"Lorsque nous sommes orphelins, notre Père qui est aux cieux nous protège ; alors nous ne sommes plus orphelins."
[le rav Chakh lors de l’oraison funèbre du Steïpler]
Evitons d’être des voleurs de la paix …
Nos Sages nous enseignent que celui qui ne répond pas au salut d’une personne est considéré comme un voleur.
De quelle sorte de vol?
= Il est question du “vol de la paix”, le guézel shalom.
Prenons l’exemple du fait de tenir une porte ...
Une personne tient la porte, tout en souriant à la personne arrivant derrière elle.
Cette personne se sent importante = on me tient la porte et on me sourit à moi, c’est que je suis quelqu’un !! => elle est de bonne humeur et a reçu de l'oxygène vital à la vie, qui est l’impression d’être quelqu’un de valeur.
De plus, elle se sent redevable (elle a besoin de solder sa dette envers autrui, elle a besoin de passer du statut de receveur à donneur), et va ainsi, répliquer l’attitude de son prédécesseur en tenant la porte au suivant et en lui souriant.
Il y a un véritable effet domino, qui peut potentiellement irradier positivement la journée de plein de personnes.
A l’inverse, rompre cette dynamique de pas rendre un salut à quelqu’un d’autre va lui signifier (plus ou moins consciemment) qu’il n’est pas une personne de valeur/digne d'intérêt, et va générer de la tristesse/frustration, et ainsi une personne moins épanouie dans sa journée ;
==>Tâchons d’entretenir des dynamiques positives, tâchons de donner de l’oxygène à autrui en lui exprimant que c’est quelqu’un de bien, afin de permettre au shalom de régner …
Quelle était la taille de Moché et d’Aharon?
+ Quelle était la taille de Moché et d'Aharon?
Nos Sages rapportent que la taille de Moché était de 10 coudées, équivalent à environ 5 mètres.
Or, Aharon et Moché étaient "égaux" (1) ; Aharon mesurait donc également environ 5 mètres (1 mètre par livre de la Torah ... !?).
---> "Défais Aharon de ses vêtements, tu en revêtiras El'azar, son fils." ('Houkat 20,26)
Le Rabbi de Gour dit qu'il y a eu un miracle : les habits d'Aharon rapetissèrent d'eux-mêmes, et devinrent à la bonne taille pour El'azar.
Les habits du roi Chaoul furent l'objet d'un miracle similaire : quand il en revêtit David, ils prirent ses dimensions, et lui allèrent parfaitement, alors que Chaoul "dépassait de l'épaule tout le reste du peuple." (Chmouel 9,2).
(1) : cf.Béréchit rabba 1,21 ; Chir haChirim rabba 4,12
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-> Nos Sages nous enseignent que Moché et Aharon étaient égaux en importance.
Comment est-ce possible que durant toute leur vie, 2 individus puissent rester identiques dans leurs traits de caractère et au même niveau de piété?
-> Certains commentent que Aharon et Moché avaient tous les 2 exploités au maximum leurs potentialités.
En effet, certes chacun reçoit en "cadeau" des capacités uniques (Moché en avait davantage), mais la grandeur, la véritable importance d'une personne est ce qu'elle va en faire.
Est-ce qu'il va se satisfaire du minimum ou est-ce qu'il va les exploiter du mieux qu'il peut?
En ce sens, Moché et Aharon étaient égaux, chacun ayant investi le maximum pour utiliser au mieux les potentialités/capacités que Hachem leur avait confié.
-> Le 'Hozé de Lublin donne la réponse suivante :
La guémara ('Houlin 89a) déclare que Moché et Aharon étaient plus élevés qu'Avraham, car Avraham se décrivait lui-même comme : "poussière et cendre" (Vayéra 18,27), alors que Moché et Aharon se décrivaient par les mots : "Mais nous, que sommes-nous?" (Béchala'h 16,7).
Ils se considéraient eux-mêmes comme inexistants, inférieurs à la valeur de la poussière et de la cendre.
Tant que les gens s'attribuent une valeur, quel que soit le niveau insignifiant de cette valeur, ils ne sont pas égaux. Seuls Moché et Aharon, qui ont atteint une annulation totale d'eux-mêmes, peuvent être considérés comme absolument égaux.
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Rachi (Vaéra 6,26-28) explique : "dans certains endroits, on fait passer Aharon avant Moché et dans d'autres, on fait passer Moché avant Aharon pour te dire qu'ils se valent."
