Aux délices de la Torah

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« Quiconque fait souffrir Israël devient un dirigeant. » (Guittin 56b)

+ "Ce fut, aux jours d'A'hachvéroch, c'est A'hachvéroch régnant de Hodou jusqu'à Kouch" (Méguilat Esther 1;1)

Guémara Guittin 56b = "Quiconque fait souffrir Israël devient un dirigeant."

Puisque D. combat celui qui s'en prend à Son peuple, il ne sied pas à Sa gloire de livrer la guerre à un roi ayant un faible pouvoir.

A'hachvéroch n'était pas digne de régner ; il n'avait aucune aptitude à la royauté (cf.guémara Méguila 11a), mais du fait même qu'il s'en prenait à Israël et le tourmentait, il a pris de l'importance et a été hissé à la tête de tous les royaumes.

Après qu'il fut hissé à la tête des royaumes et qu'il devint un puissant chef "régnant de Hodou jusqu'à Kouch", c'est alors qu'est venue la délivrance ...

 

Source (b"h) : compilation d'un dvar Torah issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce battue sera faite la Ménora." (Térouma 25,31)

L'expression "sera faite la Ménora" (téassé aMénora) est une forme passive.
Rachi l'explique ainsi = "comme Moché éprouvait des difficultés, D. lui a dit : "Jette au feu le bloc de métal, et elle se fera d'elle-même!" "

Si la Ménora s'est faite d'elle-même, s'étonne le Sfat Emet, pourquoi D. devait-Il montrer à Moché comment la confectionner?

-> Le Sfat Emet répond que cela nous apprendre un principe fondamental.
Quand on essaie de toutes ses forces de réaliser une mitsva, même ce qui dépasse nos possibilités s'accomplit tout seul.
On peut être assuré que le Ciel s'en occupera pour nous : "Jette le bloc dans les flammes (=le feu de l'action que nous aurons initié) , et elle se fera d'elle-même!"

En effet, il est certainement hors de nos possibilités d'exécuter les mitsvot à la perfection, mais ce n'est pas ce qu'on attend de nous.
Notre devoir est de déployer les plus grands efforts possibles, et ensuite D. s'occupera du reste, comme il est écrit dans la guémara (Shabbath 104a) : "Quiconque vient pour être purifié est aidé par le Ciel."

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-> Rachi commente : "Moché éprouvait des difficultés à concevoir la construction du candélabre. Hachem lui dit alors : “Jette le bloc d’or au feu et il se fera de lui-même.” C’est pourquoi il n’est pas écrit “Tu feras”."
Rabbi Israël de Mozits en déduisit un conseil pour toute personne en proie à des difficultés de quelque nature que ce soit : "Il suffit de s’en remettre à D. et Il pourvoira à nos besoins, la chose se fera d’elle-même."

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+ La primauté de nos efforts, sur nos résultats :

Au début de la paracha (v.25,7), nous pouvons remarquer que les pierres à enchâsser étaient les objets les plus précieux dans l'inventaire des dons destinées au Michkan. Mais alors pourquoi ne sont-elles mentionnées qu'à la fin de la liste (après l'or, l'argent et le cuivre), au lieu d'y figurer en tête?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique qu'elles étaient ce qui coûtait le plus cher, mais elles représentaient une moindre valeur que d'autres objets quant à l'acte même de donner.
Tous les autres matériaux avaient été acquis par les efforts de ceux qui les ont offerts au Michkan. Mais ce n'était pas le cas des pierres précieuses à enchâsser qui ont été apportées par les colonnes de Nuée depuis la rivière Pichone et le Jardin d'Eden (Targoum Yonathan ben Ouziel 35;27-28).

Puisqu'elles n'ont coûté aux juifs aucune difficulté/effort (leur tombant dans les bras!), ni aucune dépense, elles n'ont pas été aussi précieuses aux yeux de D. que les autres contributions.

=> Cela nous apprend comment Hachem observe, juge nos actes.
Nous n'aurons pas de compte à rendre sur les résultats de nos actions, mais sur nos efforts investis dans les moyens mis en œuvre pour les accomplir.
[quel est ton ratio : efforts réellement dépensés durant ta vie/efforts que tu pouvais potentiellement y dépenser]
A la fin de notre vie, nous n'emporterons rien de ce monde, à part l'énergie que l'on aura investie pour faire la volonté de D.

