Aux délices de la Torah

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"Monte vers cette montagne des Avarim, le mont Névo" (Haazinou 32,49)

Le Panim Yafot rappelle que le nom de cette montagne est : "har Névo" (le mont Névo), et en ajoutant : "har a'Avarim" (littéralement : "le mont/montagne des côtés"), la Torah en souligne la sainteté.

Les lettres hébraïques qui précèdent celles composant le mot : הר (har - "mont") sont : ק et ד, et celles qui les suivent sont : ש et ו

=> Les 4 lettres prises des 2 "côtés" du הר ("mont") forment ainsi le mot : קדוש (kadoch) : "saint".

Les 5 interdits de Yom Kippour

+ Les 5 interdits de Yom Kippour :

-> Il est écrit dans la michna (Yoma 8,1) :
"À Yom Kippour il est interdit : de manger, de boire, de se laver, de s’appliquer des lotions, de porter des chaussures en cuir et d’avoir des relations conjugales."

-> Le Maharal (Dracha léChabbath Téchouva) de dire :

"Toutes les mitsvot que D. a ordonnées en ce jour grand et saint ont pour but d’annihiler le côté physique de l’homme au point qu’il s’élève au niveau d’un ange.
C’est pourquoi nous avons l’ordre de nous affliger afin de supprimer ou d’amoindrir le physique pour en arriver à être aussi purs que des anges …

D. nous a imposé ces 5 interdictions à Yom Kippour afin que notre âme ne soit pas dérangée par notre corps … et étant donné que l’âme a 5 appellations : néfech, roua’h, néchama, yé’hida et ‘haya, cela nous montre qu’elle possède 5 facettes … Similairement, nous avons 5 interdits pour effacer le physique [sur les 5 niveaux]."

On peut noter les paroles du Rama (Choul'han Arou'h 610,4) : "Il y en a qui ont pris l’habitude de porter des vêtements propres blancs à Yom Kippour, symbolisant les anges de service."

-> Au sujet du jeûne, le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) d'écrire :
"En jeûnant et en se rabaissant, une personne mérite de s’éloigner de sa nature bestiale : le monde physique, et de se rapprocher de D."

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva n°313) de nous enseigner :
"Nous avons l’ordre de jeûner en ce jour, étant donné que la nourriture et la boisson, ainsi que les autres plaisirs physiques, éveillent la matérialité de l’homme, l’incitent à chercher le désir et la faute, et peuvent le distraire dans sa recherche de la vérité, c’est à dire servir D."

=> Dans une optique de ne pas tenir compte de nos besoins physiques afin de se concentrer entièrement sur la spiritualité, on peut comprendre tous les interdits sauf un : celui de porter des chaussures en cuir.
Pourquoi l’interdit porte-t-il spécifiquement sur les chaussures ?
(On pourrait aussi proscrire le fait de s’asseoir dans des chaussures confortables par exemple.)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm sur Pirké avot - 1,1) de nous apprendre :
"L’essence de l’âme est son origine supérieure, là-bas est sa demeure principale.
Une partie en descend dans le corps, qui a le statut de "chaussure" pour l’âme.

De la même façon que la chaussure n’est pas un habit pour tout le corps, mais [en couvre] la partie inférieure [c.-à-d les pieds], ainsi le corps n’est pas un vêtement recouvrant la totalité de l’âme.
Il agit plutôt comme un revêtement couvrant seulement la partie inférieure de l’âme.

Le corps est comme une "chaussure" pour l’âme, n’en couvrant uniquement la partie inférieure, et c’est la signification de "retire tes chaussures de tes pieds" [que D. ordonna à Moché dans le buisson ardent], signifiant [enlève] le corps."

-> Le rav Mordé'haï Bé'her nous enseigne également dans ce sens :
"Les chaussures sont une métaphore se rapportant au corps humain et à la matérialité.
De la même façon que les chaussures renferment cette partie du corps en contact avec le monde, ainsi le corps enveloppe la partie de l’âme connectée à ce monde et lui permet d’être en contact avec la matérialité.

Notre peau recouvre notre corps, tout comme les chaussures qui sont faites de peau animale, le cuir.
En nous interdisant de porter des chaussures en cuir, D. cherche à nous éloigner du matériel afin de nous lier à Lui à un niveau spirituel.

Ainsi, à Yom Kippour, lorsque nous devons nous concentrer complètement sur l’âme et ignorer totalement le corps, il est approprié de ne pas porter ce qui symbolise le plus le corps : les chaussures en cuir."

