Aux délices de la Torah

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Quelques perles sur la paracha Vayétsé …

+ Quelques perles sur la paracha Vayétsé ...

-> Rabbi Yaakov Kamenetsky nous enseigne :
Yaakov a étudié la Torah pendant les 63 ans premières années de sa vie auprès de son père (Yits'hak), dans une atmosphère de sainteté éloignée de toute influence cananéenne.
A présent, qu'il doit aller vivre à 'Haran dans le voisinage de Lavan et de ses amis, aussi malhonnêtes que lui.

Pour survivre à cet environnement, il doit se nourrir de la Torah de Chem et Ever, qui ont eux aussi été confrontés à un environnement corrompu : Sem a vécu pendant la génération du déluge, et Ever a été le contemporain des bâtisseurs de la tour de Babel.

Les 14 années qu'il va y passer, vont lui permettre d'émerger indemne de son exil personnel.

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-> "Yaakov sortit de Béer Chéva" (28,10)
Rachi : "Lorsqu'un juste quitte un endroit, il laisse un vide.
Tant qu'il est dans la ville, il en fait la splendeur, l'éclat et la beauté ; une fois qu'il la quitte, sa splendeur, son éclat et sa beauté la quittent avec lui".

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-> "Le sol sur lequel, tu es couché" (28,13)
= "D. a replié tout le pays sous Yaakov afin qu'il soit réellement couché sur toute la terre (d'Israël)" (guémara 'Houlin 91b)
Rachi commente que la raison de ce miracle est pour que la conquête d’Israël soit facile, comme il est aisé de conquérir un petit carré où un homme est allongé.

Le rav El'azar Ména'hem Chakh l'explique de la façon suivante :
La Torah vient nous enseigner que n'est considéré comme Terre Sainte, c’est-à-dire emplie de sainteté, que les endroits de la terre qui sont sous l’influence de Yaakov et de sa Torah. Toute la valeur de ce pays n'émane que de la Torah et des mitsvot qui y sont accomplies, mais n’a pas de valeur indépendamment de la Torah.

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-> "Ce n'est autre que la demeure de D. et ceci est la porte des cieux" (28,17)

Selon Rachi (citant le midrach) : "le Temple Céleste correspond au Temple terrestre".
Yaakov se trouvait donc à l'endroit le plus propice à la prière et au service de D.

Selon Rabbi Na'hman : "Toutes les prières parviennent au Ciel en passant par la terre d'Israël, ainsi la prière est associé à la terre d'Israël" (Likouté Moharan I 7,1).

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+ "Et que je retourne en paix à la maison de mon père, et Hachem sera pour moi un D." (28,21)

-> Selon le Ramban, D. promet à Yaakov qu'il lui permettra de revenir sain et sauf, afin qu'il soit en mesure de Le servir comme il se doit.
Comme l'enseigne nos Sages : "Celui qui réside en dehors de la terre d'Israël est comparable à quelqu'un qui n'a pas de D." (guémara Kétoubot 110b), tant est grande la différence de sainteté entre la terre d'Israël et le reste du monde.

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-> "que je retourne en paix" (béShalom)
Comment comprendre que Yaakov utilise-t-il l'expression "béchalom", alors que nous apprenons dans la guémara (Béra'hot 64a) que : Celui qui se sépare du mort lui dit : "va en paix" (lé'h béShalom), et celui qui se sépare d'un vivant lui dit : "lé'h léShalom".
Par conséquent, Yaakov aurait dû demander dans sa prière : si je reviens en paix (léShalom)?

Le Kohélét Its'hak écrit que la différence entre béShalom et léShalom est que léShalom montre qu'on ne cesse de s'élever dans son Shalom, qui est la perfection (chélémout), et on ajoute de la perfection à sa perfection, ce qui n'est pas le cas pour l'expression béShalom, qui désigne la perfection qu'on a effectivement.
C'est pourquoi celui qui se sépare du mort, lequel ne peut plus ajouter de la perfection à sa perfection, lui dit : "lé'h béShalom", mais pour le vivant, cette expression risque d'être interprétée comme une malédiction.

