Aux délices de la Torah

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Récriminations et insatisfaction concernant la manne

+ Béa'aloté'ha  Ch.11 ; v.1-6 : 

La génération de Moché fut celle qui a atteint le niveau le plus élevé dans l'histoire du peuple juif.
Elle a reçu le nom de Dor Dé'a (la génération du Da'at).

Il y a 3 niveaux de connaissances de la Torah :

  • - 'Ho'hma (sagesse) = capacité à restituer un enseignement sans le dénaturer ;
  • - Bina (discernement) = force de faire des déductions (comprendre une chose d'une autre = méVINE davar mito'h davar)
  • - Da'at (raison) = désigne un lien affectif, comme dans l'union entre Adam et 'Hava : "Et l'homme connut (yada) 'Hava, sa femme".

C'est le niveau le plus élevé, c'est quand on fait corps avec un enseignement de Torah.

Le rav Dessler explique que, à aucun moment durant tout leur séjour dans le désert (40 ans), cette génération ne s'est pas interrompue dans son étude de Torah (manne, puit de Myriam, les colonnes de nués qui les protégeaient, repassaient et lavaient leurs habits sur eux, ...).

Elle a assisté à de nombreux miracles (les plaies, l'ouverture de la mer Rouge, don de la Torah, ...).

Bien qu'étant à un niveau spirituel au delà de notre compréhension/perception, que pouvons-nous tirer du fait que leur envie/désir (taava v.4) de matérialité (v.5. : "nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte, des concombres, des pastèques, des poireaux, des oignons et de l'ail") semble s'opposer à leur haut niveau de spiritualité?

D'ailleurs, selon le Seder Olam parmi "la populace" (assafsouf v.4) à l'origine de ces envies matérielles, il y avait Na'hchone Ben Aminadav, prince de la tribu de Yéhouda, qui a été le 1er, a avoir eu le courage et la Emouna (alors que personne n'osait avancer) de sauter dans la mer Rouge, avant même qu'elle ne s'ouvre.

Le rav Israël Salanter dit qu'il y a 2 forces dans le Yetser Hara :

  • - le koa'h haTouma = force de l'impureté = attire l'homme vers des désirs purement matériels.

Pour le vaincre = étudier la Torah, afin de générer de la sainteté, qui va éloigner l'impureté.

  • - le koa'h haBilboul = force de la confusion = fait perdre à l'homme ses repères, afin de l'amener au doute et à l'abandon des Mitsvot.

Pour le vaincre = étudier du Moussar, afin d'éclairer notre esprit quand le Yetser haRa souhaite nous embrouiller.
Dans tous les cas, il faut prier D. constamment pour qu'il nous vienne en aide (Kidouchin : "Si ce n'était qu'Hachem nous aide, nous ne pourrions rien contre lui [le mauvais penchant])".

D. fait grandir ces 2 forces d'un homme au fur et à mesure qu'il grandit lui-même (d'où la réponse à notre question!).

Que D. nous aide à être constamment vigilant et à sortir vainqueur dans notre lutte de chaque instant face au Yetser haRa afin de pouvoir exprimer ce qu'on a de mieux au fond de nous. Amen!

Source : [adaptation du Nefesh Yehoudi p.134]

Le Rav Chmouel Wozner dit qu'il faut appliquer avec un ordinateur/smartphone les mêmes lois qu'avec la présence d'une femme : les lois du yi'houd!!

(rapporté par le Rav Gabriel ELKOUBY )

Sur le plan de la Hala'ha, il est question de "Yi'houd" lorsqu'un homme et une femme (au moins une femme) se retrouvent ensemble dans un endroit où ils sont isolés des autres, sans qu'ils aient à craindre d'être dérangés par qui que ce soit.
Ces lois doivent être étudiées en détail pour en saisir les principes et leurs applications.

