi Its'hak dit que Hachem veut faire un grand 'hessed aux tsadikim en les mettant dans des situations de détresse (tsara) qui les amènent à prier du fond du cœur, en profondeur, afin d'obtenir ce qu'il leur manque, cette prière intense et sincère les attache à Hachem plus intensément.
En cela, Hachem leur fait un grand 'hessed. La souffrance endurée par le tsadik en valait la peine, puisqu'elle permet d'augmenter son attachement à Hachem.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4, p.63]

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-> Le verset ci-dessus (v.25,21) indique d'abord la prière d'Its'hak et Rivka et ensuite la cause : la stérilité de Rivka.
N'aurait-il pas été plus logique d'inverser les 2 : "Rivka était stérile" => c'est pourquoi : "Its'hak implora Hachem"?

-> Rabbénou Bé'hayé explique : La Torah nous enseigne que la détresse (la stérilité) n'est pas la cause qui a conduit Its'hak a prier pour remédier à cette détresse, mais c'est la prière des tsadikim, appréciée et attendue par Hachem, qui devient la cause de la détresse.
Ainsi, dans notre cas, le Ciel a rendu Rivka stérile uniquement pour que Hachem ait plaisir à entendre la prière d'Its'hak et de Rivka.
Cette prière du fond de leur cœur, qui les attache davantage à Hachem, devient la véritable cause de la stérilité, et plus généralement de toute détresse.
Nous comprenons mieux l'affirmation de rabbi Its'hak : "Nos Patriarches étaient stériles car Hachem désirait entendre la prière des tsadikim".

[dans nos moments difficiles, nous pensons que Hachem nous a forcément abandonnés, qu'Il n'est plus intéressé par nous, mais c'est tout le contraire. Hachem a une envie folle de nous, Il veut nous entendre lui parler par la prière, et c'est pour cela qu'Il nous donne des difficultés.
La nature humaine est d'oublier D. lorsque tout va bien pour nous, et de se tourner vers Lui lorsque cela devient difficile.
Le rav Elimélé'h Biderman donne l'exemple suivant : une personne s'est mise sur le toit d'un immeuble et elle jetait des billets. En bas les gens se rassemblaient pour prendre l'argent, mais personne ne levait la tête pour en voir la provenance. Alors, il a mis en place une autre méthode pour attirer l'attention vers lui : il a jeté des pierres. Maintenant, tout le monde le regardait.
Cela illustre notre nature à reconnaître Hachem pendant nos moments difficiles, et à l'oublier lorsque tout va bien.

Nos Sages (guémara Sanhédrin 44 - לעולם יקדים אדם תפילה לצרה) nous conseillent d'abreuver Hachem de prières lorsque tout va bien pour nous, car ainsi Hachem n'a plus besoin de nous imposer des malheurs pour que l'on en vienne à prier davantage.
[Rabbi Akiva Eiger enseigne qu'on sera tenu pour responsable de nos malheurs, car au Ciel on nous demandera pourquoi nous n'avions pas prié au préalable, ce qui aurait évité au problème de se produire.]
D'ailleurs, le rav Elimélé'h Biderman rapporte que si pendant une épreuve nous prenons la résolution de continuer à prier Hachem avec la même intensité par la suite, alors il n'y a plus de raison pour que nos difficultés continuent. Hachem retire alors nos malheurs, et notre vie sera agréable.
Hachem désire avoir un lien avec nous, et tant que nous le maintenons de notre mieux, alors il n'y a pas de raison de causer des problèmes pour nous faire prier davantage (vu que c'est déjà le cas!).

