Aux délices de la Torah

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+ Paracha Chémot (ch.1 ; v.1) :

Les Juifs ont mérité d'être libérés d’Égypte car :
- Pirké de Rabbi Eliézer (ch. XL VIII) = ils ont gardé la consonance hébraïque de leurs noms + ils ont gardé l'hébreu comme langue de communication + ils se sont écartés de toute médisance.

- Selon d'autres sources midrachiques = la pureté des mœurs, la création de familles nombreuses, la fidélité à la circoncision, le respect du shabbath, l'entraide.

On note ainsi dans ce 1er verset :
- "béné Israël aba'im mitsrayéma " (בני ישראל הבאים מצרימה) = les 4 dernières lettres forment le mot : מִילָה = circoncision ;

- "ét Yaakov ish" (את יעקב איש) = les 3 dernières lettres forment le mot : שבת = Shabbath.

On retrouve ainsi dans ce verset les 2 raisons précédemment citées ayant contribué à la délivrance des juifs d’Égypte.

 

Il est également intéressant de noter que ce verset commence et finit par la lettre vav = 6, soit un total de 12 (6*2), en rapport aux 12 tribus, qui sont les piliers permettant à ce monde de tenir.

 

Source : adaptation des commentaires du Rav Yaakov Ben Asher - Baal Hatourim (compilés par Albert Toledano)

 "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée." (Chémot 1;1)

Le Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) dit qu'on peut voir dans ce verset une allusion à la venue de l'homme dans ce monde pour se parfaire grâce à l'étude de la Torah, l'accomplissement des mitsvot, la prière et s'attacher ainsi à la présence divine (= la ché'hina).

Le mot "mitsrayéma" = à une valeur numérique de 385 = celle du mot : "ché'hina" (la présence divine).
D'où : en Egypte = 385 = ché'hina.
Quels sont "les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte" = qui vinrent s'attacher à la ché'hina?

== ceux qui sont "avec Yaakov" = qui ont les qualités évoquées dans les lettres du nom Yaakov qui sont les initiales de :
- Yi'houd (יחוד) = la proclamation fervente de l'unicité de D. ;
- Anava (ענוה) = l'humilité ;
- Kédoucha (קדושה) = la sainteté acquise grâce à la Torah ;
- et la Béra'ha (ברכה) = la bénédiction = la récitation des prières avec toute l'attention requise.

La fin du verset : "chacun était venu avec sa maisonnée (béto)", fait allusion à la nécessité de parfaire les 3 parties de l'âme, appelées bayit, afin de s'attacher à la présence de D. (ché'hina).

+ Bonus :
- "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte AVEC Yaakov"

1°/ Les 1eres lettres des 4 mots suivants : "chémot bnei Israël aba'im", forment le mot : shivya (=captivité - שִׁביָה).

A ce moment, Yaakov était le tsadik de la génération (il avait déjà 130 ans, et ses enfants la quarantaine), et toute sa famille se tournait vers lui pour connaître la direction à suivre et pour prendre des conseils.

La Torah nous met ainsi en garde qu'en période d'exil et de captivité à l'étranger, nous devons nous rassembler autour des tsadikim de notre génération (= nos Yossef à nous!), qui sont pour nous une source d'inspiration et d'aide.

Le 'Hafets 'Hayim, suggère que les fils de Yaakov ont eu un mauvais pressentiment quant à la venue de leurs familles en Égypte (peur de l'influence corruptrice du mode de vie local). Seul le fait que Yaakov les accompagnerait a réussi à apaiser leurs craintes, car comme dit le Rav Salanter : "Tant que le grand-père est assis à table, même les petits-enfants se conduisent bien!".

2°/ "Et voici les noms des enfants d'Israël ... "

Rashi = [Les enfants d'Israël sont cités par leur nom] pour faire savoir qu'ils sont aimés [de D.] car ils sont comparés aux étoiles.

Le Sfat Emet = les enfants d'Israël doivent savoir que D. les aime.
De même, qu'Il a créé les étoiles pour éclairer les ténèbres, Il a créé le peuple juif afin qu'il répande la lumière de D. et la fasse pénétrer dans les endroits les plus obscures.

[La paracha Chémot est la 13e = valeur numérique du mot aava (amour). Même dans une situation qui nous semble difficile (exil/esclavage très dur en Égypte), D. nous aime toujours autant et est toujours à nos côtés. ]

Le Rav Yaakov Kaminetsky fait remarquer qu'on a pu voir clairement briller les étoiles (=les fils de Yaakov) quand le soleil (=Yaakov) s'est éteint, et que les ténèbres de l'exil égyptien ont commencé.

3°/ "chacun était venu avec sa maisonnée."

Les fils de Yaakov sont venus d'Israël avec leurs maisons = ils ont apporté avec eux leurs maisons d'étude.

Les maisons d'étude de la diaspora possèdent la sainteté de la terre d'Israël.
(Torah Moshé)

 

Sources (b"h) : le livre "Pitou'hé 'Hotam" du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) + le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman + une partie d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (dans son livre : "védibarta bam") + le livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Et Moshé faisait paître les brebis ... il conduisit le bétail au fond du désert" (Chémot 3,1)

- "Moshé faisait paître les brebis" : cela renvoit au verset de Jérémie (50;17) : "Israël était une brebis pourchassée"

- "au fond du désert" (a'har amidbar) :
Le mot a'har peut se traduire par : après.
Ainsi "a'har amidbar" peut signifier = les lettres qui suivent celles du mot 'midbar' (מדבר - soit : noun suivant le mém ; hé suivant le dalét ; guimel suivant le beit ; chin suivant le réch).

Il est à noter que ces 4 lettres (נ-ה-ג-ש) = valeur numérique de 358 = valeur numérique du mot machia'h (משיח).

"Il conduisit le bétail au fond du désert" :
Ainsi, d'après le Kol Sim'ha, à partir du moment où Moché est nommé comme dirigeant du peuple juif, le "bétail" d’Hachem, il prend comme objectif : conduire les juifs au dévoilement du Machia'h (a'har amidbar!)