Source (b"h) : compilation issue du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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+ "Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce"

-> Le terme "d’une seul pièce" se dit dans la Torah : "Mikcha" (מקשה), que l'on peut rapprocher du terme "Kaché" (קשה), qui signifie : "difficulté".

Le verset peut alors se lire : "Une difficulté c’est l’or pur" = l’une des grandes difficulté c’est de trouver de l’or (ou argent) pur, c’est-à-dire étant obtenu de la façon la plus pure et la plus honnête possible : ne provenant ni d’un vol, ni d’une tromperie, ...
[le Maharam Schick]

-> Dans le même sens, on peut comprendre pourquoi cette paracha de Térouma suit celle de Michpatim : c’est pour nous apprendre que les dons et la charité ne sont valables que si l’argent donné provient d’une source droite.
La Térouma (un prélèvement), allusion aux dons, ne peuvent venir qu’après avoir bien vérifié que l’argent est valable d’un point de vue judiciaire (Michpatim : paracha traitant des lois civiles).
[le Beit haLévi]

-> C'est vrai que c'est une tâche difficile (kaché) à atteindre (de vivre au niveau de l'or pur = notre argent est 100% casher, sans impureté/faute), mais celui qui y parvient est comparé à la Ménorah elle-même, dont la pureté illuminait le Ciel lui-même.
[le Richpé Aish - Rabbi Mordé'haï de Neshchiz]

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-> "Ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec elle" (Térouma 25,31)

Le 'Hatam Sofer donne à partir de ce verset une instruction pratique qui s’y trouvait en allusion : on ne doit pas décorer les paroles de la Torah par des décorations étrangères venant de l’extérieur, en expliquant les paroles de la Torah par des sagesses extérieures.
Mais même "ses calices, ses boutons et ses fleurs" doivent "faire corps avec elle", c’est-à-dire que même les explications et les commentaires de la Torah doivent venir d’une source pure.

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-> b'h, divré Torah sur la Ménora : https://todahm.com/2016/06/30/4624

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur ... vois et exécute, d'après les plans que l'on t'a fait voir sur la montagne" (Térouma 25,31-40)

-> Rachi explique, d'après la guémara (Ména'hot 29a), que Moché avait des difficultés à réaliser la Ménora jusqu'à ce que Hachem lui montre une Ménora de feu.

-> Moché n'arrivait pas à comprendre comme une Ménora, qui est un élément matériel, pouvait avoir une influence spirituelle.
Ainsi, nous devons savoir que la Ménora recèle des secrets d'une telle profondeur qu'il est impossible à un être humain de les saisir intellectuellement.
[Tsor ha'Haïm - Térouma]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) écrit :
Les Sages (guémara Baba Batra 25b) nous ont enseigné : "Celui qui souhaite la sagesse s'oriente vers le sud, et celui qui souhaite s'enrichir s'orientera vers le nord. Voici une indication pour s'en souvenir : la Table au Temple était au nord tandis que la Ménora était au sud".
Il ressort de cet enseignement de la guémara que l'allumage des bougies de la Ménora fait allusion à la lumière de la Torah qui est descendue du Ciel.
Il est également enseigné par nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) : "50 portes de compréhension furent créées dans le monde, toutes furent données à Moché, sauf une".

Lorsque nous observons la Ménora, nous constatons qu'elle est constituée de 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, 22 coupes, ce qui représente un total de 49 éléments correspond aux 49 portes de compréhension qui furent données à Moché.
En comptabilisant la Ménora elle-même, nous obtenons 50 éléments soit la 50e porte manquante.
Ainsi, la raison pour laquelle il fut si difficile pour Moché de concevoir la Ménora était que la Ménora elle-même, qui symbolisait la 50e porte de compréhension, ne lui fut pas transmise.
Hachem fit donc apparaître une Ménora de feu.

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-> Le Arizal nous enseigne : avant que le peuple d'Israël ne faute avec le veau d'or, Moché réussit à atteindre la 50e porte de la Torah. Mais après la faute du veau d'or, cette 50e porte lui fut reprise.

-> Le Chla haKadoch ajoute à cet enseignement que le jour où Moché rendit son âme au Créateur, il réussit de nouveau à atteindre la 50e porte de compréhension.

