"Les paroles des Sages sont des étoiles, et l’étude de l’éthique (moussar), un télescope."
[Rabbi Sim'ha Zissel]
Il disait aussi : "Le moussar, c'est de la dynamique."
Le bita’hon, la confiance en D. …
+ Le bita’hon, la confiance en D. …
-> Le ‘Hazon Ich a dit : « C’est une erreur commune de penser qu’avoir du bita’hon, c’est croire que tout ira bien. » (1)
-> Le Steipler a dit : « Nous devons savoir que le bita’hon, c’est d’être persuadé que tout ce que D. fait et fera, est pour notre bien.
Il est notre Père, notre Roi miséricordieux.
D. sait mieux que nous ce qui nous est bénéfique et si quelque chose nous arrive, cela est le signe que c’est pour notre bien. »
(1) : Emouna oubita’hon 2,1
Espèce de Juif! …
-> En captivité (durant la 2e guerre mondiale), le rav Chajkin avait une coutume : chaque fois qu'un non-juif l'insultait en lui disant "Juif", il lui tendait une cigarette en disant : "Tu m'as fait un vrai compliment! Pour te remercier, je t'offre une cigarette!"
D'autres détenus avides de recevoir des cigarettes venaient à leur tour lui crier : "Juif!" ...
Rav Chajkin distribuait ses cigarettes avec largesse et, quand le stock était épuisé, il s'excusait : "Vous méritez également une cigarette, mais que faire? Je n'en ai plus!"
Sa vraie fierté juive et sa bonne humeur face aux insultes et aux difficultés lui valaient le respect des prisonniers qui se sentaient en présence d'un camarade venu d'une autre planète.
Rav Chajkin a noté dans un de ses carnets, que quand les non-juifs criaient "Sale Juif!" au baron de Rothschild, celui-ci lançait des pièces d'or en disant : "Vous me faites beaucoup d'honneur en m'accordant ce titre!"
==> nos ennemis ont conscience de notre valeur (vu les forces qu'ils mettent à nous détruire), alors tâchons (b"h) d'en avoir aussi pleinement conscience afin de réaliser (chacun à son niveau) nos magnifiques potentialités, dont D. nous a doté ...
S’épargner les souffrances précédant la venue du Machia’h …
Rav Eliezer répondit à ses élèves : 'Il faut se consacrer à l'étude de la Torah et aux actes de générosité/bonté.' "
Nous allons voir 2 explications ...
1°/ Que d'efforts nous avons à fournir pour nous améliorer dans ce domaine et pour apprendre à donner!
La nature de l'homme est de s'aimer lui-même ... la jalousie est imbriquée dans son être depuis sa conception ...
Que de peine il doit se donner pour changer cette nature et apprendre à donner!"
[paroles du Rav Yé'hezkel Levenstein - Mofet Hador - chap.15]
2°/ Le rav El'hanan Wasserman rapporte (1) que son maître le 'Hafets 'Haïm disait :
"Se 'consacrer' signifie qu'il faut s'y investir avec un dévouement total.
On doit se dévouer pour la Torah et les actes de générosité comme on se dévoue pour ses affaires, de tout son coeur et de toutes ses forces.
C'est alors que nous serons délivrés ..."
=> Observons avec quelle force nous sommes capable de faire certaines choses qui nous tiennent à coeur, et essayons d'en faire de même avec autrui, dans l'étude de la Torah ...
(1) : Ikvata déMéchi'ha 24
Source (b"h) : compilation personnelle issue du livre "Matsmia’h Yéchoua" du Rav Alexander Aryéh Mandelbaum
La richesse …
+ La richesse ...
Guémara Sota 49b = "[Aux temps prémessianiques], la face de la génération sera comme la face d'un chien"
La "face", c'est la direction prise pour atteindre son objectif.
Or, aux temps prémessianiques, on sera avide de biens, on aura le museau toujours au ras de la terre comme un chien qui fouille le sol dans l'espoir d'y découvrir quelques alléchantes trouvailles.
De nos jours, plus on est riche, plus on est honoré.
Celui qui ne jouit pas de cette bénédiction se sent tout en bas de l'échelle sociale.
Il est indubitable que l'argent possède une certaine valeur puisqu'il permet d'entretenir les siens, d'aider les pauvres, de soutenir des institutions de Torah, ...
Mais la plupart des gens le recherchent avec un telle opiniâtreté qu'ils en font une valeur en soi.
Le roi Chlomo, le plus sage des hommes, nous met en garde : "Celui qui aime l'argent n'est jamais rassasié d'argent." (Kohélét 5,9).
Lorsqu'on en veut non pas pour ce qu'il permet d'accomplir mais parce qu'on aime l'argent, cet appétit n'a pas de limites.
Le Maharal commente (1) : " 'Kessef' (l'argent) est en connotation avec 'kossef' (désirer), car celui qui a des richesses en veut toujours d'avantage."
=> La richesse n'est pas une valeur en soi.