(définition du Yi'houd du Rabbin Marc Meyer)

Un dirigeant juif, c’est …

"...tous chefs parmi eux." (Chéla'h Lé'ha 13,2) 

Le terme Nassi (= chef - נשיא) se compose de 2 mots : "yéch" (il y a - יש) et "én" (rien/il n'y a pas - אן).
Selon la Torah, si un dirigeant se considère comme étant important ou supérieur au peuple (yéch), alors il ne vaut rien (én).
A l'inverse, s'il est modeste, se confond dans la masse et se considère sans distinction particulière (én), alors il a un valeur réelle (yéch).

-> En ce sens, le Déguel Ma’hané Ephraïm commente : le prince de tribu (nassi) se considérant comme inexistant (ayin) est une personnalité éminente, alors que celui se considérant comme quelqu’un d’important (yèch) est d’une piètre valeur.

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"Tous chefs (nassi) parmi eux" => Cette double signification du mot Nassi (yéch & én) vient nous faire entendre que tant que les chefs de tribus se donnaient une importance illégitime, alors il leur est assuré qu'ils ne sont rien. Mais, par ailleurs s'ils se considéraient comme n'étant rien de plus que ce que leur conférait leur responsabilité, alors ils sont véritablement quelque chose. Comme le fut Moïse.

Bonne paracha les Daniel(le) !!!

Il y a 95 versets dans la paracha de cette semaine (Kora'h), nombre qui a la même valeur numérique que le mot : Daniel.
Il signifie : "Mon jugement émane de D.".
Selon Rabbi David Feinstein : le lien avec cette paracha est qu'étant donné la gravité de la remise en question de l'autorité de Moshé, D.  s'est montré impitoyable envers Kora'h et son assemblée.

Un Kora’h bien glacé, s’il vous plaît !!

Un fois le Baal Shem Tov a dit à ses élèves que tout ce qu'un juif voit ou entend n'est pas le fruit du hasard, mais c'est un message que D. nous adresse individuellement.
Les élèves sont ensuite sortis se promener dans les rues et ont remarqué un groupe de villageois qui dansaient et chantaient.
C'était un jour sacré pour ces personnes qui coupaient une croix dans la glace d'une rivière et qui dansaient avec elle dans les rues du village.
Très troublés, les élèves se hâtèrent d'aller demander au Baal Shem Tov : "Que doit nous apprendre la vue de cette mystérieuse scène?"
Il leur a répondu : "l'eau a des particularités uniques.
Elle permet à la personne qui s'y immerge de retrouver sa pureté. Cependant, cela ne peut se faire que lorsque l'eau est à l'état de fluide.
A l'inverse, lorsque l'eau est gelée, elle peut (D. nous en préserve) devenir un objet d’idolâtrie [cf. ce que les élèves ont vu dans les rues du village] .
La Torah est comparée à l'eau qui s'écoule/vivante (Ta'anit 7a), et peut nous permettre d'atteindre les plus hauts niveaux.
Le danger est d'avoir une approche de la Torah froide, qui va geler cette eau/la rendre sans vie, produisant un déclin de la personne".

Le nom Kora'h a les mêmes lettres que le mot "kéra'h" (la glace).
- On apprend de là qu'il faut avoir une approche de la Torah qui soit vivante, faite avec joie, chaleur et amour de D.
On ne doit pas être le même après une étude de Torah. On ne doit pas laisser refroidir sa Torah de peur qu'elle ne gèle (chaque chose de notre vie peut nous permettre d'alimenter le chauffage de cette eau afin de la maintenir liquide).

- On apprend aussi que la Torah et les mitsvot échappent à la logique humaine (c'est D. qui en est à l'origine), et qu'il ne faut pas être congeler/figer sur le fait de tout comprendre avant de faire.
Il faut être au contraire très vivant/souple, et adapter notre vie selon la volonté de D., comme l'eau fluide qui s'adapte aux récipients qui se présentent à elle.