[Clin d'oeil :
Ces 4 lettres renvoient aux lettres inscrites sur une toupie à 'Hanoucca, formant la phrase : "ness gadol aya sham".
La toupie (de 'Hanoucca) à l'inverse de la crécelle (de Pourim) est tournée par une force de la main du haut vers le bas, signe d'une aide divine miraculeuse (alors qu'à Pourim le miracle est bien caché dans les lois de la nature).

De même, un grand miracle (ness gadol aya sham) a permis aux juifs de sortir d'Egypte, et de chanter tous ensemble une shira à D. : Mi kamo'ha ba'élim Hachem (initiales du mot Makabi) !! ]
Il est intéressant de ramener une explication sur le fait que D., au buisson ardent, a demandé à Moshé d'enlever ses chaussures (Chémot ch.3 ; v.5).

En effet, le fait d'être sans chaussure rend toute personne très sensible à ce qui se trouve sur son chemin (même le plus petit débris peut nous faire ressentir de la douleur).
De même, D. a insisté sur l'importance de la sensibilité d'autrui.
En effet, un chef/maître du peuple juif doit être sensible même au plus petit détail concernant son peuple.

Source : traduction & adaptation personnelle de commentaires de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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-> "Pendant toute la durée de l'exil, nous devons avoir foi en la venue prochaine du machia'h.
D. a montré à Moché que le buisson ardent ne se consumait pas, symbole qu'il est impossible d'éteindre la lumière d'Israël."
[le Méam Loez - Haazinou 32,43]

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-> Le midrach enseigne que le buisson représente les juifs tandis que le feu symbolise l’oppression égyptienne qui n'arrivera jamais à détruire le peuple juif.
En apparence, on peut affirmer avec certitude que le buisson ne fait pas le poids face à un feu ardent, mais pourtant dans la réalité de la révélation à Moché il a tenu bon.
[de même que le buisson était en feu sans se consumer, de même le peuple juif pourra traverser des périodes très difficiles, sans jamais disparaître.
Les juifs sont au-dessus de la nature (le feu ne brûlant pas le buisson comme la nature laisse croire), puisque directement lié à Hachem, Créateur du monde.
De même que D. fait en sorte que le feu brûle, de même Il peut faire qu'il ne brûle pas!]

-> Pourquoi les juifs sont-ils comparés à ce buisson petit et épineux dans lequel Hachem s'est révélé à Moché?
De plus, les nations non-juives sont comparées à : "des épines coupées, que le feu réduit en cendres" (Yéchayahou 33,12).

Le Alshich haKadoch répond que durant son exil en Egypte, la nation juive s'est dégradée au point d'arriver au 49e niveau d'impureté, entraînant qu'ils ressemblaient aux autres nations du monde, et que les anges au Ciel ont demandé à Hachem : "En quoi sont-ils (les juifs) différents d'eux (les égyptiens)?"

Ainsi, quelle est la différence?
- Les non-juifs sont comme des "des épines coupées" sans racines, faisant qu'ils se consument facilement par le feu.

- Le peuple juif même lorsqu'il est similaire à des épines, il ressemble quand même à un élément unifié : un "buisson", avec des racines.
Quelles sont nos racines?
Elles ont été plantées par nos Patriarches, et elles nous assurent que nous ne serons jamais détruits jusqu'à la fin des temps.
Ainsi, même dans notre situation actuelle, avec toutes nos épines, avec notre hauteur très faible, notre aspect très sec (manquant d'eau de la Torah!), rien ne pourra jamais nous détacher de nos racines plantées par nos Patriarches.

=> Nous ne devons jamais baisser les bras, jamais sous-estimer notre valeur éternelle et infinie (puisque venant de D. Lui-même, d'ancêtres illustres!).
Nous devons investir nos forces à restaurer la gloire de Hachem à sa place légitime, et résister avec succès aux attaques de nos ennemis.

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-> "Les érudits en Torah sont comparés aux arbres fruitiers, tandis que les juifs simples sont comparés aux arbres et buissons ne portant pas de fruit.
La flamme du feu est apparue dans le buisson ardent, qui est comparé au juif simple. Cela nous enseigne que bien qu'un juif simple ne peut pas comprendre le sens derrière la réalisation des mitsvot ou les mots qu'il prononce pendant la prière, malgré cela il a toujours le feu de la sainteté qui brûle dans son cœur.
Ce buisson ne se consume pas : c'est-à-dire que le feu présent au sein de chaque juif ne peut jamais être éteint."
[le Baal Chem Tov]

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-> Rabbi David Pinto enseigne :
L'image du feu [du buisson] symbolise le désir, capable de brûler et de détruire l'homme, de l'expulser de ce monde. Cependant, si l'homme étudie assidûment la Torah, le buisson ne se consumera pas, la Torah le protégera de tout danger et malheur.
[de même que le buisson était toujours en feu sans jamais se consumer, de même dans notre monde matériel où l'on est toujours confronté aux tentations, et grâce à la Torah nous pouvons ne jamais être consumé/détruit par cela, et rester entier/complet avec Hachem.]
[...]

Certains arbres (comme les buissons) portent leurs feuilles vertes tout au long de l'année, même en automne, lorsque les autres les perdent.
Les tsadikim sont comparables à ce type d'arbres : de même que ceux-ci demeurent insensibles au changement de climat et continuent à verdoyer, les tsadikim respectent la parole de Hachem en toute circonstance et ne se laissent pas perturber par les vents qui soufflent, résistant courageusement aux épreuves.

Les hommes simples du peuple sont comparables aux autres arbres, parfois verdoyants et parfois dénués de feuillage.
En effet, ces hommes connaissent des hauts et des bas dans leur service Divin : à certaines périodes, ils sont fidèles aux mitsvot, mais à d'autres, ils se laissent influencer par le mauvais penchant. Puis soudain, voilà qu'ils se ressaisissent et se repentent, à l'image des nouvelles feuilles qui au printemps viennent de nouveau couvrir les arbres.