Mais lorsqu'on ferme les yeux pour ne pas voir cette vérité, on se laisse entraîner dans une course sans fin derrière l'idole, allant parfois jusqu'à lui sacrifier son bonheur et celui des siens.
[N'oublions pas que tout vient de D.+ que ce n'est pas une finalité, mais un moyen aidant + que celui qui est heureux, c'est celui qui se satisfait de son sort! ]
(1) : Nétiv haOcher 2
Source (b"h) : compilation personnelle issue du livre "Matsmia'h Yéchoua" du Rav Alexander Aryéh Mandelbaum
<------------->
-> "Plus on a de biens, plus on a de soucis" (Pirké Avot 2,7)
-> L'épreuve de la richesse est plus grande que celle de la pauvreté.
[Alcheikh haKadoch (Vayikra 25,39)]
"Si vous voyez une génération sur laquelle se déversent des souffrances abondantes comme un fleuve, attendez-le [le machia'h]."
[guémara Sanhédrin 98a]
La recherche des plaisirs …
+ La recherche des plaisirs ...
Le Ram'hal = "L'hommme n'a été créé que pour trouver ses délices en D. et jouir de la splendeur de Sa présence car telle est la vraie jouissance, la délectation parfaite, supérieure à toutes les jouissances." [Messilat Yécharim - chap.1]
=> L'un des fondements du judaïsme est que l'homme n'a été créé que pour accomplir la volonté de D. et s'attacher à Lui dans ce monde et dans l'autre.
D'ailleurs, le rav Yérouh'am de Mir disait : " 'Mange, bois et amuse-toi' ...
Est-ce un concept de chez nous?
Cette ''philosophie'' n'appatient-elle pas aux non juifs?
C'est d'eux que nous l'avons prise ..."
La course aux plaisirs de ce monde est devenue l'une des principaux étalons du monde moderne.
La valeur de l'individu dépend, avant tout, de sa réussite matérielle.
Rabbénou Bahya au 11e siécle a écrit dans le 'Hovot halévavot (Cha'ar haPérichout - chap.2) :
"Toutes les fois que le monde se perfectionne au plan matériel, le dommage spirituel s'étend ... ils pensent que leurs mauvaises voies sont excellentes et se convainquent à tort qu'elles sont parfaitement droites.
Ils érigent [leurs conceptions] en loi et en règle de vie, et les pères les transmettent à leurs enfants.
Ce qui est déraisonnable devient logique à leurs yeux et la juste voie prônant la sobriété/simplicité leur semble bizarrerie.
Chacun ne fait que calquer sa conduite sur celle de son voisin.
Pour eux, celui qui ne prend de ce monde que ce dont il a besoin est un paresseux et celui qui n'amasse pas de biens matériels au-delà du nécessaire est un homme faible, suscitant la pitié.
Celui qui poursuit le luxe, voilà le diligent.
Ils se vantent et s'enorgueillissent de leurs possessions matérielles ; de leur estomac, ils font un dieu ; de leurs vêtements, une loi de vie et le faste de leur demeure leur tient lieu de morale ..."
=> Le dénominateurs commun de ces plaisirs, c'est qu'ils détournent l'individu de son véritable but : on oublie qu'on est là pour l'éternité et on fait, de plaisirs éphémères, l'essentiel.
Toute cette façon de vivre, en contradiction directe avec la conception de la Torah, risque peu à peu de faire perdre à l'individu le sens de sa mission sur terre et d'en être réduit à se servir lui-même.
=> En conclusion ...
Le Ramh'al dans son Messilat Yécharim (chap.1) a écrit :
"L'homme a été placé dans ce monde où de nombreuses choses l'éloignent de D. comme les désirs matériels qui détournent ceux qui les poursuivent du bien véritable ..."
==> Gardons-nous d'imiter les autres peuples dont les valeurs contredisent les nôtres.
Ne perdons jamais de vue notre seul véritable objectif : l'attachement à D.
[Sans nous leurrer, il faut utiliser les plaisirs de ce monde au service de notre rapprochement/attachement vers D..]
"Une brindille est facilement cassable en deux, mais un paquet de brindilles est incassable.
La même chose est vraie du peuple Juif ; en tant qu’individu, nous sommes fragiles, mais si nous sommes unis, nous sommes indestructibles. "
[Rav Ovadia Yossef]
La kavana dans la prière …
+ La kavana dans la prière ...
Le rav Dessler a écrit :
"Peut-on appeler prier l'acte de bredouiller des mots?
Il s'agit d'une terrible et affreuse dégradation dans le concept de prier à cause de laquelle les Portes du Ciel pourront être fermées au pouvoir de la prière."
Rabénou Bé'hayé affirmait que celui qui prie avec ses lèvres alors que son coeur est concentré sur ses affaires est considéré comme un pécheur.
En effet : "... Parce que celui qui prie et agit ainsi, s'éloigne dans ses pensées du Roi, Hachem, alors qu'il ne se comporterait pas de cette façon face à un roi humain (lui parler en pensant à autre chose)."