Le Arvei Na'hal dit qu'on voit cela en allusion dans le Téhilim (86,3) : "Prends-moi en pitié, Hachem, car vers toi je crie toute la journée" ('honéni Hachem ki élé'ha ékra kol ayom).
Le roi David déclare : "Qu'il y ait des malheurs ou bien que ma vie soit agréable, Hachem je prierai vers Toi toute la journée. Je ne m'arrêterai pas de Te prier. C'est pourquoi : "Prends-moi en pitié" = il n'est pas nécessaire de m'imposer des difficultés pour m'encourager à Te prier, car de toute façon, indépendamment de cela je Te prierai." ]

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-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 101) enseigne :
La construction de l'Assemblée d'Israël s'est réalisée à partir des prières qu'Hachem désirait entendre :
- celles de nos Patriarches et Matriarches pour engendrer ;
- et celles du Peuple pour d'Egypte.
En effet, à la sortie d'Egypte, Hachem a placé le peuple d'Israël, poursuivi par les égyptiens, dans une situation dramatique pour l'unique raison d'entendre une prière intense de Son peuple.
D'ailleurs, après avoir entendu la voix "agréable" de ces supplications, Hachem dit à Moché : "Pourquoi M'implores-tu ... Qu'ils avancent!" (Chémot 14,15).
Hachem voulait dire à Moché : les prières des Bné Israël ont précédé ta prière ; Mon désir d'entendre ces supplications a déjà été exaucé ; vous pouvez donc maintenant avancer vers la mer.

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=> Allusion numérique au changement opéré par la prière du tsadik :

-> "La prière des tsadikim fait passer les décrets de Hachem de la rigueur (midat hadine) à la miséricorde (midat hara'hamim)."

Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La prière du tsadik, qui s'effectue de tout son cœur (lev - לב), a le pouvoir de transformer l'état de colère (roguez - רוגז) d'Hachem, source de tourmente/châtiment (yissourim), en un état d'affection et de miséricorde (ra'hem - רחם).
En effet, il y a une allusion à cette transformation, car la guématria de la colère (רוגז) qui est de 216, ajoutée à celle du cœur (לב) qui est de 32, donne un total de 248 (216+32), qui est la guématria de la miséricorde (רחם), soit 248.

"Et Avraham était vieux, il est venu avec des jours (ba bayamim - 'Hayé Sarah 24,1)

Qu'est-ce que cela signifie qu'il est "venu avec des jours"?
Est-ce qu'il a ramené un paquet d'anciens calendriers?

Le Zohar (Vayé'hi) répond en expliquant que dans le Gan Eden, les "habits" de l'âme d'une personne sont faits à partir des jours de sa vie.
Dans le monde à venir, nous sommes habillés du temps, et celui qui a perdu sa vie sur terre n'aura aucun habit pour son âme après sa mort.

Par exemple, lorsque Adam et 'Hava se retrouvent nus (Béréchit 3,7), au-delà d'être une réalité physique, d'un point de vu mystique cela renvoie au fait qu'ils n'ont vécu qu'une seule journée dans ce monde, et qu'ils ont perdu le temps en fautant.
Ils étaient nus en terme de temps de vie bien utilisé!

En ce qui concerne Avraham, le Zohar explique qu'il a utilisé chacun de ses jours correctement, les remplissant au maximum de Torah et de mitsvot.

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-> "Il n’y a pas de perte pire, que la perte de temps"
[Midrach Shmouel – Avot 5,23 - én avéda kaavédat azman]

Le yétser ara a pour objectif de nous endormir afin de nous faire perdre le temps, ce qui est logique car c'est ce qui a le plus de valeur dans ce monde (le temps passé, ne revient pas!).

=> Il est dommage d'attendre la fin de sa vie pour en apprécier sa valeur, pour se rendre compte de toutes les opportunités que nous avons laissé filées.

b"h, Tâchons de suivre l'exemple de notre Patriarche Avraham, afin de ramener nos jours avec nous, afin de ne pas nous retrouver "tout nu" (sans vêtement).
En effet, pour quelques plaisirs passagers de ce monde, nous risquons d'être honteux pour l'éternité dans le monde à venir.
Réveillons-nous, car cela n'en vaut clairement pas la même!!