"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim, de 2 coudées et demie de longueur ; une coudée et demie de largeur, et une coudée et demie de hauteur" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim, de 2 coudées de longueur, une coudée de largeur et une coudeé et demie de hauteur" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim, 5 coudées de long et 5 coudées de large, l'Autel sera carré, et 3 coudées de hauteur" (Térouma 27,1)

Comment expliquer que :
- pour l'Arche = toutes les mesures sont fractionnées ;
- pour la Table = uniquement la hauteur est fractionnée ;
- pour l'Autel = toutes les mesures sont entières.

+++ Pour l'Arche (renfermant les 10 Commandements, représentants la Torah) :
-> Selon le Baal haTourim, le fait qu'il n'y a aucun nombre entier, nous montre que ceux qui étudient la Torah doivent briser leur fierté et se comporter avec humilité.
-> Le Kli Yakar suggère que les mesures ne sont pas complètes, en allusion au fait que nous devons toujours nous considérer comme incomplets dans notre connaissance de la Torah.
- Le midrach Talpiyot fait remarquer qu'au total les mesures de l'Arche sont de 5,5 coudées (2,5 longueur, 1,5 largeur, 1,5 hauteur). Cela fait allusion aux 5 Livres de la Torah Écrite (5 coudées), plus une demie coudée pour la Torah Orale, renvoyant à l'idée que ces Livres sont d'origine Divine (complets, infinis), tandis que la Torah Orale n'est qu'une partie des explications qui s'y trouvent.

+++ Pour la Table :
-> Les dimensions de la Table sont principalement entières en allusion au fait que nous devons être satisfaits de nos possessions matérielles, et que nous devons nous voir comme ne manquant de rien.
Cependant, la mesure de la hauteur est incomplète, pour nous enseigner que nous ne devons pas chercher à satisfaire tous nos désirs matériels.
Selon le Séfer haMaguid, c'est également un message aux riches : la largeur et la longueur de votre richesse ont beaux être énormes, mais cependant, vous ne devez pas en devenir hautain (prendre une hauteur totale), mais rester fractionné (c'est grâce à D.!).

-> Le rav Ouri Klerman enseigne :
- La largeur et la longueur représentent l'intégralité de ce monde (de long en large!), espace dans lequel nous nous devons d'évoluer en étant content de notre sort.
- La hauteur n'est pas une donnée complète, car chaque élément matériel a potentiellement une capacité à nous élever spirituellement, et c'est uniquement en ce sens que nous pouvons considérer que nos besoins matériels sont manquants (comme moyen nécessaire à notre spiritualité!).
[La mesure incomplète de la hauteur peut également renvoyer à notre désir d'empiler les plaisirs de ce monde (les uns sur les autres : en hauteur). Or, nos Sages nous ont avertis qu'il est impossible de rassasier tous nos besoins physiques (on en veut toujours plus!).]

+++ Pour l'Autel :
-> Les mesures sont complètes pour nous enseigner que l'Autel répare les dégâts générés par nos fautes, nous rendant alors de nouveau complet, parfaitement pur.

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Rabbi Chimon dit : "Il y a 3 couronnes : la couronne de la Torah, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté ; quant à la couronne de la bonne renommée, elle les surpasse toutes." (Pirké Avot 4,13)

Le rav Zelig Epstein rapporte que ces 3 couronnes sont positionnées sur les 3 éléments essentiels du Michkan. D'une façon légèrement adaptée, il enseigne que :
-> sur le Aron = c'est la couronne de la de la Torah (kéter Torah).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que l'Arche fait allusion à la couronne de la Torah.
De même que les Tables de la Loi étaient entreposées à l'intérieur de l'Arche, de même nous devons nous purifier et faire de la place en nous-même, afin de pouvoir être un réceptacle pour la Torah, de pouvoir faire un avec elle.
C'est pour cela que la couronne n'est pas mise directement sur la Torah, mais sur l'Aron.

-> sur le Mizbéa'h = la couronne de la prêtrise (kéter Kéhouna).
L'Autel symbolise la mission des Kohanim : la capacité à réaliser les services nécessaires dans le Michkan.