Le Séder Olam : "la prière sans kavana n'aide en rien ... au contraire, elle entraîne la proclamation au Ciel des péchés de celui qui l'adresse."
Guémara (Taanit 2a) : ""Et servir de tout votre coeur : Quel service se fait de tout votre coeur?
C'est la prière."
Le Smak précise : "Quel est le service du coeur? La prière avec concentration dans laquelle il faut penser au sens de chaque mot."
Le Aboudraham remarque que les valeurs numériques des mots "téfila" et "békarat halèv" (avec la concentration du coeur) sont les mêmes (= 515), indiquant par là que : "c'est en fonction du niveau de kavana que la prière sera acceptée."
Par ailleurs, le nombre d'apparitions dans la Torah du mot lèv (coeur - avec toutes ses variantes), s'élève à 113, ce qui correspond également au nombre total des mots trouvés dans les phrases terminants les bénédictions de la Amida (par exemple : "Baraoukh ata Hachem Maguen Avraham" = 5 mots).
Sur le verset des Téhilim (145;18) : "Hachem est proche de tous ceux qui L'imporlent sincèrement."
Le Radak affirment qu'il ait référence à ceux dont les prières révèlent une harmonie parfaite entre le cerveau, le coeur et les mots.
Nourries par la kavana, ces prières ont le pouvoir d'atteindre leur destination.
Le 'Hazon Ich = "La tâche d'une personne durant la prière est de visualiser le fait que D. écoute chaque mot des prières qui sont prononcés par les lèvres humaines et examine minutieusement les pensées de ceux qui Le prient."
La prière chez nos Sages :
- Lorsque le rav Yérou'ham Lévovitz priait, il parlait à Hachem comme s'il s'adresait à un ami très respecté.
- De même, le 'Hafets 'Haïm conversait souvent avec Hachem, durant la prière, sur un ton très personnel.
Par exemple, on l'entendit un jour dire : "Ribbono Chel Olam, Tu as écouté mes prières de nombreuses fois par le passé. Je T'en prie, accepte-les aujourd'hui également."
On demanda à un éminent Rav : "Combien de temps faut-il pour réciter la Amida?"
Il répondit : "Aussi longtemps que nécessaire pour présenter vos requêtes au Roi!"
Source (b"h) : ci-dessus - compilation personnelle issue du livre "prier avec feu" du rav Heshy Kleinman
<----->
-> "Rabbi Eliézer était alité, ses disciples vinrent lui rendre visite et lui demandèrent : "Maître, enseigne-nous le chemin à prendre pour arriver au monde futur".
Rabbi Eliézer leur répondit : "Lorsque vous priez, sachez devant Qui vous vous tenez. C'est ce qui vous fera mériter le monde à venir"
[guémara Béra'hot 28b]
<----->
-> Selon le rav Eliyahou Lopian, l'exigence principale de la kavana est double : nous devons garder à l'esprit ce que nous disons et à qui nous nous adressons.
<----->
-> Lorsque le prophète Yéchayahou alla annoncer au roi 'Hizkiyahou qu'il était condamné à mourir, il est écrit que celui-ci "tourna son visage vers le mur et pria D." (Méla'him II 20).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6) enseignent à ce sujet : "Que désigne le "mur"? Rabbi Chimon ben Lakich dit : "Les murs de son cœur".
Le Léka'h Tov ajoute que par le mérite de sa prière, sa vie fut prolongée de 15 ans. C'est-à-dire que même après qu'un décret de mort a été promulgué contre un homme, une prière est capable de le révoquer.
<------------------->
-> À propos de l'importance de la prière et de la kavana, le Noam Mégadim explique, en s'appuyant sur les propos des Sages du Talmud (Béra'hot 6b) : "Lorsque Hachem rentre dans une synagogue et ne trouve pas 10 hommes, Il se met immédiatement en colère, comme il est dit : "Pourquoi suis-Je venu? Il n'y a pas d'homme".
Le Noam Mégadim explique que, pareillement, lorsque Hachem vient dans une synagogue et constate qu'il y a 10 hommes qui prient, mais que leurs pensées et leur kavana ne sont pas tournées vers Lui, Il se met aussi immédiatement en colère car ils ne connectent pas l'essence de leur être avec le Maître du monde. Seul leur corps se trouvent dans la synagogue tandis que leurs pensées s'égarent vers d'autres lieux.
L’objectif de la prière …
+ L'objectif de la prière ...
Selon le Maharal = la prière n'est rien de moins que l'abandon complet de tout son être à D.
Une prière sincère est un humble aveu de notre propre insuffisance et une affirmation de notre foi en le pouvoir de D. d'être à l'origine de toute chose et de tout événement.
Selon le rav Aaron Kotler = l'objectif d'une prière est de rapprocher une personne de D. et donc, de lui permettre de comprendre que tout vient de lui.
Source (b"h) :
-> Maharal : Nétivot Olam (vol.2)
-> Rav Aaron Kotler : Michnat rav Aaron (vol.1)
Compilés dans le livre "prier avec feu" du rav Heshy Kleinman