Or Yaakov qui était en chemin pour aller chez Lavan l'idolâtre, craignait de ne pas pouvoir se préserver de sa mauvaise influence.
Il se disait : J'espère seulement pouvoir revenir "béShalom", c'est-à-dire sans être descendu de niveau, et sans qu'il manque à ma Torah et à ma pureté.
Mais en réalité, ajouter là-bas de la perfection et de la sainteté (dans un milieu tellement impur/idolâtre), cela Yaakov ne l'espérait pas, c'est pourquoi il a adopté l'expression : béShalom.

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-> "que je retourne en paix (béShalom) à la maison paternelle"
D'où Rachi apprend-il que l'expression "béShalom" (en paix) signifie : "en paix vis-à-vis de la faute"?

Le Séfer Binyan David rapporte que nos Sages (guémara Kétoubot 50a) ont institué : "Il ne faut pas donner en tsédaka plus du 5e, comme il est dit : "Je veux T'en offrir la dîme" (asser assérénou la'h)", soit 20%.
Le Séfer Igra déPirka (Siman 187) explique que cela vaut pour quelqu'un qui n'a pas fauté. Mais celui qui a fauté devra, en revanche, faire autant de charité (tsédaka) que possible, comme il est dit : "Rachète tes péchés par la charité".

=> On comprend ainsi pourquoi Rachi a interprété "en paix" (béShalom) par rapport à la faute.
En effet, Yaakov a dit "Tous les biens que Tu m'accorderas, Je veux T'en offrir la dîme" (28,22), c'est-à-dire 1/5e seulement.
Ceci prouve qu'il était dénué de péché, sinon il aurait dû dépenser autant que possible, même plus de 1/5e. Mais puisqu'il ne l'a pas fait, c'est qu'il était en paix vis-à-vis de la faute.

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-> "Et cette pierre que je viens d'ériger en monument" (28,22)

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Il s'agit, semble-t-il de la pierre d'assise que Yaakov avait préparée pour le Temple (Zohar I,72).
On voit par ailleurs qu'il avait préparé des bois de cèdre pour le Sanctuaire dans le désert (midrach Tan'houma Térouma 9).
Peut-être qu'en disant : "Ils Me construiront un Sanctuaire" (Chémot 25,8), Hachem voulait faire référence à ce qui avait déjà été préparé. En effet, Yaakov avait préparé le Sanctuaire et le Temple.

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-> "Et tout ce que Tu me donneras, j'en prélèverai régulièrement la dîme à Ton intention" (28,22)

Rabbi Moché Feinstein souligne qu'il convient de prélever la dîme non seulement sur les biens qu'on possède mais également sur le temps dont on dispose afin de le consacrer à de nobles causes.

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-> "Yaakov travailla 7 années pour Ra'hel et elles parurent à ses yeux quelques jours en raison de son amour pour elle" (29,20)

Le Malbim dit que pour Yaakov, Ra'hel avait tellement de valeur à ses yeux, que travailler 7 ans pour se marier à elle : c'était une affaire en or!

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-> Le Sfat Emet (5650) dit que selon la kabbale, Ra'hel représente la Présence Divine. Les 14 années où Yaakov a travaillé pour obtenir la main de Ra'hel en mariage "parurent à ses yeux quelques jours (yamim a'hadim) en raison de son amour pour elle".
Il était si concentré sur la Présence Divine pendant ces années, qu'il a vécu une connexion/union (a'hdout) avec le Divin.

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-> "Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle déclara : "Cette fois, je rends grâce à D." ; c'est pourquoi elle le nomma Yéhouda ; puis elle cessa d'enfanter" (29,35)

Le Sforno nous enseigne que le nom Yéhouda (יהודה) contient d'une part, les lettres du nom de D., le Tétragramme (יהוה), et d'autre part, le radical הדה, signifiant : "gratitude" et "louange" ; ce nom connote donc la louange et le remerciement adressé à D.

Le 'Hidouché haRim note que les juifs ont finalement reçu le titre de Yéhoudim, dérivé de Yéhouda, parce que c'est cette attitude qui les caractérise : éprouver toujours de la reconnaissance envers D. et être conscients qu'Il nous donne plus que notre part légitime.