=> Yom Kippour est le jour où nous nous efforçons de comprendre et d’accomplir la mission de notre vie, nous devons ainsi supprimer les distractions qui nous entourent afin de pouvoir nous concentrer sur l’essentiel.

b"h, Profitons de ce jour unique où tels des anges, nous pouvons donner une sublime impulsion de spiritualité qui irradiera toute notre année à venir pour le meilleur ...

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+ Pourquoi avons-nous l'interdiction de porter des chaussures en cuir à Yom Kippour?

-> Le jour de Kippour, lorsque chaque juif se repent, toute la Création est élevée.
Oui, même la terre sur laquelle nous marchons est élevée à un niveau plus haut et devient une terre sanctifiée.
=> C'est pour cette raison qu'à Yom Kippour, nous avons l'interdiction de marcher dessus avec des chaussures.

Cette pensée trouve un écho dans l'épisode au cours duquel D., apparaissant devant Moché dans le buisson ardant, lui demanda d'enlever ses chaussures en disant : "Ôte ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).
[rabbi Ména'hem Mendel de Rymanov - Ména'hem Tsion]

-> A la suite de la faute d'Adam la terre a été maudite.
Nous portons des chaussures afin que nos pieds ne touchent pas directement la terre qui a été condamnée.
Mais le jour saint de Yom Kippour, la malédiction est levée, et la terre devient sanctifiée.
Nous n'avons donc pas la nécessité d'éviter de marcher dessus directement, et ainsi on n'a pas besoin de porter des chaussures.
[Agra déPirka]

"Celui qui n'est pas regardant sur la crainte à porter sur son Rav n'arrive pas à retenir son limoud (étude)".

[guémara Kidouchin 23]

Cette crainte au rav témoigne du respect, de l'importance que l'on accorde aux paroles de Torah, et ceci va conduire à les graver au plus profond de nous.

On peut noter que l'étude de la Torah est différente de l'étude des matières profanes, elle doit se faire avec une crainte particulière, en ayant sincèrement conscience qu'on étudie "devant" la présence divine, comme il est écrit dans la guémara Béra'hot (6a) :
"Lorsque 2 personnes étudient la Torah, la présence divine est parmi elles, et ce même lorsqu'une personne étudie seule".

=> Ainsi, lorsque nous sommes en train d'étudier notre chère Torah : D. est là.
Il nous écoute et prend plaisir à nous voir nous acharner sur nos pages de guémara, sur des hala'hot, sur la paracha, ...

=> Tâchons de prendre conscience de la présence et de la grandeur de notre hôte (c'est D. lui-même!) pendant notre étude afin de nous stimuler, motiver à donner le meilleur de nous-même dans notre limoud.

Le repentir …

+ Le repentir (téchouva) ...

-> "Les justes parfaits ne peuvent se tenir où se tiennent les repentis"
[guémara Béra'hot 34b]

-> "Grand est le repentir, car il transforme les fautes intentionnelles en mérites"
[guémara Yoma 81b]

-> "On demanda à D. : quelle est la punition du pécheur?
Il répondit : "Qu'il se repente et il recevra le pardon"."
[guémara Makot - chap.2]

-> "Quand un pécheur se repent, on le lui compte comme s'il était monté à Jérusalem, avait bâti le Temple avec l'autel et y avait offert tous les sacrifices mentionnés dans la Torah."
[Midrach Vayikra Raba 7,2]

-> "Grande est la force du repentir, car un individu s'élève dès qu'il nourrit dans son cœur la pensée de se repentir"
[Psikta Rabati 44]

-> "Viens voir combien la force du repentir est grande, car il confère la royauté aux gens dans le monde, attache des couronnes à leurs têtes, guérit le malade et préserve de toute souffrance et affliction, du soupir et de l'enfer"
[Tana déBé Elyahou - chap.18]

-> "Le repentir et les bonnes actions sont comme un bouclier devant le châtiment"
[Pirké avot 4,11]

-> "Une heure de repentir et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir"
[Pirké avot 4,17]

-> "Si le repentir n'avait pas été créé, le monde ne pourrait subsister.
Mais le repentir a été créé et D. a la main tendue pour accueillir les repentis."
[Pirké déRabbi Eliezer - chap.42]

-> "Le repentir est supérieur à la prière, car D. n'a pas exaucé les prières de Moché pour lui permettre d'entrer en terre d'Israël, tandis qu'il a agréé le repentir de Ra'hav, bien qu'elle soit vouée à l'extermination en tant que cananéenne, et Il l'a laissé vivre en Terre sainte"
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.22]