Ainsi, nous comprenons pourquoi Hachem a choisi de se révéler à Moché au milieu d'un buisson ardent, l'arbre étant porteur d'un message concernant les différents niveaux de personnes composant le peuple juif.

[de plus, de même qu'un arbre à feuilles peut être majestueux au printemps/été, mais devenir quasiment mort en hiver, de même toute nation a ses heures de gloires, et ensuite disparaît (ex: les romains, les grecques, ...).
L'exception est celle du peuple juif qui existera toujours, et ce même si le climat environnant change, même si des vents hostiles soufflent sur lui, ... En effet, nous avons le feu d'amour de notre papa Hachem qui brûle constamment, et même si nous sommes petits (en nombre, plein d'humilité) comme un buisson, nous sommes éternels!]

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+ Le buisson ardent : symbole du fait que Hachem est proche de chaque juif :

-> Le midrach (Chémot rabba 2,5) rapporte qu'un non-juif a demandé à rabbi Yéhochoua ben Kor'ha : "Pourquoi Hachem a-t-il parlé à Moché spécifiquement dans un buisson? Pourquoi ne l'a-t-il pas fait d'un arbre plus jolie?"

Rabbi Yéhochoua ben Kor'ha lui a répondu : "C'est ainsi afin de témoigner que la Présence Divine se trouve partout, même dans un buisson épineux".

Le Maharal (Guévourot Hachem 23) explique que si Hachem était apparu dans un arbre magnifique, les gens auraient pensé que c'est seulement ceux qui ont des actions magnifiques qui sont capables de se lier avec Hachem.
En apparaissant dans un buisson bas et épineux, Hachem montre que la Présence Divine réside en chaque juif, peu importe leur niveau [peu importe ce qu'un juif a pu faire, D. ne le quitte jamais!]

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+ "Moché faisait paître les brebis ... il conduisit le bétail au fond du désert" (Chémot 3,1)

-> Selon une opinion, Moché fut responsable du troupeau de Yitro pendant 40 ans.
Durant toute cette période, aucun mouton ne mourut, ne tomba malade ou ne fut attaqué par des bêtes sauvages.
Grâce au mérite de Moché, les troupeaux s'accrurent de façon considérable.
[...]
L'espace se contracta en faveur de Moché. Il se trouvait à Midiyan, et l'instant suivant, il fut au pied du Sinaï.

Soudain, Moché assista à un spectacle prodigieux. Un ange lui apparut au milieu d'un feu, parmi les brindilles d'un buisson. Le buisson, en flammes n'était pas consumé.
Cet ange était Gavriel, le génie du feu.
Selon d'autres, il s'agissait de Mikhaël, l'ange le plus élevé.

La flamme que vit Moché était le rayonnement de D.
Cette vision avait pour but d'habituer Moché à ce rayonnement et de lui donner le courage d'y être exposé. Sinon, lorsqu'il serait confronté à la puissante révélation Divine du don de la Torah, il en serait totalement déconcerté.
Hachem décida donc d'habituer peu à peu Moché au Divin. Il verrait tout d'abord un ange avant de connaître, plus tard au mont Sinaï, une révélation complète de la Présence Divine ...
[Si une personne ayant passé une journée entière dans une pièce totalement obscure sortait subitement à la lumière du jour, ses yeux lui feraient mal et pourraient même être endommagés. Elle doit accoutumer peu à peu ses yeux à la lumière avant de pouvoir tolérer l'éclat du soleil.
Rabbénou Bé'hayé écrit qu'il en est de même au niveau de l'esprit, où les niveaux spirituels supérieurs ne peuvent être atteints en une fois. Il faut progresser d'un niveau à l'autre, petit à petit.
Le Tséda laDéré'h écrit que lors de son expérience au buisson ardent, Moché gravit 3 niveaux de prophétie. Tout d'abord, il vit un ange dans la flamme, puis il entendit la voix de D. l'appelant depuis le buisson, et enfin il eut une vision du Divin à travers une "lentille claire". C'était un niveau jamais encore atteint par un prophète et qu'aucun prophète, à part Moché ne connaîtra jamais.]

Hachem voulait également donner à Moché une leçon de foi.
Même lorsqu'une personne sent un glaive posé sur son cou, elle doit avoir confiance en D. et ne pas perdre espoir (guémara Béra'hot 10a).
Hachem peut protéger l'homme dans quelque situation qu'il se trouve [même la plus désespérée en apparence].
Voilà qu'un buisson épineux, habituellement enflammé par la moindre braise, demeurait intact alors qu'une grande flamme y brûlait, simplement parce que telle était la volonté de D.
Ni le glaive, ni le feu, ni l'eau ne peuvent faire de mal sans que Hachem ne le veuille.
[absolument rien ne peut se passer si Hachem n'en a pas donné l'ordre]

Bien qu'il se trouvât de nombreuses variétés d'arbres autour de la montagne, D. choisit de se révéler dans un modeste buisson épineux.
Hachem Lui-même partage les souffrances d'Israël, comme Il le dit : "Je suis avec lui (Israël) dans ses malheurs" (Téhilim 91,15).
A cette époque, le statut d'Israël dans le monde était très bas, comme celui d'un buisson d'épines [traînant et foulant la poussière du sol] parmi les arbres [parfois majestueux!].
Hachem choisit donc de se révéler dans un buisson épineux.
[aux yeux des nations les juifs sont considérés comme une "espèce" basse, pleins d'épines (ils nous piquent en apportant la spiritualité (la notion de compte à rendre, de vie après la mort), ils nous obligent à réfléchir, à aller au-delà de l'instantané, de nos pulsions animales!). Mais la réalité, c'est qu'en chaque juif règnent un feu ardent d'amour de Hachem qu'aucune action ne peut éteindre, ce qui fait que tout juif fait partie des êtres les plus sublimes/élevés de la Création.
Le feu d'Hachem en nous, contribue à notre éternité (à l'image du buisson perpétuellement en vie!).]