Léa s'est montré particulièrement reconnaissante cette fois, car, en mettant au monde un tiers des douze fils de Yaakov, elle avait reçu plus que sa part (Rachi).

La guémara enseigne qu'il faut : "Remercier pour le passé et prier pour le futur"

Léa a cessé d'enfanter car elle a remercié pour le passé, mais elle n'a pas prier pour le futur.

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-> "Lavan embrassa ses fils et ses filles, et les bénit" (32,1)

Nos Sages enseignent que la bénédiction d'une personne ordinaire ne doit pas être dédaignée.
Le Sforno nous enseigne qu'en rapportant que Lavan a béni ses filles et ses petits-fils, la Torah veut nous transmettre un message encore plus important : elle veut nous enseigner la valeur de la bénédiction donnée par un père à ses enfants.

"La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

1°/ Its'hak ne parlait sûrement pas du timbre de la voix puisque, comme le remarquent nos Sages, les voix de Yaakov et d'Essav étaient si semblables qu'il ne pouvait les distinguer.

Rachi explique qu'Its'hak voulait dire la façon de parler de Yaakov, car celui-ci s'exprimait toujours avec humilité et invoquait le nom de D.

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2°/ Selon nos Sages (guémara Guittin 57b) : derrière toute prière qui porte ses fruits se trouve sans aucun doute un descendant de Yaakov ... Chaque fois qu'une armée remporte une victoire, des descendants d'Essav y sont certainement mêlés.

Ainsi :
-> le pouvoir de Yaakov réside dans sa voix qui prononce des prières ;
-> le pouvoir d'Essav réside dans ses mains meurtrières (ex: les mains de l'empire Romain, des descendants d'Essav, qui ont détruit le 2e Temple et nous ont exilé de notre terre)

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3°/ "Quand la voix de Yaakov s'entend dans les synagogues et les maisons d'étude, les mains d'Essav ne peuvent pas vous dominer"
(le midrach -> én hayadayim yédei Essav choltot ba'hem).

Le Gaon de Vilna vient commenter : "la voix est la voix de Yaakov" (הַקֹּל קוֹל יַעֲקֹב - akol kol Yaakov).
Le 1er kol est écrit sans vav et peut se lire : kal (קל) , qui veut dire léger.
En d'autres termes, lorsqu'une légèreté, une faiblesse, se fait sentir dans la voix de Yaakov, les mains d'Essav le dominent.
Mais lorsque la voix de Yaakov est "pleine" (écrite pleinement, avec un vav), sans légèreté, ni faiblesse, les mains de Yaakov ne peuvent pas le dominer.

Le Gaon de Vilna commente : "les mains sont les mains d'Essav" :
Quand la voix est celle de Yaacov (par l’étude et la prière), alors les mains, sous entendu ses mains, c’est-à-dire les mains du peuple juif, seront les mains de Essav. Le peuple d’Israël aura le droit de "subtiliser" les mains de Essav pour les utiliser pour se défendre et se protéger.
Ainsi, cela revient à dire que "les mains ne seront plus les mains de Essav".
Tous les ennemis d’Israël n’auront plus leurs mains pour faire du mal au peuple juif, puisque leurs mains c’est-à-dire leurs forces seront neutralisées pour être transférées au profit d’Israël en vue de se défendre et de se protéger.

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-> "La voix, c’est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d’Essav" (v.27,22)
Selon le Yaarot Dvach, cela signifie que si nous avons la voix de Yaakov (kol Yaakov), c’est-à-dire que nous disons des paroles de Torah et que nous prions, c’est certes bien mais tant que nous ne mettons pas notre cœur, alors dans ce cas : "les mains sont les mains d’Essav" (véayadayim yédé Essav) = Essav aura toujours du pouvoir sur nous.
Cependant lorsque nous servons Hachem avec notre cœur, alors le mérite d’Essav est annulé, et Amalek n’a plus aucun pouvoir sur nous.