=> Cela est étonnant car la Torah affirme explicitement : "Il ne se leva pas d'autre Prophète comme Moché", et qu'Hachem dit à Aharon lui-même : "Il n'en est pas de même de Moché mon serviteur"? Comment dès lors peut-on dire qu'ils se valaient?
Le Ktav Sofer répond ainsi :
Certes, Moché était plus grand que son frère Aharon. Néanmoins, au moment où ils se tinrent tous deux devant Pharaon, Aharon s'éleva au même niveau que Moché.
Il le mérita grâce à ce que la Torah témoigne à son sujet : "Il (Aharon) te verra (toi, Moché) et il sera joyeux dans son cœur."
Ce qui signifie qu'Aharon n'éprouva aucune jalousie envers son frère bien que celui-ci fût plus jeune que lui.
De plus, il l'accompagna pour être son porte-parole devant Pharaon avec tout ce que cela avait d'humiliant pour lui, puisque Pharaon les connaissait et savait qui était l'aîné des deux. Et du fait qu'Aharon sacrifia alors de sa propre personne, il mérita ainsi d'être élevé à ce moment au même niveau que Moché. Car la valeur de celui qui brise ses tendances naturelles en faveur d'autrui ne cesse ensuite d'augmenter sans limite."
[dans le même ordre d'idées, la guémara (Baba Batra 9a) enseigne au sujet de la tsédaka que celui incite les autres à donner a plus de mérite que celui qui donne.
Le Yaavets en explique la raison du fait qu'il s'astreint davantage parce qu'il subit [l'humiliation], les affronts de ceux qui lui donnent.]
"L’homme doit s’efforcer d’espérer pour les autres la même réussite que pour lui."
[le Ramban]
"Le bonheur ne dépend pas de causes extérieures, il dépend de l’homme lui-même."
[le ‘Hazon Ich]
---> Il est impossible d’attendre que tout aille bien pour être joyeux., et celui qui fait dépendre sa joie de facteurs extérieurs ne trouvera jamais de moments particuliers le réjouissant.
D. attend que nous soyons joyeux dans toutes les situations, et sans aucune condition.
-> "La joie réelle, c’est ce qu’on éprouve quand on fait ce qu’on doit faire ...
Le visage peut refléter les larmes ou la tension ; mais si le voyage est entamé, si on est conscient que nous construisons ce que nous devons construire, notre cœur chantera en nous malgré la peine de notre corps et les larmes sur notre visage."
[rav Akiva Tatz]
-> "Il faudra se forcer à être heureux, car la tristesse affaiblit et la joie renforce."
[rabbi Nahman de Breslev]
La grandeur de la Torah …
+ La grandeur de la Torah …
Rabbi ‘Haïm de Volozhin, écrit que 22 060 explications possibles sur un seul verset de 3 mots de la Torah ont été révélées à son maître, le Gaon de Vilna.
Un verset de 3 mots qui paraît anodin …
[rapporté par le Rav Chakh]
La manne = l’ancêtre de nos bons gâteaux à l’huile et au miel …
"Qui n'est pas un lieu de semence, ni de figue, de vigne et de grenade." ('Houkat 20,5)
Pourquoi n'ont-ils pas mentionné l'olive à l'huile et le miel [de dattes] (qui sont aussi des fruits d'Israël) ?
Le Méchékh 'Hokhma explique qu'ils ne sont pas cités parce que les saveurs de l'huile d'olive et du miel se trouvaient dans la manne, ainsi qu'il est écrit :
- "comme un beignet dans du miel" (Chémot 16,31) ;
- "et son goût était comme le goût d'une patisserie à l'huile" (Bamidbar 11,8).
C'est pourquoi, en revenant de la terre d'Israël, les explorateurs n'avaient rapporté que des raisins, des figues et des grenades.
Ils n'avaient pris ni olives, ni dattes, dont les enfants d'Israël connaissaient les goûts.
"Celle-ci est la loi (la Torah) [s'appliquant à] un homme, lorsqu'il mourra dans une tente." ('Houkat 19,14)
On va expliquer (b"h) ce verset de 2 façons différentes, au travers 2 guémarot ...
1°/ Dans la Guémara Shabbath 83b, il est écrit :
Rabbi Yonathan a enseigné : "On ne doit jamais s'abstenir de paroles de Torah, pas même à l'heure de la mort, comme il est écrit : Celle-ci est la Torah, un homme, lorsqu'il mourra dans la tente."
C'est ainsi, quelques semaines avant sa mort, à la fin de l'année 1797, le Gaon de Vilna était alité, en proie à sa dernière maladie.