Le buisson faisait également allusion à l'exil d'Israël en Egypte.
Il es très facile d'enfoncer la main dans un buisson d'épines, mais quand on essaie de l'en retirer, elle est lacérée par les épines.
De même, les égyptiens trouvèrent très aisé d'accueillir les juifs et de les asservir. Mais à leur départ, les égyptiens essuyèrent de lourdes pertes.

Parmi tous les arbres, le buisson épineux est le seul dont chaque brindille est garnie de 5 feuilles.
En cela, il ressemble beaucoup à la myrte, dont les feuilles sont groupées 3 par 3 le long de la tige.
Ceci faisait allusion au fait que bien qu'Israël n'ait pas de mérite suffisant pour être délivré, il serait libéré par le mérite de 5 tsadikim : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché et Aharon.

En hébreu, le mot signifiant "le buisson épineux" (haSné - הסנה) a une guématria égale à 120. Ceci est une allusion au fait que Moché vivrait 120 ans.
Moché eut cette vision l'après-midi, au moment où est également récité l'office de min'ha.
[...]

La 1ere chose que vit Moché était un buisson qui brûlait dans le champ. Il ne voulut pas s'en approcher afin de ne pas interrompre son travail. Quelqu'un pouvait avoir mis le feu au buisson et cela aurait été une perte de temps que d'assouvir sa curiosité [volant alors son employeur!].
[...]

[Selon certains Sages, le buisson ardent se trouvait au sommet du mont Sinaï.] Hachem révéla à Moché que la Torah serait donné à Israël à cet endroit.
[donnée dans l'humilité, la Torah est un feu éternel de vie (et non de destruction)]
[...]

Hachem dit à Moché que le miracle du buisson ardent sera le signe que c'est D. qui l'a envoyé et que la mission de Moché réussira.
Le buisson était entouré de feu sans en être touché. De même, Moché sera entouré de dangers mais ne sera pas touché.
[A l'image de ce miracle manifeste,] ... le monde entier saura que Moché est l'agent de D.
[Méam Loez - Chémot 3,1-2 & 5 & 12]

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-> D'après certains avis, Sinaï est dérivé des pierres de la montagne sur lequel est imprimé le dessin du buisson épineux (sné).
[Narboni - fin du chapitre 66 de Moré Névoukim]

-> D'après d'autres, le mot "Sinaï" symbolise l'hostilité (sin'a) des non-juifs après que les Bné Israël aient reçu la Torah.
[midrach Chémot rabba 2,4]

-> Moché y est arrivé le 15 Nissan, qui sera plus tard le 1er jour de Pessa'h, et le mont Sinaï au sommet duquel il y avait un buisson épineux, était à une distance de 3 jours de marche de l'Egypte (environ 100km).
[rav Yossef Deutsch]

-> En s'approchant de la montagne [de Sinaï], Moché aperçoit, à son sommet, l'ange Mikhaël, et comprend que la Présence Divine réside dans ce lieu.
Lorsque Moché attire l'attention des autres bergers sur ce prodige, ils lui répondent qu'ils ne voient absolument rien.
[midrach Chémot rabba 2,5]

-> Puisque c'est la première fois que Moché accède à un niveau si élevé de prophétie, il faut donc le préparer de façon graduelle, de même qu'on ne peut exposer d'un seul coup à une lumière éblouissante une personne plongée jusque-là dans une profonde obscurité.
C'est pourquoi il ne voit d'abord que le feu surnaturel qui fait brûler le buisson, puis l'ange qui se trouve au milieu des flammes. A ce moment seulement, D. lui adresse directement la parole. [rabbénou Bé'hayé - Chémot 3,1]

Maintenant non plus, D. ne s'adresse pas à lui d'une voix forte, pour ne pas l'épouvanter mais Il ne lui parle pas non plus à voix trop basse. Pour ne pas l'effrayer, D. prend la voix d'Amram, son père. [midrach Chémot rabba 3,1]

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-> Le buisson épineux, symbolise la douleur et la souffrance. C'est précisément au milieu de ces branches épineuses que D. se révèle à Moché pour souligner que Lui aussi, si l'on peut s'exprimer ainsi, souffre et se désole de voir les souffrances des Bné Israël, tout comme un père ressent toujours la souffrance de ses enfants.
[midrach Chémot rabba 2,5]

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-> "Moché se cacha le visage car il avait peur de regarder du côté de D. (Elokim - אֱלֹהִים)" (Chémot 3,6)

=> Pourquoi avait-il peur?

Le Tiférét Chlomo (Lé'h Lé'ha) donne la réponse suivante :
Elokim (אֱלֹהִים) est le nom Divin qui représentent la Rigueur, la punition sévère, et le buisson ardent signifie la douleur que subissait le peuple juif en Egypte.
Moché a dissimulé sa face "car il avait peur de regarder du côté de D."
Il avait peur de se focaliser sur toutes les terribles souffrances des juifs, au point d'en venir à questionner la façon d'agir d'Hachem.
En effet, il aurait pu en arriver à se demander : "Pourquoi laisses-Tu le peuple juif souffrir [à ce point]?"  (ce qui va créer une petite brèche dans sa émouna en D., puisque remettant en question Ses actions!)
Ne souhaitant pas développer de telles pensées en son cœur, il a évité de regarder le côté d'Elokim (אֱלֹהִים), l'Attribut d'Hachem dans toute sa rigueur.

-> On peut trouver un comportement similaire lorsque Avraham va pleurer et faire une eulogie courte sur sa femme Sarah (Béréchit 23,2-3), préférant plutôt rapidement s'occuper d'acquérir le caveau de Makhpéla.
Le Tiférét Chlomo dit que Avraham ne voulait pas s'attarder [à chaud] sur le deuil avant de l'enterrer, car il avait peur d'en arriver à questionner Hachem.