[b'h, ici du divré Torah : https://todahm.com/2019/03/02/10162-2 ]

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4°/ "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"
Nos Sages tirent de ce verset que lorsque la voix de Yaakov est entendue : les juifs étudiant la Torah et apprenant les mitsvot, alors les mains de Essav ne les atteindront pas.
En réalité, la compréhension de ce verset est que : lorsque les juifs étudient la Torah et sont dans les lieux d'étude, alors les non-juifs font le travail à leur place (le mains d'Essav). Sinon, les juifs vont être forcés d'en sortir et de le faire eux-mêmes.
[Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sédlikov]

[La guémara dit que plus on prend sur nous de peiner dans l'étude de la Torah, alors plus Hachem nous enlèvera des soucis d'ordre matériel. On a tous une dose de souffrances sur nous, mais si on la met dans le spirituel, on n'a alors plus besoin de l'avoir autrement.
Ainsi, s'il y a la voix de Yaakov, alors c'est Essav avec ses mains qui devra agir, car nous avons déjà assez donné nos efforts autrement!]

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5°/ Il est écrit une belle explication dans le Léchem Léfi haTaf.

Lorsque l'on écrit les lettres du nom : עשו, de façon pleine, on a :
-> le ע (aïn) = עין.
La guématria des lettres non présentes (cachées) dans le nom est de : 60 (youd+noun) ;
-> le ש (shin) = שין.
On obtient de même : 60
-> le ו (vav) = ויו.
La guématria des lettres cachées est de : 16 (vav+youd).

=> Le nom Essav possède en caché une valeur de 136, qui est la même que le mot : kol (קוֹל - la voix).

=> Ainsi, si la voix (kol) de la Torah est chantée à voix haute et fièrement, toute la force que possède Essav restera cachée.
Mais si la voix de Yaakov est cachée, alors la force d'Essav va faire régner de la terreur sur le peuple juif.

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Nos Sages nous disent : "Toutes les catastrophes qui arrivent dans le monde, viennent à cause des juifs."
[guémara Yébamot 63a]

[Directement ou indirectement adressée au peuple juif, une catastrophe vient nous réveiller de notre monotonie, lourdeur afin que l'on puisse s'ouvrir à la réalité de ce que D. attend de nous, pour notre bien.]

Le midrach dit : "Lorsque la voix est la voix de Yaakov, alors les mains n'appartiennent plus à Essav" (Béréchit Rabba 65,20)

Le rav Wolbe (Chiourei 'Houmach) de commenter : "Lorsqu'un juif étudie la Torah, le peuple juif dans son ensemble s'élève. La résultante automatique est que nos ennemis vont tomber!"

=> Notre futur est entre nos mains (de Yaakov).
A nous d'agir pour qu'il soit des plus radieux ... b"h 🙂

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-> "C'est une halakha qu'Essav hait Yaakov"
[midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722]

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+ "La voix (akol - הַקֹּל) est la voix (kol - קוֹל) de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"

=> Pourquoi le mot "hakol" (la voix) est écrit sans "vav"?

Le Séfer Tsélota déAvraham répond :
Car Yaakov n'a pas toujours la possibilité de crier. Souvent, quand les mains d'Essav provoquent des malheurs et que s'accomplit le verset : "les mains sont les mains d'Essav", la voix de Yaakov est également obligée de se taire. De manquer une lettre. En effet, même crier, il ne nous laisse pas ...

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-> Lorsque Hachem annonce à Rivka qu'elle va enfanter 2 jumeaux, à l'origine de 2 peuples (Essav et Yaakov), Il ajoute : "Un peuple sera plus puissant que l'autre" (Toldot 25,23).

Rachi commente : lorsque l'un de ces 2 peuples s'élève, l'autre chute et réciproquement.

C'est pourquoi, Haman désirait la chute des juifs afin d'assurer son ascension personnelle et celle de son peuple, et pour cela il était prêt à verser une très grande somme d'argent.
[il a payé à A'hachvéroch 10 000 kikars d'argent, qui selon le rav Lumbroso équivalent à 680 tonnes d'argent pour faire périr le peuple juif!]