-> "Le repentir est supérieur à la charité, car celle-ci implique un investissement matériel, contrairement au repentir.
D. ne demande rien d'autre aux enfants d'Israël que le repentir et des paroles (de confession), comme il est dit : "Prenez avec vous des paroles et revenez vers D." (Hochéa 14,3)

Autre enseignement : grand est le repentir, car il apporte un remède aux fautes d'Israël, comme il est dit : "Je les guérirai de leur égarement, J'aurai pour eux un amour dévoué" (Hochéa 14,3)."
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.22]

-> " "Allez, reconcilions-nous, déclare D.
Vos pêchés fussent-ils comme l'écarlate, ils peuvent devenir (blancs) comme la laine." (Yéchayahou 1,18)

A qui s'adressent ces propos?
[Rabbi Eliézer de répondre] : Uniquement aux repentis, car D. a la main tendue pour les accueillir.
Il se dit : quand se repentiront-ils et Je les accepterai en repentir complet devant Moi.

En effet, l'expression : "et les mains de l'homme sous leurs ailes" (Yé'hezkiel 1,8) révèle que D. est assis sur Son trône glorieux, les mains tendues sous les ailes des 'hayot (les êtres célestes) pour accueillir ceux qui se repentent et Il demande : "Quant les enfants d'Israël se repentiront entièrement devant Moi"
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.22]

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-> "Tu reviendras jusqu'à Hachem, ton D., et tu écouteras Sa voix" (Dévarim 4,30)
=> Se repentir est un commandement de la Torah.

-> "Que tes vêtements soient blancs à tout moment" (Kohélet 9,8)
Le pirké avot (2,10) nous dit : "Repens-toi un jour avant ta mort" ( = tous les jours de ta vie, car tu peux mourir demain).

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-> Il n'y a pas de plus grande faute que de penser que nous n'avons aucune faute.
[rabbi Sim'ha Bounim de Pshischa]

Les jours de pénitence (Rambam)

+ Les 10 jours de pénitence par le Rambam ...

"Même si le repentir et le cri sont toujours bons, ils sont encore meilleurs pendant les 10 jours de Roch Hachana à Yom Kippour et ils sont agréés immédiatement, comme il est dit : "Recherchez D. pendant qu'Il est proche" (Yéchayahou 55,6).

Toute cela est vrai pour un particulier.
Mais la collectivité est toujours exaucée chaque fois qu'elle se repent et se lamente sincèrement, car il et dit : "Qui est comme Hachem notre D. ... proche chaque fois que nous L'appelons" (Dévarim 4,7)."

[le Rambam - Hilkhot Téchouva 2,6]

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La guémara (Rocha Hachana 18a) dit également : "D. est toujours proche quand la collectivité prie et se repent. Mais durant les 10 jours de pénitence, Il est proche même d'un seul repenti."

Yom Kippour : propice à la téchouva et au pardon

+ Yom Kippour : un moment propice à la Téchouva et au pardon

-> L'origine de Yom Kippour :
D. se révéla et donna les 10 Commandements à tout le peuple juif au mont Sinaï : cela se produisit le 6 Sivan (Shavouot).
Immédiatement après cela, Moché gravit le mont Sinaï et y resta 40 jours afin de recevoir la Torah, après quoi il descendit avec la 1ere série de tables. Mais les juifs avaient érigé le Veau d’Or, une idole, car ils pensaient que Moché était mort puisqu’il n’était pas revenu à la date prévue dans le calendrier.
Lorsque Moché revint et vit le Veau d’Or, il brisa les Tables.

Il gravit une nouvelle fois le mont pour 40 jours et pria afin d’obtenir le pardon pour le peuple juif.
Moché fut alors appelé une 3e fois pour recevoir la 2e série de Tables.

Laissons Rachi nous dire la suite (Bamidbar 9,18) :
"[Moché gravit le mont Sinaï une 3e fois à Roch ‘Hodech Elloul] et resta 40 jours supplémentaires qui prirent fin avec son retour à Yom Kippour.

Ce jour-là, D. pardonna au peuple juif et dit à Moché : "j’ai pardonné, selon ta parole."
Par conséquent, Yom Kippour fut fixé et proclamé jour de pardon et d’absolution."

-> Le Ram'hal (Dérekh Hachem) nous enseigne :
"La signification de Yom Kippour est que D. a réservé un jour pour le peuple juif où leur repentir est accepté sans effort et leurs fautes peuvent être facilement effacées.
Cela répare tous les dégâts [spirituels] causés [par ces fautes]…et permet à ceux qui se repentent de revenir à leur niveau initial de sainteté et de proximité avec Lui, duquel ils s’étaient éloignés à cause de leurs méfaits."