D'ailleurs, le midrach rapporte que l'ange de la mort taquinait Avraham : "Pourquoi une tsadékette comme Sarah est morte? Mérite-t-elle cela (alors que vient d'avoir lieu la Akédat Its'hak)?"
Avraham a évité de prêter attention à cela en occupant sa tête d'autres pensées.

[Nous apprenons d'Avraham, de Moché, que nous devons parfois éviter de penser à nos malheurs/difficultés de peur d'en arriver à questionner Hachem, d'en venir à affaiblir notre émouna. Mais plutôt nous devons nous occuper et prendre plaisir à d'autres choses.]

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-> Le Sfat Emet explique que Moché a tourné la tête du buisson car il ne voulait pas profiter d'une révélation Divine qu'il n'avait pas méritée par ses propres efforts ou qui était au-dessus de son niveau.
Une perception d'Hachem qui vient par nos propres efforts est durable, alors qu'une perception que nous ne méritons pas disparaît vite et peut même être une source d'épreuve ou de danger.

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-> "Moché était berger" (Chémot 3,1)

-> Kaïn était agriculteur et Hevel berger. Moché avait en lui, l'âme de Hével et Yitro celle de Kaïn. C'est pourquoi, Moché qui était la réincarnation de Hevel était lui aussi berger. Il s'occupait du bétail de Yitro, qui avait l'âme de Kaïn. Quand le sacrifice de Kaïn ne fut pas accepté, contrairement à celui de Hevel, il le tua. Quand un homme tue son prochain, c'est que Hachem a décrété que ce dernier doit mourir.
La raison pour laquelle Hachem décréta que Hevel devait mourir, c'est à cause d'une faute qu'il avait commise. Quand Hachem consuma son sacrifice, un feu Divin descendit du ciel. Ce feu comportait une manifestation de la Présence Divine. Ainsi, il était interdit de le regarder, car on ne doit pas regarder la manifestation de la Présence Divine. Et Hevel a regardé ce feu.
C'est pourquoi, il fut décrété qu'il meure et Kaïn put le tuer (car "l'homme ne pourra pas Me voir et vivre"). Moché devait réparer cette faute de Hevel laquelle a entraîné sa mort. C'est pourquoi, Hachem se révéla à lui "dans une flamme de feu dans le buisson". Cette flamme manifestait la Présence Divine.
Et le Torah dit : "Moché cacha son visage, car il craignait de voir la Divinité". Par cet acte, Moché répara la faute de Hevel, qui avait contemplé la Présence Divine dans la flamme qui consuma son offrande. A présent, la Présence Divine se présente encore dans des flammes, mais là, Moché ne regarde pas.
[Tsioni]

"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent (aba'im) en Égypte avec Yaakov" (Chémot 1;1)

 

++ Pourquoi est-il écrit "aba'im" (= verbe au présent) et non pas "acher ba'u" (= verbe au passé)?

Lors que des immigrants arrivent dans un pays, ils gardent généralement leurs coutumes au début, puis ils s'acclimatent et acceptent les habitudes du pays.

Durant tout leur séjour en Égypte (210 ans), les juifs se sont considérés comme de nouveaux arrivants (aba'im = comme s'ils venaient d'arriver).

Le fait de ne pas se sentir résident, a facilité leur volonté de garder leur identité intacte.
Le fait de ne pas adopter les noms, la langue et les façons de s'habiller du pays, a permis à nos ancêtres de sortir d’Égypte, en tant que juifs vivants.

 

++ Beau clin d’œil de la Torah :

Les dernières lettres des 5 premiers mots de la paracha permettent de former le mot : Téhilim (ואלה שמות בני ישראל הבאים).

En Égypte, les juifs ont été asservis et ont connu une des périodes les plus difficile de leur histoire.
Ils ont prié à D. avec les mots des Téhilim.

Le nom dans le verset suivant ces 5 mots est : mits'rayéma (=en Egypte).
"Mitsraïm" (Egypte) vient du mot 'métsar', renvoyant à une situation tendue et difficile.

Chaque fois que l'on est confronté à une difficulté, il est bon d'utiliser le livre des Téhilim, comme moyen de prier D.

D'ailleurs, selon le Midrach Cho'har Tov (124), durant les 20 ans passés dans l’environnement mauvais de Lavan, Yaakov n'a pas dormi et a préféré occuper son temps en disant des Téhilim.

 

++ Précision : ce n'est pas la quantité de Téhilim lus qui compte, mais la qualité et le cœur mis pour les lire ...

Ouvrez votre cœur aux Téhilim (en lisant la traduction, en étant sensible aux passages qui vous parlent,...), l'impact sera alors phénoménal!!

 

Source : traduction & adaptation personnelle d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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-> "Et voici les noms des enfants d’Israël qui vinrent (aba’im) en Égypte avec Yaakov" (Chémot 1,1)

Le mot "véélé" (et voici - וְאֵלֶּה) a la même guématria que le mot "bam", qui figure à propos de la Torah : "védibarta bam" (tu en parleras [des paroles de la Torah] - Dévarim 6,7).
On peut dire que grâce aux noms sacrés en usage, les juifs méritent de s'attacher à la Torah, qui est elle-même composée des Noms de D. (Zohar II 124a, et Introduction du Ramban à la Torah).
Il s’ensuit qu’outre le fait qu'ils sont rattachés à la Torah, ils méritent de s'attacher au Créateur.

"Voici les noms des enfants d’Israël, venus en Egypte" = en d’autres termes, les juifs ont préservé la tradition de leur père, et continué à nommer leurs enfants et petits-enfants par les mêmes noms saints et purs que Yaakov avait donnés à ses fils (midrach Chir haChirim rabba 4,25).
Il avait agi ainsi car il savait profondément que ces noms aideraient ses enfants à se protéger des forces impures dans n’importe quelle situation, et particulièrement pendant le sommeil, moment où ils n’étudient pas la Torah.