Les cendres & l’eau vive

“On prendra pour celui qui est impur, des cendres de la combustion de [l’animal de] purification, et l’on mettra dessus de l’eau [prise à une source] vive, dans un récipient. (‘Houkat ch.19 ; v.17)
- La vache rousse ne peut purifier que lorsqu'elle est transformée en cendre, symbole de l'humilité ainsi qu'Avraham a dit : "je ne suis que poussière et cendre" (Béréchit 18;27).

- La Torah est comparée à l'eau, qui, de par nature, a tendance à s'orienter vers le bas. Elle est l'aliment indispensable à la vie.

Quelqu'un qui se pense supérieur à autrui, qui est orgueilleux, ne peut pas avoir de Torah, car elle ne peut pas arriver jusqu'à lui (il est perché dans son délire d'être au dessus de tout).

A l'inverse, quelqu'un qui se fait petit, qui est modeste, permet à l'eau d'arriver jusqu'à lui, car la Torah est attirée par ceux qui sont en bas, ceux qui sont humbles.

- L’homme est appelé “adam” car il a été créé à partir de la terre (adama)
D’ailleurs, dans le verset 19;v6, on apprend que dans les cendres de ce verset, il y a entre autre du “shéni tola’at” (de la laine écarlate), qui font allusion que l’homme est accessoire au ver (chéni latola’at) puisqu’il ronge sa chair après sa mort (l’homme peut potentiellement manger tout animal de son vivant, mais celui qui a le “dernier mot”, c’est le ver = tola’at - l’Homme a aussi était créé à l'origine après tous les animaux).    [N’ah’al Kédouchim]

L’homme doit se considérer bas comme la terre, mais il doit aussi aspirer à ressembler à son Créateur par ses actes et ses qualités (“le monde a été créé pour moi” - j’ai une mission/rôle à faire sur terre que personne d’autre ne peut réaliser à part moi!)
L’homme doit être bas comme la poussière (“cendres de la combustion”) à ses propres yeux, mais il doit aussi savoir qu’il a en lui une âme spirituelle vive (“eau vive”).
[Rabbi de Gour Rabbi Avraham Morde’haï]

Frapper le rocher 2 fois

"Tu feras sortir de l’eau du rocher … et il frappa le rocher avec son bâton à 2 reprises …" ('Houkat 20,8-11)

Considérons le mot סלע (rocher) et prenons chacune des lettres en plein :
- la lettre סמך = ס, la lettre du milieu = מ ;
- la lettre למד = ל, la lettre du milieu = מ ;
- la lettre עין = ע, la lettre du milieu = '.

Ainsi, le coeur (lettre du milieu - 2e lettre comme les 2 fois où Moshé a frappé le rocher) des lettres en plein du mot rocher, forment le mot mayim (eau - מים).

Pour puiser  la Torah (symbolisé par l’eau/la vie), qui est enfouie dans le rocher, il faut s’investir profondément.

En manque d’eau

+ “Il n’y avait pas d’eau pour l’assemblée et ils s’attroupèrent contre Moshé et Aharon. Le peuple se querella avec Moshé …”  (‘Houkat ch.20 ; v.2-3)

Les Bnei Israël avaient de l’eau dans le désert par le mérite de Myriam, avait un nom prédestiné.
En effet, le nom מר'ם (Myriam) se décompose en : מים (mayim = l’eau) et ר (la lettre réch = valeur numérique de 200 = valeur numérique du mot מסלע = du rocher), soit l’eau du rocher.

Après la mort de Myriam, ils vinrent trouver ses 2 frères, Moshé et Aharon, pour qu’ils supplient D. de continuer à les approvisionner en eau.
Mais, à la réflexion faite, ils se retournèrent contre Moshé, qui avait reçu un nom particulièrement propice (selon le Malbim : le sens étymologique de Moshé = “Il tire de l’eau”).