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) de dire :
"Étant donné que Yom Kippour est un jour de miséricorde divine, il y a une aide spéciale du ciel présente ce jour-là, qui incite l’homme à se repentir.

Cela s’applique à une personne qui ne mérite pas d’aide selon la stricte loi.
Tel est le pouvoir de ce jour extraordinaire : le Ciel aide l’homme à se repentir."

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva n°185) nous enseigne à ce propos :
"La base de cette mitsva est qu’en raison de la gentillesse de D. avec le peuple juif, Il a établi un jour par an où ils peuvent expier leurs fautes par leur Téchouva.

Si leurs fautes s’accumulaient d’année en année, elles atteindraient une limite maximale en quelques années et le monde devrait être détruit.
Par conséquent, afin que le monde continue d’exister, D., dans Son infinie sagesse, a réservé un jour dans l’année pour permettre à ceux qui se repentent d’expier leurs fautes."

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-> A chaque fête juive, il est important de se rappeler les paroles du rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) :

"Nous ne célébrons pas les fêtes de façon symbolique, mais nous remontons à l’origine de chaque fête dans le temps ; cette sainteté dans le temps qui nous influence aujourd’hui est la même que lorsque les fêtes furent célébrées pour la 1ere fois.
Mon maître, Rav Tsvi Hirch Broyde de Kélèm affirmait que le temps ne passe pas sur l’homme, c’est plutôt l’homme qui voyage à travers le temps."

Une fête juive n'est pas qu'un vaste souvenir d'une célébration passée ...
=> Ainsi, notre Kippour de cette année a la même puissance d'expiation/de pardon que le 1er Kippour, survenu au Sinaï avec Moché rabbénou ...

A nous de se travailler (b"h) pour saisir l'importance unique de ce jour ...

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-> Selon le Zohar (Béréchit 8b), c'est à Yom Kippour que le prophète Nathan vint annoncer au roi David que D. avait pardonné sa faute avec Batchéva.

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-> "Le roi David avait témoigné que ... "mon cœur est mort en moi" (Téhilim 109,22) [selon Rachi, cela signifie : mon mauvais penchant ne se trouve plus en moi et n'a plus d'influence en moi].
Dans ce cas, comment a-t-il pu néanmoins commettre cette faute?
C'est afin de donner la possibilité à ceux qui pécheraient après lui, de se sentir encouragés à la téchouva, et se dire : "C'est l'exemple de David que je dois suivre et me repentir [et D. acceptera ma téchouva]."
[guémara Avoda Zara 4b-5a]

[si même le roi David a pu fauter et être pardonné, alors à plus forte raison pour moi aussi, qui ne suis qu'un simple juif!]

-> Il existe un principe : "Celui qui désire se purifier y est aidé par D." (guémara Yoma 39a)
Le Maharcha explique que normalement le roi David ayant consacré son existence à devenir meilleur et à faire le bien, il aurait dû bénéficier d'une aide Divine toute particulière pour dominer ses instincts et éviter la faute.
Cependant, Hachem sachant que cette faute ferait de David le pénitent par excellence, et que cela aiderait toute l'humanité à se repentir, il ne l'empêcha pas de trébucher.

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Néétiv haTéchouva - chap.4) explique que la téchouva signifie : "retour" = c'est un retour à D., source de toute vie, une renaissance, un nouveau départ.
Adam, le 1er des hommes et celui le plus proche de la source de vie, l'oeuvre des mains de D., avait fait don de 70 années de sa vie à David (cf. midrach Yalkout Chimoni Béréchit).
C'est pourquoi, c'est à David, plus qu'à n'importe qui d'autre, que fut confiée la mission exceptionnelle de ramener l'humanité aux racines de son existence.
Le repentir de David allait renseigner au pécheur qu'il est toujours possible de revenir au niveau spirituel de Adam avant la faute.

[le nom : Adam (אדם) est fait des initiales de : Adam, David et machia'h. En effet, le rêve messianique s'accomplira grâce à la téchouva par laquelle David nous a appris à retrouver la stature d'Adam (terme renvoyant tout spécifiquement aux juifs).
=> A Yom Kippour, jour où Hachem a pardonné au roi David pour sa "faute", nous devons y puiser des forces pour faire une téchouva totale, amenant ainsi la Délivrance personnelle et collective!]

-> Ainsi, il n'est pas étonnant que le thème de la téchouva revienne fréquemment dans les Téhilim qui expriment le désir de David de retrouver les plus hauts niveaux d'amour de D.
Comme l'enseignent nos Sages : "Quiconque veut sincèrement se repentir, doit soigneusement examiner [les paroles et] les actes du roi David" (midrach Cho'her Tov 4,4).

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+ "D. créa l'homme (אָדָם) à son image" (Béréchit 1,27)

-> Le mot Adam (homme) renvoie à :
- א = Adam, le 1er homme ;
- ד = le roi David (דוד) ;
- מ = à Machia'h (משיח)

Le rav Yossef Carol fait remarquer qu'il y a 2 854 années entre Adam et le roi David, et qu'il y a 2854 années entre le roi David et la création de l'état d'Israël (qui représente la lettre "mém" = machi'ah).

"A propos de David, qui a laissé un fils comme lui, le mot "mourir" n'a pas été employé"

[guémara Baba Batra 115]

=> Si un homme laisse de bons enfants après lui, il n'est pas considéré comme mort.

Les 13 attributs de miséricorde

+ Les 13 attributs de miséricorde (Yom Kippour) :

D. Lui-même enseigna cette prière exceptionnelle à Moché, comme un moyen d’obtenir la miséricorde divine et à prononcer lorsque tout le reste avait échoué.

Moché eut recours à cette prière lorsqu’il supplia D. de pardonner aux juifs après le Veau d’Or.
Étant donné que D. avait fini par pardonner aux juifs à Yom Kippour après le Veau d’Or, nous récitons les 13 attributs à plusieurs reprises dans les prières du jour.

[en effet, durant tout Kippour on récite 26 fois les 13 Attributs de Miséricorde (י׳ג מדות הרחמים) : 5 fois dans la prière de Arvit, 5 fois dans la prière de Cha’harit, 7 fois dans la prière de Moussaf, 6 fois dans la prière de Min’ha et 3 fois dans la prière de Néila (26 est la valeur numérique du Nom Divin de Miséricorde, afin de susciter la pitié céleste).]

-> Il est d'ailleurs écrit dans la guémara (Roch Hachana 17b) à ce sujet :
" "Et D. passa devant (Moché) et proclama [les 13 attributs] … " (Chémot 34,6-7)
Rabbi Yo'hanan a dit : "Si cela n’avait pas été écrit dans les textes saints, nous n’aurions jamais pu imaginer une telle chose, mais cela vient nous apprendre que D. s’est enveloppé, si l’on peut dire, [dans un talit] comme un 'hazan et montra à Moché comment prier.
D. dit à Moché : "Chaque fois que le peuple juif fautera, ils devront agir ainsi et Je leur pardonnerai." ...
Rabbi Yéhouda dit : "Une alliance a été conclue, stipulant que jamais les 13 attributs ne resteront sans réponse"."

-> Quelle est la nature de cette alliance?
Le rav de Brisk explique que c'était comme si Hachem avait rassemblé un énorme trésor de miséricorde.
De cette perpétuelle et immense réserve de bonté, Il retirerait ce qui serait nécessaire pour répondre à chaque invocation des 13 attributs par Israël.
[ainsi tout appel à ces attributs doit recevoir une réponse, et il a toujours une grande provision de miséricorde disponible pour ceux qui en ont besoin.]

-> Le Radbaz (Métsoudat David Zimra - 11) de nous préciser :
"La prière de Moché ne fut pas acceptée uniquement parce qu’il avait mentionné les attributs de D. ...
Le sens en est qu’ils devront agir conformément à Ses attributs, pas simplement les mentionner verbalement."

=> Celui qui comprend que D. se "comporte" d’une certaine façon et qui essaie d’imiter Son comportement sera traité par Lui de la même manière.
Ainsi, si nous agissons avec autrui conformément aux attributs divins de miséricorde, D. se conduira avec nous avec bienveillance.

[Il en va de même avec les autres attributs : lent à la colère, clément, plein de gentillesse, ...]

-> En ce sens également, le Rambam (Hilkhot Déot I 6,7) écrit :
Les prophètes désignent Hachem de plusieurs qualificatifs, tels que Lent à la colère, Généreux en Miséricorde, Juste, Droit, Parfait, Puissant et Fort. Ils utilisent ces qualificatifs pour indiquer que ce sont les meilleurs exemples à suivre.
C'est pourquoi, chacun doit rivaliser avec D. autant que faire se peut ...
Celui qui suivra cette voie, attirera sur lui-même, bonheur et bénédictions.

-> Le Chla haKadoch (Chaar haOtiyot) conçoit l'accomplissement par l'homme des 13 Attributs comme un acte de foi capital.
Le Chla démontre que les 13 Attributs de D. correspondent aux 13 Articles de la foi en D. définis par le Rambam.
L'homme qui fonde son être entier dans le modèle Divin de miséricorde, atteint en même temps un niveau sans précédent de foi pure.