Les noms des juifs ont leur racine dans les profondeurs de la sainteté.
Le Arizal nous révèle, en expliquant ce verset d’après la kabbala, qu’il est question de ce monde-ci et du monde des âmes. Il écrit : "Voici les noms des bnei Israël qui sont venus en Egypte" = ce sont les noms de sainteté
qui sont descendus dans ce monde-ci, qui s’appelle "Mitsraïm" (l’Egypte).
"Avec Yaakov, ils sont venus chacun avec sa famille" = tous les noms sont accompagnés par les saints Patriarches, dont les noms ont leur source dans les secrets de la Torah, et ces mystères accompagnent les bnei Israël lorsqu’ils descendent en ce monde ...
On comprend que c’est effectivement le cas, la grandeur des bnei Israël était de ne pas avoir changé leur nom. En effet, cela les a protégés, ainsi ils ne se sont pas perdus, et personne ne s’est assimilé.
Les "noms" des bnei Israël sont les bases spirituelles avec lesquelles ils sont descendus en Egypte, accompagnés par leur père Ya’akov, et ces noms leur sont restés et ont protégé leur identité.
[issu de divré Torah du rav David Pinto]

 "Que j'ai prise de la main de l'Amorréen avec mon épée et mon arc." (Vayé'hi 48,22)

1°/ == par ma prière et [l'expression de] ma volonté (selon le Targoum)

Pourquoi la prière est-elle comparée à un arc?

Selon le Rabbi de Kotsk === Parce que plus l'homme tend la corde de son arc, plus la flèche vole loin.
De même, plus l'homme se concentre dans sa prière, plus elle monte haut et perce les cieux.

La volonté est à rapprocher du Téhilim (148;19) : "Il fait la volonté de ceux qui Le craignent." (même avant d'avoir fait une prière)

 

2°/ == par mon épée et mon arc = par les mitsvot et les bonnes actions (selon le midrach)

A la guerre, on commence par utiliser l'arc pour atteindre l'ennemi de loin et seulement ensuite, si l'ennemi parvient à se rapprocher, on utilise l'épée dans le combat face à face.

Si le verset ne voulait parler que d'épée et d'arc au sens littéral, il aurait d'abord dit "avec mon arc" et ensuite "avec mon épée".

En fait, cette expression fait ici allusion aux mitsvot et aux bonnes actions ; la guerre est la lutte contre le mauvais penchant.

Dans la guerre contre le mauvais penchant, l'ordre est inversé : au début, on mène le combat de près afin de chasser le mauvais penchant de son cœur où il est installé depuis la naissance ("le penchant du cœur de l'homme est mauvais depuis son enfance" - Béréchit 8;21).
Ensuite, seulement, lorsqu'on a réussi à éloigner le mauvais penchant, il faut mener contre lui une guerre à distance afin de l'empêcher de reprendre sa place dans notre cœur.

Yaakov voulait dire : "par mon épée et mon arc" === la guerre contre le mauvais penchant, je l'ai menée, de près puis de loin avec les mitsvot et les bonnes actions.

A l'attaque du yétser ara!!!

Source : issu du livre "Mayana chel Torah" d’Alexander Zoucha Friedman

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-> "Par mon glaive et par mon arc"

Le Targoum dit que cela désigne la prière.

Le Admour Sar Shalom de Belz dit à ce propos : En général, une arme est utilisée pour la préparation, aiguiser le glaive, tendre l’arc et ainsi de suite, alors que le tir lui-même s’effectue en un clin d’œil.
C’est la même chose en ce qui concerne la prière.
Les Sages (guémara Béra'hot 30b) disent : "Les premiers 'hassidim se préparaient à la prière pendant une heure", c’est-à-dire que le principal était la préparation à la prière, et la prière elle-même était déjà concentrée et rapide.
C’est pour cela que "par mon glaive et par mon arc" signifie la prière.

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-> "Et moi, je t’ai donné Chékhem – une portion supérieure à celle de tes frères – que j’ai conquise des mains des Emoréens par mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22)

-> Onkelos interprète ainsi les derniers mots du verset : "Par ma prière (Tséloti) et mes supplications (Baoti)".

Après la bénédiction des fils de Yossef, Yaakov informe ce dernier qu’il lui lègue la terre de Chékhem, en plus. Yaakov explique qu’il prit Chékhem des mains des Emoréens à l’aide de son arc et de son épée, mots que le Targoum Onkelos n’interprète pas au sens littéral ; Yaakov fait allusion à ses prières, pour lesquelles il emploie deux termes distincts.
=> Quelle est la différence entre ces deux formes d’invocations?

-> Le Messe'h 'Hokhma explique que ces mots dénotent 2 manières très différentes de s’adresser à Hachem.
"Tséloti" fait référence à une prière fixe, établie, telle que l’une des 3 prières quotidiennes, tandis que "Baoti" correspond aux prières "modifiables" que l’on peut réciter à tout moment.
Il ajoute que dans le cas d’une prière fixe (récitée en minyan), si l’individu n’est pas très concentré (pas de kavana), la prière reste efficace. [et plus on se concentre dans la prière, plus cette dernière est encore davantage puissante et capable de transformer celui qui la récite].
En revanche, une prière personnelle, non instaurée requiert un niveau de Kavana bien plus élevé pour être utile ; la personne qui prie doit être entièrement concentrée, prêter attention et comprendre tout ce qu’elle dit.

Le Messe'h 'Hokhma rapporte une guémara (Taanit 8a) qui distingue de cette façon la prière communautaire de la prière individuelle : si un groupe de gens prie sans concentration, Hachem écoute néanmoins leur requête, mais si un individu fait une prière personnelle, il doit avoir la Kavana pour que celle-ci soit exaucée.