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-> b'h, dans cette paracha également à ce sujet : https://todahm.com/2014/04/01/1278-2

"[Avraham] prit de la crème et du lait ainsi que le veau qu'il avait préparé et [les] mit devant eux ; et lui se tenait devant, sous l'arbre, et ils mangèrent." (Vayéra 18,8)

-> Rachi : "Ils ont fait semblant de manger. D'où l'on déduit que l'on ne doit pas s'écarter de la coutume du lieu où l'on se trouve"

Cependant, une question se pose : le verset implique qu'ils ont mangé du lait et de la viande dans un même repas. Comment expliquer cela?

Nous allons donner 2 réponses b"h.

1°/ Dans le verset, les produits laitiers sont suivis par la viande.
Il est possible de manger de la viande après avoir consommer du lait, en se lavant la bouche et les mains, et en attendant un temps prescrit par la loi juive.

2°/ Le Malbim apporte une autre réponse, en se basant sur : "le veau qu'il avait préparé" (littéralement il est écrit : achèr assa = qu'il avait fait).
Selon le Malbim, le veau qu'Avraham a servi n'était pas un veau 'normal', mais plutôt un qu'il a créé de façon mystique, en utilisant le Séfer haYétsira (le livre de la Création).
Un tel veau n'a pas le statut halakhique d'une viande, et il n'y a pas de problème de le manger avec des laitages.

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-> Le Méam Loez (Michpatim 23,19) aborde également ce sujet :
Le verset ne veut pas dire qu'Avraham avait l'intention de faire manger à ses invités du lait ainsi que de la viande. Il voulait servir du lait et de la viande afin que ses invités puissent choisir le plat qu'ils préféraient.
Nous voyons ainsi qu'il égorgea 3 veaux alors qu'il n'accueillit que 3 invités. Et le Talmud dit que le repas qu'il prépara dépassait ceux du roi Salomon.
Donc, en réalité, ceux qui mangèrent lacté ne consommèrent pas de viande et réciproquement.

De plus, la Torah dit qu'Avraham "se tint devant eux" (Béréchit 18,8).
En effet, puisqu'il y avait de la viande et du lait sur la même table, il devait se tenir devant eux pour leur rappeler de ne pas les manger ensemble.
L'hôte se tenant debout devant ses invités, ces derniers n'iraient pas chercher un plat qui n'est pas à portée de leur main, ils mangeront uniquement ce qui leur est servi.

De plus, lorsque les anges se présentèrent chez Avraham, il alla chercher dans son troupeau 3 jeunes bœufs pour le repas.
L'un d'eux s'enfuit jusqu'à la la grotte de Ma'hpéla, ce qui permit à Avraham de la découvrir.
Avraham n'eut donc pas d'autre choix que de créer une vache à l'aide des noms Divins (chémot) figurant dans le livre de la Création (Séfer haYétsira) qu'il avait écrit.
Retourner au troupeau lui aurait pris trop de temps, et par respect pour ses invités, il décida de recourir à ces procédés mystiques.

Ainsi, la Torah dit : "Avraham courut vers le troupeau ... et s'empressa de faire [le veau]" (Béréchit 18,7).
L'un des veaux qu'il avait choisi dans le troupeau s'étant enfui, il dut s'empresser d'en "faire" un autre [littéralement].
Le moyen le plus rapide fut d'employer le Livre de la Création ...
Ce veau n'était pas interdit avec du lait, puisque pas né d'un mâle et d'une femelle comme les autres animaux.

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[Le Steïpler demande : Quelle interdiction les anges ont-ils transgressé (puisqu'ils ont mangé de la viande et des laitages sans qu'il y ait eu cuisson. L'interdiction de la Torah est uniquement si la viande et le lait ont été cuits ensemble)?
Il répond que l'ange est entièrement de feu, et lorsqu'il fait rentrer dans sa bouche la viande et le lait, ils cuisent ensemble!]

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-> Est-ce que les anges mangeaient?
Rabbi Youdan a dit : "Ils avaient l'air de manger et de boire, et partainet l'un après l'autre."
Or, si dans le cas de quelqu'un qui a rendu service à ceux qui n'en avaient pas besoin, Hachem l'a rendu à ses descendants, à plus forte raison pour celui qui rend service à qui en a besoin.
[midrach Vayikra rabba]

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+ "Il (Loth) leur fit un repas, fit cuire des galettes et ils mangèrent" (Vayéra 19,3)

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne :
Cela signifie que Loth a préparé un festin en l'honneur des anges, mas ils n'ont mangé que des galettes, car Loth ne respectait pas la Torah comme Avraham.
C'est pourquoi ils ne voulaient pas manger la viande qu'il avait égorgée, comme ils avaient mangé la viande préparée par Avraham, mais seulement les galettes. Et les anges savaient qu'il avait effectué les prélèvements nécessaires.
Ou bien, comme il n'y avait pas encore de Cohanim, ils sont devenus Cohanim et ont mangé la térouma, mais pas ce dont on n'avait pas pris les prélèvements.
D'après ce qu'ont dit nos Maîtres (midrach Béréchit rabba 50,12), c'était le 16 Nissan, et il leur a fait manger des matsot (Rachi : c’était Pessa‘h). Et comme il faut bien les surveiller, il a dû les faire cuire lui-même, et c'est ce qui est écrit : "il a fait cuire les galettes (matsot - מַצּוֹת)".

"Hachem forma l'homme de la poussière de la terre" (Béréchit 2,7)

-> Le midrach nous enseigne que cette poussière utilisée pour créer Adam a été prise de la terre d'Israël.
Pour le cerveau et le cœur, elle provenait plus précisément de celle du lieu de l'Autel.

Le midrach (Chémot rabba 30,3) dit qu'à chaque juif correspond une partie de Adam lui-même.
Certains proviennent de son front, d'autres de ses yeux, d'autres de ses mains, ...

Ainsi, lorsque Adam a été formé depuis la terre sainte d'Israël, c'était nous même qui en avons été constitués.
Israël n'est pas seulement notre terre bien-aimée, mais c'est la source de notre être.
On parle de : "ima tsion", car dans un sens, Israël nous a donné naissance, c'est notre mère (ima).

Selon le rav Moché Wolfson, les non-juifs descendent également de Adam, mais ils proviennent de la partie d'Adam qui a été formée par des lieux d'Israël qui ne sont pas véritablement Israël, mais des conduits, des bases à partir desquels le restant du monde à émerger.

=> On comprend que le lien que nous avons avec Israël est semblable à celui de retourner dans les bras de sa mère.
Rien qu'entendre parler d'Israël réveille en nous des sentiments.

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-> Rabbi Barou'h de Mezhbizh, petit-fils du Baal Chem Tov, disait qu'il y a 2 signes de dépression spirituelle chez un juif : un manque de désir pour Israël, et un manque d'envie de se connecter aux secrets de la Torah (comme le Zohar).

Dans les 2 cas, si nous ne pouvons pas y accéder (n'ayant pas la possibilité d'aller en Israël, ou bien le niveau pour étudier la kabbala), nous nous devons de toujours y aspirer.

=> Pour un juif, être indifférent à propos d'Israël est un signe de dépression spirituelle, car normalement cela doit immédiatement exciter notre âme.
On ne peut être sans sentiment lorsque l'on pense à Israël.

Yaakov ajouta: "Que ce lieu est redoutable! Ceci n'est autre que la maison de Hachem et c'est ici la porte du ciel" (Vayétsé 28,17)

Il s'agit du futur emplacement du Temple, qui est la porte à travers laquelle toutes les prières s'élèvent.
Selon Rachi, le Temple de Jérusalem est considéré comme la "porte" du Temple d’en-haut.
Il rapporte le midrach disant que le Temple Céleste correspond au Temple terrestre : Yaakov se trouvait donc à l'endroit le plus propice à le prière et au service de D.

-> Le Kotel, long d'environ 500 mètres, est la muraille ouest du mont du Temple, qui reste intacte depuis la destruction du 2e Temple en l'an 3820 (70 de l'ère chrétienne).
Sa sainteté provient de sa proximité avec l'endroit où se tenait le Saint des Saints.