Donc, l'intention d'Haman n'était pas seulement le départ des juifs du royaume qui le dérangeaient, mais aussi une chute et l'extermination des juifs qui auraient assuré son élévation personnelle.
[Beit Its'hak]

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-> La Torah est la voix de Yaakov, la puissance des juifs, et tout celui qui s’y rattache n’a pas à avoir peur des mains d’Essav, le racha.
[Sfat Emet]

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-> Si les juifs regardent des choses interdites, alors les forces de Essav et d'Ichmaël reprennent des forces.
Mais si nous sommes vigilants à protéger notre sens de la vision, alors Essav et Ichmaël seront anéantis et le machia'h viendra.
['Hida - Na'hal Kédoumim - Béréchit]

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-> Même quand un homme a beaucoup fauté, tant qu'il continue à prier à Hachem et Le supplier de sauver son âme, alors il y a bon espoir qu'Hachem le guérisse des blessures causées par ses fautes.
Le verset dit bien : "La voix est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
Même si ses mains ont commises de lourds péchés, si sa voix supplie Hachem, il peut espérer être sauvé.
[Méïr énei 'Hakhamim]

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- "hakol" = la voix, la parole :
- "kol Yaakov" = cela peut être du positif : Torah, prière, donner des encouragements à autrui ;
- ou bien "yédé Essav" = négatif : en nuisant à autrui, lachon ara, ...
=> La parole est comme un marteau : soit on décide de s'en servir pour construire, soit pour détruire / faire du mal.
[rav Yéhochoua Alt]

"Celui qui accomplit 3 repas [le Shabbath] sera sauvé des 3 périodes de souffrances désignées par le mot "jour" : les souffrances annonçant la venue du Machia'h ... les douleurs subies dans le Guéhinom ... la guerre de Gog et Magog."

[guémara Shabbath 118a]

-> "Le Shabbath est un Nom de D." (Zohar - paracha Yitro).

[Yaakov a dit : ] "Une pierre, même rugueuse, de la terre d'Israël m'est plus précieuse que les cousins moelleux des pays étrangers."

[guémara 'Houlin 91,5 -> paracha Vayétsé 28,11 : "Yaakov prit une de pierres de l'endroit"]

Prier : c’est l’essence de toute personne …

+ Prier : c'est l'essence de toute personne ...

Une "personne" se dit en hébreu : Adam (אדם).
Si l'on écrit pleinement chacune des lettres de ce mot, on a :
-> א = aléph = אלף ;
-> ד = dalét = דלת ;
-> מ = mém = מם

Lorsque l'on garde de ces lettres uniquement celles qui ne sont pas présentes dans le mot Adam, on peut former le mot : mitpalel (מתפלל), mot qui caractérise une personne qui prie.

=> L'homme, dans son essence, dans son intériorité, a été créé pour prier, se tourner vers D.
Alors prions! 🙂

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Daniel Abdelhak

"On lui donna le nom d'Essav" (Toldot 25,25)

La valeur numérique de : "Essav" (עֵשָׂו) est de : 376, qui est la même que celle du mot : shalom (la paix - שָׁלוֹם).

Comment comprendre cela?

1°/ Le Baal haTourim nous dit que si cette relation entre Essav et le concept de la paix n'existait pas, Essav aurait détruit le monde entier.

=> Ainsi, tout le mal qu'ont fait Essav et ses descendants n'est rien par rapport à ce qu'ils auraient fait sans l'existance de ce lien avec le shalom dans leur nom!!

On peut faire un lien avec la guémara (méguila 6b), qui parle de "guermania" (une des provinces du royaume d'Edom), en disant qu'elle a le potentiel de sortir de chez elle et de tenter de détruire le monde.

Qui est le royaume d'Edom?
"Edom, c'est Essav" (Béréchit 36,8).
A quoi correspond la "guermania"?
Rabbi Yaakov Emden explique que "guermania" fait référence à la zone de l’Allemagne actuelle.

Il est incroyable de voir à quel point la tendance innée d'Essav à détruire le monde s'est manifestée, comme écrite dans notre Torah et par nos Sages, des milliers d'années auparavant.