-> Le chiffre 13 est très significatif.
La valeur numérique de "é'had" (un - אחד) égale 13, et nous enseigne que quiconque ne concentre la foi de son cœur que sur Hachem, mérite d'être traité selon les 13 Attributs de miséricorde Divine.
De plus, les noms hébraïques des Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, contiennent un total de 13 lettres, et les tribus d'Israël (comprenant Ménaché et Efraïm) sont au nombre de 13.
Ceci nous enseigne que quiconque récite les 13 Attributs, avec une totale dévotion, gagnera le mérite des vertueux Patriarches et des 13 tribus.
[le Méïri]

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-> Dans le monde existent des barrages : les fautes, qu'il est impossible d'annuler d'après les lois de la nature.
Seule l'immense Miséricorde des 13 Attributs de miséricorde (ra'hamim), seule une téchouva atteignant le trône de Gloire (sous lequel une trappe spéciale a été ménagée à cet effet), peuvent permettre d'annuler les fautes.
[rav Pinkous]

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-> "Tu dois savoir que celui qui comprend le sens des 13 Attributs de miséricorde et qui les prononce avec ferveur ne voit jamais sa prière rester vaine, à moins qu'il ait commis des fautes telles qu'elles entravent leur influence."
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tissa 34,6]

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-> Le 'Hemdat Yamim écrit :
Si 10 juifs se tiennent à la synagogue devant le Hékhal et récitent les 13 Attributs de la miséricorde Divine, ils ébranleront, sans aucun doute, les mondes supérieurs et feront descendre la bonté Divine sur terre, et on assistera ici-bas à de grands miracles.
Les pires malheurs seront évités par le mérite de cette "communauté" de juifs, comme les Kadmonim : "Ils virent de leurs propres yeux comment D. annulait les mauvais décrets, comment un seul 'hassid à leur époque sut par la ségoula des 13 Attributs Divin écarter de terribles dangers."

De tout temps, dès que des juifs étaient dans la détresse, ils rassemblaient des sages des 4 coins de la ville pour réciter la prière des 13 Attributs Divins avec toutes les kavanot qui les accompagnent et la menace disparaissaient aussitôt.

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-> En conclusion de sa prophétie, Mikha prédit l'avenir glorieux d'Israël : "Comme dans les jours où vous êtes sortis d'Egypte, Je leur montrerai des merveilles" (Mikha 7,15).
Le Ibn Ezra et le Radak enseignent que les péchés d'Israël sont la cause de son exil, et quand ils seront pardonnés, Israël reviendra sur sa terre.
Le Malbim dit qu'alors Hachem déploiera une compassion [sous sa forme la plus pure] qui surpassera même celle qu'a décrite Moché dans les 13 Attributs de miséricorde.

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-> Rabbeinou Bachye (Devarim 11:13) écrit que les 13 bénédictions du milieu de la Amida, où nous faisons des demandes à Hachem, correspondent aux 13 Attributs d'Hachem pour nous enseigner que tout le bien dans le monde découle de la bonté et de la gentillesse d'Hachem à notre égard.

-> Le Malbim (Ki Tissa 33,19) écrit que chaque fois que nous disons les 13 Attributs d'Hachem, cela devient automatiquement un moment de faveur divine.

-> Le Behag (mentionné par le Ramban dans son intro au séfer hamitsvot shorech 3) soutient que la récitation des 13 Attributs d'Hachem accomplit un commandement positif de la Torah.

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+ Agir en conformité avec les 13 Attributs :

-> Le Tsror haMor demande : il existe de nombreux hommes qui récitent les 13 Attributs de miséricorde et pourtant leurs prières ne sont pas exaucées. Comment est-ce possible? On sait très bien qu'il existe un principe (Roch Hachana 17b) selon lequel ces attributs "ne reviennent jamais vides"?

Il répond à sa question en disant qu'il faut être très attentif au langage de la guémara (Roch Hachana 17b). En effet, il n'est pas dit que Hachem a promis : "Chaque fois que les juifs fauteront, ils prononceront devant Moi ce texte et Je leur pardonnerai", mais il est dit que Hachem a promis : "Chaque fois que les juifs fauteront, ils agiront devant Moi conformément à ce texte et Je leur pardonnerai".
Il n'est pas suffisant de simplement prononcer les 13 Attributs pour bénéficier de l'accomplissement de la promesse. Il est nécessaire de "faire", "d'accomplir", les Attributs pour obtenir le pardon des fautes.
Cela signifie qu'il faut se comporter selon ces attributs : "De même que Moi Hachem Je suis miséricordieux, vous aussi soyez miséricordieux! De même que Je suis lent à la colère, vous aussi soyez lents à la colère!"
Hachem promet le pardon des fautes à celui qui accomplit les 13 Attributs de façon concrète, sous la forme d'actes, et non à celui qui se contente de les prononcer.