Devant l'insistance de sa famille et de ses disciples, le Gaon finit par accepter de faire venir le célèbre médecin d'alors, Reb Yaakov Lubaschitz pour l'examiner.
Après l'auscultation, les membres de la maisonnée interrogèrent anxieusement le médecin.
"Où en est-il?", lui demandèrent-ils, en voulant parler évidemment de l'état de santé du vénérable malade.
Le spécialiste répondit : "Il en est au traité Kélim."
En effet, quand il avait posé son oreille sur la poitrine du Gaon pour écouter ses battements de son coeur, il avait entendu sa faible voix énoncer cette partie du Talmud.
Jusque dans ses derniers instants, il n'a cessé d'étudier ...
2°/ Dans la guémara Béra'hot 63b, il est écrit :
Reich Lakich a enseigné : "D'où sait-on que les paroles de la Torah se maintiennent chez celui qui se mortifie pour elle?
De ce qu'il est écrit [littéralement] : Celle-ci est la Torah, un homme, lorsqu'il mourra dans la tente [sous-entendu : de l'étude]."
Lorsque quelqu'un étudie, il doit considérer qu'il est mort.
Les "soucis", tentations, ... des vivants n'ayant plus aucun intérêt à ses yeux (puisqu'il est mort!), il peut alors s'adonner pleinement à la Torah.
Le 'Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire que l'homme doit se figurer 3 choses :
-------> 1ere = On n'a plus qu'un jour à vivre.
=> en pensant que nous avons qu'un seul jour à vivre, nous faisons tout ce qui en notre pouvoir pour se repentir, pour opérer une téchouva authentique et sincère, et pour observer les mitsvot sans rien remettre au lendemain.
---------> 2e = Seul existe le chapitre de la michna ou la page de la guémara que l'on est en train d'étudier.
=> en s'imaginant, que nous n'avons en tout et pour tout qu'un chapitre ou qu'une page à étudier, nous ne succombons pas à la paresse, ni ne se laissons séduire par l'argument du yétser ara, selon lequel nous devons nous épuiser encore longtemps pour pouvoir terminer ce traité.
---------> 3e = On est le seul Juif au monde auquel D. ordonne d'observer la Torah, et de lui dépend le maintien de la Création entière.
=>en pensant que la Création tient sur nos seules épaules, nous nous renforcerons et empresserons d'agir, et nous ne prêterons pas attention aux objections du yétser ara, nous soufflant qu'il se trouve suffisamment de gens observant la Torah, grâce auxquels le monde continuera d'exister ...
La confiance en D., c’est …
+ Le rav Avigdor Miller donne une définition du bita'hon (la confiance en D.) :
"Dans votre esprit, le tumulte intérieur n'a pas lieu d'être.
Lorsqu'un homme sait que D. dirige sa vie, il fait ce qu'il a à faire avec calme ..."
--> N'oublions pas les paroles du 'Hazon Ich :
"la confiance en D. (le bita'hon) ne signifie pas avoir confiance que D. nous accordera tout ce que l'on désire ; après tout, nous ne savons pas ce qui est réellement bon pour nous."
La notion de vol chez nos Sages …
Nous allons voir 2 exemples : un chez le Rav Israël Salanter (1810-1883) et un chez le 'Hafets 'Haïm (1839-1933), afin d'appréhender, à notre niveau, l'extrême exigence de ces 2 géants de l'histoire du monde, dans le domaine du vol.
1°/ Lors d'un de ses voyages, le rav Israël Salanter est arrivé, par une froide journée d'hiver, dans une auberge, et ce en compagnie d'un rav.
Ce rav a ouvert la porte de l'auberge, et a attendu que le rav Salanter entre en 1er.
En toute hâte, le rav Salanter a fermé la porte, et a dit :
"Nous sommes dans un cas de doute afin de savoir qui doit honnorer qui [afin d'entrer en 1er dans l'auberge].
Mais en laissant la porte ouverte, nous laissons sortir la chaleur de la maison, et cela est pour sûr du vol.
Rien ne peut justifier de faire cette interdiction, même pas l'acte positif d'honorer un sage."
2°/ Des Rabbanim se sont rassemblés pour discuter de questions importantes concernant le peuple d'Israël.
Afin de noter les décisions qui seraient prises, l'un des participants, voyant une feuille de papier dans la salle, la prit et s'apprêta à écrire.
Le 'Hafets 'Haïm l'arrêta net :
"Savez-vous qui est le propriétaire de cette feuille?
Avez-vous reçu la permission de l'utiliser?
Sachez qu'un vol pareil crée un ange qui a la force de démolir la moitié de la ville de Petersbourg!"