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2°/ Le Avnei Nézer s'appuyant sur ce lien numérique entre Essav et le mot : shalom, va en tirer une autre conclusion.

Essav a vécu une vie de paix et de tranquillité, dans le sens qu'il n'a jamais cherché à combattre son yétser ara.
Son inclinaison au mal vivait en totale paix en lui !!
(d'où le lien entre Essav et la paix)

A l'inverse, lorsqu'une personne se bat souvent et de façon courageuse contre son yétser ara, elle va vivre des moments de trouble, d'agitation interne, jusqu'à ce qu'elle gagne haut la main le combat.

Le véritable shalom, ce n'est pas d'abandonner le combat contre son yétser ara, c'est au contraire lutter en permanence de toutes ses capacités pour le vaincre (b"h) autant que possible.
Il en découle une véritable paix intérieure, qui vient du fait que mon âme est satisfaite de ce que j'ai réalisé, car conforme à la volonté de D.

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3°/ Rachi (25,25) nous dit : "[Le nom Essav vient ] de la racine ‘assé ("faire"). Tout le monde l’a appelé ainsi parce qu’il était "fait", c’est-à-dire qu’il était venu au monde tout velu, comme un homme d’âge mûr."

=> Essav est lié à la notion de : complet, finalisé.

Yakov vient du mot : ékev, qui signifie : le "talon".
C'est la partie la plus basse du corps humain, que Yaakov avait attrapé à son frère au moment de sortir du ventre de sa mère.

Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Le Chem miChmouel nous dit que Essav était parfaitement heureux avec ce qu'il avait, n'ayant aucun désir de spiritualité.
A ces yeux, il était une personne complète, totalement aboutie, comme son nom le laisse indiquer.
Essav a numériquement un lien avec le mot : "shalom" (la paix), qui a pour racine le mot : "shalem" (complet, abouti, entier), renvoyant à sa vision de la vie.

Yaakov considérait ses actes comme petits et faibles, à l'image du talon qui est tout en bas du corps, et il cherchait donc en permanence à monter plus haut, à progresser.

Il est écrit ensuite : "Essav devint un homme sachant chasser, un homme des champs, et Yaakov était un homme intègre (ich tam), demeurant (yochèv - יֹשֵׁב) dans les tentes" (Toldot 25,27).

Le terme yochèv renvoie, en général, à la notion de s'arrêter d'avancer, à une envie de se reposer dans la vie.
Mais ici, il manque curieusement un vav dans ce terme.
Il est en effet généralement écrit : יושב

Le Netsiv (Haémek Davar) dit qu'à chaque fois qu'un mot est écrit de façon incomplète (avec au moins une lettre manquante), cela nous apprend toujours qu'il manque quelque chose dans le concept que le mot représente.

En appliquant cela à notre verset, on apprend que Yossef était assis dans les tentes pour étudier, mais qu'il considérait toujours que sa sagesse était incomplète, qu'il y avait toujours plus à apprendre.

Ainsi, on peut dire que :
-> le succès de Yaakov résidait dans son perpétuel état d'être un étudiant de la vie : il y a toujours moyen de progresser.
Yaakov est appelé : "ich tam" = intègre.
Il connaissait sa place, marchant humblement sur le chemin de la volonté de D.

-> A l'inverse, Essav se voyait comme parfait, sans progression possible.
Essav est appelé : "yodéa tsayid" (sachant chasser) = le terme "yodéa" (un sachant), renvoie bien au fait qu'Essav se sentait comme un "sachant" (yodéa), une personne qui pense déjà tout comprendre.

 

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle de dvar Torah du Rabbi Shlomo Zalman Bregman

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-> Rabbi Yé'hezkel Sarna (Daliyot Yé'hezkel) dit que le mot : "tam" signifie être entier avec Hachem (Rachi : Tel était son cœur, telle était sa parole).
De même qu'une personne s'étant cassé le poignet par accident n'est plus dans un état parfait physiquement, de même lorsque nous fautons par accident, nous ne sommes plus parfait spirituellement.
La mitsva de "tamim tiyé" (être entier), nous oblige à maintenir cet état de complétude spirituel (faire téchouva, monter la garde, éviter les situations à risque, ...).
[A l'inverse (de ich tam), Essav est appelé : "ich tsadé" (homme des champs), signifiant qu'il n'est pas chez lui dans ses tentes. Sa maison est donc grande ouverte au yétser ara, qui est alors le maître à bord.]