-> Le Maguid de Doubno dit : Hachem nous a donné 13 Attributs de miséricorde afin qu'on s'y attache fortement, et non pour qu'on se contente simplement de les lire. Si effectivement nous faisons preuve d'intelligence, en nous liant puissamment aux qualités d'Hachem et en imitant Son comportement (de même qu'll est miséricordieux, toi aussi tâche d'être miséricordieux, ...), nous pourrons alors être certains que ces traits de caractère feront leur effet, et nous mériterons de voir nos fautes entièrement effacées.

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+ La récitation des 13 Attributs de miséricorde ne peut s'effectuer qu'en public :

-> La loi juive (halakha) stipule que les 13 Attributs de miséricorde ne peuvent être prononcés qu'en présence d'un quorum (minyan) d'au moins 10 hommes. Un homme qui prie tout seul n'a pas le droit de les dire.
Le Tour se demande pourquoi il faut absolument la présence de 10 hommes.
On comprend que pour la récitation du Kaddich ou de la Kédoucha on ait besoin de réunir au moins 10 hommes, car la loi juive nous dit que pour prononcer tout texte empreint d'une grande sainteté, il est nécessaire de se trouver en public.
Mais les 13 Attributs ne sont rien d'autre que des versets de la Torah, qui habituellement, ne nécessitent pas du tout la présence d'un minyan pour être prononcés.
Le meilleur exemple est le Shéma Israël, qui est entièrement composé de versets de la Torah et qu'on peut tout à fait lire tout seul.

Le Gaon de Vilna ne donne pas la raison de cet interdit, mais fait une déduction à partir du langage de la guémara (Roch Hachana 17b) : "Hachem est apparu à Moché sous l'apparence d'un Ministre Officiant ('hazan) et lui a dévoilé le texte des 13 Attributs". Si on parle de la notion de Ministre Officiant, c'est bien la preuve qu'il faut être en public pour dire ce texte.

Le Maor vaChémech (paracha Vayé'hi) nous explique que la présence d'au moins 10 hommes est nécessaire, car il est impossible de trouver l'ensemble des 13 Attributs réunis en un seul et même homme. Il n'y a que chez le Créateur du monde que les 13 Attributs peuvent cœxister.

C'est pour cette raison que l'on doit rassembler au moins 10 hommes dans une synagogue, car le premier va posséder la qualité de la miséricorde, le deuxième, celle de la clémence, le troisième, celle de la lenteur à la colère, le quatrième, celle de la grande bonté, ...
Et donc, si l'assemblée est vraiment unie et soudée, elle pourra ainsi bénéficier de l'ensemble des 13 qualités. Et si tous les hommes qui la composent unissent leurs forces, ils pourront "activer" ces 13 Attributs de Hachem.

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-> Voici une signification des 13 Attributs de miséricorde (par le rav Shimon Barou'h) :

1°/ Hachem (la 1ere fois) = D. prend l'homme en pitié avant qu'il transgresse (bien qu'Il sache pertinemment qu'il va fauter, Il ne lui retire ni les forces ni l'argent avec lesquels il faute finalement).

2°/ Hachem (la 2e fois) = D. prend l'homme en pitié après qu'il a fauté, lorsqu'il regrette sa faute.

3°/ El = D. a le pouvoir extraordinaire de contenir Sa colère et d'agir avec Ses créatures avec miséricorde.

4°/ Ra'houm = D. est miséricordieux et accorde à l'homme tout ce dont il a besoin et le protège.

5°/ Vé'hanoun = D. prend l'homme en pitié, par pur amour pour lui (comme un père qui par amour pour son fils, lui donne même plus que ce dont il a besoin).

6°/ Erékh apaïm = D. ne punit pas immédiatement les hommes, pas même les réchaïm : Il leur laisse le temps de réfléchir et de faire téchouva.

7°/ Vérav 'hesséd = D. comble Ses créatures de bienfaits, au-delà de ce qui leur revient réellement.

8°/ Véémet = D. juge l'homme avec vérité et récompense chaque bonne action de l'homme.

9°/ Notsér 'hessed laalafim = D. récompense même nos descendants, pour nos bonnes actions, voire plusieurs générations après (zé'hout avot).