Quelque soit l'endroit où l'on habite, il faut se tourner vers le mont du Temple lors de la récitation de la amida, car c'est de cet endroit que s'élèvent toutes nos prières vers le Ciel (Choul'han Arou'h 94,1)
["c'est ici la porte du ciel!"]

-> "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)
Selon la guémara (Béra'hot 30a), cela fait référence au Temple.
Le roi Chlomo compare ainsi le Temple à un cou.

De même que le cou permet de relier la tête avec ce qu'il y a en dessous, de même, le Temple (le Saint des Saints) permet de connecter le Ciel avec la terre.
Le Temple est le lieu de passage entre le Créateur et Sa création.
["c'est ici la porte du ciel!"]

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-> Selon la tradition juive, c'est le roi David, lui-même, qui a construit ce mur.
La guémara (Sotah 9a) enseigne que les œuvres de Moché et du roi David sont indestructibles.
Ceci peut expliquer pourquoi il a toujours survécu aux nombreuses personnes qui ont souhaité nous anéantir.

-> "Voici Il se tient derrière notre mur" (Chir haChirim 2,9)
Selon le midach (Chir haChirim rabba 2,9), cela signifie que Hachem réside derrière le Kotel, car D. a promis qu'il ne serait jamais détruit.
Selon le midrach (Chémot rabba 2,2), cela signifie que la présence divine ne partira jamais du Kotel.

-> Le midrach (Eikha 1,32) affirme que lorsque l'empereur Vespassien assiégea Jérusalem, il nomma 4 généraux pour détruire les 4 parties de la ville.
La partie ouest fut placée entre les mains d'un général dénommé Pangar.
Dans le Ciel, il fut décrété que le Kotel ne devait pas être démoli et, effectivement, tandis que les 3 autres généraux détruisirent leur secteur, Pangar permit au Kotel de rester intact.

Vespasien le convoqua et lui demanda des explications, auxquelles Pangar répondit : "Je jure que mon intention n'est que de rehausser votre réputation, ô majesté!
Si j'avais détruit le dernier vestige de Jérusalem, les générations futures n'auraient eu aucune idée de l'ampleur de votre victoire, car elles auraient pensé que Jérusalem n'était qu'une ville minuscule. Mais maintenant que j'ai laissé cet immense Kotel en souvenir, il sera connu à travers les générations que sa Majesté a conquis une ville colossale.

L'empereur lui dit : "Tu t'es bien défendu, mais puisque tu n'as pas respecté mon ordre, tu devras te jeter du haut d'une tour".
Pangar se jeta du haut d'une tour, et mourut.

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-> "Ton peuple ne sera composé que de justes" (amé'ha koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)
Le Kotel représente l'image que même si un juif tombe totalement en ruine, il restera toujours en lui une partie d'âme, une présence divine.

Tout juif a en lui un cœur spirituel qui bat, témoin de son essence indestructible pour le bien.
D. ne nous quitte jamais, et nous avons toujours la possibilité de reconstruire Sa demeure en nous.

=> En chaque juif, même celui qui peut sembler le plus mauvais, il y a un Kotel, qui ne demande qu'à devenir Temple.

-> Tous les juifs prient vers l'est (vers le Temple et son Kotel à Jérusalem).
Le soleil se lève à l'est, proclamant une nouvelle journée pleine de vie et d'opportunités.
Ainsi, le Kotel nous transmet l'idée que l'histoire juive ne fait que commencer, et que quelque soit notre situation actuelle (personnellement et collectivement), très très bientôt le machia'h arrivera et reconstruira le tout, nous faisant alors vivre des moments éternels indescriptibles.

-> Dans le désert, chaque tribu avait sa place.
Celle de Yéhouda, représentant la royauté, était à l'est du campement.

En se tournant vers l'est (le Kotel), nous nous rappelons, que nous les juifs, nous sommes les fils du Roi Hachem (ben chél mélé'h), et que nous n'avons rien à craindre des humains.
Il nous faut faire honneur à ce statut, et agir en responsabilité.

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-> La place en bas du Kotel a la sainteté d'une synagogue.