"Et D. éprouva Avraham" (Vayéra 22,1)

1°/ L'épreuve élève ...

Celui qui surmonte une épreuve connaît une très grande élévation.
Les épreuves aidèrent ainsi Avraham à s'élever jusqu'à un très haut degré spirituel.
(une épreuve est comme un tremplin nous élevant au niveau supérieur).

De même c'est le fait d'avoir résisté à la tentation qui éleva Yossef aux plus hauts sommets du pouvoir égyptien, comme il est écrit : "Pourquoi Yossef a-t-il accédé à la royauté? Parce qu'il a dominé son penchant et la royauté céleste repose sur toute personne qui résiste à la tentation" (midrach haNéélam - paracha Vayikra).

Il est écrit par exemple :
-> "Afin que J'éprouve [le peuple pour vérifier] s'il marche selon Ma Loi ou non" (Chémot 16,4) ;
-> "afin de te mettre à l'épreuve" (Dévarim 8,16) ;
-> "Voici les peuples que D. avait épargnés pour éprouver par eux les Israélites" [pour savoir qui accomplit réellement Sa volonté - Yalkout - Choftim]

2°/ L'épreuve répare/purifie ...

Le Gaon de Vilna a dit : "Sans les souffrances, nous ne pourrions nous présenter au jour du Jugement"

3°/ L'épreuve disparaît avec la émouna ...

Le Gaon de Vilna explique le téhilim (32,10) : "Nombreuses sont les douleurs du méchant et qui a confiance en D. sera entouré de grâce", en disant :

Autrefois, on devait avaler des pilules amères pour guérir des maux digestifs.
Aujourd'hui, on adoucit ces pilules en les enveloppant d'une capsule sucrée.

De même, "nombreuses sont les douleurs du méchant", ses souffrances, particulièrement pénibles, lui arrachent des cris de douleur, alors que "celui qui a confiance en D. sera entouré de grâce" : même s'il subit des souffrances, elles sont enveloppées de "grâce" qui les rend moins amères.

[Plus on met de confiance en D. au moment de nos épreuves, plus on ajoute du sucre à l'acidité du moment.
Notre vie ne peut qu'en être meilleure ... ]

"Avraham écouta Efron, Avraham pesa à Efron l'argent dont il avait parlé aux oreilles des gens de 'Het : 400 shékels d'argent, en monnaie marchande." ('Hayé Sarah 23,16)

Une femme originaire de Sloutsk (Biélorussie) avait été enterrée dans le cimetière de cette ville.
Quelque temps après, des parents demandèrent à exhumer le corps pour le transférer en Israël.

Ils prirent conseil auprès du rav Aharon Kotler, qui leur dit :
"A mon avis, il vaudrait mieux offrir le coût du transport et de la réinhumation à quelque yéchiva aux prises à des difficultés financières.
Cela procurera bien plus de mérite à l'âme de la défunte que son transfert en Israël".

Le 'Hafets 'Haïm avait répondu à ce sujet au rav Chakh : "Nous voyons dans la Torah qu'Avraham a dépensé une importante somme d'argent pour l'enterrement de notre mère Sarah, en payant à Efron 400 shékels d'argent en monnaie marchande.
Mais c'était avant le don de la Torah.
Maintenant qu'elle a été donné, mieux vaut dépenser de l'argent pour elle."

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-> A propos de ceux qui dépensaient une fortune pour édifier une stèle magnifique sur la tombe de leurs parents, le 'Hafets 'Haïm déclarait :

"Il est stupide de construire des pierres tombales luxueuses à la mémoire des parents et de fleurir leur lieu de sépulture, en croyant faire du bien à leur âme ...
Une personne est tenue de multiplier les mitsvot, les bonnes actions et les dons charitables pour sauver ses parents de l'enfer.