Le Messe'h 'Hokhma explique ensuite la symbolique de l’épée et de l’arc.
La lame de l’épée est dangereuse en soi, il suffit d’un petit effort et de peu de précision pour causer un dommage important. L’épée correspond à la prière instaurée qui nécessite peu de kavana pour être opérante.
Par contre, l’arc est relativement inoffensif s’il n’est pas utilisé de manière experte. C’est la caractéristique de la prière individuelle, non fixée qui nécessite une grande concentration et une entière compréhension des mots prononcés pour être reçue.

Cette explication du Méchekh ’Hokhma nous éclaire quant à la signification des 2 formes de prières et les domaines qui nécessitent une attention particulière. En ce qui concerne les prières fixes, l’enseignement premier est bien sûr l’importance de réciter ces prières aux moments appropriés, et pour les hommes de s’efforcer de prier en présence d’un minyan (groupe de dix hommes priant ensemble). Les femmes n’ont pas l’obligation de prier en présence d’un minyan.
À propos de la prière non instaurée, personnelle, l’accent est mis sur la kavana (l'intention, la ferveur).

[ Yaakov nous a enseigné l’importance des 2 formes principales de prières.]

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-> Comme une épée ou un arc, la prière est l'arme et la protection des justes et remplace les armes conventionnelles.
[Gour Aryié]

-> Bien que Yaakov ait acheté le droit d'aînesse avec un plat de lentilles, c'est uniquement par le mérite de sa prière et de ses bonnes actions que D. a donné Son accord à cette transaction.
[Yéfé Toar - Vayé'hi 48,22]

+ "Le Sage a le cœur (לֵב) à droite, le cœur du sot est à gauche." (Kohélet 10;2)

On remarque que :
- les lettres qui précédent dans l'alphabet, les 2 lettres du mot lév (לֵב = cœur) sont les lettres : aleph et kaf.
Elles forment le mot : a'h = "seulement", que nos Sages qualifient de restrictif.
Dans l'alphabet hébraïque, le passage à une lettre antérieure se fait vers la droite.
Ainsi, "le Sage a le cœur à droite" = il se restreint, se veut modeste.

- de même les lettres qui suivent les 2 lettres du mot lév, sont : guimel et mèm.
Elles forment le mot : gam = "aussi", que nos Sages qualifie d'inclusif.
Dans l'alphabet hébraïque, le passage à une lettre suivante se fait vers la gauche.
Ainsi, "le cœur du sot est à gauche" = il veut tout ramener à lui et se prend pour plus grand qu'il n'est en réalité.

Sachons apprécier ce que nous avons et évitons de nous focaliser sur ce que nous n'avons pas.
Soyons conscient de notre place (et des capacités que D. nous donne), et commençons par nous changer nous même avant de vouloir changer le monde entier.
Sachons être Sage alors que le yétser ara veut faire de nous des sots.

+ Autre explication :
"Le Sage a le cœur (לֵב) à droite, le cœur du sot est à gauche."

Un artisan tient les outils et les matériaux dont il a le plus besoin à sa droite, et les accessoires à sa gauche (en se basant sur le fait que la majorité des gens est droitière).

Comme le dit Rachi, un Sage a sa sagesse toujours prête à le guider dans le droit chemin pour son bien.
A l'inverse, le sot a une autre échelle de valeurs et rejette son intelligence au second plan.

Sachons, prendre du recul et être honnête avec nous même, afin de savoir si on est réellement sur le droit chemin.

Notre fin arrive rapidement et on aura tous (que l'on soit Sage ou sot) son cœur qui s'arrêtera de vivre, et il ne sera plus possible de réaliser quoique se soit.

A vous de voir quel chemin vous souhaitez laisser associé à vous pour l'éternité ...

 

Sources : adaptation personnelle de dvar Torah issus du "Déré'h Emouna" de Rabbi Yaakov Chaoul Dwek (pour la 1ere explication) + commentaires Artscroll sur Kohélet (pour la 2e explication)

 "Un Homme qui se prend absolument au sérieux n'est pas tout à fait humain"
(Menahem Mendel de Kotzk - 1787-1859)

Pour vous se sera 1/5e du prix normal …

"Ce sera, aux récoltes, que vous donnerez 1/5e à Pharaon" (Vayigach 47,24)

 

-> Le Na'hal Eliyahou trouve ici une allusion à la durée de l'esclavage des juifs en Égypte.

Paracha Bo (12,40) : "et le séjour des Bnei Israël qui avaient résidé en Egypte fut de 430 ans." (durée calculée à partir de l'alliance "entre les morceaux" conclue entre D. et Avraham).

Les juifs ne sont toutefois restés en Egypte que 210 ans (*) , dont seulement 86 ans sous une véritable servitude (avec une souffrance intense).

Or, le nombre 86 représente exactement 1/5e de 430.

Ainsi, lorsque la Torah précise : "vous donnerez 1/5e à Pharaon", elle indique que l'esclavage réel n'aura lieu que pendant 1/5e de la durée total de l'exil.
[la grande souffrance constitua le cinquième de la durée théorique de l'exil = "Vous donnerez le cinquième à Pharaon"]

 

(*) selon Rachi - Béréchit 15;13 : 430 années = la somme totale des années que vécurent les Bné Israël "étrangers dans des pays pas à eux".

 

Source : issu du livre "talelei Oroth" du Rav Yissa'har Dov Rubin

"Toutes les personnes (kol hanéfech) arrivant avec Yaakov d'Egypte, ses propres descendants, à part les épouses des fils de Yaakov, toutes ces personnes (kol néféch) [au nombre de] 66
... Toutes les personnes (kol hanéfech) de la maison de Yaakov arrivée en Egypte : 70."
(Vayigach 46,26-27)

Comment comprendre l'utilisation d'un singulier : "hanéfech" pour faire allusion à une donnée plurielle : 70 personnes? Pourquoi n'est-il pas plutôt utilisé le pluriel : "hanéfachot"?

La réponse est que tous les membres du peuple d'Israël ne forment qu'une seule est même entité, provenant d'une seule âme spirituelle, que seule la matière semble diviser.