-> sur la Choul'han = la couronne de la royauté (kéter Mal'hout).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que la Table était ornée d'une "couronne" rappelant la "couronne de royauté".
En effet, tout comme c'est par la grâce du souverain que le peuple jouit d'une vie tranquille et prospère, de même est-ce grâce à la Table qu'Israël connaissait la prospérité.
La guémara rapporte l'idée que le pain déposé chaque semaine sur la Table (Choul'han) amenait une abondante prospérité sur tout le peuple, et de plus lorsqu'un Cohen en mangeait même un petit morceau, il se trouvait immédiatement rassasié.
[La Table était garnie en permanence de 12 "pains de proposition" (lé'hem apanim), disposés en 2 rangés de 6 pains, qui restaient totalement frais et chauds pendant une semaine entière (où ils étaient alors remplacés par de nouveaux), renvoyant à la notion de royauté : un étalage d'honneur, de respect et de puissance (bien au-delà de la normalité!).]
[cf. Rachi 25,24 : "Symbole de la couronne de royauté (Yoma 72b), car la table évoque la richesse et la grandeur"]

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-> Chimon haTsadik dit : "Le monde repose sur 3 piliers : [L'étude de] la Torah, le service [de D.] et les actes de bienveillance (guémilout 'hassadim)." [Pirké Avot 1,2]

Le rav Zalman Sorotskin (le Oznayim laTorah) s'interroge : "Pourquoi Hachem a-t-Il demandé de construire l'arche d'Alliance avant tous les autres ustensiles, et même avant l'ordre d'élever un sanctuaire? Surtout que tant que celui-ci n'était pas construit, il n'était pas possible d'y entreposer quoi que ce soit.

Le rav Sorotskin répond que même si le sanctuaire devait être le lieu où seraient offerts des sacrifices [sur l'Autel], en tant que service Divin (l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde), il faut cependant remarquer que le Saint des Saints (kodéch hakodachim) en était l'endroit le plus élevé : là était posée l'arche qui contenait le Séfer Torah ainsi que les Tables de la Loi (c'est un 2e pilier).
Selon certains Sages, les poutres du sanctuaire provenaient du verger d'Avraham, dont il offrait les fruits à ses invités ; ces poutres représentaient la vertu de 'hessed, la bonté (c'est un 3e pilier) [de même une table renvoie à l'idée d'hospitalité, de penser à donner de la tsédaka à autrui pour qu'il puisse par exemple manger à sa faim, ...]
[Selon nos Sages, le Michkan (sanctuaire) correspond à la Création et fait allusion à l’ensemble du monde, il est donc nécessaire d'avoir présent en lui les 3 piliers sur lesquels reposent le monde.]

Ainsi, Hachem fit-Il donner d'abord l'ordre de construire l'arche d'Alliance pour nous enseigner que l'étude de la Torah est plus importante que les 2 autres piliers : la bonté et les sacrifices.

Le rav Sorotskin ajoute que, même si le Séfer Torah et les Tables qui se trouvaient dans l'arche n'étaient pas destinés à l'étude, ils avaient pour but de montrer que la Torah doit être préservée de tout changement, de toute falsification ou adaptation.

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"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim" (Térouma 27,1)

=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle : "ils feront" uniquement pour l'Arche, et non "tu feras" comme avec la Table et l'Autel?

-> Le Alshich haKadoch donne la réponse suivante :
La couronne de la prêtrise (kéter kéhouna) repose uniquement sur Aharon et ses descendants.
La couronne de la royauté (kéter mal'hout) est destinée uniquement à David et à ses descendants.
Par contre, la couronne de la Torah (kéter Torah) peut être acquise pas tout juif qui est prêt à se consacrer à l'étude de la Torah.
C'est ainsi que la guémara (Horayot 13a) nous enseigne qu'un mamzer qui est érudit en Torah (talmid 'hacham), il  priorité sur un Cohen gadol qui est ignorant.
=> L'emploi du pluriel pour l'Arche qui contient la Torah, témoigne du fait qu'absolument tout juif a l'opportunité d'y prendre part, contrairement à la prêtrise et à la royauté.

-> Le rav Yaakov Galinsky apporte une autre explication.
- "Ils feront une Arche (Aron - contient la Torah)" = c'est une allusion à la spiritualité, domaine dans lequel nous devons nous efforcer de faire partie d'un groupe d'étude.
[Selon le 'Hatam Sofer, les Chérubins symbolisent la nécessité pour les étudiants en Torah d'étudier en 'havrouta, uniquement dans une optique de comprendre ce qui est attaché aux Chérubins : les Lou'hot (Torah), et non pas dans une recherche d'honneurs, d'intérêts personnels.]
- "Tu feras une Table (Choul'han)" = c'est relatif à la matérialité, où l'on ne doit pas regarder avec jalousie ce que les autres possèdent. Il faut savoir se satisfaire avec ce que l'on a personnellement (d'où l'emploi du singulier)!
- ["Tu feras l'Autel" = le mizbéa'h fait essentiellement partie du processus d'expiation, de purification des fautes propres à chacun => au singulier]

+ Hachem dit à Moshé : "Va vers le peuple et tu les sanctifieras aujourd'hui et demain, et ils laveront leurs vêtements" (Yitro 19,10)

-> Le séfer Beit Avraham explique que le yétser ara vient souvent voir une personne et lui dit : "Je sais que tu veux être droit et bon et que tu ne veux faire que ce qui est juste. Tu pourras le faire demain. Mais sois mon ami juste pour aujourd'hui. Écoute-moi encore un jour (ça va, c'est juste un seul!)."
Une personne doit se renforcer et dire au yétser ara : "vékidachtam hayom!" Je veux être sanctifié aujourd'hui!"
Dites-lui que vous ne pouvez pas l'écouter aujourd'hui et qu'il pourra réessayer demain.

[d'une certaine façon, il faut le prendre à son propre jeu : laisse moi me sanctifier juste une seule journée, juste aujourd'hui, et demain on verra pour peut être t'écouter. ]

Je ne connais aucune famille qui étudie deux Halakhot [de Chemirat Halachon] par jour et qui n'ait pas vu de Yéchoua (délivrance)"
[rav Yéhouda Zéev Segal - roch Yéchiva de Manchester]

Un vrai serviteur d'Hachem doit constamment se renouveler ... Même en matière de sainteté et de crainte du Ciel, il faut sans cesse se renouveler, sinon on s'habitue ...
La nature s'oppose à la sainteté. C'est pourquoi le monde a été appelé olam, un mot dérivé du terme hé'élem (dissimulation), car la sainteté y est dissimulée.
[Imré Emet - Chémot - p.58 ]

Réciter 100 bénédictions par jour

+ Réciter 100 bénédictions par jour :

-> Le Tour décrit comment les 100 bénédictions quotidiennes ont empêché la mort de 100 hommes chaque jour à l'époque du roi David, et que le même terrible décret est présent dans chaque génération et n'est empêché que si nous continuons à réciter les 100 bénédictions.

-> Dans Dévarim (chapitre 28), Moché énumère les malédictions et les châtiments qui attendent le peuple juif s'il ne suit pas les voies d'Hachem. La liste contient 98 des plus horribles tragédies imaginables, et au verset 61, la Torah ajoute 2 autres malédictions générales, à savoir "toute maladie et tout fléau", soit un total de 100.
Nos Sages (voir Baal haTourim sur Vaét'hanan 6,7) nous disent que les 100 bénédictions que nous prononçons chaque jour ont le pouvoir d'annuler les 100 malédictions potentielles qui nous attendent chaque jour.

Dans son dernier discours au peuple juif avant sa mort, Moché leur dit : "Voyez, je vous propose en ce jour, d'une part, la bénédiction, la malédiction de l'autre" (Réé 11,26).
Le Arizal dit que le mot pour malédiction, kélala (malédiction - קללה), épelé à l'envers se lit הלל ק (hallel kouf - louange 100), pour nous indiquer que si, à D. ne plaise, une malédiction a été décrétée contre quelqu'un, il peut l'inverser en disant 100 bénédictions chaque jour et s'il le fait, cela se transformera en une bénédiction pour lui.
Sur cette base, on peut lire le verset selon lequel Moché ne leur a parlé que de toutes les bénédictions qu'Hachem a pour eux : les bénédictions proprement dites ainsi que les malédictions qui peuvent être transformées en bénédictions en disant 100 bra'hot (bénédictions) quotidiennes.

-> La guémara (Béra'hot 35b) enseigne : "Rav 'Hanina, le fils de Papa, dit : "Quiconque profite de ce monde sans faire de bénédiction est considéré comme s'il avait volé Hachem et la communauté juive".
Rachi explique qu'il a volé à Hachem la bénédiction qu'il Lui devait, car la guémara explique précédemment qu'avant de faire une bénédiction, tout ce qui se trouve dans le monde appartient à Hachem et nous n'avons pas le droit de l'utiliser, mais en faisant une bénédiction, Hachem nous permet de profiter des avantages de ce monde.
Une telle personne a également volé le peuple juif car, puisqu'elle a fauté en ne faisant pas de bénédiction, les fruits du monde sont frappés et ne produisent pas ce qu'ils devraient.
Les commentateurs expliquent qu'Hachem désire nous combler de Ses bénédictions d'une manière infinie, mais que nous devons être dignes de les recevoir. Si nous récitons une bénédiction correctement, Hachem nous accordera Sa bonté et Sa gentillesse, mais si l'on ne fait pas de bénédiction, la bonté qui nous attend ne descendra pas sur cette terre. Cela signifie que les affaires d'un autre juif peuvent réussir ou échouer à cause de notre bénédiction.
Un tel concept est effrayant par la responsabilité qu'il nous impose, mais en même temps, il devrait nous inspirer une énorme joie, car nous avons la capacité, en disant simplement une bénédiction lentement et avec concentration, d'apporter une énorme bénédiction et la délivrance à un grand nombre de nos frères et sœurs.

-> Après qu'Hachem eut achevé les 6 jours de la création, la Torah nous dit que "les arbres des champs n'étaient pas encore sur la terre et que toutes les herbes des champs n'avaient pas encore poussé". La raison invoquée est que "Hachem n'avait pas envoyé de pluie sur la terre et qu'il n'y avait pas d'homme pour travailler le sol" (Béréchit 2,5).
Cela semble plutôt surprenant. Quel est le rapport entre l'absence de croissance des arbres et la création de l'homme?
Rachi, se basant sur la guémara ('Houlin 60b), répond que puisque l'homme n'avait pas été créé, il n'y avait personne pour reconnaître la grande bonté et la gentillesse de la pluie, et ce n'est que lorsqu'Hachem a créé Adam, qui a réalisé le besoin de pluie et a prié pour qu'elle vienne, qu'Hachem a alors fait tomber la pluie, et ce n'est qu'alors que les arbres ont poussé et que l'herbe a germé.

Nos Sages nous enseignent un grand principe du judaïsme, même si Hachem a préparé toutes les bénédictions qu'Il doit nous donner, Il ne les donnera que s'il y a quelqu'un qui les appréciera et Le remerciera pour elles.
Ce n'est que si nous Le prions et Lui disons tout ce dont nous avons besoin qu'il est prêt à nous combler de bénédictions.
Très souvent, nous avons l'impression de ne pas avoir tout ce dont nous avons besoin, mais il se pourrait très bien qu'Hachem ait déjà préparé pour nous tout la délivrance dont nous avons besoin et qu'Il ait d'immenses cadeaux en réserve pour nous, même plus que ce que nous pouvons imaginer, mais nous devons ouvrir les portes de ces entrepôts de bénédictions en reconnaissant d'abord la bonté et la gentillesse d'Hachem, et alors Il nous comblera de toutes Ses bénédictions sans fin.

[par les 100 bénédictions journalières, nous multiplions les occasions que Hachem puisse nous combler du meilleur. ]

"Moché et les Bné Israël choisirent alors de chanter ce cantique" (Béchala'h 15,1)

-> La difficulté évidente de ce verset est le choix du mot "yachir" au futur. La solution de Rachi est qu'après avoir vécu ces événements miraculeux, Moché et le peuple juif ont décidé de chanter, et c'est à cette décision que notre verbe fait référence.
Mais, demande le Sfat Emet, tout acte délibéré, tel que chanter, n'est-il pas précédé d'une décision de le faire? Pourquoi, alors, la Torah a-t-elle besoin de mentionner cela?

Pour répondre à cette question, il convient d'en aborder une autre, plus fondamentale. En tant que portion de la Torah, le Shirat HaYam n'est manifestement pas un simple poème de guerre, chaque strophe est saturée d'infini, chaque texte est chargé d'ésotérisme. Comment le peuple juif a-t-il pu le composer spontanément?