Au lieu de gaspiller de l'argent pour des stèles inutiles, il est préférable, pour l'élévation de l'âme des parents, de contribuer généreusement au développement de la Torah."

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-> Ce désir de déplacer la tombe d'un proche peut venir des paroles de Rachi : "Les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines" (Béréchit 47,29)

[ En effet, lors de la résurrection des morts, les corps enterrés en dehors d'Israël devront "rouler" sous terre jusqu'à arriver en Israël, d'où le fait de se faire enterrer en Israël, terre sainte, qui nous évitera cette souffrance, étant directement sur place.]

"Lorsque je vois un tas de petites chaussures dans la vitrine d'un magasin, je suis ému aux larmes de joie, en m'imaginant les sentiments de bonheur intense qu'une mère aura en achetant sa 1ere paire de chaussures pour son enfant adoré."

[Rabbi 'Haïm Shmoulevitz - (1902-1979) - Roch Yéchiva de Mir]

C'est toujours impressionnant de voir à quel point nos Sages appliquent le : "tu aimeras ton prochain comme toi-même" ...

"A l'instant où il gisait tel un agneau sur le point d'être égorgé, Yits'hak accomplit le commandement d'honorer ses parents.

Il déclara en effet à son père : "Attache-moi bien solidement avant de me disposer sur l'autel, car étant à 37 ans un jeune homme vigoureux, je crains d'en venir à te donner des coups et d'être coupable devant le Ciel d'une double peine de mort". "

[Tana déBé Eliahou Raba - chap.16 - Zouta chap.2]

-> Selon le Zohar, lors de la Akéda, Avraham était alors âgé de 137 ans, et Its'hak de 37 ans.

-> Selon la guémara (Roch Hachana 16a), Hachem nous demande de sonner le Shofar afin de rappeler devant Lui le mérite de la "Akédat Its'hak ben Avraham".
Pourquoi rajoute-t-elle qu'il était le fils de Avraham?

Le Béér Yossef répond en citant le Pirké déRabbi Eliézer (31), disant que Its'hak avait peur de bouger pendant que son père l'égorgerait (ché'hita), entraînant qu'il ne l'aurait pas faite convenablement, et invalidant alors le sacrifice (korban).
Juste avant de mourir, Its'hak était concerné par le fait de réaliser la mitsva de respecter son père.
[On a pu voir ci-dessus que Its'hak avait peur de frapper son père sans le faire exprès, s'il n'était pas bien attaché]

=> La guémara parle de : "Akedat Its'hak ben Avraham", car Its'hak voulait accomplir à la fois la volonté de Hachem, et à la fois la mitsva de kibboud av (respect du père).

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous devons nous interroger : pour quelle raison était-il adéquat pour Its'hak d'être égorgé? A-t-il reçu un tel ordre d'Hachem?
Son père lui avait dit que Hachem l'avait ordonné, ainsi mais est-ce que si le père disait à son fils de profaner le Shabbath, il lui serait permis d'obéir à son père? Evidemment non! Comment était-il permis à Its'hak de se laisser égorger, selon l'ordre de son père?
La répons est : Its'hak n'a pas consenti aux paroles d'Avraham parce qu'il était son père ... Its'hak a accepté les paroles d'Avraham et même de se laisser égorger, parce que Avraham était le grand sage de la génération!
Its'hak s'est complètement soumis à l'opinion de la Torah, au point de lui sacrifier sa vie!
C'est l'explication, elle est très forte et elle nous oblige!

-> Il peut être intéressant de rapporter les paroles de rabbi 'Haïm Chmoulévitch :
En ce qui nous concerne, nous avons peur de mourir, mais Its'hak était comme un ange. La mort ne lui faisait pas peur, et en ce qui le concerne, être égorgé et offert comme holocauste selon l'ordre d'Hachem était exactement comme mettre les téfilin ou respecter Shabbath. C'est la raison pour laquelle, il était prêt à accompagner son père avec sérénité, tout en sachant qu'il allait être égorgé.