Chacun d'entre nous doit veiller à ne pas causer de préjudice à son prochain, car cela revient à porter atteinte à soi-même.
En aidant autrui, j'aide cette personne, et par ricochet tout le peuple d'Israël dans sa globalité, et donc par ricochet je m'aide moi-même.
Le : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" prend tout son sens!

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-> Dans la bénédiction "boré néfachot", il y a une contradiction apparente. En effet, nous disons tout d'abord : "[Hachem] créé des âmes nombreuses avec leurs manquements (besoins)" (boré néfachot rabbot vé'hesronam) , et ensuite : "pour donner la vie à chaque âme" (léa'hayot bahém néfech kol 'haï).
Comment expliquer ce passage du pluriel au singulier?

Rav Eliyahou Chmouël Zakheim de répondre :
-> Rachi commente (Vayigach 46,26) :
Lorsque Essav a quitté Canaan (Israël), sa famille ne comptait que 6 personnes (lui-même et ses 5 fils), que le texte appelle "les gens (nafchot, au pluriel, littéralement : "les âmes") de sa maison" (cf. Vayichla'h 36,6). En effet, ils adoraient des divinités multiples.
En revanche, la famille de Yaakov en comptait 70, et la Torah les appelle "personnes (néfech, au singulier, littéralement : "l’âme")", parce qu’elles n’adoraient qu’un seul D.

Le rav Zakheim de continuer : Ceci est le sens simple (pschat), mais on peut le comprendre plus profondément ainsi :
- Hachem "boré néfachot rabot" = Il a créé de nombreuses nations qui idolâtrent plusieurs divinités, mais ces dernières sont pleines de défauts. [néfachot = pas fonction du nombre, mais en essence c'est le fait de donner de l'importance à plusieurs dieux]
Alors, pourquoi ont-elles été créées?
- "léa'hayot bahem néfech" = le monde entier n'a été créé que pour le profit du peuple juif, et tout ce que les autres nations accomplissent ne l'est uniquement pour Israël. [néfech = quelque soit le nombre, tant que l'objectif est de servir un Seul D. : Hachem!]

[Rav Zakheim précise qu'il a pu raconter ce dvar Torah au 'Hafets 'Haïm, qui l'a apprécié]

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-> Rachi rapporte que lorsqu'Essav quitta Cénaan, sa famille ne comptait que 6 personnes que le texte appelle : "néfachot"(les gens) = ils adoraient en effet des divinités multiples.
En revanche, la famille de Yaakov en comptait 70, et la Torah les appelle "néféch" (âme) au singulier, parce qu'ils n'adoraient qu'une seule Divinité.

Le rav Chlomo Wolbe explique que "néfech", évoquée à propos de la famille de Yaakov, ne signifie pas qu'ils avaient tous la même conception du monde.
Celle-ci étant liée à la spiritualité, ils avaient développé des forces et des aptitudes propres à chacun d'eux. Chacun réfléchissait et réagissait selon sa situation et sa compréhension personnelles.
Le terme "néfech" signifie que les enfants de Yaakov vivaient tous dans la fraternité et l'union : chacun deux avait conscience de l'existence d'autrui, s'en souciait et l'aimait de tout cœur.
Car, assurément, les hommes qui ne se soucient pas des autres et ne s'aiment pas, ne servent pas Hachem : ils servent leurs propres traits de caractère, comme l'envie, l'honneur, l'orgueil, ...

+ Le saviez-vous? - Kiddouch :

1°/ Kiddouch du vendredi soir (Béréchit ch.1 ; v.31 et  ch.2 ; v.1-3) :

יוֹם הַשִּׁשִּׁי וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי

- les 1eres lettres des 4 premiers mots forment le nom de D. (Tétragramme) dans son aspect de miséricorde ;
- à partir du youd du 2e mot (achichi), chaque 7e lettre permet de former le nom : Israël (ישראל).

Chaque jour de la semaine est tourné vers ce 7e jour (yom rishon = 1er jour = dimanche, ...), véritable aboutissement, qu'est le Shabbath.

Ainsi, le kiddouch témoigne du fait que D. et Israël sont en tête-à-tête, sans rien pouvant/devant déranger ce moment de grande proximité.

Le Ben Ich 'Haï (paracha Béchala'h) dit que l'étude de la Torah pendant Shabbath est 1 000 fois plus productive que durant la semaine.

La Torah répète à 12 reprises la mitsva du Shabbath, d'où l'importance attachée à ce commandement.
Nos Sages affirment que le respect du Shabbath équivaut à accomplir toutes les 613 mitsvot de la Torah, et le manque de respect à cette mitsva équivaut à la transgression de toute la Torah.
Le Gaon de Vilna considère chaque mot de Torah étudié, comme une mitsva.
Le Shabbath, chaque mot de Torah étudié devient 613 mitsvot!!!

Imaginez qu'un jour par semaine, votre salaire/revenu horaire soit multiplié par 613.
Que ferez-vous?
Est-ce le moment de dormir à maximum? de parler pour parler? ...

 
2°/ Kiddouch du samedi : 

- "laasot ét aShabbath lédorotam." (= pour pratiquer [les lois] du Shabbath pour leurs générations)

Pourquoi le mot 'lédorotam' est écrit sans un vav?

= sans le vav, on peut lire ce mot : 'lédirotam' (לְדֹרֹתָם) = leur lieux d'habitation.

Ainsi :
- "laasot ét aShabbath" = les juifs doivent tous s'efforcer de faire un Shabbath beau et magique
"lédorotam" = leurs maisons doivent être imprégnées de l'esprit de Shabbath.

 

 

Sources  : adaptation personnelle (b"h) : d'un commentaire issu du livre "pardess ména'hem" du Rav Ména'hem Berros (pour le kiddouch du soir) +  d'un commentaire sur Shabbath du Rabbi Moshe Bogomilsky (pour le kiddouch du samedi midi)