La réponse est que le juif est en réseau avec la Nuée spirituelle.
Chaque action, parole ou pensée à valeur religieuse qu'il entreprend active la spiritualité qui y est programmée. Et bien que les effets spirituels qui s'ensuivent ne soient pas de son fait, après tout, il n'a pas conçu ce système, ils lui sont attribués en tant que catalyseur.
C'est ce lien fondamental qui permet à un être humain de chair et de sang d'influencer le côté spirituel de l'existence tout en restant fermement ancré dans ce monde.

Moché et Israël ont été inspirés pour chanter un grand hymne à la louange d'Hachem, un hymne digne de l'occasion. En tant que simples mortels, une telle entreprise était hors de leur portée. Cependant, la décision même de le faire a mis en mouvement l'engrenage céleste, imprégnant leur prose d'une profondeur empyrée.
C'est pourquoi la décision de chanter, la pensée qui l'a motivée, est soulignée, car c'est l'étape critique qui a conféré au Cantique sa signification stellaire.

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-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) donnent une autre explication à l'emploi du temps futur de "Az Yachir" : ceux qui ont participé à ce chant sont destinés à chanter à nouveau, après la résurrection des morts.
En fait, la guémara y voit une source textuelle pour notre croyance en ce phénomène futur. Le lien essentiel qui existe entre ces deux événements reste inexpliqué.

Le Sfat Emet explique que l'ouverture de la mer Rouge a été l'occasion d'une perception singulière d'Hachem. Le peuple, même, comme on le sait, la plus humble des servantes, pouvait voir de manière si tangible la manifestation du Divin qu'il la pointait du doigt et déclarait : "C'est mon D.".

Le midrach (Chémot rabba 23,15) va même jusqu'à observer que pendant que Moché luttait sans succès pour voir directement la gloire d'Hachem (ar'éni na ét kévodé'ha - Chémot 33,8), une telle vision était accessible à tous. Qu'est-ce que cela signifie?
Moché a également participé à cette expérience à la mer, en fait, il a dirigé la nation dans son chant, alors pourquoi était-il si désespéré de se procurer à nouveau une telle vision?

En réalité, une telle perception est hors de portée de l'homme, d'où l'échec de Moché à la réaliser.
À l'ouverture de la mer Rouge, cependant, les participants ont vécu une expérience tout à fait extraordinaire, leurs âmes se reliant à leur moi supérieur, habituellement inaccessible. Ce n'est que grâce à cette synchronisation que ces révélations ont été possibles.
En un sens, ils avaient donc subi un semblant de la future résurrection, qui consistera également en une reconnexion avec notre moi supérieur.
La Shirat Ha Yam était donc un présage pour la résurrection de morts, et y fait allusion de manière appropriée dans ses premiers mots.

"Le 3e jour, le matin venu, il y eut du tonnerre et des éclairs et une nuée épaisse sur la montagne, et un son de shofar retentit très fort (kol shofar 'hazak méod), et toute la nation qui était dans le camp trembla" (Yitro 19,16)

-> Le séfer Beit Aharon note que le mot "méod" (מאד - très), a les mêmes lettres que le mot "adam", homme (אדם).
Il explique que ce n'est pas un 'hidouch (nouveauté) qu'Hachem puisse produire de puissants sons de tonnerre et un shofar bruyant. Le 'hidouch de ce verset est plutôt qu'Hachem enseigne aux gens que nous devons toujours nous améliorer et devenir plus forts et plus puissants dans notre avodat Hachem, et utiliser cette force pour influencer les autres.
C'est la leçon que nous avons apprise lorsque nous avons reçu la Torah et qui s'applique à toutes les époques.

"Voici que je frapperai toute votre frontière de grenouilles" (Vaéra 7,27)

-> La dernière pensée que le Sfat Emet a partagée avec ses 'hassidim avant son décès le 5 de Shevat a eu lieu le Shabbat de la parachat Vaéra. Il a observé qu'un prophète peut tomber dans le piège d'imaginer qu'il a été choisi pour sa mission en raison de son pedigree ou de ses qualités personnelles. Il devrait prendre exemple sur l'humble grenouille qui fut également choisie pour exécuter les ordres d'Hachem, en fin de compte, toutes les créatures sont comme rien devant Hachem et nous n'avons aucune idée du choix qu'Il fait de ses agents.