-> Le Zohar (vol.2,5a) enseigne qu'il y aura toujours un reste du Temple (le Kotel), sur lequel la présence divine continuera à y résider.

Selon le Yichma'h Moché (Haftara Pékoudé), c'est de là que nous recevons notre subsistance spirituelle, de nos jours encore.
[elle est à base de toute autre bénédiction, comme la subsistance matérielle]

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+ La force de la prière au Kotel :

-> Nous allons voir un enseignement du 'Hessed léAvraham, le grand-père du 'Hida ('Hessed léAvraham 3,3).

Depuis que le Temple a été détruit, il y a un nuage qui empêche nos prières de monter vers le Ciel.
Où que nous soyons, nous devons traverser ce nuage, c'est pour cela par exemple, que dans la prière nous disons les Péssouké déZimra, afin de permettre à nos prières de se frayer un chemin jusqu'au Ciel.

Ce nuage est beaucoup plus fin en Israël, et il est pratiquement inexistant à Jérusalem.
Au Kotel, une prière n'a besoin de traverser aucune barrière, son chemin vers le Ciel est direct et certain.

Le Kotel est un lieu unique dans le monde, où la proximité avec la présence divine est incomparable.

[le 'Hatam Sofer explique que le mot "Zimra" (de Péssouké déZimra) qui signifie communément "chant" ou "louange", a une autre signification, celle de "couper". En effet ces versets ont le pouvoir de briser les forces du mal qui empêchent les prières de monter.
Selon le Aboudraham, ils jouent un second rôle : celui de protecteur. Ils assurent l'acceptation de la prière, c'est pourquoi on s'efforcera de les lire lentement et avec ferveur (kavana)
Selon le Zohar (Térouma 131b), lorsqu'on dit les Pessouké déZimra à la synagogue, 3 groupes d'anges célestes se rassemblent à ce moment pour les dire en même temps que les Bné Israël.]

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-> Depuis plus de 100 ans, les élèves de Rabbi Aharon de Karlin, ont la tradition que le vendredi soir, les Patriarches et les Matriarches sont présents au Kotel afin d'accueillir Shabbath avec la présence divine.

=> Quel moment spécial!

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-> Le Kotel est un lieu tellement saint, qu'il faut déchirer son vêtement en s'en approchant, comme on le ferait dans le cas d'un deuil.
Cela s'applique lorsqu'une période de 30 jours ou plus s'écoule depuis notre dernière visite au site.
Par exemple, le rav Kanievsky a l'habitude de le faire avec des vieux habits.

Avant de déchirer son vêtement, on doit dire : "La Maison de notre sainteté et de notre gloire dans laquelle nos pères T'ont loué, fut consumée par le feu et tout ce que nous chérissions se transforma en ruine" (Beit kodéchénou vétifarténou achèr hilelou'ha bo avoténou, haya lit'réfat éch, vékol ma'hmadénou aya lé'haréva)
[Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 561,2 et suivant]

La michna béroura explique en détails ce que l'on doit faire en déchirant son vêtement, et ajoute qu'il faut réciter le Téhilim 79 (mizmor léAssaf).

-> Le rav Kanievsky évite également de mettre sa main entre les pierre du Kotel au regard de la'énorme sainteté qu'il y a.

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b"h, d'autres dvar Torah sur le sujet du Kotel : https://todahm.com/?s=kotel

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"Il fut saisi de crainte et dit : "Que ce lieu est redoutable!" (Vayétsé 28,17)

-> Le gaon rav Barou'h Ber Leibowitz était un élève du gaon rav 'Haïm Soloveichik, le rav de Brisk.
Les élèves du rav Leibowitz ont remarqué qu'à chaque fois que leur rav traversait la ville de Brisk en train, il se mettait debout jusqu'à ce que le train quitte la ville.
Face à leur interrogation, il leur a dit : "Lorsque le train passe par Brisk, la ville dans laquelle mon Rabbi, rav 'Haïm Soloveichik réside, je me tiens debout en son honneur.
Même s'il se trouve loin, son influence et sa sainteté atteigne l'intégralité de la ville."