10°/ Nossé avon = D. pardonne même au pécheur intentionnel (et diffère son jugement) si celui-ci regrette son acte et décide de ne plus récidiver.

11°/ Vafé'ha = D. pardonne au pécheur rebelle (qui pèche pour courroucer D.).

12°/ Vé'hataa = D. pardonne au pécheur involontaire.

13°/ Vénaké = D. efface définitivement toutes les fautes de celui qui les regrette et décide de ne plus les commettre.

"Il n’y a pas eu de jours plus joyeux pour les juifs que le 15 Av et Yom Kippour"

[guémara Taanit 26b]

-> Le 15 Av était un jour de joie à l’époque du Temple où les jeunes hommes et les jeunes femmes se faisaient la cour pour se marier.
-> Yom Kippour, c’est le moment où D. nous donne l’occasion de remonter le temps et de se purifier de nos fautes.

-> La joie vient de la purification, et nous nous "immergeons" dans D. :
"Rabbi Akiva dit : "Heureux Israël ! Devant qui vous purifiez-vous et Qui vous purifie ? Votre Père dans le Ciel !"
Et il est écrit : "D. est le mikvé d’Israël. De la même façon qu’un mikvé purifie les impurs, le D. purifie Israël."
[guémara Yoma 85b]

-> Le Méam Loez (Nitsavim 30,14) commente :
Un mikvé purifie seulement s'il n'existe aucune séparation entre la personne qui s'y trempe et l'eau.
De même, D. purifie les juifs seulement s'ils se sont totalement repentis et que rien ne fait séparation entre eux et leur Créateur.

-> L’un des maîtres 'hassiques explique cet enseignement :
"De même que la purification dans un mikvé ne peut se faire que par le biais d’une immersion totale de manière à ce que l’eau couvre toutes les parties du corps, la purification par D. exige que l’on s’immerge en totalité dans Sa nature Divine."

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-> "Si l’on se colle à D. en ce jour, D. nous rapproche de Lui."
[Rav Chalom Brezovsky - Netivot Chalom]

[Nos fautes ont pour conséquence de générer de la distance entre nous et D.
En les réparant à Yom Kippour, nous retrouvons alors une grande proximité/intimité avec D., à l'image d'un couple de mariés (suite au 15 Av).]

"Souviens-Toi de nous pour la vie ... pour Toi, D. vivant"
(amida de Roch Hachana - zor'hénou lé'haïm ... lémaana'h élohim 'haïm)

-> "La prière pour la vie est la plus grande requête de l'homme.
Logiquement, cette prière devrait sortir des tréfonds de son cœur et du plus profond de son âme.

Hélas, il n'en est pas ainsi.
Lorsqu'il prie pour la vie à Roch Hachana, on dirait qu'il prie pour quelqu'un d'autre et que cela ne le concerne pas vraiment!"

[Rabbi Israël Salanter]

-> "Le privilège de la vie ici-bas est la possibilité de se repentir, d'accomplir des mitsvot et d'acquérir des qualités spirituelles.
Là réside toute la raison d'être de la vie terrestre ...

En effet, même l'homme au niveau le plus bas peut progresser spirituellement tant qu'il est en vie, chose que le plus grand tsadik et sage ne peut faire une fois mort."

[Rabbénou Yona - Chaaré téchouva - chaar chéni,24]

-> "La vie est le plus grand cadeau fait à l'homme ...
Lorsque l'homme est réellement conscient de l'importance de la vie sur terre, son cœur s'emplit d'effroi et d'humilité à l'idée que (D. nous en préserve), on pourrait ne pas lui accorder cette vie qui lui est indispensable pour gagner la vie éternelle.
C'est pourquoi, il ne doit cesser de prier et d'implorer : "Souviens-Toi de nous pour la vie!"
...
En précisant "pour Toi, D. vivant", nous montrons notre aspiration à une vie sans intérêt personnel et non une vie pour nous-mêmes afin de recevoir une récompense.
A Roch Hachana, au moins, lorsque nous demandons la vie, efforçons-nous de penser principalement à la gloire de D. dans le monde."

[Le Machguia'h de Ponievits - Or Yé'hézkel]

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-> "Le 1er sentiment que nous devons éprouver à Roch Hachana, jour où nous allons proclamer Hachem Roi et Lui demander de nous accorder la vie, est l'amour de la vie, Lui montrer que nous apprécions cette vie!

Combien nous sommes heureux de vivre.
Car il n'est pas concevable de demander à D. de vivre si nous n'apprécions pas la vie!"

[Rav Avigdor Miller]