2 questions sur le début de la Paracha ‘Houkat

1°/ Pourquoi est-il écrit : “zot ‘houkat” (ceci est le décret de la Torah”)

La Torah a été donné à Israël parce qu’ils ont dit : “Naashé véNishma” (nous ferons et nous comprendrons).
Dans ces 2 mots, il y a 7 lettres différentes de l’alphabet hébraïque.
Le mot זאת (zot), peut se décomposer en ז-את, signifiant 7 lettres (ot’).
Le lien entre ‘hok et acceptation préalable par Israël de “naashé” véNishma” est en allusion dans ce 2e verset de la paracha ‘Houkat.

2°/ Pourquoi dans les 2 premiers versets, il est écrit 2 fois lémor (pour dire/en disant)?

Le mot לאמר (lémor) peut se décomposer en לא-מר (lo-mar = ce n’est pas amer).
Ainsi, par le fait même que D. a ordonné tel commandement, nous devons pouvoir l’accomplir avec joie (même s’il nous est impossible d’en comprendre la raison).

Bobo au pied …

“L’ânesse vit l’ange de D., elle se serra contre le mur et elle serra le pied de Bil’am contre le mur, et il continua à la frapper” (Balak 22,25) 

Pourquoi est-ce que D. l’a blessé spécialement aux pieds?

1°/Il y a un dicton qui dit : “Shéker en lo raglayim” (le mensonge n’a pas de pied).
En hébreu le mot Shéker/mensonge s’écrit : שקר, les lettres ont soit un support unique (pour la 1ere et dernière) ou soit sont déséquilibrées (celle du milieu a un support plus long que l’autre).
Le contraire du mensonge, c’est le émet/vérité, et s’écrit : אמת.
Les 3 lettres ont toutes 2 supports, sorte de 2 pieds sur le sol.
Ainsi, avec la vérité ont tient solidement et éternellement sur 2 pieds/supports.
Mais en ce qui concerne, le mensonge, ont peut tenir, uniquement sur 1 pied/support, et cela pas pendant très longtemps.

Par ailleurs, on remarque que le mot émet/vérité possède 3 lettres, qui sont dans l’ordre la 1ere de l’alphabet (א), la lettre du milieu (מ) et enfin la dernière (ת).
En effet, quelque chose de vrai et vrai du début à la fin.

2°/ Rashi rapporte dans son explication (v.28) que D. en écrasant le pied (= רגל /réguel) de Bil’am, fait allusion au mérite du peuple juif qui célèbre les 3 fêtes de pèlerinage (régalim).
Ainsi, on voulait lui signifiait : “tu veux exterminer ce peuple, qui se rend 3 fois par an à pied à Jérusalem. Malgré leur nombre considérable, personne n’a ressenti un manque de place, alors que dans ton cas, même en cheminant tout seul, tu te trouves à l’étroit [v.26 : "un lieu étroit"]. Ton réguel/pied s’écrase face à leur régalim/3 fêtes de pèlerinage. Tu perçois ainsi la différence entre le peuple juif et les autres nations”.

Pour la petite histoire, la "barrière de chaque côté" (v.24 - Rashi : "c'était une simple barrière de pierres") est l'alliance que Yaakov a scellé avec Lavan (1).
Bila'm, l'arrière petit-fils de Lavan, fut le 1er à outrepasser cette alliance en essayant de faire du mal aux descendants de Yaakov.
Ce sont donc les pierres qui le punirent les 1eres : l'ânesse écrasa le pied de Bil'am contre la barrière de pierres, ce qui le rendit boiteux.

Cette "barrière de chaque côté" représente aussi le cadre qui doit gérer notre vie afin de rester sur le bon chemin, et ce quel que soit les tentations/envies à gauche ou à droite.

(1) Paracha Vayétsé ch.31;v.52 : "Témoin soit ce monticule et témoin soit ce monument que je ne dépasserai pas vers toi ce monticule, ni toi ne
dépasseras vers moi ce monticule et ce monument, pour le mal".

Source : "védibarta bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky